Il faisait noir, la nuit était plus ou moins avancée, c’était le calme plat dans les couloirs, Wendrax était dans sa ronde, comme à son habitude, gardait sa lampe torche fermée. Wendrax marchait d’un pas calme, mais étonnamment silencieux pour la démarche décontractée qu’il avait. Le militaire était serein dans ses pensées. Jusqu’à maintenant, les couloirs étaient tranquilles et le militaire n’avait toujours pas fait d’interventions. Le cadet Anderson scrutait les environs silencieusement, il finit par entendre un écho de pas dans les corridors, plus loin. Le militaire fronça des sourcils, encore des fouteurs de troubles ou des copains de baise qui se retrouvent ? Wendrax entreprit donc de se rendre vite fait dans le couloir d’où venait le son, il s’en allait trouver par ou quand il entendit des jeunes foutre le camp. Il dériva de sa trajectoire et alla sagement discipliner les rebelles. Une fois son intervention faite, il se rendit compte que les pas avaient changé de secteur.
Le gardien de nuit se dirigea vers les pas à nouveau, il entendait qu’il se rapprochait, le gardien ne laissait pas grand trace de sa présence avec  ses pas feutrés et sa lumière fermée. Il tourna le coin nonchalamment quand la personne lui fonça carrément dedans, ou étais-ce le lui qui lui avait foncé dedans ?? Peu importe, dans un petit sursaut, le militaire regarda la personne devant lui. Il remarqua qu’il ne s’agissait pas d’un jeune délinquant mais bien d’un membre du personnel, une gardienne de nuit, probablement car cette dernière avait une lampe torche à sa main.

''Oh veuillez me pardonner ! Je ne vous ai pas fait peur au moins ???''

Dit-il gentiment en se grattant le derrière de la tête en ricanant un peu.C'était la première fois qu'il rencontrait un collègue gardien de nuit. Peut-être le hasard avait fait en sorte qu'il ne se croisent pas, après tout, Wendrax n'est ici que depuis quelques jours alors il est très probable de ne pas l'avoir vue avant, sans compter le fait que la manoir est presque la grosseur du Pentagone ! Il exagérait un peu mais bon. Le militaire réarrengea ses lunettes et fit face a la gente damoiselle devant lui avec un sourire gentil.

'' Bonsoir madame, Je suis nouveau gardien de nuit, de la troupe militaire , Cadet Anderson a votre service, enchanté! ''

Fit-aimablement le binoclard en faisant un salut militaire.

Cela faisait quelques jours que Rose était revenue à l’Institut. Elle devait se fondre dans la masse, mais jusqu’à présent, elle avait plutôt évité les « confrontations » avec d’autres membres du personnel; vieux réflexe de délinquante. Elle se contentait de faire ses rondes, tout en sachant très bien qu’elle n’était pas la seule gardienne de nuit, et que tôt ou tard elle finirait par croiser ses collègues d’infortune. Ce soir-là, comme tous les soirs, elle marchait dans les couloirs supposés déserts, en quête d’un résident à rappeler à l’ordre… Ou à protéger. Elle jouait une sorte de double-jeu, à bien y réfléchir. La nuit passait calmement, presque trop calmement. Si bien qu’elle avait quitté le premier étage, où elle rôdait plus que souvent, pour aller au deuxième étage. C’est là qu’elle entendit des pas précipités. Saisie d’angoisse à l’idée qu’il s’agisse peut-être de son Luca, elle se précipita, mais le faisceau de sa lampe torche n’éclaira qu’une paire de pieds. Elle entendit d’autres bruits de pas et se dirigea dans leur direction, mais en passant un coin, elle rentra lourdement dans quelqu’un. Elle en fut si surprise qu’elle tomba les fesses les premières au sol, avant de braquer sa lampe sur la personne incriminée. Mais les premiers mots que prononça cet homme chassèrent l’idée qu’il puisse s’agir d’un résident de l’esprit de la fausse rouquine. Elle se releva et s’épousseta les fesses.

- Oui, oui, ça va. Je suis Rose Noctalis, arrivée il y a peu. Je ne suis pas militaire.

Et maintenant, elle croisait les doigts pour qu’il ne retombe pas sur son dossier. Après tout, elle avait échappé à ce juge véreux en prenant une fausse identité. Mais bon, en tant que gardien, nouveau qui plus était, elle doutait qu’il ait les qualifications requises pour fouiller les dossiers, mais aussi qu’il en éprouve le besoin. Elle regarda autour d’eux et profita d’une minute de silence pour écouter… Mais rien. Aucun bruit ne brisait le silence.

- Est-ce que vous avez croisé des résidents qui courraient, il y a quelques minutes ? Ils ne respectent pas le couvre-feu.

Autant ne pas griller son objectif. Il fallait qu’elle rentre un minimum dans le moule, si elle ne voulait pas qu’on la suspecte trop.

(HRP : Désolée du gros retard ><" Et de la qualité plus que moyenne de mon post).