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| J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] | |
| | Sujet: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mar 2 Mar 2010 - 21:19 | |
| ► État Civil
• Nom & Prénom : Jane Martha Stanislaw • Surnom : Calamity.
• Age : Seize ans. • Date de Naissance : 28 juillet 1993. • Lieu de Naissance : Miami. • Nationalité : Américaine. • Origines : Polonaises. • Sexe : Féminin, bien que ça ne soit pas évident. • Orientation Sexuelle : Bisexuelle.
► Casier Judiciaire
• Nombre d'arrestations : Sept. • Délits commis : Ébriétés sur la voie publique, tapages nocturnes, insultes à agents, violences contre agents, tentatives de rebellions contre agents, recels de substances illicites, actes sexuelles dans un lieu public.
► L'institut Teenagers
• Présente depuis : Quelques jours à peine.
• Chambre ou Dortoir : Dortoir, bien que l'adolescente soit violente, elle n'apprécie pas vraiment la solitude.
• Intégrée à cause : Décision judiciaire approuvée par les parents de l'élève.
► Physique
Sa fierté exacerbée se lisait sur son visage aux traits durs et fins. Elle était belle, vraiment belle, bien que très androgyne. Il était dur d'affirmer si c'était une femme ou un homme. Elle avait des grands yeux, aux pupilles nuages, gris bleuté ciel de tempête, à l'iris néant, un nez frêle et droit, des lèvres à la limite de la transparence et délicieusement rosées, terriblement sensuelles. Les traits de la jeune fille étaient fins, aiguisés, sa peau était lisse et il l'imaginait si douce au toucher. Elle restait incroyablement pâle, comme insensible au soleil qui tapait pourtant si fort dans la ville de Miami. Son visage était angulaire et long, son menton pointu, ses joues comme inexistantes, un peu creusées même. Ses cheveux d'un blond si clair qu'ils semblaient presque blanc ou gris en fonction de la lumière venaient lui chatouiller les paupières, caressaient sa nuque et lui donnaient un air de jeune garçon un peu perdu, un peu rêveur. Son cou frêle et allongé semblait pouvoir se briser à chaque instant. Elle était grande, sûrement mesurait-elle autour d'une mètre soixante-quinze, peut-être même plus.
L'enfant se lassa de l'interrogatoire visuel et détourna ses grands yeux aux cils légers et longs, l'homme quant à lui observa son corps fin et musclé. Ses épaules étaient larges et carrées, malgré leur maigreur presque alarmantes. Ses clavicules étaient saillantes et creusées, sûrement pouvait-on suivre tous les os de son squelette rien qu'en observant son corps tellement l'adolescente semblait frêle. Elle n'était pas fine pour autant ; sa carrure pouvait aisément se confondre avec celle d'un jeune homme en pleine santé, rien chez l'enfant n'était « étroit », elle était juste mince, à la limite de la maigreur, mais ses muscles fins et nerveux, savamment dessinés, enlevaient chez Jane toute impression de faiblesse ou de fragilité. La chemise androgyne de la jeune fille laissait apparaître un bandage au niveau de sa poitrine, sûrement était-ce plus facile pour se battre, pensa l'homme perspicace. Elle avait les bras croisés à ce niveau, ses mains étaient incroyablement grandes et nerveuses, véritables pattes d'araignées aux doigts crochus et osseux, aux ongles courts et toujours recouverts d'un peu de résidu de sang – était-ce le sien ou celui d'un autre. Il y avait de nombreuses écorchures sur sa peau, le long de ses bras également, et elles se voyaient d'autant plus que l'écarlate semblait comme une insulte à l'immaculée blancheur de sa peau de rousse où quelques tâches de rousseurs s'étalaient parfois. Son ventre était plat, sa chemise blanche légèrement remontée à cause des bras de l'adolescente qui venait la froisser laissait apparaître un bout de peau blanche, et la courbe de son aine prononcée. Son jean trop large et trop taille basse retenu par quelques ceintures noires et argentées trainait jusqu'à ses pieds fourrés dans des baskets au design travaillés et – encore une fois – trop larges. L'homme poussa un soupir, retourna vers son bureau, ignorant le regard agressif de sa patiente. Il se demanda de quoi pourrait avoir l'air cette magnifique jeune fille si elle se maquillait, si elle mettait en valeur ses grandes jambes qu'il imaginait galbées, fines et infinies, et qui étaient, alors qu'il l'observait, noyées sous ce jean trop large, à la couleur délavé et troué à de nombreux endroits. Des ceintures en tout genre retenaient l'objet en dessous des hanches plutôt étroites de la jeune fille, elle n'avait pas de taille très marquée, on ne pouvait la qualifier de féminine. Pourtant elle était belle, c'était un fait, et comme beaucoup d'hommes plutôt basiques, le psychologue se dit comme pour lui même, que c'était un bien beau gâchis.
