Décidemment, les choses allaient de plus en plus mal pour Vladimir. Il était vraiment contrarié. L'adolescent voulait sortir de cet endroit, il ne voulait pas rester à l'institut plus longtemps.

Il fixait sans cesse les étoiles. Pourquoi lui? Le garçon se mit à dessiner des choses bien sanglantes dans son cahier à dessins. Pour le moment, c'était son seul ami. Après avoir fait quelques lignes sur son dessin, il tourna les pages pour contempler les multiples oeuvres qu'il y avait crayonné. Décidemment, il avait une sale obsession avec la souffrance.

Vladimir planait prochainement de parler à quelqu'un, même si la façon adéquate de se faire des amis lui était un peu inconnu. Son frère lui avait empêché de se faire des amis de peur qu'il leurs dit la vérité. Vlad en avait marre d'être seul, il voulait faire un pas pour se sortir de son monde.

En sortir, ce serait génial mais... Vladimir imaginait beaucoup de choses, tellement qu'on ne pouvait les compter. S'il sortait de son petit monde à lui, de son silence qui durait depuis longtemps, comment les gens le regarderaient-ils? Est-ce que les gens voudraient de lui? Il était sûr qu'au moins une personne, dans ce monde cruel, voudrait bien lui parler ou encore être son ami. Il regarda encore les étoiles en soupirant. L'adolescent ressenti un pincement au coeur. Et s'il n'avait pas sa place?

Une grande angoisse atteignit le garçon. Il farfouilla dans ses poches de jeans noir bien serré pour la touver mais il ne la trouva pas.

Vladimir se sentait mal. La tête lui tournait et le stress l'envahissait de plus en plus. Le garçon se mit à chercher partout mais sans succès. Et si on lui avait confisqué? Non, c'était impossible puisque personne n'était au courant. Il leva les manches de son chandail et y découvrit les nombreuses cicatrices fraîches comme anciennes. Les mains de Vladimir heurtèrent violemment le plancher. Où avait-il mit l'objet?

Il continua de se fouiller mais sans succès. Où avait-il bien pu mettre cette fichu lame? Ça lui revint en un instant. Dans la commode de sa chambre, dans son journal! Vladimir se leva en vitesse et se dirigea rapidement vers la porte, sans regarder sa trajectoire. L'adolescent emporta son cahier à dessins aussi, même s'il revenait par la suite. Le garçon entra soudainement en collision avec quelque chose.... ou quelqu'un. Il tomba durement au sol, échappant son précieux cahier à dessins dont trois feuilles en tombèrent.

Vladimir resta là, sans bouger. Il leva timidement les yeux. Un garçon se tenait devant lui.

[Désolé pour le temps! X|]

[no souci]

Des tas de vies à l'aspect amères se baladaient devant Monk dans des enveloppes charnelles décidément bien peu disposées à lui adresser la parole. Monk les haït pour ça, mais il savait cette haine irrationnelle puisque c'était à lui de faire le premier pas mais il ne pouvait s'y résoudre. Il était en proie au plus profond désarroi et sa vie se résumait à quelques exercices physiques et à bouquiner, suivre des cours, aller voir des psys, se faire chier. Surtout se faire chier. Dire qu'il y a si peut de temps il avait une famille, un foyer. Des parents, une maison, quelques amis, des idéaux. La seule chose qu'il lui restait était ses fameux idéaux, le truc c'est qu'il doutait de plus en plus de leur bien fondé et ça le rendait malheureux. Où un Homme peut il aller s'il ne croit plus en un idéal ? Comment l'humanité pourrait elle s'améliorer ? Comment pourrait il lui s'améliorer ? Il ne savait pas, cette question le torturait, pourtant il savait que sa vie n'avait pas de sens comme celles de tous les êtres présents autour de lui, qu'ils soient morts ou vivants, les papillons continueront de voler, les vaches de ruminer et les rêves d'êtres brisés.

Pensées bien amères qui le conduisirent tout droit dans un endroit bien étrange, l'observatoire, mais Monk n'était plus vraiment en état de s'en rendre compte. il marchait, quand il sentait une marche, il montait, quand il sentait du vide, il descendait et quand ça tournait, il se prenait le mur puis tournait. En gros il avait l'air d'un drogué complètement paumé et passait bien gentiment pour un c**. Encore plus quand grimpant les escalier, il fut soudain renvoyé à la réalité par ses nerfs de l'épaule droite et de la poitrine, qui envoyèrent des signaux à son cerveau, contact repéré, douleur superficielle. Monk n'avait quasiment pas bougé, s'arrêtant juste après avoir senti le choc. Sa main se tendit vers le truc qu'il avait renversé, un garçon. Monk l'aida à se relever en reprenant petit à petit contact à la réalité jusqu'à ce qu'enfin, il put s'exprimer.

"Excuse moi je t'avais pas vu, j'étais... perdu dans mes pensées."

On remarquera l'exceptionnelle singularité du propos. Monk remarqua quelques feuilles recouvertes de traits par terre qui était tombé d'un cahier un peu plus loin, il ramassa les feuilles et le carnet, remettant approximativement les feuilles dans le carnet (je me répète non ?) en y jetant un rapide coup d'oeil. Sacré coup de crayon...

Vladimir se leva doucement.

"..."

Les mots ne franchirent malheureusement pas les lèvres de l’adolescent. Juste un petit : Ça va. Dommage… Il aurait tellement voulu lui dire. C’est comme si les années l’avaient rendu muet. C’était frustrant mais il voulait faire un effort surhumain pour lui parler.

