Après avoir flâner à l'intérieur de l'Institut Teenagers, Fabian voulut visiter l'extérieur et se mit, tout d'abord, à aller voir le jardin. Une étendue de verdure et de fleurs puantes qui lui donnèrent vite le vertige avec toutes ses couleurs bizarres. Il n'aimait pas la nature, il aimait trop le chimique, hin hin... Cela dit, il le traversa, une fois, deux fois, trois fois, puis, lassé de ce paysage que le ciel couvert n'aidait pas, il partir plus loin.

Sa promenade solitaire continua jusqu'à la terrasse. Il fit le tour rapidement des lieux puis, comme une vieille feignasse d'adolescent qui s'emmerde ferme, il alla s'asseoir dans un coin, à même le sol, les genoux repliés sur sa poitrine. Il se mit alors à penser, malgré ses tremblements de sale camé. Il ne pensait pas qu'il serait en manque à ce point... Ca le faisait réellement chier ses petites crispations dans tout son corps, il ne pensait qu'à une bonne latte de speed bien collante qu'il devrait travailler de longues minutes avant de faire une ligne bien fine, de plusieurs centimètres, qu'il snifferait en souriant carrément...

- RHAAAA !

Il rugit, se croyant totalement seul. Un rugissement mêlant rage et douleur. Oui, être en manque, c'est une chose plutôt douloureuse.

Muriel venati de se réveiller de sa sièste. Il était encore à moitié endormi alors qu'il se dirigeait vers la terasse pour prendre de l'air alors qu'i lentendit ce rugissement de rage et de douleur. Notre prince ténébreux fit le saut et accéléra le pas doucement pour voir de quoi il s'agissait.


*Mais c'était quoi ce bordel?*


Le jeune homme arriva sur la terasse et il se frotta les yeux. Apparament il était encore très endormie, mais au bout de quelques isntants il réussit à se réveiller. Étant un fénéant naturel, il dormait très dûr. Par contre, il réussisait toujours à se réveiller au mauvais moment ce qui était parfois fachant. Comme maintenant, il a dormit toute la journée et maintenant c'est la nuit et il n'a plus l'envie de dormir. Mais peu importe, je m'égare, revenons au jeune garçon qui se retrouvait sur la terasse. Muriel le fixa un moment, intrigué. Il le trouvait plutôt mignon et pourtant, il ne voulait pas se l'avouer. Il secoua sa tête pour chasser cette idée et finit par reposer son regard sur le jeune homme.


-Tu devrais être plus silencieux, tu n'es pas seul dans cet institut..."


Il n'était pas froid, ni méchant dans ses paroles. Il était plutôt calme, même trop calme, et neutre. Muriel leva ses yeux vers le ciel en poussant un soupire.

Fabian grimaça et leva doucement son visage pâle et en sueur. Entre deux soubresauts, il répliqua, plutôt agressivement :

- Je t'ai parlé ? Fous-moi la paix.

Décidément, Fabian n'avait vraiment pas l'esprit à taper discut' avec une quelconque personne. Même la compagnie la plus charmante lui donnerait des nausées, tellement il agonisait. Le soir tombait et ça ne se calmait pas, au contraire. Il lui serait difficile de dormir cette nuit. Oui, il avait vraiment trop envie...

- Allez, qu'est-c'que tu fiches là ? Tu vois pas qu'je veux être tranquille !?

La fin de sa phrase s'étrangla en un gémissement plaintif. Il lui fallait quelque chose, n'importe quoi pour calmer ce mal-être profond... N'importe quoi...

Muriel poussa un soupire de découragement. Il baissa doucement la tête et fixa le sol, les yeux entres ouverts, les mains dans ses poches. Le jeune prince "je-m'en-fouteur" portait une veste de cuir brun avec de la fourrure au col et une pair de jeans troués. Comme chaussures, il portait de grosses bottes en cuir. Mais bref, revenons à la situation présente... Le jeune garçon voulait qu'il le laisse tranquille mais Muriel n'avait aucune intension de partir. Il était là et il n'allait pas perdre son temps à retourner dans l'école une fois de plus. De toute manière, il sortais que rarement dehors et maintenant qu'il l'était, il n'allait tout de même pas rentrer!

-Tait toit gamin je fais ce que j'veux et après tout, c'est un place pblique donc j'ai l'droit d'y accéder moi aussi!" Lui répondit Muriel d'une voix froide, non, glaciale.

Il reporta son regard sur celui du jeune garçon et le fusilla du regard. À présent, Muriel avait prit son air cruel et froid. Son regad était noir et s'il aurait eut des mitraillettes aux yeux il aurait certainement tuer son interlocuteur sur-le-champ...

