Chambre de Yume

Yume avait enfin atteint l'aile droite qui la menait tout droit à son bureau (heureusement qu'elle avait demandé des renseignements à l'accueil, sinon elle aurait eu du mal à s'y retrouver). Elle arriva devant une porte et vit : Yume Tsuki - Psychologue . Elle déverrouilla la porte et pénétra à l'intérieur. Son bureau était luxueux et grand : sa table était spatieuse, dessus, des stylos étaient rangés dans un petit pot. Elle aperçut aussi de nombreux dossiers, elle s'approcha, et vit sur chacun des photos d'identités avec les délits commis et les renseignements qu'ils avaient collectés sur ces individus. En feuilletant vaguement les dossiers, elle poussa un bref soupir et pensa : "Et ben j'vais pas m'ennuyer ici ..."

Son regard se posa ensuite sur le divan qui était installé près du mur de couleur neutre. Quand elle avait été suivi par des psy, elle n'avait jamais pu s'allonger sur le divan, il fallait qu'elle soit en face de la personne pour lui confier ce qu'elle ressentait. Mais toutes les personnes n'étaient pas comme elle, d'autres préféraient pour confier leur secret ne pas voir la personne, de peur ou de honte.

Elle continua la découverte de son nouveau bureau: des fleurs de couleurs calmes trônaient sur un petit meuble dans un vase, leur parfum n'étaient pas très fort mais était agréable. Les rayons du soleil traversaient les fenêtres, à cette heure ci la luminosité était belle dans cette pièce. Elle s'approcha des vitres, et ouvrit pour aérer, la vue donné encore sur des jardins verdoyants. Décidemment elle avait de la chance. Elle aspira une bouffée d'air frais, et fut saisie d'une envie de fumer... Mais fumer dans son lieu de travail n'était pas très professionnel. Cela ne lui empêcha pas de sortir de son sac : une cigarette et son zippo. La tentation était trop forte, elle mit sa clope dans la bouche, alluma le briquet, l'approcha puis entendit un "Toc toc toc"...

* Ah mais c'est pas possible ! J'peux pas être tranquille...Bon c'est pas grave, d'un côté j'devrais pas fumer dans mon bureau mais bon quand même ! xD *

"J'arrive tout de suite." lança-t-elle.

Elle remit vite fait ses cheveux qui étaient un peu ébourifés à cause de s'être couchée et endormie, donna deux-trois petites tapes sur sa chemise pour enlever quelques plis, posa sa clope et son zippo sur le bureau, puis ouvrit la porte, elle tomba alors nez à nez sur une jolie rouquine. Elle l'observa quelques instants.

* Déjà un rendez vous? J'étais pas au courant, ca craint ... *

"Bonjour, vas y entre, je viens juste d'arriver donc je suis pas tellement au courant. Enfin, tu vas m'expliquer."

Ses paroles étaient d'un naturel incroyable, Yume n'était absolument pas formelle, les vouvoiements c'était pas son truc, et elle espérait ne pas choquer la jeune fille. Elle ouvrit alors, plus la porte pour la laisser entrer et attendit une quelconque réaction ...

Yume continua de regarder la jeune rouquine, son style lui était particulier: cheveux rouge, habits peu commun ainsi que maquillage, et tout cela lui ajoutait un véritable charme en plus. Yume sortit de sa contemplation lorsqu'elle entenda balbutier la jeune fille. Serait-elle à cause de Yume que la jeune demoiselle en perdrait ses mots? A la suite de cette pensée la psychologue esquissa un petit sourire. Elle referma la porte derrière elle, passa sa main sur son visage comme si cela allé enlever ses cernes... Son côté angrogyne ressortait avec certains des gestes qu'elle effectuait, en supplément de ses habits et de sa corpulence.

Au lieu de s'assoir sur la chaise comme toute personne normale, Yume s'asseya sur un coin de son bureau, cherchant le dossier de la jeune fille. Elle répétait dans sa tête "Roxanne Doche" jusqu'à ce qu'elle le trouve. Toutes les informations la concernant étaient dedans, cela allait surement être délicat mais Yume avait tout son temps pour la mettre à l'aise et pour la faire aller mieux. Mais est-ce que cela allait marcher? Pour Yume, personnes n'avaient réussi à la soigner de tous ses maux qui la rendait malade. Alors pourquoi est ce que cela fonctionnerait? Ses pensées qui affluaient vers son cerveau étaient négatives, un petit pic de stress se fit ressentir dans son coeur... Elle récupéra son zippo et le fit jouer entre ses doigts, elle aimait entendre la collision entre ses bagues et lui. Cela la calmait. Elle reprit ses esprits et sa confiance en elle. Yume regarda de son regard profond la jeune fille tout en lui souriant.

