Il pleuvait, il pleuvait très très fort. L’orage grondait, il faisait lourd. Sale journée d’été que l’on avait aujourd’hui ! Je m’étais levée tôt ce matin, tout le monde dans le dortoir dormait et peu de gens étaient debout, j’avais été me doucher avant que les autres ne se réveillent et étaient partie me balader dans les couloirs de l’établissement.
Je me sentais en cage, l’Angleterre, cette douce Angleterre me manquait terriblement, c’était déprimant.

La journée se passa sans que je ne revienne au dortoir, normalement j’y étais souvent, mais aujourd’hui l’envie n’y était pas. Je n’étais pas spécialement triste, j’étais juste ennuyée. Oh oui.. super ennuyée...
Pour effacer ce goût d’ennuis totale, je me suis rendue à la bibliothèque. En vérité j’aurais pu aller au dortoir n°8 pour lire un de mes livres mais c’était à l’autre bout de l’établissement et j’avais la flemme de faire le chemin. Je me rendis donc à la bibliothèque de la Teenagers Institute, une pièce entourée d'étagère de partout remplie à craquer de livre. Je suivis les étiquettes accrochées au dessus des dernières rangés de livres, scientifique > historique > fiction > fantastique...
Finalement je tombai sur ce qui m'intéressait, sur une rangée totale ou se trouvait des contes de fée.
Du bout du doigts je les effleurai pour m'arrêter sur celui de “La Belle Au Bois Dormant”. Ah ! c'était celui que je cherchais tant ! Je le pris, regardai la couverture, le fis tourner, première de couverture, dernière de couverture, un régale ! Derrière moi il y avait de nombreuses tables, vides pour plus de la majorité, je me dirigeai vers celle du fond, m’essayai à cette fameuse table et débutai ma lecture.

“Once upon a time...” Je souris à ces mots, bizarrement j’adorais les contes de fée, je les connaissais tous par coeur, mais qu’importait ! à chaque nouvelle lecture, c’était un délice. Je les lisais depuis que j’étais toute petite, à l’époque mon père me faisait la lecture, il commençait toujours par “Ma p’tite Angie, reste calme, ne bouge plus, ferme les yeux et écoute, Once upon a time....” s’en suivait des histoires merveilleuses aux milles couleurs de l’arc en ciel. Des princesses qui finissaient toujours heureuses à la fin du conte et des enfants gâtés par la vie, par leurs parents.... C’était un monde imaginaire que je redécouvrais avec bonheur à chaque fois que je rouvrais un de ces bouquins magiques.

Alors que le temps passait doucement, j'avançai dans ce terrible récit qui déchirait tout ! la bibliothèque restait calme, ici il n’y avait que des intellos de première qui avaient du commettre des délits via des ordinateurs ou autres conneries, bref je me sentais à part !

Le temps passait, encore, encore... La belle était endormie et le prince s'apprêtait à combattre l’horrible dragon, je connaissais la fin, mais j’avais hâte de la relire qu’allait il se passer ?

Putain de m*rde que Karmina détestait les orages. C’était surement complètement stupide et irrationnel, mais elle détestait ça. Alors que la jeune femme adorait les grondements des moteurs de vieilles voitures ou moto Harley, le tonnerre l’horripilait. D’accord, ça remontait à son enfance, depuis qu’elle était gosse elle avait une peur bleu des orages. Ce n’était quand même pas de sa faute bordel. Alors quand ce fut un grondement de tonnerre qui la tira de son sommeil ce matin-là, non elle n’eut pas un bon début de journée. La jeune femme était restée à l’intérieur toute la journée et c’était très bien comme ça. Si ça n’avait été que ça ce n’était pas si mal qu’elle ne fasse que se balader, mais non, elle avait passé la journée à sursauté à chaque fois qu’un grondement se faisait entendre. Résultat, de la musique beaucoup trop forte dans ses oreilles pour tenter de faire passer le mauvais moment. Non mais ce putain d’orage allait finir par passer non? Après une ondée pareille ça ne dirait pas pendant une journée entière, non? Elle l’espérait en tout cas, parce que son Ipod commençait à manquer de jus. Et elle n’allait pas passer du temps dans le dortoir avec ces têtes de noueux.

Finalement l’orage laissa place à la simple pluie et elle put commencer à se concentrer sur ce qu’elle faisait depuis un moment. La jeune femme avait finalement passé un moment à l’atelier, pour compléter ses dessins, mais à un moment, elle eut besoin de référence. Et oui même les meilleurs étaient perfectionnistes parfois. Elle voulait surtout voir des combinaisons possibles en regardant des livres de mécano et de voiture. Ils devaient surement avoir les vieux guides de l’auto des années précédente. Des livres de mécano, elle n’en doutait pas, mais bon. Avec un soupire, la jeune femme se leva de l’atelier et prit ses choses pour aller à la bibliothèque.

Elle y entra tranquillement, ses écouteurs de nouveau dans ses oreilles pour ne pas se faire déranger. La jeune femme ne prêta pas attention aux autres personnes de présente, occupé à chercher ses livres. Elle trouva trois guides de l’auto, parfait et également de nombreux bouquin de mécanique, surement sortie de technique de formation professionnel. Ça allait être parfait pour les quelques options dont elle n’était pas certaine. Les mains plein de livre, la jeune femme vêtue aujourd’hui d’un jean troué et d’un-t-shirt de Jack Daniels noir, tourna les talons pour aller à une table. Ce fut à ce moment qu’elle remarqua une tête blonde qui lui était familière. Karmina esquissa un sourire et s’approcha d’elle doucement. Se plantant un moment derrière elle, elle regarda ce qu’elle lisait. Puis doucement elle rigola.

"hihi t’es pas un peu vieille pour les comptes de fée?"

Demanda-t-elle taquine alors qu’elle la contourna pour aller s’assoir en face d’elle, déposant ses livres sur la table avec son paquet de feuilles. La jeune femme à la peau basanée avait attaché ses cheveux en gros chignon négligé dans lequel était planté deux crayons.

Je lisais en silence dans ce lieu calme, c’était vrai que le dortoir n°8 n’était pas tout le temps vraiment approprié à la lecture. Entre Karmina et Seth qui brayaient et Jeremiah qui était dérangeant à cause de son côté qui semblait ne pas vouloir s'intégrer au groupe, lire était une tache difficile.
Je m’appuyai sur ma main, le coude calé sur la table. Le bruit de l’eau et des chuchotements des gens s'effacèrent autour de moi, j’étais en plein dans le conte. D’ailleurs dans ma tête j’entendais la voix d’Aurore chanter :

Mon amour, je t'ai vu au beau milieu d'un rêve,
Mon amour, un aussi doux rêve est un présage d'amour,
Refusons tous deux que nos lendemains soient mornes et gris.
Nous attendrons l'heure de notre bonheur,
Toi ma destinée, je saurais t'aimer, j'en ai rêvé...

