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| « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) | |
| | Sujet: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Jeu 1 Avr 2010 - 17:46 | |
| Le vrombissement des machines à laver qui l’entouraient était assourdissant. La jeune femme était assise sur un sèche-linge apparemment en panne, ses mains jointes entre ses jambes légèrement écartées. Les gants en cuir d’Eden serrés entre ses doigts, elle attendait la venue du jeune homme, son regard figé sur la porte de la buanderie, afin de lui rendre son bien le plus vite possible. Durant les deux trois derniers jours, elle l’avait régulièrement croisé dans les couloirs, toujours en compagnie d’une ou deux jeunes femmes qui se tortillaient presque vulgairement pour attirer son attention. Une autre fois, c’était avec une fille plutôt chétive qu’elle l’avait aperçu et elle n’avait pu s’empêcher de remarquer l’étrange ressemblance qu’ils partageaient tous les deux. Sa sœur, peut-être.
Quoi qu’il en soit, Elisabeth en avait déduit qu’Eden semblait plutôt célèbre auprès de la gente féminine, alors que la plupart des représentants masculins préféraient éviter de croiser tant son regard que sa route. Mais là n’était pas la question. En ce moment, elle l’attendait dans la buanderie où elle lui avait donné rendez-vous à 20h précises. Sauf qu’il était exactement 20h32. Et bien que la jeune femme ne soit pas quelqu’un d’impatient, s’il y avait bien quelque chose qu’elle n’appréciait pas, c’était la non ponctualité. D’ailleurs, son agacement transparaissait dans son attitude générale : ses doigts broyaient les gants plus qu’ils ne les tenaient, ses pieds battaient nerveusement l’un après l’autre la porte du sèche-linge qui se cognait contre la machine sans se fermer pour autant, mais surtout, ses yeux bleu électrique paraissaient lancer de véritables éclairs. Heureusement que plus personne ne venait dans cette pièce à cette heure-ci, sinon, elle aurait bien été capable de se défouler sur lui ou elle, d’une manière ou d’une autre.
Quand cet imbécile allait pointer le bout de son nez… Eh bien, justement : quand on parle du loup, on voit le bout de sa queue ! Ou plutôt, son regard émeraude et son sourire extrêmement détendu, voire désinvolte, qui donna des contractions supplémentaires au ventre d’Elisabeth, déjà tordu par l’énervement. Il referma la porte derrière lui et se contenta d’un « J’me suis perdu. » tout en avançant vers elle avec calme. L’agacement d’Elisabeth se mua progressivement en colère et c'est assez difficilement qu'elle parvenait à la contenir en elle-même. Elle respirait profondément quand elle sauta en bas de la machine à laver et toisa le jeune homme d'un fusillement du regard.
"Tu es en retard. Et je déteste ça."
Ceci mit au clair, elle enfila les gants sur ses mains, sentant le cuir doux glisser le long de ses doigts et plia légèrement ses jambes, ses yeux bleus vissés dans les yeux verts d'Eden.
"Il va... Falloir que je me calme maintenant." |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Sam 3 Avr 2010 - 12:56 | |
| Bon, il savait parfaitement qu'Elisabeth allait tenter de lui arracher les yeux avant de les faire frire pour lui faire bouffer, mais il n'avait pu s'empêcher de discuter avec Vincent au passage, le nouvel arrivant, surveillant à ses heures perdues et visiblement aussi cinglé que tous les joyeux résidents du coin. Cela étant, Il marchait à son rythme, sans se presser en rien et encore moins courir pour arriver à l'heure (bah, de toute façon il avait au moins vingt minutes de retard, elle n'était pas à dix minutes de plus. Il réfléchit un moment encore, avant de trouver une idée de génie: L'excuse en béton! Il s'était perdu… Voila, c'était ca: Il s'était perdu.
Si seulement tout avait été si simple. En voyant le regard de la jeune femme, il comprit instantanément que sa voix risquait de couvrir le bruit des machines, et il n'était pas réellement friand de ce qu'il appelait l'alerte générale: En tant que digne représentant de la caste masculine et gentleman, il lui était interdit de faire croire qu'il malmenait une petite nouvelle qui avait rien fait d'autre qu'essayer de lui casser méchamment la figure. Bref, il ferma la porte. La voix d'Elisabeth charriait des glaçons, comme ses yeux d'ailleurs. Aussi pétillants d'intelligence que les siens, seule la couleur étant différente, ce regard froid et distant… Eden l'adorait, parfaite complémentarité féminine de lui-même (a ceci près qu'il n'arrachait pas les yeux des autres pour un léger retard.
"Désolé, j'me suis perdu… Il est grand le manoir, j'ai pas encore mémorisé tous les chemins."
Excuse minable, évidemment destinée à détendre l'atmosphère… Mais bon, c'était un peu comme jeter un bidon d'essence dans un incendie: Même si le geste est noble et part d'une bonne intention, ca n'en est pas moins le genre de boulette recommandée par les médecins. Enfin bon, quand à sa santé, Eden Evans ne s'en faisait pas trop. En imaginant qu'elle ait fait des progrès, ce qui était d'ailleurs probablement le cas, il était impossible qu'elle puisse l'égaler en quelques jours -ni même en quelques années, probablement. Il se battait et massacrait depuis qu'il savait marcher, ce qui n'aidait probablement pas à l'apprécier lorsqu'une lueur malsaine s'allumait dans ses yeux. Le genre de lueur que prirent ses prunelles d'émeraudes, tandis qu'il sortait à son tour une paire de gants identiques à celle que portait désormais sa jeune "protégée".
"Garde les, ils sont déjà assouplis… Bon, t'es sure de vouloir jouer? Dans un lieu pareil, je pourrais laisser libre cours à ma perversité hein…" |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Sam 3 Avr 2010 - 14:07 | |
| Elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil ironique ; comme si elle allait le laisser profiter d’elle une nouvelle fois. Son corps ne se rappelait que trop bien de ce que les mains du démon lui avaient fait subir lors de leur première « leçon » et elle comptait le lui faire regretter. Après tout, son entrainement régulier durant ces trois derniers jours devait sans doute porter ses fruits et même si elle n’était pas une combattante hors pair, elle espérait bien lui asséner quelques coups qui lui feraient voir des étoiles. Et s’il pouvait y avoir un peu de sang en prime, ce serait encore mieux. Elisabeth ne savait pas d’où provenait ce caractère sadique et prononcé pour les luttes (surtout avec des armes tranchantes), mais ça lui plaisait ; sentir l’adrénaline monter en même temps que l’excitation de toucher son adversaire tout en parant ses propres tentatives… ou, du moins, essayer. Parce que la jeune femme savait qu’elle se mesurait à plus fort qu’elle. Bien plus fort, à vrai dire. Mais elle comptait également sur son côté « gentleman » pour qu’il « adoucisse » ses assauts et n’oublie pas qu’il s’agissait d’un entrainement. Rien de plus.
