Pour quelques éclats de terre cuite... [Eden Evans] [Terminééé~]

Spoiler:

*Mais… Qu’est-ce que je fais ici ?*

Une bonne question à se poser quand on est perdu, et que la pièce dans laquelle on se trouve est plus luxueuse que tout le reste du bâtiment où on vit. Et surtout, qu’on est rentré(e) en utilisant une clé –plus ou moins bien- cachée.
En fait, Moon s’était levée à la manière d’un mort vivant, ce matin-là. Elle était en mode automatique. Elle s’était habillée, maquillée (pas assez pour cacher les cernes sous ses yeux, en tout cas), et coiffée sans prêter attention à ce qu’elle faisait. Elle n’était pas allée manger, était sortie de la chambre et avait marché dans les couloirs au hasard, portée par ses jambes, sa direction dictée par ses pieds seuls. Elle avait la tête complètement ailleurs.
En effet, revenue d’entre les bras de Morphée, qui lui avaient murmuré des incohérences qu’elle en avait cauchemardé, elle ne pensait qu’à une seule chose. Ou plutôt une seule personne, qui l’obnubilait.
Aleksandr. Dit Sacha. Dit fluorescent adolescent. Dit « Celui que j’aime » (citation des pensées de Moon et d’Anouchka, mais au passé pour la double personnalité).
Elle commençait à vraiment se perdre, quand elle avait repris conscience. Elle en était à la moitié d’un escalier qu’elle n’avait jamais gravi auparavant, en colimaçon, qui lui semblait très haut. Et qu’elle avait fini de grimper. Puis, elle avait vu un rebord qui dépassait du mur, près d’un pot de fleur, et s’y était assise, et finalement assoupie.
Il devait être environ dix heures du matin quand elle avait été réveillée par un bruit assourdissant, qui avait raisonné dans sa tête. Celui d’un pot de fleur se brisant en mille morceaux sur le sol.
Elle avait sursauté, ouvert les yeux, et son regard avait glissé depuis les bris de terre cuite jusqu’à l’endroit ou était posé le contenant auparavant. Et elle avait vu une clé. Une minuscule clé dorée et ouvragée.

Ne sachant trop que faire, elle l’avait attrapée entre ses fins doigts blancs. Un peu perdue, elle s’était demandée ce qu’elle allait faire pour ce pot. Elle n’avait aucune envie d’être punie. Peut-être cette clé ouvrait elle un endroit ou elle pourrait en trouver un autre pour réparer sa bêtise ? C’était la première pensée qui était apparue dans sa petite tête blanche et échevelée de folle.
Avisant la serrure de la porte –que j’ai oublié de décrire avant, et qui était donc en chêne brut, solide et sculpté, chose étrange pour une pièce qui n’eût pas été interdite, mais Moon a des notions de l’interdiction et du droit assez louches-, elle y entra la clé, et tourna deux fois cette dernière dans le sens des aiguilles d’une montre. Ce faisant elle réfléchissait. Après tout, il ne pouvait être défendu d’entrer ici, la clé était si mal cachée…
Elle ouvrit la porte, qui résista un peu, et pénétra à l’intérieur.
Immédiatement, elle baptisa la salle ‘pièce de la lumière dorée’ en pensée.
En effet, elle avait été éblouie, à tel point qu’elle avait dû plisser les yeux plus encore que d’habitude, par la chaude luminescence mordorée qui régnait en ces lieux.
Elle cligna des paupières, et avança un peu, le temps que ses pupilles s’accommodent de la forte luminosité ambiante.
La spectrale délinquante se mit à fureter un peu partout. Elle venait de réaliser une chose, ça n’était pas ici qu’elle trouverait un autre pot en terre cuite.
Mais c’était quand même terriblement excitant de découvrir encore une nouvelle pièce du manoir.
Un lit à baldaquin, sculpté, en noyer clair, couvert d’un plaid en satin rebrodé, un bureau et une chaise ouvragés, une commode et quelques autres meubles et lampes en matériaux nobles et admirablement faits, mais ce qui retint l’attention de Moon, ce furent les vitraux.
Ebahie, la bouche grande ouverte à la manière d’une carpe attendant à manger, elle se rapprocha de la baie vitrée, ses cheveux blancs irradiant la lumière chaude qui l’enveloppait.
Soudain, elle entendit un craquement.
Elle se retourna brusquement, dans le clair obscur, à contre jour, et fléchit les genoux, à la défensive, prête à bondir comme un chat sur l’intrus.
Sauf que contre la personne qui arrivait dans la pièce, elle n’avait pas la moindre chance.
Elle n’avait jamais croisé cet homme (car il s’agissait bien d’un homme), ou peu être de loin, mais en tout cas elle ignorait de qui il s’agissait. Elle se redressa, dans les bruissements de sa courte robe noire qui ne lui tenait pas chaud du tout, frissonna, et entr’ouvrit les lèvres, celles-ci formant un moue plus ou moins dédaigneuses, mais plutôt effrayée, à la manière d’un petit animal pris en faute.

