I || Pour une poussée de masochisme... [Prio Roxanne] [Intrigue]

Si, si, si, les poussées de masochisme arrivent à tout le monde. Ca prends diverses formes: sexuelle, psychologique, physique... Dans le cas de Gabriel, c'était essentiellement psychologique.

Oh, bien sur, la douleur dans son genou gauche lui rapellait bien sa bizarrerie du moment, mais il n'y avait la rien qui ne puisse se régler avec une poche de glace et une aspirine. Non, ce qui était vraiment gênant, à dire vrai, c'était l'idée ô combien douloureuse qu'un jour, il y avait déjà plusieurs années, il avait été capable de gravir un escalier comme celui de l'observatoire sans même s'en rendre compte, sans même y penser. A présent, ce genre d'action lui prenait un bon quart d'heure, et toute sa jambe le lançait. Il songeait même sérieusement à s'acheter une canne, histoire de soulager sa jambe blessée.

L'après-midi s'acheminait lentement mais sûrement vers le début de soirée, il devait être dans les cinq heure et demie ou quelque chose comme ça, et Gabriel suait à grosse goutte devant un paysage ensoleillé. Son t-shirt noir trop large pour lui laissait passer l'air frais sur sa peau, chose qu'il appréciait. On ne pouvait pas en dire autant de son jean élimé et ajusté qui, lui, lui tenait affreusement chaud. Quoi qu'il en fut, il se tenait devant la fenêtre et contemplait en silance la vue imprenable dont on disposait sur la ville voisine, lorsqu'un bruit de pas se fit entendre.

Gabriel pivota sur lui-même, épargnant soigneusement sa jambe gauche, et découvrit une jeune fille aux cheveux rouges et qui, même en talon, n'atteignait pas la taille du Cuisinier. Point qui, d'ailleurs, amena un léger sourire sur les lèvres de ce dernier...

"Bonjour mademoiselle."

Je déambulais depuis un bon moment dans les couloirs de l'institut,pourquoi?Tout simplement parceque mon colocataire n'était autre qu'Evan avec qui j'étais disons en froid depuis peu de temps.Est-ce que cela allait durer?Est-ce l'un de nous deux allait finir par casser?Je ne pouvais répondre à aucune de ces questions qui me torturaient l'esprit.Aujourd'hui je portes une robe,juste une envie de changement en me levant ce matin.Je portes donc une jolie robe courte noire manière avec une jolie cravate rouge qui lui donne un petit air d'uniforme.Je porte tout de même un jean noir en dessous et des baskets.

Je suis maintenant dans la tourelle,le vent souffle de plus en plus fort dehors je ne m'en rends même pas compte.Me voilà déjà arrivée dans l'observatoir,je monte l'escalier menant à l'observatoir.Je prends mon temps,même si je ne mets que cinq minutes normalement.A mon arrivée à l'institut il me fallait un quart d'heure.C'est vrai que ma santé est meilleure depuis que je ne fumes plus.

J'arrive enfin et je vois monsieur Leroy le cuistot.On pourrait dire qu'on se connaît assez bien tout les deux.Une aussi grande gourmande que moi fait toujours un petit passage par la cuisine, donc c'était inévitable qu'on se rencontre.Je l'ai toujours trouvé sympa,je me demande ce qu'il fait ici.

"Salut Leroy."dis-je en souriant.

Au moment où celui-ci s'apprête à me répondre nous entendons une annonce du dirlo,il y a apparemment une tornade qui se balade dans le coin.

'Salut Leroy.'

Roxanne retourna son sourire à Gabriel, et ce dernier lui adressa un hochement de tête. La jeune femme, arrivée au même moment que Gabriel, était une des adeptes de la cuisine. Lors de sa première visite, il avait même faillit la mettre dehors -Gabriel était assez possessif en ce qui concernait sa cuisine. Et puis il s'était fait la réflexion que, une, elle ne serait surement pas la seule à vouloir y entrer -les petits creux, chez un ado, c'est fréquent- et deux, qu'en se montrant un peu conciliant avec les jeunes, il pourrait peut-être les amener, sinon à se confier à lui, au moins à ne pas trop s'en méfier. Ca pouvait toujours être utile.
Oui, on sait, Gabriel pensait encore trop comme un flic.

Il y eut une sonnerie légère, de celle qui signalait les annonces puis, après un léger larsen, la voix du directeur résonna contre les murs:

"En raison d'une alerte Météo, les élèves et le personnel doivent s'abriter aussi rapidement que possible et ce, pour leur propre sécurité."

Gabriel leva les yeux jusqu'au plafond, surpris. Lui n'avait rien remarqué: il ne voyait qu'un ciel ensoleillé s'étalant parasseusement devant lui. Perplexe, il regarda de l'autre côté de la vitre, et remarqua enfin les quelques nuages noirs qui se rassemblaient. Rien d'alarmant dans l'immédiat, songea-t-il, mais il avait déjà eut l'occasion de constater que les tornades s'abattaient rapidement sur les installations.

