Voilà maintenant deux années qu'il se trouvait dans cet Institut. Gwen était déjà âgé de vingt-ans, et il redoutait son prochain anniversaire où il atteindrait sa majorité. Étant là sous obligation parentale, il devrait sans doute partir dès le lendemain de ses un an de plus. Il ne voulait pas, l'herbe semblait tellement plus verte à Teenagers qu'à l'extérieur, où le monde faisait tout sauf s'embellir. L'adolescent se baladait tranquillement dans les couloirs, où il observait les tableaux soi disant artistiques de divers peintres qui ne seront vraiment connus qu'un siècle après leur mort. Moqueur, il ricana de ces gens asociaux qui s'enfermaient dans leur cave vingt trois heures sur vingt quatre, à « exprimer » leur intérieur. Pfff.

Les mains dans les poches, il marchait, jambes légères, droit devant lui. Il connaissait tous les endroits de cet Institut. Y compris le pieu d'un des éducateurs. Nostalgique, il sourit à la pensée de leur nuit. Peut-être devrait-il à nouveau le contacter, ça avait quand même été pas mal, à bien y songer. Quand il reprit ses esprits, ses pas l'avaient menés au pied de l'escalier qui se précipitait au grenier. Bof. Y a rien à faire, là-bas, autant aller chez un pote pour passer sa journée.

Gwen s'apprêta à rebrousser chemin, quand son regard croisa l'imperceptible lueur d'une ampoule allumée. Songeur, il s'interrogea lui-même. « Y a quand même pas quelqu'un là-d'dans... ? » Excepté, peut-être, un masochiste en quête de nouvelles peurs ? C'était très intéressant. Amusé, il escalada trois marches d'une fois. Tendant l'oreille, il s'intéressa aux bruits qui pourraient être émis.

Froissements de tissus, frottements de métaux... Assez curieux, il se permit d'entrer, et découvrit le corps d'un résident en plein délire artistique. Pour Gwen qui n'avait jamais « compris » ce monde-là, c'était le moment ou jamais d'en élucider les mystères. Il fit quelque pas, puis s'assit sur le sol poussiéreux. Dans l'ombre, il observa le profil de la scène. Il avait immédiatement reconnu l'élève en question, et il ne s'étonna pas que celui-ci ne lui adresse aucun regard. Ils ne s'appréciaient pas vraiment, justement parce que Gwen n'avait jamais tenté de comprendre la passion de Samuel. Cependant, même s'il était conscient qu'il perturbait le silence et l'ambiance qui avait régné quelques minutes plus tôt, il ne s'en alla pas pour autant. C'était peut-être l'occasion aux deux adolescents de se découvrir.

L'intrus avait décidé de rester. Ah, bordel de merde. Il était chiant cet intrus. Il le dérangeait, coupait le silence, et décidait de rester l'observer. Il était chiant. En plus, Samuel avait l'impression de reconnaitre cette présence. Ce n'était pas...?

Il jeta à peine un coup d'œil à l'intrus et vit qu'il ne lui était pas du tout inconnu. Ah non, pas lui...
Il se remit à son œuvre.

"Tu fou quoi ici Gwen? Dégage, tu me dérange..."

Dit-il froidement. Seulement, même s'il était froid, il lui restait toujours cet air neutre. Même son ton de voix l'était.

Il n'avait pas du tout envie de compagnie. Surtout pas de celle de cet imbécile de Gwen qui ne comprenait rien a l'Art. Il était bouché ce connard. Il était beau... Mais c**. Dommage. S'il n'avait pas été aussi bouché sur l'Art, Samuel se serait peut-être bien intéressé à lui.
Vraiment dommage.

Il continua donc son œuvre.

Il mouilla son pinceau pour donner un beau dégradé délavé de la couleur.
Il avait mit beaucoup de couleurs... Beaucoup de couleurs dites "flash". Il aimait ça lui. Il aimait autant les trucs morbides que les couleurs flash. Il était beaucoup paradoxal Samuel.
Aussi paradoxal que son physique et son comportement. Il était aussi joli qu'une fille fragile... mais aussi froid et presque aussi sombre que le néant.
C'était... marrant comme différences. Bof, bien des gens étaient comme ça a vrai dire. Mais ça ne donnait pas autant de charme qu'à cet androgyne. Il se faisait souvent draguer à cause de ça... Mais il repoussait toujours.
A moins que la personne soit d'un charme qui était particulier au mental de Sam'.
D'ailleurs, Gwen en avait un, certain charme. Mais, comme il a été dit plus haut, dommage qu'il était c**!

La mine mécontente, voire désespérée, de Samuel confirmait à Gwen à quel point celui-ci était ennuyé par sa présence. Héhé ! De toute manière, c'était compréhensible. Il aurait tout à fait prédit cette réaction hostile à son égard. Mais toujours est-il que l'adolescent se faisait chier dans tous les autres coins de l'Institut, et qu'il avait trouvé un nouveau jeu. Ici même. Au grenier. Avec Sam et son habituelle créativité qui ne l'étonnerait plus. Tout en continuant son occupation, comme si rien n'était, Samuel lui demanda froidement, clairement et nettement de voir ailleurs s'il y était. Cela ne fit pas trop rire Gwen. Mais celui-ci ayant un caractère très ouvert et patient, il ne broncha pas trop à la petite provocation.

- A l'aise, Sam. Y'a pas l'feu, reste zeeen ! Rétorqua-t-il, un sourire ironique en coin des lèvres. Il aurait voulu rajouter, pour le taquiner, « Et surtout garde cet air concentré, c'est très agréable à regarder » mais s'abstint de justesse. Samuel n'avait pas l'air plaisantin, à vrai dire, et Gwen ne souhaitait pas trop attiser sa colère.

Non mais vraiment... Monsieur Lewis pouvait quand même faire semblant d'être terriblement heureux de voir Monsieur Anson ! Ça aurait été tellement plus simple. A la pensée de Samuel lui tendant la main ou lui souriant, Gwen eut un rictus. Non, c'est vrai, ça n'allait vraiment pas. Ils n'étaient définitivement pas fait pour s'entendre.

Toujours assis, le Californien s'avança de quelques centimètres. Il voulut observer l'œuvre de plus près. Nom d'une pipe ! Mouiller la peinture avec de l'eau ! C'était donc ça, le secret d'un joli dégradé de couleurs ! Gwen retroussa ses manches. Il faisait drôlement chaud et sombre, dans ce grenier. Et les couleurs assez vives qu'utilisaient Samuel ne l'aidait pas à se mettre à l'aise. Toussotant, à cause de l'endroit poussiéreux, il éleva doucement la voix :

- Hmmm... Quelle est la différence entre couleur primaire et secondaire ? Interrogea Gwen.