• Taille ; 1,76 mètre. • Poids : 63 kilogrammes. • Autres : Quelques cicatrices souvenirs d'interactions plutôt violentes, dont une à la cuisse, deux sur le bas ventre et plusieurs au bras. Jane porte souvent un bandage pour contenir sa poitrine – qui n'a rien d'exceptionnel – afin de ne pas être gênée dans ses déplacements.
► Caractère
Cynique ; effrontée ; insolente ; éhontée ; impertinente ; impudente ; sans-gêne ; culottée ; immorale ; malhonnête ; malsaine ; obscène ; dissolue ; licencieuse ; inconvenante ; scandaleuse ; corrompue ; débauchée ; dépravée ; vicieuse ; impitoyable ; diabolique ; sardonique ; démoniaque, infernale ; perverse ; pernicieuse ; maligne ; cynique ; ironique.
Ou autant d'adjectifs qui me siéent à la perfection. Beaucoup de gens peuvent se mentir, peuvent se persuader qu'ils sont méchants, parce que ça leur fait plaisir. Qu'y puis-je ! C'est à la mode.
Ce n'est toujours qu'apparence. Moi je suis méchante, je fais pleurer tous ceux qui, stupides petites choses, décident de m'aimer. Je ne contrôle rien, c'est comme si je faisais tout au départ pour être sure de décevoir. Peut-être que j'aime ça aussi, que je me suis tellement persuadée que je n'en vaux pas la peine que je m'arrange pour que ça soit vrai. Je ne contrôle rien, mais sûrement au fond que je contrôle tout, absolument tout, je suis manipulatrice, calculatrice et prévoyante, j'analyse vos réactions à l'avance et je vous connais par cœur. Où est le mensonge, où est la réalité ? Qu'est-ce que j'en sais ! Je suis certes, particulièrement intelligente, j'ai sauté une classe et j'en aurais sûrement sauté d'autres si j'avais eu une scolarisation plus classique. J'ai toujours joué avec les chiffres avec une extrême facilité, c'est comme s'ils me susurraient eux même la réponse au creux de mon oreille, les mots s'ajustent comme par magie dans mon esprit et mes raisonnements sont toujours clairs, précis, concis, bref. Je suis intelligente. Et c'est comme si c'est sans réfléchir, que j'analyse ce qui m'entoure, que je prévois les conséquences et que je calcule chacun de mes gestes. Tout cela m'ennuie profondément. Je suis cynique, effrontée, insolente. Je n'aime pas l'autorité et je le montre, je suis libre et je l'affirme du mieux que je peux à travers des remarques désabusées clamées haut et fort. Je n'aime pas, je n'aime pas les autres, les autres qui se croient supérieurs. Moi je méprise et je méprise mieux que quiconque, ce ne sont que des personnes faibles qui ne savent se défendre ni par les mots ni par les poings. Je suis violente, acerbe, cynique, tranchante, agressive, paumée. Je suis violente parce que c'est la seule chose qui échappe à mon contrôle – et c'est jouissif –, parce que ce n'est pas une solution mais je suis désolée ça expédie vite les gens à l'hôpital et on est vite débarrassés des boulets. Je suis violente parce que j'ai cette rage en moi que je ne peux contenir et que quand mes poings s'abattent sur ta face ensanglantée je me sens vivante voilà tout. J'en ai besoin, j'ai besoin de me sentir vivre, de me sentir ivre, de faire appel à toutes mes forces pour te foutre par terre. J'aime le jeu, le défi. J'aime le risque et l'adrénaline. J'aime ta souffrance et ta peur. Je suis une vraie gamine qui se bat pour passer le temps, pour oublier ses peurs, pour se venger, de tout et de rien, aucunes raisons