Le bruit de la foule résonna dans la tête du blond. Tous acclamaient son nom, les échos de sa langue maternelle résonnant dans sa tête. Le colosse debout seul au milieu de la scène avait les yeux fermés, les bras dans les airs, grand ouverts, le haut du corps penché dans un salut à la foule qui scandait son nom. Sa Fender attaché avec sa gaine « porte bonheur » décoré elle aussi de flammes tout comme son bébé, reflétaient tant elle brillait sous les spotlights. Descendant ses bras, il gratta le premier accord de la chanson qu'il avait appris peu de temps avant son départ, sous les cris déchaînés de la foule. Cette chanson, elle était dédiée à son ami russe. Il associait les paroles à Valery, et avait l'intention de lui jouer la mélodie un jour. Les premiers mots familier sortirent comme un cri de désespoir, remplit de mélancolie à en faire pleurer un ange.

Слепая ночь легла у ног

И не пускает за порог

Брожу по дому как во сне

Во мне покоя нет нигде


« Kyril !!! Kyril, Kyril, Kyril !! »

Oui, c'était la nuit, oui Kyril était dans un rêve. Il ne se situait pas à des centaines de kilomètres de chez lui, il n'était pas enfermé entre quatre murs, privé de job, de ses filles, de ses parents...

La paix ne venait pas, le Russe ne trouvait pas le sommeil. Son pistolet, qui était une partie quasi intégrante de lui-même, n'était plus dans sa poche droite de son manteau.

Les paroles voulaient tout dire. La foule chantait en unisson, et les mêmes mots lui revenaient en tête : lonely, nowhere, destroyed, cold.

Des cris toujours plus forts, à lui faire exploser le crâne, des larmes, pas les siennes, versé pour soulager sa propre âme. Deux minutes, pendant lesquels le blond se vida de toute pression. Comme lorsqu'il il avait cassé la gueule au petit impertinent sur le balcon, un poids s'enleva de sur les épaules de Kyril. Un sourire flottait même sur ses lèvres.

Les yeux toujours fermés, à gratter sa guitare, il devait avoir l'air étrange...

╭ ♩♪♫♬ ✯ ♬♫♪♩ ╮

Pourtant, une fois les yeux ouverts, Kyril contemplerait l'Auditorium complètement vide à cette heure si tardive. Sa guitare, qui n'était relié avec aucun fil vers l'amplificateur, ne faisait que des sons sourds, et la foule qui semblait émettre un son d'au moins un millier de décibels n'était que le bruit de la ventilation. Les paroles qui faisaient vibrer les murs par leur puissance, n'était en fait que des murmures alors que le Russe grattait sa guitare.


Kyril avait reçu par la poste sa Fender il y a de cela quelques jours et après une inspection complète pour vérifier s'il n'y avait rien de suspect dedans, elle lui avait été remise avec la lettre que sa mère lui avait écrit.

Le fils avait roulé les yeux face aux mots de sa mère. Même s'il se sentait seul, inconnu à travers une foule d'Américains et d'autres bâtards d'Européens, il ne pouvait pas montrer un côté faible. Cependant, d'utiliser la musique comme un exutoire était une excellente idée.

À la première occasion, Kyril s'était glissé dans l'auditorium, et avait sortit sa superbe guitare de son étui. Il se rappelait encore comment il avait acquis la dite guitare. Un sourire en coin sur les lèvres, le gangster tapa du pied contre la scène. C'était malheureux que son répertoire soit aussi limité. Il connaissait à peine une dizaine de chansons. Peut-être qu'il pourrait profiter de son séjour ici pour apprendre plus de chansons ? La bibliothèque avait peut-être quelques livres sur : « Comment jouer de la Guitar pour les pas si nuls que ça »