Il était une fois, dans une chambre mystérieusement décorée, un pion mal peigné qui endormit contre son étui à guitare, ronflait en silence. Ah ! Le silence. Seul les battements de son cœur et le chant assidu de sa respiration résonnait dans ses oreilles. Mais quelle heure pouvait-il bien être pour qu’il se permette ainsi une pause ? Même s’il daignait jeter un coup d’œil à son poignet, il n’y trouverait pas l’heure. A quoi cette chose appelé montre aurait-elle pu lui servir ? Le soleil se lève c’est le matin, le soleil se couche c’est le soir. C’est simple, non ? Dent s’en contentait franchement, il ne comptait plus les heures ici. Et même si en pleine après-midi il s’était permit une pause, Dent ne se faisait aucun souci pour les jeunes. Non mais ils sont grands quand même ? Faut pas pousser, ils sont peu être débiles mais… Ah mouais… C’est vrai qu’ils ne sont pas bien nettes. Dent en a plus que marre de voir ses déglingués du cerveau vomir dans les coins et recoins de l’institut. Ses gamins ne tiennent pas en place, pire que des bébés. Heureusement que ce n’est pas à lui de faire le ménage, son seul travail ici c’était de balancer au directeur un maximum de conneries négatives sur les résidents. Chose qu’il ne prit pas la peine de faire bien évidement. Ce qu’il disait au directeur lors de leur entretiens ? Seulement des trucs du genre " J’ai tout réglé c’est cool, c’est top, ça gaze, rien à revoir".Dent dirigeait les choses à sa manière, pas besoin du dirlo pour ça.
Il devait être deux heures quand le surveillant décida de se lever. Pas trop vite surtout, ne te presse pas, va-y cool. Et voilà il est maintenant trois heures et Dent et fin prêt pour sortir. Cheveux dans la tronche, barbe naissante et clope au bec, Logan avançait dans les couloirs du deuxième étage. Comment était-il habillé ? Sans se prendre le chou, Logan avait opté pour quelque chose de plutôt discret. Jean noir, manteau noir, convers noirs. Si ça c'est pas noir... Il passa devant plusieurs portes.
-Tient la chambre de notre chère infirmière.
Dent parlait à voix haute. Ben quoi ? Il ne va pas se priver tout de même, les couloirs sont vides de toutes façons et puis il s’en balance. Aller-y, écouter le causer c’est fascinant. Non mais franchement, rien d’autre à faire jeune gens ? Le surveillant resta quelques secondes à épié la porte de la chambre de Kaïa Mac'Leor, comme s’il s’attendait à ce qu’elle sorte. Un sourire en coin, Dent rebroussa chemin en se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de toquer à cette porte. Juste pour embêter l’infirmière qui elle était de toute façon certainement en train de bosser, pas comme l’autre borgne qui se promenait tranquillement comme un touriste en vacance.
En marchant, il croisa aussi du regard une autre porte, celle de Tsuki Yume, la Psychologue… Quel mystère elle était encore pour lui, et bien heureusement pour sa poire. Non, Dent ne préfère pas s’aventurer dans ce genre de situation délicate. Pour lui il était impossible d’espérer un jour pouvoir rire et embêter ce genre de docteur comme il aime les appeler. Bref, le doc Tsuki n’eut pas encore droit de faire plus ample connaissance avec le pion qui préférait ne pas lui faire par de sa psychologie bien à lui.
Logan qui déambulait dans les couloirs, commença à tendre l’oreille vers ce qu’il redoutait le plus. Une bagarre ? Oui s’en était une et pas une petite. * Bande de chieurs*. Le surveillant s’approcha du troupeau qui s’était regroupé en cercle devant les deux individus en train de se défigurer la face. Le surveillant adressa la parole au troupeau, d'une voix grave mais un peu fatigué et avec la cigarette dans le coin de la bouche il bouffa un peu ses mots.
-Est-ce que quelqu’un peu me dire ce qu’il se passe ? Personne ? Répondez-moi borde!
Dent attendait une réponse de la part de quelqu’un, une personne clémente qui daignerait lui donner quelques explications sur ce qui était en train de se dérouler. Ben oui, il savait que c’était une bagarre. Mais qui était en train de se battre et pourquoi ? Oui, Logan Dent était juste un peu curieux et avant de s’aventurer entre les deux rapiettes qui se frittaient la tronche, il voulait savoir leur identité au cas ou il risquait de salir son joli manteau de cuire noir qui lui donnait cet air mystérieux.