valables, aucunes excuses, je suis violente un point c'est tout. Je suis immorale, je n'ai que des défauts, je ne suis ni loyale ni honnête, je n'aime pas ça, ce n'est que de la faiblesse, l'allégeance je ne connais pas, oui je ne pense qu'à moi, je suis égoïste égocentrique et lâche, je suis la seule personne que j'aime, la seule personne qui compte, certains diront que c'est triste, moi je dis qu'au moins comme ça, personne n'attend rien de moi, moi je n'attend rien de personne, et personne n'est jamais déçu, moi la première. Je suis perverse et obsédée, licencieuse impardonnable sardonique démoniaque, je n'accepte pas de refus et je suis toujours prête à aller jusqu'au bout, j'aime les défis impossibles, je manipule et je mens sans vergogne, j'obtiendrais ce que je veux coûte que coûte, quitte à ne plus être moi, ça n'a pas d'importance, je m'ennuie et l'autre est un exutoire à cette mortelle monotonie que je fuis.
Et puis derrière ça y'a quoi ? Quand j'étais gamine mes parents m'ont envoyés plusieurs fois chez des psys, un vrai défilé qui a continué jusqu'à Teenagers, et du peu que j'entendais l'oreille collée contre la porte en bois rugueuse ça me faisait franchement froid dans le dos. Carence affective, jalousie, rage incontrôlée, sentiment d'injustice... Je suis perturbée, c'est un fait. Mais voilà perturbée ça veut dire quoi ? Y'a perturbée et perturbée. Moi je flippe de me retrouver dans un hôpital psychiatrique à trente ans parce que je serais devenue schizophrène quoi. Ah oui, parce que derrière les apparences, je flippe beaucoup. C'est bien beau, les cris, les insultes, les coups de poings, les remarques sarcastiques sardoniques. Je suis humaine et j'ai peur. Gamine j'avais peur de tout à présent j'aime à croire que je n'ai peur de rien mais je me mens. J'ai peur que derrière ma rage, derrière mes rires contrôlés, derrière tout ça y'ait rien. J'ai peur que mon délire de psychopathe il soit un peu vrai finalement, j'ai peur qu'y ait que du vide, et ça me fait vraiment peur, cette chose infinie. Mais ça personne le saura jamais.
• Qualités : Observatrice, intelligente, réfléchie, calculatrice, prévoyante, rieuse. • Défauts : Violente, sanguine, nerveuse, jalouse, possessive, mauvaise joueuse, ennuyée, lâche, égocentrique, égoïste.
Affinités Particulières
Aime : • Le sang, celui des autres de préférences. • Les expériences, tout ce qui la tire de son ennui et de sa léthargie. • Faire sauter des crêpes. • Provoquer inutilement. • Se ronger les ongles. • Les défis en tout genre.
N'aime pas : • Perdre. • La chaleur. • Se retrouver dans une foule. • Les fruits de mer. • Se faire traitée de « gouine ».
► Histoire
« Putain, mais t'es une gouine toi ! »
Voilà, ça commence toujours comme ça. J'y peux rien, « gouine », j'supporte pas ce mot. Tu vois ça me hérisse le poil, genre, m*rde, parle mieux. Gay ça sonne tellement mieux, lesbienne, lesbo, gouine, c'est franchement moche quoi. Et puis, j'en ai marre du putain de cliché comme quoi une fille qui aime que les filles c'est une moche, une frustrée ou je sais quoi. Je suis désolée, je suis belle, c'est un fait. Ah ouais, et d'où les mecs sont persuadés une fille est gay uniquement pour les exciter ? Putain, mais votre queue, c'est pas le centre du monde, tu vois ? Non, y'en a vraiment pas besoin pour jouir, au contraire même. Allez tous vous faire foutre.