Ou si. Peut-être plus. Car Elisabeth devait s’avouer qu’elle attendait avec impatience le jour où elle arriverait à la hauteur de son « professeur ». Elle avait déjà réussi à le surprendre en utilisant la ruse, mais ce qu’il ne savait pas, c’est qu’elle avait d’autres atouts dans sa manche et qu’elle comptait bien s’en servir. Aussi, quand il eut fini d’enfiler sa propre paire de gants de combat (note pour plus tard : penser à le remercier du cadeau), elle n’attendit pas une seconde de plus. La jeune femme jugula sa colère, sachant pertinemment que celle-ci lui ferait perdre son sang froid et sa précision et quand elle fut à hauteur du jeune homme, ne restaient que la concentration et l’envie de lui envoyer son poing à la figure. Ce qu’elle fit. Après quelques mots cependant :
« En tant que gentleman, tu devrais pourtant savoir qu’il est fort impoli de faire attendre une dame (soupir d’exaspération volontairement accentué). Bien. Jouons. ‘‘Pervers’’. »
Ses doigts se serrèrent et la boule formée par son poing se dirigea vivement vers la joue du jeune homme. Elle se doutait qu’il ne resterait pas sans réagir. Mais il l’avait mise en colère. Et elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Advienne que pourra… |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Dim 4 Avr 2010 - 21:02 | |
| Le genre de réponse qu'il adorait avoir en général, a la fois précise et ferme… Le genre de réponse que l'on ne donne pas pour n'importe quoi, avec cette froide détermination qu'on a devant une décision difficile et périlleuse. Bref, celle d'Elisabeth lui plut. Un peu moins lorsqu'il la vit prendre ses paroles avec si peu de considérations, elle qui avait failli péter un câble pour un simple pelotage… Enfin, comme dit précédemment par un narrateur différent, "advienne que pourra".
Lorsque le poing ganté fut à la hauteur de sa joue, il tourna légèrement la tête pour que seule sa pommette soit effleurée, et que le poing continue sa course -ne serais-ce que de quelques centimètres, pour saisir le poignet de la jeune femme et l'attirer contre elle d'une traction assez forte pour lui démettre l'épaule. Bien évidemment, il ne s'était pas contenté de la ceinturer, ce qu'il immobilisait n'étant pas sa taille mais sa poitrine. Il l'aurait poitrinée? Bref, juste assez pour la gêner, puisqu'il la repoussa quelques secondes plus tard -même pas assez pour qu'elle puisse râler, avant de retirer sa magnifique chemise soyeuse au col démesuré, visiblement amidonné, d'un blanc immaculé. La précision avec laquelle il la plia en deux pour la déposer sur une machine à laver un peu éloignée témoignait de son habitude à le faire, un peu comme dans le film "le transporteur" (Une minute! Ca sort à peine du pressing).
"La prochaine fois, attend le début du round. C'est parti pour une leçon d'esquive et de résistance... J'ai la vague impression que tu vas te faire plaisir..." |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Dim 4 Avr 2010 - 23:01 | |
| Un sourire carnassier retroussa ses lèvres et on aurait pu croire que ce n’était plus une jeune femme qui se trouvait devant Eden, mais bien un loup. Un loup aux yeux bleu pâle, certes, mais un loup quand même. Ou du moins, un prédateur qui semblait ravi de voir qu’une aussi jolie proie lui était offerte. Car, elle devait bien l’admettre, Eden faisait partie de ces jeunes hommes qu’elle aurait pu définir comme… Comment disait-on déjà ? Ah oui : « canons ». Elle avait déjà remarqué cette étrange similarité qui les liait – mêmes cheveux, mêmes yeux aux couleurs improbables, même stature – et avait deviné les muscles que dissimulaient les vêtements du garçon, mais l’avoir torse nu sous les yeux était encore autre chose. Si elle n’avait pas été aussi tendue, sa bouche se serait sans doute fendue d’un nouveau sourire (appréciateur, cette fois) et elle l’aurait sans doute questionné sur l’étrange cicatrice croisée qui barrait son pectoral gauche ; les bordures étaient déjà blanches, témoignant de l’ancienneté de la blessure, mais les lignes centrales étaient encore rouges, comme si quelqu’un avait voulu rouvrir ces sutures naturelles. Etrange…
Quoi qu’il en soit, il venait de déclarer officiellement le début de leur deuxième leçon. Qui porterait sur le thème de « l’esquive et de la résistance ». Bien. Mais encore ? Elisabeth supposa qu’elle allait bientôt le découvrir. Aussi, après l’avoir observé pendant quelques secondes supplémentaires, elle retira à son tour sa chemise qu’elle plia également pour la poser non loin de celle d’Eden. Elle se retrouvait donc en pantalon et en brassière de sport, nullement gênée par le fait qu’il pouvait voir son ventre et ses bras nus où demeuraient quelques marques – tantôt légères, tantôt profondes – de ses entrainements aux couteaux. Au contraire : le sentiment qu’elle éprouvait vis-à-vis du fait de se trouver dans cette tenue approchait le niveau zéro sur l’échelle de ses préoccupations premières. Et si pas quelques niveaux en-dessous. Elle se positionna à nouveau dans une position d’attaque et fusilla le jeune homme du regard.
« Eh bien… Let’s go. »
Ses jambes la propulsèrent vers l’avant et un premier de ses coups de poings fonça vers le ventre d’Eden. Sans savoir si elle avait réussi à le toucher, elle enchaina plusieurs attaques, attendant qu’il réplique. Parce qu’il allait répliquer. Il arrivait toujours un moment où Eden considérait qu’il fallait mettre fin au jeu pour que les choses sérieuses commencent. Même s’il trouvait toujours un moyen pour tourner la situation à son avantage… et profiter de sa supériorité en matière de combat. Dans tous les cas, elle espérait le tenir à distance de sa poitrine ou de toutes autres zones qui auraient pu l’intéresser, le plus longtemps possible. Au moins deux minutes. Pitié. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mar 6 Avr 2010 - 20:10 | |
| Au début, Eden avait pris tout cela à la légère. Comme cela avait été dit, il ne pouvait concevoir qu'Elisabeth ait pu devenir une combattante aguerrie en quelques jours. Belle erreur, en vérité! Elle l'attaquait avec une rapidité et une précision diaboliques… Du moins pour quelqu'un de normal. Ici, peu de gens étaient normaux, et le jeune homme n'en faisait assurément pas partie. Au début il avait simplement commencé à esquiver avec plus ou moins de facilités, pis peu à peu se prit à devoir reculer, parant certains coups avec une justesse qui l'étonnait. Son sourire mutin se mua peu à peu en un rictus à la fois amusé et… Comment dire… Fier? Non, pas vraiment. Après tout même si il aimait l'idée qu'elle deviennent la première femme à pouvoir lui tenir tête, elle n'en était pas moins une simple gamine qu'il avait aidée et tripotée quelques jours plus tôt. Alors pourquoi ce sentiment de bien être?
Bah, peu importait… Du moins jusqu'au premier coup qui porta. Il fut saisi au menton par un bel uppercut, avant qu'elle ne lui coupe le souffle d'un coup de coupe au plexus. Malgré cela, il eut la lucidité de lui faire un croc-en-jambe en tombant, se saisissant de sa jolie tête tout en reprenant son souffle, souriant largement (du moins autant qu'il pouvait).
"T'as fait des progrès ma belle…" |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mar 6 Avr 2010 - 20:34 | |
| « Qui es-tu… Pour m’appeler ‘‘ma belle’’ ? »
La voix d’Elisabeth s’éleva, comme le feulement d’un tigre prêt à bondir sur sa proie. Ou du moins, prêt à faire payer à son adversaire le nouvel affront qu’il venait de lui faire subir. Certes, elle avait réussi à l’atteindre – à deux reprises, même – et elle ne pouvait ressentir plus grande fierté ; en à peine quelques jours d’entrainement, ses gestes étaient devenus plus précis, conservant cependant quelques réflexes superflus, qui la ralentissaient. Mais elle l’avait touché. Et c’était ça, le principal. Aussi, ne s’attendait-elle pas à se faire cueillir par la jambe d’Eden au niveau des mollets ; la jeune femme tomba durement sur le sol, se rattrapant de justesse sur ses bras. Elle n’eut cependant pas le temps de se relever ; déjà, les mains du jeune homme saisirent sa tête, la bloquant contre son buste puissant, l’empêchant de se dégager.