Je connaissais la chanson par coeur, tout autant que le roman, certes, j’en avais honte. Et je connaissais peu de gens qui se vantaient de cela aussi. Moi c’était mon dada les contes de fée, j’y pouvais rien, c’était plus fort que moi... Alors que je continuai ma lecture, une autre belle cette fois ci pas au bois dormant mais plutôt au moteur ronronnant se planta derrière moi sans que je m’en rende compte étant trop prise dans le roman.
Mais cette belle la, n’évitait ni les inconnus (référence à Aurore qui ne doit pas parler aux inconnus) ni les petites Anglaises passionnée de conte de fée comme moi, elle me fit sursauté en disant l’air vraiment amusé et taquin :

« hihi t’es pas un peu vieille pour les contes de fée? »

Je me retournai brusquement tout en refermant le bouquin entre mes doigts fins. Tout sourire elle fit le tour de la table et s’assit en face de moi. Je fis une grimace l’air gênée, mes joues devaient être un peu rose de honte, j’étais super embarrassée. Comment se faisait il que je retrouve Karmina dans un endroit pareille ??? elle n’était pas au dortoir en train d’harceler “sexuellement” les deux garçons ? ni dans un endroit ou il y avait de quoi s’amuser ? non, elle était à la bibliothèque le seul endroit ou j’étais pas censée la voir... surtout pas avec le livre de la belle au bois dormant dans les mains.
Je remis mes cheveux en place, me raclai la gorge, levai mes yeux verts vers elle et toujours l’air gênée répondis plus bas qu’elle n’avait parlé :

« Aurore ! euuh !! Karmina pardon ! tu n’étais pas au dortoir ou à l’atelier toi ?? »

j’étais plus que gênée j’étais déboussolée, c’était la honte monumentale à mes yeux ! Une délinquante avec un conte de fée entre les mains... qui l’eut cru...
Je fis une pause et remarquai les habits que Karmina portait, c’était soft aujourd’hui, mais peu importait, tous les vêtements qu’elle avait étaient super sexy. Même si j’étais une fille et que j’aimais les hommes, enfin quoi que j’en avais jamais touché un seul ! je devais avoué qu’elle était superbement bien fichue. Moi, mes formes je ne savais pas les mettre en valeur et j’étais moins grande, on me remarquait moins, c’était pas déplaisant cela dit, je m’en plaignais pas. Non j’admirais juste l’apparence de Karmina. Des Anglaises aussi grande que Miss Lolth on en voyait peu en fait....
Je remis mon bouquin en place sous mes yeux et le refermai en prenant bien soin de marquer la page avec un bout de magazine déchiré. je dis alors :

« Tu fais de la mécanique depuis combien de temps Mina ? »

je me permis sans y penser de l’appeler Mina. Tout en remontant la fermeture de mon gilet noir basique je la regardais elle et ses guides d’auto, à chacun sa passion finalement.
Soudain le tonnerre se remit à gronder, je souris, contente de voir un superbe éclair par la fenêtre et chuchotai en m’adressant et à Mina et à moi même :

« Uh..? Il fait temps à pas mettre un chien dehors aujourd’hui... »

C’est vrai qu’à leur âge, elles étaient un peu vieilles pour les contes de fées. Mais même la jeune femme à la peau basanée qui avait vieillie trop vite ne pouvait pas nier les aimer. Après tout chacun avait son enfance. Dans son cas, les contes et légendes lui avaient été raconté par sa mère quand elle était vraiment qu’une toute petite gamine pas encore corrompue par…. La vie surement aha! Elle trouva la réaction de la blondinette plutôt marrante et sourit amusée. Elle ne se moquait pas d’elle, mais c’était mignon d’être gênée de trucs comme ça. Surtout quand on appréciait. Mais bon, dans son cas, c’était des trucs pas mal moins mignons. Enfin souriante, la jeune femme aux yeux rouans rosés ouvrit ses livre et décala ses cahiers à croquis. Elle ne regarda pas Angie quand elle lui répondu de manière un peu distraite

"Ouais, j’étais à l’atelier, mais je voulais quelques références pour mes plans."

Une page et un modèle de voiture, luxueuse et hors de prix évidement, attira son attention, alors qu’elle laissait le bouquin ouvert à cette page. Mina n’avait pas de problème avec les moteurs, elle les connaissait par cœur, mais par contre, les carrosseries, elle aimait bien avoir des images guides. Normalement c’était Ally qui retapait les kits de jupes et tout, enfin. Karmina remonta son regard amusé vers la jeune femme et lui sourit. Il y avait toujours un certain charme dans la manière qu’elle avait de se comporter quand elle était de bonne humeur. Elle avait une sensualité et un charme naturel. C’était peut-être c** côté espagnole qui lui donnait ses attributs, mais c’était indéniable malgré tout. Donc Quand elle agissait de la sorte, ce n’était pas nécessairement avec des intentions de séduction. Quoi que… Karmina ne pouvait pas nier que la petite blondinette était très mignonne. Et puis elle était gentille et drôle, loin d’être chiante et stupide. En fait, elle se demandait même ce qu’elle pouvait bien faire ici. Elle devait avoir un côté wild qui restait caché. En tout cas, pour vernir se terrer dans une bibliothèque avec un conte de fée, elle n’Avait clairement tué personne. Souriante et sur un ton très doux et posé elle lui répondit alors.

"Hum… Depuis que mon frère en fait je crois. Même gamine je jouais dans le garage avec les outils. "

Doucement, elle sourit de ses dents blanches que ses lèvres rosés découvrirent. Elle revint un moment à ses cahiers et le tonnerre gronda. La jeune femme fit un saut et soupira. Elle détestait décidément les orages. Néanmoins la jeune femme blonde devant elle, semblait très détendue. Ce n’était pas croyable, c’était même à croire qu’elle appréciait cette température. Décidément, jamais Karmina ne saurait s’habituer aux orages. Gamines, elle en avait la frousse, maintenant, elle n’aimait simplement pas ça. Et encore, ce n’était pas si mal, c’était pendant la journée, la nuit, c’était toujours horrible. La jeune femme espagnole afficha néanmoins un sourire en voyant la blondinette être aussi détendu. Doucement, elle la regarda et lui souffla d’un ton tout sauf méchant, c’était même un compliment.

"…T’es un drôle d’oiseau quand même… intéressante."

Son sourire s’élargie un peu plus, toujours de cette manière tellement séductrice. Elle revint un moment à ses cahiers puis soupira amusée. Elle releva les yeux vers elle et fit un petit signe de tête en direction de son bouquin.

"Te gêne pas surtout, quand tu l’auras fini, tu me racontera l’histoire après l’avoir terminé. "

« Ouais, j’étais à l’atelier, mais je voulais quelques références pour mes plans. » M’avait-elle répondu sans me regarder.

Je songeai alors qu’elle appréciait beaucoup la mécanique et les voitures pour le coup, déjà quand on s’était rencontré pour la première fois je l’avais remarqué. Nous étions toutes les deux dans le dortoir n°8 et un peu submergée par les souvenirs de mon père je lui avais dit que j’avais besoin d’elle pour discuter. Et avec un air arrogant sans être méchant elle m’avait répondu en me tendant sa main :

« Tu vois, moi j’ai besoin d’une bagnole […] »

Et de suite j’ai su que ce n’était pas une de ces poufiasses qui n’avaient de cesse de jacasser, naan… C’était un putain de bonhomme ! Comme moi quand j’étais encore en Angleterre. Au fond, je n’étais pas une vraie délinquante dans l’âme,  j’avais commencé mes conneries quand j’avais 8ans, mais je savais que j’avais le gang derrière moi alors ça me poussait à devenir ce qu’ils voulaient que je devienne, un bon soldat violent armé de bonnes aptitudes niveau bizness, ce dont il avait besoin c’était exactement d’une gamine perdue comme moi. Hein ? Ouais… j’étais une bizness girl ! *rires* sans manque de modestie, toujours !
Depuis que j’étais ici, je me sentais à la fois enfermée et un peu plus libre qu’avant. Enfermée car j’étais vraiment prise entre les murs de ce bâtiments et libre car je n’avais plus besoin de subir la pression de la police, du gang et de toute la violence que je faisais bien subir et que je voyais chaque jour, ça ne m’avait jamais réellement peser seulement vivre sans ce n’était pas plus mal non plus. Le plus curieux quand même, c’était que malgré que je préférais vivre sans toutes les contraire précédentes il m’arrivait d’avoir envie de cogner des gens, peu importe qui, j’avais juste envie de défouler mes mains sur un visage en sang… Mais quelle vie de m*rde avais-je mené jusqu’ici quand même… voilà quelles envies me rendaient visite maintenant…. Quand je pensais que mon père avait redouté toute mon enfance que je devienne ainsi à cause de l’influence Dartford et qu’après son départ tout avait dérapé et qu’en ces jours j’avais des envies de violence, je prenais honte..
C’est sur ces pensées que Karmina me sourit, elle était de bonne humeur et c’était agréable à voir, je le lui rendis dévoilant un sourire allant jusqu’aux oreilles, la douce anglaise ou sourire d’ange et la forte espagnole au sourire séducteur. Nos apparences différaient un peu quand même..
J’écoutais attentivement ses réponses vu que j’avais arrêté de lire, toujours un peu gênée d’avoir été prise en plein flag’. J’appris que déjà toute petite la mécanique semblait l’attirer, c’était mignon.
Puis le tonnerre se remit à gronder, alors que j’avais dit que c’était un temps à ne pas mettre chien dehors, Mina avait sursauté. Apparemment elle n’appréciait pas l’orage, je souris amusé par le fait que je lisais des contes de fée et qu’elle avait peur de l’orage, nous étions deux gamines. Je ris doucement et discrètement, ici c’était une bibliothèque tout de même pas un café.
Et soudain alors j’avais le regard perdu vers la fenêtre, que les éclairs brillaient dans mes yeux la jeune espagnole me lança :

