|
|
| 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] | |
| | Sujet: 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] Mer 14 Juil 2010 - 19:25 | |
| Une belle journée comme celle-là n’aurait pas dû être une journée à passer cloîtrer dans un institut à travailler.
Était-ce le fait d’être au boulot? Loin de là. Les jeunes le passionnaient, c’était autre chose en fait. Le soleil lui manquait et depuis qu’il était arrivé en Californie, Katsuhiko Chihaya y avait pris un goût presque malsain. Chaque minute qu’il pouvait passer au soleil, il la prenait. Chaque instant de beau temps que lui offrait sa nouvelle patrie était un cadeau béni des Dieux et il savourait sa toute nouvelle liberté. Sa solitude en Amérique était moindre quand il y repensait versus ce qu’il avait vécu quand il était au Japon. Au moins ici, on ne lui soutirait pas les gens qu’il aimait, il était bel et bien seul au monde…
Et il pouvait profiter du soleil.
Son walkie talkie le rappela à l’ordre alors qu’il rêvassait trop, le regard à la fenêtre. Son coéquipier et chef, un homme bedonnant avait repéré quelque chose dans les caméras, il lui semblait. Prions pour que ça se passe dans le parking, dans le parking, pitié il voulait sortir, le parking…
« Chihaya, c’est la guerre dans l’aile droite près des bureaux des psys, tu veux aller voir ce qui se passe? À vous. »
Damnation.
« 10-4, bien reçu, j-je vais voir ce…ce qui ne va pas. Terminé. »
Pourquoi lui d’abord? C’était toujours lui qui allait séparer les enfants quand un pépin survenait, l’autre restait la à le regarder dans sa super chaise de bureau confortable en grignotant. Arrivé à la fin de la journée, Chihaya avait faim et tout le boulot avait été fait par sa personne. Bon…pourquoi se plaindre, lui au moins ne lui envoyait pas chercher le café en riant, apparemment encore capable de se lever pour aller voir à sa propre personne sans avoir à profiter de la gentillesse de quelqu’un d’autre. C’était déjà une amélioration considérable comparé à ses collègues de travail au Japon, mais reste qu’il doutait de ses aptitudes à défendre l’endroit adéquatement tellement il était certain que ses artères étaient bouchées de cholestérol et prêtes à faire arrêter son cœur au moindre mouvement brusque. Bref, le japonais savait très bien qu’il pouvait se considérer seul sur le plancher en tout temps car il était le seul apte à intervenir en cas de crise.
Encore une fois, ce fut à lui que l’on fit appel. Sans trop lui fournir d’information, on lui dit de se rendre dans l’aile droite, ce qu’il fit plutôt rapidement.
En effet, un jeune se tenait la, petit garçon frêle et il bousculait tout ceux qui passaient en les injuriant. Ceux qu’il ne poussait pas, par peur sans doute, l’ignoraient royalement et attendaient que les renforts arrivent.
Oui, Chihaya connaissait ce petit garçon pour l’avoir déjà approché dans de semblables circonstances. 16 ans, un physique plutôt chétif, c’était son seul moyen de se faire entendre. Ses parents l’avaient abandonné dans un couvent trop jeune et les religieuses en avaient d’abord fait un chérubin qui prie son Dieu, puis un fanatique qui avec un joint de trop était devenu plutôt dangereux, Alléluia.
« Bonjour, Jean-Baptiste. » dit simplement Chihaya en faisant éloigner délicatement ceux qui tentaient de l’approcher, de façon à ce que le jeune croyant se retrouve seul avec lui. Quelques gens restaient seulement, le reste savaient qu’une fois que le japonais était la, il n’y aurait pas de coups, ni de violence. Du moins, pas de la part de la sécurité…
Le jeune était tendu, le regardait. Chihaya ne silla pas une seconde, soutenant son regard, lui laissant voir ce qu’il voulait de lui. Il n’avait rien à cacher, et cela semblait calmer les ardeurs de bien des jeunes…
« Ils font déshonneur au Seigneur, ce sont des païens…Et le Seigneur a mal…! » lui dit-il d’une voix étouffée par les larmes qui coulaient à présent sur ses joues.
Visiblement, le petit flottait loin. TRÈÈÈÈÈS très loin. Avait-on raugmenté sa médication?
Bref il fallait qu’il trouve un psychiatre pour s’occuper de son cas, mais avant tout, il fallait le rendre hors d’état de nuire.
