Traînassons gaiement. [Chacha]

Sujet: Traînassons gaiement. [Chacha] Dim 15 Nov 2009 - 22:01

Des pavés, des arbres rouges et dorés, des immeubles, et des bancs. Quelques gens, aussi, très peu, qui vaquent çà et là, se promènent en regardant les vitrines.
Mais nombre d'entre eux ont les yeux rivés sur un banc, et les murmures vont bon train.

"--Elle est de l'Institut ? Tu crois qu'elle s'est évadée, ou qu'ils l'ont laissée sortir ?

--Je ne sais pas, mais elle doit mourir de froid... Elle me fait un peu peur, elle est pâle comme un mort... Peut-être qu'ils l'ont envoyée s'acheter des vêtements...

--c'est une honte qu'ils les laissent venir ici, ces petits voyous ont mérité leurs sort, qu'ils restent là ou ils sont, et qu'ils ne vennent pas nous déranger ! Allez, on rentre !"

La 'morte' vers qui sont dirigées les rumeurs se retourne, et fixe la famille d'un air dénué de toute expression. Le père serre les poings, La mère et la fille tressaillent.
Ici, on n'aime pas les Teenagers.
Elle se lève de son banc, et fait quelques pas dans le froid et l'humidité de ce jour de novembre.
Elle a beau être ici avec permission, obtenue elle ne sait comment, elle ne peut empêcher son estomac de faire des noeuds dans son ventre, et sa gorge de rétrécir.
Depuis combien de temps a-t-elle été confrontée à la ville pour la dernière fois ? un an et demi, deux, peut être.
Cette sensation d'inconnu lui traverse les épaules, qu'elle a couvertes d'un fin pull de laine grisâtre et déchiré de partout.
Elle glisse un pied nu, comme toujours, sur le sol rendu visqueux par les feuilles mortes détrempées qui le couvrent.
Et soudain, c'est le choc.
Une silhouette, grande, rachitique, et surtout surmontée d'une touffe de cheveux blonds.
Cela pourrait être n'importe qui mais qu'importe. Moon s'élance, et, sous les regards offusqués et médusés des citadins, hurle :

"--SACHAAAAAAAA !!!"

Manque de chance, le sol détrempé et glissant l'empêche de s'arrêter, et elle cueille le jeune russe, car c'est bien lui, au creux de l'estomac, l'accompagnant dans son roulé boulé arrêté par un mur en béton à quelques mêtres de là.
Intérieurement, la polonaise se fustige, mais pourtant, à son habitude, elle pose une salve de questions, en russe bien évidemment :

"--Euh... Désolée... Ca va ? Ca fait longtemps, pas vrai ? Etrange qu'on ne se soit pas croisés, alors qu'on est dans les même dortoir, tu ne trouve pas ? Tu as commencé à essayer de lire ? Tu veux de l'aide ? Je devais pas t'apprendre l'anglais ? Tu as vu Meowe, il a disparu ? Quoi de neuf ? Tu viens t'acheter des fringues pour templacer ton survêt' ? J'aime bien ce temps, et toi ? Mais je préfère quand même l'hiver !"

Et, comme de tout temps, le tout prononcé à une vitesse inhumaine.
C'est Moon, on l'aime ou on la quitte. Mais si on l'aime, on l'aime comme elle est.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mar 17 Nov 2009 - 15:45

Une permission.
On aurait vraiment dit une permission militaire… Vous avez droit à une journée de sortie en dehors de l'établissement, vous ne pouvez pas quitter la ville… Un des dialogues de Démolition man me revient en mémoire, mais il serait un peu vulgaire de l'utiliser ici.

Aleksandr avait donc reçu une permission — en russe — méritée on ne sait comment, qui lui permettait de sortir de l'établissement… Peu importe le pourquoi, de toute manière, puisque Sacha ne s'est jamais posé ce genre de questions… À peine avait-il reçu le mot qu'il s'était déjà dirigé vers les portes de l'institut. Il les avait passées une seule fois, ça allait être la seconde ; mais il n'espérait pas que ce soit la dernière. En effet il ne nourrissait aucune ambition de s'évader. Après tout il n'était pas si mal logé dans cet institut, et de toute manière s'il s'en allait il ne saurait ni quoi faire, ni où aller puisqu'il ne parlait toujours pas anglais.

Depuis la fuite de la dame fantomatique, il ne l'avait pas revue. D'une part parce qu'il ne dormait pas dans le dortoir, et d'autre part parce qu'il ne faisait rien de ses journées, contrairement (sans doute) à Moon.

En revanche, le chat de Moon, lui, il l'avait revu. Et à vrai dire, il le revoyait encore.

— Allez, Meowe, en avant pour la ville !

Ajoutez à cela un poing levé et un grand sourire ; vous aurez le portrait parfait d'un imbécile aux portes de teenagers : Sacha (qui venait de rejoindre son homonyme de dessin animé). Et Meowe à ses pieds.
Le blond ne savait pas exactement pourquoi le chat le suivait… Sans doute parce que celui-ci le voulait bien car Sacha n'avait rien fait de particulier pour mériter son amitié. Sans doute qu'il comptait sur Aleksandr pour retrouver sa maîtresse.

Quoi qu'il en soit, l'ado', son jean et son survêtement fluo commencèrent à marcher dans la ville accueillant Teenagers…

…quoique accueillir ne soit pas un terme très bien choisi… Tous les passants se retournaient sur le passage de Sacha. Celui-ci n'en avait cure, comme à son habitude ; il ignorait de toute manière que tous les Teenagers étaient considérés comme cela dans la ville, mais les commentaires qu'il ne comprenait pas ne l'atteignait pas (logique, non ?).
De toute manière, les gens étaient bien trop peureux pour s'attaquer à quelqu'un qui pouvait être là à cause de tendances psychotiques…
Et même si ceux-ci n'étaient pas autorisés à sortir, les gens n'en croient rien. Les gens sont stupides.

Sacha, donc, marchait tranquillement, Meowe sur ses talons. Bien que le grand blond ne soit pas très calé en langage corporel chat, il était relativement évident que celui qui le suivait était content. Peut-être étais-ce parce qu'il découvrait de nouveaux horisons, ou peut-être bien qu'il pressentait l'approche de sa maîtresse (ce qui est plus probable : qui à déjà vraiment empêché un chat de sortir d'un bâtiment ?).

— SACHAAAAAAAA !!!

Alerte tout azimut ! Moon en approche rapide ! Impact immi…
*blam*

* Ouch *

Ce fut la première chose que pensa Sacha, bien qu'il n'en dit rien. Moon l'avait percuté à pleine vitesse et l'avait entraîné dans un roulé-boulé assez pathétique, mais néanmoins très rapide. Mais toute chose à une fin, n'est-ce pas ? Celle-ci était un mur. Sacha ressentit un grand choc physique. Ce mur était dur (diantre). La tête du russe raisonnait misérablement, et cette fois il n'était pas saoul.

— Euh... Désolée... Ça va ? Ça fait longtemps, pas vrai ? Étrange qu'on ne se soit pas croisés, alors qu'on est dans les même dortoir, tu ne trouve pas ? Tu as commencé à essayer de lire ? Tu veux de l'aide ? Je devais pas t'apprendre l'anglais ? Tu as vu Meowe, il a disparu ? Quoi de neuf ? Tu viens t'acheter des fringues pour remplacer ton survêt' ? J'aime bien ce temps, et toi ? Mais je préfère quand même l'hiver !

Pourquoi tant de haine ? Sacha avait d'ordinaire avait du mal à comprendre Moon quand elle était en mode automatique, cependant le résultat était encore moins probant alors qu'il avait dévalé une pente de 30° pendant dix mètres virgule soixante-seize qui s'était conclue par un mur agressif.

— Pitié Moon, je comprends rien à ce que tu dis !

Sacha avait prononcé ses mots avec un œil fermé, la tête — douloureuse — toujours contre le mur (de toute manière il aurait difficilement pu bouger sachant que l'adolescente était toujours sur lui).

Meowe arriva sur ces entrefaites en trottinant gaiment depuis le sommet de la pente.

— Ah, et voilà ton chat, dit-il en pointant du doigt ledit chat.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 18 Nov 2009 - 17:44

*Baka-you, Moon.*

Evidemment, elle avait -encore- été idiote. Ses pensées le résumaient d'ailleurs bien. You Baka, Moon, You idiot.
quand on parle déjà naturellement de manière incompréhensible, on se débrouille pour faire en sorte de parler lentement.
Mais ça, Moon semblait l'avoir complètement zappé, dans sa lecture acharnée du "comment être normal et sympa (du moins en apparence)". En effet, la jeune fille, à la moindre émotion forte, ne pouvait s'empêcher de débiter ses inepties à une allure plus qu'inhumaine.
Et à présent, résultat, elle entendait des petites clochettes dans sa tête, ce probablement dû au choc contre le mur.
Bref, après avoir débité toutes ses inepties, et avoir eu un flash d'une chanson norvégienne (en anglais), elle reporta son attention sur la situation présente.
Elle était étendue sur le jeune homme au survêtement bleu, confuse, et sous les regards des gens choqués, offusqués, et médusés.
Elle entendit qu'on lui parlait, et tourna rapidement la tête vers l'endroit d'où provenait le son. Oh, oui tiens. Il y a Sacha sous elle.
Shit.

"--Pitié Moon, je comprends rien à ce que tu dis ! "

Il y eu un petit silence.
Et puis Moon se décida à répondre... Au moment ou Sacha reprenait la parole. Ce qui donna ceci :

"--Adéhdolée, ejte pvoeiluàx tpoans cm'enhat empêcher. "

Re-silence. Un ange passe. (qu'on le découpe ! *ZBAFF*)
Suivant le regard de Sacha, et surtout alertée par une sorte de bruit mi(-roucoulement, mi-miaulement, elle se retrouan de nouveau, pour voir Meowe qui arivait sur elle. Elle se leva et accueillit le chaton au creux de ses bras.
Les larmes lui montèrent aux yeux, et elles coulaient sur ses joues quand elle tourna son visage aux lèvres tyremblotantes vers le blond.

"--Tu l'as retrouvé !... Merci !"

Disant cela, elle se jeta au cou du jeune homme, le serrant dans ses bras, entre eux le petit poids chaud de Meowe, ronronnant de toutes ses forces.
Elle chuchota dans le cou d'Aleksandr, ses larmes détrempant le col du haut du jeune homme.

"--Si tu savais comme j'étais inquiète pour lui... Ca a été mon premier ami ici...Je l'aime plus que quiconque... Enfin... Presque."