Il s’épousseta et tenta de reprendre son calme. L’adolescent senti le stress l’envahir lorsqu’il vit que l’autre garçon tenait son cartable à dessins. Il allait prendre Vladimir pour un fou, c’était certain. Pour ne pas paraître impoli, le suicidaire n’enleva pas le cartable des mains du garçon. Qui était-il? Qu’est-ce qu’il venait faire ici? Qu’est-ce qu’il faisait dans l’établissement?

Il se sentait attiré par Monk, mais Vlad se retenu pour ne pas brusquer ce dernier. En se moment, il se sentait moins seul. Il fixa le sol, trop gêné pour regarder le garçon.

*Qu’est-ce qui va m’arriver maintenant? Est-ce qu’il va me parler? Est-ce qu’il est gentil? Est-ce qu’il voudra bien de moi?*

Ses pensées l’avaient englouti pendant un moment. Il leva discrètement les yeux pour mieux voir était ce garçon, de quoi il avait l’air.

Vladimir le fixa de ses yeux bleus profond, souhaitant que ce dernier ne voie pas le timide regard qui le fixait. Il avait oublié de mettre ses verres de contacts rouge. L’adolescent ce méfiait. Il avait peur que quelqu’un d’autre prenne la relève de son frère. Il voulait tout de même tenter sa chance. Pas évidente du tout, la chose.

Pour lui, Monk semblait différent. Le suicidaire ignorait d’où venait son étrange impression. Il avait l’air sympa l’autre. Il se demandait franchement quand il allait enfin articuler des mots pour en savoir plus sur lui. En fait, Vladimir ne savait même pas le nom du garçon.

"Euh… Ça va, je crois que j'ai rien de cassé malgré que je suis fragile…"

Vlad était sidéré par lui-même. Il venait d’articuler une phrase complète sans la moindre difficulté! Il n’en revenait tout simplement pas. Devait-il se présenter? Où demander le nom de ce dernier? Il improvisa, espérant qu’il ne paraisse pas trop inexpérimenté.

"Je…euh… Je suis Vladimir…"

Que c’était bon de pouvoir s’exprimer même si cette fois-ci, sa phrase avait été bien médiocre. Il parlait enfin pour la première fois depuis l’incident qui l’avait conduit à Teenagers. Il regarda le garçon de ses yeux profond et sans vraiment d’émotions, attendant une réponse de ce dernier.

Monk s'était laissé absorbé par les dessins, ses yeux parcourait les traits de fusain sans qu'il ne s'en rende compte, une ligne en appelait une autre et elles s'enchaînaient ainsi formant des dessins habilement représentés. Monk remarqua beaucoup de violence dans les traits fins. Il décolla ses yeux de la feuille de papier pour tendre le cartable à dessin au gars en face de lui. Monk et lui faisait à peu près la même taille, mais Monk était plus athlétique. Le gars en face de lui avait plus l'air d'un poète et ne faisait sans doute pas souvent de tractions. pendant un instant, Monk se demanda si son âme de poète n'était pas frustré par son corps d'athlète (xD). Enfin d'athlète, au moins un minimum musclé quoi. mais non puisqu'il ne se sentait en aucun cas oppresser par son corps et il se demanda pourquoi il s'était posé la question.

Il revint à la réalité quand le gars lui parla, il ne put s'empêcher de grimacer à la faute évidente de grammaire que le garçon avait faite. Trop coutumier à se parler lui même ce vieux Monk... Le gars n'avait pas l'air très rassuré. Monk se demanda pourquoi, ils s'étaient juste bousculés et Monk l'avait fait tomber, rien de bien terrible. Puis Monk se souvint soudainement qu'il était dans un pensionnat pour jeunes en difficulté. Parfois ça lui sortait fortement de la tête, mais il comprit que du coup tous ici ou presque avaient vécu des moments assez terribles dans leur existence et que c'était probablement le cas du dessinateur. Monk ne fit pas de remarque particulière se contentant de répondre des propos d'une banalité énorme, à savoir.

"Moi c'est Monk. T'as un bon coup de crayon..."

Monk remarqua le mal qu'avait Vlad à s'exprimer et il le laissa prendre son temps. Partagé entre un sentiment de crainte parce qu'ici on ne pouvait pas savoir ce qu'allait faire les pensionnaires, Vlad pouvait tout aussi bien planter son couteau dans l'aine de Monk et se barrer en courant en criant "Marie, Jesus, vierge et martyr" (je vous laisse à vos connaissances culturelles). Il pouvait aussi vomir sur les chaussures de Monk et s'évanouir lamentablement. Monk aimait bien évoquer les extrêmes, ça le rassurait généralement sur les vraies intentions de la personne en face de lui. En fait Vlad avait juste l'air d'être timide, voir extrêmement réservé. Monk était timide, mais curieusement il se sentait en confiance face à une personne encore plus réservée que lui, complexe de supériorité ?

"Non jamais, c'est la première fois que j'y mets les pieds, mais je ne suis pas là depuis longtemps."

Après un coup de vent, quelques mèches de Vlad et de Monk furent mises en désordre. Monk n'y fit même pas gaffe, à vrai dire, sa coiffure et son apparence extérieure ne lui importait que très peu. Et chaque fois c'était un défi pour sa mère de l'envoyer chez le coiffeur. Monk sourit à cette pensée, mais très rapidement après il se vêtit d'une grimace passagère, deux boule lui montèrent à la gorge. Nostalgie et Mélancolie. Vlad remit ses mêches en place une à une et Monk arqua un sourcil de manière purement psychologique, puis qu'aucun de ses deux sourcils ne fit le moindre mouvement. Il était juste surpris par l'attention que portait Vlad à ses cheveux et son esprit se figurait l'image de son sourcil s'arquant d'étonnement. Un esprit étrange en effet.

"T'as appris le dessin ou tu fais ça au feeling ?"