« …T’es un drôle d’oiseau quand même… intéressante. »

Je tournai les yeux vers elle, rudement étonnée, sans vraiment comprendre pourquoi elle disait cela et puis à part les vieilles expressions anglaises je ne connaissais rien, je lui répondis :

« La seule fois où l’on a parlé de moi comme un oiseau c’était avant de venir ici. On m’appelait l’hirondelle… the swallow… Mais je m’égard… ça n’a aucun rapport c’est ça ? Qu’est-ce que je raconte alors ! »

Je ris doucement, j’aimais rire de moi-même, de rien j’avais ‘’déballé ma vie’’, boaf… peu importait Mina semblait réceptive à tout. Je lui souris gentiment tout en regardant ses yeux plus intensément, en fait je crois que j’aurais pu passer mes journées à regarder Karmina faire sa vie. Je l’aimais bien comme nana.

« Te gêne pas surtout, quand tu l’auras fini, tu me raconteras l’histoire après l’avoir terminé. »

Je souris, et répondis :

« Je doute fort que tu ne connaisses pas l’histoire de la belle au bois dormant Mina… Et puis j’ai déjà lu ce conte milles fois je n’ai pas besoin de le re finir une fois de plus pour te le conter. »

Tout sourire je décalais le roman sur ma droite, m’appuyais sur mes mains, mes coudes posés sur la table et commençais à regarder Karmina, puis les éclairs, puis les rayons de livres derrière la séduisante espagnole et encore Mina, et encore les éclairs, bref je rêvassais.
Je pensais a tout pleins de choses, j’essayais même de m’imaginer Mina hors de cette école et soudain je me rendis compte que… elle avait surement vécu tout pleins d’expérience niveau relationnel, bref ce qui me manquait ! et sans vraiment le savoir, depuis que j’étais ici, je commençais à me questionner sur moi-même, remettant tout en question. Je n’avais quand même jamais embrassé quelqu’un ! et j’avais 18ans ! Alors oui, pour vendre de la drogue, voler des choses, défigurer des gars j’étais première mais dès qu’il s’agissait de relation amical ou autre y’avait plus personne… ça devait être ça ce qu’appelaient les jeunes avant, une boloss’. Je me mis à fixer Karmina intensément alors qu’elle était dans ces bouquins et qu’on avait pas ouvert la bouche depuis quelques minutes, j’hésitai à lui poser des questions sur ce que je connaissais pas… elle allait peut être se moquer sérieusement de moi cette fois et en même temps, je voyais pas à qui d’autre en parler. Je n’avais qu’une seule amie, c’était mademoiselle Lolth je crois… certes on se connaissait depuis peu, mais je sentais quand même que ce n’était pas n’importe qui.  Sur ces pensées je pris mon courage à deux mains et hésitante malgré tout, tout en tournant la tête vers la droite pour ne pas la regarder réellement, ne m’appuyant plus sur mes mains, mais appuyant maintenant mon dos contre le dossier de la chaise et trifouillant mes mains en dessous de la table je lui demandai soudainement :

« Dis Mina… euh… toi tu sais comment on embrasse quelqu’un non…. ? »

Mes joues devinrent légèrement rose, cette question était digne d’une collégienne… je passais pour n’importe qui maintenant… mais c’était trop tard le mal était dit.

La jeune anglaise aurait pu être surprise. Bien que ce genre de contes de fées soit très populaire, les histoires que sa mère lui racontait étaient surtout des histoires du folklore. Des contes espagnole et roumain pour la plupart. Alors les classiques, elle en avait entendu parler, mais elle ne les connaissait pas. Évidement elle se doutait que ça finissait par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », mais jamais elle n’avait pris la peine d’en lire au complet. Peut-être qu’elle pourrait commencer. Ou alors elle pourrait toujours demander à la jeune femme blonde et tellement charmante avec son doux accent anglais de lui faire la lecture. Ça allait surement sonner drôlement mieux si c’était elle qui le lui lisait. Souriante, la jeune femme espagnole se contenta de lui souffler doucement à son commentaire sur les connaissances des contes.

"… Sérieusement, tu pourrais être surprise…"

Elle lui demanderait surement plus tard pour lui faire la lecture. Ou du moins lui demander son accord. Elle adorait sérieusement, l’idée la ravissait. La jeune femme tenta de se concentrer un peu plus sur ses conquis pour tenter d’ignorer l’orage. Elle n’aimait toujours pas cela, mais la présence de la jeune femme avec elle arrivait à la détendre. Seule de cette manière Karmina arrivait à simplement profiter du moment. La jeune femme à la peau caramel était simplement charmante et puis quelque peu séductrice. Après tout la jeune femme blonde était très jolie et gentille. Cela lui changeait, elle l’appréciait particulièrement, même en si peu de temps. Elle était bien heureuse de l’avoir dans son dortoir, cela rendait la cohabitation de tout le monde plus facile. Un simple regard vers elle et son air penseur ou alors quand elle avait le nez plongé dans ses bouquin et un sourire doux étirait les lèvres rosées et percées de la jeune femme à la chevelure sombre.

Ce fut à la suite d’une éclaire que la jeune femme repris la parole. Karmina, doucement releva les yeux à sa question. Ensuite, un petit sourire en coin s’afficha sur ses lèvres et elle haussa un sourcil. Certes La jeune femme aux yeux rouans rosés n’était pas indifférente avec ce genre de pratique. Mais elle n’était pas celle qui en avait pratiqué le plus. Néanmoins, doucement elle se leva et alla retrouver Angela de l’autre côté de la table, elle se pencha à côté d’elle amenant ses lèvres à son oreille alors que l’une de ses mains allait avec douceur entré en contact avec la peau de son poignet. Ses doigts fins dont ses ongles étaient peint de noir allèrent avec délicatesse s’enroulé autour du poignet de la jeune anglaise alors qu’elle lui chuchotait à l’oreille d’une voix chaude et velouté.

"Suis-moi, je vais te montrer quelque chose."

Un sourire charmeur et un regard enjôleur et elle invita la jeune femme à se lever en guidant son poignet d’abord alors que sa main glissa dans la sienne. Elle la guida jusqu’à une rangé de livres près de fenêtres. Il s’agissait de la section des encyclopédies, personne ne viendrait les déranger ici. Et puis, de là, elles pouvaient toujours voir la table où elles avaient laissé leurs choses. Les doigts de la main de Karmina qui tenait celle de la jeune femme blonde s’enroulèrent entre les siens. Elle positionna Angela entre elle et la bibliothèque. Karmina sourit et rigola légèrement toujours avec ses airs aussi séductrice naturels. « On ne se fera pas avertir de trop parler ici. » Se justifia-t-elle amusée. La jeune femme espagnole sourit alors simplement en plongeant ses yeux dans les siens. Elle était plus grande qu’elle, c’était marrant. Puis d’un ton mielleux et doux, elle prit la parole à voix basse.