"Uh... Il semblerait que la soirée promette d'être mouvementée."

Il n'aimait pas spécialement les soirs de tempêtes: c'était bruyant, mouvementé... et en plus, il fallait généralement marcher pendant un bon bout de temps, et avec sa jambe... sincèrement, s'il avait eut le type qui lui avait fait ça sous la main, parfois, il l'aurait étranglé. Ne plus être dans la police, ça allait, il survivait. Mais cette douleur immonde à chaque fois qu'il forçait un peu trop... Beurk. Il avait vraiment horreur de ça.

"Moi qui me disait justement que j'avais eut assez d'exercice physique pour la journée."

Il soupira et haussa les épaules, tournant de nouveau son regard vers la tache sombre à l'horizon.

"C'est dommage que l'Observatoire ne soit pas un endroit très sur, j'aime bien regarder les orages."

C'était toujours réconfortant de regarder les éléments se déchainer tout en se disant qu'on était confortablement à l'abri...

Le cuistot n'avait pas tort ,une soirée mouvementée attendait tout les résidants de l'institut.En Angleterre nous n'avons jamais eus de tornade,mais nous avons eue de fortes précipitations et nous avons eus une inondation un jour.Avant cela nous avions eu une violente tempête,j'étais alors encore enfant.

Je devais avoir 4 ans ma mère était alors encore une mère exemplaire.Nous nous sommes cachés dans la cave de nos voisins car nous n'en avions pas,je me rappelle surtout avoir passée mon temps à jouer avec Evan qui s'était montré très patient.Nos parents discutaient de tout et de rien.

Là c'était différent,oui très différent.Ma famille était loin,et Evan...Evan où était-il d'ailleurs?Je me surpris à me sentir inquiète pour lui alors que je m'étais promise de ne surtout pas penser à lui.Je me demande quand même si il est en sécurité là où il est.

Le temps se couvrait,le ciel était assez sombre et le vent soufflait fort.Il y avait de plus en plus de vent.

"On ferait mieux de rentrer,avant qu'il ne se mette..."

Avant que j'ai eue le temps d'achever ma phrase il se mit justement à pleuvoir,une fine pluie certes mais glacée et cinglante le genre qui vous donne vite froid.

"Avant qu'il ne se mette à pleuvoir."

'On ferait mieux de rentrer,avant qu'il ne se mette...'

Et soudain, la pluie. Les gouttes glacées, les rafales cinglantes, les feuilles qui s'écrasaient sur le sol, les murs et le visage... rien de bien réjouissant, vraiment.

'Avant qu'il ne se mette à pleuvoir.'

Gabriel fut presque tenté de rire. C'était assez ironique, ce genre de situation, mais pas assez comique. Pour le moment, ils étaient encore en haut d'une tour, à la merci des vents violents qui ne tarderaient pas à se lever. La, ils se contentaient d'un orage normal, mais d'ici quelques instants...

Le Cuisinier se dirigea vers l'escalier pour constater un détail: il était trempé. trempé, c'était une chose. Mais dans un escalier aussi lisse, aussi raide, et avec une jambe boiteuse... Gabriel soupira, avant de se tourner vers Roxanne.

"Je vais avoir besoin d'aide pour descendre."

Il n'aimait pas l'admettre -dans l'ensemble, si il pouvait carrément faire comme si sa jambe fonctionnait normalement, c'était préférable- mais il n'était pas fou: descendre cet escalier sans aide dans son état, c'était à la limite du suicide.

Il s'avança néanmoins seul jusqu'à la première marche, tandis que le rafales forcissaient, et posa prudement son pied valide sur la première marche.
Une bourrasque plus puissante que les autres faillit le déséquilibrer, et il pesta.

"A mon avis, vmieux vaut faire vite!

Et il attendit que Roxanne le rejoigne.

[Je suggère qu'on reste dans ce Topic même si on change de Lieu, c'plus simple^^]

C'est vrai que la situation avait ce je ne sais quoi de comique qui aurait pu nous faire rire monsieur Leroy et moi,mais disons qu'il était préférable de se mettre à l'abri.Une fois que nous serions à l'abri nous pourrions rire à nous en décrocher la mâchoire mais pour l'instant ce n'était pas vraiment le moment de plaisanter.Il valait mieux que nous songions à nous mettre en sécurité.

Leroy avait toujours eu un problème avec sa jambe,je n'avais jamais eue la curiosité de lui demander comment cela était arrivé.A vrai dire,je n'ai surtout jamais osée le lui demander de peur de le froisser.J'étais un peu surprise qu'il me demande de l'aide,il n'était pas comme ça d'habitude.Mais de toute façon même si il ne me l'avait pas demandée je l'aurais quand même aidé à descendre ce maudit escalier.Ca aurait été du suicide de tenter de descendre cet escalier avec une jambe boiteuse.