« --[anglais]Qui êtes-vous ? »

Il eût aussi bien pu s’agir d’un délinquant que d’un membre du personnel, ce qu’elle n’espérait pas, à cause de pot de fleur, mais chez la polonaise, le vouvoiement était plus qu’automatique.

Cela faisait désormais quelques heures que le surveillant ne dormait plus. Comme toujours, les quelques heures qu'il avait passées dans les bras de Morphée l'avaient amplement satisfait, pourtant les rêves passablement abstraits dont il avait été victime l'irritaient un peu... Il aimait ressasser ses songes d'une nuit, ne serais-ce que pour passer le temps lorsqu'il ne prenait aucun résident en faut -Depuis un moment, il n'avait pas eu de cible prédéfinie. Vivement que les petits nouveaux tentent de faire leurs petites affaires, que les siennes puissent reprendre. Bref, la vision d'une jeune fille montant les escaliers menant au sommet de la tourelle l'intéressa: En dehors de la vue et d'une certaine salle ou il aimait passer du temps, il n'y avait pas grand chose à y faire. Surtout par ce froid.
Sans le moindre bruit, pour une fois vêtu de vêtements plus ou moins classes (chemise de soie noire, pantalon d'une matière indéfinie mais élégante, chaussures... Non, pas de changement, toujours ses rangers cirées à la perfection. Bref, tandis qu'il s'appuyait dans l'encadrement de la porte, bras et jambes croisés, il s'amusait de voir l'ébahissement de Moon devant une smple salle luxueuse. La grincement qui s'ensuivit avait été volontaire, appuyant son corps plus lourdement sur le plancher... Qui émit une plainte satisfaisante. La réaction de la jeune résidente l'amusait également, son petit sourire malsain et plein de promesses s'étirant sur son visage d'albâtre. Sa voix grave ne sonna pourtant pas comme un couperet... Pas à cet instant. il observait son corps, son attitude, son regard, son expression... Tout en débitant une petite phrase comme si il suçait un bonbon.

" Tu ne sais pas qui je suis... Pourtant moi, je te surveille depuis un moment, Namidakase c'est ca? Je fais partie du personnel. Un surveillant, pour être précis. Le pot brisé et la violation de ce lieu pourraient te couter cher... Surtout si j'oublie d'en référer avant d'appliquer une de mes punitions favorites... "

Si il ne bougea pas, son expression prit n tour encore plus effrayant... Ce n'étaient plus des yeux humains qui fixaient son corps élancé de jeune femme, mais le regard d'un prédateur se délectant de la peur et de la panique qu'il espérait bien imposer à une victime sans défense, sinon innocente. Un regard qui promettait beaucoup de choses désagréables... Ou très agréables, selon le point de vue utilisé bien entendu.

Un grincement, discret, mais capté au vol.
Un réflexe mal maîtrisé.
Le noir, les points qui dansent devant les yeux, l’accommodation, la vision d’un homme aux cheveux rouges…
Finalement, la peur.
La peur panique qui suit l’incompréhension et une question mal posée.
Parce qu’au moment où on lui répondait, elle eut une illumination.
Elle sut de qui il s’agissait.
Evans. Eden, un prénom qui ne correspondait pas du tout avec la personne qui le portait.
Et ses yeux s’agrandirent de peur.
La peur noire, visqueuse, qui s’insinue depuis vos poumons jusque dans votre gorge, qui remonte jusqu’à votre cerveau et l’enveloppe, le plongeant dans un abîme de ténèbres…
Jusqu’au moment où l’on perd le contrôle de soi.
Mais Moon, bien qu’elle eût perdu son contrôle intérieurement, resta calme, du moins en apparence.

