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L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis}

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MessageSujet: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptyVen 15 Aoû 2008 - 12:19

La galère! À ce moment précis, la seul chose dont Holden avait envie, c'était de sortir prendre l'air. Passer une semaine enfermé vous donne de bien étranges idées. Mais ses plans étaient tombés à l'eau lorsqu'il entendit la voix du directeur de l'institut résonner dans tout le bâtiment. Cette même voix qui a son arrivé lui avait expliqué un tas de foutaises sur son séjour à durée indéterminée, son comportement qui devait changer, ses mauvaises habitudes qui devaient disparaître, et blablaba. C'était entre autre ce genre de discours moralisant sur la vie en société qui avait la faculté impressionnante de le faire disjoncté. Toujours est-il qu'une tornade approchait. Une foutue tornade, c'était bien sa veine. Avec un peu de chance elle serait assez violente pour arracher cette satanée bâtisse et la disperser aux quatre coins de l'état, ses pensionnaires avec. Il n'avait pas encore eu le plaisir de rencontrer ses camarades que le jeune homme pensait déjà savoir qu'il ne les aimerait pas. C'était une évidence. Ce camp de redressement qui se faisait passer pour un noble institut, non vraiment, sa place n'était pas ici, et il redoutait la rencontre avec les autres résidents qui devaient être une sacrée bande de tarés. Si végéter dans cette chambre sans âme n'avait pas été aussi déprimant, il y serait bien resté encore un peu. Cependant, il fallait se rendre à l'évidence. Il avait lu tout les romans inachevés qui trainait dans son sac, avait rempli son carnet de toutes les pensées ulcérées qui pouvaient lui passé à l'esprit, ses mains lui faisait mal à force de faire des pompes bêtement sur le sol, et il avait vu tout ce qu'il y avait à voir de sa fenêtre. Il était bien temps pour lui de passer à autre chose.
Quand on lui avait annoncé qu'il pourrait sortir aujourd'hui, Holden n'avait montré aucun signe de joie ou de reconnaissance et c'était contenté d'un grognement inamical. Dès que la porte fut refermée, il se leva d'un bond et se mit à fouiller frénétiquement dans ses valises, sortant un à un ses vêtements. Si il devait sortir aujourd'hui, autant le faire avec classe. En un dixième de secondes, il fut prêt, tout de noir vêtu, il ouvrit la porte, jeta un coup d'oeil aux alentours pour vérifier que personne ne l'observait, et s'esquiva hors de la pièce rapidement. Arpenter les couloirs de l'institut lui fit un bien fou. Il marchait très calmement, avec de grandes enjambées comme il en avait l'habitude, la tête haute, le regard imperturbable. Il croisa bien quelques élèves comme lui, mais ne leur prêta pas la moindre attention, préférant mémoriser au plus vite les lieux afin de pouvoir se déplacer à sa guise. Lorsqu'il passait devant une fenêtre, il s'arrêtait pour regarder à l'extérieur. Le ciel était sombre, oppressant, et les arbres s'agitaient avec force. Il n'y avait aucun signe de vie à l'extérieur, c'était donc que les paroles du directeur avaient été écouté. Étrange, le jeune homme espérait bien qu'il y eut quelques demeurés prêt à affronter une tornade pour mettre un peu d'ambiance dans ces couloirs mornes et glaciales.
Les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, Holden n'avait pas l'air de flâner, il semblait déterminé, même si il n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait. Son arrivée dans ces murs était encore quelque peu floue dans son esprit. Mais il lui semblait reconnaître le hall d'entré en bas de ces escaliers. Il hésita un instant arrivé au pied des marches et opta pour la droite. Coup de chance ou instinct, il remarqua un petit panneau qui indiquait le chemin de la bibliothèque. Un bref instant un sourire illumina son visage. Il continua son chemin en se passant une main dans les cheveux. Plus il avançait, plus il lui semblait reconnaître une odeur familière, celle des livres. Une sorte de faim commença à le tirailler. Ce fut avec soulagement qu'il découvrit la bibliothèque soigneusement rangée. Elle semblait vide à cette heure matinal, pas même un ou une bibliothécaire en vue. On entendait simplement le chuchotement angoissant du vent à l'extérieur. Mais dans ce lieux, Holden se sentit comme apaisé, à l'abri de tout, même d'une tornade. Il pénétra dans la pièce et commença à observer les hautes étagères. Les livres étaient soigneusement rangés par ordre alphabétique. En faisant glisser ses doigts sur les couvertures, il entendait les lattes du plancher grincer sous ses pas. Sans trop réfléchir, il prit au hasard, les yeux fermés, un livre qu'il s'empressa d'allé poser sur une table un peu à l'écart. En essayant d'être le plus discret possible il s'installa, face à l'entrée pour être sûr de ne pas être surpris si quelqu'un arrivait.
Enfin à son aise, il commença à feuilleter le roman. « The Lost Girl » de D.H. Lawrence, un classique. L'ayant déjà lu à plusieurs reprises, il se contenta un instant de morceaux choisi, mais très vite le livre l'absorba et il se perdit dans les mots. Les minutes défilait et Holden ne bougea pas d'un pouce. Tout était si calme malgré la tempête qui se préparait dehors. Le jeune homme aurait pu resté ainsi des heures si il n'avait pas eu le sentiment dérangeant d'être observé. Il préféra se dire que tout cela était dans sa tête, mais lorsqu'il entendit le plancher grincer il releva immédiatement la tête, écartant un mèche de cheveux de ses yeux et scrutant la pièce l'oeil noir.
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptyVen 15 Aoû 2008 - 14:55