Elle eut un sourire jaune, le visage enfoui dans le cou du blond. Ah, ils devaient êtres classes, comme ça dans la boue et les feuilles, sous le regard offusqué de la foule, deux délinquants serrés l'un contre l'autre, elle pieds nus, lui par terre, avec un chat gris et poilu ronronnant comme un forcené.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 18 Nov 2009 - 18:13

« Pas vraiment déplaisant »

Moon semblait ne pas se souvenir de pourquoi elle avait chargé le russe sans préambules, c'était toutefois ce que laissait supposer le fait qu'elle sembla un peu étonnée de trouver un délinquant en sweat-shirt fluo sous elle quand celui-ci pris la parole. Signifiant en russe qu'il ne comprenait pas ce qu'elle disait.

Voyant que Moon ne répondait pas, Sacha avait voulu enchaîner, mais l'adolescente s'était mise à parler en même temps que lui. Heureusement Meowe vint à la rescousse de Sacha en miaulant (c'est un miaulement, ça ?).
Aleksandr (un peu déçu tout de même que ce chat se fut mieux fait comprendre que lui-même) pris un air un peu boudeur. Pas longtemps.

Mais récapitulons plutôt. Après une chut involontaire (du moins j'espère) de Moon sur Sacha et du dévalage non consenti d'une pente marbrée de béton et de feuilles mortes ; les deux adolescents furent arrêtés par un mur (dur, le mur). À présent, Sacha se trouvait dans une position proche de la position assise, le dos contre ce mur (dur), Moon assise sur ses jambes et une partie de ses abdominaux.

Ainsi donc, quand la jeune femme se retourna pour accueillir son familier, Sacha eut du mal à conserver son air boudeur (il n'essaya pas particulièrement non plus…). En effet, il est assez aisé de comprendre que quand une jeune femme (aussi fantomatique fusse-t-elle) se retourne sur vos abdominaux, ça fait mal. Aussi Aleksandr à ce moment grimaça.

Moon, donc, récupéra son chat (on est contents pour elle).

Ce à quoi Sacha ne s'attendait pas, en revanche, c'est que le visage de Moon quand elle se retourna vers lui, beigne dans les larmes. Certes voilà un moment qu'elle ne l'avait pas vu, mais de là à ce qu'elle pleure comme ça…
Sans tenir compte de l'air étonné d'Aleksandr, la jeune femme se jeta dans ses bras et enfouit sa tête dans le cou du blond.

— Tu l'as retrouvé ! Merci.

Sacha sentait les larmes de Moon lui tremper le cou. Ne sachant pas vraiment quoi dire, il rendit son étreinte à la jeune femme avec un air un peu perdu (ce qui représentait parfaitement son état moral actuel, perdu).

— Si tu savais comme j'étais inquiète pour lui... Ca a été mon premier ami ici...Je l'aime plus que quiconque... Enfin... Presque.

Le dernier mot de la phrase remonta un peu le moral du russe, sans qu'il sache tout à fait pourquoi. Il sentit Moon sourire contre son cou.

* Pas vraiment déplaisant *

En effet, bien qu'il eût préféré que ce fut dans d'autres conditions et probablement à un autre endroit ; il était loin de trouver déplaisant le fait de consoler Moon (version officielle). Il trouvait même agréable de — pour cela — câliner la jeune femme, avec ou sans Meowe entre eux.
Quoiqu'il en soit, Sacha n'ayant jamais été très doué pour les dialogues, il se contenta de rester là, assis dans la boue et les feuilles mortes, une adolescente dans les bars et des tas de gens offusqués autour de lui.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 18 Nov 2009 - 19:37

Résumons la situation. ~~Moon était dans les bras d'un garçon charmant~~ Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et les Teen's aussi.
Brefle (et voilàààà), Pour faire plus clair, act-uellement, il y a deux bolcheviks par terre en ce moment.
Et un chat, ce qui n'est pas quantité négligable. Même s'il est tout petit, poilu, et qu'il ronronne.
En fait, pensait Moon, peut-être que s'il n'y avait pas les gens, le froid, les feuilles par terre et le mur, ça serait un moment agréable.
Et ça aurait bien duré si quelqu'un n'était pas intervenu.
C'était un homme, d'une quarantaine d'années environ, enfin, il approchait plutôt de la cinquantaine grisonnante.
Mais surtout, il portait l'uniforme bleu de la maréchaussée.
Et il s'adressa aux deux jeunes gens, ne se doutant pas que seul l'un des deux comprenait son dialecte.

"--Hey, you ! Both of you are teenagers, right ? From the institute ? Do you know what the hell are you doing here ?! Don't steal anything in the shops, and don't hit anybody ! I donnot trust you, if you do anything wrong, I wanna arrest you."

Silence offusqué. Regards offusqués des gens, plus ceux des Teenagers.
Puis réponse de Moon (que je mets en français, mais elle est en anglais n_n) :

"--Mais, euh... Nous n'avons rien fait... Et puis..."

Voyant le visage interdit de l'homme, elle se releva serrant le chaton contre elle, releva Sacha.
Et, le poignet du jeune homme dans la main gauche, partit en courant.
Sous le regard de l'agent de police, ahuri.
Et elle riait aux éclats, courant dans la rue et dérapant sur les feuilles. Dans un moment comme celui là,; on aurait pu dire qu'elle était heureuse.
Elle finit par s'arrêter devant la porte d'une galerie commerciale, plus qu'essouflée.
Sourire au lèvres, elle s'adressa au Russe, ignorant le chat qui tentait de grimper sur son épaule.

"--Bon, et si on allait s'acheter des fringues <3"

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 18 Nov 2009 - 19:59

Ah le charme naturel des Americains, la tolérance de la plus grande cité des Etats-Unis (donc du monde).
Ça un jette, quand même. Vous trouvez ? Vous avez tort…

Aleksandr, donc ; grand, blond, fluo, tenait dans ses bras Moon, fantomatique, blanche, pieds nus. Entre les deux il y a un chat, petit le chat. Poilu, de surcroit. Et pour couronner le tout il ronronne. Autour des deux délinquants (car n'oublions pas que si ils se retrouvaient là, ce n'était pas pour rien), on voyait un joli paysage d'hiver. Une ville (noire, la ville) avec des gens (noirs, les gens). Pour un peu on aurait pu apercevoir la grande usine des Pink Floyd.
Quoi qu'il en soit, les gens n'aimaient pas de manière générale que deux jeunes commencent à s'enlacer en public. Certes. Ces même gens n'aimaient pas non plus particulièrement les étrangers (tolérants, hé ?). De plus, ils détestent les Teenagers.

Qu'est-ce qui est enlacé, étranger et Teeenagers ?

Sacha et Moon (excellente réponse !). Au bout d'un court moment de félicité (tu parles) un agent de police vint à leur rencontre. Sacha était plutôt heureux (dans cette position, aussi…), mais l'arrivée du flic le tendit un peu. celui-ci pris la parole ; en anglais, évidemment.
Heureusement que Moon, elle, semblait comprendre, parce que lui il ne pigeait rien de rien.

Comme il aurait été stupide de continuer à regarder la jeune femme d'après la tournure des événements, Sacha regarda la foule (menaçante, la foule). Il allait en faire part à Moon lorsque celle-ci pris la parole (Dieu soit loué, Sacha, lui, ne choisit pas de parler en même temps que la jeune femme).
Celle-ci sembla hésiter dans son discours, puis se leva sans s'expliquer. Sacha ressentit un soulagement certain (à savoir : quelque soit la beauté de la fille assise sur vous, elle est toujours aussi lourde). Une fois, donc, que Moon fut relevée son chaton avec elle, la jeune femme tendit la main à Sacha qui la prit et se leva à son tour.

Monn partit en courant, entrainant le blondinet avec elle. La jeune femme commença à rire sans s'arrêter de courir. Elle avait l'air vraiment heureuse, mais le russe ne voyait pas vraiment ce qui la faisait rire comme ça, toute seule, en courent.

Au bout d'un moment, elle s'arrêta devant un bâtiment.

— Bon, et si on allait s'acheter des fringues

Sacha regarda un court moment Meowe qui poussait sur la jambe de l'adolescente (sollicitant sans doute une place plus reposante, sur l'épaule de sa maîtresse, par exemple), puis répondit.

— Je veux bien, mais avec quel argent ?

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 18 Nov 2009 - 23:34

Course effrénée, rires, glissades, arrêt, chat, griffes, fringues.
Et puis surtout, problème. Fringues oui, mais avec quel argent ? Enfin, problème pour le Russe.
Un sourire énigmatique scotché sur le visage, Moon sortit une liasse de billets de sa poche.

"--Je suis ici depuis... Un peu plus longtemps que toi. Ici à Teen's, et ici en ville, aussi. Et en ville il y a des gens. Des amerloques friqués avec des portefeuilles pleins.
Et des jolis sacs en crocodile.
Et des résidents de l'institut qui ont occasionellement besoin qu'on leur transmette leur consommation, et des vendeurs bien heureux de trouver des gens pour faire le sale boulot à leur place... Et faire des vêtements, ça paye <3
L'argent, c'est pas un porblème.
Avec ça, on peut s'acheter assez de fringues pour les dix prochains mois. Facile de se faire quelques bifetons, ici."

De nouveau un sourire énigmatique, puis, sans plus d'explications, un éclat de rire résonnant dans la rue presque vide. Regards offsuqués de ces 'amerloques' fermés d'esprit.
Soudainement, Moon se sentit comme une coquille vide. Comme si elle n'était qu'argent, fringues et regards offsuqués. Et comme si tout cela la traversait sans plus de sentiments.
Elle eut un regard (vide) envers Sacha, et celui ci arrangea les choses. En effet, il avait l'air si surpris que la jeune fantômette ne pût reternir un premier gloussement.
Puis un deuxième.
Suivi de toute une ribambelle de tressautements, qui finirent par se transformer en éclat de rire, jusqu'à ce que les yeux de Moon deviennent humides et finissent par libérer leur flux sanguin.
A ce moment, elle dut s'arrêter de rire et reprendre un air plus sérieux. Elle baissa les yeux, et vit qu'elle tenait toujours le poignet de son 'compatriote' entre ses doigts fins.
Et le lâcha.
Le problème du rire est, voyez vous, qu'il peut déclencher le hoquet.
Et c'est ce qui se passa. A son premier hoquet, Moon ne put s'empêcher de sursauter.
Ah oui, ça peut faire peur quand c'est inconnu. Or Moon...

"--Je n'ai... Hok ! Jamais eu... Hok ! Ca... Hok !! C'est grave ? Hok !! qu'est ce qui Hok ! m'arrive ? HOK ?!!"

