Krystel eut un haut de cœur en regardant le contenu de son plateau. Elle n'avais pas osé demander à la dame du dîner de quoi il s'agissait, mais elle aurait du, peut-être aurait-elle été moins dégoutée... La jeune fille était arrivée le matin même à Teenagers mais n'avait rencontré qu'un seul autre élève... À croire que l'institut était désert, mais c'était impossible car le directeur qui lui avait raconté la «fabuleuse» histoire de l'école l'avait aussi informée du nombre de «cas à problèmes» présents dans l'établissement... Kry leva les yeux et découvrit qu'elle n'était pas seule. En effet, collée au mur, une table de trois garçons s'animait, donnant un peu de vie à la sinistre salle à manger.

La drôle de bouillie servie ne donnait vraiment pas envie de manger... Mais elle était surveillée par un responsable, et de toutes façons, elle désirait régler ses problèmes de TCA... L'adolescente alla s'assoir plus loin, à l'écart des gens, dans une coin plus sombre, et fixa la mixture brune et motoneuse avec dédain.

*aah si au moins on nous offrait quelque chose de plus appétissant!* se dit-elle en soupirant. *Ce n'est pas de cette façon que je vais guérir... Et dire qu'on m'a spécialement transféré pour...* Elle s'interrompit car quelque chose avait changé... une présence s'était ajoutée...

Krystel avait raison, quelqu'un venait de s'assoir en diagonal d'elle, ignorant sa présence. Il avait l'air d'être apprécié autant par les garçons que par les filles, à ce qu'elle en vit... Il fallait avouer qu'il n'était pas si mal, et qu'il avait du cran, c'est vrai quoi, pour oser manger cette bouillie infecte, il fallait des couilles! Sauf qu'elle vit quelque chose qu'il n'avait pas l'air d'avoir remarqué...

Là, juste en dessous d'une boulette de viande (en tous cas, elle pensait que s'en était une!), se trouvait trois gros vers blancs, grouillant énergiquement! Elle sentit sa tête tourner, et son estomac se retourner. Il fallait le lui dire!! Ce gars, qui il pouvait être, ne méritait pas une telle dégueulassité*!! Mais timide comme elle était, elle craignait qu'il croit à une mauvaise blague de sa part... Oh la la... qu'allait-elle faire? Elle le vit prendre une autre bouchée, un peu plus grosse que la première, ce qui rapetissait la distance entre les vers et sa prochaine bouchée..

Elle respira un gros coup et poussa son cabaret sans exagération (juste un peu, mais pas trop pour ne pas qu'il tombe par terre... Et tandis qu'il plongeait sa fourchette blanche dans le plat, elle ouvrit la bouche et cria: "NON! Ne mange pas ça!!!" et lui retira aussitôt l'ustensile de la main, sans brutalité. Elle sentit ses joues chauffer sous les probables regards des autres personnes présents dans la salle, mais surtout, craignant la réaction du jeune homme qu'elle ne connaissait pas du tout...

(HJ: Dégueulassité=Mot inventé pas mouah! signification: horrible, infâme chose dégueulasse quoi!)

Malgré un léger goût de brûlé et la texture répugnante, Samuel se forçait à manger cette bouillie. Il se demandait qui était de cuisine aujourd'hui. Sûrement pas le cuisinier habituel. D'habitude, ce n'était pas aussi dégueulasse. C'était même plutôt bon habituellement. Peut-être que le cuisinier était malade aujourd'hui et que la sorcière servant de caissière à la cafétéria avait décidée de prendre la relève? Ça n'étonnerais même pas Sam! Elle était tellement c**** des fois que plus rien ne l'étonnait de la vielle femme (qui ne sentait d'ailleurs jamais bon, même pas un peu. Il évitait souvent de passer près d'elle ou cessait de respirer quand il devait payer.)

La pensée que se soit elle qui avait fait le repas lui retourna l'estomac à l'envers et il eu un léger haut-le-coeur sans que ça ne paraisse vraiment.

Il picorait dans son assiette lorsqu'alors la jeune fille qui était assise en face de lui décida de lui enlever sa fourchette en criant de ne pas manger la bouillit.