Si, pour causer avec l'artiste sans aucune violence, il fallait faire irruption dans son champ passionnel, hé bien le Californien allait tout tenter. Espérait-il encore que le bel effeminé ne le suspecte pas de se moquer de lui. Cela serait vraiment vexant pour lui qui essayait de faire un effort !

Si Gwen était content du mécontentement de Sam' a son propos, il était vraiment plus c** - voir maso - que Samuel ne pensait.
Il ne pouvait pas lui foutre la paix comme il lui avait demandé si gentiment? Non, a la place, il fallait absolument qu'il reste pour se moquer de lui avec un sourire ironique que t'aurais envie de faire saigner d'un coup de poing et de lui faire perdre ses belles dents, et du coup, son "beau" sourire.

Il soupira pour rester calme.

"Je suis Zen. Je suis à l'aise. C'est toi qui me dérange. T'es sourd? Lâche la masturbation mon vieux."

Fit-il, toujours aussi froidement dans son neutrisme. Une petite moquerie dite tellement sérieusement qu'il en aurait été facilement très énervant.

Malgré qu'on le dérange, il avait cette faculté naturelle à rester concentré. Même s'il parlait à quelqu'un d'autre en continuant de peinturer, ça ne le déconcentrait pas pour autant. Mais il fallait bien avouer que la présence de Gwen le dérangeait vraiment. Beaucoup.

Il continuant de faire son dégradé. Il plongea ensuite un petit pinceau dans de la peinture et fit de petites lignes sur la camisole. Il recommença avec d'autres couleurs. Pour donner des effets d'éclats, il prit un plus gros pinceau que le précédent, le plongea dans du blanc et fit glisser les poils du pinceau avec son doigt pour en faire éclabousser la peinture dessus. Il le refit avec d'autres couleurs, encore. Mais il n'En faisait pas trop. Il n'était pas non plus pour en remplir sa camisole. Son but n'était pas de tout remplir de n'importe quoi. Ça ferait beaucoup trop charger pour rien. Il détestait ça.

Il entendit à nouveau la voix de Gwen. Il soupira.

"J'en sais rien."

Réponse courte. Gwen la prendrait comme il voudrait. Une façon de ne pas répondre, de se moquer de lui, d’éviter de parler un peu trop pour rien, ou simplement dire la vérité. Il avait le choix, le Monsieur Anson.
En fait, la vérité, en plus de ne pas vraiment vouloir parler, était qu'il ne savait réellement pas. Il aimait beaucoup l'Art. Mais il n'avait jamais eu de cours encore de sa vie. Il faisait ça en autodidacte. Il avait appris de lui-même tout ce qu'il faisait. Tout par essaie-erreur. C'est comme ça qu'on apprenait le mieux dans la vie. Et non en dessinant des oignons et des chaises au fusain.
Ça ne lui avait jamais intéressé d'apprendre les trucs théoriques de peinture. Lui, il aimait la pratique. Y aller directement, il était trop manuelle pour attendre de faire une œuvre après les trucs théorique. Il trouvait ça beaucoup trop ennuyeux.

Plusieurs fois, Samuel avait soupiré de manière volontairement indiscrète. Sans doute pour lui faire comprendre une fois de plus que sa présence aurait été la dernière chose qu'il aurait souhaité. Mais Gwen, lui, s'en fichait. Il restait s'il le voulait, s'too. Y'avait pas marqué « Samuel » sur le parquet non plus ! Bon, aussi, il était juste que l'artiste était venu ici le premier. Mais... Le Californien nia ce mignon détail.

Il soupira également, non d'ennui mais plus pour se demander comment il allait procéder pour avoir, même infime, la confiance du brun. Déjà que ça commençait mal, ça n'allait pas être de tout repos... « Je suis zen. Je suis à l'aise. C'est toi qui me dérange. T'es sourd ? Lâche la masturbation mon vieux. » Gwen éclata d'un rire assez sonore. Sa mâchoire lui faisait mal tellement il riait. Si seulement Samuel savait... !

- Hey Sam, je lâcherais volontiers la masturbation si quelqu'un était foutu d'me filer un orgasme ! Rétorqua-t-il, les yeux rieurs.

Gwen ne fit pas trop attention à l'air neutre et au ton froid du résident. Il en avait, disons, l'habitude. A chaque fois qu'ils se croisaient dans un couloir, c'était parfois des regards glacés, parfois rien du tout. Et « rien du tout » c'était encore pire. L'indifférence était difficile à supporter. Tout de même, malgré l'indésirable présence, Samuel resta tout aussi concentré. Ce fut, d'un côté, normal. Il était tellement dans son élément que rien ne pouvait le perturber. Étant donné que cet instant, où tout deux étaient seuls et pas encore en train de se trucider, Gwen put à sa guise observer l'apparence intrigante de l'adolescent. Ses cheveux noirs étaient, comme à leur habitude, en bataille. Son regard océan était toujours aussi expressif et profond. En fait, ils avaient un point commun. Leur allure svelte. « C'est déjà ça » pensa Gwen avec un demi sourire. Les yeux émeraudes du Californien s'arrêtèrent sur les longs et fins doigts du résident. Samuel avait une hypnotisante façon de manier le pinceau.

A sa question, Gwen aurait espéré une réponse. Il ne croyait pas trop au « J'en sais rien. » C'était quand même une question d'art qu'il avait posé là, non ? L'adolescent grommela. Il en avait déjà ras-le-cul de faire des efforts. Cependant, il ne baissa pas les bras. Il préférerait ne pas avoir d'ennemi du tout.

- Comment ça, t'en sais rien ? Bien sûr que t'es censé savoir ! C'est de ton domaine, nan ? Graaah ! Grogna-t-il en se relevant.

Il fit quelque pas, puis se rassit, cette fois-ci juste en face de Samuel, à un mètre. Gwen croisa les jambes, entoura ses genoux de ses bras, et posa son menton sur ses rotules. Quelques mèches masquaient ses yeux, mais il n'avait aucun mal à distinguer le visage de l'effeminé.

- Dis donc, Sam, t'es pas motivé pour lâcher ce pinceau ? Tu veux pas causer ? Susurra-t-il d'une douce voix, presque chuchotante.

Arf. Il ne pouvait pas rire moins fort cet abrutis? Il fallait qu'il rit a s'en éclater la rate? Il n’était pas obligé de faire tant de bouquant. Samuel qui adorait le calme.. S'était raté avec un imbécile de cette espèce avec lui.
A la réplique de Gwen, Samuel ne broncha même pas à cette tournure louche. A la place, il rétorqua a son tour.