« -- Tu ne sais pas qui je suis... Pourtant moi, je te surveille depuis un moment, Namidakase c'est ca? Je fais partie du personnel. Un surveillant, pour être précis. Le pot brisé et la violation de ce lieu pourraient te couter cher... Surtout si j'oublie d'en référer avant d'appliquer une de mes punitions favorites... »

Ces paroles étaient pleines de menaces, qui ne furent pas sans effet sur Moon. Elle eut un tremblement qu’elle fût incapable de contrôler, et qui parcourut tout son corps, faisant frissonner sa peau d’albâtre. Elle eut un rictus douloureux, emprunt de peur. Sa punition favorite ?
A son air, elle ne comprenait que trop bien de quoi il s’agissait. Mais elle priait intérieurement pour que ça ne soit pas ce qu’elle croyait. Et elle répondit, d’une voix douce et un peu hésitante, essayant de ne pas laisser entendre les tremblements de ses lèvres, mais ne pouvant maîtriser son accent polonais marqué..

« --Si, si, je sais qui vous êtes, Monsieur Evans, c’est ça ? Euh… Écoutez…Je… Je n’avais aucune intention de faire quoi que ce soit de mal…
En fait, j’ai trouvé la clé sans fa ire exprès, et j’ignorais que cette pièce m’était interdite… Et je suis entrée pour réparer ma maladresse… Sauf que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais…
S’il vous plaît, soyez indulgent, je vous assure que je ne voulais rien faire de mal… »

Et Moon de tripoter nerveusement son poignet, pour une fois exempt de bandages, la peau moite, les genoux tremblotant, le menton frissonnant.
Non, non, elle n’avait pas peur. El tremblait juste de froid.
Elle ne put s’empêcher de penser qu’elle eût mieux fait de rester au lit, ce matin là, et d’attendre les croissants. Sauf qu’il n’y avait personne pour les lui amener, ces croissants.
Mais elle aurait mieux fait de rester au lit tout court.
Plutôt que de venir attendre là qu’on lui reproche ce qu’elle venait de faire.
Puis elle analysa la phrase du surveillant aux cheveux vermeille. Il la surveillait depuis un moment ?
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il fallait qu’elle sache, même si ça n’était probablement pas la plus sûre des décisions qu’elle prenait. Elle demanda :

« --Vous me surveillez… Pourquoi ? J’ai fait quelque chose de mal ?... Ou je suis juste un cas… Intéressant ? »

Elle espérait que la réponse qui viendrait serait plus rassurante, un truc du style « je te surveille comme tous les résidents », enfin, quelque chose qui voudrait dire qu’il ne la surveillait pas elle particulièrement. Elle réfléchit un peu de nouveau. Comment se faisait-il qu’il l’ait appelée seulement par son nom de famille ? Et pas par son nomen entier, comme ça semblait être la mode de le faire ?

Si Eden souriait, ce n’était pas simplement par politesse. Il semblait réellement s’amuser de la situation, bien qu’il ne comprenne pas tout à fait la réaction de la jeune femme. D’après ce qu’il savait de Moon, elle n’avait pas des antécédents plaidant en la faveur d’une peur panique simplement en rapport avec une quelconque punition. Comment quelqu’un qui avait torturé des humains, les avait tué, avait vendu de la drogue et en consommait… Comment quelqu’un de ce calibre pouvait-il trembler devant l’idée d’avoir des lignes à copier ? Eh bien la réponse était facile à trouver, déjà en ce regard elle faisait jour à un sort sombre et douloureux. Eden ne donnait jamais de lignes à copier. Lorsqu’il reprit la parole, sa voix était aussi froide que la mort, que cette aura qui le suivait partout comme un fantôme malsain et vulgaire. Le suivant lorsqu’il s’approcha d’elle, assez près pour saisir une mèche de ses cheveux nacrés et de jouer avec.