Il la regarda alors, refermant la bouche qu'il avait ouverte dans le but d'y mettre la bouchée brune et sa main se baissant pour se poser sur la table alors qu'il haussait un sourcil en la regardant.

"Pourquoi? C'est étrange, d'habitude on me force pour manger, pas pour le contraire."

Fit-il alors. Il se demandait vraiment pourquoi est-ce qu'elle avait réagit comme ça. C'est vrai que c'était dégueux comme texture, comme odeur et même plutôt en goût... mais ce n'était pas vraiment une raison pour empêcher un inconnu de se remplir l'estomac. Elle se prenait pour superman - ou plutôt superwoman - ou quoi?

"Je.. Euh..."
La jeune fille n'arrivait pas à sortir les phrases qu'elle avait déjà formé dans sa tête... Les mot ne sortaient pas tant elle était surprise. (il faut dire qu'il ne lui en faut pas tant que ça) Il ne l'avait pas engueulé, ni frappée... Il l'avait simplement regardée en la dévisageant à peine et questionnée sur un ton calme et contrôlé...

Bon, il est vrai que ce ne sont pas tous les garçons qui sont des brutes et qui frappent avant de parler, mais Krystel n'en était pas habituée... (Surtout qu'en arrivant dans cet institut, elle s'attendait à rencontrer des élèves plus.. violents, disons cela)

Elle laissa tomber la fourchette dans le plateau du jeune homme et à défaut de lui parler, elle pointa les vers grouillants dans son assiette. Finalement, sous la boulette, il n'y avait pas que trois vers, mais cinq, se tortillant de tous bords tous côtés. "Ça.. Il y a ça, dans ton assiette..." finit-elle par dire, avec une grimace de dégout. "Dé.. désolée de ne pas te l'avoir dit autrement..."

Elle ne savait apparemment même pas elle-même pourquoi elle avait fait ça. Ou bien, peut-être qu'elle était juste trop timide pour lui dire... ou trop dégoûtée? Mais de quoi?
En fait la réponse ne vint qu'après qu'elle ai déposer plutôt rapidement la fourchette dans son assiette en pointant en direction de la boulette - ou de ce qui en avait l'air d'une. En fait, ce n'était pas la boulette qu'elle pointait. Il l'entendit bégayer d'un air dégoûtée. Il tourna l'assiette et vit enfin l'objet de ses dégoût, ce qu'elle trouvait de si répugnant: Des vers blanc qui grouillaient joyeusement sous et dans la boulette de je-ne-sais-trop-quoi. Il eu un air de dégoût et un affreux haut-le-coeur.

"Eurk! Au moins tu m'as empêcher d'avoir des vers blanc dans la bouche! Pour ça merci! Mais... j'ai manger de.. ça...?... Tu le sais depuis longtemps qu'il y a des vers dedans?"

Demanda-t-il, totalement dégoûter d'avoir manger cette bouillit. Aussitôt qu'elle lui répondit, il fit un signe de l'index pour lui dire d'attendre une minute.

"Je reviens."

Il se leva avec l'assiette dans les mains et se dirigea vers la cantine où le repas était servit. Il avait un léger petit sourire qui ne valait pas super rien de bon. Les gars le resifflèrent en souriant mais ne s'en occupait toujours pas.

Il parla un instant a la personne qui servait le repas (mais ce n'était pas la personne qui avait fait le repas, nuance). Puis il y eu le cuisinier remplaçant qui sorti de l'arrière puisque l'autre l'avait appeler a la demande de Sam.
La première chose que Sam fit au remplaçant fût un sourire suivit d'un plat plein de vers qu'il lui foutu a la figure, faisant bien attention a mettre les vers en direction de la bouche ouverte, bien prête a parler.
Sam se retourna et reparti en direction de la table où il avait laissé seul la jeune fille, laissant derrière lui les plaintes de dégoûts et le bruit de cracha.

Il s'asseya a nouveau a la table avec un air si calme et neutre qu'il pouvait en être déstabilisant.
Il soupira.

"Voilà."