"C'est pas de ma faute si t'es impuissant."

Il répondit avec un sérieux déconcertant. Toute une insulte pour un gars! Il aurait pu avoir un petit sourire moqueur en lui disant ça; mais rien. Pas un sourire. Pas une seule expression. Que cet air neutre, froid, sérieux et concentré. Pourtant, il s'agissait bien d'une moquerie, n'est-ce pas?

Il continuait son œuvre. Il avait mit des couleurs chaudes pour le poisson et avait décidé de mettre des couleurs froides autour. Un peu comme si c'était le poisson qui crachait toutes ces couleurs sur le torse et le ventre. Comme s'il le vomissait. Ou comme un cracheur de feu.

Samuel se sentait affreusement et désagréablement observé. Il n’avait pas envie de partir et de lui foutre la paix, le Monsieur Anson? Non, il fallait absolument qu'il reste pour essayer de faire la causette à quelqu'un qui ne voulait rien savoir d'un abruti!
Il eu un autre soupire.

Comme Samuel s'en doutait, Gwen ne le croyait pas lorsqu'il lui avait répondu qu'il n'en savait rien. Pourtant, il ne se foutait pas de la jolie gueule de Gwen... Jolie.. Ouf, a quoi pensait Samuel là? Il devait se concentrer sur le poisson chat, pas sur le mec à côté de lui!
Arf, c'était pour ca qu'il détestait créer en compagnie de quelqu'un! Surtout d'un beau mec... Arf. Encore cette pensée... Maudites pensées.

"Je n'en sais rien parce que je n'en sais rien. Je n'ai jamais pris de cours de ma vie alors comment tu veux que je sache des trucs théoriques du genre de la différence entre la couleur primaire et secondaire? Je m'en fou moi de ça... J'veux juste créer."

Oulà, Il avait beaucoup parlé. Il devrait peut-être se taire pendant un bout pour compenser!

Il essaya de se reconcentrer totalement sur son œuvre presque terminée.
Il essaya mais Monsieur Anson décida de se poster en face de lui. Tout en face. L'observant presque d'avantage. Peut-être que Samuel ne pouvait pas voir les yeux du Californien...Mais il se sentait toujours autant observé! Même d'avantage!
Il eu encore un soupire.

L'abruti parla - ou plutôt susurra.

"..."

Un autre soupire. Il hésita mais...

"J'ai pas envie de parler. Pas tant que je n’aurais pas fini."

Il parla quand même.
Il avait une boule dans la gorge. Venait-il de donner un quelconque feu vert à Gwen pour l'inviter à une conversation quelconque future? ...D'un futur proche?

A ces pensés, Sam avait encore moins hâte de finir sa camisole!...

[Dans mon prochain post je te montre ce a quoi ressemble a peu près l'œuvre de Sam' ]

Une nouvelle fois, Gwen voulut éclater de son rire aiguë. Intérieurement, il avait parié sa main à couper que Samuel aurait répondu qu'il était impuissant ! L'effeminé était si prévisible dans sa haine, c'était assez drôle sur les bords. Ils se comportaient comme des gamins. Il devait se l'avouer, c'était très plaisant de retrouver son jeune âge !

- Ouais, peut-être bien que j'suis impuissant... Murmura-t-il doucement, mais c'est bizarre, parce que seul j'atteins le septième ciel, sourit-il d'une manière étrangement innocente. Un court silence s'en suivit, où Gwen prit un air de femme vexée en écarquillant les yeux et en mettant une main sur la bouche : Oh ! Mais peut-être que c'est moi qui n'aie aucun goût en matière de mâle ?! Zut zut.. J'y avais jamais pensé, à ça... Susurra-t-il en haussant les sourcils, Et toi Sam ? Quels sont tes goûts en matière de mec ? Le taquina-t-il.

Ses joues logées dans ses paumes, le regard émeraude fixa toujours les mains maniant leurs outils. Il n'aurait jamais cru qu'un jour il trouverait vraiment stimulant de mater un artiste en plein esprit de créativité. Gwen se mordilla les lèvres. La lenteur des gestes de son rival était si précise. Des moments exquis comme celui-ci, Samuel devait en connaître des centaines. Alors c'était cela que l'on ressentait lorsqu'on était complètement livré à sa passion... ? Les yeux verts de Gwen remontèrent vers les traits attentifs et appliqués de l'artiste. Il ne l'avait jamais vu sous cet angle, mais là se dévoilait le charme naturel de Samuel. Gwen déglutit, inquiet des sensations qui grouillaient en lui. Heureusement, l'adolescent prit la parole, expliquant qu'il n'avait jamais eu recours à des cours sur l'art.

- Hé ben ! T'as jamais aligné autant de mots en quelques secondes ! S'étonna Gwen, ricanant.

Ne voulant plus charrier, ou plutôt emmerder, l'effeminé avec ces questions soulantes sur les couleurs, il décida de se renseigner sur sa présence à Teenagers. Gwen savait de vagues choses à son sujet, comme le fait qu'il ait vendu et consommé de la drogue ou un port d'arme illégal. Mais c'étaient des renseignements évasifs, il voulait des précisions. A vrai dire, il trouvait que Samuel avait un visage angélique, celui d'un innocent. Il s'imaginait mal Samuel en train de commettre le pire.

« J'ai pas envie de parler. Pas tant que je n’aurais pas fini. » Le Californien haussa des sourcils. Cela voulait-il dire qu'implicitement, il lui accorderait un peu de son temps dès qu'il aurait fini son œuvre ? Gwen sourit d'un air charmeur.

- Mmmmh d'accord. Je patiente ! Clama-t-il tranquillement.

Cela dit, à peine quelques minutes plus tard, il oublia déjà ses vœux de silence.

- Dis donc, t'es à Teen' pour quoi, en fait ?

[pour la camisole, elle ressemble a peu près à ça : Ici]

Il vit bien que Gwen s'était retenue de rire à nouveau de son rire si désagréable aux oreilles de l'artiste. Heureusement qu'il n'avait pas rit à nouveau. Ça aurait été très difficile pour Sam de se retenir de lui foutre une baffe ou de lui lancer de la peinture dessus, juste dans le but de le faire taire pour de bon. Pourquoi ne pas lui enfoncer le pinceau dans la gorge hein? C'était une idée plutôt alléchante aussi. Mais bon, ne faisons pas de gaspillage, ça serait dommage!