« Oui, quand je surprend des délinquants en train de faire une bêtise ils ne le font jamais exprès… Passons, pourquoi trembles-tu ? J’ai épluché ton dossier, par curiosité -ca répond aussi a ta question, et quelqu’un comme toi n’est pas sensé trembler devant un quelconque châtiment dans un tel lieu. Meurtre, détention et vente d’armes illégaux, torture, vente et utilisation de drogues… Pour une gamine, un joli palmarès. Pourquoi tu as peur, petite fille ? »

La question était… Simple. Simple et effrayante. Que comptait-il faire, qu’imaginait cet être tordu pour faire craquer un esprit visiblement affaibli, n’ayant rien à faire en ce manoir… Du moins pas dans la section des fauteurs de troubles. Quelque chose semblait l’avoir brisée ; a moins que… Oui, c’était une possibilité : Serait-elle schizophrène ? Ses réactions et réponses futures pourraient peut être l’éclairer. Son sourire s’agrandit.

Elle avait peur.
Oui, Moon avait peur. Elle eût été Anouchka, elle aurait eût ne serait-ce que l'un de ses traits de caractères, elle n'aurait pas tremblé, elle aurait repoussé violemment celui qui se croyait le prédateur, mais qui n'aurait été que la proie.
Mais elle n'avait rien d'Anouchka, si ce n'était son corps.
Aussi, lorsqu'on saisit l'une de ses mèches blanches, elle recula, l'air effrayé d'un petit animal farouche. Mais cela ne suffit pas à faire lacher les cheveux à son interlocuteur, et eut donc pour seul effet de tendre les fins fils nacrés entre eux deux.
Puis elle se prit dans le visage cette fameuse phrase cinglante :

"--Oui, quand je surprend des délinquants en train de faire une bêtise ils ne le font jamais exprès… Passons, pourquoi trembles-tu ? J’ai épluché ton dossier, par curiosité -ca répond aussi a ta question, et quelqu’un comme toi n’est pas sensé trembler devant un quelconque châtiment dans un tel lieu. Meurtre, détention et vente d’armes illégaux, torture, vente et utilisation de drogues… Pour une gamine, un joli palmarès. Pourquoi tu as peur, petite fille ?"

Il n'en fallait pas moins pour anéantir la jeune fille, du moins mentalement. Lui rappeler ses vices et ses pêchés, ses actes passés, l'odeur du sang et les cris... Et le plaisir presque sensuel qu'elle en retirait... C'était comme si on lui avait craché du vitriol au visage. Elle serra les dents, un muscle apparut sur sa mâchoire.
Elle découvrit une dentition bien alignée, et bien acérée.
Qu'est-ce qu'elle pouvait dire ?

"--C'est du passé, tout ça.
Je ne suis plus comme ça. J'ai changé. Je... J'ai arrêté de faire tout ça. Je l'ai fait, c'est vrai, j'ai aimé ça, mais j'ai tourné la page."

Une goutte de sueur roula sur sa tempe, alors qu'elle clignait des yeux. De sa main droite, elle effleura machinalement le bandage au creux de son bras gauche.
Ca ne faisait pas si longtemps qu'elle avait pris sa dernière injection... Même si elle les espaçait, qu'elle affrontait crise de manque sur crise de manque, elle avait toujours des prises, plus rares, mais régulières tout de même. Et s'il s'intéressait à la cicatrice violacée tranchant sur la peau blanche de la jeune femme, elle ne donnait pas cher de sa peau. Elle répondit à la dernière partie de la phrase de l'homme aux cheveux sanglants.

"--J'ai peur de moi même. Enfin... Non, pas maintenant. Mais j'ai tout le temps peur de moi même. Pourtant, en cet instant, j'ai davantage peur de vous. Parce que mon petit doigt me dit que votre punition favorite, ça n'est pas de copier des lignes ou même de passer le balais. Pas vrai ? Et Anouchka n'est jamais là quand on a besoin d'elle."

Et, disant cela, elle le pensait. Anouchka n'aurait pas pu être en cet instant en train de la molester de l'intérieur, non. Il fallait évidemment qu'elle soit bien calme, endormie profondément dans le plus sombre recoin de l'âme de Moon. Sans se rendre compte que cette dernière avait besoin d'elle.

