Il y avait des jours sans et des jours avec. Là maintenant tout de suite c’était plutôt kif-kif. Ni l’un ni l’autre. Juste pile poil en plein milieu.
De sa démarche énergique habituelle, Aby traversait les couloirs à la quête d’un truc à choper. Où était cet abruti de Fabian ? Jamais là quand on avait besoin de lui ! D’ailleurs il n’était pas le meilleur revendeur que le monde est connus. Certes il avait de tout pour tout, à tout moment et pour toutes raisons qu’elles soient X ou Y. Mais la gosse n’était jamais satisfaite quelque soit la qualité et la quantité de produits qu’il lui refilait. Elle avait toujours un truc à dire sur ce qu’il faisait. Toujours un hic dans l’emballage, un machin qui faisait tache sur la pochette, un morceau pas assez comme si ou trop comme sa. Chieuse un jour, chieuse toujours. Cette phrase cultissime ne l’avait jamais lâché depuis sa naissance. Ce n’était pas aujourd’hui que sa allait commencer.

L’asperge n’avait pas bien dormis mais avait le ventre bien plein. Raisons principales de sa moitié bonne humeur du jour.
Ses yeux se fermaient tous seuls à n’importe quels moments. De une, elle se prit un résident puant le shit à plein nez en plein sur elle. Qu’est ce qu’il avait à courir dans les couloirs celui là ? En aucun cas Aby aurait pensé que c’était sa faute, elle ne regardait pas où elle mettait les pieds mais c’était ce mec dérangé le fautif. Logique hein.
Un joli « Bouge de là enfoiré » retentissant dans les couloirs et une gamine multicolore pas très contente d’avoir été bousculé. Y avait vraiment des gens sur terre qui faisaient tous leurs possibles pour faire chier le monde. Ce mec abruti en faisait bien sûr partit.

Mais où était Fabien bordel !? Vite, vite vite il lui fallait sa dose de la journée. Non pas qu’elle soit un peu accro sur les bords. Mais un joint par jour n’a jamais tué et sa calmait très bien la gamine hyperactive.
Impossible de le trouver dans l’institut. Il était surement en train de compter le fric gagner aujourd’hui. Il devait avoir des couilles en or avec tout ce qu’il vendait. C’était l’endroit rêvé pour un dealer. Un établissement remplit de drogué en convalescence. Celui qui osait dire le contraire, était un crétin finit bon à enterrer six pieds sous terre. Enfin bref, on n’est pas là pour parler couilles en or.

Aby se baladait en jetant littéralement ses pieds en avant. Genre elle allait avancer plus vite comme sa. Elle avait surtout l’air complètement c****. Mais bon, passons. La gamine courait presque à présent dans l’institut. Les couloirs étaient tellement longs qu’une boussole aurait pu perdre son chemin [Ouahou la métaphore de malade xD]. Même avec un plan, des cartes détaillées, un guide et tout le bataclan ; Aby serait encore capable de se perdre. Oui, oui j’avoue c’est une quiche en orientation. On ne peut pas être bon en tout. Etre une bête de sexe était déjà pas mal non ? *SBAF*
L’arc-en-ciel sur patte atterrit devant la porte de la psy, arg demi-tour. Rien qu’à la vue de cet endroit, elle en avait la nausée. Devoir parler de sa vie à une femme que l’on connaissait à peine voir pas du tout et l’écouter débitée ses conneries plus grosse qu’elle, très peu pour Aby. C’était impossible, inhumain, impensable…Bref.

Son rythme cardiaque était de plus en plus rapide, elle ne contrôlait pas trop sa force et tapait dans un peu tout ce qui dépassait des murs et du sol. Une statue bizarroïde se retrouva brisée net par terre et un vieux cadre en relief finit sa vie dans les escaliers avec la marque d’un poing. Je vous l’avais bien dit qu’elle était un peu sur les nerfs. Si Fabien ne se ramenait pas elle allait vraiment faire une belle grosse crise digne des meilleures séries pourris Américaines. Vous savez là où l’on voit une petite bourge faire une crise dans la rue pour avoir le poney de ses rêves pour Noël. Remplacez le poney par de la beuh ou autre et la gosse colérique par une gamine multicolore et vous aurez un peu près le tableau.
Après s’être débattus avec les couloirs, les tapis, les escaliers et les morceaux de pierre elle finit sa route devant la porte de Teenagers. Chiite, qu’est ce qu’elle allait bien pouvoir faire dehors par un temps pareil ? Ce n’était pas une météo très bonne pour ses cheveux. Il ne fallait mieux pas tenter le diable. S’ils devenaient trop secs ou trop gras elle allait encore plus passée sa journée à gueuler. Très peu pour moi.

Il fallait cependant voir les choses autrement. Dehors, il y avait toujours des gens torturés de la cervelle qui fumait des trucs bien ou mal. Un plan parfait pour chopper de quoi s’en rouler quelques unes. Aby mit de coter ses cheveux, enfin en quelque sorte. Elle les couvrit d’une énorme capuche pointu, veillant à ce que chaque mèches soient correctement à l’intérieur et ferma sa veste jusqu’en haut. Ainsi, elle avait vraiment l’air d’une folle croisée avec un lutin des années 80. Magnifique si vous voulez mon avis.
Marchant la tête en l’air, elle ne regardait encore pas où elle mettait les pieds. Son pantalon trop large et ses chaussures trop fines prenaient l’eau. Encore un peu et elle allait flotter dedans. Qu’elle idée de sortir par ce temps aussi ! Qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour trouver de quoi se détendre un peu.

Un arbre, deux arbres, trois arbres, une branche qui craque, un buisson, un banc, deux bancs, un vieux couple de pigeons en train de copuler… Trop mignons ‘ahem’, et là c’est le drame. Un pas de trop. Un jour Aby allait vraiment perdre sa tête. Plus tête en l’air tu meurs.
Qu’est ce qu’elle avait à regarder le ciel au lieu du sol et de compter le nombre de pétales sur la troisième pâquerette partant de la droit multiplié par la réciproque du Théorème de Bidule Machin chose (si, si c’est son nom xD).
Ce qui devait arriver arriva, elle se ramassa tête la première sur un corps un peu trop mou pour être un rocher et un peu trop dur pour être un matelas. La chose fit un drôle de bruit. Un peu comme si on venait de lui marcher dessus. Aaah mais c’était pile poil ce qui venait de se produire. J’adore les coïncidences.

Frôlant la chute théâtrale, Aby s’affala de tout son long sur l’inconnu. Héhé il devait l’avoir sentit passé si vous voulez mon avis. Certes, elle ne pesait pas bien lourd, mais ce recevoir 52,500 kg sur le ventre sa n’a jamais fait du bien. Ses cheveux étaient tous, sans exceptions, sortis de sa capuche. C’était plutôt la capuche qui s’était barré mais bon bref. La gamine s’était fait mal au coude et avait réussi à perdre une des ses chaussures. Son maillot était remonté de telle sorte que l’on voyait tout son ventre et elle venait de s’arracher la boucle d’oreille au maillot du mec par terre.
Elle en avait conclus que c’était un p’tit mâle rien qu’au son de sa voix. Un sixième sens. Ne cherchant même pas à abréger les souffrances du pauvre écrabouillé sur elle, Aby se tourna vers lui et tenta de visualiser sa tête entre ses dreads qui pendaient de partout. Pas mal, pas mal. Mais attends !! Elle le connaissait ce gugusse ! C’était Nath’. Son p’tit Nathouchounet chéri \o/ Alléluia, première bonne chose de la journée si on enlevait son repas copieux. D’ailleurs elle commençait déjà à avoir faim. Mais elle avait autre chose en tête pour le moment. Comment se faisait-il qu’il soit là, derrière un buisson, tout seul, sans compagnie agréable à ses côtés ? Bizarre. Se l’a jouerait-il solo maintenant ?

Aby ne se laissa pas prier et se jeta à son cou. Le couvrant de baiser à droite à gauche, le serrant de toute ses forces au risque de l’étouffer. D’un autre coter qui n’aimerait pas se faire étouffer par la gamine hein ? Nath’ avait une vue imprenable sur ses vallées, même l’Himalaya en aurait été jaloux [Ouahou métaphore \o/]. La jeune fille ne le lâchait plus. Vous pouvez le plaindre, avoir pitié, lui envoyer des fleurs, il en avait besoin.
Il ne manquait plus que le cri perçant et le tableau de la gourdasse suprême serait au complet. Il ne fallait pas le dire deux fois. Aussitôt penser aussitôt fait. Aby se mit à hurler.

