Lulu trembla, perdu le fil, puis fut complètement paumé lorsque la discussion s'enclencha entre Kyllian et l'autre connard. C'était incompréhensible. D'habitude, Lulu pouvait facilement lire ce que ressentait les gens (bien qu'il n'en fasse pas toujours bon usage, je l'avoue) mais là, là il n'arrivait pas à sentir : il se sentait complètement perdu face à ces trois là. Après une crise de nerfs, je vous jure que c'est déjà difficile de remettre ses idées en place, mais si en plus on vous pose sur le coin de la gueule une situation pareil, on pourrait presque souhaiter d'être en train de rêver, de dormir. Oh, oui, dormir, parce que là, ça devenaient vraiment effrayant comme rêve. C'était un vrai cauchemar.

Commentaire du joueur : Je pense que si ça continue, c'est pas que les oreilles de John qui vont êtres menacés ... Vous en dîtes quoi ?

Lulu se demandait finalement qui était Kyllian. Pas seulement par rapport au grand blond, mais vraiment qui : entre celui qui était calme et silencieux, celui qui était violent, qui se sentait menacé ... Luca n'y comprenait vraiment plus rien. Il avait peur. Peur du blond, de Liam, de Kyllian, ilo avait l'impression de faire un énorme mauvais rêve qu'il n'était plus capable d'arrêter seulement en se pinçant ou ne pensant très fort à se réveiller. Là, il était en train de paniquer.

Généralement, lorsque Lucy panique, elle se barre en courant et si besoin est elle pleure.
Luca lui, c'est une autre histoire : il s'énerve et se laisse croire qu'il mène le jeu en provoquant la personne qui lui foutait les jetons. En l'occurrence, il n'était ni question de survie, ni question de blague : que choisir ? laisser place à Lucy, l'adulte, qui ne se manifestait qu'en cas de panique, ou bien rester dans la peau du Luca qui était l'aiment à emmerde le plus puissant de la planète ?

m*rde. Il ne savait pas. Il ne savait pas ce qu'il foutait là, plus vraiment et n'avait qu'une envie, partir. Partir en courant, aller dormir et se réveiller dans un monde normal, trop calme, trop mort pour pouvoir jouer son rôle : les réveiller tous et foutre la m*rde pour apporter un peu de couleur.

Ici c'était noir, violine à la limite. Sur du gris, on peut bien faire ce qu'on veut pour faire des coloriages de partout. Mais sur du noir, peu importe ce qu'on y mettra, ce sera toujours du noir. Et Lulu n'avait pas la force de transformer le noir en endroit coloré. Pas pour l'instant.
Sans dire un mot, Kyllian semblait parler avec une voix. Une voix qui sonnait comme une plainte. Comme quelque chose de tout minuscule, d'impuissant face au bloc de pierre devant le grand brun. Luca voulait appeler ; dire à tout le monde "Stop, on arrête, on rentre" mais sa voix ne sortait pas. Il se sentait impuissant devant tant de pression, de choses qu'il ne connaissait pas, ne pouvait pas comprendre.

Parce qu'il ne connaissait rien de la vie de Kyllian avant. Parce que jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce que ce sale blond se ramène, jusqu'à ce qu'il voit Fox dans ses bras, il n'était que "Barbie", la pute, le grand mec froid, beau et indifférent pour le quel il n'existait pas. Jusqu'à ce que ce jour de cauchemar arrive, Kyllian n'avait rien été d'autre pour Luca. C'était pour ça qu'il s'en voulait. et maintenant, parce qu'il n'était pas du tout préparé, il avait peur. Très peur. Parce qu'il n'avait aucune idée, aucune, de ce qui s'était passé entre lui et ce mec, aucune espèce d'idée de ce que ça pouvait faire de voir en face de soit quelqu'un qu'on pensait avoir tué.

Bouger ? Ne pas bouger ?

*Rien ne change si l'on ne fait rien ...*

Lulu ravala sa salive fronça les sourcils, serra les poings, et avec tout le courage qu'il pu trouver en lui, tenta de prononcer avec le moins de tremblement possible dans la voix :

"Bon, j'en ai marre, ça me fait chier tout ça. Kyllian, relève-toi on, rentre !"

Un regard furtif vers le roux, puis il murmura entre ses dents :

"À plus tard Fox."

Il s'avança vers les deux autres, pris soin d'éviter de blond et se mit à côté de Kyllian à distance d'un bond mètre en mettant les mains dans les poches :

"Allez. On y va."

Liam ne répond plus, donc je pense qu'on peut mettre ça entre parenthèse en disant simplement qu'on s'est tous barré sur un froid monumental ^^'