Krystel observa la scène, d'abord avec curiosité, lorsqu'il partit vers la caisse, ensuite, avec amusement quand le cuisinier était sortit de sa cuisine, et finalement avec stupéfaction, alors qu'il venait d'étamper littéralement son assiette de truc-muche moisi dans le visage du pauvre homme.

Elle n'en revenait tout simplement pas, n'allait-il pas encore être dans le trouble? Bon, c'est vrai, ce sale cuisinier l'avait pas mal mérité, et elle ne croyait pas qu'il allait porter plainte, avec toutes les saletés qu'il avait mis dans son horrible mélange... C'était un peu radical, mais elle était d'accord avec sa façon de faire: il allait au moins savoir ce que ça faisait, de manger de telles cochonneries!

Entre-temps, elle s'était rassise, devant la place du jeune homme, toutes fois. Elle le regarda revenir à la table, hébétée. Il était déconcertant, aussi calme qu'avant, ne montrant aucun signe de violence, aucune colère, rien...

Ça lui faisait un peu penser à sa façon de cacher ses émotions, sa manie à elle de ne rien montrer, cette foutue manie que les médecins, les psychiatre et tout le tralalère avaient foutu en l'air... Ils l'avaient mélangée à un tel point qu'elle ne savait plus toujours comment agir avec les autres, ce qui laissait parfois croire qu'elle était complètement déconnectée de la réalité, mais il fallait dire que les drogues ne l'avaient pas aidé non-plus! Mais ça, c'est une autre histoire...

Kry se rendit compte qu'il était toujours là et qu'elle était encore partie sur un nuage, qu'elle chassa aussitôt. Elle lui tendit la main, rougissant légèrement, et se présenta:

" Au fait, je m'appelle Krystel Winchester... Je suis arrivée ce matin..."

Quand il revint s'asseoir après avoir fait manger la bouillie infâme au cuisinier, Samuel remarqua que sa complice de vers blancs la regardait totalement étonnée. Peut-être ne s'attendait-elle pas du tout à ça? Bah, après tout, c'est vrai que venant de quelqu'un d'aussi calme que Samuel ça pouvait être très surprenant. Mais en même temps, quand on le connaissait bien, ce n'était plus tout aussi impressionnant! Après tout, bambin, il avait tué sa propre mère et réussit à cacher son crime à tout le monde. Même aujourd'hui, alors qu'il était accusé d'un autre meurtre - mais qu'il n'avait cette fois-ci pas vraiment commis - personne ne le savait. Le seul à le savoir n'était plus de ce monde. Personne dont Samuel avait été accusé d'avoir commis l'assassinat.
Enfin, passons.

Il s'assit comme si de rien n'était et remarqua que la jeune fille était partie elle aussi dans ses propres pensées. Mais elle ressortit assez rapidement des vapes et regarda Sam d'un air gênée. De ce même air, accompagné de joues rosées, elle tendit la main et tenta de socialiser en se présentant. Sam regarda un instant la main de la jeune fille avec maintenant un nom sur le visage: Krystel. Une nouvelle, ce qui expliquait pourquoi il ne l'avait toujours pas vu auparavant.

Il finit par engager la poignée de main amicale en la regardant dans les yeux...

"Enchanté. Moi c'est Samuel Lewis. Bienvenue ici, même si je doute que tu aimes l'endroit très particulièrement."

En fait, Sam avait très rarement vu des jeunes heureux d'être ici. Les exceptions se limitaient aux jeunes qui n'avaient pas mieux en dehors le l'institut. Ce qui voulait dire; pas de bouffe, pas de toit et ni même de lit. Alors c'était vrai qu'en quelque sorte, c'était toujours mieux que rien.

Krystel soutint le regard de l'adolescent comme elle ne l'avait fait depuis des lunes. Il fallait dire que lorsqu'on ne souhaite pas parler à quelqu'un, on lui montre qu'on n'est pas intéressé, non?