« NATHOUCHOUNET CHERI [Là elle réalise qu’elle hurle comme une dingue]. Comment tu va depuis le temps ? Qu’est ce que tu fais tout seul derrière un buisson ? Ne m’dis pas que tu te contentes de ta main maintenant ? Y a pas de jolies filles à ton goût ici ? Beh alors réééponds. »

Si seulement elle lui avait juste donné l’occasion d’en placer une, répondre aurait été chose facile. Autant de question dans une seule tirade sa peut paraître beaucoup. Pour Aby s’était la routine. Il fallait s’y habitué.

« Aby…Tu vois pas que t’es en train de me tuer ? »

Oh. A peine réunis et il fallait déjà qu’il se plaigne. Franchement, elle avait encore rien fait là. Elle lui avait JUSTE écrasé le ventre, broyé les côtes et fait perdre sa masculinité en quelques secondes. Pas grand-chose non ? Il pouvait s’en remettre ce n’était pas la fin du monde. Rien n’était jamais grave avec elle, c’était bien là le problème.

La gamine ne voulait en aucun cas lâcher son ami. Il était tellement rikiki à côté d’elle qu’un coup de vent l’aurait emporté si elle ne l’écrasait pas. Ce gringalet faisait facilement 10 kg de moins qu’elle et quelques centimètres de moins aussi. Pas d’sa faute si elle était grande naturellement. Quand je vous dis qu’il y a des inégalités dans l’monde ! Aby était une géante sur pattes et en plus elle avait hérité des seins d’une vache (même si c’est des mamelles mais bon ._.). Allez savoir pourquoi une fille comme elle avait des atouts comme ceux là. Quoi de plus efficace pour se faire remarquer partout où elle allait. Ajoutez à cela une touffe de cheveux assez… remarquable. Le tableau était vraiment superbe, grandiose, surtout ridicule.

Pauvre Nathounet qui supportait tout sa à longueur de journée. Même si ils ne se croisaient pas toutes les 5 minutes, Nath’ devait la voir suffisamment souvent. Largement assez suffisamment souvent. Ouah sa devient compliqué tout sa.
Elle avait envie de le couvrir de bisou, de lui sauter dessus jusqu’à lui rompre les os, lui manger les oreilles (beh quoi ? xD), mais lui, avait autre chose en tête. Il se redressa, Aby glissa un peu et se retrouva sur son bas ventre. Huhu. Non pas qu’elle pensait à se taper son meilleur ami, mais il ne faut jamais cracher sur la bonne bouffe. De toute façon Nath’ était bien assez occupé avec ses conquêtes. Une à chaque bras, y compris celui du bas si vous voyez c’que je veux dire.

« Roooh, comment peux-tu seulement penser ça ? Aurais-tu perdu confiance en mon sex-appeal ? »

Qu’est ce qu’il pouvait être drôle quand il prenait son air faussement sérieux. Il n’avait jamais su mentir. Ou alors Aby mentait si bien elle-même qu’elle sentait les menteurs à plein nez. Il faudrait pousser cette petite interrogation plus loin… mais un autre jour hein.
Nath’ avait encore des cours à prendre sur son maître *SBAF*. D’un autre côté c’était elle qui avait le dessus sur lui à ce moment même, alors hein on a le droit de rêver ._.
Nath’ avait un sex-appeal sur-dimensionné. Toutes les gonzesses tombaient dans son piège. Un petit jeu qu’il adorait joué avec toutes les nanas qu’il croisait. Il en avait le pouvoir autant l’user pour assouvir ses désirs. Il était malin ce p’tiot, très malin !

« Ton sex-appeal ?! Met le vite en marche que j’puisse te manger tout cru mon chou’ » hurla t-elle toujours aussi proche de ses petites oreilles, « Dit Nathouchounet depuis quand t’es pas monté sur une fille ? »

Dans la catégorie « Question indiscrète et débile » elle venait vraiment de toucher le grelot. La fève dans la galette, la surprise dans le Kinder. Bref.
Aby adorait poser ce genre de question, elle aimait plus que tout savoir la vie des autres, mettre son nez dans les affaires indiscrètes, fouiner dans les petits détails qui faisaient que la vie était passionnante à souhait. Quoi de plus drôle que de savoir les morceaux croquants dans la vie des gens. Certes, elle n’écoutait pas toujours ce qu’on lui disait, mais comme qui dirait ; c’est le geste qui compte. La girafe écoutait d’une seule oreille, retenait ce qui pouvait lui servir et jetait le reste. Elle n’avait pas besoin de savoir le nom du chien de machine et la taille de soutien-gorge de la grande tante de l’arrière grand-mère de la sœur de machin. Qui avait couché avec qui ou qui s’était retrouvé dans un plan foireux lors d’une fête à tel ou tel date, il faut l’avouez, étaient 40 fois plus marrant.

« A vrai dire, je me bourrais tranquillement la gueule quand tu m’as dérangé. Et pour ça, tu seras punie ! »

Ah l’enflure ! Il aurait pu l’inviter quand même. Il n’avait pas cru bon de la tenir au courant. Elle, Aby, Aby Dan en personne. Depuis quand n’était-elle pas inviter au bourrage de gueule derrière les buissons côtés terrasse avec vue sur la mer (je n’exagère pas trop je le jure ;D) ?
Mais on n’était pas là pour parler torchon et serviette. Nathanaël ne l’avait pas convié à cette sortie, elle était très vexée. Même pas une petite pensée pour la gosse. Juste un petit mot glisser sous sa porte, un texto en vitesse du genre « Dehors, bière côté terrasse ». Rien que ses quatre mots lui auraient fait plaisir.

« T’aurait pu m’inviter espèce d’enflure des bacs à sable ! Tu sais bien que j’ai toujours soif. Egoïste, j’te déteste. »

C’était un peu des paroles en l’air. De une elle n’avait pas toujours soif, enfin si sa c’était vrai mais elle ne le détestait pas. Comment haïr un mec aussi mignon et qui buvait autant que soit même ? Humainement impossible. Elle s’était fait chier toute la journée en plus, sa l’aurait un peu occupé. Aby aurait pu le laminer à son propre jeu ; celui qui boirait le plus. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en buvant qu’on apprend à boire. Donc plus on boit plus on tient à l’alcool. C’est sa hein ? J’me suis pas trompée ?
L’arc-en-ciel sur pattes ne se tenait plus il fallait vraiment qu’elle lui fasse des bisous partout. Il ne lui laissa pas le temps de réagir. Nath’ la poussa sur le gazon. Elle eut le plaisir (ou pas) de remarquer que ce dernier était mouillé et par conséquent gelé. Un frisson parcourut tout son dos. Arg, il allait lui payer sa.

« Tu seras privée de bière. Non mais. On ne dérange pas le Grand Nathouchounet quand il boit, espèce d’hérétique ! Tu n’as plus qu’à te repentir ! »

La cerise sur le gâteau, le cheveu sur la soupe, le pompon sur le manège.
Mais bien sûr et ma petite cuillère elle sait danser la macarena. Depuis quand on l’a privait de bière comme on privait un gosse de dessert au chocolat car il n’avait pas finit ses épinards. Bientôt il allait lui donner la béquer et lui changer sa couche. Dites moi que c’est une blague. Aby était proche de l’éclat de rire et se mordait la lèvre pour ne pas exploser en des rires incontrôlables. Elle se remit déjà assise en tailleur. Parfait pour admirer ce spectacle si ridicule. Elle avait trouvé un copain de ridicule. Nath’ avait le don pour s’attirer la poisse. La preuve en image et en direct en plus (si sa c’pas la classe ._.). Le garçon prit tant bien que mal toutes les canettes dans son T-SHIRT et commença à partir un peu plus loin. Surement pour ne pas que la folle se jette sur le précieux alcool et ne boive tout d’une traite. Il avait vraiment du mal. Il ne manquait plus que les popcorns et on se serait cru devant un film comique.
Et là, même pas la peine d’attendre le dénouement et la scène où le héros rencontre la femme de sa vie (vous avez jamais remarqué que sa se passait toujours comme sa ?), Nath’ se mangea l’herbe de plein fouet. Vitesse grand V et bruit du tonnerre, son meilleur ami se retrouva vite fait bien fait sur le ventre accompagné de toutes les canettes autour de lui. Comme un mec bourré qu’on retrouve le lendemain entouré des cadavres. Superbe.