La fantomatique adolescente ne put s'empêcehr de faire des yeux de hibou en direction du jeune homme.
Qu'est-ce qu'elle avait ? C'était mortel ? Ca se soignait ? Encoe un retard avant d'aller s'acheter des vêtements corrects, parce que ni l'un ni l'autre des deux slaves n'était réellement habillé pour un temps pareil.
Et Evidemment, pour tenter de se stopper dans son hoquet, La jeune fille se mordit fort les lèvres, sautilla sur place, et fini par regarder son compagnon d'un air désespéré, le regard l'interrogeant sur ce qu'il fallait faire pour que ces insupportable tressautements de la poitrine s'arrêtent.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Jeu 19 Nov 2009 - 20:14

Problème ? Pas de problème.
Sacha n'était pas certain d'avoir tout compris à ce quo Moon cherchait à dire (cette dernière n'ayant pas de don particulier pour se faire comprendre, et Aleksandr n'étant pas un Sherlock Homes camouflé…).
Quoi qu'il en soit, Moon, donc, avait de l'argent ; comme elle le prouva en sortant de sa poche (d'on ne sais où ?) une liasse de billets qui semblait ma foi plutôt bien garnie.
Le sourire énigmatique de Moon et la teneur de ses propos laissait cependant supposer (ou du moins imaginer) que les moyens employés pour obtenir cet argent n'étaient pas nécessairement honorables (voire légaux).

Moon éclata de rire. Décidément elle devait être particulièrement heureuse en ce moment, parce qu'elle semblait toujours au bord de la crise de larmes d'ordinaire… Enfin du peu qu'il la connaissait.
Moon s'arrêta soudainement de rire. Sacha afficha alors un air un peu stupide (perdu, aussi, mais surtout stupide). Ceci eut au moins le mérite de faire rire de nouveau la jeune femme (pratique, n'est-ce pas ?).

Au bout d'un moment cependant, celle-ci s'aperçut qu'elle tenait toujours la main du russe et la lâcha (miracle).

Soudain…

— Je n'ai... Hok ! Jamais eu... Hok ! Ca... Hok !! C'est grave ? Hok !! qu'est ce qui Hok ! m'arrive ? HOK ?!!

Moon tressaillait ; et ce quotidiennement, le hoquet en somme.
« En médecine, le hoquet (/ʔɔkɛ/), ou scientifiquement myoclonie phrénoglottique, est un réflexe respiratoire caractérisé par une succession de contractions inspiratoires spasmodiques, incontrôlables et involontaires du diaphragme, suivies d'une constriction (resserrement circulaire) de la glotte. L'arrivée d'air est alors freinée et a du mal à pénétrer dans la trachée et les poumons, ce qui provoque une incommodité et une vibration des cordes vocales, au niveau de l'épiglotte : le bruit glottal caractéristique du hoquet s'échappe.

Le plus souvent, le hoquet est momentané, banal et complètement inoffensif. Il touche l'ensemble de la population humaine, y compris le fœtus, et d'autres mammifères. Ce hoquet est le plus souvent lié à une dilatation de l'estomac, situé près du diaphragme, après un repas trop copieux ou ingurgité trop rapidement.

Mais il peut, dans certains cas pathologiques, se prolonger et devenir nocif pour la santé. Le hoquet « chronique » peut ainsi s'étendre pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, voire plusieurs années, comme en témoigne le record de Charles Osborne, qui a hoqueté pendant 68 ans. Toutefois, ces situations sont très rares (1 personne sur 100 000 est ou a été touchée par le hoquet « chronique ») et sont, la plupart du temps, les conséquences d'une affection abdominale ou nerveuse. »

Voici ce que dit notre ami Wikipédia™ du hoquet. Ce dont, soit dit en passant, nous n'avons absolument rien à faire.

Moon venait (sans doute) d'attraper un hoquet bénin, destiné à perdurer quelques minutes seulement ; quoique certains cas de hoquet peuvent durer jusqu'à plus d'un mois ! Ceci, on n'en a pas beaucoup plus à faire…

Moon, donc, sursautait sous l'air un peu boudeur de Sacha, qui restait les bras croisés (il faut comprendre que Moon venait de se fendre la pêche en le voyant, quand même).
Quand celui-ci cependant finit par comprendre la phrase de la jeune femme, il était encore en train de penser que les belles jeunes filles devraient avoir plus souvent le hoquet en contemplant un peu plus bas que la visage de son amie.

— Mais non, c'est pas grave du tout ! C'est le hoquet, ça va passer vite… normalement.

Accompagné de la quasi-légendaire main derrière le crane sur la fin de la phrase après un sourire au début.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Ven 20 Nov 2009 - 23:00

Ah, mon dieu, j'ai le hoquet, c'est grave docteur ? Vais-je mourir ? Bouuuh!
Bref, Moon avait ce premier hoquet qui en général déclenche une crise de panique.
Mais elle avait quelqu'un pour lui tenir la main, heureusement.
Main qu'elle venait de lâcher, d'ailleurs.
Elle finit quand même par poser la question qui lui tournait dans la tête.

"--Sacha... Dis-moi... Qu'est-ce que tu regardes avec cet air béat ?"

Elle suivit le regard du jeune homme en demandant cela, et n'eut même pas besoin de voir son air gêné, ni d'entendre sa réponse balbutiante, elle savait.
Elle ne put s'empêcher de rougir, mais eut tout de même un sourire en coin, plutôt entendu.

"--Ah... Je vois... Bon, on va se les acheter, ces fringues, depuis le temps que je "récolte" de l'argent dans cet objectif ? On va faire des essayages, hihihi !!"

Le petit "hihihi" n'était pas réellement nécéssaire, mais bon, c'est Moon, c'est Moon, on y peut rien (malheureusement).
A la suite de cette intervention certes très constructive, elle rajusta son bloc de fourrure sur son épaule, finit par le déposer dans le sac en coton qu'elle portait au côté, noir comme tout le reste, la bretelle ne faisant qu'un avec le reste du sac.
Il protesta un peu, mais finit par se caler et se tut.
C'est à ce moment qu'elle réalisa combien elle était stupide de ne pas avoir mis son argent dans son sac.
Ce qu'elle fit immédiatement, juste avant de faire un signe de tête au charmant blond qui l'accompagnait, et de pousser la porte en verre, au risque de la casser, car elle était coulissante et finit par s'ouvrir en coulissant, comme elle se le devait, emportant une Moon collée au verre, qui eut soudain l'impression d'être particulièrement débile.
Elle se retourna vers son presque-compatriote, un grand sourire aux lèvres, qui se transforma en moue penaude lorsqu'elle vit qu'il avait une large banane blanche et brillante étalée sur le visage.
Ignorant le fait qu'il se moquait presque ouvertement d'elle, elle pénétra dans le magasin, et fut saisie à la gorge par la chaleur ambiante.
Comment pouvaient-ils gaspiller de l'énergie de chauffage à ce point ? Elle pensa à Devan, et son coeur se serra.
Ils étaient stupides.
Et les passants les regardaient comme deux délinquants couverts de boue, peu vêtus, et aux vêtements déchirés, dont l'un serait pieds nus, c'est à dire qu'ils les regardaient comme ils étaient, sans essayer de voir plus loin, avec une sorte de mépris mêlé de crainte, comme lorsque l'on regarde les cafards par terre, qui rôdent autour d'un tas d'ordures.
Et ça énerva encore plus Moon, tant et si bien qu'elle sentit Anouchka remuer.
Shit.
Elle fut prise d'un soudain vertige, et fut obligée de s'asseoir contre une vitrine, se tenant la tête à deux mains.
Maigre comme elle était toujours, malgré ses formes féminines surdéveloppées, ont aurait pu croire à une hypoglicémie.
Pourtant, personne ne vint les aider.
Sacha était près d'elle, il lui parlait, mais elle n'entendit rien.
Jusqu'à ce qu'elle aille mieux.
Et que le commerçant auquel appartenait la vitrine viennent leur dire, très gentiment bien sur, de ficher le camp, pour rester polie, et qu'elle soit obligée de se remettre debout sur ses jambes, et de partir en s'appuyant sur le Russe.

"--Quels connards... Excuse moi, Aleksandr, qu'est-ce que tu disais ? Je vais bien, ne t'en fais pas."

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 25 Nov 2009 - 11:20

Certaines fois, un prépondérance au bonheur surdéveloppée peut être très utile. En effet cela peut permettre une capacité de résistance aux injures morales particulière.

En gros, ça peux vous empêcher de défoncer la gueules des milliers de connards qui peuplent l'Amérique.

Utile, n'est-ce pas ?

Dans le cas présamment étudié ; très. Mais revenons-en aux faits.
Lorsque Moon eût été rassurée quand à son hoquet très passager, et eût intercepté le regard du blond, la jeune femme rangea un certain nombre de choses dans son sac (c'est marrent cette tendance qu'ont les filles de tous les pays de trimbaler partout un sac à main. C'est universel.), celle-ci décida d'entrer dans le magasin.

Soit elle n'avait jamais utilisé de porte coulissante ; soit elle n'avait pas vu que c'en était une.

Quoi qu'il en soit, ça faisait bien marrer Sacha.

En effet, une fois que Moon eût réussi (après bien des périls) à passer la porte, elle se retourna et vit le blond un grand sourire espiègle au visage.
Celui-ci rejoignit son amie en poussant tranquillement la porte d'une main, l'autre dans la poche. Il ne fit cependant pas de commentaire.

La jeune femme fut prise d'un vertige (décidément Dieu ne souhaitait pas qu'ils achètent de nouveau vêtements !) et dû s'asseoir contre la vitre d'un magasin. Sacha s'inquiéta un peu pour elle, d'autant que s'ajoutait au malaise de Moon les usagers qui ne semblaient pas animés envers eux des meilleures intentions.
Sacha s'approcha de sa compatriote tout en regardant d'un air un peu agressif les Américains qui avaient l'air un peu trop entreprenants.

— On ferait mieux de se tirer d'ici, Moon, dit-il d'un ton un peu plus sérieux que d'habitude.

Un responsable s'approcha alors que Moon reprenait à peu près conscience, en essayant d'éviter le regard meurtrier de Sacha qui commençait à ressentir de plus en plus d'aversion pour ces… personnes (non pas que je veuille être poli, je souhaite juste éviter une répétition).

— Quels connards... Excuse moi, Aleksandr, qu'est-ce que tu disais ? Je vais bien, ne t'en fais pas.

— Non, rien ; si tu vas bien c'est l'essentiel…

Le blond continuait de surveiller tous les américains présents avec un air un peu agressif, ce qui bien sûr ne les encourageaient pas à montrer plus de gentillesse envers eux. Tant pis, Sacha se passerait de leur gentillesse.