Le cuistot me demande de me dépêcher un peu,c'est vrai que le temps presse.Je m'approche de lui,je lui passe un bras derrière ma tête pour qu'il puisse prendre appui.Monsieur Leroy n'est as particulièrement grand mais j'avoue que même à côté de lui je fais un peu naine,bref c'est à se demander qui soutient qui.Nous descendons donc l'escalier,lentement et prudemment.Une fois arrivés au sec, nous nous asseyons contre un mur.

"J'espère que ça va pas durer trop longtemps."

Gabriel laissa Roxanne passer son bras gauche autour de son cou et s'appuya aussi peu que possible sur elle. Il avait certes besoin d'aide, mais conservait sa fierté, nan mais oh!
Avec prudence, il sautilla le long des escaliers, s'appuyant d'un côté sur la jeune femme, et de l'autre à la rampe, ses yeux fixés sur ce qui venait vers lui. Enfin, et à son grand soulagement, il finit par sentir sous son pied valide un sol moins glissant.

Encore quelques pas et il se trouvait au pied d'un mur, au sec, son genou le lançant horriblement. Mais enfin, la au moins ils ne risquaient pas de prendre une branche sur la tête, merci bien!

'J'espère que ça va pas durer trop longtemps.'

Gabriel leva les yeux vers le haut de l'escalier d'ou quelques gouttes tombaient par moment. Il était trempé jusqu'aux os, et les bourrasques qui leur parvenaient le faisait frissonner de tout son corps, tandis que ses cheveux détrempés lui tombaient dans les yeux.

"Pour ce que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'à maintenant, je dirais, qu'on a le temps d'attendre."

Il grimaça et plaça une main sur son genou, avec une furieuse envie d'arracher sa rotule et de la balancer aussi loin que possible. Décidément, cette jambe ne cesserait jamais de l'ennuyer.
Machinalement, le cuisinier plongea la main dans sa poche droite, à la recherce de ses calmants, mais la trouva vide. Quand la fouille approfondie de la poche gauche, puis de ses poches arrières, s'avéra tout aussi infructueuse, il jeta un regard fatigué autour de lui.
Les murs gris, presque noirs dans la pénombre suintaient d'humidité due à la tempête qui s'annonçait. Roxanne et lui n'avaient pas pensé à fermer la porte qui séparait l'escalier de ll'extérieur, pas davantage que le toit en coupole, et l'eau n'allait sans doute pas tarder à s'infiltrer. Ils auraient à changer de localisation plus tard.

Enfin, ses yeux se posèrent sur une petite boite cylindrique, orange à étiquette blanche qui avait roulé dans un coin. Avec un soupir, il ajusta sa position contre le mur, prêt à se relever... Mais une nouvelle vague de douleur parcourut sa jambe, et il renonça.

"Tu pourrais m'apporter la boite là bas, s'il te plait? Elle a du tomber quand on descendait."

Il soupira derechef et appuya sa tête contre le béton, particulièrement agacé par la tournure que prenaient les évènements.

décidément, ça n'était pas sa journée.

Nous étions assis contre ce mur,sans rien dire trempés jusqu'aux os en attendant que le monde se décide à se remettre à tourner un plus rond.Je ne savais pas quoi dire,pas quoi faire à vrai dire il n'y avait rien à faire de particulier à part attendre.Je me surprends encore à m'inquiéter pour Evan.

Ca y est je n'arrive même plus à songer à autre chose,à rien d'autre qu'Evan.Est-il en sécurité?Il doit sûrement s'inquiéter pour moi,je fouille dans la poche de mon pantalon,j'y trouve mon portable complètement trempé et H.S.

Je reporte mon attention sur monsieur Leroy.Il semblait avoir mal au genoux.Je l'observe silencieusement,quelquechose me dit qu'il n'aimera pas que je lui demande si ça va.Il pourrait prendre ça pour de la pitié,et puis il n'est pas du genre à demander de l'aide.Faudrait le voir quand il est au travail aux fourneaux,il déteste que quelqu'un vienne lui proposer de donner un coup de main,je le sais je l'ai déjà fait.

Il cherche quelquechose dans ses poches,je me demande bien quoi?Je vois une petite boîte cylindrique orange rouler dans un coin.Je le vois essayer de se relever,il se décide enfin à me demander de l'aide.

Je me lève,me dirige vers le coin de la pièce où se trouvent la petite boîte de médicaments.Je me baisse et l'attrape.Je me diriges vers le cuistot et lui tend ses médocs.

"Vous me revaudrez ça,quand tout ça sera terminé j'espère bien que vous me ferez de bonnes crêpes avec du Nutella."