« Et toi, interdit de rire ! »

Comment sa pas le droit de rire ? Il aimait vraiment lui donner des ordres aujourd’hui, il avait surement oublié qu’elle détestait sa. Même si c’était la seule personne qui pouvait tout se permettre avec Aby, il fallait faire au moins un peu semblant d’être vexé ou en colère.
En plus de sa, elle avait une revanche à prendre. 5, 4, 3, 2, 1… Top départ. La gosse se jeta sur le corps inerte par terre. S’assit avec la plus grande douceur du monde ‘ahem’ sur son dos et commença à faire comme les bébés sur les genoux de leurs parents :

« Acada sur mon bidet Tralalilalou. »

Tout sa en agitant les bras et en lui sautant dessus. Je suis sûre qu’il devait le sentir passé. Il devait avoir une envie irrésistible de lui arracher la tête et de l’enterrer six pieds sous terre. On l’avait pourtant prévenu qu’elle était allumée de la cervelle. Et lui, continuait à la trouver sympa. Trouver l’erreur.
Aby se pencha tout en sautant et attrapa une bière qu’elle décapsula avec les dents. Pchiit. Aaah l’odeur enivrante des bonnes bières fraîches. Quoi de meilleur après une journée horriblement horrible. Elle était assise sur son meilleur ami, faisait le cheval et buvait de la bonne bière. Tranquille mimine comme dirait l’autre.
En deux, trois gorgées elle l’avait rectifiée et jeta le cadavre dans un buisson.

« Alors Ô Grand Nathouchounet. On dirait que t’a pas trop le dessus sur moi là hein !? Tu dors ou quoi ? Je suis sûre que t’a toujours pas fait la muscu’ que j’t’avais conseillé ! J’en étais sûre ! Toujours aussi gringalet ! Mais regarde toi, à part ton démonte pneu et ta tête digne d’un dieu tu pourras jamais défendre une fille. Look tes bras ! Même mes poignets sont plus gros ! J’vais t’amener avec moi en sport et j’vais te faire bosser tes tablettes de chocolat mon chou’ ! Mais regarde moi sa ! T’es désespérant tu sais. »

Il faut savoir que ce qui était désespérant pour Aby au niveau des muscles passaient pour normal aux yeux des autres. La gamine en voulait toujours plus et passait des heures à se faire les bras et un ventre en béton armé (pas du vrai hein !).
Elle lui secoua sa crinière noire : juste pour mettre sa petite touche de chiante pour la fin.

« Y’a trois jours, il me semble. Pourquoi ? »

Oh et bien tout allait pour le mieux alors. Il ne perdait vraiment pas le nord celui là. Elle ne s’attendait vraiment pas à une réponse aussi directe. Depuis quand était-il aussi franc avec elle ? Bon okey, d’habitude elle n’écoutait que les premiers mots d’une conversation et zappait le reste mais elle n’avait vraiment jamais fait attention que Nath’ fut si franc. Sa vie sexuelle l’intéressait autant que celle d’un escargot, bien que ce soit passionnant ses bêtes la *sors*. Ce n’était pas sa le problème. Nathounet pouvait coucher avec qui il voulait et autant de fois qu’il le voulait, il ne manquerait plus qu’elle lui interdise la chose qui le faisait vivre, nan mais. Il y avait un truc qui clochait. Un truc qu’elle ne comprenait pas, la gosse n’arrivait pas à mettre le doigt sur l’erreur de la phrase, l’erreur de sa réaction. Sa l’énervait. Elle ne comprenait pas quelque chose, sa patience avait des limites –environ 30 secondes. Il fallait que ce soit plus clair, qu’elle éclaircisse le mystère. Ils n’avaient jamais vraiment parlé de ses ébats amoureux ou juste dans des phrases innocentes ‘aux mains pleines’. L’arc en ciel sur pattes connaissait par cœur comment se comportait son meilleur ami, mais par cœur ne veut pas dire ‘en détail’. Bref.

“S-s-s-t-t-o-o-o-p Ab-b-b-y, p-p-i-t-i-é-é-é-é !”

Déjà ? O__O
Il n’avait vraiment pas mis longtemps pour commencer à supplier la gamine. Un coup de bassin bien placé aurait suffis à la faire valdinguer plus loin. Les quatre fers en l’air, elle aurait tout de suite fait moins la maligne. Mais il n’avait pas eu cette brillante idée. Passons.
Tout le monde sait à quel point c’est plaisant de voir ses amis ou ses ennemis vous suppliez de les relâcher. Aby jubilait complètement. Un large sourire illumina son visage. Alors comme sa il voulait être libre de ses mouvements, ne plus être écraser sous un tas de couleur flashy qui bougent partout. C’était bien trop facile de réclamer la liberté. Aby ne voyait pas sa sous cet angle, du tout. Nath’ allait rester sagement entre ses jambes (au lit les pervers =D) le temps qu’elle siphonne toutes les canettes. Il avait voulus jouer au plus malin avec elle, il allait être servi. La vengeance est un plat qui se mange froid, et bien aujourd’hui ce serait tiède, histoire de ne pas faire comme les autres.

Ah ! Nath’ ne bougeait plus. Il avait rendus le tablier. Le ver de terre en avait marre. Il avait déclaré forfait. Il manquait désespérément d’entraînement. Aby allait devoir prendre les choses en main et vite. Où avait-il vu qu’il fallait jeter l’éponge aussi vite ? Le combat ne faisait que commencer et il baissait déjà les bras. Mais c’était quoi ce travail de débutant ! L’adversaire avait gagné la médaille d’or, Nath’ n’avait droit qu’au prix de consolation –avec un peu de chance ce serait une casquette pas trop moche. Elle était sur le point d’ouvrir la bouche mais elle se retint. Une nouvelle leçon de moral sur le pourquoi du comment du musclage d’abdo à droite par la tangente de Pythagore sur racine carré au cube par la translation de vecteur pompe et abdo fessier. A tes souhaits >.>
Tout sa pour dire, que la gamine ferma pour une fois sa bouche et fit grâce d’un spitch d’une heure trente -sans les pubs- à Nath’. Il pouvait s’estimer heureux. Elle avait tourné 18 fois sa langue dans sa bouche -3 fois c’pas assez pour elle- avant de ne pas parler. Elle, elle pouvait s’attribuer la médaille d’or si ce n’est de cristal. Quoi ? Sa existe pas ? Tant pis, je l’invente tiens pour la peine.

« Tablettes de cho-colat ? Pour qu-oi faire ? J’aime pas me batt-re, tu le sais. Entraîne plutôt les na-nas, qu’elles puissent se défendre sans m-wâ ! »

Ah un point pour Nath’. C’est vrai que si toutes les filles savaient se battre seul, les mecs auraient de une moins de travail et de deux moins la tête dévisagée après les fêtes trop arrosée. D’un certain point de vue, les hôpitaux auraient moins de jeunes à recoudre et les filles pourraient avoir le plaisir de casser la figure à des branleurs casse-couille –excusez du langage. Aby se nota dans un coin de la tête d’entraîner au combat au corps toutes les filles qu’elle croiserait ou au moins de les conseiller à faire des exercices de muscu’. La gosse savait très bien se battre et elle n’avait jamais eu de soucis avec des mecs trop collant ou des mecs qui veulent à tout prix vous raccompagner seul, en voiture alors qu’ils sont complètement défoncés et qui ne font pas la différence entre une poubelle et une brosse.
D’un autre côté, les mecs c’étaient un peu fait pour sa au départ non ? Vous défendre quoi qu’il arrive (sa fait un peu film chevaleresque mais bon .__.). Les filles devaient rester belle et innocente dans un coin pendant que leurs chéries étaient en train de se faire refaire le portrait par un bande de clodo’ mal lunés.
Sa servaient les plaquettes de chocolat. C’est beaucoup plus agréable de tripoter un ventre musclé, qu’un reste de guimauve un peu fondus au soleil non ? Bref.

« Mais oui mais non. J’suis pas d’accord avec toi mon chou’. De une tu ferais craquer encore plus de nana avec des abdo un minimum appétissant. Tu comprends ? Oui ? Cool ! Et de deux… c’est moi qui te l’ordonne alors tu m’obéis ! J’te laisse pas le choix de toute façon. Tous les matins aux aurores tu viendras faire de la muscu’ avec moi. Et si y a une ou deux filles dans ton plumard, elles viendront aussi. Plus on est fou plus on rit ! Au fait t’aurais pas changé de shampoing ? »

Dans le genre « je change de conversation en moins de temps qu’il ne faut pour se craquer les doigts » elle avait vraiment fait fort. Passer de la musculation à la marque de son shampoing, il fallait vraiment avoir envie de le faire. Il n’y avait qu’elle pour faire ce genre de transition sortit du trou du cul du monde. Aby Dan en cher et en os, à votre service !
Les cheveux c’étaient un peu toute sa vie, alors sa pouvait presque passer pour naturel. Aby adorait jouer avec les cheveux des gens, surtout quand ils étaient aussi beau que ceux de Nath’. Les mecs n’ont pas pour habitude de prendre soin de leur tignasse –bien que ce soit un minimum vital. Nath’ faisait partit d’un des rares gars de l’institut à avoir les cheveux vraiment propre. Et j’appuis bien sur le ‘vraiment’. Certains se disent « Ouais jsuis un rebelle alors j’vais avoir les cheveux gras, c’est trop la classe han ouaiiiiis ». Et beh non. Ceux là se mettent le doigt dans l’œil et bien profond. Il n’y avait rien de plus répugnant que de voir des cheveux gluants, pas lavés depuis deux semaines au moins. Caca prout beurk, gerbant. Tout sa pour dire qu’Aby était en admiration devant les beaux cheveux. Ceux de Nath’ était long –ou presque- et noir. La seule couleur que la gosse n’avait pas dans ses dreads.
Ils étaient tout doux et glissaient entre les doigts. Aaah ! ‘Ferme la bouche tu baves’ Ah ouais merci.
Elle remit sa main dans sa touffe et les secoua encore énergiquement. Un peu comme un gamin qui secoue son nouveau jouet.