Elle serra les dents en croisant le regard d’Eden et voyant son immense sourire, elle sentit la colère croître davantage en elle. Elle l’avait touché, oui, mais ce n’était pas encore suffisant. Elisabeth ne savait pas pourquoi une telle nervosité brûlait en elle, mais ce dont elle était sûre, c’est qu’elle pouvait s’en débarrasser sur Eden ; non qu’il lui serve de punching-ball, bien au contraire : il avait le caractère suffisamment fort pour lui tenir tête. Et elle devait avouer que ça lui plaisait. Cependant, elle n’avait pas l’intention de rester dominée de la sorte, bien qu’elle fût alors placée au-dessus du jeune homme. Elle verrouilla ses poings et en lança un premier pile sur la taille d’Eden.
« Merci du compliment, mais… »
Elle lui envoya un deuxième coup, non pour lui briser les côtes (elle n’en avait pas encore la force de toute manière), mais pour qu’il relâche la tension dans ses doigts.
« Maintenant, tu me lâches ! » |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mer 7 Avr 2010 - 23:35 | |
| Eden lâcha un soupir résigné. Décidément, cette jeune tigresse ne comprendrait jamais que les insultes n'étaient pas vraiment un moyen de diversion en ce qui le concernait ; lorsqu'elle le frappa, il se décida simplement à lui donner une petite leçon d'humilité. En temps normal il l'aurait relâchée avec douceur, cependant il n'était pas le seul à devoir travailler. Le problème fut qu'elle ne réagit pas assez vite (contrairement à ce qu'il avait imaginé), et prit le coup de genou qu'il lui infligea sans avoir eu le réflexe de contracter ses abdominaux. Il se releva avec lenteur, un sourire mi figue mi raison au visage, à la fois satisfait de la portée qu'aurait ce geste sur les réflexes futurs d'Elisabeth, et ennuyé de la voir reprendre difficilement son souffle, la main crispée sur son estomac.
Les bras croisés, à une distance suffisante pour qu'elle ne puise rien faire d'autre qu'attendre de s'être remise, il ne se mit à parler qu'au moment ou il la sentit attentive (autant que faire se peut). Sa voix s'éleva avec un calme surnaturel, il n'était même pas essoufflé malgré le filet de sang qui coulait du coin droit de sa bouche parfaite. Les mots étaient clairs sans être blessants, il adoptait plus le rôle d'un professeur que d'un sadique venant de frapper une femme -malgré le fait qu'il fut les deux, du moins une petite partie du second).
"Comme je le disais, la défense, c'est très important. Cette fois j'y ai été doucement… Mais à l'avenir, tu risques de tomber sur un os plus dur. Ca ira?"
Il s'était légèrement penché, bien que visiblement peu inquiété par l'état physique de la jeune femme. Il espérait surtout qu'Elisabeth survivrait à cette "humiliation", si l'on peut dire. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Jeu 8 Avr 2010 - 2:27 | |
| Une odeur ferreuse emplit sa bouche en même temps qu'un liquide épais qu'elle cracha en toussant. Quelle imbécile. Elle aurait du prévoir ce coup ; même un débutant aurait eu le réflexe de contracter ses abdominaux afin d'atténuer la violence de cette attaque. Elisabeth avait l'impression que le genou d'Eden venait de broyer son estomac et elle se retrouva bien vite allongée sur le côté, les bras croisés sur son ventre qui l'élançait douloureusement. Une toux effroyable s'était emparée d'elle et il lui fallut une bonne minute pour retrouver une respiration normale. Elle leva un regard haineux vers le jeune homme qui s'était à présent redressé et l'observait avec attention ; il devait triompher, l'enfoiré. Nul doute que le lendemain, une tache violette marquerait sa peau à l'endroit précis où il venait de la frapper. Et il prétendait y avoir été « doucement » ? Encore heureux ! La jeune femme ne voulait même pas imaginer ce que ça aurait donné s'il y avait été de toutes ses forces.
Elle se releva et s'appuya contre une des machines à laver en respirant lentement, s'assurant que sa voix ne vacillerait pas au moment où elle répliquerait. Elle prit quelques secondes supplémentaires pour réfléchir à ses gestes et calmer la colère qui la dominait toujours. Il fallait qu'elle se détende ; Elisabeth n'était jamais aussi mauvaise que lorsqu'elle agissait sous l'impulsion de l'énervement. Elle ne réfléchissait pas aux conséquences des coups qu'elle lui portait et n'agissait que par envie de lui faire mal. Ce n'était pas la bonne méthode. Elle devait se concentrer. Aussi, elle ferma les yeux quelques secondes, sa main toujours posée à hauteur de son nombril, et inspira puis expira profondément. Après tout, elle était capable de le toucher. Certes, il l'avait énervée, mais, après tout, il ne s'agissait que d'une leçon de combat. Elle était là pour apprendre et non pour mordre la poussière ou déverser sa rage et sa frustration sur le jeune homme. Là. C'était bien mieux comme ça.
Elisabeth essuya le coin de sa bouche où perlait une goutte de sang avec son avant-bras et planta son regard dans les yeux de son adversaire. Elle le regarda quelques secondes, puis lui adressa, contre toute attente, un léger sourire.
« Ca ira. Continuons. »
La jeune femme s'approcha à nouveau d'Eden ; en réalité, son ventre lui faisait toujours mal, mais c'était supportable. Suffisamment pour reprendre la leçon là où ils l'avaient laissée avant qu'elle ne se fasse mettre presque K.O. par son « professeur ». Elle commença par un direct du droit, qu'il évita, et enchaina par un uppercut du gauche. Cette fois-ci, l'élève ne parvint pas à dépasser le maître. Il parait chaque coup qu'elle lui envoyait et commençait également à répliquer, l'obligeant à éviter à son tour. Ils demeuraient tous les deux sur place, à s'envoyer tantôt des coups de poing, puis de coups de pied, redoublant de ruse pour essayer d'atteindre l'autre. Ce qu'elle finit par faire une nouvelle fois, le cueillant au niveau du menton. Il fit quelques pas en arrière et eut un léger sourire en se frottant la machoire. Elisabeth put clairement lire le message qui régnait dans son regard émeraude : « Ah, tu veux jouer ? ».
Il s'élança en avant et elle n'eut d'autre choix que de reculer pour parvenir à parer son attaque d'extrême justesse. Elisabeth savait pourtant qu'il était encore loin d'être à son maximum, mais il avait sans doute envie de voir jusqu'où il pouvait aller sans qu'elle ne craque. La jeune femme espérait ne pas le décevoir. Elle évita chaque coup du mieux qu'elle put, mais inexorablement, il prenait l'avantage, l'obligeant à reculer de plus en plus sous ses assauts toujours plus puissants, toujours plus rapides. A présent, elle n'avait même plus l'occasion de répliquer ; elle ne pouvait que jouer sur la défense si elle voulait se préserver des coups, alors que ses pas la menaient toujours en arrière. En quelques secondes, il lui avait fait traverser toute la longueur de la pièce sans se faire toucher une seule fois. Tout d'un coup, la jeune femme sentit le bas de son dos toucher une surface dure ; elle se retourna rapidement pour y jeter un oeil : m*rde. Elle était coincée contre une de ces foutues machines à laver. Le temps qu'elle se tourne à nouveau face à son adversaire, il avait déjà levé son poing qui marquerait sans doute le coup final de cet entrainement. Ni une ni deux, elle croisa ses bras devant son visage afin de le protéger et même si elle lui laissait le champ libre sur beaucoup d'autres parties de son corps, elle espérait qu'Eden ne serait pas trop dur envers elle. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Sam 10 Avr 2010 - 16:54 | |
| Si il avait pris sur lui d'y aller un peu moins fort que le maximum de sa puissance, il ne ménageait pas Elisabeth pour autant. Eden ressemblait à un feu follet, dansait plus qu'il ne marchait, frappant du poing et du pied… Bref, le professeur de base qui apprend un peu tout à son élève, y compris un maximum de manières d'attaquer -et donc le forcer à trouver des défenses efficaces. Mais la… Il faut croire que le jeune homme l'intimidait trop, ou n'avait pas conscience de la douleur qui handicapait la jeune femme.
