Oups, raté. Elle espérait que l'observatoire était vide quand elle avait eut dans l'idée de se rendre une nouvelle fois de s'y rendre. La dernière fois – la première – elle n'avait pas pu être tranquille, Luca était arrivé l'interrompre. Elle voulait retenter de voir les étoiles, si bien placée. C'était rare, un tel point de vue...

Cette fois-ci, elle avait prévu un pull, pour le froid. Elle ne se souvenait que trop bien de la fois où son poil s'était hérissé à cause de la température trop fraîche. Elle avait enfin défait sa valise, s'habituant à l'idée qu'elle allait devoir rester là un petit bout de temps. Après la rencontre avec ses nouveaux « colocataires », elle avait besoin d'air frais. Pas trop habituée aux contacts sociaux, la petit Lunami. Ça non, elle en avait vraiment perdu les réflexes: les petits trucs qui se faisaient ou non, elle ignorait tout de ça...mais comme elle était timide, elle ne dérangeait pas trop pour le moment. Elle observait.

Observer. Oui, elle était venue observer les étoiles, chose fréquente chez elle. C'était venue comme ça, lorsqu'elle était dans sa chambre, et qu'elle regardait par la fenêtre, sa seule ouverture sur le monde extérieur. Elle ne connaissait même pas une base d'astronomie, et pour tout dire, elle s'en fichait royalement. Elle regardait avec le cœur. Pour elle attribuer des noms terrestres à des ensembles célestes n'a vraiment aucun intérêt. Pour elle, c'est simplement beau. Et ça lui suffisait. Elle préférait la nuit au jour. Déjà, pour une raison déjà évoquée, les étoiles. Et puis, pour l'obscurité...elle voyait moins les gens. Non: les gens la voyaient moins. Ils distinguaient plus facilement sa folie en plein jour. Enfin, c'est que pensait Lunami au fond d'elle. La nuit lui était plus rassurante que le soleil qui qui éclairait subitement ses défauts. Bien sûr, ce n'était que dans la tête de Lunami. La plupart des gens ne la voyait pas différente le jour et la nuit...

Malheureusement, elle découvrit qu'une personne l'avait précédée. Zut! Elle se faufila sans bruit pour vérifier si l'inconnu n'était pas là depuis un but de temps et ne comptait pas, par hasard, quitter l'endroit. Apparemment, non. Il devait être arrivé un assez en avance sur Lunami puisqu'elle aurait dû entendre ses pas. Même furtif, Lunami aurait pu les entendre dans le silence opaque des couloirs de l'institut. Ses pas à elle lui avait résonné aux oreilles, et il lui semblait bien impossible qu'elle n'ait pu entendre ceux d'un quelconque prédécesseur.

La silhouette de ce dernier se découpait dans la pénombre de la pièce, éclairée par la lune. Employant un télescope, il avait l'air de le manier avec dextérité. En fait, pour Lunami, n'importe qui l'aurait manié avec dextérité puisqu'elle-même n'y connaissait rien. Curieux, elle s'avança, discrète comme à son habitude. La silhouette, un homme selon Lunami – elle n'était pas si loin et ses yeux toujours aussi perçants – était absorbée par les étoiles. Lunami comprenait, elle-même était vite happée par cette force invisible qui la liait au ciel.

Ayant décider de ne plus rester cachée – elle avait découvert que mis à part quelques exceptions, les résidents qu'elle avait rencontré jusque là lui était plutôt sympathique - , elle s'avança, révélant sa présence évidente à l'inconnu. Afin de prouver qu'elle n'était pas hostile – rien que son apparence n'était pas des plus effrayantes – elle avait mis ses mains, plus particulièrement ses paumes, en avant. Elle s'approcha jusqu'à se trouver à pas moins d'un mètre de l'inconnu. Elle avait peut-être pris des mesures quant à son intégration mais sa timidité restait exemplaire. Elle se tordait un peu les mains, signe d'une petite angoisse à propos de la réaction qu'allait avoir le jeune homme à son intrusion imprévue dans son observation. Elle fit un tout petit sourire – si petit qu'elle doutait que l'inconnu en face l'ait vu -, un tout petit sourire qui comme tous ses sourires traduisait son désespoir enfoui. Mais elle ne le savait pas, elle ne voyait pas ses sourires. Ce n'étaient plus des sourires chaleureux, comme autrefois. Mais elle ne le savait pas. Elle ne faisait presque plus de différence entre les moments ou elle souriait et les autres, tellement que c'était plutôt nerveux, maintenant. Un sourire en réaction nerveuse, mais où allait-on...
Elle se désigna, au niveau du cœur, inconsciemment, et elle désigna les étoiles, levant légèrement le regard sur cette immensité scintillante...