"Bon, tout d'abord, je m'appelle Yume, Tsuki Yume. Avant qu'on commence je veux que tu te mettes à l'aise. Ca va servir à rien sinon. Donc tu peux t'installer sur le divan, sur la chaise, ou aller près de la fenêtre...Fais comme tu veux mais l'essentiel pour moi, et pour toi, c'est que tu te sentes bien. Ok?"

Sa voix était calme, reposante. Le son de sa voix collait parfaitement avec sa personnalité, son style : pas trop féminine, mais pas masculine. Elle jetait de temps en temps des coups d'oeil à sa cigarette qu'elle aurait aimé gouter, mais comme on dit la patience est une vertue ! Ses yeux revinrent sur Roxanne, elle la balaya du regard, effectivement c'était une très jolie fille...Yume remarqua aussi son T-shirt de Muse, elle ne pu s'empêcher de sortir avec un grand sourire charmeur :

- Tu écoutes de la bonne musique à ce que je vois, c'est bien !

Certaines personnes ou psychologues pourraient se demander "mais qu'est ce qu'elle fou? Elle fait pas son boulot"... Ou d'autres choses, parce que c'est vrai que Yume n'est peut-être pas assez "professionnel", mais c'est ça sa technique: mettre en confiance pour laisser venir l'autre se confier...

Ce qui est bizarre avec Yume c'est que quand elle analyse une personne, aucun de ses problèmes ne surgissent à l'improviste. Cependant, elle a remarqué, récemment qu'elle faisait plus de crises qu'avant, mais jamais lorsqu'elle bossait: son esprit est trop concentré sur les autres que sur le sien, et heureusement. Une personne mal dans sa peau, n'a pas envie d'aller voir quelqu'un qui possède un passé comme le sien et qui a encore d'énormes séquelles. Tout cela est secret, et tant mieux pour elle.

Quand la jeune demoiselle entendit le nom de la psychologue, un petit sentiment de tristesse se posa quelques instants sur son visage. Yume le remarqua, cela était-il du à ses origines? Elle feuilleta en diagonale le dossier qu'elle tenait dans ses mains. Quand elle fut arrivée vers la fin elle vit : Vol à l'étalage; Complice: Evan suivit de sa photo, un "enfant" métisse, sûrement adopté. Ce fut de suite plus claire dans sa tête, cela devait sûrement être un amour de jeunesse, perdu? Comme le sien.

Elle sentit par la suite que la jeune fille commençait à se détendre, elle s'asseya en face de la psychologue, la regardant dans les yeux. Yume appréciait ce genre de personnalité. Roxanne se mit à parler, employant le "vous", Yume faillit lui dire de la tutoyer, mais, il fallait quand même respecter le statut professionnel, sinon la jeune fille ne pourrait plus savoir si elle parle à un psychologue ou à une amie.

"Je trouve ça particulièrement bien que tu sois ouverte comme ça, bien d'autres personnes se seraient fermés à moi et je n'aurais pu les aider. Donc, premièrement je te remercie. Ensuite, on va faire une remontée dans le temps, c'est à dire que l'on va partir des derniers évènements pour revenir aux plus anciens, qui souvent sont la base des comportements que l'on a pu adopter "aujourd'hui". Attention, je ne dis pas que si tu as fait telle ou telle chose c'est du à ton passé, je ne te connais pas encore pour juger. Mais généralement c'est comme ça. En lisant ton dossier, j'ai vu que tu as fait un vol à l'étalage avec un autre garçon, tu as à la suite était chez un psy et tu t'es retrouvée là."

Elle n'avait pas mentionné le nom et le prénom d'Evan, si ses conclusions qu'elle avait tirées étaient juste, balançer son prénom directement aurait sûrement blessé la jeune rouquine. Et ce n'était vraiment pas la meilleure des choses à faire pour débuter. Non vraiment pas.

"Pour l'instant, je ne vais pas te poser de questions, tu vas me raconter ce que tu as envie de me dire, me débaler toutes ton histoire d'un coup, si tu veux, de la fin jusqu'au début, en donnant tes impressions, tes ressentis. Je ne t'interromprai pas. J'écouterai, et ce ne sera qu'à la fin que je poserai des questions ou que je dirai ce que je pense de tout ça."

Yume regardait la jeune fille de ses yeux couleurs braise, son visage était rempli d'assurance mêlé à de la compassion. Elle était toujours assise sur la table, bougeant un peu ses jambes comme les petits et laissa le temps qu'il fallait à son interlocutrice.