- .dommage pour le matériel ou pour le beau mec?. -

Huh, ne pas penser ce genre de trucs serait des plus appréciés de son esprit.

A défaut de ne pas rire, Gwen répondit. Il fallait bien qu'il réponde quelque chose.
Samuel eu un autre soupire. Il était désespérant cet abruti. Il se retint d'ajouter que c'est qu'il avait une meilleure imagination qu'il ne pouvait le penser. Ça ne servait à rien d'ajouter ça. Il n'avait pas envie de discuter avec un tel gamin non plus.
Mais lorsqu'il ajouta son truc en matière de mec, Samuel haussa un sourcil.
Comment pouvait-il savoir, ce monsieur Anson, que Samuel aimait aussi les gars? Après tout, ce n'était pas parce qu'il mettait du maquillage autour de ses yeux qu'il était totalement gay. Faut dire qu'il n'avait été attiré que par des gars en majorité... Mais bon.

"... Certainement pas toi en tout cas. Et puis, je ne suis pas le tien non plus alors lâche moi."

Dit-il, essayant de se convaincre du moins qu'il n'était pas le type de mec de Gwen. Après tout, ils étaient ennemis. Ce n'était pas pour rien. Non?

Arf. Sensation d'être observé. Quelle désagréable sensation. Était-ce possible d'avoir une sensation pire que celle-ci? Plus déconcentrant? Surtout d'être fixé par ces beaux yeux émeraude. Arf. Non, il ne fallait pas penser ça. S'était mal. Pas bien ces pensés. Pas bien du tout!

Il ne répondit rien a cette autre moquerie lorsque Samuel dut explique pourquoi il ne connaissait vraiment pas la différence entre les couleurs primaires et secondaires.

Woaw, ça avait fonctionné! Gwen était d'accord pour fermer sa gueule pour que Samuel puisse finir en paix sa camisole! Ce nouveau silence faisait le plus grand bien.

Mais... Plus que 7 minutes et il avait finit. Il ne restait plus grand chose à faire. Que l'endos de la camisole et s'était terminé. 7 minutes, ça passait beaucoup trop vite. Oh non, il devrait parler à Gwen après. A moins qu'il ne décide de ranger en vitesse ses trucs et de déguerpir au plus vite en sortant une excuse bidon pour éviter une conversation a risque!

Arf. Plus que 6 minutes.
5...

Un abruti qui ouvre à nouveau sa bouche, oubliant le pacte de silence. Samuel eu un autre soupire parmi tant d'Autres.

"Pour des trucs. Des tas de trucs. Tu veux que je teste sur toi?"

Là, il parlait de la tentative de meurtre, pas de la prostitution, bien sûr! (xD)
Il eu un soupire. Il savait que Gwen demanderais les précisions et insisterais surement. Il devait se résigner...

"Bon d'accord... Pour toutes les conneries que j'ai dut faire. Vente de drogue, consommation de drogue, port d'arme sans permis... Prostitution... Et meurtre en plus d'une tentative de meurtre. Ça te vas?"

Dit-il d'un air découragé. Il n'avait pas du tout envie de raconter sa vie à un mec tel que Gwen. A ce beau mec stupide. Beau... Fuck.

A son comportement, Gwen avait l'impression que Samuel se retenait de lui coller un gros pain. Pourtant, le Californien trouva qu'il se tenait parfaitement bien, pour un ennemi... Il aurait très bien pu débouler dans le grenier, et dès qu'il aurait vu l'artiste, il lui aurait niquer tout son matériel. Briser les pinceaux, déchirer les tissus, éparpiller la peinture à terre... Non, vraiment, pour un rival, il se noterait dix sur dix. Et d'ailleurs, pourquoi Samuel se retenait-il de lui lancer un seau à la gueule ?

Gwen chassa l'image de lui se ramassant le seau, qui était assez drôle, il devait se l'avouer. Il reprit ses esprits lorsqu'il vit le résident hausser un sourcil à sa question en matière de gars. Sans doute celui-ci trouvait assez déplacé de sa part d'interroger sur sa vie privé alors qu'ils n'étaient pas en bon terme. Le fait était qu'à l'arrivée de l'artiste, Gwen l'avait tout de suite remarqué. Son allure effeminée avait été un des facteurs qui lui avait fait pencher sur la possibilité de l'homosexualité de l'adolescent. Ou alors de la bisexualité, c'était probable aussi. Et, un jour où Gwen glandait avec d'autres résidents dans le Salon, certains parlèrent de Samuel. Ses allusions sur ce mec furent alors fondées.

"... Certainement pas toi en tout cas. Et puis, je ne suis pas le tien non plus alors lâche-moi." Ces mots froidement murmurés avaient eus, une fois de plus, l'avantage de faire sourire Gwen. Celui-ci ne semblait pas perdre sa bonne humeur et son ambition. Et puis, d'abord, de quel droit Samuel jugeait-il à sa place le fait qu'il lui plaise ou non ? Gwen était lui-même quelque peu féminisé, et ce détail qui s'attribuait à Samuel également, l'attirait. Mais il n'allait sûrement pas le dire. En tout cas, pas maintenant, du moins. Il laissa ça dans un côté de sa mémoire, pour plus tard, afin de gentiment charrier le brun. Ne dit-on pas que les contraires, donc les ennemis, s'attirent ?

Après avoir, en quelque sorte, promis de la boucler, la curiosité de Gwen fut encore la plus forte. Samuel lui répondit d'un soupir semblant las. « Tenter sur toi » ? Tenter quoi ? Étrangement, le Californien ne préférait pas savoir, cette fois-ci. Fort heureusement, Samuel avait décidé d'être un petit peu plus sympathique à son égard. Comme ça donc, le garçon au visage d'ange avait commis toutes ces bêtises ?

- Hé bah ! C'est pas banal ! T'es un vrai démon ! Renchérit Gwen. Il voulut demander aussi à « Qui » Samuel avait ôté la vie, mais il se retint. Ce n'était pas vraiment le moment. Ni l'endroit, d'ailleurs ! Car pour dernière nouvelle, il était en tête à tête avec un tueur ! C'était fort excitant. Très intéressant, aussi. Voire même totalement électrisant. Gwen adorait le danger, les risques et le sentiment d'insécurité.

Sa curiosité satisfaite, Gwen se coucha à terre, et posa sa tête sur ses mains croisées sous son crâne. A présent habitué à l'obscurité de l'endroit, il n'avait plus de mal à distinguer les détails. Comme par exemple le fait que Samuel avait bientôt fini son chef-d'œuvre ! Qu'il trouva, d'ailleurs, pas mal. Pas mal du tout, même, c'était un peu le genre de t-shirt qu'il porterait en plein juillet. Mais fallait pas trop croire que l'artiste le lui dédicacerait.