L'ouverture se produisit presque à sa grande surprise, il n'avait lui-même pas vu l'engin à cause duquel elle s'était retournée, et il lui appartenait de porter un coup quelconque… Un sourire sadique naquit sur son visage parfait, tandis que son poing droit fonçait vers l'estomac d'Elisabeth. Au dernier moment, il remonta cependant vers son menton, en un sublime uppercut qui la chatouilla. Quoi? En effet, il avait une fois de plus modifié son geste… Pour déposer deux doigts moqueurs sur son visage fin, lui tenant le menton entre le pouce et l'index. Et avant même qu'elle n'ait pu réagir, il passa sa garde de fortune pour l'embrasser, la plaquant contre l'appareil ménager.
*Ton sang est un peu sucré…* |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Sam 10 Avr 2010 - 20:51 | |
| A sa grande surprise, le coup ne vint pas, même si ça semblait plutôt bien parti, de prime abord. Au contraire, quelque chose de beaucoup plus doux, mais également inébranlable se posa sur ses lèvres et se plaqua contre son corps. Le ventre d'Eden était en contact avec sa propre peau, alors que le bord de la machine à laver lui entrait de plus en plus dans le bas du dos. Le sourire du jeune homme avait disparu quelques secondes, le temps de l'embrasser, mais il réapparut bien vite lorsqu'Eden s'écarta imperceptiblement, sans doute pour juger la réaction d'Elisabeth. Réaction qui ne se fit pas attendre. C'est avec une gifle magistrale qu'elle le cueillit à la joue pour le faire reculer et qu'elle se plaça à nouveau en position de défense.
« A quoi tu joues ?! »
Une colère à la fois nouvelle et étrange montait en elle alors que la jeune femme essayait de réprimer le frisson parcourant son corps et la rougeur qui se concentrait de plus en plus sur ses joues. Eden lui avait déjà montré à quel point il adorait profiter du corps des femmes (du moins, de son corps), mais elle ne s'attendait pas à un tel geste de sa part. De toute manière, ce baiser ne devait pas avoir plus d'importance pour lui que les autres « témoignages » qu'il avait eu envers diverses parties de son anatomie. Il n'y avait aucune raison d'en faire tout un fromage. Cependant, Elisabeth ne put s'empêcher de remarquer quelque chose : d'autres garçons l'avaient déjà embrassée, elle avait même couché avec certains d'entre eux – surtout pour aller à l'encontre de ce que ses parents disaient quant à ses fréquentations –, mais aucun n'avait fait preuve de l'expérience d'Eden. Ce baiser s'était révélé plus excitant que n'importe quelle expérience précédente ; ce n'était pas étonnant que le jeune homme soit habituellement aussi « bien » entouré.
Un peu confuse, Elisabeth ne savait pas trop quoi ajouter. Elle attendait que le jeune homme lui réponde, par la parole ou par les gestes (sans doute un nouveau coup, si c'était la deuxième option qu'il choisissait), tout en se demandant pourquoi elle avait tant de mal à retrouver sa respiration. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Lun 12 Avr 2010 - 19:35 | |
| Lorsque la main d'Elisabeth l'atteignit, Eden fit quelques pas en arrière. On pourrait espérer qu'il ne l'ait fait que pour faire croire à la jeune femme que le coup avait porté, seulement son visage laissait entrevoir un léger désappointement, comme un air étonné mêlé du retour vitreux d'un cerveau ébranlé. Bref, elle l'avait sonné (même pas une seconde, mais quand même). Il la fixait, frottant machinalement sa joue endolorie.
"T'es toute rouge… Je te ménages et toi, tu me frappes. T'es bien une femme tiens…"
Malgré ces mots, le sourire en coin qu'il avait malgré la douleur lancinante (elle avait vraiment bien orienté son coup, il lui était remonté jusqu'aux tympans) ôtait tout le venin de cette pique, quoiqu'il ne semblât pas chercher à la ménager une fois de plus. Son corps parfait cessa de bouger au rythme de sa main gauche, tandis que celle-ci se reposait lentement… Dans sa poche gauche.
"Tu es douée, et visiblement tu m'aimes pas trop. T'as plus besoin de moi, entraine toi comme tu veux -on a une salle de gym, par exemple."
Sur ce, visiblement… Ennuyé, il tourna les talons pour se diriger vers sa chemise, exhibant à travers le lent mouvement de ses cheveux la grande cicatrice qui partait de son épaule droite vers sa hanche gauche. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mar 13 Avr 2010 - 1:21 | |
| Il allait la rendre dingue. Et apparemment, il aimait jouer avec ses pieds, car malgré la jolie gifle qu'elle venait de lui asséner, le petit sourire d'Eden ne se fânait toujours pas, comme si la tournure que prenaient les évènements l'amusait de plus en plus. Pourtant, elle nota la pointe d'étonnement dans le regard émeraude ; elle avait réussi à le surprendre. S'il ne s'était pas retourné, comme décidé à quitter les lieux, après lui avoir adressé des mots plutôt mordants (mais non agressifs), elle aurait sans doute poussé une exclamation de joie et de triomphe. De toute manière, ce n'était pas la question ; il ne fallait pas qu'Eden s'en aille. Surtout pas. Car, même s'il pensait le contraire, Elisabeth l'appréciait. Vraiment. Et, sans lui, qui pouvait imaginer ce que des gens mal famés auraient pu lui faire ? Elle avait besoin de son expérience pour pouvoir s'améliorer et être capable de se défendre. Mais elle avait aussi envie de passer des moments avec lui, car, en sa présence, elle pouvait être elle-même, vraiment elle-même. Et ça comptait à ses yeux.
Aussi, pour capter à nouveau son attention, elle choisit une tactique qu'il avait lui-même adoptée quelques jours plus tôt : elle retira sa chaussure et la lui balança précisément sur l'arrière du crâne. Ce geste, bien que ridicule, eut l'effet escompté et le jeune homme se retourna avec un regard vraiment incrédule cette fois. Elisabeth profita de sa surprise muette pour lui répondre :
« Et toi, t'es bien un homme ! A ne pas supporter qu'une femme lui résiste ! Sale caractère ! »
Elisabeth avait sans doute mis le doigt sur quelque chose de vrai ; après tout, et vis-à-vis de ce qu'elle avait pu voir, Eden avait beaucoup de succès auprès des femmes et ne devait effectivement pas avoir l'habitude que l'une d'entre elles repousse ses avances. Surtout de manière aussi catégorique. Mais qu'il se mette un peu à sa place aussi ! Ce n'était pas tous les jours qu'un homme se décidait à faire le remix du film Zorro en sa compagnie [voir le film, scène de combat entre Banderas et Zeta-Jones] ! Soit...