Mes parents m'ont donnés le jour, puisqu'ils fallait bien que quelqu'un le fasse. Ou plutôt, non, y'a aucune obligation au départ, c'est c'qu'on appelle la contingence de l'existence, enfin bref. Je suis née un soir d'été. Je me souviens pas trop de mon enfance parce qu'elle avait pas spécialement d'intérêt. J'adorais les crêpes et je souffrais d'insomnies chroniques, j'avais une jumelle bien plus mignonne que moi – enfin selon mes parents et tous les gens de l'école primaire, ce qui constituait à l'époque, je dois bien l'avouer, ma vie toute entière. Ma jumelle s'appelle Liv. Moi je m'appelle Jane. C'est c** comme prénom je trouve, enfin, dans l'absolu j'aime bien, mais se faire surnommer Calamity toute son enfance, moins. Bref. Petite j'ai toujours eu l'impression de pas être normale. Liv dormait tranquillement à côté et moi je chialais en silence de peur qu'un vampire me mange.
Tout le délire du « lien entre les jumelles », c'est une connerie. Enfin, j'adore Liv, elle m'adore. Mais franchement, on s'est jamais sentie vraiment « liées » ou quoi que ce soit. Rien de bien spécial ni extraordinaire. On se ressemblait comme deux gouttes d'eau, ça faisait genre tu marchais toujours à côté d'un miroir, à part ça, Liv aurait pu être mon cochon d'inde que ça aurait rien changé à notre relation. D'ailleurs on avait eu un cochon d'inde. Mais je l'avais cramé en fait. Genre, tu prends le briquet de Papa et tu vois si les poils ils prennent feu. Je voulais pas le tuer, Cracotte, j'pensais pas qu'il brûlerait aussi vite. Liv avait beaucoup pleuré, j'avais beaucoup culpabilisé. J'allais encore beaucoup la faire pleurer, la pauvre chérie.
Liv a toujours été l'aimée, la préférée, la jolie, la plus mignonne, la douée, la ce que tu veux. Moi j'étais le moins à côté, le rien. Adolescente ma mère me gueulait souvent à la gueule que « Merde, m*rde Jane, pourquoi tu fais tout ça ? ». Ouais, au fond c'est vrai, pourquoi ? Mais c'est moi qui devrais retourner la question, c'est pas pourquoi je fais tout ça, c'est pourquoi vous m'y avez poussé. Pourquoi pour attirer votre attention, pour exister en dehors de l'autre aux cheveux blonds, j'étais obligée de faire tout ça ?
Je compte même plus, le nombre de fois où, âgée de huit ou neuf ans, dans la cour de récrée, j'ai provoqué des bagarres collectives. Où je suis rentrée avec plein d'argent sorti de nul part. Où je suis rentrée avec des jeans troués, défoncés, un œil au beurre noir et une ou deux dents de lait en moins. Ou bien les fois où j'rentrais avec quatre ou cinq heures de retard. Vous ordonniez à Liv de me surveiller. Et puis une fois dehors, Liv, elle retrouvait son petit copain du moment et elle me faisait un bisou sur la joue et puis elle me disait à ce soir et elle partait avec lui, ou lui, ou lui, tous les même imbéciles coupes au bol à peine plus grands qu'elle. J'étais sûrement un peu amoureuse de Liv, plus mégalo, tu meurs, ouais, sûrement que gamine j'étais amoureuse de ma jumelle. J'la regardais partir avec un petit pincement au cœur et je shootais dans une poubelle au hasard avant de partir faire l'école buissonnière. Je m'emmerdais en cours. J'avais des notes de merdes parce que vu que je m'emmerdais, j'y allais pas très souvent. Je détestais l'école. J'ai jamais fait ce que je voulais pas faire, quel intérêt ? Me forcer ? C'est une blague. La prof avait fini par me dire que je devais sauter une classe, que avec un niveau plus élevé je m'ennuierais moins. Mes parents l'ont même pas cru quand elle les a appelés, genre « Vous êtes sure que vous parlez de Jane et non pas de Liv ? ». Liv avait de très bonnes notes, mais c'était pas pareil. Liv bossait pour faire plaisir à mes parents. Liv était la parfaite, la normale, l'hétéro. Moi j'étais l'insolente, la déviante, l'hyperactive à la sexualité indéterminée. Décevante, en bref. A l'heure où les gamines se déguisent en princesse moi je faisais le prince c'est tout.