Le japonais approuva ses dires d’un soupire et d’un hochement de tête, ce qui eut pour fait de rallier le petit à lui immédiatement. Quelqu’un qui comprend son amour pour le seigneur? Petit monsieur était comblé.
« Viens là, Jean-Baptiste. On va trouver quelqu’un pour t’aider… Je suis sur que je ne suis pas le seul qui te comprend. »
Papa mode : on. L’imposant garde s’approcha de l’enfant et l’entoura de ses bras protecteur, façon comme une autre d’éviter qu’il fasse du mal autour de lui encore.
Une psychiatre s’avança et fit un clin d’œil au gardien de sécurité qui sur le coup, mit un genou en terre et ses deux mains sur les épaules.
« Écoutes-moi, Jean-Baptiste…cette dame la elle est de notre côté, elle veut apprendre à te connaître. »
Les yeux de l’enfant d’origine haïtienne s’agrandirent et du coup, il ne semblait plus certain de rien, cherchant une échappatoire. « Non, je veux pas y aller… »
« Jean-Baptiste, je serai de l’autre côté de la porte. Tout ira bien, d’accord mon grand? Si ça va mal, appelle Chi et je viendrai. Pas vrai madame? » tenta-t-il de le rassurer en flattant les bras du névrosé.
La femme fit oui de la tête et lui expliqua qu’il n’avait rien à craindre, qu’elle ne voulait que bavarder avec lui un peu et faire sa connaissance.
Un dernier calin échangé avec Chihaya et le gosse pris de façon plutôt hésitante la main de l’intervenante qui l’emmena dans son bureau. Jusqu’à ce que la porte soit refermée, le gardien lui sourit et lui fit signe que tout allait bien aller, comme il l’avait fait si souvent avec ses gamines quand elles n’avaient pas envie d’aller à l’école ou à une rencontre avec le médecin.
Se relevant, il soupira un coup et passa sa main dans ses cheveux. La circulation dans ce coin de l’établissement pouvait reprendre, plus rien n’était à craindre, le petit était maîtrisé.
Étrangement, personne ne revint...ou presque.
|
| | Sujet: Re: 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] Mar 17 Aoû 2010 - 3:56 | |
| Confortablement installé sur son fauteuil, les pieds appuyés sur le bureau, les yeux fermés et fredonnant au rythme de la musique, Sven prenait du bon temps loin de l'agitation du pensionnat. Il avait couvert la fenêtre de son bureau avec d'épais rideaux rouges pour empêché les rayons du soleil d'entrer dans la pièce. Contrairement à la majorité de ses semblables, le psychiatre se sentait mieux loin de la chaleur et de tout ce qui la causait. Il préférait de loin l'hiver avec ses bourrasques de vent, sa neige et ses tempêtes, lorsqu'il pouvait porter ses foulards et ses manteaux sans suffoquer, pas comme c'était le cas aujourd'hui.
Des éclats de bruit lui parvint du couloir. Sa porte était fermée, verrouillée et affublée d'un écriteau promettant mort et douleur à quiconque dérangerait sa relaxation. Malheureusement, Sven n'avait aucun contrôle sur ses collègues qui, semblaient-ils, étaient des fervents de la thérapie par le vacarme, ni sur l'accessibilité à l'aile des psychiatres et psychologues par tous les pensionnaires de l'institut.
"Ils ont je-ne-sais combien de mètres carrés d'espace pour faire leurs bêtises, mais c'est devant ma porte qu'ils viennent." songea amèrement Sven.
Ne voulant pas se déranger pour aller voir ce que tramait les adolescents, il se contentait d'augmenter le volume de sa musique, dont les haut-parleurs jouaient maintenant In the Hall of the Mountain King du compositeur Edvard Grieg. Sven appréciait la façon avec laquelle la musique allait en augmentant, commençant d'abord de façon douce et légère pour finir avec une apogée à vous percer les tympans.
"La musique est bien le seul bruit supportable."
Et par musique, il était bien certain que Sven ne pensait pas au rock et encore moins au reggae. Du classique, le son d'instruments maniés par des maîtres après des années de pratique, pas par des abrutis tout juste sortis des jupes de leur mère sans aucune considération pour l'art et qui...
Sven sortit brusquement de ses pensées lorsqu'il entendit un objet sourd venir cogner contre sa porte, suivit de quelques cris et injures. De toute évidence, les jeunes à l'extérieur faisait plus que de simples bêtises; une bagarre était en train d'éclater. Le psychiatre referma les yeux et se tenta de se détendre à nouveau. Cela ne le concernait pas. Son job ici était de recevoir les jeunes dans son bureau pour les écouter parler et ensuite leur donner quelques médicaments à gober. Les psychologues à proximité se feraient une joie d'aller aider les pauvres patients, si incompris et en souffrance.