"Embrasser une personne est très simple ma belle." Commença-t-elle, "Si tu te fais embrasser, tu n’as qu’à suivre le rythme de la personne qui t’embrasse. Et puis … Si tu veux embrasser quelqu’un…" Elle prit une petite pose alors que ses yeux baissaient pour observer les lèvres de la jeune femme, puis remontèrent. " Tu n’as qu’à faire …. Comme ça…"

Elle termina sur une voix vraiment très douce, alors que sa main libre remontait pour venir se déposé en chatouillant la peau de la mâchoire de la jeune femme. Karmina se pencha vers elle et déposa ses lèvres avec tendresse sur celles de la jeune anglaise en fermant les yeux. Ses doigts glissant pour aller se nicher près de son oreille, se laissant chatouiller par sa chevelure. Le pouce de son autre main caressa doucement la peau de sa main. Son baiser fut tendre et délicat, elle le laissa ainsi avant de doucement faire un petit pas vers elle, resserrant ses doigts avec tendresse contre sa peau. Son baiser s’approfondit, alors qu’elle entrouvrait la bouche doucement. Néanmoins, elle s’arrêta avant de pousser trop loin et de lui faire peur peut-être. La jeune femme sépara leurs lèvres en ouvrant doucement les yeux, restant près d’elle.

Je vis Karmina lever les yeux vers moi et sourire en levant un de ses sourcils, j'avalai ma salive difficilement. Ma question avait du la faire mourir de rire intérieurement.
Je me mis à me maudire de n'avoir pas pu n’empêcher de la questionner, mais j'étais tant paniquée en ce moment de croire que j'avais un problème car à  dix-huit ans j'étais tout ce qu'il y a de plus innocent et vierge ! Et en y pensant trop je voulais qu'on m'explique comment faire pour pas que je me retrouvée tout à fait comme la vierge marie, même si j'avais quelques doutes sur sa fidélité à celle, anyway !
Mina se leva, contourna la table et vins se mettre à ma droite, je tournai légèrement la tête pour la voir, mais sans plus d'une seconde à moi elle approcha son visage tout près de mon oreille, elle m'attrapa délicatement le poignet et me susurra :

« Suis-moi, je vais te montrer quelque chose. 
- hein ? Ou ça ?? »

Lui répondis je embarrassée et confuse alors qu'elle n’emmenait avec elle vers une rangée de livre ou personne ne se trouvait. Dans le déplacement sa main avait glissée dans la mienne et ses doigts fins entrèrent en contactes avec les miens. Je serrai ma donc ma main autour de la sienne, j'avais toute confiance en elle, même si je me doutai pas une seconde de ce qu'elle voulait réellement me montrer, était ce un livre d'ailleurs ? Je remarquai au passage que nous avions toutes deux des mains et doigts de princesses, sauf que les miens n'avaient pas de vernis, c'était sûrement dommage, j'avais de jolis ongles.
Nous nous retrouvions donc entre deux étagère remplies à craquer d’encyclopédie, je regardai autour de moi interrogée, ce n'était pas ici que nous allions trouvé un livre sur les bisous et puis est ce ça existait ça d'abord ? Pourquoi n’emmener ici ? Il n'y avait rien à voir, non ?
De là ou j'étais je voyais nos affaires sur notre table et toujours personne aux alentours.Les doigts de Karmina qui s'enroulèrent autour des miens me sortirent de mes pensés, je levai brusquement la tête vers elle, essayant de comprendre pourquoi elle faisait ça et je me vis positionnée alors entre elle et la bibliothèque.
Elle rit doucement, aussi belle que séduisante, je pouvais la voir de très près en ce moment même :
« On ne se fera pas avertir de trop parler ici. »
Je souris en fermant les yeux, en fait, ma question ne la faisait pas rire, non elle semblait la prendre au sérieux, et ce fut tout à mon honneur !
Je pensais alors vu ce qu'elle venait de dire que ce qui allait suivre n'était que parole pour expliquer diverses choses même si en restant à notre table nous aurions pu discuter sans craindre que l'on nous entende ou que l'on veuille de nous plus de silence.
Mais ce ne fut pas vraiment ce qui se produisit, naaan... c'est jamais ce qu'on veut qu'il se produise avec mademoiselle Lolth qui se produit, il faut toujours s'attendre au pire, seulement moi, j'avais une réelle confiance aveugle à l'égard de ma ''compagne'' de chambre et je ne craignais pas qu'elle me fasse une démonstration par exemple, je pensais vraiment qu'elle allait me parler, juste me parler.
J'étais vraiment naïve n'est ce pas .. ?
alors que je venais d'acquiescer ses paroles Mina enchaîna de suite en me parlant tendrement :

« Embrasser une personne est très simple ma belle. Si tu te fais embrasser, tu n’as qu’à suivre le rythme de la personne qui t’embrasse. Et puis … Si tu veux embrasser quelqu’un… » un silence d'à peine 3 secondes se fit, juste le temps qu'elle baisse les yeux vers le bas de mon visage puis qu'elle les remontent jusqu'au miens, elle continua ensuite en parlant avec plus de tendresse encore :
« Tu n’as qu’à faire …. Comme ça… » 

Et tout ce qui suivit se fit avec douceur et sensualité. Karmina me manipulait comme si j'étais une poupée fragile, sa main libre remonta jusqu'à ma mâchoire, puis un peu plus haut vers mes oreilles, je frissonnais tout à coup, j'avais les oreilles très sensibles. Et avec beaucoup de naturel, je me fis embrasser, pour la première fois de ma vie. Mon premier baiser... envolé sur les lèvres pulpeuses de Karmina...
Mes yeux s'écarquillèrent, mes pupilles devinrent sûrement toute petite d'un coup et je fixai les yeux fermés de la belle Mina, je devins raide comme un piquet, impossible de bouger, ma main ne serrait plus celle de mademoiselle Lolth, non elle demeurait aussi raide que tout mon corps, alors qu'elle se faisait tendrement caresser par le pouce de ma voleuse de baiser.
Et alors que le baiser de Karmina s'approfondissait, et que j'allais enfin réagir, peut être, elle se stoppa la, toujours doucement, elle se sépara de mes lèvres, rouvrit les yeux, laissant place à ses iris rosés. Je restai bouche à moité béante devant elle pendant peut être un court instant qui lui laissa sûrement bien deviner que j'étais sur le cul. Et puis finit par sortir un :

« Uh.... »

C'était mon premier baiser, j'avais déjà entendu dire qu'il fallait qu'un premier baiser soit magique, qu'on le fasse avec une personne qu'on aime beaucoup, dans un endroit hors du commun donc pas dans une chambre ou des toilettes, qu'il fallait pas se forcer... je refis le tour dans ma tête :
- Ce baiser avait été magique, rien n'est plus magique qu'un baiser offert par Karmina Lolth en personne !
- Ce baiser avait été pris par quelqu'un que j'aimais beaucoup, la dessus pas de soucis.
- Ce baiser s'était fait dans un endroit beau, c'était une belle bibliothèque que nous avions la.
- Ce baiser ne m'avait pas demandé de me forcer, non, elle me l'avait pris sans vraiment que j'y fasse quelque chose...
Mais, un truc était quand même embarrassant, attendez que je cherche... Ah oui !
J'étais carrément gênée !!!
On venait de m'embrasser et je n'avais rien pu faire ! je pris mon visage entre mes mains rouge de honte, à travers l'écartement de mes doigts je regardai Karmina dans les yeux, le regard plein de confusion et de gène. Même si en y réfléchissant bien, ce baiser avait été plus magique que n'importe quel autre, au lieu d'embrasser mon amoureux (inexistant) sur une musique de Candy au bord d'une fontaine dans un parc accompagnés des oiseaux qui chantent, malgré que j'aimais les contes de fée cette idée était trop cliché pour moi et j'aurais jamais voulu la vivre, non, j'avais eu la chance de me faire embrasser par Karmina Lolth ! La Karmina !
Et y pensant vraiment... je crois que je préférais ça.... Maintenant je savais comment on embrassait, ou plutôt j'en avais une idée... même si c'était pas très clair. Je commençai alors à apprécier ce qui venait de se passer. Bon, il ne fallait quand même pas que ça se reproduise dans de telles circonstances, c'était malgré tout gênant !
Je tournai la tête vers la droite pour ne pas regarder Karmina dans les yeux et finit pas enfin formuler quelque chose de concret :

« Mer... Merci.... »

Je rougis encore plus et eus encore plus chaud qu'avant. Un léger silence se fit dans lequel elle pu rire sûrement. Et je continuai :

« Ce.. ce fut un honneur Karmina.. mais Euh... essaie de ne pas trop recommencer quand même... »

Le ''pas trop'' allait sûrement jouer en sa faveur, même si au fond, juste des smacks de Karmina ne m'auraient pas réellement déranger, ils ressembleraient sûrement à des bisous d'une enfant qui voudrait faire un poutou à son ou sa copine et c'était super mignon.
Je me reculai tout doucement de Karmina, et la regardai dans les yeux toujours un peu rouge au niveau des joues, je lui souris l'air un peu embarrassé, c'était vraiment un cas celle la.