J'ai eu ma première petite copine en dernière année de primaire. Mais à vrai dire je sais pas si on pouvait appeler ça comme ça. Cette gamine, française et répondant au doux nom de Camille avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus était sûrement profondément hétéro. Seulement la demoiselle voulait sortir avec un grand du collège et elle avait peur qu'il la rejette alors, elle était venue vers moi. Pour que je lui apprenne à « embrasser avec la langue ». En vrai, j'avais pas plus d'expérience qu'elle, mais moi, j'étais une bonne menteuse. Alors bref, on passait les récrées à s'emballer dans les toilettes. Une fois, j'lui ai fourré la main dans la culotte. Elle est plus jamais venue me retrouver. Je m'en foutais, je m'étais bien amusée tout ce temps. Ca me faisait doucement rire de l'avoir fait flipper.
Quand j'ai annoncé à Liv que j'étais gay, on avait onze ans. J'lui ai dis cash : « Liv, j'suis gay. J'aime les filles. ». Elle m'a répondu, mot pour mot « Putain de m*rde, espèce de salope, je savais que t'étais pas normale ». C'est le genre de trucs qui marquent. J'crois que c'est à ce moment là que j'ai réellement pété mon câble on va dire. Que j'ai décidé que c'était trop. Que Liv était une petite pute c****. Que mes parents étaient des petits bourgeois insipides. Et j'ai surtout décidé qu'il était temps qu'ils comprennent que j'existe.
C'est les années collèges qu'étaient les pires. Liv et moi étions séparés. Logique, j'avais un an d'avance sur elle. C'était comme si on m'avait donné champ libre. J'avais l'impression que tout m'appartenait, et j'voulais en profiter.
J'étais très grande pour mon âge. A mon entrée au collège, j'avais dix ans, et je mesurais un mètre soixante. Liv était restée plus petite. Plus normale. Haha. Je trainais donc avec des gens plus vieux que moi, j'étais de celles qui, adossée contre la grille devant le collège n'y entrait cependant jamais. Je restais là avec John, Cook et Lucy. Je m'habillais comme un mec et on me demandait pas quel était mon sexe. J'étais Jane un point c'est tout, ça suffisait à tout le monde, et à moi surtout. J'embrassais Lucy et Cook sans faire de différence. J'embrassais pour apprendre à bien le faire. John lui n'était plus au collège, mais il était pas au lycée pour autant. Dé-scolarisé, ou un délire comme ça. Il a jamais voulu nous dire vraiment ce qu'il avait fait pour être plus accepté nul part. J'crois que c'était un truc genre, il était le dealeur attitré de tout le collège et il s'est fait prendre. Ou bien il a violé un prof ? C'est le premier truc que John nous a appris, à Lucy Cook et à moi. Ne jamais se faire prendre. On peut pas dire qu'on était vraiment doués cependant, et c'est là que les emmerdes ont réellement commencés.