Sven rit à cette pensée; il voyait constamment de nouveaux psychologues, des stagiaires surtout, venir ici en espérant apporter la paix aux adolescents troublés, de faire une différence dans leur vie. Rares étaient ceux qui supportaient la dureté de ces jeunes. Ils n'épargnaient personne et se fichaient bien des bonnes intentions. La majorité d'entres-eux n'étaient pas que des petits délinquants tranquilles, mais des asociaux au bord du gouffre.
Un autre coup à la porte, suivit d'encore un sur le mur. Sven entendit une voix stridente, un peu juvénile mais clairement furieuse, crier quelque chose.
-... Dieu... puissant... damnation..., disait la voix.
Prit de curiosité, le psychiatre se redressa sur son fauteuil et tendit l'oreille en fermant sa radio. Ne distinguant pas les paroles assez clairement, il se leva et s'approcha de la porte. De l'autre côté, le calme semblait être revenu. Il pouvait discerner plusieurs bruits de pas s'éloignant et des sanglots. Vint par la suite un pas, léger quoique plus lourd que les autres, s'approchant.
Soigneusement, Sven déverrouilla sa porte et l'entrouvrit, juste assez pour pouvoir jeter un coup d'oeil sur le couloir. Son champ de vision ne lui permit pas de trouver l'origine du bruit, le forçant à sortir un peu plus, à passer la tête hors de l'encadrement. Au bout du couloir, à l'intersection qui menait vers les autres bureaux, se trouvait, dos à lui, un jeune adolescent et, de face, un adulte en veston-cravate. Sur le coup, Sven ne reconnut ni l'un, ni l'autre. Ce ne fut qu'après que l'homme ait légèrement redressé la tête que le psychiatre put se rendre compte qu'il s'agissait de Chihaya, l'agent de sécurité non-violent par excellence. Un sourire grandit sur ses lèvres. Il aimait bien cet individu. Ou plutôt, il aimait bien l'étudier à sa façon. Lorsqu'il le croisait, Sven s'amusait à le mettre volontairement mal à l'aise pour le simple plaisir de le voir perdre tous ses moyens.
En baissant les yeux, Sven reconnut alors Jean-Baptiste, un patient qu'il avait parfois à traiter. Jean-Baptiste avait des problèmes d'ordre fanatique religieux qui faisait de lui une menace pour les autres. Il allait voir une psychologue, une nouvelle arrivée que Sven n'appréciait pas beaucoup, pour faire changement. Les seules fois que Sven rencontrait l'adolescent, c'était pour lui prescrire des médicaments sous les recommandations de la psychologue. Récemment, juste pour le plaisir, Sven avait changé sa prescription, histoire de voir comment le patient allait réagir. À voir ce qui venait de se passer aujourd'hui, le psychiatre en conclut que son expérience avait été assez satisfaisante.
Une porte s'ouvrit, quelque part hors de la vue de Sven. La psychologue de Jean-Baptiste s'approcha de ce dernier et de l'agent de sécurité et, avec quelques phrases rassurantes, les deux adultes réussirent à calmer le jeune. S'il avait eu une once de compassion, Sven aurait probablement trouvé ce moment touchant. Cependant, il n'en avait pas.
Une fois la professionnelle et son patient retournés d'où ils étaient venus, Chihaya resta seul, planter là, comme s'il se remettait de ses émotions. Sven vit cela comme une invitation formelle à venir l'embêter.
-C'était bien dirigée, cette intervention, dit le psychiatre en s'approchant nonchalamment, les mains dans les poches de son jean, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Vous semblez très à l'aise lorsqu'il s'agit de calmer des enfants névrosés...
Prenant son air angélique du "je-ne-vous-ferai-pas-de-mal-promis", Sven vint s'appuyer l'épaule sur un mur, à une distance respectable de l'agent. Il le fixa dans les yeux en souriant, comme s'il était réellement intéressé par ce que Chihaya aurait à dire, comme s'il ne planifiait pas d'exécution publique... |
| Lucy Cantarella | Sujet: Re: 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] Dim 30 Jan 2011 - 19:16 | |
| J'envoie aux archives. Pour remonter, MP. |
| | Sujet: Re: 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] | |
| |
| | 10-4, je vais voir de quoi il s'agit. Terminé.[PV Sven] | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|