-T'as qu'à faire semblant que j'suis pas là, c'est tout. En tout cas, c'est ce que j'fais moi..."

Muriel venait de se réveiller de son sommeil et sa soirée partait déjà mal. Il voyait bien que le jeune homme souffrait mais lui aussi il souffrait. Il n'avait pas manger depuis quelques jours et il avait attrocement mal au ventre et mal au coeur. Cela ne paraissait peut être pas mais il souffrait. Le jeune homme était plutôt bon à cacher ses douleurs lorsqu'il le voulait...

- Argl... bastard... articula difficilement Fabian.

Il se passa quelques minutes où seul le souffle saccadé et profond de Fabian se faisait entendre, ainsi que le mugissement du vent du crépuscule. Le jeune de Las Vegas trembla de plus belle, parcouru par de véritables secousses à chaque fois plus violente et moins contrôlée. Fabian était carrément épuisé par ce corps grelottant.

- Ah... Aah...

L'américain tournait de l'oeil, les larmes lui venaient lentement, il se pelotonna un peu plus contre lui et osait à peine regarder l'autre adolescent, qu'il voyait de toute façon flou. Il aurait voulu se lever et partir, mais sa force l'ignorait. Il essaya pourtant, s'agrippa à un objet qu'il ne put même pas voir ce que c'était, ça avait juste l'air assez stable et solide pour l'aider à se lever, ensuite il poussa sur ses bras faibles et tenta de déplier ses jambes toutes molles. Les genoux craquèrent, ses chevilles également, mais à peine fut-il plus ou moins droit qu'il retomba sur le côté.

- Aoutch !

Une larme coula sous la douleur accumulée.

Muriel observa le jeune garçon du coin de l'oeil, amusé par ses efforts. Mais quelque chose lui donnait envie d'aller l'aider, mais sa conscience lui répétait de ne pas y aller. Est-ce la pitié ? Oui, je crois que c'était cela. La pitié... Un mot qu'il avait effacé de son vocabulaire depuis longtemps. S'ayant décidé, il retira sa veste, ou plutôt son menteau, et se dirigea vers le jeune garçon d'un pas rapide. Il lui déposa sa veste sur les épaules et l'aida à se redresser tranquillement.

-Et que j'te vois m'repousser j'vais devoir te fesser. Tu n'vas pas bien et ça se voit et ne viens pas m'dire que c'est faux." Lui fit-il d'un ton neutre.

À présent, Muriel ne portait qu'une casisole noire à col et le reste de ses vêtements. Il ne semblait pas avoir froid mais en réalité il avait froid. La nuit était fraiche et elle s'annonçait à l'être encore plus. De plus, le fait qu'il n'aie rien manger depuis des jours ne l'aidait surtout pas.

-C'est quoi qui n'va pas bien?" S'interogea Muriel en regardant le jeune garçon.

Le jeune homme aurait put facilement s'en aller et le laisser seul mais non, il ne pouvait pas le laisser souffrir comme qu'il l'a fait avec son ex-petit-ami. Il voulait l'adier et maintenant, tout ce qu'il restait à faire c'était de savoir si son interlocuteur allait accepter de son aide ou bien de le rejetter et de se laisser souffrir tout seul, comme Muriel le faisait souvent...

Fabian aurait bien aimé avoir la force et les c***lles de dire que ça allait et qu'il avait aucunement besoin de l'aide de ce gringalet au ton glacial. Mais il était bien trop mal pour repousser et il oublia sa fierté de sale gosse drogué ; il se laissa doucement faire, docile, comme cela n'arrivait pas souvent. Même si ce n'était pas le froid qui le faisait trembler, ou en tout cas, pas le froid en premier lieu, il remercia d'un petit murmure timide l'offre que lui fit le garçon en déposant sa propre veste sur les épaules de Fabi.

Le gars lui demanda ensuite ce qui n'allait pas et Fabian hésita. Puis, après courte réflexion, se disant qu'ici on devait avoir l'habitude de cas tordus, il se jeta à l'eau et déclara :

- C'est la pre... première... fois que je suis contraint d'passer autant d'temps sans... d... drogue...

Il ravala sa salive comme si elle s'était transformé en caillou.

- C'est vraiment... pas agréable...

De toute évidence, même sans qu'il le dise, ça se voyait. Il gardait toujours une main agrippée à l'objet, qui s'avéra être le gros pot de terre cuite d'une belle plante bousculée par le vent, des sueurs froides lui parcouraient le dos et le front et claquait des dents à présent.

- J'avoue que... en c'moment... j'regrette d'avoir commencé tout ça, haha... ha !

Il eut un sourire misérable qui s'effaça aussi vite qu'il apparut.

- Toi... aussi ?