« Aaah ‘sont trop biiiien tes cheveux ! Je veux les mêmes !! Quoique, non en fait. Je garde les miens mais Aaah y sont vraiment trop chouette. Tu ne veux pas les coupés j’espère !? Ne me dis pas que tu veux sacrifier des si beaux cheveux ! Nath’ répond moi ! Ne les coupes surtout pas ils sont magnifiiiiqueuuuh. »

Mouvement de bras ridicule, encore quelques sauts sur le ventre du pauvre innocent par terre. Qu’est ce qu’ils avaient tous à ne pas répondre aux questions qu’on leur pose. J’avoue que la gamine ne lui en laissait pas vraiment l’occasion mais ce n’était pas une raison. Il pouvait toujours tenter la couper, au risque de se faire engueuler pour son manque de respect. Mais si on la laissait parler comme sa toute seule, elle allait finir par ne plus jamais s’arrêter. Trouver le juste milieu, c’était sa le truc. La couper au bon moment, ou lui couper tout simplement la langue pendant son sommeil. Facile, presque trop.
Bien que Nath’ soit en train de mourir sous son poids, il parvint quand même à attraper une des canettes qui trainaient encore en tas. Comme des pauvres cadavres qu’on aurait laissés là, faute de temps pour les ranger. Aby ne réagit pas, après tout il avait bien mérité une petite récompense. Il se faisait martyriser depuis 5 minutes par une folle hystérique et il n’avait pas eu une minute pour en caser une.
Elle avait presque consentit à le laisser boire quelque gorgées et l’a lui reprendre après mais il fit l’irréparable. Et là on s’attend à la chute final de la mort qui tu. Et beh non \o/.

« Puis j’ai p-as envie de ressemble à une brute comme t-oi. C’est pas tr-ès féminin tout ç-a ! »

Il mettait vraiment le feu au poudre, il tendait la perche pour se faire descendre, il attisait les flammes pour faire cramer la forêt, il secouait le coca pour le faire péter. Bref.
Nath’ avait vraiment dit ce qu’Aby n’aimait pas qu’on dise. En plein dans le mil. Dans le genre « Je ne sais pas tourner 3 fois la langue dans ma bouche avant de parler et je ne réfléchis pas à ce que je dis » Nathanaël était vraiment le plus fort des plus forts. Le must des must. The winner is Nathounet !
Qu’on la traite de brute épaisse ou de tas de muscles sur pattes ne la gênait pas du tout, c’était la pure vérité. Mais qu’on disait qu’elle n’était pas féminine, elle ne pouvait le laisser passer. Il n’y avait pas de pires insultes au monde que de dire à une femme qu’elle n’en était pas une. Nath’ allait pouvoir revoir son dico’ des « 100 phrases à ne pas dire à une femme ». Aby bouillonnait. Le rouge lui montait aux joues. Le pire dans tout sa c’est qu’elle ne pouvait même pas être en colère contre son meilleur ami. Allez savoir pourquoi…
Elle était plutôt très déçu et très triste. Un autre désespéré de la vie de l’institut lui aurait dit sa qu’elle ce serait contenter de lui casser deux ou trois dents mais là il s’agissait de Nath’. Il comptait beaucoup pour elle et son moral en prit un sacré coup. Aby avait peut être le don de prendre tout à la rigolade et de tourner au comique ce qui ne l’était pas le moins du monde mais là il avait poussé le bouchon un peu trop loin (Morrice). Elle descendit de son ventre, prit une canette au passage et se mit en boule un peu plus loin. Aby ne pleurait jamais. N’avait jamais pleuré d’ailleurs. Ou juste pour faire l’innocente au commissariat et passer comme tel auprès du policier de service. Là, elle retenait ses larmes. Elle ne voulait pas pleurer devant lui, devant personne.

« Tu crains, enfoiré. »

Aby n’avait jamais prit la peine d’écouter ce que les autres pouvaient lui dire. Toutes les remarques blessantes se terminaient en bain de sang et c’est tout. On l’a prenait par les mots elle se défendait avec les poings. Chacun sa technique.
Nath’ avait l’art de dire ce qui vous blessait. Il vous envoyait un couteau dans le ventre comme on vous offre un verre ou dit bonjour. La jeune fille avait sentit passer la remarque. Sa phrase avait claqué dans l’air comme un grand coup de tonnerre *plagiat lalala*. L’arc en ciel sur pattes avait soudain perdus toutes ses belles couleurs. Passer du brillant au terne, sa faisait vraiment un drôle d’effet.

Elle avait toujours la tête posé sur ses genoux. La gamine regardait dans le vide. Le buisson d’en face était vraiment passionnant. Ses feuilles vertes dégoulinant de rosée et les racines qui s’étendent partout. En fait on s’en fou mais sa lui changeait les idées. Elle se forçait de se rappeler sa chanson préférée et de la chantonner à voix basse.
J’espère pour Nath’ qu’il n’avait pas pensé ce qu’il venait de dire, que c’était des paroles en l’air. Comme quand on dit que l’on va arrêter de manger le Nutella à la cuillère, on n’est pas vraiment sérieux. Le jeune garçon n’avait pas voulus lui balancer sa dans ce but, n’est ce pas ? Il n’avait pas envie de lui faire du mal ?
Même avec sa chanson en tête et en se balançant sur le rythme d’avant en arrière, elle n’arrivait pas à oublier ce qu’il venait de lui dire. En quel honneur lui avait-il dit sa ? Etait-il devenu méchant depuis la dernière fois ? Avait-il eu une mauvaise expérience avec une fille en qui il avait donné sa confiance ? Aby n’était pas du genre à trahir ses amis proche, ou alors il lui fallait vraiment une très très très bonne raison. Elle ne faisait jamais les choses à moitié quand il le fallait. Mais là, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties.

« Abychou… ? »

Ah ? Viendrait-il s’excuser ? Il était irrécupérable ! Il venait de lui dire ce qu’elle détestait le plus et maintenant il voulait qu’elle lui pardonne. De toute façon Aby n’était même pas en colère. Elle ne pouvait pas l’être contre son meilleur ami ; c’était impossible. Il était tellement chou avec sa petite tête d’ange tombé du ciel, et ses cheveux magnifique. Elle esquissa un sourire timide rien qu’en pensant à sa chevelure de rêve désordonné. C’était la seule personne en qui elle plaçait sa confiance et il en fallait beaucoup plus que sa pour la lui retirer. Nath’ était gaffeur par nature. C’était dans les gênes, comme elle avait sa débilité en elle. Le ridicule ne tue mais le manque d’originalité si. Aby appliquait ce dicton à la lettre.

La gamine sentit son gaffeur préféré venir dans son dos. Elle ne le repoussa pas, elle voulait voir ce qu’il allait faire. La curiosité est un vilain défaut, mais je n’ai jamais dit qu’Aby était parfaite. Il enlaça ses bras autour d’elle et posa sa tête sur son épaule. La jeune fille frissonna de plaisir, qu’est ce qu’elle aimait l’avoir près d’elle. Ses cheveux lui chatouillait le cou, elle avait envie d’exploser de rire. Ses larmes étaient repartis d’où elles étaient venus pour son plus grand plaisir. La situation devenait enfin plus agréable. Nath’ dans son dos la vie était tout de suite plus jolie. Comme un chat qui vient de choper une souris, un gosse qui vient d’avoir un nouveau joujou, Aby était proche de l’extase. Il ne lui fallait vraiment pas grand chose pour remonter la pente. C’était pratique, elle tombait vite dans la dépression mais il lui suffisait d’un rien pour être au top de sa forme. Avantage ou inconvénient, seul le temps le lui dirait.