Quand ils se furent suffisamment éloignés du lieu de l'incident (sans sortir toutefois du magasin), le blond se détendit un peu et remit ses mains dans ses poches.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 25 Nov 2009 - 17:39

Un silence profond s'était installé, après que Moon ai parlé, et que Sacha lui a répondu de ne pas s'en faire. Ils s'éloignaient de l'endroit du vertige de la jeune fille, Et l'atmosphère se détendait donc.
Quand ils eurent changé de couloir, Moon recroisa enfin les bras sur sa poitrine, et sursauta quand elle entendit le chat miauler dans son sac.
Elle entr'ouvrit sa pochette, et l'animal sortit sa tête, complètement ébouriffée. Mon ne put s'empêcher de sourire, et ferma les yeux à moitié.
Elle se tourna vers le jeune homme, le sourire toujours aux lèvres.

"--Bon... On va s'acheter des fringues là ? ou au moins en essayer ?"

Ils entrèrent donc dans une boutique, et Moon devint aussitôt folle et hystérique. Elle courait de rayons en rayons, et, sans prendre garde aux prix des vêtements, elle en entassait dans les bras de son presque-compatriote.

"--Tiens, tu vas essayer ça, ça, et ça !! Et moi, ça, ça, ça, ça, et... hum... Oh ! Ca c'est bien pour toi !! Tiens, prends le !! Chacun sa cabine, et on se rejoint après, d'acc ???"

Aussitôt dit, aussitôt fait.
Chacun son tas de vêtements entre les bras, ils s'en furent pour les essayages.
Moon ne mit que très peu de temps à enfiler sa première tenue, avant de ressortir.

Apparut devant Sacha une jeune femme aux cheveux blancs vêtue d'une jupe noire finissant au dessus des genoux, et soulignée d'une ligne de dentelle noire, avec une chaine accrochée aux passants de ladite jupe, une chemise blanche et un gilet noir destroy par dessus.
Pour terminer la panoplkie de parfazit punkette, elle portait des bas rouges et noirs, et des doc Matrens mal attachées. Couronnée d'un petit serre tête avec noeud papillon rouge et noir intégré, tout sourire, elle se tourna vers le jeune homme.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 25 Nov 2009 - 20:06

* Oscour *

Comment les filles peuvent-elle avoir un tel regain d'énergie quand il s'agit de faire du shopping ? C'est particulièrement inquiétant quand la fille en question vint de faire un malaise et de traiter tout un magasin de connards…

Moon, donc, semblait comme neuve (tu parles d'une bonne nouvelle). Après lui avoir demandé son avis quand au faut d'aller acheter des vêtements (mais pas après avoir attendu sa réponse), la jeune femme l'emmena dans une galerie de vente de vêtements (super étonnant compte tenu de ses intentions : acheter des vêtements…).

À peine eût-elle franchi la porte qu'un "putain de miracle" (citation des pensées de Sacha) opéra.

Moon (mais étais-ce vraiment elle ?) se mit soudain et sans rayon particulière à courir.
Courir entre les rayons qui étalaient des centaines de vêtements.
Prendre.
Prendre des vêtements dans tous ces tas, rayonnages, étalages, exposition.
Entasser.
Entasser tout ça dans les bras de Sacha ; Sacha qui n'avait rien demandé à personne mais qui venait de recevoir l'insigne honneur d'être promu au rang inestimable et très prisé de porteur… Moon courait partout et entassait les vestes, pantalons, chemises, T-shirts, débardeurs, pulls, enfin à peu près tout ce que l'art vestimentaire (s'il en est un) avait inventé. Bien sûr, la jeune femme ne voulant pas s'encombrer alors qu'elle courait parmis les rayons, revenait à Sacha l'honneur de porter également robes, jupes, chaussures, etc. que choisissait Moon pour elle-même.

— Tiens, tu vas essayer ça, ça, et ça !! Et moi, ça, ça, ça, ça, et... hum... Oh ! Ca c'est bien pour toi !! Tiens, prends le !! Chacun sa cabine, et on se rejoint après, d'acc ???

À peine eut-elle finit sa phrase qu'elle était déjà partie avec la moitié du tas que le russe portait (comment avait-elle fait pour ne prendre que ce qu'elle s'était choisi ?).

— je veux mourir.

Aleksandr avait encore du mal à croire ce qui se passait. Au bout d'un moment, il regarda autour de lui, non pas à la recherche d'une cabine, mais plutôt d'un endroit où tasser tout ce qu'elle lui avait donné. Cependant, celle-ci ne lui en laissa même pas le temps. Moon débarqua devant lui dans une glissade avec l'attirail parfait de la petite punk (cependant Sacha n'était pas très au courant des dérivations de la mode depuis son amusant chez lui russe, et il ne l'était pas plus depuis son entrée à l'institut.
Toutefois, Moon avec son air habituel de petit spectre (plantureux certes, mais petit spectre néanmoins) allait à ravir dans cet ensemble noir et déchiré.

Après l'avoir observée un moment par-dessus le tas de vêtements, Sacha sentit qu'elle attendait sûrement un commentaire, et il dit (avec une tête d'emote « ^^' »)

— Waouh, ça te va très bien, Moon !

Aaaaah, le shopping... Loisir indéniuablement incompréhensible des filles... En effet, la gent féminine adore dépenser son argent, voire celui des autres en froufrous, cosmétiques et semelles.
Tout ça pour la recherche quasi-graalique de la beauté.
Toujour est-il que Moon est une fille, et qu'en tant que telle, elle ne fais pas exception à la règle, ce qui est bien triste pour le pauvre jeune homme blond à ses côtés en ce moment précis.
Ainsi donc, après l'avoir recouvert de vêtements de toutes sortes, et l'avoir donc transformé en porteur de fortune, elle avait récupéré la moitié des fringues et s'en était allée dans sa cabine essayer une des tenues qu'elle avait séléctionnées auparavant.
En ressortant, elle avait exhibé ses jolies jambes, sa taille fine, sa poitrine de colombe et son cou fin et gracile de biche (hein ?).
Que de supêrficialité, n'est-ce pas ? Moon s'en était rendue compte au moment ou elle avait quasiment crié pour signaler son arrivée.
Sacha n'avait même pas eu le temps de se trouver un coin tranquille pour ne serait-ce que déposer les vêtements que la jeune polonaise lui avait "donné", ou plutôt jeté dessus.

"--Waouh, ça te va très bien, Moon !"

Et elle de rougir, et de regretter sa frivolité extrème, et de finalement se cacher plus ou moins en se tortillant.

"--Ah...Ah ? tu trouves ?"

S'ensuivit un long silence gêné, et Moon, ne sachant que faire, finit par débarasser le blond de son tas de textiles.
Silence gêné de nouveau. Hum, que dire ?

"--Et... bien... A toi !"

Moon ne sembla pas très bien réagir à sa remarque et chercha d'une manière plus ou moins efficace de se soustraire -du moins partiellement- à la vue de Sacha. Elle se mit à rougir et lui demanda (question purement rhétorique bien entendu) si il trouvait.
En effet si la question n'était pas rhétorique, les capacités cognitives de Moon en avaient pris un sacré coup. Le grand russe ne répondit pas et observa le silence gêné en même temps que sa jeune amie.
Celle-ci ne lui laissa cependant pas longtemps l'opportunité de pratiquer ce loisir :

— Eh bien… A toi !

Dur retour à la réalité du blond.

* glups *

Après une légère hésitation, le blond se retourna et gagna la cabine d'essayage la plus proche. Il y entra et ferma la porte derrière lui. Après avoir rapidement regardé autour de lui, le blond posa la pile de vêtements sur le banc qui -glace mise à part- constituait le seul ameublement de l'endroit.
Sacha commença à inspecter les vêtements qui composaient le tas de trente-cinq centimètres de fringues de taille, texture et coloris diverses.
Au bout de longues secondes de lutte avec cet odieux tas malpoli et récalcitrant (surtout récalcitrant) le jeune homme réussit à en extraire un jean noir déchiré, un T-shirt bleu sombre orné de motifs abstraits rouges ainsi qu'une veste noire en une sorte de laine.

Sacha se dévêtit rapidement puis enfila les vêtements choisis dans le monstrueux tas que Moon avait extrait du magasin. Un rapide coup d'œil dans la glace lui confirma qu'il n'avait pas beaucoup changé ; avec simplement le fluo en moins.
Il avait toujours l'air aussi dégingandé, et le noir de ses vêtements contrastait beaucoup avec le blond de ses cheveux et le blanc (tout relatif) de sa chair. Pour une fois, il portait sa veste ouverte sur son T-shirt bleu sombre.
Bien décidé à en finir au plus vite, Sacha mis une main dans sa poche, et de l'autre il ouvrit la porte pour se montrer à Moon qui devait commencer à trouver le temps long…

Wah.
Tout était allé si vite, Moon n'y avait vu que du feu.
Et maintenant, en fait, elle trouvait le temps plutôt long, tout d'un coup.
Normal, elle était toute seule dans le couloir, exposée aux regards des diverses personnes qui passaient.
Et il lui sembla qu'il passait une éternité tandis que le russe se changeait de son côté.
Elle se sentait extrèmement seule, aussi.
Elle se plongea dans l'observation minutieuse de ses ongles, et croisa vaguement les jambes.
God, mais que faisait-il ?
Raaah, elle était gênée, de sentir tous ses regards sur elle... Encore, si elle avait été avec lui, ça l'aurait fait, mais bon, il n'était pas là...
Et il finit tout de même par l'être, sortant de la cabine.
Moon, qui se préparait à parlait, fut réduite au silence, et seul un souffle d'air sortit de sa gorge.
Oh-mon-dieu.
Il aurait du naître punk.
Bref, elle resta sans voix, et eut l'air d'une grenouille qui mâchait dans l'air.
Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle devait être extrèmement ridicule, plantée là.
Et que son sac remue.
Et qu'une tête ébouriffée en sorte.
Elle retrouva alors l'usage de la parole.

"--Euh... Ah... Eh bien... Hum, ça te va bien..."

Elle rougit au possible, et fut prise d'une quinte de toux.
Qui se finit à moitié par terre, tant la jeune femme était près de l'étouffement.
En effet, son teint était devenu encoe plus livide que d'habitude.
Elle finit par se relever, en s'appuyant légèrement sur l'épaule du grand jeune homme qui l'accompagnait.
Et se retrouva nez à nez avec lui.
Elle noya sa gêne en lui parlant :

"--Bon, on garde ça, on met nos vieilles fringues dans un sac, et on tente un prochain magasin ? Oui, non, autre choix ?"

Et les gens passaient, regardaient ces deux déliquants habillés en punks, qui parlaient Russe.
Comment savaient-ils que les ados étaient des délinquants ? ça devait se lire sur leur front.