Fabian était étonné, vraiment étonné. Il fixait le jeune garçon qui l'avait aidé si facilement avec de grands yeux, humides par des larmes impulsives.

- Pourtant... toi... ça a l'air d'aller, en-encore...

Tout en disant cela, Fabian regarda attentivement son compagnon. Il aurait bien voulu ravaler la phrase qu'il venait de dire, car non, cet adolescent n'était pas si bien que ça, il fallait l'avouer. Il était tout pâle et ne donnait pas l'impression d'avoir beaucoup plus de force que Fabian. Il ne tremblait quand même pas autant que lui, mais il n'était pas au meilleur de sa forme, loin de là. Fabi évita un peu le regard du blond si maigre, gêné, sans trop savoir pourquoi.

- Enfin... voilà...

Il se passa quelques secondes où ils ne s'échangèrent aucun mot et où le vent leur fouetta les cheveux avec encore plus de violence qu'il y a quelques minutes.

- Ha... euh... Fabian Peater. Et... m-merci.

Fabi releva son visage fatigué vers le maigrichon et lui décocha un sourire un peu plus énergique, dans le genre charmant.

Fabian avait eu en face de lui une aide quasi-précieuse, qu'il avait accepté finalement avec plus de joie qu'il ne l'aurait pensé. Mais au fil du temps, le beau blond sembla avoir autant de mal que lui et, pour finir, Fabi vit bien qu'il essaya de se retenir de tomber sur lui. Seulement, Fabian était pas assez fort sur ses jambes et ce qui devait arriver arriva... Ils chutèrent ensemble.

Fabian poussa un petit cri minable, plus de surprise que de douleur, et ne se releva pas tout de suite. Il se redressa un peu sur ses genoux, les mains crispées sur les cuisses, tentant de calmer son cœur fou.

- Ce... ce n'est rien, hem.

C'est alors que son "sauveur" se mit à gémir, à se tortiller et à frapper son ventre de coups de poings rageurs. Fabi fut choqué par cette attitude, il se demandait ce qui arrivait à ce gars. Mais il n'eut pas le loisir de le lui demander réellement ; le garçon se calmait déjà, même qu'il se présenta. Muriel Evans.

- Enchanté...

Il déglutit.

- Tu... as mal ?

Au loin, les nuages s'assombrissaient, le vent devenait violent, leur frappant le visage avec force. Fabian jeta un regard sur le ciel couvert et eut l'air assez mal à l'aise.

- On devrait rentrer... Il commence à faire.. vraiment froid... Ca annonce une... grosse tempête.

Un petit rire glacé traversa sa bouche, tut par le mugissement du vent dans les arbres. Fabian se leva enfin et désigna l'entrée de l'institut.

- Allons-y... Ca ira, pour mar-marcher ?

Il disait cela mais lui-même avançait avec lenteur, parcouru de vertiges.

- Vas-y doucement... hein.

Fabian avait été aidé et, au final, lui-même cherchait à soutenir un peu Muriel. Il était encore plus touché que ce garçon, un inconnu, se forçait tellement pour lui. Attendrissant même. Fabian n'était pas tellement habitué à ce genre de gestes envers sa personne... La plupart du temps, dans cet état-là, il n'avait droit qu'à des insultes banales, comme "sale camé", "vieux tox", ou même "clochard", alors qu'il n'était pas spécialement mal fringué. La gratitude de Muriel était admirable et Fabian souriait un peu dans le vague.

Tous deux se dirigèrent alors vers l'entrée, et la franchir, traversant les vestiaires des piscines, l'oasis sur la gauche, et s'introduisant dans la chaleur des couloirs de la grande institut.

- Tu devrais... manger quelque chose... mais je ne s-sais pas si la cuisine est ou-ouverte... j'ai des trucs dans ma... chambre sinon, on peut aller en-en chercher.

*Moi aussi, au passage, je mangerai bien un bout* se dit-il.

(à toi de voir où tu préfères continuer ^^)

Muriel le remercia, et Fabian en fut ravi. A part des "merci" étranglés parce qu'il venait de vendre à des vieux toxicos pressés de choper leur dose, c'était rare que ce mot lui soit destiné. Ainsi en profita-t-il à son aise sur l'instant. Puis, pour ne pas rester calé, il alla jusqu'à la fameuse porte d'entrée et sortie et la poussa. Il laissa le passage libéré à Muriel puis s'introduisit à son tour à l'intérieur. Dans son dos, l'orage grondait de plus belle et le vent s'engouffra à sa suite, provoquant un terrible courant d'air. Des frissons dans la nuque, les deux jeunes hommes se dirigèrent, côte à côte, vers les escaliers pour monter à l'étage des chambres.

[1er étage, chambres individuelles]

(tu commences ou je commence ? )