« J’le pensai pas Aby, c’était juste pour t’embêter. Y’a pas plus mignonne et coriace que toi. Tu es cent fois plus féminine que toutes ces pouffiasses. Alleeeez, si j’te dis que je ne me couperai pas les cheveux, que je ramperai à tes pieds et que je te donne toute mes bières, tu me pardonnes ? Excuse-moi s'il te plaît, j’ai dit que des conneries et je ne voulais pas te blesser, j’suis qu’un salopard, frappe moi si tu veux, mais pardooooon ! »

Haha. C’était exactement ce qu’elle voulait entendre. Des bonnes vieilles excuses. Nath’ venait de se rattraper en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Sacré lui. Comment ferait-elle sans son ami ? Aucune idée mais sa lui ferait un sacré manque.
Il venait de lui proposer de ramper à ses pieds et de lui offrir toutes ses bières, finalement le vent était en train de tourner en sa faveur.
Elle allait profiter de toutes ses concessions. Nath’ allait souffrir, même si elle n’était plus du tout en colère contre lui, il fallait qu’en même qu’il reçoive une petite correction.

« Toutes tes bières ? Ramper à mes pieds ? C’est vrai que c’est pas mal tout sa. Déjà j’veux un massage des pieds ensuite tu te débrouilles pour m’obtenir une permission de sortir de l’institut pour que j’aille me faire une nouvelle coupe. Après j’aimerais bien une petite bière donc tu me l’ouvre et tu me la fait boire. Tu me paieras mon nouveau piercing au labret et t’es maintenant obligé de venir faire du sport avec moi. T’a pas le choix tu me suis et c’est tout. T’a voulus jouer au plus malin coco tu peux t’en prendre qu’à toi. »

On aurait presque pu croire qu’elle disait sa sérieusement tellement son ton était calme et autoritaire. Nath’ devait être en train de flipper. Qu’est ce qu’elle allait bien pouvoir lui faire subir d’autre. Mais là n’était pas la question. Il fallait qu’elle le fasse chier un peu avant qu’il se croie tirer d’affaire. Aby tourna doucement la tête pour faire face à son bouffon préféré. Il était encore plus mignon de près…
Elle lui mordit le nez et le poussa par terre. La gamine se balança littéralement sur lui et chopa une bière au passage. Elle ne pouvait pas s’empêcher de rire. Il était tellement ridicule étaler comme une m**** par terre. La jeune fille posa sa tête sur son ventre et s’amusa à ouvrir et fermer la bouche pour le chatouiller. Elle n’avait vraiment que sa à faire. On pouvait vraiment se demander qui était le plus ridicule dans l’histoire.

« Nathounet chou’… J’crois que j’ai faim. »

Maide, maide l’estomac criait famine. Cacher vous, la tornade ne va pas tarder à engloutir tout sur son passage.


|Bwaha, c'est vraiment pas mon meilleur post jsuis désolé, mais j'avoue que tout ce qui se passe sur le forum me laisse un peu un goût amer... Et je voulais absolument de répondre ce week end =)|

Hugr hugr.. (Désolé je ne sais pas faire le bruit du ventre qui gargouille >_<). Aby avait vraiment la dalle, elle n’avait pas mangé depuis plus d’une heure. Oui bon j’avoue qu’une personne normalement constituée serait tout juste en train de digérer avec le goût de la nourriture encore présente dans la bouche, mais pas la gamine. Aucun médecin n’avait su lui dire ce qu’elle avait. Elle digérait à la vitesse de la lumière, mangeait comment quatre géants après le ramadan et ne grossissait pas. Depuis de longues années, si ce n’est depuis toute sa vie, elle restait au même poids. 52,500 kilogrammes. Encore et toujours ce même chiffre qui revenait en boucle. La stupide aiguille de la stupide balance n’avait jamais été plus loin, cette traitresse de machine ne savait pas ce qu’était le chiffre 53 ou 54. Ce n’était qu’une salle raciste des bacs à sable, elle n’acceptait qu’un seul chiffre, 52,500kg. C’était énervant.
Aby n’avait jamais su ce que c’était de faire un régime. Nombre de fois elle avait passé des semaines à manger trop gras, trop salé et trop sucré mais rien à faire elle ne prenait pas un gramme. Faire un régime. Elle en rêvait une nuit sur deux. Faire attention à sa ligne, manger équilibrer avec des fruits et des légumes sains, de la viande rouge et blanche. Niet, nada, quedal… La gamine ne savait pas ce que la définition du mot régime. C’est bizarre de s’en plaindre mais c’est comme sa. Il y a des gens comme sa qui souhaite ce que les autres ne veulent pas. Chacun sa merde d’abord.

Elle aurait fait n’importe quoi pour une bonne tartine de Nutella et de beurre de cacahuètes. Chaque fois qu’elle le pouvait elle prenait une cuillère de ses drogues sucrées. Elle ne pouvait vivre sans, c’était comme ne pas parler pendant une heure ou ne pas courir pendant le marathon. C’était débile, il ne fallait pas chercher plus loin.
Aby avait toujours la solution ‘Nath’ à la rescousse du monde’. Il était obligé d’assouvir ses moindres désirs (mêmes les plus fou ‘ahem’). Elle pouvait très bien l’envoyer chercher de la bouffe. Il lui devait bien sa après ce qu’il avait balancé sur elle. Ce serait son esclave à jamais. Nathanaël l’esclave. Sa sonnait vachement bien.

*Putain j’ai fait, vite de la bouffe. Vite, vite, vite !!*

L’appel de la bouffe était toujours le plus fort. Comme une abeille pour le miel, un chat pour le lait, un moustique pour le sang et un chien pour un nonos.

« Mes Pim’s contre trois canettes de bière, et je te jouerai un morceau d’harmonica en prime. Ça te va ? »

Le bruit du paquet lui mit l’eau à la bouche. La pochette plastique qui entourait les précieux gâteaux était de trop. Il fallait absolument qu’elle l’enlève et engloutisse tous les savoureux biscuits. Arg, c’était trop dur de résister à un pareil appel.
Mais (il y a toujours un mais dans une histoire) Nath’ réclamait quand même trois bières. C’était beaucoup pour une quinzaine de Pim’s. Il lui fallait plus que sa pour craquer. Quoique, c’était quand même tentant. Il fallait qu’elle marchande. Elle ne pouvait pas laisser s’échapper trois bières, trop gros sacrifice.

« J’te propose un marché. Le paquet de Pim’s contre DEUX bières et une nuit torride avec moi ! Tu peux pas me refuser sa Nathounet. J’te demande sa comme un service hein ! Allééééé dit ouiiiiii dit oui dit oui dit oui !! »

Elle sautait complètement sur place pareil à une gamine qui ferait un caprice pour avoir une sucette à la crème brûlée citron meringuée, même si sa n’existe pas. Aby venait carrément de lui offrir son corps. N’importe quel abruti du genre masculin aurait sauté sur l’occasion en oubliant les bières tellement l’excitation serait grande. La gosse n’était pas une bombe sexuelle tombée du trou du cul de Merlin à la Saint glinglin, mais elle avait tout de même des arguments suffisants pour mettre beaucoup de monde dans son lit. Un peu un Dom Juan version féminin. Elle accumulait les conquêtes, ne leur promettait pas quand même le mariage et tout le bataclan qui va avec, mais une nuit torride avec Aby Dan sa ne se refuse pas. Question de principe.

Aby en avait assez d’attendre la réponse de Nath’. Pas très patiente si on considérait qu’elle venait de lui faire sa proposition il y a à peine 40 secondes. Mais bon, on est comme on est.
L’arc en ciel sur pattes se redressa un peu et fit face à Nath’. Je l’ai déjà dit mais il était encore plus beau de près. C’était affolant comme ses yeux étaient magnifiques. Enfin bref, on n’est pas là pour parler marchandise ^^’
Le paquet n’était plus qu’à quelques centimètres de ses doigts. Avec un peu de rapidité elle l’aurait. Nath’ n’était pas non plus une limace, il arriverait trop facilement à l’esquiver. Zut, il fallait qu’elle trouve un plan d’attaque.
Oh ! Magie magie des Panzani, elle avait trouvé une super idée de la mort qui tu (faut que j’arrête avec mes expressions à deux balles moi xD).
Elle fit mine de se sentir mal, posa sa main sur son front comme si elle allait mourir et partit en arrière comme si elle faisait un malaise. Ce n’était pas non plus du grand art mais c’était crédible sachant qu’elle avait faim. Le manque de sucre sa fait tourner la tête.

« J’me sens… pas très… très bien là. »

Ouah la mauvaise comédienne.
Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour un paquet de Pim’s franchement. Faire un faux malaise. Nath’ n’allait pas gober, mais il fallait avouer que c’était bien tenter.