Un peu d'humour ne nous fera pas de mal,et puis après toutes ces émotions je ne serais pas contre quelques bonnes crêpes.

L'adolescente se dirigea vers la boite de calmants et, les yeux clos, Gabriel écouta le bruit de ses pas sur le béton encore vaguement sec. Elle avait un pas rapide, souple, le pas de quelqu'un dont les deux jambes sont intactes et, dans un sens, solide. Solide parce qu'elles la portaient sans problème, elle.
Mais à quoi servait de remuer tout ça? Pas à grand chose, malheureusement.

Il ouvrit un oeil paresseux lorsqu'on lui fourra sa boite de pilules dans les mains et en prit une, impatient qu'elle commence à agir. Il n'aimait pas beaucoup les calmants. Ils avaient une sale tendance à lui donner envie de dormir, et dans une situation comme celle-ci, ça n'était pas vraiment l'idéal. Mais d'un autre côté, s'il n'en prenait pas, il serait incapable de marcher. et compte tenu du fait qu'ils n'étaient pas totalement à l'abris des intempéries, ce n'était franchement pas une bonne chose...

'Vous me revaudrez ça,quand tout ça sera terminé j'espère bien que vous me ferez de bonnes crêpes avec du Nutella.'

Gabriel ricana. C'était presque triste, de voir tout ces jeunes n'envisager leurs crêpes que sucrées, avec du nutella dedans. D'abord, même si on prenait des crêpes surcrées, le Nutella n'était pas la seule garniture! Il y avait des centaines de confitures, de glaces, de compotes, de sirops, de fruits, de sucres qui n'attendaient que d'y être associés.
Et puis les crêpes salées, hum! Des crêpes Bretonnes avec un oeuf et du gruyère rapé... Exquis.

"Je te ferais un repas entier à base de crêpes, si ça te chante. Entrée, plat et dessert. en revanche, pour le nutella, je ne te promet rien. Je le préfère en gateau plutôt que dans les crêpes."

Eh oui, le gateau au Nutella! Un grand classique. vous n'en aviez jamais entendu parler? tant pis pour vous! Cela dit, pour l'heure, Gabriel avait autre chose en tête que ses recettes.
Il aurait aimé partir, mais sa jambe était encore trop douloureuse pour qu'il se lève, et puis il avait un peu la flemme, aussi. Pas prudent, mais que voulez-vous, hein... cinq minutes de plus n'allait pas les tuer! Si vraiment le temps se dégradait, il ferait un effort et Roxanne et lui s'en iraient, et puis voila.

Alors, pour passer le temps, il choisit de discuter.

"C'était en quel honneur, les Cheveux rouges?"

Moi qui suis très gourmande tout cela me fait sourire,rien qu'à l'idée de penser au festin que je vais déguster très prochainement.En entendant le tonnerre qui gronde dehors je retourne tristement à la réalité,la dure réalité.Une tornade approche et je doute que nous soyons réellement en sécurité,il faudra forcément que nous nous déplacions à un moment ou à un autre.A cette amère pensée je soupire et baisse ma tête.Mes cheveux et mes vêtements sont complètement trempés.Je suis vraiment bien partie pour être clouée au lit pendant une semaine,avec une mauvaise grippe.

Je ne pense à rien,à rien du tout d'ailleurs.La tête baissée complètement vide je m'efforce en fin de compte de ne penser à rien.Le temps passe,il passe très lentement,trop lentement à mon goût.Le temps ne s'améliore pas,il se dégrade,nous pouvons entendre les éléments se déchaîner à l'extérieur.Cela n'est guère rassurant,et puis il y a du silence,un horrible silence.Ca en devient presque pénible.

Je m'ennuie,on s'ennuie comme des rats morts.Oui c'est ça comme des rats morts.Comment un rat mort peut-il s'ennuyer me direz-vous?Je n'en sais strictement rien du tout...En fait je m'en fous...Cogiter pendant des heures sur cette question "existencielle" ne nous aidera pas,ne m'aidera pas à passer le temps et puis de toute façon tout le monde s'en fout non?

Je suis interrompue dans mon monologue intérieur par monsieur Leroy.Il me demande en quel honneur est-ce que je me suis teint les cheveux en rouge.Cela me fait sourire,cela remonte à un an,peu après notre fugue mon père avait fait des avis de recherche il recherchait une jeune fille brune aux cheveux mi-longs.J'ai eue l'idée de changer d'apparence,je me suis donc coupés les cheveux et les ait teint en rouge.J'ai gardée cette couleur de cheveux par nostalgie je suppose,ou simplement parceque j'avais la flemme de les reteindre.
"Euh...C'est une longue histoire...Disons que pour faire court c'était pour ne pas être reconnue."

Je laisse retomber le silence quelques instants avant de répondre.