« En tout cas, j'espère que tu ne mets pas cette technique à exécution lorsque tu te bats contre des hommes. D'accord, l'effet de surprise est là, mais tout de même... »
Elle continuait sur sa lancée, espérant le faire réagir. La colère de la jeune femme se muait lentement en amusement, comme si la joute physique venait de passer à verbale. Ca ne durerait qu'un temps de toute manière. Elisabeth nota également l'immense cicatrice qui barrait le dos du jeune homme ; elle aurait quelques questions à lui poser par la suite.
« Allons... Ne me dis pas que l'élève a déjà dépassé le maître ? Fais-moi découvrir... d'autres choses. Je ne me laisserai plus surprendre, à présent. »
Regard entendu. Nouvelle position de combat. Prête à se défendre, à donner tout ce qu'elle avait, juste pour un coup supplémentaire. Un seul. Qu'il ose l'embrasser, tiens. Qu'on rigole. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mer 14 Avr 2010 - 15:30 | |
| Eden était estomaqué, inutile de prétendre le contraire. La jeune femme devant lui venait de lui assener une tirade mortellement vexante, en total désaccord avec ce qu'il était -ou pensait être. Ne pas supporter d'une femme lui résiste… ah, si il devait en faire un plat à chaque fois, il aurait dû depuis longtemps se suicider (nombreuses étaient les résidentes qui le haïssaient, il n'avait pas que de bonnes relations avec la gent féminine). Quand à son combat contre les hommes, Eden lança un soupir à fendre l'âme.
"T'as rien compris… C'est pas ça le problème… Enfin bon. Et sache, pour information, qu'à ta place un homme serait déjà enfermé dans l'une de ses machines avec une paire de chaussettes usagées dans la bouche."
Une petite idée de ce qu'il était capable de faire lorsqu'il désirait s'amuser, l'idée de voir un homme tourner dans une machine à laver avec pour environnement de l'eau savonneuse -et non de l'air. Enfin bref… Quand à la suite des évènement, il s'assit simplement sur l'une des machines pour la regarder avec un air perplexe -mais surtout curieux.
"T'as plus rien à découvrir. Je t'ai appris l'essentiel, les réflexes bons et mauvais. En deux leçons, c'est très bien… Il te reste simplement à trouver ton style de combat, et comme je suis un homme le miens ne te conviendrait pas… D'ailleurs, tu devras aussi sculpter ton corps en fonction de ça, si le combat t'intéresse vraiment." |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mer 14 Avr 2010 - 19:31 | |
| L'image d'un homme, des chaussettes enfoncées dans le gosier en train de tourner sur lui-même avec ses yeux ronds de surprise tira un léger ricanement de la bouche d'Elisabeth. Ah ? Comme ça elle n'avait rien compris ? Eh bien, elle aurait quelques explications à lui demander si une telle situation se reproduisait. Mais, pour le moment, la déception laissa un goût amer sur sa langue et au fond de sa gorge ; c'était... Fini ? Après seulement deux leçons ? Elle ne pouvait quand même pas avoir tout appris. Il ne pouvait quand même pas lui avoir tout appris. D'accord, c'était un homme, et leur morphologie étaient différente, mais... Elle avait encore besoin de lui.
« Sculpter mon corps ? C'est-à-dire ? Et si ça ne m'intéressait pas, je ne serais sans doute pas là à te parler. »
Le soupir d'Eden n'était pas passé inaperçu ; la jeune femme venait de réaliser à quel point elle l'avait sans doute vexé. D'accord, c'était l'effet escompté au début, histoire de le tenir à distance, mais à présent elle regrettait ses paroles. Elle avait « peur » qu'il reste sur son appareil ménager, à lui parler plus par obligation que par envie. C'était étrange de songer au fait qu'elle désirait vraiment faire de ce jeune homme un allié... Et même peut-être plus. Elle n'aurait pu mieux tomber pour première rencontre avec un résident. Il l'avait aidée sans poser de questions et avait même proposé de l'entraîner pour qu'elle puisse se défendre. Si elle voulait le garder auprès d'elle, il faudrait qu'elle se comporte quand même plus « simplement » ; plus personne n'était là pour la juger ; elle devait être plus souple et ne plus se retenir ou se cacher derrière sa « soi-disant » éducation.
Elle s'avança vers son ex (et peut-être à nouveau futur ?) adversaire, gardant ses yeux dans les siens, jusqu'à ce que sa hanche effleure le genou du jeune homme ; elle baissa son regard bleu électrique vers la cicatrice croisée qui marquait la peau d'Eden, à l'endroit précis où se trouvait son coeur. Elisabeth leva lentement la main et hésita un instant avant de la poser sur l'ancienne blessure. Son regard se vissa à nouveau dans les émeraudes brillantes et elle souffla du bout des lèvres :
« Comment t'es-tu fait ça ? » |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Sam 17 Avr 2010 - 21:54 | |
| "C'est une longue histoire…"
Voila, tout était dit. Si la vie avait toujours été si simple, il aurait volontiers utilisé sa grande intelligence pour faire fortune. Mais le monde était compliqué, étrange, et surtout ne faisait aucun cadeau aux êtres tels que lui, dont la distraction favorite était de contourner un maximum des règles le régissant. Il se sentait en quelque sorte obligé de répondre, même si cette idée le saoulait un maximum. Quoiqu'il n'ait honte de rien dans son passé, il n'était pas spécialement le genre de personnes qui aime le ressasser encore et encore. Il soupira, un petit sourire résigné sur le visage.
"Il y a longtemps… Je devais avoir quoi, seize ans? Quelques personnes ont réussi à prendre le dessus, et le reste n'a pas été ce qu'on appelle une partie de plaisir. J'ai eu de la chance, c'étaient juste des petits délinquants qui ne connaissent rien à la torture. Bref, leur chef a cru bon de faire une croix au scalpel, histoire de mieux viser avec son flingue. Comme je te l'ai dit, ils étaient un peu niais."
En fin de compte, elle avait peut être posé la bonne question. Cette jeune femme au corps élancé l'avait fait parler avec une certaine habileté, et lui aait même donné l'occasion de sourire d'une façon plus naturelle, à l'évocation d'un souvenir plus ou moins joyeux, en fonction du point de vue. Dans son cas, et bien… Il ne s'était probablement jamais aussi bien amusé avec un être vivant. Le chef avait payé très cher chaque millimètre carré de la blessure qu'il avait infligée au délinquant. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mer 21 Avr 2010 - 14:55 | |
| Il parlait de cette blessure comme s'il avait parlé d'un lointain souvenir d'enfance. Elisabeth frissona en voyant le léger sourire qui effleura les lèvres d'Eden ; ce garçon se révélait bien plus surprenant qu'elle ne l'avait imaginé, voire même... flippant. Comparé à ce qu'il avait vécu, le passé de la jeune femme était une véritable partie de plaisir, un paradis sur terre. Et pourtant, elle avait l'impression que l'histoire d'Eden ne s'arrêtait pas là, qu'il y avait d'autres choses, sans doute bien plus noires que celles qu'il lui avait déjà confiées. Le regard bleu croisa le regard émeraude le temps d'une seconde et elle crut percevoir une certaine lueur de fierté dans les iris verts ; elle ne voulait même pas imaginer ce qui avait du arriver au chef de gang. Elisabeth ne réalisait que maintenant à quel point son adversaire était plus dangereux qu'elle ne l'avait pensé de prime abord. Mais elle n'avait pas peur. Sans doute parce qu'il se disait « gentleman » et qu'elle était une femme. Ou alors, c'était pour une toute autre raison. Peu importe. Elle se sentait bizarrement en sécurité avec ce démon qui aimait se jouer d'elle profitant toujours un peu plus de sa situation justement féminine.