Kurtis Strap se tenait alors devant lui, l’œil brillant, un doux sourire sur ses lèvres. Le jeune homme était déjà présent lors de l’arrivée de son camarade, à vrai dire il occupait les lieux depuis plusieurs heures. Le message délivré quelques minutes plus tôt il ne l’avait écouté que d’une oreille, accordant bien plus d’importance à son ami Oscar Wilde qu’à l’annonce d’une tempête, aussi dévastatrice soit elle. Soupirant d’un air suffisant, il avait eu pour seule réaction qu’un unique battement de cils frénétique, avant de se replonger dans sa lecture.

Mais lorsqu’un inconnu avait passé le pas de la porte avec beaucoup de discrétion, il avait levé une nouvelle fois les yeux de son bouquin pour tenter de déceler l’origine de cette perturbation. Se trouvant dans le fond de la pièce, il était cependant dans l’incapacité d’apercevoir le nouveau venu. Reprenant sa lecture, sa curiosité était elle piquée à vif. Se levant en silence il s’approcha lentement de sa ‘proie’ :
C’était un garçon qui devait avoir son âge –ou s’en approchait- un grand brun sec qu’il avait déjà croisé puisqu’il occupait la chambre voisine à la sienne. Ce qui avait intrigué Kurtis ce n’était pas le silence presque inquiétant qui régnait dans la pièce collée à sa chambre mais surtout la présence fantomatique de son voisin. Il avait beau être nouveau, il ne faisait aucun effort pour s’intégrer et contrairement à la plupart des nouveaux arrivants rebelles, il prenait malin plaisir à ne pas se faire remarquer.

S’approchant encore d’avantage, il venait malencontreusement de faire grincer une latte de ce plancher branlant, révélant par la même occasion sa présence. Le garçon leva les yeux de son livre, fixant de ses grands yeux noisette le blond qui lui faisait face. Ce dernier semblait totalement détendu, et d’un ton amusé il prit la parole :

« Alors Monsieur le fantôme, on a fini par sortir de son trou ? »

Il jeta un coup d’œil rapide aux larges étagères qui couvraient les murs de la bibliothèque. Il fini par conclure en fronçant les sourcils :

« Quoi que, tu viens de t’en trouver un autre. »

Agitant son livre avec négligence, le jeune homme semblait légèrement agacé, comme si le simple fait de vouloir s’enfermer seul dans une pièce pendant plus d’une semaine était quelque chose d’horrible et d’inenvisageable. Ce n'était certainement pas la meilleure des façons pour se lier d'amitié avec quelqu'un, mais Kurtis avait pour adage de ne jamais se montrer amical avec une personne inconnue et cela au détriment des règles de bienséances.
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptySam 16 Aoû 2008 - 1:25