Moon parut extrêmement impressionnée par la sortie du russe de sa cabine. Elle resta en face de lui, l'air totalement… comment dire ; presque subjuguée. Sans doute qu'elle s'apprêtait à parler, au vu de la bouche entrouverte de la jeune femme qui laissa échapper un souffle d'air.
Sacha ne savait pas trop quoi faire. Il ne s'attendait pas vraiment à faire sensation de la sorte ; il comptait juste montrer sa toute relative bonne volonté à Moon qui se baladait avec lui. La jeune femme ne réagissait toujours pas, elle continuait de le fixer la bouche ouverte.
Au bout d'une dizaine de secondes, la situation devint vraiment gênante, et machinalement la main de Sacha venait caresser l'arrière de son crâne tandis qu'il souriait en rougissant.

Soudain, Meowe extirpa sa tête du sac de Moon ; permettant à celle-ci de reprendre à nouveau son self-control. Elle put donc prendre la parole.

— Euh… Ah… Eh bien… Hum, ça te va bien…

En effet, c'est bien ce qu'il semblait au vu de sa réaction, qu'elle agrémenta encore en rougissant après ses paroles. Moon se mit ensuite à tousser, à tel point qu'elle finit par se retrouver à moitié par terre. Sacha, inquiet, s'agenouilla près d'elle et constatant qu'elle était plus pâle encore que d'habitude (ce qui n'était pas peu dire) s'apprêta à prendre la parole. Cependant, la main que posa Moon sur son épaule lui coupa la parole. Enfin, pas la main en elle même, mais le fait qu'en s'appuyant sur lui elle se retrouva nez-à-nez avec Aleksandr.
Le grand russe en put s'empêcher de sourire en voyant que Moon cachait sa gêne en lui parlant. La proximité du visage de cette jeune femme accélérait les battements du cœur du jeune homme.

— Bon, on garde ça, on met nos vieilles fringues dans un sac, et on tente un prochain magasin ? Oui, non, autre choix ?

Sacha regarda à regret le visage de son amie s'éloigner du sien à la fin de sa phrase. Il hésita un instant avant de répondre en souriant ironiquement.

—Au cas où tu aurais oublié, tu as choisi plus de deux tenues, dans ces rayons ; on ferait peut-être mieux d'en essayer plus, non ?

C'est alors que le poisson rouge... Ah, mais non, je suis vraiment distraite...
C'est alors que Moon réalisa l'ineptie qu'elle avait faite.
Emmener Sacha dans un magasin de vêtements passe encore, mais faire des essayages... Elle allait être ridicule, et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même.
Quelle dure journée... Enfin, elle ne pouvait plus reculer.
Elle fut interrompue dans ses pensées par une voix connue :

"--Au cas où tu aurais oublié, tu as choisi plus de deux tenues, dans ces rayons ; on ferait peut-être mieux d'en essayer plus, non ?"

*Hein ? Oh, non !! Je vais encore plus être ridicule !! Je ne veux pas qu'il me voit comme ça !*

Il fallait qu'elle fasse quelque chose pour éviter un véritable désastre. Décidément, elle n'était qu'une idiote inconséquente.
Au lieu de ça, Après qu'une goutte de sueur lui eût roulé du front jusqu'au cou, et qu'elle eût reculé d'un pas, les bras s'écartant, elle quitta son air choqué ou étonné, et, ravançant, prit un visage chaleureux et souriant.

"--Bien sûr ! Tu as raison ! Quelle idiote je fais ! Je dois trouver une corde et un tabouret. A moins que le rideau ne fasse l'affaire ?"

Mais bon, la Roulette Russe est moins excitante sans révolver, pour sûr.
Et donc elle décida de se prêter au jeu, et se rendit de nouveau, d'un pas hésitant, dans sa cabine.
Et en ressortit cinq minutes plus tard, dans un style totalement différent, qui faisait penser un peu au Cyber Decora.
Ou alors au Silver Android Style.
C'est à dire que ses jambes étaient couvertes par d'immenses chaussettes noires, ses pieds attachés dans des chaussures vernies avec des semelles qui la réhaussaient de dix bons centimètres (elle n'atteignait pas le niveau du grand russe, mais tant pis...), elle avait une jupe noire rendue presque demi-circulaire par des jupons fluos en nombre indéfini, un fin pull noir à motifs liberty de toutes les couleurs, et des manchettes en vinyle et dentelle.
On aurait presque pu voir une goutte mangaesque scotchée sur son front , quand elle sortit au ralenti de derrière le rideau.

"--Hum... C'est un peu trop, non ?"

La jeune femme adoptait une attitude plus que curieuse. D'abord elle emmenait Sacha dans un magasin contre son gré (bien que Sacha n'eut pas à proprement parlé "refusé"), puis elle semblait carrément regretter que le grand blond lui rappelle qu’elle ne s’était pas contentée de prendre deux tenues dans les rayonnages… *Cela n’était pas d’une logique compréhensible par le russe qui fut assez surpris de voir sa camarade reculer en ayant une sueur froide (ou tout du moins une goutte de sueur).
Elle tenta de faire bonne figure, mais l’artifice était, somme toute, bien piètre, et il était peu difficile à confondre.

- Bien sûr ! Tu as raison ! Quelle idiote je fais !

Et le reste de sa phrase se perdit sans que quiconque pusse en saisir le sens. Du moins pas Sacha. Celui-ci n’eut pas à prendre la peine de répondre, car Moon sans attendre, se rendit d’un pas hésitant dans sa cabine.
Aleksandr croisa les bras en regardant vers le plafond du magasin. Ceci bien plus pour ne pas garder le regard scotché sur le rideau que pour véritablement admirer les fondations de la grande surface - fantastiques au demeurant.

Quand la jeune femme ressortit, cinq minutes plus tard, elle était méconnaissable.
Elle portait tout un assemblage de vêtements fluos proprement renversants. Des chaussures compensées (ce que remarqua tout de suite Sacha en se demandant pourquoi elle avait subitement grandi). Aleksandr regardait son amie sortir de la cabine d’essayage avec de grands yeux ronds.

- Hum… C’est un peu trop, non ?
- Un peu quand même.

Il avait fallu un certain temps à Sacha pour articuler sa réponse, et il avait l’air aussi surpris en contemplant son amie.

Cependant au bout d’un moment il se rendit compte de son impolitesse et cligna de l’œil pour rassurer sa camarade. Sans rien dire, il retourna à sa cabine et envisagea d’un rapide regard la pile de vêtements qui tenait en équilibre précaire. Après avoir farfouillé quelques instants il finit par trouver une tenue qui allait à peu près ensemble.

Contrairement à sa petite amie (et ce malgré ses semelles compensées), Sacha n’opta pas pour le fluo.
Quand il ressortit de la cabine d’essayage, il portait un jean gris qui reposait de dix bons centimètres sur ses vans’ noires, et un sweat-shirt blanc à capuche baissée. N’ayant pas de poche à son haut, le grand blond en avait été réduit à placer ses mains dans les poches de son jean.

C’était le monde à l’envers : Moon en fluo et lui en terne.

Malgré tout, les rares passants du magasin (mais pourquoi y en avait-il aussi peu ?) regardaient les deux délinquants avec leurs yeux habituels chargés de mépris. Cela toutefois n‘altérait en rien la bonne humeur du garçon qui, somme toute, s‘habituait vraiment de toutes les situations…

Oh-mon-dieu. Oh my god. О мой бог.
Mais qu'allait-elle faire dans cette galère ? Dans quoi s'était-elle (encore) fourrée ? Décidément, comme aimant à problèmes, on ne pouvait pas faire pire.
Enfin, bon. Alek...Sacha se changea de nouveau lui aussi, et cette fois ils avaient inversé les rôles. Pas de fluo pour le blond, mais pour la fantômatique jeune fille. Et les couleurs ternes étaient cette fois l'apanage du Russe. Cela dit, Moon était assez fière de ses chaussures compensées, qui lui conféraient une certaien grandeur, enfin, quelques centimètres en plus. Certes, elle n'était pas de la taille du grand jeune homme, mais elle se sentait déjà moins petite.
Les regards méprisants et effrayés des gens commençaient à sérieusement énerver la jeune fille, qui décocha à des passants qui passaient, comme tous les passants, un regard torve et froid. Venant d'une adolescente à la peau si diaphane, aux cheveux de fantôme et au regard gris acier, cela avait tout pour être atrocement effrayant. Un regard du même genre, mais avec plus d'agressivité, éloigna le vigile qui avait eu la mauvaise idée de faire mine de s'approcher d'eux. Avec ces délinquants, on ne sait jamais. Si ça se trouve, ces duex là étaient des fanatiques communistes, étant donnée la langue dans laquelle ils parlaient, et ils avaient peut-être même commis des attentats etc. Juste pour créer la surprise, Moon décida de s'exprimer dans une demie-douzaine de langues dans la même phrase, ce qu'elle fit immédiatement. Elle commença par le russe, pour passer à l'anglais, au français, à l'español, à l'allemand, et finalement au japonais. La traduction donnait à peu près cela :

"--Ils ont fini de nous regarder, cette bande de cons de Ricains ? J'aurais bien envie d'en étriper un pour faire passer aux autres l'envie de nous zyeuter de cette manière..."

Le tout suivi d'un sourire immense et carnassier en direction de l'assistance. Bien sûr, ils devaient avoir compris une partie de la phrase. Sinon celle en español, au moins celle en anglais. Elle se tourna vers le grand blond et repris en Russe.

"--Pfff, quelle bande de crétins. Vois comment ils nous regardent. Je m'en ferai bien un."

Le blond ne devait pas être habitué à une telle violence de la part de l'adolescente, et elle réalisa cela à la vue de son visage. Rouge de honte, pour cacher sa confusion, elle retourna dans la cabine.
Et ressortit calmée, mais toujours aussi honteuse. Ah, elle était belle, la gentille jeune fille pascifiste.
C'est alors qu'elle prit le temps de s'arrêter devant un miroir et de s'observer. Slim noir déchiré voire en lambeaux, veste rouge à capuche ouverte sur un T-shirt noir 'In G.O.D we trust (Gold, Oil and Drugs)' Sans même y faire attention, elle avait aussi enfilé des chaussures Demonia, de simples ballerines noires et blanches. Elle finit par lever la tête vers celui qui l'accompagnait. Hum. Peut-être qu'il faudrait qu'elle s'excuse pour ses propos. Ou peut-être pas. Mais elle allait le faire quand même.
Avec un air d'enfant penaud, qu'on va punir, elle se tourna vers lui.