On n’avait pas vu pire comédienne au monde depuis belle lurette. Qui pourrait gober ce jeu grotesque d’une gamine qui tente désespérément de marchander comme elle le peut en proposant ce qu’elle avait de mieux, son corps. Pire que grotesque, bidon, nulle, archi pourris du trognon. Aby n’avait jamais été une très bonne comédienne, oui je sais on se trouve des excuses comme on peut. La gamine n’aimait pas particulièrement rentrer dans la peau d’un personnage et le faire vivre à travers des paroles bidon et des mimiques débiles. Elle avait bien assez avec sa propre personnalité elle n’avait pas besoin d’endossé celle d’un ou d’une autre. L’arc en ciel n’aimait pas le théâtre de toute façon. Tous ses gens qui regardent d’autres gens en train de jouer la vie de gens qui ne sont pas de véritable gens mais juste des gens écrit sur un morceau de papier par des gens qui n’ont rien d’autres à faire que de créer des gens à travers des gens pour les montrer à des gens qui regardent. Ok ?
Ce n’était donc pas du tout sa tasse de thé. La seule fois qu’elle avait été au théâtre, c’était lors de sa 4eme, Roméo et Juliette. Le classique des classiques le must du must. Elle n’avait pas tenue 20 minutes et avait prétexté une envie pressente pour ne pas revenir ensuite. Cachée entre deux cuvettes de chiottes, elle préféra compter les carreaux du carrelage que de regarder une fille et un mec tombé follement amoureux MAIS leurs amours est impossible, et patati et patata. Toutes les histoires se ressemblent, elles ont toute une fin heureuse, ou pas, elles ont toutes des gens qui jouent la vie de gens, les gens meurent ou vivent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Banal, tout ce qui est banal n’est pas Aby. Roméo et Juliette sont banals, le théâtre est banal. Aby n’aime ni Roméo et Juju sa Chériii d’amooour han’ouais ! Ni le théâtre, c’est comme sa.
Tout sa pour dire qu’elle était une très mauvaise comédienne. On peut difficilement faire ce qu’on déteste que les gens fassent. Logique.

« Eh, meurs pas avant qu’on ait conclu le marché, ça serait c**. »

Ah l’enflure des bacs à sable. Même si elle jouait très mal la fille en train de mourir d’une crise d’hypoglycémie, il pourrait faire preuve d’un peu plus de compassion. Franchement, où va le monde ?!
Nath’ l’a mit « doucement » contre lui. Huu, confortable le p’tit gars. On se serait presque cru à Hawaii, il ne manquait plus que les danseuses Hawaïennes, les colliers de fleurs, les palmiers et les cocktails. Ah j’oubliais, le soleil =)
En fait c’était pas du tout mais alors pas du tout le coin le plus paradisiaque de la terre. Niveau chaleur, sable fin et palmiers, on était un peu loin du compte. Certes les buissons pouvaient faire office de palmiers, l’herbe de sable fin et Nath’ comme source de chaleur mais c’était pas tip top moumoute quand même.

« Coquine, tu crois que ton marché est équitable ? La nuit torride nous est profitable à tous les deux ma belle, ça compte pas. Franchement, tu aurais pu trouver un autre prétexte pour profiter de mon corps !»

Un point pour Nath’. Il était plus intelligent qu’il n’y paraissait en fait. La nuit torride était fait pour deux en général sauf dans les cas extrême où d’autres gens (encore des gens xD) venaient se joindre à la joyeuse compagnie. Plus on est fou plus on rit non ?
Une nuit chaude lapine dans des draps en soie blanche avec des chandelles et quelques bières et autres substances plus ou moins intéressantes c’était quand même à prendre au sérieux (avec un peu d’imagination on peut voir l’effet que ça fait xD).
Sa proposition était à prendre des deux côtés. Si Nathanaël refusait elle relancerait une nouvelle proposition point barre. Si par contre il acceptait c’était une autre histoire. Aby n’avait jamais pris le temps de penser à une nuit dans le même lit que son meilleur ami à faire autre chose que dormir (magnifique façon de dire ‘baiser’ non ? xD). Et franchement elle avait autre chose à faire que d’y penser. Même si elle venait de lui offrir son corps contre des Pim’s, elle aurait bien un temps libre pour se préparer psychologiquement. La gosse n’avait pas mesuré l’ampleur de ses paroles. On parle et après on réfléchit.

« J’descendrai pas en dessous de trois bières, Abychou. J’suis déjà endetté à mort, tu peux pas me faire une fleur ? »

Trois bières. Aïe, aïe, aïe. C’était pas gagné d’avance. Nath’ était aussi dure en affaire qu’elle. Si ils se prenaient la tête tous les deux, on n’était pas sortis de l’auberge. Mais quand même trois bières quoi ! 15 Pim's, trois bières, 15 Pim's, trois bières, 15 Pim's, trois bières… Le dilemme, le dilemme, le dilemme ! Aby avait le cerveau qui tournait à 150 à l’heure. Y avait du sur chauffage dans la cavité centrale ! Elle manquait déjà de sucre depuis trop longtemps, c’est sa quand on est dépendant à ce genre de connerie. Sa lui pendait au nez, pour une fois qu’elle n’avait pas prévus son pique-nique il fallait qu’elle tombe sur un marchandeur né. La poisse.

« Ou alors on fait un concours de celui qui boira le plus ! Si tu gagnes, tu as les Pim’s, je serais ton esclave pendant 24h et je te rembourserai toute les canettes ici présentes. Si je gagne, tu as quand même les Pim’s mais tu effaces mes dettes. »

Enfin un terrain où elle se sentait plus à l’aise. Non pas qu’elle était nulle en marchandage mais elle n’avait pas la force de tenir tête à son meilleur ami. Quand je vous dis que le sucre sa change tout c’est que sa change tout !
Un concours… Elle ne tenait pas forcement très bien à l’alcool mais elle ne tombait pas non plus au bout de deux verres. L’enjeu était intéressant, dans les deux cas elle avait les Pim's. Dans les deux cas elle obtenait ce qu’elle voulait. Au pire, elle perdait toutes les canettes de bières et le massage des pieds. Hum, c’était tentant quand même.
Si il faisait un concours de celui qui boit le plus, d’une façon comme une autre elle allait être obligé de boire non ? Et boire signifiait descendre le gentil liquide des bouteilles de bières. En gros elle allait pouvait s’enfiler les bières dans le cadre du concours Tranquilou minou. Lui aussi allait s’enfiler les bières, en gros tout le monde était content. Elle est pas belle la vie.

« J’acceptes Nathounet ! Tu va prendre ta raclée mon vieux ! Jamais tu ne me battras ! Tu savais pas qu’Aby Dan était la plus grande descendeuse de bière que le monde est jamais créer ! J’pourrais te battre avec déjà 4g dans chaque bras coco. Espère même pas prendre une seule longueur d’avance sur moi ! »

Ouah, faut pas vendre la peau du chameau avant de l’avoir tué (quoi ? c’pas sa l’expression ? XD). Elle s’exclamait déjà haut et fort vainqueur du tournois, elle avait surement oubliée à qui elle avait à faire. Aby n’était pas la seule habituée des descendes à la gueule de bois. Nath' était un concurrent hors catégorie. Elle avait plus d’un tour dans son sac, Aby n’allait pas se laisser prendre la victoire aussi facilement.

« Tu me laisses gagner bien sûr. Honneur aux dames, question de galanterie bien sûr ! »

Et paf sa fait des chocapiks ! L’arc en ciel venait juste de s’assurer une victoire facile, quoique… Nath' était peut être un peu gentleman sur les bords mais il n’allait peut être pas mordre à l’hameçon comme un vulgaire poisson. Il était malin comme mec, il ne fallait pas l’oublier. Papillon’man n’avait décidement pas sa langue dans sa poche non plus, c’est fou ce qu’il pouvait blablater quand on lui laissait la parole ;D

« Et dans les deux cas, le ‘service’ que tu me demande, c’est l’bonus. Je te laisse choisir. Tu payes cash on tu me défies ? »

Han, il lui laissait donc le choix. Dire qu’elle avait cru pouvoir le piéger avec son dilem à deux balles et 3 centimes. Il avait réussi à retourner la situation et c’était maintenant à elle de choisir si oui ou non ils allaient faire leur nuit torride ou non. Il ne fallait même pas lui poser la question. Une nuit à jouir des plaisirs de la vie avec tel ou tel gugusse c’était déjà la fête mais alors avec Nath' c’était grimper au 7eme ciel alors qu’on venait juste de passer la porte.
Elle ne s’était toujours pas redressé, à dire vrai elle se sentait encore un peu faible ‘ahem’, bonne excuse pour rester allongé sur Nath' na ! Son cerveau fit deux-trois tours sur lui-même pour enfin faire bouger ses muscles (un peu longue à la détente >_<). La gosse sauta vers le visage de son meilleur ami. Aussi rapide que la lumière (c’est moi Buzz l’éclair) elle attrapa son oreille et la mordilla juste assez pour le faire gueuler. Ah la vilaine. Elle jouait avec le feu, elle le savait, elle aimait.
Aby sauta ensuite un peu plus loin pour échapper à la fureur du grand dieu oh maître tout puissant xD
Elle attrapa une canette au passage et la décapsula avec les dents. Pchiiit, indication magistral que le liquide allait couler à flots. Nath' n’avait même pas eu encore le droit de réagir, la canette était vide. Reste évident d’un vieux cadavre déjà engloutis en quelques gorgées.