La première année, rien de particulier. Quelques lettres d'absence aux parents, un ou deux pétards dans un coin de la cour, beaucoup de gueules et pas beaucoup d'actions. Lucy avait un scooter, parce qu'elle était en dernière année et que donc elle avait l'âge. Tout le monde l'admirait pour ça, moi la première. Et puis à partir d'un moment, déjà, on a besoin d'argent. On veut s'amuser, on veut sortir. La beuh, ça donne pas assez de sensations, on veut plus. Alors que tu voles les gamins à la sortie du collège, et que ça finit en bagarre générale, et que les surveillants et le CPE qui savent pas quoi faire appellent les flics. Au départ les parents s'indignent, hurlent. Ils disent que leur enfant a pas pu faire ça. Ils disent qu'il est heureux et nourri à la maison, qu'il a besoin de rien. Qui pourrait leur en vouloir, ils veulent juste avoir l'air de bons parents. Ils se placent en victime. « C'est pas notre faute ! Elle a tout ce dont elle a besoin ! ». Et qu'on essaye de trouver des raisons. D'abord, y'a le silence lourd et gêné de la voiture. C'est clair que dans les livres de Brigitte Bardot là y'a pas écrit comment s'occuper d'une gamine violente et agressive qui vole ses petits camarades. Ah m*rde, Brigitte Bardot ses livres c'est sur les animaux. Enfin bon, ça r'vient au même de toute façon. Après le silence, après qu'on est fait monter la gamine dans l'appartement sécurisant, y'a l'explosion. Les insultes les cris les « comment tu as pu nous faire ça ». NOUS NOUS NOUS. C'est tout ce qui intéresse c'est tout ce qui importe. Moi ? Moi ça n'existe pas, il n'y a que le nous, la famille, l'image. Je m'en fous de leur image, oui, je suis égoïste, oui, je suis individualiste. J'en ai marre d'être deux, j'en ai marre de Liz, j'en ai marre de jamais être pleinement moi parce que cette c**** porte mon visage sur le sien, tu vois ? Bah non, tu vois pas, tu peux pas voir, tu peux pas savoir, que je crie à ma mère. Y'a l'inquiétude aussi. Le genre « Mais tu es malheureuse avec nous, Jane ? Hein ma petite Calamity ? Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? ». Bref de l'hypocrisie mielleuse et détestable qui donne envie de sauter par la fenêtre ou plutôt de les envoyer eux, par la fenêtre. Non je suis pas malheureuse, non. J'ai juste cette haine, cette haine au fond de moi et il faut bien qu'elle parte, et le pire, vous voyez, Papa, Maman, Liz, vous savez le pire ? Le pire c'est qu'après la haine y'a rien, y'a rien que du vide effrayant et infini, alors moi j'ai peur, j'ai peur qu'après la rage y'ait plus rien, plus rien que du vide et qu'il me happe. Mais ça je le dis pas et je m'enferme dans ma chambre. Le soir même, je faisais le mur. Lucy et son scooter étaient venus me chercher. J'avais douze ans et quelques semaines. Après, c'est devenu presque quotidien.
On faisait pas grand chose toutes les deux. On allait jusqu'à la mer souvent et on restait là sur la plage de galet à fumer, à avaler des pilules bizarres, à nager toutes habillées, pour le plaisir de sentir le sel nous dévorer la peau et alourdir nos vêtements. Liv était jalouse mais elle le disait pas elle le montrait pas. Depuis que j'lui avais officiellement avoué mon homosexualité cette gamine à l'esprit étriquée pouvait plus réellement me voir comme avant, je la dégoutais, elle disait que je sentais la gouine à plein nez. J'lui répondais que j'préférais ça que d'être juste la gamine parfaite à son Papa et à sa Maman.
J'ai passé toutes mon adolescence à essayer de m'éloigner de cette étiquette justement. Toujours à aller un peu plus loin. Quelques joints roulés, quelques heures séchées. Des bagarres, des actes de violences gratuites, contre les élèves, contre les professeurs. Se faire virer des collèges les uns après les autres, ne jamais perdre de vue Lucy, John et Cook. Consommer de plus en plus de drogues en tout genre. Sans jamais devenir réellement accroe. Revendre la came à des prix super chers dans les quartiers huppés. Devenir un vrai petit gang de dealeurs organisés. Coucher, avec à peu près tout. Des mecs comme des filles. Parce que je suis gay mais je veux tester. Coucher contre de l'argent, contre quelques doses. Les partager avec Lucy en riant et en se racontant nos mauvais coups. Coucher avec Lucy pleins de fois à la suite. S'engueuler avec les parents. Se faire virer encore. Leur annoncer qu'on est gay, se faire fouttre à la rue pendant plusieurs jours. Taper taper taper encore plus histoire d'oublier. Jusqu'à se faire saigner. Mépriser Liz qui méprise en retour. M'engueuler avec Liz. Taper Liz. La consoler. Pleurer avec elle. Ne pas comprendre, ne rien comprendre. Se laisser dépasser par les évènements. Aller dans des boites gays, oublier le collège, le lycée qu'on a obtenu de justesse. Ébriétés sur la voie publique, tapages nocturnes, insultes à agents, violences contre agents, tentatives de rebellions contre agents, recels de substances illicites, actes sexuelles dans un lieu public. Collectionner les arrestations comme si ce n'était qu'un jeu. Tout pour ne pas être vaincue. Essayer de communiquer, se retrouver face à des murs d'incompréhension.