- Dis donc, Sam. Tu me trouves comment, à proprement parler ? Questionna Gwen.

Bah quoi ! Il ne voulait pas avoir que l'avis de ces amants ou de ses potes ! Et les ennemis disaient toujours la vérité. Enfin, logiquement, les rivaux ne perdaient jamais une occasion pour faire tomber l'autre... Lui qui était si narcissique, il voulait savoir.

- Pour ma part... En tant que personne détestée... Je te trouve vraiment... Morbide ! Agréablement beau et morbide ! Ricana-t-il, les lèvres entrouvertes. Puis, il toussota. La poussière omniprésente commençait à lui gonfler les couilles. D'ailleurs, qu'est-ce que tu vas faire, de ton œuvre ?

[Happy Halloween ^^]

C’était presque un miracle, il fallait l'avouer. Deux ennemis dans la même pièce qui n'avaient toujours pas gueulé après 10 minutes ensemble. Voilà le produit d'une entende ennemie avec un gars trop sociable et un autre trop froid et calme. C'est vrai que comme ennemis, Samuel était l'un des plus calme que l'ont pouvait avoir. Il ne cherchait pas la bagarre lorsqu'on essayait de le provoquer. Il restait calme et distant. Il n'aimait pas se servir de ses poings pour un imbécile ou pour rien. Et puis, il fallait vraiment le chercher loin pour qu'il commence à se battre avec quelqu'un comme ça. Il préférait les réplique, les mots, plutôt que les poings... et ce, même si Samuel était plutôt colérique. Il faisait même un peu de yoga dans sa chambre le soir pour rester "Zen" et calme. Un moyen plutôt bon de stuquer ou gérer sa colère. Il ne conseillait à tout le monde ayant le même genre de difficulté que lui!

Enfin, Sam était simplement content que Gwen n'ai pas eu la stupide idée de venir que pour casser son matériel. La plupart des ennemis s'amusait à faire chier jusqu'au bout. Plus loin que juste venir déranger en papotant, Gwen aurait pu faire comme tout les ennemis parfait et saccager l'endroit. Mais non, rien. Gwen était aussi un très bon ennemi à avoir pour ne pas trop se faire emmerder! Même s'il n'en restait pas moins chiant.

Lorsque Samuel lui dit ce qu'il avait fait pour arriver ici, en Californie, dans un institut comme celui-ci, Gwen se moqua. Enfin, ce fut bien l'impression qu'eut Samuel sur la réponse de Gwen. Une moquerie.
Il eu un soupire.
Samuel n'était pas vraiment un démon si on savait pourquoi il avait commis certains trucs et qu'il n'avait pas vraiment tué son père.

"... Le meurtre a été accusé a tord. C'est ma belle-mère qui a tué mon père. Je lui ai arraché le couteau des mains et voulu la tuer à mon tour... Mais la police à débarquer et a tout de suite conclut que j'avais tué mon père. J'avais plein de motifs pour lui ôter la vie..."

Fit-il en haussant les épaules un peu. C'est vrai... Tout plein de motifs... Comme celui qui est de l'avoir pousser à commettre les autres conneries dans sa vie, d'avoir abusé de lui, l'avoir battu, etc. Il avait tout pour détester son père. Les quelques mince cicatrices de son dos pouvait le prouver.
S'était d'ailleurs une des preuves qui avait été retenu contre Samuel pour montrer qu'il avait un motif pour tuer son géniteur.

Gwen se coucha part terre et sembla ne plus avoir de conneries à dire ou demander. Samuel pouvait donc finir la camisole.
Ah, non, trop beau pour être vrai. Gwen avait vraiment quelque chose à ajouter.

"..."

Samuel n'avait rien demandé. Gwen n'était pas obligé de lui dire ce qu'il pensait de lui.

"..Je te trouve c**. Beau mais c**. T'es un petit chieur. Tu dérange ceux qui ne veulent pas être dérangé... T'es qu'un petit chieur, Gwen. Un beau mais grand chieur."

Dit-il, aussi directement qu'à son habitude. Puis, à la question sur son "œuvre", Samuel regarda la camisole où il ne restait qu'une minute de travail.

"Je la porterais. Quelle question...Pff"

Mais quel imbécile alors! Voir qu'il aurait fait tout ça, sur une camisole, juste pour faire beau et exposer! Non, il faisait des vêtements pour les porter, pas pour autre chose!
Quel imbécile.

[A toi aussi, merci ! =DD]

Un énième soupir s'échappa des lèvres de Samuel, ce qui exaspéra Gwen. L'artiste le faisait-il exprès, ou quoi ?! Il pouvait quand même se contenir. Non ? Sans doute avait-il ses raisons... Mais tout de même... Ça lui tapait sur le système nerveux. Lorsque Sam énuméra avec plus de détails les conditions de son jugement pour le meurtre, le Californien resta bouche bée. Il cherchait ses mots, il ne savait pas quoi répondre. Sur le coup, à la seconde près, c'était assez choquant, à vrai dire. Une histoire de famille compliquée qui avait brisé la vie de l'adolescent.

Gwen avait peut-être vingt-ans, mais sa mentalité de gamin l'empêchait de mûrir son avis. Une injustice pareille n'aurait jamais du être commise. C'était à se demander comment Samuel tenait le coup d'être enfermé à tord. S'il aurait su cela plus tôt, le Californien ne l'aurait jamais choisi pour victime à charrier de temps en temps.

Les yeux rivés sur le plafond recouvert de toile d'araignée, Gwen ne répondit rien. Ça n'était de toute manière pas utile, il était sûr que Samuel rêvait intérieurement qu'il la ferme une bonne fois pour toute. Cela dit, Gwen n'était pas le Père Noël, et il n'allait certainement pas exaucer ce vœu ! D'ailleurs, la réponse de Sam à son égard était assez plaisante. Ils ne s'appréciaient pas, mais tout deux trouvaient en l'autre un certain charme. Comme quoi, tout pouvait arriver. Gwen paraissait quelque peu étonné. Il ne s'était pas attendu à ça. Cela dit, Samuel compensa son compliment par « gros chieur ».

- Moi, un gros chieur ? Oh ! Je suis vraiment... Vexé... Outré... Quel... Quel préjugé infondé ! Rétorqua Gwen d'une voix aiguë, se tortillant bêtement sur le sol comme s'il agonisait en émettant des sons de gémissements plaintifs. Puis, soudainement il se releva, se rapprochant encore du résident. Intensément, le visage sérieux, il fixa les yeux bleus de Samuel, et répliqua d'une voix directe : Non mais sans blague, Sam. Je suis tout sauf un gros chieur. Gwen minimisa encore leur écart de quelques centimètres. A nouveau, son sourire délicat se dessina sur ses traits.