L'individu qui se dressait fièrement devant Holden ne lui inspirait pas du tout confiance. Il semblait être ce genre de type un peu trop sûr d'eux qui s'abritait derrière une apparence angélique pour vous cracher dessus au moindre faux pas. Il ne le connaissait pas mais cela ne l'empêchait pas de ne pas l'apprécier. Le blondinet semblait s'amuser de la situation. Holden se demanda depuis combien de temps il était là à l'observer. Si il y avait une chose que le jeune homme détestait par dessus tout, c'était être pris pour proie.Son regard noir posé sur l'inconnue se transforma vite en acte de bravade tandis qu'un léger rictus apparut au coin de ses lèvres lorsque ce dernier le nomma « le fantôme ». Au moins ce gringalet qui semblait avoir son âge avait du cran. Et cela confirmait l'opinion d'Holden sur les pensionnaires de l'institut. Une bande de dégénérés à qui l'on avait pas appris les bonnes manières. Mais le garçon ne se sentait pas d'humeur querelleuse aujourd'hui. Il ne prit d'ailleurs même pas la peine de répliquer à cette réflexion tant la réponse semblait évidente. Après tout, il était bien assis tranquillement dans la bibliothèque non?
Il se serait bien contenté de reprendre sa lecture et de laisser le blond l'asticoter si celui-ci n'avait pas tenté un trait d'esprit avec son second commentaire. À présent il était évident que le jeune homme n'avait pas remarqué qu'Holden et lui ne venait pas de la même planète. Durant un bref instant le visage du Bostonien se transforma en une moue exaspérée, mais il fit mine de ne pas remarquer les signe de dédain de son interlocuteur et repris rapidement une attitude détendue.


« J'ai toujours pensé qu'il serait plus judicieux de ma part de choisir ma tombe», lança t-il sur un ton spirituel.

Brièvement, Holden scruta l'autre résident de la tête au pied. Il n'était pas vraiment impressionnant, mais le jeune homme avait dans l'idée que ce dernier allait lui coller aux basques un bon moment, autant s'habituer au plus vite à sa présence donc.
C'est pourquoi, sans plus attendre, le grand brun se remit à sa lecture. Cela l'aidait à se détendre. Il faut dire qu'entre le blondinet, le vent qui cognait aux fenêtre et cette faim inapaisable qui ne le quittait pas depuis qu'il était arrivait à l'institut, un terrible mal de tête était en train de se déclarer. Holden avait beau tenter de se fixer sur les lignes, il ne pouvait s'empêcher de ressentir ses tempes battre à la chamade. Discrètement, il essaya de se masser le crâne, tout en faisant mine de se captiver pour D.H. Lawrence, qui à cet instant précis lui semblait totalement inutile. Il savait de quoi il avait besoin, et il pouvait presque parier que ce n'était pas dans le coin qu'il en trouverait.
Très naturellement il releva la tête sur le parasite qui était encore là et lui adressa un regard étonné.


« Tu n'as rien de mieux à faire ? »

Se concentrer sur le sujet indésirable, qui avait troublé sa quiétude et lui avait rappelé à quel point il pouvait avoir mal, semblait la seule chose imaginable pour l'instant.
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptySam 16 Aoû 2008 - 18:16

Plutôt méfiant le petit nouveau. On ne pouvait pas lui en vouloir après tout, Teenagers était réputé pour entre autre abriter d’étranges personnages au mental aussi fragile que dérangé. Kurtis ne considérait pas vraiment en faire parti, après tout si il avait été interné ici c’était en grande partie à cause d’un père dépressif. Finalement c’était plutôt ce crétin qui aurait du partir de la maison pour venir ici, pas lui !
Chassant l’image de son père d’un reniflement agacé, Kurtis s’était cependant assombri. Sa relation avec le paternel s’était toujours avérée complexe et délicate. Si Larry Kurtis le considérait comme un enfant à problème aussi sournois que sadique, son fils lui reprochait une lâcheté chronique dont l’homme ne semblait jamais vouloir se débarrasser.

