Washing my last clothing [Eden Evans]

Un bâillement dans la nuit. L'apprentie fantôme n'avait pas eu le choix.
Ben oui, elle se trouvait à quatre heures du matin dans la buanderie, et qui lus est, vêtue seulement d'un ample T-shirt gris chiné et d'une culotte. Noire à dentelle la culotte. Avec un large ruban écr, comme la dentelle, en hait.
Si je la décris, cette culotte, c'est parce que le T-shirt immense et troué de la pâlichonne et maigrichonne délinquante/junkie/dépressive ne cachait rien du tout, laissait même tout transparaître à travers ses mailles fines. Tant la pièce de sous-vêtements que la peau lactée et tatouée de la jeune femme, qui luisait au clair de lune. Ses jambes fines sortaient du coton et du strech de ce qui constituait la garde robe de l'adolescente.

Elle portait un ballot de vêtements. Le noir et le gris dominaient surtout. Et surtout, la jeune fille pliait en arrière sous ledit ballot, qu'elle finit par réussir à déposer sur l'une des machines qui ronronnaient doucement. Ouf, se dit-elle. Elle eut une regard circulaire sur la pièce. Personne. Si elle était vêtue de telle manière, et qu'elle était là, c'était simplement parce qu'elle n'avait plus rien de propre à se mettre. Hormis des affaires d'hiver, avec lesquelles elle serait morte de chaud.
Elle était fiévreuse, dernièrement.
Elle ne savait pas pourquoi.
Et justement, elle y réfléchissait.
Elle était fiévreuse, oppressée, angoissée, et déprimée.
Et amoureuse.
Ou ben alors, à force de se balader peds nus, elle avait fini par subir ce qu'elle méritait. Elle avait pris froid. Oui, ce devait être ça.
La brûlur qui la démangeait n'était pasz due à une overdose de sentiments inexprimés. Non, non. Elle secoua la tête, en mettant dans le ventre de l'une des machines une quantité cpnséquente de linge noir. Bien qu'il n'y eût personne, toutes les autres machines étaient déjà occupées par des monceaux de tissus de toutes les couleurs. Elle fit démarrer le lavage après avoir mis la lessive, et s'assit sur sa machine. Ce qu'elle considérat déjà comme SA machine.
Avec SES fripes, SES haillons et SES oripeaux à l'intérieur.
Bercée par le vibrement incessant du monstre de métal et de plastique, elle finit par se recroqueviller sur le côté, remontant ses genoux sous son menton, et se basculant sur le couvercle de la boite blanche.

Une heure plus tard, lorsque le vibrement cessa avec la fin du lavage, ses yeux s'entrouvrirent. De fins et pâles rayons de soleil filtraient à travers les fenêtres disjointes.
Un frisson parcourut l'échine de céramique de la jeune femme.

"--Mmmmmhhh..."

Elle n'avait pu s'empêcher de gémir, et grommela un instant. Et se redressa à demi sur un coude, les yeux écarquillés, en réalisant qu'elle n'était pazs seule.
Elle reconnut celui qu'elle aurait espéré ne jamais revoir.
Bienvenue de retour dans ton cauchemard, Moon...

Dans sa vie, Eden avait assisté à beaucoup de choses... Certaines pas très jolies du tout, et d'autres beaucoup plus belles. Rarement les deux à la fois. Pourtant, en face de lui, s'était ''endormie'' une femme qui correspondait à cette description. Par son corps et son sous-vêtement elle était plus qu'attirante, cependant e qu'elle portait au dessus en disait long sur son étourderie -ou sa vision de la vie. Cela étant, il s'était négligemment assis sur une machine pour la regarder comater sans la déranger. Son regard lorsqu'elle le vit causa plusieurs sentiments chez Eden, dont de l'amusement. Il descendit lentement de son perchoir, pour s'avancer et s'accroupir devant elle -en prenant soin de la regarder dans les yeux, effaçant son sourire pour garder un air sérieux et légèrement désapprobateur.

''Ya des lits pour dormir, Moon... Et te balader dans ce genre de tenue peut être dangereux, imagine que tu puisses me croiser dans un lieu clos et vide de monde?''

... Ah tiens oui, la porte avait été fermée... Et les machines ronronnaient, couvrant leur conversation après quelques mètres seulement. Il fut surpris par la beauté qu'il n'avait pas vu à leur première rencontre, et si lui avait pris tout ça à la rigolade, ELLE n'avait pas l'air de vouloir plaisanter avec tout ça (ni même d'y avoir pensé, visiblement). Il lâcha un soupir désabusé, et avant même qu'elle ne réponde déposa un doigt fin et gracieux sur les fines lèvres de Moon.