Alors comme ça, il porterait son œuvre ! Oui, bon, à priori c'était assez logique... Maintenant que Samuel avait quasiment fini son travail, le Californien reprit la parole de plus belle, avant que celui-ci ne range ses affaires.

- Oooh ! J'ai une idée ! Tu voudrais pas me peindre quelque chose sur le dos ? Quelque chose de vert et rose. J'aime ces deux couleurs, rajouta-t-il comme pour insister. Il doutait fort que Samuel accepte, sans doute avait-il autre chose à faire... Mais Gwen semblait, étrangement, apprécier la présence de son ennemi lorsque celui-ci n'était pas irritant.

[désolé du retard mais mon post ne s'est pas enregistré et ça m'a fait ch*** ^^ alors je n'ai pas eu envie de le recommencer xD et depuis j'ai oublié ._. ^^' xD]

Ces soupires étaient si multiples que Samuel ne s'en rendait presque même plus compte. C'était juste pour se calmer et se contenir qu'il soupirait. Rien de plus. Rien de moins. Juste pour rester calme et ne pas défoncer la tête de Gwen en lui passant son poing barre en barre de la tête! Et puis, si ses soupires qui ne passaient pas toujours inaperçus exaspérait ou énervait quelqu'un, ce n'était pas son problème à Sam'. Si lui ça pouvait le calmer, il s'en foutait totalement de ce que ressentait les autres à ce propos. Surtout si ce quelqu'un d'autre est Gwen Anson. Pff.

Pour ce qui est de ce qui a amené Samuel ici, La Vraie Chose qui l'avait fait entrer ici, ce n'était pas tout à fait tord. Après tout, il a été arrêté pour le meurtre de quelqu'un qu'il n'avait pas tuer... mais sa mère, elle, il l'avait bel et bien tué; mais il n'avait jamais été puni pour ce crime. Donc, il subissait en se fermant la gueule parce qu'il savait Ô combien il était coupable en fait. Peu importe les avis. Peu importe s'il avait été accusé à tord pour un crime. Il savait qu'il en avait commis un. S'était presque comme si Dieu l'avait puni pour le premier crime de la première mère, mais en se vengeant sur une autre mort. Alors, cela ne faisait ni chaud ni froid à Samuel de se retrouver ici à cause d'un meurtre qu'il n'avait pas commis - mais il y avait pensé en plus! Il avait eu bien envie de tuer son père! C'est bien d'ailleurs pour ça qu'il avait essayé de tuer la belle-mère. Ou bien.. était-ce parce qu'il était amoureux de son père qu'il voulait tuer sa meurtrière? Enfin bref, même lui ne le saurait peut-être jamais.

Puis, à la réponse de Gwen, Samuel eu l'impression qu'il avait passé par dessus le compliment caché pour se rabattre sur le "gros chieur" de sa phrase. Bon, oui il était un gros chieur et alors? Il n'était pas capable de s'assumer en plus?
Il y eu un autre soupire pour la X'ième fois. Pourtant, malgré ce soupire, il ne rajouta rien. Peut-être que son soupire avait tout dit après tout.

Gwen se rapprocha et Samuel le regarda dans les yeux. Que lui voulait-il? Il était presque louche à se rapprocher autant de lui. Et Samuel n'aimait pas du tout ça. Mais pas du tout.
Il ajouta une connerie.

"hm. Le jour où tu me prouveras le contraire je te croirais. Mais pas avant. Pour l'instant, t'es qu'un gros chieur, Gwen."

Il recula son visage de celui d'Anson qui était beaucoup trop près à son goût.

Il avait presque fini. D'ailleurs, maintenant il avait d'avantage hâte de finir puisque Gwen n'avait pas tenu la promesse d'attendre la fin pour parler. Alors il pourrait décamper plus vite comme ça!

ARG. Pourquoi faut-il qu'il s'ouvre encore la bouche??? Et il veut en plus quelque chose dans le dos??? C'est son poing qu'il aura dans la figure, oui! Et c'est du rouge qu'il y aura, pas du vert et du rose!!

Non, non. Samuel, Calme Toi. Il ne faut pas penser colérique. Soupire un bon coup. Oui c'est ça, comme ça Inspire,... expire. C'est bien. Faut être plus gentil dans la vie. Ça ne mène à rien la bagarre! Juste à des ennuies. C'est vraiment inutile. Surtout avec un gamin comme Gwen. Tu lui donnera juste d'avantage raison à ses conneries. Même si c'est pour te pousser à bout. Non - surtout si c'est pour te pousser à bout.
Accepte et il te lâchera peut-être les baskets!

"...Bon d'accord. Mais je crois que tu veux dire sur ton chandail(pas "dans le dos"). C'est de la peinture pour tissus, pas pour la peau, abruti. Alors parle comme il faut. C'est pas ton dos que je vais peinturer. Puis, d'ailleurs, enlève le ton chandail... À moins que t'ai envie d'avoir réellement le dos rose et vert."

Dit-il, presque exaspéré et surtout tanné de la présence de Gwen qui commençait à lui taper sur le système.
Sam n'avait pas été construit pour vivre en communauté. Il commençait même déjà à avoir mal à la tête. Faut l'faire!

Toujours était-il que, Gwen se persuadait quand même que Samuel n'était pas aussi innocent qu'il le laissait percevoir. Son visage étrangement angélique cachait quelque chose de terriblement diabolique, c'était certain. Bizarrement, ce n'était pas pour déplaire au Californien, qui en cet instant essayait d'ignorer les quelques soupirs, encore, du résident.

Gwen commençait à perdre patience. Il avait beau essayé de défendre son cas de soi-disant gros chieur, mais Samuel restait tout aussi buté à sa première impression. Quel boulet, pensa-t-il furtivement, regrettant tout de suite après. On faisait et disait n'importe quoi, sous l'énervement et l'exaspération. Et c'était ce qui arrivait à Sam. Il ne voyait pas le charmant jeune homme, galant et attentionné qu'il pouvait être, en Gwen ! C'était vexant... Même si, il devait se l'avouer, le Californien faisait parfois exprès d'être si insupportable envers, seulement, ceux qui le détestait. Avec les autres, il était rieur et amusant.