« Ramène ta fraise man ! J’en ai déjà une d’avance. Pour la nuit torride on verra sa après notre concours, j’suis sure que tu seras plus ouvert après une descente aux enfers. T’auras pas le choix, dans le même lit, nous deux, cette nuit. »

Grand sourire franc, elle n’avait jamais été aussi sincère de sa vie.

[HRP: je te laisse décider de qui a gagné moi ça m'est égal]

« Désolé ma jolie, y’a trop de choses en jeu là. Et je n’ai aucune envie de te masser les pieds. »

Oh, comment osait-il lui refuser un massage des pieds, elle l'avait tout de même bien mériter. C'était la moindre des choses de lui offrir ce petit cadeau. Mais l'heure n'était plus à la discussion, il était temps d'avancer dans le pari qu'ils s'étaient lancés tous les deux. Boire le plus n'était pas un problème. Boire plus que Nath' en était un. C'était tout de même un sacré concurrent il méritait qu'on y prête un peu attention.
Aby ne paniquait pas encore, elle aurait le temps de le faire quand elle verrai qu'elle prendrait du retard sur son adversaire. Quand elle perdrait du terrain, quand il le moment sera venu de sortir sa technique ultime. Comme pikachu qui garde son attaque Fatal Foudre pour la fin, histoire d'en mettre plein la vue. La gamine allait faire pareil avec sa méthode à deux balles.

Il y avait des choses en jeu, s'était en partie vrai. De son côté Aby avait plus de choses à gagner qu'à perdre, elle s'en moquait comme du Théorème de Pythagore et des pâquerettes du Mont Fuji. Boire allait forcement lui couper l'appétit, en plus, allonger les quatre fers en l'air à chanter de la tecktonik elle n'aurait pas le temps de penser à son ventre.

« Mais AÏEUH !! P’tite peste ! »

Héhé, le cannibalisme avait toujours été son fort dés sa plus tendre enfance. Déjà toute petite elle mâchouillait tous les bouts de viandes humains qui trainaient. Aby adorait sa. Pour cause, il y avait toujours quelqu'un pour crier et se plaindre de ses dents, alors qu'avec un steak on ne pouvait pas entendre la vache pleurer. Un peu sadique, oui.
Son cri lui arracha un grand sourire qu'il aurait été difficile de camoufler. C'est comme vouloir cacher un hippopotame derrière un lampadaire, sa marche pas très bien.
Peste, peste, peste. Qu'est ce que ce mot pouvait lui plaire. Elle aimait tellement l'entendre que si ce mot n'existait pas elle l'aurait surement inventer. La peste, être une peste, faire la peste, quoi de plus beau que le mot peste. Aby la peste, sa sonnait quand même vachement bien. Elle était le virus qui passait auprès des gens pour leur donner des mal de têtes magistraux et leur faire passer une « bonne » journée.

Toutes ses pensées lui donna soif. Hop, cadavre en plus sur l'herbe verte. Mais oh! Malheur, cataclysme, tragédie, cyclone, tornade, bref, Nath' avait déjà une sacrée longueur d'avance. Comment avait-il fait pour boire autant en aussi peu de temps? Il était fort mine de rien, il n'avait pas cru bon de jouer de la parole, il avait agit plus vite que son ombre. Enfin, plus vite qu'Aby en tout cas.
Jalouse de cette rapidité elle s'avala deux canettes cul sec et les mis près d'elle, imitant à peine ce que faisait son meilleur ami. Il faut bien prendre exemple sur quelqu'un pour avancer non? C'est du maître que l'élève apprend, loin de moi l'idée de dire que Nath' était le maître et Aby la padawan mais il y avait un peu de sa. On prend exemple sur ce qu'on peut hein !

« Hey ! Bois pas si vite tu va te pisser dessus coco ! A ta place je ralentirais le mouvement, on a tout notre temps avant cette nuit tu sais. Je ne voudrais pas offrir mon corps de déesse à un mec qui va aux chiottes toutes les cinq minutes. »

Et paf, sa fait des chocapiks. Non mais c'est vrai quoi, rien de plus chiant qu'un mec qui va se soulager tout le temps. Et puis sa fait pas très romantique d'entendre son partenaire se libérer la vessie, c'est ce qu'on appelle un tue-l'amour. Enfin, il y en a peut être qui aime, j'dis sa j'dis rien hein. (beurk xD)
Il y avait des gens qu'on ne voyait pas aller aux toilettes. Imaginez vous Johny Deep faire la grosse commission? Beh moi pas. C'était pile poil ce à quoi l'arc en ciel sur pattes était en train de penser. Ne me demandez pas pourquoi je n'en ai aucune idée. De toute façon même si j'avais une explication à sa, ce serait tordue (:

Aby n'aimait pas avoir du retard, elle n'aimait pas perdre. Mauvaise joueuse un jour, mauvaise joueuse toujours. Son meilleur ami avait déjà enfiler une dizaine de canettes alors qu'elle n'en était qu'à quatre. Il y avait du déséquilibre dans l'air.
Prise d'un élan de désespoir, elle avala deux canettes en même temps, une dans chaque main et hop dans le fond du gosier. C'était aussi simple que d'aller aux toilettes (en revenant aux toilettes xD) ou presque.
Plus que quatre et il y aurait égalité partout. Le truc c'était que pour tenir longtemps elle avait besoin de manger, sachant que sa bouffe était l'enjeu du concours elle ne pouvait pas en réclamer pour gagner, vu que Nath' voulait gagner pour effacer ses dettes il n'allait pas lui laisser l'occasion de prendre la tête de la partie, logique. Elle tournait en rond, sa tête aussi d'ailleurs.
Aby ne voulait pas s'écrouler si vite. Il fallait qu'elle sorte sa technique secrète. *roulement de tambour* Tout le monde s'attend au truc énorme auquel personne n'aurait penser sauf moi. Et bien non. C'est juste un truc c** mais qui fait ses preuves (tester et approuvé par les alcooliques anonymes (. Soit, Aby ne mit à réciter ses tables de multiplications à l'endroit puis à l'envers et après dans le désordre. C'était comme faire passer son hoquet, il suffisait juste de se concentrer sur quelque chose en particulier et il partait aussi vite qu'il était venu. Tout en révisant ses maths elle avalait les canettes, l'alcool n'agissait pas aussi vite vu qu'on se concentrait non pas sur la boisson mais sur les chiffres. Tordu mais efficace.

« Deux fois deux, quatre. Deux fois trois, six. Deux fois quatre, huit... Quatre fois six, vingt quatre... Quatorze fois douze, cent soixante-huit... Glouglouglou. J'te rattrape mon chou, la victoire n'est pas loin. »

Au timbre de sa voix on aurait presque pu croire qu'elle était en pleine forme et sobre. C'était le dernier mot qui faisait tâche dans le contexte. Sa faisait sa onzième canettes qu'elle ridiculisait au rôle de cadavre parmi les brins d'herbe et elle ne comptait pas s'arrêter là. Sa super technique de la mort qui tu n'allait plus marcher très longtemps, il y a toujours un temps où l'alcool rattrape le mouvement et ralentis le reste de la cervelle. Aby avait la gorge glacé à force d'avaler si vite le liquide. Une brûlure intérieur qu'on ne pouvait étancher qu'en buvant plus. Cercle infernal. La gamine sentait tout son corps ralentir et avancer au train d'un escargot handicapé. Toutes ses pensées se mélangeaient et sortaient en même temps dans le canal de la parole. Ouahou, sa donnait un sacré merdier. Y avait une sérieuse erreur dans le système.