"Dites,vous faisiez quoi avant de travailler ici en tant que cuisinier?"

Gabriel éternua bruyament, mais ne s'en soucia pas. Il éternuait très vite, lorsque le temps fraichissait, ça ne signifiait pas qu'il s'enrhumait pour autant. Et même lorsqu'il s'enrhumait, c'était très loin d'être sa préoccupation principale -sauf quand il cuisinait. en fait, c'était la seule chose qui le gênait vraiment quand il tombait malade: ça devenait plus compliqué de cuisiner. Il devait porter des gants, faire attention à la façon dont il se tenait, ne pas se tenir trop près des plats au cas ou il ne pourrait pas retenir un éternuement... Rien de bien réjouissant.

Par contre, pour la plupart des gens, la simple idée d'attraper un rhume était irritante, alors l'attraper vraiment... et puis bon, il était l'adulte, dans toute cette histoire, c'était tout de même à lui de faire attention, pas l'inverse. Son calmant commençait doucement à faire effet, et la douleur dans son genou refluait lentement, pour son plus grand soulagement. Il pourrait bientôt se lever. Mais en attendant, il avait une conversation en route...

'Euh...C'est une longue histoire...Disons que pour faire court c'était pour ne pas être reconnue.'

Il s'accorda un sourire en coin, tout en jetant un oeil à sa jeune camarade du moment. C'était plutôt original, le rouge, comme camouflage. cela dit, l'idée se tenait. Si on recherchait une ado sensée se cacher, et donc être discrète, se teindre en rouge présentait l'avantage d'être à mille lieues de ce qu'on pouvait s'attendre à voir!

'Dites,vous faisiez quoi avant de travailler ici en tant que cuisinier?'

Celle là, il l'avait senti venir. C'était de bonne guerre après tout: pour une question sur la passé de Roxanne, il acceptait une question sur le sien. et puis, tant qu'on s'en tenait à son passé d'adulte, ça lui allait. Oh, il n'était pas vraiment ravi d'en parler, certes. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait jamais rien dit... Mais à choisir, il préférait parler de son travail que de ses parents. d'ailleurs, il évitait soigneusement de mentionner quoi que ce soit pouvant amener les gens à le questionner à leur sujet. Du moins, aussi souvent que possible.

"Cuisinier. Je bossait dans un restaurant de Manhattan."

C'était un restaurant assez branché, que pas mal de cuistot aurait voulu pouvoir mettre sur leur CV. Et honnêtement, Gabriel avait bien aimé travailler la bas, hein! Simplement, il se sentait mieux à Teenagers. Ici au moins, il avait l'impression d'être utile, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Il soupira, sentant que la douleur avait désormais totalement quitté son genou puis, prenant appui sur le sol, puis sur le mur, il se releva, glissant sa boite de calmants dans sa poche. Le vent, loin de se calmer, fouettait à présent son corps entier sans s'arrêter, triturant sans merci son t-shirt encore bien mouillé.

"A mon avis, il est grand temps de se mettre en route vers un endroit plus abrité. Le vent va finir par entrer ici et, à moins que tu ne remonte fermer la porte, ça sera trempé d'ici un quart d'heure ou moins..."

Ce disant, Gabriel massa une dernière fois son genou gauche et se dirigea vers la porte du couloir qu'il ouvrit en grad, avant de se tourner vers Roxanne pour attendre qu'elle bouge.

Je relèves la tête d'un air grognon.Juste au moment où je commençais à me détendre et à m'assoupir monsieur Leroy m'interpelle.Il dit qu'il est grand temps pour nous de nous déplacer parceque le temps ne s'améliore pas et que si il continue à pleuvoir l'endroit va être de moins en moins sûr.Il n'a pas tort sur ce point ci,je me lèves je presse tout de même le pas malgrès la fatigue.

Entendre le vent souffler de plus en plus fort dehors ne me rassure vraiment pas,je pensais que ça allait arriver beaucoup plus vite.Je n'ai jamais vécue ce genre d'expériences,à la télé ils disaient que les tornades passait d'un coup et que tout allait très vite.Maintenant que j'y suis vraiment je peux dire que ça ne se passe pas du tout comme ça.Non ça va assez lentement,trop lentement cette attente de vient pesante.Lorsqu'on attend et qu'on appréhende un évènement on souhaite que cela se passe vite,on se dit que c'est juste un court moment à passer.

En fait ce n'est pas du tout comme ça,j'ai l'impression d'attendre l'assaut imminente d'une armée.C'est dans cet esprit là que je passe la porte du couloir précédée de monsieur Leroy alias "le cuistot".J'avoue que c'est tout de même rassurant d'avoir quelqu'un près de soi dans des moments aussi difficiles.
C'est encore mieux quand on s'entend bien avec la personne en question,heureusement,là c'est le cas.Je ne dirais pas pour autant que je suis pote avec le cuisinier,disons que c'est le membre du personnel avec qui je m'entends le mieux.Pour m'aérer la tête je décide de penser à autre chose.