« Le jour où tu me prouveras le contraire je te croirais. Mais pas avant. » Oooh ! Voilà une bonne initiative ! A présent, dans le petit crâne et l'hémisphère droit de Gwen, s'y tramait des plans d'échafaudages pour prouver à Samuel tout ce qu'il voulait... A en juger ses molles idées, ça n'allait pas être du gâteau. Damned !

Lui qui se rapprochait sans cesse de l'artiste, et celui-ci qui n'arrêtait pas de reculer. Gwen n'avait pas la peste, nom d'une pipe.

Lorsqu'il demanda une séance « peinture corporelle », il s'étonna tout de même que Samuel accepte aussi facilement. Il aurait quand même cru à des chantages, du genre « Je te fais ton foutu truc et ensuite tu me fiches la paix jusqu'à la mort » et bien d'autre. Mais rien n'avait franchi les fines lèvres du créateur qu'un simple consentement presque forcé... C'était... VRAIMENT GENIAAAL ! S'écriait-il intérieurement. Vraiment, ça n'était pas tous les jours qu'on verrait deux ennemis en si bonne harmonie.

- J'veux pas que tu peignes mon chandail. Peinture pour tissus ou non, c'est mon dos que tu peindras, Répliqua doucement Gwen, la mine décisive.

Le Californien se releva difficilement, et étira ses membres. Il était longtemps resté à terre, sur le sol dur. Il ne sentait même plus ses fesses. Prenant tout son temps, il les palpa de ses mains, le visage contracté.

- Ah ! C'est pas agréable de plus sentir son cul, crois-moi ! Minauda-t-il à l'intention de Samuel.

Puis, enfin, il consentit à ôter son haut. Volontairement, il s'en débarrassa, glissant ses doigts le long de sa peau. Discrètement, étant donné qu'il était dos à l'artiste, il tourna légèrement la tête et fit un clin d'œil équivoque à son ami. Sans doute celui-ci était exaspéré au maximum par les gaminerie de Gwen, mais ce n'était pas grave ! Il aimait bien s'amuser, le gentil Gwen. Torse nu, il se coucha à même le sol, un peu froid.

- Let's go, sois créatif ! Si ça peut t'aider, j'aime bien les extraterrestres. Et d'ailleurs, j'suis sûr d'en avoir renco... Et ce fut ainsi que Gwen enchaîna sa banale vie, à l'insu du pauvre Samuel...

Pour Sam' , oui, Gwen n'était qu'un espèce de gros chieur. Du moins avec lui. Parce qu'à chaque fois, on aurait dit qu'il faisait, inconsciemment ou peu importe, exprès de faire chier Samuel d'une manière ou d'une autre! Bon, s'était un peu normal puisque leurs statu étaient ennemis jusqu'à l'heure. Mais, Gwen pourrait faire un petit effort aussi non? Samuel en faisait un gros et Gwen le faisait chier à ne même pas essayer d'être un tant sois peu agréable pour lui. Mais bon, Gwen n'était pas Samuel. Il n'était peut-être pas aussi mature et respectueux d'autrui, même s'il s'agit d'ennemis.

Mais lorsque Samuel dit qu'il ne le croirait pas tant qu'il n'en aura pas la preuve - parce qu'il était comme ça Samuel; il ne croit pas s'il ne le voit pas - que Gwen pouvait être autre chose qu'un gros chieur de première classe, celui-ci eu un petit air de changé. Comme s'il était déterminé à faire changer d'avis Sam. Ce petit air de dura pas assez longtemps mais assez pour que Samuel se dise que quelque chose changera dans leur relation ennemis. Peut-être que ça sera un petit peu plus agréable. Ou plutôt; moins ... énervant? Enfin, tant que ça changeait en positif, ça ne pouvait pas faire de mal.

Lorsque Sam' accepta de peindre pour Gwen, ce dernier eu l'air super content. Mais il eu un air plus sérieux lorsqu'il entendit que s'était le chandail qui devait être peint puisqu'il s'agissait de peinture pour tissus. Non, cet abrutis restait réellement un abruti. Il voulait réellement se faire peindre le dos! Quel c** alors!

"T'es c** Gwen, j'vais pas gaspiller ma peinture sur de la peau! Ça ne va rien faire, ça va s'écailler , tomber, marquer ton dos de la couleur et partir au lavage! T'es vraiment c**! J'vais pas gaspiller ma peinture pour toi, tu rêve en couleur; en rose et vert s'tu veux! Mais j'peinturerais pas la peau de quelqu'un avec ma peinture à tissus!"

Samuel le regarda se lever en murmurant qu'il ne sentait plus son cul et que ce n'était pas agréable du tout. Samuel se retint de lui dire qu'au moins, lui, ne se l'était pas fait fouetté pour se faire prendre sauvagement après. Pff. Il se plaignait vraiment pour rien ce gosse là.

Là c'était vraiment trop! Gwen était Bloqué à Gros Chieur pour un gros bout s'il restait butté sur l'idée de faire gaspiller à Sam de la peinture! Si gwen lui achèterait d'autres pots de la même couleur, ça serait déjà plus acceptable. Mais pour l'instant, Samuel était décidé de ne pas gaspiller pour lui! Non mais! Ça coûtait super cher ces pots de peintures là! Ça se voyait que ce n'était pas Gwen qui payait ça!

Malgré tout, l'aliéné s'enleva le chandail et se coucha sur le ventre, prêt à se faire badigeonner le dos de vert et de rose pour tissus.
Samuel Soupira.

"Je ne ferais rien. Humpf..."

Mais quel c** alors ce Gwen. Arg!

Conclusion faite, Gwen en vint à se dire que oui, il convaincrait Samuel de n'importe quelle façon, du moment que cela marche. Il n'aimait pas vraiment être entouré d'ennemi. De nature sociable et rieur, les moments passés à emmerder les autres devenaient de plus en plus lassants... Et puis, Gwen trouvait qu'il était possible de détester quelqu'un tout en l'appréciant. Si si, c'était possible. Il va tous vous blairer le cul !

Lorsque l'artiste accepta de peindre pour lui, le Californien fut évidemment très heureux. Cela dit, cette foutue peinture semblait coûter la peau des fesses pour oser la gaspiller. Vraiment injuste, pensa-t-il, déçu. Gwen aurait aimé sentir le pinceau glisser sur son épiderme. Samuel l'avait tellement marqué lorsqu'il l'avait observé faire... Toute la délicatesse qui avait émané de sa concentration l'avait... Disons... Excité, attiré, ému. Oui, c'étaient les mots justes. Il ne voulait certainement pas perdre l'occasion de goûter à la finesse et la spontanéité du résident.