''T'as vraiment cru tout ce qui s'est passé l'autre fois, hein... Je plaisantais, ma grande. Faudrait voir à ouvrir tes yeux.''

'--'Y'a des lits pour dormir, Moon... Et te balader dans ce genre de tenue peut être dangereux, imagine que tu puisses me croiser dans un lieu clos et vide de monde?''

Sous le regard terrifié et médusé de la jeune fille-fantôme, le jeune homme au nom angélique s'était avançé et avait prononcé des mots.
Ils ETAIENT dans un lieu clos et vide de monde. Elle commença à se ramasser sur elle même, cachant un maximum de sa peau nue, se dérobant au regard du pseudo-surveillant. L'air d'un petit animal effarouché mais néamoins prêt à tout peint sur le visage, elle ouvrit la bouche, se préparant à lancer un jet de venin verbal le mieux plaçé possible.
Sauf qu'elle n'en eut pas le temps, puis qu'avec la véolcité d'un alligator fondant sur sa proie, il s'abattit sur elle, et sa bouche fut fermée d'un doigt désabusé. Surprise, Moon tressaillit, et recula un peu. Avant qu'elle ait eu le temps de placer ne serait-ce qu'un gémissement, il avait reprit la parole.

"--T'as vraiment cru tout ce qui s'est passé l'autre fois, hein... Je plaisantais, ma grande. Faudrait voir à ouvrir tes yeux.''

Si elle avait cru ? Bonne question. Les évènements s'étaient déroulés de façon plutôt réaliste. Alors oui, elle y avait vraiment cru. Elle avait eu très peur, aussi, même si elle ne l'avouerait jamais. Et pourtant, cette peur était difficile à cacher, perceptible par l'infime tremblement qui parcourait le corps d'albâtre de la jeune femme, et par les fines perles de sueur apparues sur son front et son cou. Elle recula la tête, et saisit la main impertinente, qu'elle rejeta en arrière. Puis, avec toute la verve dont elle était capable :

"--Mes yeux sont bien ouverts. Et, si on considère votre comportement la dernière fois que nous nous sommes vus, j'avais de bonnes raisons d'y croire. Et si je suis ici à cette heure si, c'est parce qu'il n'est pas censé y avoir qui que ce soit ici, à part quelqu'un d'aussi Freak que moi. Ca laisse supposé que vous aussi vous êtes fracassé de la tête. Et manipulateur. Qu'est-ce que vous faites ici ?"

Avec l'air sérieux peint sur son visage, cela faisait un contraste énorme avec sa tenue débraillée, ses yeux charbonneux et hallucinés, et l'endroit ou elle se trouvait, c'est à dire sur une machine à laver. Ca aurait pu donner envie de rire. Sauf qu'en fin de compte, ça n'était pas drôle. Elle faisait peur, auréolée de ses cheveux fins et spectraux, comme leur porteuse famélique et osseuse. Elle était pourtant belle. Oh, pas belle d'une beauté commune, pas de la beauté qu'on considère aujourd'hui comme la beauté. Une beauté plus ancienne, plus malsaine, plus étrange. Accentuée par son air de paumée et son visage ravagé par les souffrances. Une beauté ayant vécu.

Le jeune homme sourit, ce qui était loin d'être inhabituel (en fait, il n'avait perdu ce rictus amusé que le temps de la réflexion, le temps de se demander ce qu'il allait bien pouvoir répondre. Au final… il lui tira la langue, tout en lui faisant un petit clin d'œil complice, avant de se relever et faire quelques pas en arrière.

"Je m'ennuyais, et je t'ai vue passer…"

La vérité… Etrange, hein? Étant donné la situation, il aurait peut être du trouver un mensonge un tant soit peu intéressant. Cela étant, il s'assit lestement sur une machine à laver en face de la jeune femme -cela lui laisserait un espace vital minimum… Car Dieu sait si elle semblait en avoir besoin. Son corps mince a moitié dévoilé attirait le regard d'Eden, qui se forçait (logiquement) à fixer Moon dans les yeux -de fort beaux yeux.

"J'aurai peut être du mentir…."