"--Hum. Désolée pour ce que j'ai dit tout à l'heure. J'ai un peu des problèmes avec les Américains depuis qu'ils m'ont fait certaines choses peu recommandables quand on tient à garder sa santé mentale. Et je hais l'air des passants. J'ai l'impression qu'ils me jugent sans me connaître, et je déteste ça.De plus, si je suis ici, c'est que je ne suis pas un ange, alors ils ont peur de moi, et ça me révulse. C'est idiot, je sais, mais..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, que déjà ses yeux débordaient de larmes. Etrangement, celles là n'étaient même pas teintées de sang, contrairement à toutes celles de d'habitude. Elle s'écroula sur le sol, et porta sa main droite à ses yeux. C'est ce qu'on appelle craquer nerveusement.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 6 Jan 2010 - 23:28

Moon ne semblait pas vraiment s'amuser dans sa définition la plus simple et complète (tout ça pour ne pas faire une phrase normale). Quand Aleksandr se re-présenta devant elle, Moon, loin de faire des commentaires sur ses vêtements ; loin en vérité d'accorder plus d'un regard à son ami. En réalité, il serait plus exact de dire que dès que Sacha revint devant elle, celle-ci jeta un regard méchant sur l'assemblée.
Le genre de regard méchant qui vous glace le sang.
Le regard méchant du spectre vengeur de l'adolescente assassinée (ou quelque chose d'approchant).

Quoi qu'il en soit, le regard sanglant de Celle-Qu'il-Ne-Faut-Pas-Faire-Chier avait de quoi faire peur aux quelques passants du magasin. Y compris au vigile qui eut la mauvaise idée de s'approcher un peu trop près d'eux à ce moment-là.
Sacha commençait à la sentir vraiment mal. Il sortit les mains de son jeen gris et fit mine d'en tendre une vers la polonaise qui ne semblait décidément pas animée des meilleurs intentions envers ces charmants américains qui les méprisaient.
La main, donc, qu'Alek' tendait, fut suspendue dans sa course par la prise de parole de la polonaise. Sacha, donc, immobile, tendait sa main dans le vide en entendant une phrase qui devait manquer de sens pour tous ceux qui se trouvaient ici (sauf pour Moon, bien entendu…). Ainsi le blond ne compris qu'une faible partie de la phrase que Moon lui adressait sans toutefois quitter les passants des yeux.

Le sourire carnassier de son amie ainsi que la teneur des propos qu'il avait compris incitèrent le russe à faire preuve de la plus grande prudence. Il s'apprêtait à lui signifier qu'ils n'en valaient pas la peine (pas la peine certes, mais la peine de quoi ?) avec un visage soucieux de circonstance, lorsque Moon prit une seconde fois la parole ; coupant de nouveau le russe dans son élan.

— Pfff, quelle bande de crétins. Vois comment ils nous regardent. Je m'en ferai bien un.

En voyant le visage de Sacha, Moon rougit et s'enfuit dans sa cabine. En temps normal Aleksandr aurait pu se vexer, mais pas après que Moon se soit montrée si agressive envers de pauvres américains. Lorqu'elle reparut, ses joues avaient repris une teinte normale et elle avait changé de vêtements. Elle était à présent attifée d'un sweat-shirt rouge à capuche ouverte sur un T-shirt noir dont le sens de l'inscription échappait au russe.
Aleksandr, à qui elle tournait le dos s'apprêtait à lui dire de se calmer un peu, après tout c'est pas parce qu'ils étaient entourés de crétins qu'il fallait qu'elle gâche leur sortie en pétant les plombs. Ils auraient l'air beau s'ils se faisaient coffrer par la police alors qu'on leur avait accordé une autorisation exceptionnelle de sortie de Teenagers.
Quand Moon eut terminé de s'observer dans le miroir, elle affichait un air penaud. Elle avait l'air tellement mignonne avec son petit minois d'enfant que Sacha sentit littéralement fondre en lui ses protestations.

— Hum. Désolée pour ce que j'ai dit tout à l'heure. J'ai un peu des problèmes avec les Américains depuis qu'ils m'ont fait certaines choses peu recommandables quand on tient à garder sa santé mentale. Et je hais l'air des passants. J'ai l'impression qu'ils me jugent sans me connaître, et je déteste ça.De plus, si je suis ici, c'est que je ne suis pas un ange, alors ils ont peur de moi, et ça me révulse. C'est idiot, je sais, mais...

Et de Moon fondre en larmes avant la fin de sa phrase. Vraies, les larmes. J'entends : pas du sang, qui coulait de ses yeux : des vraies larmes avec de l'eau, du liquide lacrymal et/ou tout ce qui va avec les pleurs de tout un chacun. Moon qui tombait sur le sol, le dos contre une baie vitrée qui abritait divers mannequins de plastique habillées à la dernière mode. Moon qui se tenait la tête dans les mains, le corps secoué de sanglots.
Et malgré tout, malgré tout cela, malgré qu'il soit heureux et malgré qu'il fasse le fier, Sacha ne valait guère mieux. Pas au niveau des larmes, ça non. Il ne pleurait pas. En revanche, au niveau de la tension nerveuse, il ne valait pas mieux (je me répète). En effet au bout de quatre nuits de presque insomnie avec cuite le lendemain, il est statistiques que les nerfs en prennent un coup.
Or Sacha étant un peu instable sur les bords, ce genre d'état est à proscrire (et d'ordinaire proscrit par son ami Nikolaï).

Comme on peut s'en douter aux effets desquels je prépare ce moment de narration, Aleksandr Amavitz s'en va péter les plombs… Voici ;

Sacha, qui avait tendu sa main vers la place qu'occupait son amie avant qu'elle ne chute, suspendit pour la troisième fois consécutive son geste. Sous ses mèches blondes qui lui cachaient les yeux, le jeune homme et son cerveau commençaient à sortir de leurs gonds.
La main que le russe tendait se fit poing;
le poing frappa l'air ;
puis le verre.

La vitre sur laquelle s'appuyait Moon vola en éclat autour du poing de Sacha, déclenchant une sirène d'alarme stridente qui vrilla les tympans d'à peu près toutes les personnes présentes. Le russe (à présent face à ladite vitre) se laissa tomber sur les genoux, se coupant l'avant-bras de la main qui était restée du mauvais côté de la vitre. Quand finalement ses genoux touchèrent le sol, Sacha donna un grand coup de tête dans la surface transparente tandis que son bras blessé retombait le long de son corps.

La tête et le bras dégoulinant de sang, le russe ne bougeait plus.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Sam 9 Jan 2010 - 14:45

Quelle belle journée... Il est 16h en Californie (Etats Unis), nous vous souhaitons une agréable séance de Shopping !
Il aurait fallu quelqu'un pour dire ça, pour que Moon puisse aller lui éclater sa tête.
Une belle journée, ça ?
Bien sûr, il y avait des points positifs : Elle était avec Sacha, elle avait retrouvé Meowe, elle allait s'acheter des fringues, et Anouchka se faisait discrète. Comparons àç cela les points négatifs, et voyons de quel côté va pencher la balance :
Elle était déprimée, fatiguée, elle avait eu une crise de fatigue, son mental était dans un sale état, elle avait sali sa plus jolie robe, elle avait envie d'égorger quelqu'un, tous les passants regardaient els deux adolescents comme s'ils étaient des 'Alien' comme dans le film, et elle avait parlé si méchamment qu'elle en avait honte.
Finalement, elle s'était mise à pleurer.
Son dos avait frappé une paroi en verre qui donnait sur une rangée de mannequins, donc un pas mal esquinté, avec une main en moins, et le visage craquelé. Moon l'avait vu tout à l'heure, et s'était immédiatement identifiée à cet anthropomorphe cassé. C'était elle, ce mannequin défectueux.

Enfin, elle avait craqué. C'est à dire qu'elle avait fait ce qu'elle s'était promis de ne pas faire : Elle avait pleuré.

Il n'y avait rien eu à faire.
Elle tentait de balbutier des paroles incohérentes et insensées, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Enfin, jusqu'à ce que la paroi sur laquelle son dos était posé ne s'ébranle d'un furieux coup, et que des morceaux de verre ne lui tombent dessus, suivis de quelques gouttes de sang, qui tombèrent sur le nez qu'elle avait levé pour voir ce qui se passait.
Et là, elle hurla tout simplement.
Sacha avait acerbement frappé dans la vitre, se coupant le bras au passage. Le vigile commençait à approcher, ainsi que des tas de gens attirés par le bruit comme les mouches par le miel ou la lumière.

Elle continuait de pleurer, étant trop mal pour se reprendre, mais elle se traina néanmoins jusqu'à Sacha. Elle prit son bras blessé et l'enveloppa dans sa veste qu'elle avait ôté. Les gens se rapprochaient de plus en plus.
Elle allait payer les dégâts, bien sûr, elle ne comptait pas partir comme une voleuse. Elle tourna vers eux son regard larmoyant, et à travers ses larmes, on pouvait voir la haine qui l'habitait contre ces gens. Ces gens normaux, biens, bobos à souhait. Elle hurla de nouveau, et se blottit contre Sacha, le prit dans ses bras en lui murmurant des paroles incohérentes et insensées. Il frappa sa tête contre le vitre, et elle eu un gémissement de douleur. Pas de douleur physique, non, quoiqu'il y eût de quoi, de douleur beaucoup plus profonde, mentale et tout ça.
Elle prit le visage du jeune homme entre ses mains. Même agenouillé, il était bien plus grand qu'elle, alors elle se redressa. Elle posa son front sur celui du Russe, et ferma les yeux. Elle entoura les épaules du jeune homme de ses bras frêles, et ses larmes céssèrent de couler. Elle se concentra sur quelque chose de plutôt joyeux et de calme. Elle sentit la sérénité l'envahir doucement. Une fois qu'elle fut totalement sereine, elle murmura en Russe.

"--Mauvais sentiments qui habitez Aleksandr, venez en moi, et vous, jolis sentiments calmes qui m'habitez, allez dans son esprit et apaisez-le."

Les gens s'arrêtèrent d'avancer, intrigués par les paroles qu'ils ne pouvaient comprendre, mais qui ressemblaient à un exorcisme. Elle resta comme cela, enlaçant l'adolescent, et rouvrit les yeux, jetant un regard aux Américains présents, et s'adressa doucement au vigile, en Anglais.

"--Ne vous en faites pas, on va tout payer. Les vêtements, et la vitre. On a assez. J'arrive. Simplement, dites à ces gens qu'ici ce n'est pas une scène, et que nous ne sommes pas des bêtes de foire. Nous sommes justes malchanceux et faibles. S'il vous plaît, dites leur de s'en aller."