« Et cette cicatrice dans ton dos ? »
Saleté de curiosité. Elle ne put s'empêcher de contourner le jeune homme pour observer la dite marque qui barrait l'arrière de son corps en une longue zébrure oblique. Etonnamment, bien qu'elle soit « grossièrement » dessinée, il y avait une certaine harmonie dans cette blessure, une certaine beauté.. Elle hésita une nouvelle fois avant de glisser le bout de ses doigts le long de la cicatrice – après tout, il ne s'était pas privé de la toucher de façon bien plus osée qu'elle ne le faisait à présent. Quel outil, quelle arme avaient pu provoquer quelque chose d'aussi impressionnant ? Elle garda son regard électrique viré sur le dos du garçon, ne s'encombrant pas de la possible gêne qu'il aurait pu ressentir (Mais Eden pouvait-il seulement être gêné de quoi que ce soit ?) avant de poursuivre :
« J'ai également des cicatrices, mais je n'en ai jamais vu d'aussi impressionnantes. »
Elle releva son visage, ses doigts maintenant posés sur l'omoplate droite du garçon, là où la cicatrice était toujours visible :
« Mais qui t'a fait ça, bon sang ? »
Elisabeth se sentit soudain ridicule ; elle n'aurait envié le possible passé d'Eden à personne. Comment osait-elle encore « se plaindre » de tout ce qui lui était arrivé ? La honte s'additionna à la gêne et elle se recula soudainement pour avancer vers sa chemise laissée sur une autre machine à laver. L'enfilant, le dos tourné vers le jeune homme, elle bredouilla :
« Laisse tomber. Oublie mes questions. Il vaut mieux qu'on... qu'on parle d'autre chose. »
Ses doigts tremblaient alors qu'elle essayait de fermer les boutons du vêtement. Elle n'aurait pas du lui demander tout ça. Le passé d'Eden ne lui faisait pas peur, non ; lui non plus. Mais elle ne voulait plus en entendre davantage. C'était déjà assez difficile de supporter ce qui lui était arrivé à elle et même si elle admirait, d'une certaine manière, le garçon d'avoir survécu à tout ce qui avait du se produire, elle ne voulait pas savoir. Sa curiosité était allé trop loin et le monde était trop atroce pour qu'elle y soit directement confronté. Elle allait suffisamment avoir son lot d'horreurs à cet institut ; pas besoin de commencer maintenant. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Ven 23 Avr 2010 - 13:55 | |
| Souriant paisiblement, Eden ne semblait pas gêné par les questions d'Elisabeth. Il la laissait parler, penchant la tête sur le côté et gardant son sourire énigmatique bien en place. Sa curiosité était amusante, et il ne pouvait pas dire que ce genre de demandes n'étaient pas habituelles. Combien d'histoires avait-il inventées pour satisfaire ces jeunes gens naïfs et éperdument amoureux des récits épiques? Enfin, une question demeurait au premier plan de son esprit légèrement tordu: Pourquoi à elle, avait-il avoué s'être déjà trouvé en si mauvaise posture? Ne pas avoir fait passer tout ça pour une blessure de guerre, prix d'un combat à mort avec un serial killer? Enfin bon...
La suite fut plus ennuyeuse. La voir aussi gênée était intéressant, bien entendu, et il aurait pu en profiter... Cependant elle s'était intéressée à autre chose que son corps et son savoir, ce qui n'était pas vraiment courant. Le genre de choses qui pouvaient l'amadouer, pour ainsi dire. Il se laissa souplement glisser à terre, pour sauter sur la jeune femme et... L'enlacer sans faire preuve de la moindre perversité, pour une fois. Cependant, le visage enfoui dans la nuque d'Elisabeth en passant outre sa longue chevelure de jais, il avait pris soin de garder ses mains proches des coudes de la jeune femme. On ne sait jamais, hein? En fin de compte, une étreinte digne d'un catcheur (Quoique les catcheurs prennent rarement leur adversaire de dos quand ce n'est pas prévu).
"Pourquoi pas... Tu pourrai me parler de toi, pour changer. Ce que tu as fait pour te retrouver dans une étape avant le pénitencier, sauvée uniquement par ton âge... Situation intéressante entre toutes. Et j'ai l'impression que parler te fera du bien, aussi."
Pas faux... Enfin, il était évident que la jeune femme ne retrouverait aucune liberté sans avoir été sincère, ou juré de l'être (Ce qui aurait été préférable). Et puis après tout, même si elle était loin d'être la seule à avoir du endurer ce genre de traitement, Elisabeth avait la chance incomparable de pouvoir en profiter sans qu'il aie la moindre arrière pensée. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Dim 25 Avr 2010 - 13:06 | |
| Elle sentit le buste puissant d'Eden contre son dos et fut soudain prisonnière de ses bras. La voix grave du garçon parvint jusqu'à ses oreilles alors que le souffle dans sa nuque lui tirait un frisson. Pendant un instant, elle avait bel et bien cru qu'il profiterait de sa force et de la situation pour « jouer » une nouvelle fois avec elle, mais il n'en fut rien. Il demeura ainsi, tranquille, attendant patiemment une réponse, réponse qu'elle eut du mal à formuler, parce qu'elle ne savait pas si elle avait envie de tout dire ou peut-être par peur de se sentir ridicule en comparaison avec tout ce que lui avait traversé. Mais elle n'allait pas non plus rester là, sans rien dire, sans bouger, alors...
« Je suis ici parce que j'ai amené des poignards à mon lycée. Le directeur et mes parents n'ont pas vraiment apprécié si tu vois ce que je veux dire. Je n'avais pas l'intention de faire quoi que ce soit ; juste les montrer à deux trois personnes, mais ils ont tout de suite imaginé le pire. »
Elisabeth savait qu'elle n'était pas quelqu'un de dangereux ou d'agressif - du moins, pas sans raison - et trouvait ça d'autant plus injuste qu'on l'ait envoyée ici pour une raison aussi idiote. Mais en y réfléchissant bien, cet institut était bien mieux que tous les autres lieux où elle aurait pu se retrouver ; ici, personne ne la jugeait, personne ne lui disait quoi faire ou n'exigeait d'elle quoi que ce soit. C'était une sorte de purgatoire avant le paradis sur terre qui lui permettait de reprendre ses esprits et devenait son nouveau point de départ. Elle soupira.
« Je vais t'éviter une autre question. J'ai amené ses dagues à l'école parce que j'avais envie d'emmerder mes parents. Ils m'ont pourri la vie jusqu'à mes seize ans, alors j'ai décidé de changer la donne. Pourquoi ? Parce qu'ils sont responsables de quelque chose. Quelque chose que je ne leur pardonnerai jamais. »
Elle hésitait à en dire plus et préférait attendre qu'Eden lui demande quelle était cette « chose » avant de poursuivre. Comme si les mots du garçon avaient la capacité de lui donner du courage. Elle en avait besoin. A chaque fois qu'elle songeait à tout ce qui s'était passé, la jeune femme sentait une vague de remords et de tristesse déferler sur elle. Comme pour se rassurer, elle posa sa paume sur le dos de la main du garçon qui la tenait toujours contre lui, respirant profondément pour déserrer l'étau d'énervement et de chagrin qui menaçait de la broyer à tout moment et pour montrer à Eden que cette étreinte ne la dérangeait pas, au contraire.
|
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Jeu 29 Avr 2010 - 13:41 | |
| Les réactions d'Élisabeth étaient de plus en plus inattendues. Non pas qu'il se méfiât de ce qu'elle venait de dire, il la croyait sur parole, cependant il ne pouvait s'empêcher de rester perplexe par rapport aux raisons de sa venue à Teenagers institute. Certes amener des armes à son lycée, il y avait de quoi douter des capacités mentales du sujet, cependant il n'était pas dans la logique des choses de l'envoyer quasiment en taule: Un asile aurait tout aussi bien fait l'affaire... Voire mieux. Enfin, puisqu'elle était la il pouvait profiter de l'odeur agréable de ce corps parfait et doux.