Reportant son attention sur le garçon qui lui faisait face, il ne fallait pas être bien vif pour comprendre qu’il se sentait agressé. Pensant qu’il était inutile de répondre à la première question du blond (ce qui en soit ne méritait aucune réponse), il voulu tout bonnement ignorer la présence de ce dernier. Kurtis avait plus ou moins l’habitude de ce genre de comportement. Ici il y avait deux sortes d’internes : Les barrés qui s’excitent dès la première approche, et les gros coincés incapables de prendre leur vie en mains, qui préfèrent se cacher plutôt que d’affronter la dure réalité de la vie. Ou est-ce que Kurtis se situait ? Non ça ne marche pas comme ça. Car si l’adolescent possédait une extrême confiance en lui et ses capacités, il n’en était pas moins quelqu’un de totalement égocentrique.
Ce qui ne voulait pas forcement dire qu’il n’accordait le moindre intérêt à ses camarades. Holden avait de quoi intriguer, car bien loin de faire attention aux signes d’agacement de son interlocuteur il préférait répondre avec légèreté, au moins aussi détendu que Kurtis. Et tout comme son camarade l’avait fait plus tôt, il se lança dans une analyse rapide de la physionomie du californien, qui perdit l’espace d’un instant son sourire insistant.
Mais ce fut de courte durée, car déjà le blond éclatait de rire, répondant au moins sur le même ton :

« C’est tout à ton honneur. J’aurais pensé qu’il y aurait tout de même lieu plus approprié mais bon, ce n’est que mon avis. »

Mais déjà l’autre brun ne l’écoutait plus faisant de son mieux pour se replonger dans sa lecture. Kurtis soupira. Holden faisait apparemment parti de la seconde catégorie. Quel dommage, ils offraient un divertissement minime. Mais comme les autres abrutis de l’institut devaient en cette heure courir en tout sens à l’étage, dans l’unique but de défier l’autorité directoriale, il n’avait rien d’autre à faire que de ce contenter de la compagnie du bostonien.
Prenant ses aises, il prit place à côté de lui en chantonnant avec effronterie. Et au lieu de répondre à ‘interrogation de son camarade, il choisi de l’ignorer délibérément en posant à son tour une question d’un ton joyeux :

« C’est quoi que tu lis. » relevant la couverture d’un mouvement sec, il décréta à haute voix : « The Lost Girl ». J’avoue que je ne connais pas. Et qu’est-ce qu’un ferru de lecture tel que toi vient bien faire à Teenagers ? On n’a pas été sage avec Papa et Maman ? »

Dernier rire moqueur du blond. Un petit numéro qu’il effectuait toujours avec le plus grand des amusements. Au risque de se prendre des beignes bien sûr, mais c’était toujours un délice d’avoir à perturber la sérénité des occupants de l’établissement.
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptySam 16 Aoû 2008 - 19:27