Sa voix mourut sur la fin de la phrase, et ses yeux se remirent à pleurer tous seuls. Elle se mordit la lèvre, espérant que ça irait.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Lun 11 Jan 2010 - 23:05

La folie est, par définition, quelque chose d'incontrôlable. L'état fou est possiblement qualifiable, de fait, d'incontrôlable.
Ainsi, on peux affirmer que (au moins en ce moment) Aleksandr était fou. Du moins, il ne se contrôlait plus… Ou alors très mal. Ou alors il avait subitement montré des tendances vitrophobe, mais c'était tout de même assez improbable : on ne développe pas une vitrophobie comme ça, d'un claquement de doigts. Ça se travaille. Je peux témoigner.

Sacha, donc, fou, donc, ne supporta pas la vue de Moon pleurant (ça ou autre chose) et perdit les pédales. Il brisa la vitre au-dessus de sa compatriote et, en plus de se couper, il réussit se faisant à envoyer du sang et des bouts de verre sur la jeune femme.
Celle-ci eut une réponse à peu près normale pour quelqu'un dans son cas : elle cria. Mais en plus de cette réaction-réflexe (ou alors elle avait crié volontairement, mais ça, ce serait plus stupide qu'autre chose), Moon avait… rampé ? marché ?… S'était déplacée jusqu'à Sacha tout en retirant sa veste. Arrivée à la hauteur de Sacha elle avait enroulé le tissu autour du bras ensanglanté d'Aleksandr. Le pseudo-spectre se retourna vers les américains (toujours en pleurant (en effet il eut été étonnant que le fait que le russe s'éclate le bras contre une vitre puisse l'aider à cesser l'action de ses glandes lacrymales)), puis après un moment cria et se blottit contre le grand russe.
Celui-ci aurait peut-être apprécié la chose s'il n'avais pas été très occupé à cogner sa tête contre le verre.

Moon gémit, puis pris le visage de Sacha entre ses mains tandis qu'elle se redressait. Bien qu'il soit plus grand qu'elle, se redressant la jeune femme l'obligea tout de même à lever la tête. Elle posa ensuite son front contre celui du russe quoique encombré de mèches blondes et passa ses mains sur ses épaules. À ce contact, les deux adolescents se calmèrent progressivement.

Il est temps de revenir à un point de vue plus extérieur du lieu : celui du gardien.
En effet, cette scène, bien que touchante, n'entrai pas dans le cadre de la légalité communément admise. En effet bien que ni Sacha ni Moon n'eussent voulu voler quoi que ce fut, le fait de briser une vitre de magasin n'était pas dans un contexte d'impunité parfaite. Ainsi le représentant de la loi en la personne de monsieur le gardien était en droit de sévir.
Cependant celui-ci ne sévissait pas, étonné qu'il était par ce qui se jouait sous ses yeux.

En effet, il était assez peu courant dans le coin de voir un adolescent briser une vitre, et se cogner la tête contre la même vitre sans aucune raison. D'une. De deux il était d'autant plus rare de voir une adolescente panser le susnommé à l'aide de sa veste ; puis de voir celle-ci poser son front contre celui de son collègue alors que celui dudit collègue était en sang du fait du coup de tête contre le mur. (Pas clair ? Vous avez dit pas clair ? Vous avez raison.).
Ainsi, le gardien restait figé devant cette scène malgré les harengs (hahaha… pardon, les harangues) de la foule.
Il ne réagit pas plus durant l'exorcisme de Moon.
Cependant, avant d'entamer la partie ou la jeune femme adresse la parole au vieux vigile, mieux vaut s'intéresser au vieux vigile lui-même.
Monsieur Philiq, Vigile depuis huit ans dans le même magasin, avait vu passer beaucoup de monde. Mais avant d'avoir été vigile, il avait voyagé. Et avant d'avoir voyagé, il avait fait des études de philosophie.
Il s'agissait d'un gros monsieur d'une cinquantaine d'année dont l'air débonnaire et curieux jurait avec l'uniforme qu'il portait. Cet homme était peu porté aux préjugés, et après des voyages un peu partout dans le monde, il en avait vu beaucoup. Mais pourquoi, me demanderez-vous, mais pourquoi est-il vigile dans un établissement comme celui-ci s'il avait fait des études de philosophie ?
Le hasard. Le cruel hasard l'avait fait échouer ici. Mais en bon philosophe (humaniste sur les bords), Monsieur Philiq avait bien pris sa déchéance et s'était accommodé de son piètre salaire. Mais revenons-en à l'instant présent (de narration) et passé (tout court).

Moon releva lentement la tête et s'adressa tout doucement au vigile. Celui-ci remarqua qu'elle avait le front plein du sang de son ami et qu'elle avait encore les traces de ses larmes sur ses joues.

— Ne vous en faites pas, on va tout payer. Les vêtements, et la vitre. On a assez. J'arrive. Simplement, dites à ces gens qu'ici ce n'est pas une scène, et que nous ne sommes pas des bêtes de foire. Nous sommes justes malchanceux et faibles. S'il vous plaît, dites leur de s'en aller.

La voix de la jeune femme mourut en même temps que les dernières résistances de Philiq (Dave de son prénom) qui s'approcha et essuya de son doigt les larmes qui coulaient de nouveau sur les joues de Moon, ignorant les stridulations de la sirène qui continuaient d'assourdir tout le monde (mais qui avait l'indicible honneur de masquer les insultes que proféraient les passants à l'égard de Monsieur Philiq et des deux adolescents). La scène était un peu irréelle.
Sur ce, Dave répondit sur le même ton :

— Ça ira, ne t'en fait pas. Suivez-moi dans un endroit plus tranquille, on arrangera ça au calme.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Dim 31 Jan 2010 - 14:56

Spoiler:

Verre brisé, sang sur le sol, comme de la peinture rouge. Des larmes et du sang. beaucoup de larmes et de sang. C'était ce que voyait Moon. La scène avait quelque chose d'apocalyptique. Ajoutez à celà une sirène hurlante, et une foule tout aussi hurlante mais bien plus grossière.
La jeune fille se demandait ce qu'elle allait faire, tenant dans ses bras un Sacha lymphatique au front ensanglanté et au bras mutilé, quand elle sentit qu'on essuyait ses larmes. Elle ouvrit plus grand ses yeux, pour que sa vision ne soit plus brouillée par les pleurs, et vit un visage d'homme assez vieux, mais aux traits et au regard doux. C'était le vigile qu'elle avait éloigné d'un regard quelques minutes auparavant.
Elle le regarda à travers ses larmes, se mordant la lèvre inférieure, le visage ravagé par les pleurs, pendant qu'il lui parlait.

"--Ca ira, ne t'en fais pas. Suivez moi dans un endroit plus tranquille, on arrangera ça au calme."

Moon ne dit rien, mais la surprise se peint sur son visage. Elle acquiesça. Et se releva, tirant sur le bras du grand blond pour l'aider à se remettre debout sur ses jambes. Elle se blottit contre le torse de ce dernier, et le prit par la main, suivant le garde de sécurité à travers la foule qui s'écarta, malgré les regards haineux des spectateurs. Il finirent par arriver dans un petit bureau sombre tout au fond du magasin, et Monsieur Philiq alluma la lumièren blanche et froide, mais qui eut l'effet bénéfique d'illuminer la pièce, qui était plutôt chaleureuse et meublé cosi. Moon se dit qu'elle se devait d'être agréable avec cet homme qui semblait sympathique, et dit d'une voix encore mouillée de larmes :

"--C'est gentil, chez vous."

Un long silence s'ensuivit. Puis Dave prit la parole en tirant deux des chaises qui étaient autour de la table.

"--Asseyez vous, les jeunes. Moi, je m'appelle Dave Philiq. Appelez moi Dave. Jeune fille, comment t'appelles-tu ? Je vais sortir du désinfectant pour que tu puisses soigner ton ami. Comment te sens-tu, mon garçon ?"

Il fit ce qu'il disait, et les deux Teenagiens s'assirent. Moon répondit audit Monsieur Philiq a.k.a. Dave.

"--Je m'appelle Moon, Monsieur Phil... Monsieur Dave. Lui, c'est Alek... Sacha. [russe]Ca va, Sacha, tu n'as pas trop mal ? Donne moi ton bras. [anglais] Merci."

Le dernier mot s'adressait au garde de sécurité qui lui avait tendu une boite blanche avec une croix rouge. Elle l'ouvrit, et en sortit du désinfectant, une petite pince en métal, et des bandages. Elle enleva la veste du bras du jeune homme, et eut un haut le coeur. C'était pas beau à voir, là dessous. Elle regarda de nouveau dans la boite de secours, et en sortit une aiguille courbe et du fil à points de suture. Dave frissona. Le petit... Le grand ado allait souffrir. un linge sortit de la boite, et du coton également. La jeune fille spectrale se leva, dans un raclement de chaise, et alla détremper le linge dans de l’eau très chaude, au lavabo non-loin de là. Elle revint, et l’appliqua sur le bras du Russe, qui tressaillit. Elle tenta de ne pas faire attention à ce qu’il pouvait ressentir, sinon elle allait être maladroite encore. Pendant ce temps, monsieur Philiq préparait du thé, tout en regardant comment la fantomatique gamine s’y prenait pour soigner ce vilain truc. Après quelques minutes qui furent nécessaires pour enlever tous les bouts de verre et nettoyer la plaie, Moon brandit son aiguille et son fil. Je préfère ne pas décrire la scène qui vient, sous peine d’être censurée. Toujours est-il qu’elle fit tout son possible pour ne pas faire trop mal au jeune homme en face d’elle.
Quand ce fut enfin fini, elle enveloppa le bras blessé de bandages et nettoya le front et les cheveux de Sacha, qui était bien silencieux. Elle était atrocement gênée par cette situation. Ca faisait un peu mère poule, non ? Toujours est-il que bientôt, le grand blond avait une allure meilleure. A l’instant même où elle finissait de tout re-ranger, la théière siffla. Quel timing ! Moon était impressionnée. Dave servit le thé dans des tasses en porcelaine, et bientôt chacun sirota son propre breuvage.

--Il ne me comprend pas, c’est ça ?

Moon acquiesça.

--Vous vous aimez ?

Et voilà, c’était reparti. Juste parce qu’elle s’était occupée de lui.
Moon piqua un fard, et piqua du nez dans sa tasse.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Lun 1 Mar 2010 - 16:56

Sacha reprit conscience (enfin ce qui, chez lui, s'approchait le plus de la conscience) à peu près au moment où il sentit Moon l'aider à se relever.
À vrai dire, c'est Moon qui l'aida à reprendre conscience, car elle avait oublié qu'un bras qui vient de traverser une vitre de verre a peu envie d'être tiré. Enfin Sacha était un peu trop dans les vapes pour se plaindre, et il se leva sans rien dire.
Toujours en gardant le silence, il suivit docilement le vigile et remercia silencieusement (décidément il n'était vraiment pas bavard) Moon d'avoir eu la bonne idée de prendre sa main valide, et pas celle qui dégoulinait de sang.