[Juste une note au passage : Le jeu se trouve aux Etats Unis, ou l’utilisation du nom et du prénom n’est pas la même qu’au Japon. Donc ca n’a rien d’étonnant qu’il n’utilise qu’un des deux ^_^]

Les réactions de Moon l’intéressaient réellement. Il relâcha sa prise sur les cheveux de la jeune fille, déposant ses mains dans ses poches -que cela ne soit pas vu comme un signe de faiblesse surtout… Il n’en était pas moins dangereux, cependant le plus important dans cette discutions semblait être les paroles et non les actions. Bref, lorsqu’il reprit la parole, Eden s’était un peu calmé... Etait plus humain, en quelque sorte.
Son sourire se fit un peu plus franc, quoiqu’il soit loin d’être « normal » ; Il ne fit pas un pas de plus non plus, se contentant d’une immobilité déstabilisante : Comment un être aussi étrange, agité, malsain, pouvait-il faire preuve d’autant de calme ? Bref, si son regard passa effectivement sur le coude de Namidakase, ce qui ne manqua pas d’arriver, il ne sembla pas en tenir compte. Et sa parole de reprendre le dessus.

« Alors tu es schizophrène… C’est assez courant ici, mais je n’avais pas encore décelé ca chez toi. Où trouves-tu la force de contenir ton autre toi ? »

Car effectivement, le surveillant aux cheveux de sang semblait intéressé… Une attention malsaine, presque vulgaire, le genre d’attention dont on n’est pas vraiment heureux de faire l’objet. Après tout, cela valait tout de même son pesant d’or par rapport à des idées punitives particulièrement sadiques dont il était capable de faire preuve. Bref, si il n’oubliait pas ces idées, il ne semblait pas non plus pressé de la punir. Ce qui était une bonne chose…

[Note #2: Désolé, je n'ai jamais aimé faire des posts longs... J'espère que ca ne te dérange pas trop è_é]

HJ- pas de soucis, quant à tes posts courts, ça évite la migraine à forece de lire XD Quant au nom, je sais, mais je faisais allusion (une allusion à moi-même u_u") au fait que personne ne l'appelle jamais pas son nom de famille =D -HJ

La tension dans la pièce était palpable.
La jeune fille aux cheveux de neige était plaquée contre le vitrail, tremblante et terrifiée, et elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire à présent qu'elle avait vidé son sac et déballé ses petites affaires.
Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, car elle se sentait acculée, mais s'empêcha de verser une seule goutte de sang.
Le surveillant aux cheveux rouges s'éloigna un peu, et elle se sentit de nouveau respirer.
Lorsqu'il mit les mains dans ses poches, elle ne put empêcher de soupirer de soulagement, ni son regard de dévier vers la porte, derrière l'homme vêtu de noir.
Elle se croyait sauvée.
Et elle reçut une autre phrase dans le visage.
Comme un coup de poing dans son joli minois fragile de poupée de porcelaine.

"--Alors tu es schizophrène… C’est assez courant ici, mais je n’avais pas encore décelé ca chez toi. Où trouves-tu la force de contenir ton autre toi ?"

Elle eut un frisson. La... Force ? Elle n'avait pas de force. Plus de force.
Elle aurait voulu lui cracher sa douleur et sa colère au visage.
Pourtant, se sachant en position de dominé, elle se força à répondre, après quelques instants durant lesquels elle resta là, bouche ouverte, yeux béants.

"--La... la force de contenir...
Non, je ne suis pas schizophrène. Je suis deux dans un.
Nous sommes deux personnes différentes, nous n'avons rien en commun.
La force de la supporter... Je la trouve en grande partie dans ma haine, et dans ma colère.
Et dans le fait qu'à cause d'elle je ne peux pas vivre quelque chose avec Sach..."

Elle se raidit. Son nom avait failli lui échapper. Elle ne voulait surtout pas que qui que ce soit sache pour lui et elle. enfin, plutôt pour elle et lui.
Surtout pas ce surveillant à la mine sadique et malsaine, qui lui faisait peur.
Ses yeux errèrent dans le vague, son regard cherchant à accrocher une quelconque échappatoire.
Elle se mordit la lèvre si fort qu'une goutte de sang perla sur l'ourlet nacré de sa bouche.
Elle voulait fuir, encore une fois.