Il y avait des moment comme celui-ci où Holden aurait aimé pouvoir lire dans les pensées de ses congénères. Mais même sans ce don, il sentait au fond de lui que le jeune arrogant le jugeait et prenait un malin plaisir à l'ennuyer. Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait depuis bien longtemps renvoyé l'avorton à ses affaires. Cependant, il n'était pas vraiment en position de force. Depuis qu'il était sorti du centre où ses parents l'avaient enfermé avant de l'envoyé à Teenagers, il se sentait terriblement affaibli. Le fait qu'il avait passé la semaine à regarder le plafond de sa chambre au lieu de dormir et qu'il ne trouvait plus goût à grand chose n'arrangeait pas sa situation. Il essayait en vain de se rappeler ce que le psy lui avait conseillé, mais tout ce dont il se souvenait c'était les paroles de cette chanson pour enfant qu'il avait chantonné dans sa tête à chaque séance. La seule solution qu'il voyait à son petit problème était de retourner chasser le dragon, mais il se doutait qu'ici, ce ne serait pas facile.
Si seulement il avait balayer tout cela d'un simple revers de la main, il l'aurait fait immédiatement. Mais le blondinet semblait vouloir s'amuser encore un peu. Ce que les gens qui ne comprennent pas quand il faut s'effacer sont agaçants se dit Holden. Le fait que l'inconnu se sentait obligé de donner son avis était un vrai supplice pour le jeune homme. Comme s'il en avait besoin. Jusqu'à présent il s'était très bien débrouillé seul... bon, hormis ces derniers mois où tout s'était un peu embrouillé, en général tout se passait sans anicroche. C'est ce qui arrive lorsque l'on vous bassine depuis toujours avec le concept de self-made man et de liberté de penser, on finit par en oublier qu'il existe des gens autours de sa petite personne. Exception fait des indésirables qui font irruption dans votre espace vital. Ce que fit le californien en s'asseyant face à Holden. Il n'était pas vraiment sûr de sa provenance, mais en même temps il semblait évident que seul un californien pouvait sans comporter ainsi avec autant d'aisance. A croire que le soleil leur tapait trop fort sur la tête et que toute cette bouffe macro-biotique leur faisait oublier les règles élémentaires de bienséance.
Holden ne marqua pas sa désapprobation de la chose et resta de marbre, après tout il ne fallait pas fâcher les autochtones. Et puis, il ne savait pas pourquoi son interlocuteur était ici, dans cet institut. Peut être était il une sorte de psychopathe en puissance qui avait commencé en violant des poulets puis en les égorgeant, ou l'inverse. Toujours est-il qu'Holden préféra emprunter la voie de la prudence pour l'instant. Il ne réagit aucunement, continuant inlassablement de fixer son livre l'air de rien tout en se massant la tempe droite. Il aurait espérait que le blond se serait contenter de le fixer sans rien dire comme le font la plupart des gens, mais il se mit à tripoter son livre en lui parlant de façon allègre.
C'était la goutte de trop. Le climat n'était vraiment pas propice à ce genre de provocation pour Holden. Il referma avec rudesse son livre et plongea un regard plus qu'agacé dans les yeux bleu du blond.


« Tu devrais le lire, c'est très intéressant. » répondit Holden d'un ton complaisant en joignant le geste à la parole.

Il venait de faire glisser le livre sur la table avec vigueur. Son visage affichait un large sourire contrefait. Il se pencha légèrement en avant, les bras croisés sur la table, et pris une légère inspiration.


« Et toi, dis moi, pourquoi es-tu là? On ne te supportait plus à la maison, c'est ça? Je comprend tes parents, ça doit être plus simple de t'enfermer ici plutôt qu'à la cave... »

Alors qu'il parlait avec facilité et désinvolture, une épaisse mèche de cheveux tombait sur ses yeux qu'il remit en place d'un léger mouvement de tête tout en regardant fixement le californien. Si il voulait jouer, Holden était prêt. De toute façon il n'y avait personne d'autre qu'eux ici et peut être que passer ses nerfs sur une chose vivante permettrait au jeune homme de calmer cette horrible douleur dans l'estomac.
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptyDim 17 Aoû 2008 - 3:31

Faisant glisser le livre en sa direction, Holden signifiait à son étouffant interlocuteur qu’il acceptait de lui prêter son bouquin, sans doute une simple tentative (pourtant vaine) pour se débarrasser de lui. Bien loin de se sentir agressé par le ton acide du grand brun, Kurtis attrapa le livre avant de signifier dans un sourire :

« Sympa de ta part. Je te le rendrais une fois fini … Mais j’y pense, peut-être désirais tu le finir avant de me le céder ? Non parce que je ne voudrais absolument pas déranger… »

Et le petit clin d’oeil qui semblait signifier le contraire... D’ailleurs, il n’attendait pas vraiment une réponse du bostonien, et fourrait allégrement le livre dans sa besace qu’il portait sur l’épaule.
Et il provoquait le petit Kurtis. Juste par curiosité, juste pour voir jusqu’où il pouvait pousser le bouchon. Parfois il découvrait un sang froid incroyable de la part de ses proies, ça en devenait presque touchant ! Mais il arrivait toujours à ses fins… Enfin, c’est ce qu’il aimait se répéter pour pouvoir au mieux se rassurer.