Donc, il s'appelait Samuel, hein? *Mh.. Il est plutôt poli pour un cas à problème! Oh et puis zut, eJe le suis moi-même, et alors??*

" Merci...Samuel..." Lui répondit-elle, toujours aussi rouge. "Je viens d'arriver, donc je n'ai pas vraiment pu juger l'école... Aussi, j'espère que ce n'est pas le même service qu'ici, car à en voir l'état de la nourriture, je n'oserais pas imaginer comment est le reste de Teen... "

"même si je doute que tu aimes l'endroit très particulièrement"

"Par contre, pour l'instant, je dirais que c'est l'endroit le plus invitant, confortable et sécuritaire dans lequel je suis entrée..." Ayant de plus en plus chaud, Kry enleva sa veste de coton ouaté noir, la plaçant sur ses genoux, comme elle le faisait lorsqu'elle était mal à l'aise, et posa ses mains sur la table...

Elle baissa les yeux sur ses cicatrices bien voyantes, tout autour de ses bras dénudés et les cacha aussitôt, sans trop savoir pourquoi. "Tu dois sûrement te demander pourquoi je te dis tout ça, après tout, on ne se connait pas, ou à peine..." finit-elle par dire, essayant de socialiser un peu. La jeune fille releva la tête, regardant son interlocuteur dans les yeux, encore une fois, tenant à la politesse et au respect envers ce jeune homme imprévisible...

Il écouta la jeune fille qui espérait seulement que ce ne soit pas la même chose en service a l'école qu'à la cafétéria. Samuel eu un léger sourire amusé.

"En fait, ce n'est pas comme ça habituellement à la cafétéria. C'est supposé être meilleur que ça... D'habitude. Je crois que le cuisinier habituel est malade, c'est tout. Son remplaçant est un cas spécial je penses. Tout n'est pas comme ça."

Répondit-il, de son air toujours aussi neutre malgré le sourire miniature qui avait réussit à percer ses lèvres quelques instants plus tôt.
Il entendit le reste et hocha positivement la tête.

"C'est normal, pour la plupart ici c'est un endroit réconfortant et voir même luxurieux. C'est tout sauf un endroit de redressement, mais plus un refuge, dans la tête que quelques jeunes ici."

Dit-il alors. Pour lui, ce n'était pas ça, mais c'était mieux que la vie que son père lui avait offert. Alors il se contentait silencieusement de ce que dieux lui avait donner comme punition et comme soulagement de sa bien passée. L'endroit était presque comme un baume, évitant au brûlures de faire encore plus mal.

Il la regarda alors enlever sa veste et remarqua bien vite les cicatrices aux bras et poignets. Il ne fût même pas un once étonné. La plupart ici portait ce genre de cicatrices. Même l'animateur de musique en avait! (ce dernier ne pouvait pas vraiment être subtil parfois, les manches de sa veste s'était un peu retroussée et avait laisser assez de temps a Sam pour remarquer les marques)

Elle se cacha assez vite et Samuel eu un petit soupire. Lui-même avait des cicatrices. Moins voyantes et pas à la même place et encore moins pour la(les) même(s) raison(s).

"Tu sais, tu n'as pas besoin de te cacher ici. Presque tout le monde a ce genre de cicatrices."

Fit-il alors en faisant un petit signe de tête vers elle en regardant vers le bas, là où étaient cachés ses bras.

"Même moi j'en ai. Mais pas là."

Il fit alors glisser sa chemise grise non attachée de ses épaules et se tourna. Étant donné qu'un portait une camisole de sa création, Krystel pouvait facilement voir des début de cicatrices vers le haut. Des cicatrices provenant de coups de fouet, à coup sûr.

Une fois que celle-ci vit les cicatrices, Sam se retourna vers elle et replaçant sa chemise sur ses épaules.

Rassurée que le mauvais service n'était pas répandu dans l'institut, elle sourit à son tour... En effet, cet endroit lui servait de refuge, comme Samuel l'eut expliqué. Par contre, elle savait maintenant que les médecins ne l'avaient pas envoyée à Teen pour la réadapter, mais pour la «caser»...

"Tu sais, tu n'as pas besoin de te cacher ici. Presque tout le monde a ce genre de cicatrices."

