Monk venait de descendre de la voiture de Police, serré de près par deux flics. Le voyage s'était plutôt bien déroulé mise à part le dégoût que ne partageait apparemment pas les policiers avec Monk pour la Country. Cet musique insipide avait tourné tout le long du trajet, accompagnée entre deux morceaux, de messages de soutien aux troupes en Irak. Monk avait regardé la vitre pendant tout le trajet essayant de se couper mentalement de cette voiture et de ce monde. Il y arrivait plutôt bien, et les gouttes d'eau sur la vitre ne le gênait pas outre mesure puisque son regard bien que fixe ne regardait rien, il voyait sans analyser. Son cerveau avait mis en sourdine toutes les informations que lui envoyaient ses sens. Il ne voyait pas les gouttes, n'entendait pas la musique Country, ne sentait pas la boucle de ceinture du siège à sa gauche lui rentrait dans la cuisse, ne sentait pas l'odeur de clope et le goût amer qui envahissait sa bouche ne le gênait plus. Les flics ne lui parlaient pas, ne se parlaient pas. Ce ne fut qu'à l'arrêt complet du véhicule que Monk reprit ses esprits, sans trop s'émouvoir, il sortit du véhicule quand on lui ouvrit la porte et regarda un peu les alentours, quel coin paumé... Les flics le conduisirent vers une grande lourde de chêne, un gars en smoking les attendait. On lui remit la clef des menottes de Monk. On lui fit décliner son identité, il n'opposa pas de résistance, il était toujours absent, peut être encore en train de dire adieu à sa famille, il se rappela les larmes et sa conscience revint à son corps, ses sens se réveillèrent, il sentit que ses poignets n'étaient plus entravés, il respira, enfin... Le gars en smoking le conduisit un peu partout dans cet étrange nid de taupes, lui montra son dortoir sans lui préciser avec qui il le partagerait, puis il le laissa seul, son travail l'appelait... Pas grand monde par ici. Monk avait un peu peur d'engager la conversation avec les gens autour de lui, mais s'il restait seul, il le resterait longtemps, il lui fallait engager la conversation, mais il ne pouvait s'y résoudre, au lieu de ça, il se tint coi. s'adossa à un mur et fixa la plante en pot devant lui.

*Si personne ne me parle avant que j'ai fini de compter les feuilles, j'engage la conversation... 1, 2, 3...*