A la fin, on finit par abandonner.
Moi comme eux.
Ils ont fini par me « convoquer ». Me dire que le mieux serait de faire comme la juge a dit, de m'envoyer dans un institut « spécialisé ». Moi ça me fait doucement sourire. Des instituts spécialisés y'en a aussi à Miami. Ou au moins en Floride. Mais non, ils m'envoient en Californie. Ou comment se débarrasser de la fille non désirée sans trop de regrets. Je vais pas leur manquer. Ils ont cette gamine avec le même visage que moi, en mieux.
D'ailleurs, avant que j'parte, Liz s'est excusée. Elle m'a dit qu'elle avait pas été assez là. Qu'elle aurait pu essayer de me comprendre. De pas me juger. D'accepter. Elle m'a dit que tout était de sa faute un peu. Je lui ai répondu d'aller se faire foutre. Parce que c'est pas vrai, tout ça c'est ma faute, et je tiens à en avoir la responsabilité.
► Joueur/Joueuse
• Mot de Passe pour la Validation : Validé By Carter • Comment avez vous découvert le forum : Par Destiny. • Commentaire : /
Dernière édition par Jane M. Stanislaw le Mar 2 Mar 2010 - 22:35, édité 1 fois |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mar 2 Mar 2010 - 21:58 | |
| +Bienvenue dudette Belle fiche ^__^ Mais nous avions décidé de restreindre les homosexuels/lles ^^; Soit que tu décides que Jane soit bisexuelle ou hétérosexuelle (ce qui ne devrait pas être le cas ici ._. Mais bon (pour l'hétéro')) +Je pense que c'est tout ce que j'avais à dire~ +J'espère que tu t'amuseras parmi nous ^__^ |
| Vitany Weismann | Résidente ♥ Modérateen
Surnom : Rouge Âge du Perso : 18ans Orientation : Non Défini Admission : 20/12/09 Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7164
Age : 32 Messages : 935 Jeux +16 : Oui Disponibilité : TOUS LES JOURS ~
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Une Délits Commis: | | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mar 2 Mar 2010 - 22:00 | |
| J'aime beaucoup ta fiche =] Bienvenue sur teenagers |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mar 2 Mar 2010 - 22:39 | |
| - Carter Blackman a écrit:
- +Bienvenue dudette Belle fiche ^__^ Mais nous avions décidé de restreindre les homosexuels/lles ^^; Soit que tu décides que Jane soit bisexuelle ou hétérosexuelle (ce qui ne devrait pas être le cas ici ._. Mais bon (pour l'hétéro'))
C'est chose faite. Et, pour le reste, merci =) |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mer 3 Mar 2010 - 0:11 | |
| Han, ce perso perd tellement tout son charme en étant biiii. Tss.
Enfin bon, tu sais ce que je pense de ta fiche. <3 |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mer 3 Mar 2010 - 0:14 | |
| Non je ne trouve pas. Et Haha comment l'ignorer.
Enfin bon, merci de ton accueil. Même si je ne vois pas de bienvenu dans tout cela. <3 |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mer 3 Mar 2010 - 0:42 | |
| Bienvenue ^^. Plop, il me semble que tout est bon... De toute Carter a déjà posé sa griffe ici XD. Vu que tout est en règle (ou du moins je crois), je te valide. Bon jeu! |
| Nathanaël Lewis | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] Mer 3 Mar 2010 - 13:41 | |
| Bienvenuuue ! Perso qui a du charme oui, ça change un peu de ce qu'on voit d'habitude. J'espère que tu t'amuseras bien ici ^^ |
| | Sujet: Re: J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] | |
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| | J a n e ; « Tu ne seras jamais beau, jamais mieux. Juste un peu plus vieux. » [done] | |
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