''Tu es sure de ne pas oublier quelques détails? Non parcequ'il manque encore quelques raisons de t'envoyer dans un monde ou rôdent d'étranges créatures violentes et perverses...''
Une affirmation pleine de sous-entendus? Que nenni, simple question qui, par sa bouche, se déformait au contact de l'air libre qui séparait les lèvres parfaites du jeune homme de l'oreille gauche tout aussi parfaite de la jeune femme (Quoi? Fétichiste? Rien a voir!). Cependant, tandis que ses mains remontèrent vers ses épaules pour pouvoir l'inciter à le regarder, il ne prit pas la parole une seconde fois. Tout était dans ce regard d'un vert pétillant d'intelligence, reflété dans l'infini bleu électrique des yeux d'Élisabeth. Le ton de la conversation n'avait changé que dans ce regard hypnotique, ou se mêlaient toutes sortes d'émotions contradictoires. Un peu comme un miroir de l'âme, mais un genre d'âme étrange... Bref, un dingue (ou un génie). |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Dim 2 Mai 2010 - 14:10 | |
| Les mains remontant le long de ses bras pour finir sur ses épaules envoyèrent des frissons dans chaque millimètre de peau qu’elles effleuraient. Elisabeth s’était déjà trouvé dans des positions plus étranges, voir même équivoques avec Eden, mais l’étrange douceur avec laquelle il la touchait n’était pas coutumière et c’est sans doute pour cela qu’elle ne savait pas comment réagir. Elle avait été habituée à une certaine tension avec le garçon, tant par le combat que par la méfiance qu’elle ne pouvait empêcher d’affluer lorsqu’il s’approchait un peu trop d’elle, et ça la déstabilisait qu’il fasse preuve d’un intérêt soudain prononcé quant à son passé et à sa personne. Elle hésita avant d’ouvrir la bouche, soutenant le regard émeraude de ses yeux de glace ; pouvait-elle lui faire confiance ? Qui vivra verra.
« D’abord, il faut que tu saches que mes parents sont légèrement cinglés (elle avait insisté sur l’adverbe, démontrant clairement qu’elle pensait tout le contraire) et qu’ils ne préfèrent pas s’encombrer des choses ou des personnes pouvant les « déshonorer ». Je suis issue d’un milieu plutôt friqué où les bonnes manières et le principe de « Sois belle et tais-toi » sont de rigueur. Sauf que j’en ai eu marre. J’en ai eu marre qu’on me dise sans cesse ce que je devais faire. J’en ai eu marre de paraître pour ce que je ne suis pas. »
Son ton se faisait plus dur, ses yeux plus froids alors que les souvenirs la submergeaient. La jeune femme était lancée et préférait aller au fond des choses ; elle n’avait pas à avoir honte de ce qu’elle avait fait, même si c’était des actes plutôt sans importance en comparaison avec les méfaits de la plupart des résidents de cet institut. Mais Eden lui avait demandé. Il avait le droit de savoir. Ne fut-ce que parce qu’elle pourrait peut-être compter sur lui par la suite.
« J’ai fait quelques… conneries. Qui n’étaient pas vraiment importantes mais déjà trop graves pour que mes parents les supportent. Je suis sortie avec des garçons qui n’étaient « pas dignes de mes fréquentations ». Je suis rentrée ivre chez moi. Parfois, je ne suis pas rentrée du tout. Je n’ai jamais dealé, vendu mon corps ou quoi que ce soit, mais ma mère en était persuadée. Elle n’a rien voulu entendre et j’en ai eu assez de me justifier. Alors, j’ai continué à voir des gens, je jouais avec mes couteaux et était considérée comme un danger public. J’étais irrespectueuse vis-à-vis de ma famille et ternissait leur image. C’était inacceptable pour eux. Ils ont arrêté de me considérer comme leur fille. Ca ne m’a pas vraiment fait souffrir puisque je ne les considérais plus comme mon père et ma mère depuis… »
L’étau dans sa gorge revint, bloquant les mots qu’elle hésitait à dire. Elle baissa les yeux et laissa échapper un soupir, ne parvenant plus à soutenir le regard pénétrant d’Eden.
« Bref. En résumé, retiens que j’ai fait tout le contraire de ce qu’ils me demandaient, que j’ai vécu ma vie d’ado de façon un peu plus poussée que la moyenne et que ça ne leur a pas plu. Rien d’important en somme. De toute manière, je préfère mille fois être ici plutôt qu’avec eux, alors… »
Elisabeth s’inclina légèrement vers l’avant, jusqu’à ce que son front vienne toucher le buste d’Eden.
« Je suis bien ici. »
Le double sens de la phrase était désiré. C’était vrai ; la jeune femme se sentait bien en présence du garçon, même si elle ne parvenait pas à définir la relation qui les unissait vraiment. Peu importait en ce moment. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Ven 18 Juin 2010 - 0:08 | |
| A entendre les explications d'Elisabeth, Eden n'eut aucun mal à réprimer un baillement… Mais il devait bien reconnaitre qu'elle était probablement la délinquante la moins dangereuse du lieu, physiquement du moins -pour le moment. Bientôt, il en aurait fini avec son entrainement basique, et elle pourrait enfin commencer à se forger un mental digne du Teenagers Institute. Quoique… Elle devait être aussi dingue que lui, puisqu'il faisait également partie de ceux qui préféraient être en ce lieu que dehors. Et puis bon… C'était un monde ou il était universellement connu, du directeur au nouveau sortant du "bus" plus sécurisé que la voiture du Pape quand il va en pèlerinage à Bagdad. C'était à se demander si les surveillants ne leurs montraient pas une photo de lui, le désignant comme l'ennemi public N°1.
Bref, il accueillit ce signe de faiblesse de la part de sa jeune protégée avec un certain intérêt. Ses bras parfait se nouèrent avec douceur autour des épaules de la jeune femme, et malgré cela les mots qui sortirent de sa bouche n'avaient rien de spécifiquement chaleureux (du moins pas plus que d'habitude, puisqu'il était souriant à la base).
"En gros, tes parents ont usé de leur influence pour t'envoyer ici… Mais c'est une bonne chose, il te manquait vraiment quelqu'un comme moi, et le contraire est vrai aussi. Depuis Aby, tu es vraiment l'unique personne que j'ai envie de voir sourire -et si possible des même choses que moi."
"Des même choses que moi", hein… Tout individu saint d'esprit prierait pour que personne ne s'amuse des même choses qu'Eden Evans, se repaissant du désespoir et de la douleur avec le même plaisir qu'un vampire se délectant du sang d'une vierge tuée à petit feu. Belle comparaison, pleine de vérités et de détails croustillants de par l'imagination d'un lecteur distrait. Eden étranglant un détenu à genoux, à l'aide des longs cheveux qui lui tombaient aux chevilles, tout en lui murmurant d'une voix douce ce qu'il comptait lui faire tout le reste de la nuit, lorsqu'il auraient rejoint l'endroit ou il s'adonnait à ses pratiques coercitives les plus amusantes.