Elle était parfaitement consciente qu'elle n'était pas la seule qui s'automutile... Pourquoi pensait-elle au présent? Parce qu'elle n'avait jamais vraiment arrêté... C'étaient plutôt ses plaies fraiches du matin qu'elle avait tenté de cacher... Car elle venait de se rendre compte qu'elles saignaient encore...

"Même moi j'en ai. Mais pas là."

En effet, lorsqu'il se retourna, Kry pouvait parfaitement voir le début de longues traces rouges qui descendaient de côtés différents sur le dos de son nouvel «ami».

Ces marques avaient du être horriblement douloureuses sur le coup, tout comme lors de la guérison... Krystel pouvait le plaindre, certes, mais ne le prit pas en pitié... Car pour quiconque vivant ce genre de chose, c'était la dernière chose à faire, elle le savait de vécu... C'était arrivé trop souvent durant ses séjours en psychiatrie, tout comme à l'orphelinat, sans oublier les centres de désintoxication...

Aussi, vu l'emplacement des cicatrices, il ne pouvait s'être fait ces blessures lui-même... n'est-ce pas? À moins que...

"Ce n'est pas la même chose... " souffla-t-elle d'un ton à peine audible pour Sam.

Elle ne savait plus où regarder. Il lui avait d'abord adressé la parole avec un contact oculaire, ce qu'elle appréciait chez quelqu'un, mais ce qui démontrait surtout la franchise de ses dires et la confiance en lui-même. Or, elle n'avait pas confiance en elle...

"Toi, tu n'as pas besoin d'apprendre à arrêter... T-tu ne te fais pas ça toi-même, non? Q-qui t'as fait ça? Si... ce n'est pas trop indiscret..."

Lui demanda-t-elle, les sourcils légèrement froncés et des larmes de frustration aux coins des yeux, essayant en vain de rependre leur contact visuel.

Non pas que Krystel aimait se faire du mal, mais elle ressentait le besoin de le faire... de se couper, de se punir pour ce qu'elle a fait ou pour ce qu'elle aurait dû/ne pas faire dans le passé...

Bien sûr, elle savait qu'il était trop tard pour les regrets, mais elle ne pouvait empêcher sa main de s'activer... Son cerveau était habitué, c'était encré en elle.

Pourtant, Kry savait aussi qu'elle voulait changer, qu'elle aimerait sûrement plus la vie si elle n'essayait pas de l'enlever à tous bouts de champs... Mais la jeune fille manquait de courage et de motivation... Mais ni les psychologues, ni les psychiatres, ni les médecins, ni même les infirmières ne l'avaient pas aidée, si ce n'est que de l'avoir mélangée encore plus...

D'où la raison des nouvelles coupures su les bras de l'adolescente et ses larmes qu'elle ne voulait laisser couler devant ce garçon.

Elle aurait voulu s'excuser d'être aussi pathétique et de ne pas être capable de se contrôler plus, mais elle n'ouvrit pas la bouche, de peur que se voix ne se brise sous l'effet de toutes ses émotions courantes.

Il se retourna et la vit murmurer... En fait, il compris même.

"Je sais que ce n'est pas tout a fait la même chose... Mais la douleur est aussi forte mentalement. Et puis, en fait.. J'ai la même chose que toi a tes poignets, mais moi aux chevilles. Disons que je n'ai pas très envie de monter mon pied sur la table et d'enlever mes bas et mes bottes pour te le démontrer, j'ai montré les cicatrices qui sont le plus a proximité."

Répondit-il, en haussant un peu les épaule, et la fin un peu a la blague mais de façon si sérieuse.
Il l'écouta et haussa les épaules en répondant simplement, comme si rien ne l'atteignait.

"Mon père. Il me fouettait. Me battait. Puis me violait."

Fit-il. Mais maintenant son père ne pouvait plus rien faire, alors ça ne l'atteignait pas le moins du monde. La pensée du fait que son père était mort et ne pourrait plus jamais le battre ou le violer le faisait presque sourire. Il était libéré de l'emprise que son père avait sur lui.

"Alors vois-tu, non ce n'est peut-être pas la même chose... Mais ce n'est pas mieux. Il le faisait à tous les jours, sinon plus. Il a détruit ma vie entière."