Je décide de penser à ce dont nous avons discutés précédemment.Monsieur Leroy a dit qu'il avait travaillé auparavant dans un restaurant à Manhattan.Manhattan...Mon père y est déjà allé si je me rappelle bien.Il m'en a d'ailleurs dit le plus grand bien,à l'époque je n'étais encore qu'une petite fille de 8 ans tout ce qui comptait vraiment pour moi c'était les cadeaux que mon père m'avait ramenés.

Je me rappelle d'ailleurs qu'il m'avait offerte une très jolie montre,à l'époque je m'en étais plainte car elle était trop grande pour moi.Maintenant elle me va comme un gant,je la porte d'ailleurs au poignet.J'y jette un coup d'oeil,elle indique 18H45.Pour passer le temps,ce temps qui passe si lentement je décide de relancer la conversation.

"Puisqu'on en est là...Autant discuter.
Quand je disais que je ne voulais pas qu'on me reconnaisse c'était parceque j'avais fait une fugue avec quelqu'un."

"Si ma mère me voyait elle ferait une attaque."

Je ne sais même pas pourquoi je dis ça,je n'en ai aucune idée.C'est vrai ma mère n'aimait pas voir des jeunes au look voyant.Je me rappelle qu'une fois où nous sortions avec nos parents respectifs Evan et moi nous étions égarés.Un jeune homme punk très gentil nous avait aidés à retrouver nos parents.

Ma mère avait fait comme si il avait la peste,comme si c'était un paria.J'ai souris à ce fameux monsieur punk pour le remercier.Dès que mon père a eu le dos tourné ma mère m'a sévèrement punie,rien que de penser aux bleus que j'avais aux jambes,j'en ai encore peur d'elle.j'ai toujours peur d'elle aussi incroyable que cela puisse paraître.
Son fantôme me hante toujours...

Roxanne avait l'air à peu près tout sauf ravie à l'idée de bouger. Cela dit, on pouvait la comprendre: devoir supoporter le poids -plus élevé qu'on aurait pu croire- d'un Gabriel en mauvais état -comme d'hab- à travers l'internat pendant un début de tempête...

Toutefois, elle se leva sans mot dire et se mit en marche. Gabriel passa la porte qu'il tenait jusqu'alors ouverte, tandis que le vent accélérait franchement et brutalement. Au moins, c'en était finit d'attendre comme un soldat avant la bataille. Gabriel avait toujours trouvé que le calme avant la tempête était le moment le plus épuisant. a présent, ils pouvaient se mettre à l'abri tranquillement et attendre que ça passe, c'était beaucoup plus simple.
Tranquillement, en habitué des tempêtes qu'il était devenu, Gabriel referma la porte du couloir et la verrouilla -il possédait, comme tout les membres du personnel, un jeu de passe-partout, en cas de besoin.

'Puisqu'on en est là...Autant discuter. Quand je disais que je ne voulais pas qu'on me reconnaisse c'était parceque j'avais fait une fugue avec quelqu'un.'

Pas étonnant. La moitié des gamins présents dans l'établissement fuyaient leur domicile. a tort ou à raison, ils estimaient avoir une vie de famille pourrie, et que n'importe quel endroit merdique vaudrait mieux que d'habiter avec leurs parents ou tuteurs légaux. Rien de bien réjouissant pour eux, malheureusement...

'Si ma mère me voyait elle ferait une attaque.'

Cela signifiait-il qu'elle ignorait ou se trouvait sa fille, ou juste qu'elle ne connaissait pas son nouveau Look? Dans les deux cas, la mère Doche n'aurait sans doute pas apprécié. Bien que n'ayant pas d'enfant, ni même de neveu ou nièce -enfin, pas encore dans ce cas précis- Gabriel se doutait qu'il n'aurait pas apprécié de retrouver son fils ou sa fille dans un centre de redressement...

"Une attaque, je n'en sait rien. Mais j'imagine qu'elle serait au moins surprise, en effet."

Avant la mort de ses parents, avant d'entrer dans la police, Gabriel aurait rit. Il se serait dit que, de toute façon, aucun parent ne pouvait être aussi pointilleux sur le style vestimentaire de leur enfant! Mais au fil du temps, il avait eut à traiter des cas de jeunes vraiment extrême, et pas toujours dans le sens qu'on pensait. Il se souvenait particulièrement d'un jeune fils de riche qui s'était mis à faire des fugues à répétition car sa mère était trop possessive.