« Avec Sacha, c’est ca ? Le surnom du petit Alek… Quoi, ne t’étonne pas hein, t’es un cas spécial mais loin d’être le seul. Je connais plus ou moins tout le monde… Sauf les petits nouveaux, ca va bien me prendre quelques heures. Bref… Cela étant, être deux en un, c’est ce qu’on appelle un schizophrène. Mais le plus étonnant, c’est la haine dont tu me parles. »

Ses rangers firent résonner le plancher tandis qu’il s’avançait vers elle, et bien que sans retirer ses mains de ses poches, sa silhouette reprit se tour étrange qui le caractérisait et qu’il avait perdu l’espace d’un instant. L’espace du temps où il avait fait preuve d’un peu de compassion, en rejetant sa curiosité dans un coin : Celle ci reprit ses droits. Et quoiqu’il ne se trouve plus qu’à moins de deux mètres d’elle, son parfum ne chatouillait toujours pas les narines du surveillant, ce qui l’horripilait. Une fille sent toujours bon… Que ce soit par son parfum ou son odeur naturelle… Et il adorait déceler tout cela. Elle le privait d’un plaisir habituel, bien heureuse soit-elle de combler ce manque par l’intérêt qu’elle lui inspirait à cet instant. A ce sujet le surveillant était très pragmatique, quitte à… Disons la forcer à transpirer… Bref, arrêté à une distance respectable il put reprendre la parole d’une voix mielleuse, pacifiante que l’on ne pouvait trouver que louche sur un tel visage.

« Bon, je pense que je vais laisser passer pour cette fois… Mais il me manque une quelconque motivation. Que ferais-tu pour éviter un rapport sur tout ce qui vient de se passer ? »

[De plus en plus court... Va faloir que j'me calme moi... Mais désolé, j'avais presque fini quand mon pc a planté... Démotived. Imagine tout ca en plus étoffé. è_é]

HJ- t'inquiète, ça m'est arrivé aussi le PC qui plante...
Brefle. Pas grave, j'ai plein d'imagination, j'en ai à revendre =D -HJ

"--Avec Sacha, c’est ca ? Le surnom du petit Alek… Quoi, ne t’étonne pas hein, t’es un cas spécial mais loin d’être le seul. Je connais plus ou moins tout le monde… Sauf les petits nouveaux, ca va bien me prendre quelques heures. Bref… Cela étant, être deux en un, c’est ce qu’on appelle un schizophrène. Mais le plus étonnant, c’est la haine dont tu me parles."

Sauf que Sacha n'était pas petit. Il était même le contraire de petit. Mais Moon ouvrit tout de même des yeux de hibou et une bouche de carpe koï. Il connaissait vraiment tout le monde, alors...
Ca lui fit peur. Depuis combien de temps hantait-il ses pas, voyait les endroits qu'elle contemplait, et touchait les objets qu'elle effleurait du bout des doigts.
Et soudain elle paniqua. Et elle ne contint plus ce flot de paroles qui tentait de déborder de ses lèvres.

"--S'il vous plaît, Sacha, ne lui faites rien, ne lui dites rien surtout ! Je ne veux pas... Je ne veux pas qu'il sache... Je ne veux pas qu'il me haïsse..."

Et de verser quelques larmes qui depuis un moment attendaient leur tour de se teinter de rouge et de passer la tête dehors. Le rouge de ses pleurs se perdit dans le noir de sa parure, mais laissa des sillons sanglants sur le blanc de ses joues.
Elle s'assit, dos au mur, et entoura ses genoux de ses bras.
Eden lui parla, et elle leva un regard de condamnée à mort vers lui.

"--Bon, je pense que je vais laisser passer pour cette fois… Mais il me manque une quelconque motivation. Que ferais-tu pour éviter un rapport sur tout ce qui vient de se passer ?"

Elle entr'ouvrit les lèvres. Ce qu'elle ferait ? Pour éviter une punition qui serait peut-être l'interdiction de sortie ? l'isolement ? Ce qui sous-entendait ne plus voir Alek'...
Elle serait prête à tout pour éviter ça, pour éviter qu'ils ne se voient plus et qu'il l'oublie...
Elle ferma doucement les yeux, avant de les rouvrir et de planter ses pupilles dans celles du surveillant. Elle savait qu'elle regretterait ce qu'elle allait dire.

"--N'importe quoi. Je ferai n'importe quoi pour éviter ça."