En effet, le visage (bien que décomposé) que son interlocutrice lui donnait des envies peu catholiques… Ce qu'il devait absolument réprimer, après tout ils n'étaient que de simples délinquants enfermés dans une prison d’où ne filtrent que des souffles faméliques de souffrance et de haine. Ou pas. Dans tous les cas, enfin, elle allait répondre…

[Désolé, c'est un peu beaucoup court et nimp... Mébon, j'ai perdu le post d'origine dans un bug… T_T]

[HJ] Pas d'souci, j'te comprends =D C'est ch... Enervant, les bugs, je sais ><[/HJ]

"--Je m'ennuyais, et je t'ai vue passer…"

Moon eut un rictus sans joie. C'avait été ça la dernière fois aussi. Sauf que cette fois, il avait mis encore plus longtemps. Ou bien alors il l'observait depuis longtemps, depuis qu'elle dormait. Elle eut un frisson. Il la détaillait avec des yeux d'anaconda prêt à avaler sa proie toute entière. Aussi eut-elle un soupir de soulagement lorsqu'elle le vit s'éloigner un peu et s'asseoir à quelques mètres d'elle. Elle restait sur la défensive, mais décida de privilégier le dialogue. Elle se recroquevilla, entourant ses genoux de ses bras, et posa son menton sur ses poignets croisés, le regardant avec ses yeux toujours aussi métalliques, hallucinés et délavés, de son air de folle. Elle ne répondit pas tout de suite, ce qui laissa le temps au jeune homme de placer une autre phrase.

"--J'aurai peut être du mentir…."

Et la fille blanche de sourire cyniquement, en s'appuyant au mur contre lequel est posée la machine.

"--Peut-être, mais c'est trop tard. Vous êtes ici depuis combien de temps, à m'observer ? Parce que ça fait pas mal de temps que je dois être là... Et euh... Désolée pour le vouvoiement... Un automatisme."

Et la fantômette de se renfrogner, et d'observer de nouveau le garçon aux longs cheveux noirs. Puis elle finit par déplier ses longues jambes "de sauterelle" comme elle disait, et les étirer. Puis, elle bailla, et descendit du cube blanc et acier, et, comme pour prouver au reptilien délinquant qu'elle ne le craignait pas, lui tourna le dos, et s'agenouilla pour récupérer sa lessive. Et sortit tranquillement ses robes, culottes, soutiens-gorges, tuniques, jeans et T-shirts du tambour. Elle attrapa l'immonde et malpoli tas dégoulinant à bras le corps, ce qui eut pour effet de tremper son pauvre T-shirt, heureusement suffisament épais pour qu'il ne devienne pas transparent. Pliant sous le poids ayant encore augmenté à cause de l'eau des fripes foncées et délavées, elle les amena jusqu'à un séche linge, le démarra, revint, et enfourna une deuxième caisse de linge dans le ventre de la machine à laver, qu'elle mit en marche, et sur laquelle elle s'assit de nouveau.

Un automatisme, hein… Bah, il savait ce que c'était que ces petites choses immuables de la vie courante de chaque être humain, des habitudes plus ou moins ridicules et rarement autre chose qu'inoffensives. Les siennes étaient un peu plus mal placées que cela, comme sa profonde tendance à reluquer toute demoiselle se trouvant dans son champ de vue, de la tête aux pieds et sans oublier un seul détail.
Coup de chance pour elle, Moon n'y avait eu droit que pendant qu'elle somnolait, ce qui lui avait empêché de rougir comme une tomate -du moins c'est comme cela qu'il imaginait sa possible réaction. Il eut tout de même un petit sourire contrit, avant de lâcher un soupir à fendre l'âme.

"Va savoir… Plusieurs heures, quelques minutes… Quand je regarde une femme, je perd un peu la notion du temps, surtout lorsqu'elle est aussi peu vêtue que toi -si tu vois ce que je veux dire."

Pur mensonge, lui ressemblant bien hein… mais les chiens ne font pas des chats, sauf que ses parents n'avaient pas grand choses de ressemblant avec lui. Les deux avaient des cheveux châtains, des yeux bleus et le teint plutôt bronzé. Celui d'Eden, légèrement pâle, ne rappelait pas vraiment celui de ses géniteurs. Était-il adopté?
Une question qui ne le gênait pas outre mesure, tant il s'en moquait: le peu d'éducation qu'il leur avait laissé lui dispensé ne l'avait pas vraiment marqué. Disons qu'il y avait comme une porte dans l'esprit d'Eden, avec un beau "PARENTS" inscrit en blanc, avec un panneau "keep out". Il reprit la parole avant qu'elle n'ait pu ajouter quoi que ce soit, ajoutant à son sourire bienveillant une note d'espièglerie qui n'avait rien de rare lorsqu'il s'amusait avec quelqu'un qu'il appréciait. Une bonne chose pour Moon -si l'on veut.

"Mais si ça peut te rassurer, je n'ai pas d'appareil photo sur moi."

Sujet: Re: Washing my last clothing [Eden Evans] Dim 30 Jan 2011 - 18:48

Evan est-il encore avec nous ? Tu comptes répondre Moon ? Ou bien j'archive ?

Sujet: Re: Washing my last clothing [Eden Evans]

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