Allez, laisse-moi te montrer l’autre côté de la surface. Sous les flots violents et turbulents, se trouve un océan calme et serein.

La pluie tapotait encore les vitres des fenêtres non loin et le tonnerre grondait encore accompagnait des éclairs qui illuminaient le ciel sombre. Le silence n’était pas complet dans la bibliothèque, mais c’était discret, comme le baiser qu’elle venait de voler à la jeune femme blonde. L’espagnole était restée près de sa compagne, elle ne s’était pas éloignée. Après tout pourquoi aurait-elle prise ses distances alors qu’elle n’avait rien fait de mal. La jeune femme lui avait posé une question et elle avait décidé de lui répondre ainsi. C’était une manière particulière, il fallait lui donner. Néanmoins, la jeune femme n’avait pas fait cela pour jouer avec sa compagne de dortoir. Elle n’avait pas non plus fait cela pour la troubler, en fait, peut-être qu’être convaincue de son hétéro sexualité ça aurait été le but. Néanmoins la jeune femme avait trouvé Angela jolie et charmante depuis le début. Elle n’allait pas se caché que l’embrassé ne lui avait pas demandé beaucoup d’argumentation avec elle-même. Ça avait été un envie qu’elle avait comblée tout simplement. Et puis, ça c’était fait si naturellement, pour elle du moins, elle avait même envie de recommencer. L’air un peu ahuri de surprise de la jeune femme blonde amusa Karmina. Ses lèvres s’étirèrent en doux sourire alors qu’elle la regardait. Cette jeune anglaise était tellement douce et mignonne, le pouce de sa main qui tenait toujours la sienne se remis à la caresser alors que son regard se perdait dans le sien, un peu amusé. Comment ne pas l’être, mais pas de manière maline ou méchante, elle était vraiment charmer par la jeune femme en face d’elle. Douce et calme, elle était comme une rive bercée doucement par les flots calme d’un soir d’été.

Et alors que La blondinette la remerciait, Karmina ne l’écoutait déjà pas. Ce n’était pourtant pas un manque de respect, simplement l’envie de recommencer qui la laisser tanguer, comme bercer par des vagues imaginaires. Graduellement, la jeune femme à la peau de couleur caramel se rapprocha de nouveau de celle à la peau laiteuse. De nouveau elle parla, avec son accent anglait, mais l’espagnole ne l’écoutait qu’à moitié alors qu’elle lui répondait un simple « han han… » distrait. Angela se recula alors doucement, mais Karmina la suivit dans son mouvement comme dans une symbiose. Sa main qui tenait la sienne la serra doucement de nouveau, alors que sa deuxième alla le loger dans le creux de son dos. La jeune femme emboita doucement son corps au sien, alors que sa joue frôlait la sienne. Ses lèvres effleurèrent sa joue également, sa mâchoire, puis son cou. Sa langue remonta alors avec tendresse contre sa peau alors qu’elle s’arrêtait à son oreille, y soufflant doucement, l’embrassa délicatement et la mordillant même. La jeune femme à la chevelure sombre esquissa un sourire lui soufflant d’une voix dont la sensualité était charmeuse.

"…Tu vas me faire apprécier les orages…"

C’était peut-être étrange de souffler cela à ce moment, mais lorsque ce le tonnerre gronda de nouveau, Karmina resta tout aussi détendu. Ses lèvres glissant de nouveau pour aller chercher celle de son amie. Elle l’embrassa de nouveau, mais cette fois un véritable baiser. Alors que sa langue percée allait avec délice taquiner ses lèvres qu’elle trouvait sucrés.

Néanmoins, après ce baiser beaucoup plus passionné, elle sépara leurs lèvres et la regarda de nouveau, souriant. Était-ce de la gêne? Oui, la jeune femme, sourire aux lèvres, baissa la tête un moment avant de regarder l’anglaise de nouveau.

"Je ne peux pas te promettre de ne pas recommencer, tu me plais beaucoup Angela."

Mais elle allait faire attention, elle la relâcha et s’éloigna d’un pas à son tour. Elle lui sourit de nouveau alors qu’elle remontait la main d’Angie dans la sienne à ses lèvres. Elle y déposa un autre baiser taquin et puis l’attrapa de sa deuxième main avant de plonger ses yeux rouant rosé dans les siens.

"Je ne suis pas la plus connaisseuse, mais… Je serais prête à apprendre avec toi quand tu veux!"

Un sourire amusé étira ses lèvres rosées et elle rigola un instant, alors qu’on pouvait remarquer que ses joues étaient plus colorées également. Elle avait détourné un moment son regard, preuve de sa gêne, mais elle ne libérait toujours pas la main de la jeune anglaise des siennes.

Alors que je lui parlais Karmina avait juste répondu « han han ... », sans être sure je pensais qu'elle m'écoutait qu'à moitié. Je venais de me reculer, mais Karmina m'avait suivi dans mon geste.

« Qu'est ce que.. ? »

avais je balbutier avant que Mina ne m'attrape par le dos doucement, je me retrouvai alors collée à elle et devint rouge comme une pivoine. Elle passa son visage sur ma joue, descendit jusqu'à mon cou et remonta en me léchant jusqu'à mon oreille, je lui chuchotai en essayant de ne pas nous faire remarquer :

« Karmina arrête.. ! Qu'est ce que tu fais ??  Aïh ! »

Elle me mordilla l'oreille tout en me soufflant tendrement :

« …Tu vas me faire apprécier les orages…

-Mais qu'est ce que tu raco.. »

Alors que le tonnerre gronda, cette fois ci Karmina ne frémit pas. Non c'est moi qui frémit sous la sensation d'une nouvelle fois de ses lèvres sur les miennes, et je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Je fermai les yeux très très fort. Ce fut un baiser passionné, et je me laissais faire incapable de bouger encore une fois, j’essayais de suivre le rythme cependant étant tellement tendue je suis incapable de dire si cela s'est vu ou pas ? Si j'ai bien fait ou pas. J'étais à la fois gênée et je ne savais pas si cela me plaisait ou pas.
Et d'un coup nos lèvre se séparèrent, c'était Karmina qui s'était reculée, nos regards se croisèrent, elle baissa la tête avant de me regarder une nouvelle fois. J'avais les yeux tout ronds, j'étais une fois de plus sur le cul.

« Je ne peux pas te promettre de ne pas recommencer, tu me plais beaucoup Angela. »

Je ravalai ma salive, ça voulait dire quoi ça ?? c'était de l'amour ou un désir sexuel ??? Je faisais pourtant bien attention de ne pas mettre mes formes en valeur, pour cause aujourd'hui je portais un gilet noir remonté tout en haut de la fermeture et un jean levis que ma mère portait autre fois, c'était une taille haute, rien d'à la mode. J'avais mes doc martens aux pieds, encore une fois pas attachées. Mon allure n'était pas sexy par rapport à mademoiselle Lolth qui était vêtue de manière... hum.. aguichante...
Karmina mit ma main au niveau de ses lèvres, elle y déposa un baiser tout doux, je fronçai les sourcils et fis une grimace l'air vraiment gêné.