Les réponses de la jeune femme le firent sourire. En fait, il n’en attendait pas moins… Ce qui était peut être la pire des nouvelles, en dehors du fait qu’elle était assurée de s’en sortir sans punition. A quel prix ? Cela, lui-même ne le savait pas : Il gardait en général ce genre de petites dettes pour plus tard, comme un bonbon à la saveur cachée rangé dans un tiroir à ouverture facile, métaphore on ne peut plus vraie… Quoiqu’un peu vulgaire. Lorsqu’il reprit la parole, sa voix exprimait une franche joie. Il avait enfin pu voir assez de terreur pour en être satisfait, s’était repu de la détresse d’une fille qui, si elle n’avait rien d’une innocente, n’était pas non plus coupable de tout ce dont elle avait été accusée. Bref, une cible particulière et intéressante… Bien que cela soit passé.
Il s’avança assez près pour que, lorsqu’il se baissa, ses genoux fléchis entourent ceux de Namidakase. Sa main gauche s’avança vers l’un des sillons sanglants qui barraient les joues de la « délinquante », pour ramener vers sa langue le goût si particulier du sang féminin. Sa voix reprit, douce et étrangement plus calme. Comme si lui-même était un peu schiso, avec deux personnalités différentes.

« Je me rappellerai ce que tu viens de dire longtemps, ma jolie. Ne l’oublie pas non plus… Tout ce qui s’est passé ici sera notre petit secret, mais garde dans un coin de ta jolie petite tête que tu as une dette. Une dette très très chère. Et le moment venu, n’oublie surtout pas cette peur qui étreint ton cœur comme la satisfaction berce le miens. Tu es à moi. »

C’est sur ces belles paroles qu’il se redressa, dominant Moon de toute sa taille fine et parfaitement sculptée… Avant de lui tourner le dos, et se diriger vers la porte d’un pas soudain redevenu parfaitement silencieux. Un pas de félin, une démarche de prédateur venu du fond des âges. La démarche propre à ce personnage étrange, a la fois craint et respecté dans la plupart des résidents. Et seuls les imbéciles échappaient à ces deux descriptions.

Vous est-il déjà arrivé d'avoir peur. Pas le simple frisson qui parcours l'échine, non.
Avez vous déjà atteint l'instant où la peur. L'immonde flot noir de la terreur envahit vos poumons, vous enveloppe et vous noie ? Avez vous déjà visité les affres les plus noirs de l'abîme infini et sordide, les méandres nauséabonds de la panique ?
C'est ce qu'il était en train d'arriver à Moon.
Des flots d'adrénaline envahissaient son cerveau, inhibaient sa pensée, et préparaient son corps à la fuite. Elle se débattait intérieurement.
Soudain, elle réalisa quelque chose.
Ce type n'était pas un surveillant.
Non, Eden Evans ne faisait pas partie du personnel. Il était aussi cinglé qu'elle.

Alors elle se leva, portée par une force qu'elle croyait inexistante, mais qui était seulement très bien cachée.
Il lui restait des reliques de colère.
Et elle attrapa son bras, ses doigts fins transformés en serres. Il se dégageait de Moon la même insanité et agressivité que si elle avait été Anouchka. Les deux jeunes femmes étaient unies dans leur colère et leur incompréhension. C'était la conscience de Moon avec la force de Dochka. Elle savaient pourtant toutes deux qu'elles faisaient une connerie, qu'elles allaient brûler leur dernière réserve en quelques instants, mais elles ne pouvaient s'empêcher de faire preuve de violence.

"--Vous. Vous m'avez menti. Vous n'êtes pas du tout un surveillant. Vous êtes comme moi. Ni meilleur, ni -hm- pire. Il vous faut enlever ce costume de mascarade, ou bien je déchiquèterai ce masque des mêmes ongles qui vous entrent céans dans la peau."

Elle eut un sourire sans joie, et l'attira plus proche d'elle. Son sourire s'éteignit en même temps que ses yeux se révulsaient. Elle n'eut que le temps de murmurer :

"--J'aurais pensé avoir plus de temps. Le temps, le temps, qu'est-ce que le temps..."

Lorsque sa tête frappa le sol, elle ne sentit rien, mais vit la pièce changer d'angle. Elle était consciente, mais incapable de faire d'autres mouvements que celui d'entrouvrir et de refermer les lèvres. Et voilà qu'elle était à la merci de ce serpent venimeux. Elle aurait voulu mourir, avant de savoir ce qu'il allait lui faire. Des larmes perlèrent au bord des yeux qu'elle ne pouvait fermer.

» Washing my last clothing [Eden Evans]
» Rencontre dans les douches. [P.V. Abi-gaelle Evans] [Rp +16]
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Pour quelques éclats de terre cuite... [Eden Evans] [Terminééé~]

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