*Merde, elle controllait même la couleur de ses chaussettes!*

Depuis, il avait appris à ne jamais rien considérer comme acquis en matière de relations humaines?
Il y eut un bang contre la porte, à quelques mètres derrière eux, et Gabriel haussa les épaules. sans doute une des premières branches qui se détachaient. La question que le préoccupait davantage à ce moment était plutôt de savoir combien de temps il leur restait avant que l'électricité ne soit coupée par mesure de sécurité. Avec si peu de lumière, ils se retrouveraient alors dans le noir total... D'ici là, il leur fallait trouver une lampe de poche.

Tout en marchant, le Cuisinier décida qu'il pouvait bien répondre à une confidence par une confidence, et il brisa le silence qui s'était réinstallé.

"J'étais dans la police, avant. Un jour un dealer m'atiré une balle dans le genou. c't'à cause de ça que j'ai arrêté: courir avec une guibole raide, c'pas trop ça."

Après tout, rien ne l'obligeait a expliquer pourquoi il était entré dans la police!

En y réfléchissant bien,si ma mère ne s'était pas comportée ainsi avec moi je crois que je n'aurais pas été celle que je suis aujourd'hui.Je ne me serais pas droguée,je ne me serais pas mutilée,je n'aurais jamais eue toute ces relations amoureuses sans lendemain.Je serais restée blonde comme les blés,une enfant modèle je serais allée à l'université.Là-bas j'aurais fait la connaissance d'un mec qui ne m'aurait jamais mentie,qui n'aurait jamais songé à quitter cette terre...Je me suis toujours demandée ce qui l'avait poussée comme ça du jour au lendemain dans la folie,à partir de quand a-t-elle vraiment commencée à me maltraiter?

Je m'en rappelles très bien en fait,c'était juste après une visite chez le médecin après m'avoir examinée il m'a mesurée et pesée,je devais avoir 5 ans je crois.Le médecin avait dit à ma mère que j'allais bien même si j'étais un peu plus chétive que les enfants de mon âge,puis il avait ajouté:

"Roxanne grandit plus lentement que les autres enfants mais ne vous inquietez pas bientôt elle sera déjà une grande et belle jeune fille."

Sur le chemin du retour ma mère avait une drôle d'expression sur le visage,elle avait l'air anéantie.Quand nous sommes rentrées à la maison,elle m'a donnée un bain.Après elle a insistée pour que je mette une certaine robe.Elle était un peu courte,car j'avais grandie.Je lui ai dit:

"Regarde maman elle commence à être trop petite.Tu vois moi aussi je grandis!"

Ma mère n'aima pas entendre ça apparemment,ce jour-là elle me gifla violemment et m'enferma dans un placard.Après une heure elle est revenue les larmes aux yeux,elle s'excusa et promit de ne pas recommencer.Je lui ai naivement pardonnée.Elle a recommencée autant de fois que cela avait semblé la soulager.Oui,en fait elle se défoulait sur moi.Me voir grandir et un jour la quitter était une idée qu'elle ne supportait pas,si Evan n'avait pas prévenus ses parents je crois que je n'aurais pas fêtés mes 10 ans.Plus le temps passait et plus elle tapait de plus en plus fort.

En pensant à tout ça je me demande si plus tard je serais capable d'être une bonne mère.En tout cas je prendrais exemple sur ma belle-mère qui est vraiment une très bonne mère.Celle-ci m'aime et m'a toujours aimée comme si j'étais sa propre fille et pour cela je la considère comme celle qui m'a mise au monde ou du moins comme je devrais la considérer.Ma vraie mère ne m'inspire que de la crainte et j'ai parfois du mal à me rappeler des bons moments passés avec elle.

"C'est vrai qu'il y a un petit côté flic en vous."dis-je en souriant.

"C'est peut-être mieux qu'elle ne me voit pas comme ça.Non elle ne serait pas "surprise" elle serait folle de rage et m'aurait frappée."

'C'est peut-être mieux qu'elle ne me voit pas comme ça. Non elle ne serait pas "surprise" elle serait folle de rage et m'aurait frappée.'

Gabriel se fit la réflexion que, si c'était vrai, alors le "peut-être" était superflu. Il accorderait toujours le bénéfice du doute à Madame Doche, par déformation professionnelle, autant que par réticence personnelle à juger sans connaître. Mais Roxanne ne luio parraissait pas non plus être le genre de jeune femme à inventer tout et n'importe quoi pour se rendre intéressante... Et même si elle l'était, ce n'était pas le moment de s'en soucier. L'important était de trouver cette maudite lampe de poche, il était sensé y en avoir partout dans l'école, disséminées dans des endroits accessibles. Tu parles!

'C'est vrai qu'il y a un petit côté flic en vous.'

Gabriel sourit, malgré tout nostalgique des années qu'il avait passé dans la police. Oui, c'était vrai qu'il restait un peu de flic en lui. Toujours cete envie d'être utile, ce besoin d'aider. Toujours la même volonté d'empêcher que d'autres adolescents puissent vivre ce que Michel et lui avaient vécu. Toujours la même tendance à raisonner, enregistrer, comparer, attendre avant de pouvoir enfin juger. D'accumuler les preuves, aussi, dans quelques -rares- cas.