« Je ne suis pas la plus connaisseuse, mais… Je serais prête à apprendre avec toi quand tu veux! »

Elle avait les joues rosées, elle avait même détourner les yeux pendant un instant ce qui me fit comprendre qu'elle était gênée. Elle n'avait pourtant toujours pas lâché ma main et je fus contrainte de la retirer doucement moi même.
Je ne comprenais pas, est ce qu'elle jouait avec moi ? Est ce que je lui plaisais vraiment ? Ou alors avait elle seulement envie de s'amuser un peu physiquement avec quelqu'un ? Le fait que nous étions deux filles ne m'effleura même pas l'esprit. J'étais plus que tolérante, ça me paressait naturelle. (même si tout le monde n'était pas du même avis que moi sur l'homosexualité ou.. l'hétérosexualité curieuse?)
Je repris du poil de la bête, je ne voulais pas me faire avoir une fois de plus, Karmina avait assez joué et puis j'avais été prise de panique trop de fois maintenant, il suffisait !
Je me reculai d'un pas et était prête à le faire encore si elle tentait de m'embrasser encore une fois !
Je me raclai la gorge et ironiquement lui lançai pour détendre l'atmosphère ou surtout me détendre moi car j'étais plus que tendue, j'avais des palpitations, j'avais chaud au joues et heureusement que je suais pas facilement car une personne normale serrait en sueur à ma place :

« Si tu réagis ainsi à chaque fois qu'on te demande quelque chose alors je ne vais pas t'avouer que je suis vierge ! »

je ris doucement et me stoppai d'un coup. Je relevai la tête vers Karmina les yeux tout écarquiller, je me reculai même légèrement :

« Mais euh... par contre.. tu n'es pas obligée de le dire à tout le monde hein.. »

Puis de peur qu'elle se vexe ou autre, ne sachant pas vraiment pourquoi elle pourrait se vexer quand même, je lui pris la main la mis juste au niveau du haut de mon ventre, pas dessus mais au niveau, et ajoutai toujours pour détendre l'atmosphère une fois de plus :

« Et tu n'es pas obligée d'y remédier aussi ! »

Je ris doucement, je plaisantais vraiment, je voulais qu'elle rit avec moi. Non pas pour passer ou oublier ce qui venait de se passer mais juste parce que j'avais besoin d’évacuer tout le stress qu'elle avait provoqué en moi.
Elle n'avait pas produit que ça, elle m'avait fait frisonner et me sentir comme un marshmallow qui fond, mais cela je n'avais pas besoin de l'effacer. C'était un souvenir gênant, mais plaisant. Je lui lâchai la main et lui souris amicalement, plongeant mon regard vert et animal dans le sien, rose.. toujours avec ce brin de sensualité naturel chez elle.

Bon, la jeune femme blonde était crispée, mais elle finirait bien par la faire se détendre un peu à la longue. Néanmoins, elle restait consciente que trop insisté du premier coup risquait plus de lui faire peur qu’autre chose. La jeune femme à la peau basanée ne voulait surtout pas la faire fuir. Elle la trouvait mignonne, attirante, alors elle n’était pas pour faire exprès de la rendre encore plus mal à l’aise. Déjà qu’elle se reculait de nouveau. Cette fois, néanmoins, la jeune femme à la chevelure foncée ne broncha pas. Une fois elle avait fondue sur elle sans son consentement, elle allait tenter de faire en sorte qu’elle lui demande la prochaine fois. Du moins, elle espérait bien qu’un jour les mots « embrasse-moi » s’échappent des lèvres de la jeune anglaise. Peut-être allait-elle céder quelques fois d’ici là, mais jamais elle ne ferait quelque chose pour la mettre totalement mal à l’aise et lui faire peur. De plus, elle était pas mal sa seule véritable amie ici-bas. Faire voler les choses en morceaux entre elle était bien la dernière chose que la jeune espagnole désirait. Elle serait patiente et tenterait de ne pas trop en mettre.

La révélation de la jeune blondinette fit drôlement rire Mina. Elle amena une de ses mains devant ses lèvres et étira un sourire amusé et encore toujours charmeur alors qu’elle reposait de nouveau ses prunelle rouans rosées sur elle. Voyons, elle allait finir par être insulté par ses répliques. Elle n’était pas une abuseuse sexuelle quand même. Certes elle l’avait embrassé, deux fois, mais elle s’était retenue vraiment très fort de ne pas laisser courir ses mains sous son chandail. Après tout, avec ce qu’elle portait elle appelait à se faire dévêtir. C’était tellement peu sexy. Mais en même temps ça avait quelque chose de totalement attirant. Justement, ça donnait envie de lui retirer. Mais dans la vie on ne pouvait pas seulement vive selon nos envie ce pourquoi mina se contenta de ricaner en observant Angela. Cette dernière pensait qu’elle allait aller raconter ce genre de truc, c’était mignon quand même, elle était si timide et gênée. La jeune femme aux yeux rouans cessa un moment de rire, mais son sourire resta sur ses lèvres alors qu’elle répondait à la jeune femme. Une voix douce, posée, mais amusée et avec une touche de séduction, c’était plus fort qu’elle.

"Ça nous fait un point commun alors… Je suis tout aussi vierge que toi ma belle."

Et elle était tout ce qu’il y avait de plus sérieuse, la jeune femme n’avait jamais rien fait avec un homme. Bon quelques bisous, mais le plus de chose qu’elle avait fait c’était avec des filles et jamais elle n’avait perdu sa virginité. Donc à vingt ans, la jeune espagnole à l’accoutrement sexy et provocateur, qui transpirait la séduction et le désir… était toujours vierge. Au fond, elle était un peu comme un fruit interdit. Beaucoup en parle, mais jamais personne n’y a gouté. Elle rigola de nouveau en ajoutant.

" Alors ne t’en fait pas, sur ce point, je suis aussi débutante que toi."

Puis, doucement Karmina invita la blondinette à retourner à leur table, elle devait la ménager si elle voulait pouvoir lui donner envie encore. Mais alors qu’elle prenait les devant, elle se retourna légèrement en lui faisant un clin d’œil équivoque, se marrant un peu.

"…Par contre… si toi tu veux prendre la mienne, je ne dirai pas non~!"

Elle ria légèrement et retourna doucement à leur table de sa démarche féline naturelle, un sourire toujours aux lèvres, charmeuse, alors que ses mouvement était d’une sensualité innée.

Elle avait ri et ça m'avait fichu une pêche d'enfer, j'étais déjà moins tendue.
Lorsque Mina m'avoua à son tour que nous étions au même point la dessus je me sentis soulagée. Même si j'éprouvais déjà beaucoup de sympathie à son égard, j'étais loin de très bien la connaître et je me doutais parfois de la manière dont elle allait réagir.
Alors ce fut rassurant pour moi de savoir que nous étions toutes deux vierge.
Je ris même quand elle me dit que j'étais aussi débutante qu'elle, j'en doutais vraiment !

Karmina et moi regagnions la table comme si de rien n'était, je la vis se retourner me faire un clin d’œil à la Lolth et ajouter :

« …Par contre… si toi tu veux prendre la mienne, je ne dirai pas non~! »

je levai un sourcil et répondis en souriant, amusée :

« Arrête tes bêtises Mina.. ! »

Décidément rien ne l’arrêtait. J'avais eu quelques surprises et je devais avouer que j'étais encore sur le cul mais je ne devais pas trop y penser, il y avait un lien entre Karmina et moi que je ne voulais pas perdre pour de le gêne. Je décidai alors qu'il serrait mieux que je fasse pour l'instant comme si de rien n'était et que par la suite quand j'y aurais bien réfléchis, nous y reviendront peut être, afin que je comprenne tout de même ces gestes et ses paroles qui se chamboulaient dans ma tête sans que je n'arrive à interpréter réellement.