Tout en marchant, les sens de Sacha lui revinrent progressivement. Tout d'abord il sentit la douleur fuser dans son bras et dans son crâne, puis il se rendit compte que du sang coulait de son front sur ses yeux et de son bras sur son sweat blanc et son jean. Toutefois il ne s'en préoccupa pas plus que ça et continua de marcher aux côtés de Moon sans faire plus attention à son hémorragie qu'aux américains avoisinants qui les insultaient, lui, Moon et le vigile qui les avait aidés.

Sacha ne put s'empêcher de jeter un regard surpris sur le décor quand ils arrivèrent à leur destination. C'était un petit bureau sombre, qu'éclaira Dave par une lumière blanche ; froide et impersonnelle. L'endroit n'était guère reflet de son habitant. Pendant que Moon et le vigile discutèrent, Sacha ne sachant trop où se mettre regardait le mobilier autour de lui. Un bureau au milieu de la petite pièce, deux chaises devant, une derrière. Une armoire contre le mur, une lampe posée sur le bureau. La seule preuve d'humanité de l'endroit était un cadre posé à côté de la lampe.
Sacha imita Moon quand elle s'assit et reporta son attention sur la jeune femme quand celle-ci lui demanda son bras (et non pas sa main). Aleksandr allait répondre à la question de son amie quand celle-ci répondit au vigile, le blond se contenta alors de grimacer quand elle prit son bras pour lui faire comprendre (ou pas) que oui, il avait mal et que non, ça n'allait pas si bien que ça.
La jeune femme saisit la boite de pharmacie que lui tendait le vigile avec un mot (sans doute de remerciement). Sacha commença à s'inquiéter quand Moon, après avoir dénudé son avant-bras, se saisit d'une aiguille et du fil.

Sacha retint un soupir de soulagement quand Moon se leva, mais fit une grimace quand il comprit qu'elle était simplement allée mouiller un linge dans l'évier. Après s'être rassise, elle appliqua le tissu sur le bras du russe qui tressaillit. La jeune femme s'employa d'abord à nettoyer la plaie, puis à retirer la multitude de bris de verre qui s'étaient incrustés dans le bras de Sacha. Heureusement pour celui-ci, le bras en question était toujours engourdi, malgré tout Aleksandr eut du mal à rester impassible quand Moon brandit l'aiguille et le fil trouvés dans la boite à pharmacie.

Malgré sa fréquentation relativement assidue des hôpitaux auprès de son ami Nikolaï, Sacha ne connaissait pas le principe d'anesthésie. Cela eut au moins le mérite de lui enlevé l'envie d'en bénéficier, puisque la suite ne fut pas indolore pour lui.
Malgré tout, l'opération improvisée se passa sans trop de problème. Bizarrement Sacha, malgré ce qui lui arrivait, n'avait pas prononcé un seul mot. Il ne disait rien, malgré que l'expression de son visage trahisse ses pensée…

Une fois qu'elle eut fini, Moon banda le bras d'Aleksandr, puis nettoya le front et les cheveux de Sacha qui étaient toujours couverts de sang. Celui-ci, pâle du fait de son hémorragie, n'esquissa aucun geste pour empêcher la jeune femme, ou pour l'encourager.
La théière siffla alors que Moon finissait de ranger son matériel de couture, le vigile versa le liquide chaud dans les tasses et chacun but lentement. Sacha goûta à la joie de sentir le breuvage réchauffer un peu son corps. Le vigile prit alors la parole, sans qu'Aleksandr n'y prêtât attention, puisqu'il ne pouvait pas le comprendre. Il prit une deuxième gorgée de thé en fermant les yeux, ce qui lui fit manquer le soudain rougissement de son amie.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha] Mer 3 Mar 2010 - 16:48

Et voilà. So, well, here we go…
On y était. Voilà le moment qui venait, celui juste avant le passage de l’ange. Et celui pendant lequel les gens se mêlaient de ce qui ne les regardait pas. Moon avait le nez plongé dans sa tasse de thé.
Thé brûlant. Or, son appendice nasal trempait dans le breuvage brûlant, et elle mit deux minutes à se rendre compte que ça la brûlait fortement. Pendant ces deux minutes, se fit entendre un silence lourd, pesant et tendu.
Moon, cachée sous ses cheveux cendrés, se demandait ce qu’elle devait faire ou dire. Dave se demandait s’il avait dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû. Quant à Sacha, Moon ne lisait pas dans ces pensées. Enfin, elle ne lisait pas dans celles de Dave, mais elle n’avait pas de mal à deviner ce qu’il se disait.
Soudain, elle se rendit compte que son nez diffusait des signaux d’une intense et douloureuse sensation de chaleur. Elle retira son visage d’au dessus de sa tasse, en poussant un petit cri de douleur, et, reposant avec empressement sa tasse qui renversa une partie de son contenu sur la table en métal, recula sa chaise dans un horrible bruit à vriller les tympans.
Et tomba de ladite chaise.
Elle finit par émerger de nouveau de dessous la surface métallique, échevelée et l’air profondément effaré. Cette petite blessure inopinée l’avait tellement surprise qu’elle avait ressenti le double de ce qu’elle aurait eu normalement. Mais elle avait un peu honte d’être si douillette, alors que Sacha avait le bras à moitié ouvert. Enfin, plus maintenant, grâce aux talents d’infirmière qu’elle avait acquis dans sa vie passée.
Brusquement, une idée s’imposa à son esprit. Elle se releva vitesse grand V, frappant ses mains sur la table, prise soudain à la gorge par une angoisse qui l’oppressait.

«--MEOWE ! »

Elle ne prit pas le temps de traduire, ce qui n’aurait servi à rien d’ailleurs pour un nom propre, ni celui d’expliquer ce qui venait de lui tomber sur la tête.
Elle ne ramassa pas la chaise qui était par terre, les quatre pieds en l’air, et courut vers la porte, qu’elle ouvrit à la volée, et qui frappa très fort le mur en plâtre.
La jeune fille spectrale ne s’arrêta pas pour éviter les gens qui s’étaient massés près de la vitrine brisée, de même que les guêpes autour d’une bouteille de limonade. Elle se fraya un chemin entre les ‘Ricains aux yeux mauvais, sans prendre la peine d’user de sa douceur habituelle, ce qui provoqua des protestations diverses, que Moon ne prit pas la peine d’écouter. Elle courut droit à la cabine d’essayage où elle avait laissé son sac. Ne le trouva pas. Elle commença à paniquer, à chercher, sentant son souffle diminuer, son pouls s’accélérer.
Elle appelait le chaton, priant pour retrouver vite sa sacoche.
Des larmes commencèrent à lui monter aux yeux, elle se mit à tripoter les bandages cachant ses nombreuses cicatrices, sur ses poignets.
Elle finit par croiser un groupe de jeunes rassemblés devant feu la paroi de verre, et qui semblaient absorbés par quelque chose d’indéfini.
Elle s’approcha, avec le fol espoir qu’ils pourraient l’aider.

“—[anglais]Euh… Excusez-moi…”

Ils se retournèrent, et elle vit dans les bras de l’un d’eux le chat gris, et à son coude pendouillait lamentablement le sac de la jeune fille. Elle tendit le bras, et Meowe commença à gigoter. Elle demanda de bien vouloir lui rendre son sac, et de laisser son chat. Ils saisirent à son air et à ses bandages qui elle était, et eurent un mouvement de recul. Le spectre féminin prit un air menaçant, et montra les dents. L’ado lâcha le chat, et lui tendit le sac, avant que lui et ses compères ne déguerpissent. Ca leur ferait une anecdote à raconter. La boule de poils gris se rua sur la jeune femme, qui le serra dans ses bras, soulagée, et faillit pleurer –encore une fois-. Elle était mieux, mais toujours mal. Son esprit engourdi avait du mal à réagir, et elle ne se rendait même pas compte si Sacha était venu la rejoindre et la réconforter. Elle en aurait eu bien besoin, mais ne se faisait pas d’idées. L’espoir ne lui avait donné qu’une chose, les marques sur ses bras. Elle ne re-croirait pas à des choses improbables.
Toutefois, bien qu’elle fut surprise, elle entendit des pas, et, quasiment sûre qu’il s’agissait du grand blond, elle décida d’être sympathique, et, un peu sur le modèle de Lies, inquisitrice, à travers les larmes qui embuaient ses yeux.

« --[russe]Ca va ? Tu n’as pas trop mal ? »

Elle écouta sa réponse attentivement, et puis repris la parole.

« --Pourquoi t’as fait ça ? Je veux dire… Pourquoi tu as détruit cette vitre ? J’aimerai juste savoir…Tu as dû te faire mal… Tu vas avoir une cicatrice, maintenant… »

Ce n’était probablement pas le moment, mais Moon décida que si. Alors elle déposa le chat au sol, se retourna, et se retrouva collée au grand blond, sans avoir rien fait pour ça. Elle rougit et se recula, tendant les bras pour mettre un maximum de distance entre eux, les mains touchant le T-shirt du Russe. Puis, avec attention, elle défit le bandage qui prenait la moitié de son avant-bras gauche. Elle ne prit pas la peine de faire de même avec le bras droit. Elle tendit au Russe sa peau dénudée, comme elle aurait tendu un flingue avec lequel elle comptait se faire tuer.

« --Exactement comme moi. »

Ladite peau était blanche comme la nacre, et on voyait courir dessous un réseau de veines bleutées… Enfin, on aurait pu les voir si l’épiderme et le derme du poignet n’étaient pas déchiquetés, scarifiés, cicatrisés, brûlés, bref, beaux à voir. On aurait dit le travail d’un peintre abstrait en mal d’inspiration, sauf que là, il ne s’agissait pas de toile, mais de la surface vivante, palpitante et frémsissante d’un humain. Certaines cicatrices suintaient encore le sang, ce qui témoignait de leur nouveauté. Moon baissa le regard, la tête, ses cheveux passant devant son visage, le cachant en partie. Celles-là, comme la brûlure circulaire près de l’os du poignet, elles étaient récentes et dues à un questionnement intense par rapport à une personne qui se trouvait très près à ce moment même.
Au moins, se disait-elle, si je dois le dégoûter, autant que ça se fasse maintenant. Quitte à ruiner tous mes espoirs, je préfère les étouffer dans l’œuf. Je ne survivrai pas à une désillusion. Alors je fais ça vite. Je lui ferai peur, il ne voudra plus m’approcher, tant pis pour moi, tant mieux pour lui. Le problème sera réglé.

Sujet: Re: Traînassons gaiement. [Chacha]