Et encore une fois Holden évitait sa question. Il demandait à son tour quelle était la raison de sa venue à Teenagers. Kurtis l’observa d’un œil brillant cherchant ce qu’il cachait par cette question. Il se demandait également qu’elle serait la réponse. Devait il lui dire la vérité, ou balancer un bon vieux mytho de derrière les fagots ? Histoire de gagner du temps, le jeune blond choisit une nouvelle fois la carte de l’esquive, jouant le jeu de son camarade :

« Héé ben ! C’est si grave que ça pour que tu ne veuilles pas m’en parler ? T’as braqué une vieille ou quoi ? »


Ouais ok. C’était facile comme réponse. Et si ils jouaient tous les deux à ‘je refuse obstinément de répondre aux interrogations de l’autre’, ils n’allaient pas aller bien loin. Pire, Kurtis risquait de vite s’ennuyer.

Un bruit de tonnerre faisait à présent trembler les fenêtres, signe que la tempête approchait à grands pas. Bien qu’il fasse encore tôt, le ciel était menaçant, et l’obscurité grandissante. Profitant de se moment de répit, la tête d'ange reprit :

« Pourquoi moi je suis là ? je vais te dire une chose. De tous les tarés internés dans cet institut, je dois être un des seuls à n’avoir absolument rien à me reprocher. Ici tu tomberas sur des violeurs, des dépressifs, des gars qui ne savent même pas ce que c’est d’être clean tant ils sont camés jusqu’aux yeux. Moi j’ai seulement des parents qui sont incapables de résoudre leurs problèmes, et qui préfèrent m’enfermer dans cette piaule plutôt que de régler leur putain de névrose. On parlait de trou tout à l’heure. Et bien si tu veux mon avis, le pire trou à rats que tu puisses trouver sur terre il est ici, en Californie… Et crois moi, depuis deux ans que je suis ici j’ai eu largement le temps de m’en rendre compte ! »


Ce fut l’unique instant de sérieux que le garçon s’accordait. Et c’est vrai que sur un point il avait totalement raison : Loin d’être des enfants de cœurs, les résidants de l’institut avaient de quoi faire peur. Non pas qu’ils soient tous fous à lier, il y avait toujours des jeunes envoyés par erreur à Teenagers, mais certains présentaient des symptômes assez inquiétants.
Kurtis se rappelait entre autre d’un ancien de ses camarades de chambre, qui passait son temps à hurler en russe dans on sommeil (chose étrange : on ne lui connaissait aucune origine de la sorte). Ses cris suraigus étaient pour le blond un calvaire qu’il devait endurer nuits après nuits. Heureusement pour lui, il avait réussi à convaincre un membre du personnel de le changer de chambre, prétextant qu’il devenait violant lorsqu’il manquait de sommeil.

« Mais dis moi. De toutes les atrocités que d’autres ont déjà fait, toi dans l’histoire qu’est-ce que tu es ? Les gars dans ton genre j’en ai vu pas mal à l’institut, et au final ce sont généralement eux les plus dangereux. Alors, alcoolique ? Drogué ? Meurtrier ? Voleur ? Ou peut-être tout ça à la fois ? Je t’écoute. »


Quel rond de jambe allait il cette fois ci lui sortir ? Quelle parade utiliserait il pour esquiver sa question ?
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MessageSujet: Re: L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille [Intrigue] {Kurtis} EmptyLun 18 Aoû 2008 - 1:19

Holden finit par se dire qu'il se prenait peut être mal avec l'effronté. Ses tentatives d'intimidation semblaient vaine jusqu'à présent. Mais ce n'était pas de sa faute si cela avait été la première chose tentée. Après tout, il n'était pas vraiment en état de décrypter avec sérieux la personnalité de son interlocuteur. Ce n'était pas qu'il n'en avait pas envie, au contraire, en temps normal il adorait cela. Mais là, maintenant, son esprit avait un mal fou à se fixer sur une idée concrète. À certain moment il perdait même complètement le fil de la conversation, tant et si bien qu'il devait redoubler d'effort pour comprendre ce que lui disait le blondinet. D'ailleurs, de quoi parlait-il? Qu'est-ce qu'il venait de lui céder? Ha oui, le bouquin. Un peu étonné Holden regarda autours de lui et s'adressa d'un ton sec au jeune homme.