On revint s'asseoir à la table, j'avais laissé mon sweat sur ma chaise avant de poser mes fesses sur mon assise et avais rouvert mon livre à la page ou je m'étais arrêté vu que Karmina m'avait charrié sur ma lecture, décidément celle la.. !
Il ne restait même pas cinq pages avant le ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant, en même temps ! À l'époque il n y avait pas de pilule ni de préservatif, je vois pas comment ils auraient pu en avoir qu'un ou deux... en étant asexués ? Même pas.... ça devait être la galère après pour savoir qui accédait au trône au autre si ils étaient seize gamins à le vouloir ? Mmh... j’exagérais peut être... seize c’était beaucoup en effet...
Je réfléchissais trop, j'étais encore partie dans des débats sans intérêt dans ma tête.

Je refis tomber mes yeux dans mon roman et arrivai jusqu'à la fin, la ou le prince revenait avec Aurore sous le bras. Qu'ils dansaient ou milieu de la salle de balle, que sa robe changeait de couleur, rose, bleu, rose, bleu, rose, bleu, rose...
Sur la musique ''j'en ai rêvé'' il dansaient jusqu'à ce que le livre se referme comme je le faisais à présent et que se soit la fin.
Je souris en repensant ou jour ou j'avais regardé le dessin animé adapté par Walt Disney, j'étais sur les genoux de mon père et j'avais croisé les doigts durant tout le long du film pour qu'à la fin Aurore se fasse embrassé par le prince.
Aujourd'hui mon prince ça avait été Karmina Lolth, et j'allais m'en souvenir toute ma vie de cet orage qu'elle appréciait maintenant.

Je poussai le livre sur le côté de la table et m'avachis sur ma chaise en soupirant, c'était déjà la fin du livre... je fis la mou et sûrement Karmina le remarqua.
Sans trop prendre le temps d'être attristée par la fin de mon livre trop court à mon goût je me penchai au dessus de la table vers Mina en restant un peu sur mes gardes, (sans exagérer) et demandai :

« On pourra aller voir ce que tu bricoles ? Je suis assez intriguée. »
je lui souris amicalement.
« On peut emprunter les livres ici, alors si tu veux quand tu auras terminé ce bouquin la on pourra emprunter les autres et aller à l'atelier pour voir tes bricoles ? »

Je me rassis correctement sur ma chaise et ajoutai un peu gênée :

« Enfin ! Je veux que ça te contraigne en rien Mina hein ! »

De retour à la table, l’espagnole au teint basanée avait repris ses distances si on pouvait dire. Son charme et ses manières séductrices étaient toujours, mais ça faisait partit de son naturel. Et puis elle avait toujours ce petit sourire en coin accroché à ses lèvres rosées et pulpeuses. À un moment, elle mordillait sa lèvre pour jouer avec son piercing pour passait doucement sa langue sur ce dernier. À un autre, elle renvoyait quelques mèches de cheveux rebelles derrière ses oreilles. Et puis, elle relevait le regard vers la jeune blonde de l’autre côté de la table et souriait, dévoilant ses dents blanches. Il y avait toujours la pluie à l’extérieur, mais le tonnerre semblait d’être calmer un peu, tout comme les éclaires. Cela faisait un peu de bien et puis ça permettait à la jeune femme à la chevelure sombre de se concentrer sur ce qu’elle faisait. Après tout, il y avait beaucoup de calcules et de facteur à prendre en compte. Et malgré qu’elle semblait semi concentré, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Bon, c’était certain qu’elle n’avait pas le même espace de travail qu’elle avait avant dans sa chambre chez elle, mais c’était tout de même respectable.

Par contre, ce n’était pas chez elle dans sa chambre avec de la musique et la porte verrouillée qu’elle pouvait se faire déranger par une petite blonde aussi craquante. Cette dernière lui demandait si elle pouvait aller voir ce qu’elle faisait. Karmina lui renvoya son sourire, avec toujours cet air charmeur. Emprunter les livres était une idée, mais elle n’allait pas vraiment en avoir de besoin, elle avait déjà trouvé ce qu’elle avait de besoin et puis, elle n’allait surement pas pouvoir travailler sur de la carrosserie à l’intérieur de ce centre. Mais bon, au moins elle se tenait occupée et tranquille. C’était même étonnant à quel point elle pouvait être calme et poser quand elle travaillait de la sorte. Certes, elle ressortait toujours du lot juste par son apparence où l’énergie sensuelle qu’elle dégageait. Néanmoins elle ne le faisait pas en tabassant l’un et l’autre des malchanceux qui auraient pu lui passer le mauvais commentaire au mauvais moment. Pour cela elle avait déjà donné. Mais oui, la jeune espagnole au sang chaud pouvait se poser un instant et se servir de sa tête. Ses yeux se posèrent sur la jeune blonde et puis sur les livres devant elle.

"Je ne pense pas que tu sois contraignante Angela. Je dois seulement terminer un truc."

Dit-elle doucement, amusée. Doucement, elle se redressa sur sa chaise et termina d’indiquer quelques données et de sketcher deux petits modèles en s’inspirant d’images. Puis, elle ferma doucement les livres et passa quelques feuilles à Angela. Sur les feuilles de papier blanc, il y avait différents croquis. Modèles de carrosserie pour la plupart, accompagné de dimensions. Les modèles passaient de modèles très classiques de vieilles bagnoles à des modèles très sport et modernes. Ce n’était rien de vraiment très impressionnant, pour Karmina du moins, mais elle avait toujours eu une facilité à dessiner des voitures, surtout des projets de constructions. Elle adorait les math en plus, c’était de la pure logique. Enfin bref, elle tassa les livres et n’en prit qu’un qu’elle plaça sous les feuilles qu’elle avait gardées. Ces dernières était moins propres, salies par de la graisse, de l’huile à moteur surement. Il y avait des croquis de ce qui ressemblait à un moteur, mais également une liste, dont certaines choses étaient rayées. Le sourire de l’espagnole revint sur ses lèvres, toujours aussi charmeuse et séductrice alors qu’elle s’accotait contre le dossier de sa chaise.

"Je retape une vieille pièce… par contre, si tu veux venir voir, faudra y aller de nuit ma belle."

Elle lui dit un clin d’œil, visiblement amusée, avant de se marrer. Tous savaient qu’elle passait du temps en atelier, mais de jour, elle ne faisait que des plans, des croquis. Le moteur était bien caché sous une bâche dans un coin de l’atelier où des vieux trucs trainaient. Karmina baissa la voix en ajoutant.

"Parce que … Je ne suis pas censé avoir le droit d’entrer ça dans le centre~"

Karmina avait continué d’étudier en silence tout le long durant j’avais lu et boudé sur ma chaise, mon regard s’était soit perdu dans mon livre soit dans le plafond alors je n’avais pas vraiment eu le temps de regarder mon amie.
Elle était si silencieuse et elle ne gigotait pas c’était étonnant car en temps normal c’était une boite à connerie ambulante, et la… rien

Pas un souffle
Pas un mouvement vif
Pas une déconcentration

Étonnée, j’avais tout de même posé mes questions étant vraiment intriguée par ce qui lui demandait tant d’attention. De plus, rare étaient les fois où l’on avait évoqué sa passion pour la mécanique, je l’avais vaguement aperçu le premier jour de notre rencontre, puis plus tard en l’entendant parler, seulement rien de concret. Mon regard s’était posé sur ses bouquins, je connaissais très peu de la mécanique et le livre à l’envers j’étais incapable de comprendre ce sur quoi elle étudiait vraiment, d’ailleurs avait-elle le droit de construire des choses comme des moteurs ou autres ici ? Ce n’était pas interdit ça ?
Je m’appuyai sur ma main posée sur le bord de ma table, réfléchissant à son droit d’emmener de pareilles choses dans l’établissement puis des conséquences que ça engendrait je tournai finalement la tête vers elle quand elle annonça :