Yume écoutait attentivement toutes les paroles que la jeune fille lui confiait. Depuis combien de temps n'avait-elle pas "vidé son sac"? La psychologue voyait tous les petits gestes que Roxanne effectuait: tripoter son large bracelet de force, ou bien regarder de temps à autres ailleurs, tout cela était une marque de décontraction pour evacuer le stress ou bien, la peine de se replonger dans son passé si douloureux. Yume pencha pour la deuxième solution. Ce que Roxanne avait vécu n'était pas des choses faciles : sa mère la battait. La séparation de ses parents. Le suicide de sa mère le jour de son anniversaire. Evan. La drogue. Tous ses évènements avaient joué contre elle un mauvais rôle à un moment de sa vie. Pourtant malgré toutes ces choses là, malgré la tristesse, la détresse, Yume pouvait voir une lueur d'espoir.

Elle attendit que sa jeune "patiente" finisse de parler pour commencer à son tour, elle aspira un bon coup avant de se lancer, cela lui remetait en même temps quelques idées en place, et elle prenait encore plus de temps pour réfléchir. Une fois cela fait, le son sorti enfin de sa voix:

"Bon, alors le temps des questions est arrivé...Oui je sais on les aime pas celles là, mais c'est mon boulot."

Sa phrase était sur le ton de la plaisanterie, puis elle continua revenant un peu plus au sérieux:

"J'ai remarqué, que lorsque tu as parlé de l'incident de ta mère, et de ton ressenti, tu parlais au passé "je me détestais". Cela veut dire qu'à présent tout ceci ne t'atteints plus, tu ne te hais plus? Ou que tu as réussi à te sortir du cercle infernal de la dévalorisation de soi-même?"

Elle voulait aussi lui poser des questions sur les "petites amies", car ce petit détail lui fit pétiller les yeux. Mais ce n'était pas encore le moment, ni le lieu pour parler de ça. Peut-être un autre jour, et autre part. Effectivement, ça lui plairait sûrement. Mais elle ne pu s'empêcher de parler de ça, après tout c'est important.

"En ce qui concerne les copines que tu as pu avoir, tu l'as vécu comment? Tu n'as pas eu trop de mal à accepter cette autre orientation sexuelle? J'espère que non, car c'est le meilleur des choix ! "

Un petit rire sortit de sa bouche, puis un sourire s'afficha sur son visage, elle pensa de suite après :

*Putain ces filles vont me rendre folle un jour ! Aller Yume calme toi, c'est une patiente, patiente, patiente ! Rentre le dans ta tête xD *

Elle enchaina de suite après avec d'autres questions :

"En parlant de drogue, tu as réussi à arrêter sans trop de difficulté? Et pour répondre à ta question, non je ne te trouve pas bizarre, tu es une fille qui a eu beaucoup d'embuches sur ton chemin et qui continue d'avancer quoi qu'il arrive. Et ça je le respecte sincèrement. Bon, je m'excuse de t'avoir mitraillé de question..."

Les réponses de la jeune demoiselle plaisaient à Yume. Evidemment la jeune psychologue à remarquer que Roxanne a viré au rouge quelques instants lorsqu'elle a évoqué les filles. Ce petit détail la fit sourire encore une fois. Décidemment aujourd'hui était un beau jour pour Yume. Rien n'avait perturbé son esprit torturé. Et tant mieux pour elle.

La psychologue laissa finir Roxanne avant de se remettre à parler:

" D'après tout ce dont tu m'as parlé, ce que je relève en toi est que tu es une battante. Tu veux avancer dans la vie, tu as même trouvé ta voie: le stylisme. C'est bien, non en fait c'est même très bien. Au passage je serai ravie de voir tes créations. Tu as un fort caractère, et ça me plait. Tu n'as juste pas eu de chance pour certains évènements... Mais continue à te battre, c'est tout ce que je peux te dire. Dis toi que tu vas réussir et que quand on veut, on peut. Tu as de la volonté, ça se sent."

Yume descendit du bureau, et se déplaça vers la fenêtre, dos à Roxanne, elle s'étira en levant les bras vers le plafond, sa chemise se releva un peu, laissant apparaitre sa peau ainsi qu'une partie de son tatouage tribal qui se situait au bas du dos. Yume se demandait si sa jeune patiente allait encore rougir à la vue du peu qu'elle lui montrait. Elle se retourna ensuite, continuant la discussion avec un très léger sourire en coin.

"En ce qui concerne les filles, c'est vrai que c'est plus doux, mais je dirai que le mot qui conviendrait le mieux est: sensuelle. Enfin c'est mon avis. Après chaque personne à sa vision des choses."