"C'est la déformation professionnelle."

Et encore, il était encore plus flippant avec son matériel. Quand il était à l'école de police, ils avaient eut droit à des cours pour apprendre à "mettre à profit l'environnement immédiat". Ce qui signifiait, en gros, apprendre à cogner avec ce qu'on avait sous la main.

C'était fou les usages qu'on pouvait trouver à un bête pilon de cuisine.

[Gné. Pas bon ce post. Sorry ><]

J'essayais de retirer de mon esprit toutes ses pensées pessimistes qui me poussaient à m'imaginer de véritable scénarios catastrophes.
Je me voyais déjà pleurant sur la tombe d'Evan telle une veuve épleurée devant la bravoure de son bine-aimé qui avait tenté de sauver un chaton malgré le fait que les éléments se déchaînaient à l'extérieur.
Pourquoi est-ce que je m'inquiétais au fond,on avait passés une année loin l'un de l'autre et nous n'en étions pas morts pour autant alors une pauvre petite tornade de rien du tout n'allait sûrement pas nous séparer une fois de plus,une fois de trop.
Ce qui m'inquiétait le plus c'était d'envisager qu'Evan ait décidé de se faire la malle pendant que tout le monde serait trop occupé à essayer de sauver sa peau.

Au fond,je ne suis qu'une petite fille égoiste qui ne supporte pas l'idée qu'un jour Evan se rende compte que son plus problème dans la vie c'est moi.
Je suis sûre que sa vie serait plus douce si nous ne nous étions pas rencontrés.
Si j'avais eue une enfance ordinaire peut-être que nous n'en serions pas là,pas dans cet institut pour délinquants à essayer de surmonter nos problèmes et à essayer d'oublier nos vieux démons.

Pour me changer les idées et oublier que le temps ne s'améliore pas le moins du monde je décide de reprendre notre conversation là où elle en était,monsieur Leroy m'avait dit qu'il était policier avant de devenir cuistot.Cette révélation ne m'a pas trop surprise mais maintenant je me demande si il aurait continué à être flic si il n'avait pas été blessé.

"Ma mère n'est pas vraiment un très bon sujet de conversation à vrai dire...Je me demande bien quel genre d'ado est-ce que vous étiez?Je ne sais pas pourquoi mais j'ai du mal à vous imaginer en rat de bibliothèque."

[Désolée pour le retard...j'étais pas très inspirée en plus...-_-']

[Mouarf, ça arrive ><]

Il y eut un temps de silence, durant lequel Gabriel scruta les murs qui l'entourait à la recherche d'une lampe de poche. a quoi pouvait bien penser Roxanne, à ce moment? Elle ne devait guère être rassurée, pensez-vous! Coincée en pleine tempête dans un endroit non sécurisé, juste sous une tour avec un petit homme boiteux pour seule protection: il y avait de quoi s'inquiéter, pas vrai?

'Ma mère n'est pas vraiment un très bon sujet de conversation à vrai dire... Je me demande bien quel genre d'ado est-ce que vous étiez? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai du mal à vous imaginer en rat de bibliothèque.'

Ou alors, elle était peut-être tout simplement en train de réfléchir à des choses sans importance, et c'était lui qui se faisait des illusions. C'était possible, aussi, après tout. M'enfin, notez bien que Gabriel, de son côté, commençait sérieusement à s'inquiéter de cette maudite lampe.
Le vent sifflait dans les couloirs malgré les portes fermées, et on entendait régulièrement un bruit d'impact ou de craquement tout sauf rassurant. Par ailleurs, les lampes s'étaient mises à grésiller par intermittence, ce qui laissait à penser qu'elles ne tarderaient probablement pas à s'éteindre.

Génial.

"J'étais assez timide. Le genre qui cherche à se faire oublier. Toujours scotché aux jambes de mon frère."

Un gentil garçon chétif et craintif, en somme. Rien de bien passionnant.
Le cuisinier repéra enfin la boite rouge qu'il cherchait et mit la main sur une lampe de poche juste au moment ou les lumières s'éteignaient. Comme quoi, parfois il avait un peu de chance.

Il alluma sa lampe torche, puis en tendit une autre à l'adolescente qui l'accompagnait.

"Comme ça au moins, on verra ou on met les pieds. Tu as des frères et soeurs?"

Après tout, paniquer ne servirait à rien, alors autant faire la conversation, hein!

» Roxanne B. Oskay
» Le triste recit (Evan et Roxanne)
» Un bon cru [Aby]//INTRIGUE//

I || Pour une poussée de masochisme... [Prio Roxanne] [Intrigue]

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