« Je l'ai déjà lu. » Il déglutit légèrement, et reprit avec une voix plus douce, légèrement moqueuse, un large sourire aux lèvres« Et puis, au cas ou tu ne l'aurait pas remarqué, on est dans une bibliothèque, c'est fait pour que l'on y emprunte des livres... tu n'auras qu'à le ramener ici. »

Assez fier de sa petite remarque, Holden s'enfonça dans la chaise inconfortable en croisant les bras et toisa son nouvel empoisonneur de service. Il était sûr d'une chose, ce dernier n'était sûrement pas là pour lui faciliter la vie. Ce qui n'arrangeait vraiment pas du tout le jeune homme. À un autre moment, cela l'aurait peut être distrait, mais pour l'instant, il redoublait d'effort pour ne pas afficher le malaise qui l'habitait. Seul dans sa chambre, complètement immobile, perdu dans ses pensées, il n'avait rien ressentit. Ou alors avait-il peut être mis cela sur le dos de l'isolement. Toujours est-il qu'à présent, il en bavait sérieusement. Durant un bref instant, il manqua de laissé s'afficher sur son visage raffiné un rictus de douleur, mais il se rattrapa à temps et ne laissa apparaître qu'un mince sourire en coin amusé.
En tout cas, Kurtis semblait décidé à connaître la raison de sa venue entre ces murs. Mais le garçon était pudique et ne livrerait pas ses petits secrets aussi facilement. Il avait bien envie d'envoyé balader son interlocuteur, mais il resta de marbre. Après tout, il ne savait pas combien de temps il resterait ici, alors autant ne pas épuiser toutes ses ressources inutilement. Ce garçon, bien que terriblement agaçant, était la seul attraction valable qu'il avait eu l'occasion de croiser pour l'instant, donc même si sa compagnie était aussi pénible qu'un vieux film érotique sans saveur, il faudrait s'en satisfaire pour l'instant.
Cependant, le plus terrible était à venir. Kurtis trouva propice un coup de tonnerre pour raconter sa vie. Ce fut un moment mortellement ennuyant pour Holden qui fit mine d'écouter sans quitter le jeune homme des yeux. En réalité il était bien plus intrigué par la tempête qui s'approchait. Les catastrophes naturelles étant l'apanage de la côte ouest, il n'avait jamais était témoin d'un cataclysme. Cela pourrait être amusant, surtout quand les gens se mettraient à paniquer. Il espérait juste ne pas céder à l'hystérie collective. Derrière lui, il entendait les gouttes de pluie venir s'écraser sur les carreaux. Si une tornade devait effectivement s'abattre sur l'institut, il y a fort à parier que ces fenêtres n'y résisteraient pas. Mais pour l'instant, il se disait simplement qu'il aimait vraiment le bruit de la pluie. Il y avait quelque chose d'apaisant dans ce calme avant la tempête.
Tout ce qu'il parvint à retenir du monologue de son interlocuteur furent les mots « violeur » « camé » « névrose » et « deux ans ». Dieu que ce type était dérangé. Pendant tout ce temps, Holden avait machinalement hoché de la tête, comme si il se souciait un minimum de ce qu'il avait à dire. Il ne prêta réellement l'oreille quand Kurtis se mit à s'intéresser à lui. Holden? Un type dangereux? C'était un tantinet exagéré. Mais cette image ne lui déplaisait pas. Son léger sourire se transforma brièvement en une sorte de moue sadique.


« Je prend plaisir à torturer des chats, c'est terriblement relaxant. »

Il avait parlé d'une voix basse, presque chuchoté. Et à peine eut il fini sa phrase qu'il se leva d'un bon et s'approcha d'une des fenêtres en trainant des pieds. La vue était vraiment magnifique, l'horizon semblait vide de toute forme de vie. Les animaux avaient dû sentir le danger et s'enfuir tandis que les être humains se barricadaient solidement chez eux.


« Tu disais, ça fait deux ans que tu es ici? »
dit-il à voix haute sans quitter l'horizon des yeux, laissant résonner ses paroles dans la bibliothèque vide.

Après tout, le blondinet n'était peut être pas si inutile que cela.
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