Elle regardait Roxanne avec intensité, puis passa à l'autre sujet. Oui, on peut le dire, Yume aime s'amuser quand elle pousse les filles à rougir... Bref, elle enchaina sur la drogue:

"Si tu as su t'arrêter c'est bien. On fait pas mal de connerie pour combler un manque, mais à un moment il faut s'avoir s'arreter..."

Yume repensa à la fois où elle avait faillit blesser gravement un des gars qui avait voulu violer Yuuki. Elle s'était retenue grâce à sa Yuuki. Que faisait-elle à présent? Un pincement au coeur la saisit rien qu'à cette pensée. Elle balaya son regard, et tomba sur un petit réveil posait sur son bureau. Une demie heure s'était déjà écoulée. La première séance devait s'arrêter.

"Ah, le temps est passé vite. Notre séance s'arrête là pour aujourd'hui. J'espère t'avoir un peu aidé."

Elle hésita puis lui lança :

" Mais, si tu veux aller boire un café, ou me montrer tes créations, ce n'est pas de refus. Je sortirai du cadre professionel, pour être moi et non ta psychologue. Ca te dis?"

Edit : La jeune fille acquiessa, et les deux s'en allèrent en direction de la chambre de Roxanne.

Chambre.

[Fin du Rp ]

[ Nouveau Rp avec : Aby, Zack & moi]
~ Ordre : Yume - Aby - Zack' ~

Le temps s'était dégradé à une vitesse incroyable. A travers sa fenêtre elle observait ce qui se passait à l'extèrieur: un orage apparaissait au loin, le vent était si fort que les arbres se couchaient, et il arrivait même à emporter certains objets. Les fleurs qu'elle avait repéré à son arrivée, n'étaient plus là. Sûrement déracinées et emportées loin, très loin. L'institut tiendrait-il bon longtemps? Cette question ne lui traversa même pas l'esprit. Non, à cette heure ci elle ne s'en souciait guère. Après tout, cette grande résidence avait été construite pour résister à ce genre de chose. Mais malgré cela, elle pourrait ressentir un sentiment de peur en pensant à ce qu'il pourrait advenir pour la suite.

Cependant quelque chose l'inquiétait encore plus. Quelque chose qui lui rongeait l'esprit: Elle et elle seule. Ici, il n'y avait pas que le temps qui s'était dégradé. Elle en était la preuve. Son état avait complètement dégringolé. En peu de temps. En peu de jours. Comme elle l'avait écrit dans son journal elle n'arrivait plus à se regarder dans le miroir. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle ne se reconnaissait plus. Etait-ce vraiment elle? Non c'était impossible. Mais pourtant vrai. Elle perdait peu à peu le contrôle de son esprit, de son corps. Tout était flou. Qui était-elle? La petite fille? Ou bien celle qui avait évolué grace à Yuuki & Saya? Elle ne savait plus. Et ce trou noir remplissait ses pensées qui l'anéantissait de plus en plus.

Elle s'installa sur le divan, zippo en main. Elle l'ouvrait et le refermait sans cesse. Le bruit et le geste l'apaisée, pour elle c'était comme un retour à la réalité, qui l'extirpait de ses cauchemards ou tout simplement d'elle même. Mais cela ne suffisait pas. Elle sentait au fond d'elle, que la petite fille qu'elle était prenait de plus en plus d'ampleur. Elle savait que son libre arbitre, ses pensées, et ses actes seraient complètement différents de ce qu'elle pouvait avoir. Ses yeux s'emplirent de larmes, sa faiblesse l'appitoyait. Il fallait qu'elle se change les esprits, il fallait que quelque chose se passe pour occuper ses pensées. Même si Yume était consciente que bientôt elle ne serait plus toute seule à interagir dans son cerveau. La petite fille commence à se réveiller.

Toujours installée sur le divan, Yume observa le plafond blanc. Ses larmes se calmèrent d'une seconde à l'autre. Dans la pièce, le seul bruit qui était présent, était le souffle de la jeune psychologue, mais il fut comblé par un trois frappes qui venaient de la porte. Avait-elle un rendez vous? Non. Peut-être que ce cher directeur avait envoyé des gens pour aider à baricader les fenêtres du bureau de la psy ? Allez savoir. Bref, Yume se redressa du divan, un petit sourire en coin apparut sur son visage. Plus aucune tristesse, n'était dessinée, plus aucune peur. Non, elle était comme métamorphosée. Elle était comme avant mais avec en plus une pointe d'assurance, d'insouscience, de malice et d'autres choses...

- Entrez, c'est ouvert.

Elle scruta la porte, pour voir quels spécimens allaient entrer dans son charmant bureau.