Oh ! Mais c'était que Sam le traitait de c** ! Et pas qu'une fois, en plus ! Là, c'était bel et bien l'artiste qui passait pour le gros chieur en personne. Non mais ! Et après, l'imbécile osait dire qu'il ne faisait aucun effort pour la bonne entente ! Gwen n'arrivait pas à y croire. Il émit un long soupir de frustration, au cours duquel il se frotta les yeux. Ouvrant les paupières, il noya à nouveau ses émeraudes dans les pupilles de Samuel.

« T'aurais pas de la peinture adéquate dans ta chambre, alors ? » Demanda-t-il, embêté. Puis, arborant un petit clin d'œil, il rajouta en plaisantant : « Puis, j'avoue que ton lit serait plus confortable que ce sol humide et poussiéreux ! » Aussi, Gwen sembla tout à coup assez curieux de l'univers de Sam. Il se questionnait bien sur la décoration que pouvait avoir la piaule de l'artiste...

Il se releva, affichant toujours sa mine interrogatrice, et reprit son t-shirt dont il cala un bout dans son pantalon, afin que celui-ci pende sans l'encombrer. Il mit ses mains sur ses hanches, et pesa tout son poids sur sa jambe gauche.

« Enfin, si t'as rien à faire, évidemment. J'vais pas non plus t'obliger à m'avoir sur le cul. » Ce n'est qu'après avoir prononcé sa phrase que Gwen se rendit compte de la double sens de ses paroles. Mais bon, Samuel n'était pas un c**.

En fait, après la stupidité de Gwen sur le fait de vouloir à tout prix de la peinture qui coûtait certainement même trop cher pour lui, sur le dos, c'était certain que ça sera difficile de convaincre Sam' qu'il n'était pas un gros chieur. Car oui, ça faisait encore une fois gros chieur de faire son enfant gâté et de vouloir à tout prix se faire peindre le dos avec ce qui est de plus précieux pour l'artiste.

Gwen semblait frustré de la résignation de Samuel. Bon, fallait comprendre un peu Gwen, c'est vrai que s'il le voulait tant que ça, il pouvait être déçu. Mais il fallait surtout comprendre Sam qui, lui, payait sa peinture lui-même et qui ne faisait pas de gaspillage pour ne pas, justement, avoir à payer 1000$ par semaine, voir plus. Pare qu'il avait beaucoup de couleur. Vraiment beaucoup. Alors en gaspiller autant... Il utilisait d'ailleurs beaucoup le vert et le rose, mine de rien. Alors les utiliser aussi inutilement... Pff.

Mais Gwen eu la chance de surprendre positivement Samuel en se résignant à son tour à ne pas se faire badigeonner le dos de peinture à tissus. Enfin, pas de cette peinture mais il demanda quand même gentiment et poliment s'il n'avait pas d'autres peinture à l'effet de peindre la peau. En fait, Samuel n'avait jamais essayer de peindre autre chose que du tissus; ou une toile à la limite.
Regardant un instant dans les yeux de Gwen, Samuel réfléchissait au fait qu'il n'avait rien d'autre... ou peut-être...? Non, rien d'autre.

Quand même, c'est vrai que si Samuel aurait eu le matériel pour et qu'il aurait accepté, il avouait qu'un lit était plus confortable que le plancher du grenier! S'était tout de même logique! Enfin bref.

Il écouta ce que Gwen avait à ajouter et regarda un peu ailleurs. Il était quand même poli là. C'est vrai qu'il avait l'air un peu moins chieur. D'ailleurs, Samuel n'avait même pas fait attention au double sens que pouvait avoir la phrase. Il n'avait que penser à ce que Gwen était un peu plus attentionné que tout a l'heure. Tout un début. Un début, oui, mais un bon début au moins. C'était mieux que rien.

Il eu un petit soupire et plongea son regard dans celui de Gwen, plongeant ces émeraudes dans un océan profond.

"Je sais que je n'ai rien d'autre que de la peinture pour tissus. Mais... Peut-être qu'il y a une meilleure peinture pour la peau dans la salle à l'effet pour l'art. On ..va voir?"

Il hésita légèrement à la fin de continuer parce qu'il se rendait compte qu'il ouvrait une porte à Gwen. Gwen Anson. Ce c** qu'il avait pour ennemis. Il allait vraiment le laisser entrer dans sa chambre? ... Et bien, Gwen était assez plaisant, donc si autre chose se passait... Non, il ne fallait même pas penser à cette possibilité. Zeeenn...!

Intérieurement, Gwen souriait de satisfaction. Il voyait bien qu'il gagnait, très lentement mais quand même, une infime partie de la confiance de Samuel. Une toute petite partie, mais tout de même une partie. Il était assez fier de lui, à vrai dire. Ce n'était pas tous les jours qu'il se donnerait autant de mal pour une personne qui, à priori, n'était pas censé être un pote vu leur différence. L'artiste semblait de plus en plus à l'aise, face à sa présence. Et c'était réciproque. Gwen ne désirait plus trucider le brun pour ses soupirs constants.

A présent qu'il lui demandait ce petit service artistique, cela ne pouvait que les rapprocher, étant donné que c'était totalement l'univers de Samuel. « Je sais que je n'ai rien d'autre que de la peinture pour tissus. » répliqua le résident, décevant une fois de plus Gwen qui s'apprêtait à sauter de joie. « Mais... » Gwen écouta plus attentivement Sam, mettant de côté son mécontentement. « Peut-être qu'il y a une meilleure peinture pour la peau dans la salle à l'effet pour l'art. » Hé bien ! Si Gwen s'était attendu à ça... ! Le sourire aux lèvres, il pensa que vraiment, Samuel était trop mignon. « On.. va voir ? »

- Bien sûr qu'on va voir ! Répondit le Californien d'un ton décisif, ayant remarqué l'hésitation de l'adolescent. Allez, lève tes fesses !

Gwen n'avait jamais mis les pieds dans la salle d'expression artistique. Tout le monde savait pourquoi, évidemment, et lui le premier. Jamais il n'aurait pensé, qu'un jour, il irait dans cette espace dont l'apparence semblait si différent au sien. Cette journée s'annonçait mémorable, vraiment. Il semblait à Gwen qu'en s'autorisant à passer la journée avec lui, Samuel lui laissait champ libre.

Le Californien aurait bien voulu offrir son aide à Sam pour l'aider à ramasser ses outils d'artiste, mais il ne fallait pas en faire trop non plus. Ça serait trop suspect.

[Tu fais le premier poste dans la salle ?]

[hmm, ok ^^ *s'y met de-suite *]