Lui dit-il, d'un ton si calme et déconcertant, disant cela comme s'il s'agissait d'une conversation sur le temps qu'il fait a l'extérieur. Sam était surprenant de ce sens. On aurait dit qu'il était détaché de tout sentiments humains sur ça, comme si rien ne lui était jamais rien arrivé. Et pourtant, son père l'avait rendu si sale qu'il était plus que surprenant qu'il fasse comme si rien de tout cela ne s'était passer et d'en parler comme si tout était normal. Non ce n'était pas normal, et oui il en était conscient. Mais comme les coupures sur les chevilles ou les poignets, Sam ne pouvait pas faire autrement, naturellement, de parler ou d'agir ainsi. Il avait appris à agir comme ça. Ça faisait maintenant parti de sa vie, de son quotidien. Ni plus ni moins.

"D'ailleurs, sais-tu... Il y a des moyens pour t'occuper au lieu de te mutiler. Un passe-temps, un hobby. J'imagine que si tu vois un psy, il t'aurai déjà conseiller ce moyen. Mais il faut trouver le bon passe-temps. Vois-tu, pour moi, c'est la peinture et la couture. Les deux mélangés. La camisole que je porte, c'est moi qui l'ai faite. [voir avatar] Tu dois sûrement avoir une occupation pour te faire penser a autre chose, non?"

Samuel était déconcertant... il parlait avec une telle désinvolture que la pauvre krystel le suivait plus ou moins. Néanmoins, elle laissa échapper un petit rire lorsqu'il parlai de mettre ses pieds sur la table.. en effet, cela aurait été plutôt étrange et inutile.
Puis, soudainement, son rire d'enfant s'évanouit, laissant place à un silence froid, lorsqu'il se confessa. Ce n'était pas vraiment une confession, mais ça en revenait au même.

Kry ne pensait pas qu'il répondrait à cette question aussi naturellement! Bien sûr, c'était du passé, mais quand-même, c'était son père qui lui avait fait ça... et tous les jours?! Ne devrait-il pas ressentir au moins de la colère, ou je ne sais quelle émotion? La jeune fille se posait bien des questions... Ce garçon n'était pas comme les autres et ça l'intriguait.

Un passe-temps... si, elle en avait un? Elle toucha son carnet noir, comme pour s'en persuader. "Been, j'ai bien le dessin.." Ce en quoi elle excellait. Sa vie enfermée ne lui avait pas vraiment permise de se découvrir, de s'épanouir. Elle avait toujours aimé observer les choses et les dessiner comme elle les voyait, la plus part du temps en interprétant.

Samuel avait lui-même fait sa camisole, alors? "Wow... c'est étonnant.."laissa-t-elle échapper. "Non, je veux dire... t'es un gars... Mais ce n'est pas si étonnant!... que, mais... " Confuse, elle préféra se taire, plutôt que de sortir d'autres âneries du même genre. Elle espérait ne pas trop le vexer avec ses propos brouillés et mélangés.
Par contre, elle ne baissa pas les yeux. Elle essayait le plus possible de soutenir le regard de Samuel.

Elle ne savait pas trop pourquoi, mais quelque chose en Sam lui redonnait confiance... C'était étrange, étant donné qu'ils ne se connaissaient que depuis .. maintenant. Elle lui avait confié plus en quelques minutes qu'à tous ses psychologues, en plusieurs jours. étonnant, non? Ce jeune homme dégageait une telle force, un tel contrôle de lui-même... Du moins, c'est ce que Krystel percevait! Et elle l'admirait, en un sens. Mais elle n'oserait pas le lui dire, pas tout de suite, en tous cas. surtout qu'elle ne lui parlait que parce qu'elle avait aperçu des vers dans son assiette. Quoiqu'il n'était pas vraiment obligé de revenir... pourtant il était revenu s'assoir...

"C'est un beau travail, tu dois être... habitué.. tu dois... en avoir... beaucoupsurlecoeur...."murmura-t-elle, en accélérant vers la fin. Elle se parlait plus à elle-même, mais ça concernait son interlocuteur...