Le dernier en date avait fini à l'hôpital, et comme d'habitude personne n'avait rien vu (et aucune trace ne subsistait)… En dehors de l'absence du jeune homme, qui s'était reposé plusieurs jours durant au dernier étage de la tour, dans cette fameuse chambre réservées aux "invités de marque". Doux souvenirs, mais aussi petit pincement au cœur: La faim l'avait forcé à quitter son petit nid douillet, où se repassait la bande de toutes les délicieuses tortures qu'il avait infligées à cet effronté qui avait gratouillé son nom écrit à l'aide du sang de plusieurs personnes sur la porte de sa chambre (ce que même les autorités en place n'avaient jamais osé faire). Un bon exemple en perspective, et puis il trouverait bien un volontaire ou deux pour refaire cette enseigne morbide. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Dim 15 Aoû 2010 - 20:24 | |
| Elisabeth ne le repoussa pas lorsqu'il l'entoura de ses bras puissants, allant même jusqu'à presser sa joue contre un des pectoraux du jeune homme. Sa voix grave résonna fortement au creux de son oreille et se répercuta contre l'intérieur de son crâne. "User de leur influence"... Eden avait raison. Parce que la relation entre ses parents et la jeune fille ne se résumait plus qu'à un conflit, un duel de force qui ne désignerait jamais de vainqueur, bien qu'il soit sans doute plus pernicieux qu'un sain règlement de comptes à coups de poings. Mais elle n'avait pas de regrets. Ils l'avaient envoyée ici pour se débarrasser du poids embarrassant et incontrôlable qu'elle était devenue. Et même si elle ne regrettait pas leur décision (comme elle l'avait souligné, n'importe où sauf avec eux), ils l'avaient tout de même placée dans l'institut spécialisé aux cas les plus récalcitrants... Mais surtout les plus dangereux. Pas que, jusqu'à présent, elle ne se soit sentie en danger, mais elle trouvait tout de même leur choix excessif. Soit. Là n'était pas la question.
Ce qui était fait était fait et elle se trouvait maintenant dans ce lieu qu'elle aurait fui en temps normal. Mais la normalité ne faisait plus partie de son vocabulaire ; elle avait disparu avec la première de ses conneries pourtant peu préjudiciable. Quoi qu'il en soit, ce que venait de lui avouer le jeune homme lui tira un sourire en même temps qu'une nouvelle interrogation. Voire plusieurs. Qui était Aby ? Et pourquoi éprouvait-elle le besoin d'être en compagnie de ce garçon qu'elle n'osait pas qualifier "d'ami" ? Peut-être que malgré leurs parcours diamétralement différents, quelque chose les unissait sans qu'ils puissent mettre le doigt dessus, quelque chose de plus profond qu'une simple envie de s'entraîner ensemble. Peut-être, oui. Peut-être. Pour la première fois depuis leur rencontre, Elisabeth se sentit apaisée en compagnie d'Eden ; elle n'avait plus en elle cette tension, cette méfiance qu'elle arborait lorsqu'il se révélait un peu trop intéressé par son corps. Non. Ne subsistait, pour le moment, que le calme. Avant la tempête ?
« Ça me fait plaisir ce que tu dis. »
La jeune femme s'écarta légèrement pour river le bleu électrique de son regard dans l'émeraude des yeux qui la fixaient. Elle eut un petit sourire, mais ne se dégagea pas, laissant à Eden le choix du moment où il la "libérerait".
« Je me rends compte que je ne connais quasiment rien de toi. Que ce soit ce que tu aimes ou non. Et je ne me rappelle pas non plus t'avoir remercié de m'avoir aidée l'autre jour. »
Elle posa ses main sur la peau du jeune homme, à la jonction entre son cou et ses épaules puis articula un pudique "Merci." qu'elle espérerait suffisant. Avec Eden, on ne savait jamais ce qu'il pouvait demander en échange d'un service rendu, après tout. |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) Mer 26 Jan 2011 - 19:46 | |
| "Ca lui faisait plaisir", hein? En regardant la scène sous un certain angle, on aurait pu voir cela comme un signe de faiblesse de la part de ces deux combattants forts et dangereux (deux qualités requises pour atterrir dans ce trou à rats qu'est le Teenagers Institute). Si Elisabeth était nouvelle, le simple fait qu'Eden se soit intéressé à elle avait fait courir le bruit qu'elle n'était pas n'importe qui… Les voir ainsi l'un contre l'autre platoniquement aurait infligé une grave blessure dans leurs deux réputations, or il s'agit du bien le plus important de tout résident. La réputation fait tout, la réputation entraine des conséquences, la réputation est un véritable rang social. 'fin bref, comme personne n'était présent… Et puis bon, Eden était content de pouvoir mettre en œuvre ses capacités de psychologue autrement que pour trouver la faille dans la résistance mentale d'une victime ou d'un ennemi. Après quelques instants, son étreinte se desserra -pas que ce contact soit désagréable, mais…. Sa voix était douce, et avait retrouvé un peu de sa fierté et de son côté séduisant nonchalant.
" Ce fut un plaisir, de toute façon j'avais constaté un relâchement dans la méfiance des autres… Il leur faut des piqures de rappel, de temps en temps. Voila ce qui arrive quand on ne massacre pas quelqu'un de temps en temps, ici. "
Et voila… encore une superbe preuve de la mentalité enviable de l'endroit, et surtout de l'adaptation donc Eden faisait preuve une fois de plus. Quoi, comment ça? Et bien, le voir ramener un remerciement à une leçon de règlement d'institut n'était pas vraiment quelque chose de logique ou de normal… Mais Eden était ici depuis pas mal de temps, et les principes qui y avaient été inculqués dès son arrivée l'avaient changé sur un certain plan. Mettez-le dehors, et il tuerait probablement le premier dealer venu pour lui apprendre à l'aborder juste à cause de son air paumé. Mais… Comme il tenait sous la main une nouvelle "occupation", autant simplement pour lui consacrer un maximum de temps à ce sujet. D'ailleurs, une idée lui vint en tête -tête qui allait probablement souffrir, surtout en voyant qu'il l'avait lâchée sans s'éloigner.
" Sinon… J'ai des gouts variés… Etrangement, je suis atteint d'une misandrie terrible, même si c'est un terme qui ne rend pas vraiment justice à mes sentiments… Disons que je n'aime pas les hommes en général, même si je les vois pas comme inférieurs aux femmes. Sinon… J'adore les jeux de réflexion, les sucreries -même si on n'en a pas des masses ici, et la lecture en général -en fait c'est plus un tic qu'autre chose, je lis tout ce qui me passe sous la main… Tiens, par exemple, taille S pour ta culotte. "
Il claqua des doigts, avant même qu'elle puisse parler.
" Tiens, ça me rappelle un truc… Je crois qu'il vaudrait mieux que tu viennes dormir dans la même chambre que moi… Ca éviterait quelques désagréments, du genre que tu te fasses attaquer en pleine nuit et que je me retrouve avec un chantage sur les dents… "
Et évidemment, il pouvait se lire dans son regard qu'il était sérieux, et ne cherchait pas à l'embrouiller. Mais bon, même si le motif le plus important était honorable, une nuit c'est long… |
| | Sujet: Re: « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) | |
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| | « Laver son linge sale en famille », hein ? (PV. Eden Evans) | |
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