« Ooooh elle est belle la fleur là !! Regarde, regarde, regardeuuuuh ! Ouah il est cool ce buisson j'en avais jamais vu un aussi beau ♥ Qu'est ce qu'il kawaii ce truc là. Ah mais c'est un caillou-caillou ! Ahahaha. ♪ Oh, Nath' tu voudrais pas m'aider à retirer mon soutif s'teu plait, sa me gêne dans mes mouvements hiiii ! J'veux un chien, j'veux un chien !! Ah mais j'en ai déjà un en fait. Ah que je suis drôle. Oh Nathounet je t'aime tu sais, tu a vu mon nouveau piercing au téton, je l'ai fait la semaine dernière. J'suis sortie en douce de l'institut, mais chuuut faut pas le dire à monsieur le directeur sinon y va me crier. »

Yahou, je crois qu'on va s'arrêter là dans le massacre à la tronçonneuse. Aby pétait les plombs, encore un peu de bière et elle ferait la danse du ventre toute nue en courant dans le parc. Quoi de plus pitoyable ?
La gosse alla s'allonger près de Nath', qui était lui aussi bien amoché. Elle allait profiter de ce moment de faiblesse pour le manger tout cru ♥. Nanmého ! Sa va pas la tête. Désolé c'était Aby qui reprenait le dessus sur moi. >__<
Elle pose le plus « délicatement » possible sa tête sur son ventre et commença à compter les étoiles. Sachant qu'on était en pleine après-midi, elle allait avoir du pain sur la planche.

« Un jour on se mariera et on aura pleins d'enfants ! Hein ouais Nathounet ? »

« Waaah, un nouveau piercing ? La classe ! Je le savais pas ça, vilaine ! Moi qui croyais qu’on se disait touuuuuuut ! »

Depuis quand s'intéressait-il à ses piercings ? Aby avait toujours pensé qu'il s'en foutait comme de tout le reste. Elle aurait très bien pu se faire élargir les trous de nez qu'il l'aurait remarquer seulement 1 an après, et encore. Nath' n'était pas du genre à faire attention aux autres, l'amitié était pour lui un bien grand mot. La gamine le savait, mais Nath' était son Nath', à point c'est tout. Aby n'en demandait pas trop, elle savait qu'il n'avait pas forcement envie d'en offrir beaucoup de toute façon. La gamine aimait l'avoir près d'elle, tout simplement. De là à vouloir tout partager, tout se dire, tout faire comme des vrais meilleurs amis, il y avait encore de la marge.
Ce devait être l'alcool, ça ne pouvait être que sa, non ?

Aby toujours la tête contre le torse de son ami ronronna au contact de sa main sur ses cheveux. Elle n'acceptait pas, d'habitude, qu'on les lui touche. C'était une exception aujourd'hui. Nathanaël pouvait s'avouer gagnant de la compétition, il venait de lui caresser les cheveux, c'était une bien belle récompense. La gamine n'avait ni le courage, ni l'envie de lui dire de virer ses sales pattes de sa crinière de déesse 'ahem'. A quoi bon, son meilleur ami aurait continuer à le faire rien que pour l'embêter et l'entendre crier encore un peu. Elle commençait à le connaître à force, du moins elle le pensait.
Si on réfléchissait bien, elle ne savait rien de lui, rien du tout. Son nom, son prénom, point barre. Elle ne savait pas d'où il venait, ni ce qu'il l'avait emmener ici. Nathanaël pouvait bien avoir tuer un chat, dix hommes et enterrer sa mère dans du sable de bac à sable, Aby s'en moquait. Sa seul présence lui convenait parfaitement. Elle ne lui en demandait pas beaucoup.

« Très drôle Abyyyyy. J’compte mourir bien avant, tu saaais ? »

Hein ? Elle avait dit sa quand déjà ? Sa mémoire s'effritait comme du bon chit, en petit morceau assez petit pour rouler le pet. Aby ne se rappelait même plus les paroles qu'elle avait elle même prononcer quelques secondes auparavant. C'était un des principaux défauts de l'alcool chez elle, sa mémoire partait en poussière dés qu'elle touchait à une de ses canettes sauveuses de l'humanité. La gosse tenait -plus ou moins, à la boisson mais il ne fallait pas lui demander de résumé une soirée, c'était un peu trop d'efforts pour un cerveau en puzzle.
Un jour... Oui bon sa vie n'est pas très passionnante alors je ne vais pas m'éterniser sur le sujet.

Toujours la main dans ses cheveux, Aby ne voyait plus le temps passer. Depuis combien de temps était-elle là ? Depuis combien d'heures, de minutes, de secondes buvaient-ils comme des trous ? C'était tellement agréable. Mais il ne fallait pas se leurrer, cela n'allait pas durer. Un bonheur n'arrive jamais seul, si je puis dire.
Son souffle était bien plus rapide maintenant. Ses poumons s'entremêlaient l'un dans l'autre pour expulser l'air trop vite. Elle avait mal au ventre, sa gorge lui brûlait. Elle avait envie de crier mais elle ne pouvait pas, le piège dans lequel elle s'était elle même fourré se refermait sur elle. Aby ne voulait pas, elle ne pouvait pas tomber maintenant, pas avec lui tout près. La gamine n'avait pas envie qu'il voit sa, pas aujourd'hui, alors que tout était si bien partis.
L'oxygène rentrait difficilement dans sa bouche, il se bloquait au dehors, il ne voulait pas fournir à son corps ce dont-il avait besoin. Enfoiré.

L'alcool n'était pas en cause dans tout sa. Aby avait, quelque fois, alors qu'aucun signe ne l'indiquait, des crises d'angoisse assez forte. Les médecins lui avaient fait prendre des médicaments complétement inutile, les psy avec défilés devant ses yeux comme les petits amis. Cela n'avait strictement rien changé. Elle avait garder cette stupide peur panique, qui venait pour on-ne-sait-qu'elle raison depuis tant d'années. Ce n'était, ni l'endroit ni le moment de faire une de ses crises faites maison, toutes bien chaudes sorties du four à l'instant. Aby n'avait pas envie de montrer sa à Nath'. Il avait bien autre chose à foutre que de l'aider à respirer avec un sac plastique. Il n'était même pas en état de s'occuper de lui, ce n'était pas pour s'occuper d'elle.

La gamine se planta les ongles dans la peau et se mordit la lèvre jusqu'au sang, s'obligeant à écouter sa respiration et à aller plus doucement qu'elle le devrait pour se calmer. Elle savait ce qu'il fallait faire, sa mère lui avait trop souvent répéter. 'Calme toi ma chéri, respire doucement tu verra sa va aller.' Pour une fois elle appliquait à la lettre ses conseils, au seul détail près qu'elle n'avait pas encore mis les jambes à la perpendiculaire pour respirer encore mieux. Position qu'elle trouvait complètement stupide, en passant. Il lui fallait juste encore quelques minutes de répits et tout irait mieux.

« Aby…J’crois que j’ai trop buuuu… »

Nan déconne, j'avais pas remarqué. Elle aussi avait trop bu, ou pas assez peut être. Pas assez pour tomber raide sans crise stupide à la clé. De toute façon Nath' ne l'avait pas remarqué, c'était tant mieux. Chacun sa merde et tout sa dans le meilleur des mondes. Nathanaël aurait pu lui chanter la Marseillaise en Japonais qu'elle n'y aurait pas fait attention. Tout lui passait à des kilomètres au dessus de la tête, elle arrivait à se détendre, youpi la vie est belle. Les mots résonnaient aussi fort qu'un cri dans une pièce vide. Aby se sentait bien à présent, avec juste la souffrance de l'alcool en elle, rien d'autre.

« Nath' j'aimerais bien être un oiseau tu sais ? Et puis peut être qu'un jour je serais reine du monde, j'hésite encore tu vois. J'arrive pas bien à me décider. Tu me conseillerais quoi toi ? »

On s'en fou ma vieille. Que tu sois reine du monde ou piaf avec des ailes, la planète n'allait pas s'arrêter de tourner, quoique pour la première proposition s'était à voir.
La pluie effaçait les marques des évènements. Elle pouvait bien s'être mordu au sang, l'eau gommait tout et ses rougeurs pouvaient être dut au froid. Facile, trop facile.
Mais la flotte sa à ses inconvénients; de un ça abimait ses cheveux, de deux sa rendait transparent ses vêtements trop fin et de trois, il n'y avait pas de trois. C'était juste pour le style.

« Putain nan y pleut, fait chier. Cache moi de la pluie, tu veux ! »

Elle se rapprocha encore plus de lui, écarta ses jambes ses bras et posa sa tête sur l'un deux. Protégeant ses cheveux, comme elle le pouvait, avec ses avants bras à lui. Épais comme une feuille de clope, il ne la protégeait pas vraiment, mais c'est l'intention qui compte. La chaleur qu'il dégageait malgré le froid lui donnait encore plus envie de rester là, comme deux clochards abandonnés. Ils étaient pas mignon tous les deux comme sa ?

« Quand j'te dis que la muscu' sa pourrait être utile. Tu pourrais me couvrir un peu mieux. Aaah j'te jure les hommes de maintenant ! »