« Je ne pense pas que tu sois contraignante Angela. Je dois seulement terminer un truc. »

Je souris et ramenant mes mains sur mes cuisses répondis :

« Pas de soucis, je peux attendre »

Elle écrivit sur ses feuilles je ne sais quoi qu’elle devait tirer du livre et me fila les feuilles. C’était des croquis que je n’avais pas de peine à lire mais qui ne me parlaient pas. A vrai dire, je n’étais pas passionnée de mécanique, je savais changer une roue et faire d’autre truc dans ce genre la mais ça n’allait pas plus loin. A l’époque j’avais souvent aidé les gars du gang à changer les roues des bagnoles et des camionnettes ou à faire des vidanges. Encore une fois je les faisais pas seule, donc ça prouvait que mon niveau dans la mécanique était pas très élevé.
Finalement Karmina me sourit et enchaina :

« Je retape une vieille pièce… par contre, si tu veux venir voir, faudra y aller de nuit ma belle. »

Elle me fit un clin d’œil auquel je répondis par un sourire, je le savais ! Elle avait encore enfreint les règles !

« Parce que … Je ne suis pas censé avoir le droit d’entrer ça dans le centre~ »

Je soupirai, souris et répondis plus sérieusement.

« Entendu nous irons de nuit, mais promets-moi de faire en sorte qu’on en se fasse vraiment pas chopper. Je peux pas me permettre de faire des faux pas si je veux avoir la chance de partir le plus tôt possible d’ici. »

Je me blottis un peu plus au fond de ma chaise et regardais les éclairs à l’extérieur :

« Mais j’approuve ce que tu fais, pour toi bricoler ça doit être ta façon de ne pas te sentir emprisonnée. Ainsi tu peux souffler, personne ne devrait nous interdire ça… »

Je me perdis quelques secondes dans mes pensées, les yeux fixant un point invisible dans la pièce puis tout en secouant la tête de revint sur terre.

« Alors on prévoit ça quand ? »

Spoiler:

Pour être bien honnête, si la jeune blondinette était vraiment intéressée à voir ce qu’elle faisait, elle n’avait pas vraiment le choix d’accepter son invitation a reporté l’excursion. C’était soit quand Mina le disait soit jamais. Et puis la jeune espagnole cachait plutôt très bien ses choses. C’était de la folie de penser qu’elle aurait pu risquer qu’on les trouve ou même encore pire, qu’on les touche sans sa permission. À la tonne de garçons idiots et stupide qu’il y avait ici, un aurait tôt fait de penser qu’il en connaissait plus parce qu’il avait un pénis et ferait tout foiré. Alors c’était très peu pour elle de laisser ses choses à la vue de tous et de travailler devant témoins. Néanmoins pour Angela ce n’était pas la même chose. Au plus profond d’elle, elle sentait bien qu’elle pouvait lui faire confiance. C’était peut-être juste sa petite envie de lui plaire, mais cette fille avait vraiment un quelque chose que les autres n’avaient pas. Tout en étant totalement ordinaire, elle était incroyablement spéciale. C’était un peu étrange en même temps, parce que la jeune femme à la peau mate l’aurait bien embrassé de nouveau, mais elle ne le ferait pas sans son accord.

Pourquoi? Tout simplement parce qu’elle l’appréciait justement et qu’elle ne voulait pas gâcher, non pas ses peut-être chances, mais bien le lien qu’elle avait avec elle. Après pour le côté discret et ne pas se faire prendre il n’y avait pas de problème. La jeune femme n’était pas la seule à vouloir rester discrète. Non seulement si on apprenait qu’elle faisait ce genre de chose, elle se ferait donner un char de marde et en plus on allait tout y enlever. C’était hors de question, parce que comme disait la jeune femme à la peau claire, c’était ton moyen de survie. Si elle n’avait peu eu cale, ça ferait plusieurs personnes qui se seraient retrouvés à l’infirmerie. Au moins, avec cela, elle restait tranquille et ne faisait pas trop de bruit. Elle passait le plus clair de son temps à l’atelier, elle dessinait ou elle lisait, bref, elle était toujours très concentré et très calme. C’était un petit côté qui était un peu secret. Par contre, ça lui allait très bien, lui donnant un air plus doux, plus mature et sérieux. Après tout, Karmina n’était pas qu’une folle furieuse qui tapait sur tout ce qui bougeait. Elle avait de bons aspects.

"Je préviendrai le garde de nuit que j’amène quelqu’un travailler avec moi alors."

Dit-elle simplement nonchalamment alors que la jeune femme blonde venait de lui dire qu’elle ne devait pas se faire prendre. Mais c’était tout l’intérêt, ce n’était pas comme si l’homme qui gardait les couloirs la nuit l’avait empêché de travailler sur ses choses. Elle était tranquille et ne faisait pas d’éclats. Et puis, ce n’était pas avec seulement un vieux moteur qu’elle allait se rendre bien lui, encore lui fallait-elle la voiture pour pouvoir le mettre dedans. Ça par contre, elle se doutait bien qu’elle pourrait retaper une carrosserie un jour en étant ici, mais pour l’instant le simple moteur faisait son bonheur. Karmina avoua néanmoins en récupérant doucement ses croquis.

"Mais je suis heureuse que tu comprennes ma situation… "

Avait-elle dit très doucement comme une confidence, et s’en était une. Cette fille comprenait ce que cela représentait pour elle. La jeune femme à la chevelure sombre planta son regard dans celui de la belle et lui sourit. Elle était vraiment heureuse de l’avoir rencontré et de ne pas l’Avoir jugé vers le début. Karmina appréciait vraiment les filles comme elle, vrai gentille et sympathique en plus d’être totalement mignonne.

"...moi je te vois souvent lire. J'imagine que tu vis la même chose avec la lecture?"

Je m’intéressais toujours à ce que faisaient les personnes qui importaient à mes yeux, même si je les aimais pas. À partir du moment ou ils pouvaient être des personnes avec intérêt, malgré mes différents avec ces gens la, je m’intéressais à eux. Si par contre, il était le genre de personne comme ma mère, trop égocentrique, trop égoïste, trop... tout ! Je ne prenais même pas la peine de me souvenir de leur prénom. Cette façon de penser pouvait paraître très snob, mais il n'en était rien. Je ne me sentais pas au dessus de quiconque sur terre, ni d'ailleurs. Je pensais en vérité que nous étions tous sur un même pied d'estale, cependant, cependant, cependant, je jugeais, et ma foi ce jugement mettait personnel, que certaines personnes valait plus le détour que d'autre.
Karmina valait le détour ! C'était une fille franche, amusante et vive ! Si vive ! Elle me rendait même plus vivante que le soleil en un sourire ! Je ne doutais pourtant pas qu'elle avait ses soucis comme tout le monde et qu'il lui arriverait sûrement de ne pas avoir la pêche pour quelques temps ou simplement de se montrer plus calme et sérieuse, qu'importait, si j'étais bien persuadée d'une chose c'était que Karmina serait toujours aussi vivante et... impulsive ?

Anyway, Karmina était calme à l'instant même ou nous nous parlions, mais toujours dans son visage il y avait de la vie. Ah ! Karmina était un soleil, et j'étais la lune. L’Espagne et l'Angleterre. Parfaite définition qui collait tout à fait à nos caractères physique et morale.

« Je préviendrai le garde de nuit que j’amène quelqu’un travailler avec moi alors. » m'avait elle répondu nonchalamment.

Je penchai la tête sans comprendre ce manque d’enthousiasme curieux dans sa voix. Avais je dit quelque chose qui ne fallait pas ? Préférait elle en fait ne pas prendre de risque avec une blondinette en plus à surveiller qu'elle ? Je fis une petite grimace, croyant qu'elle était embêtée mais finalement, ça ne dura qu'un piètre instant jusqu'à ce qu'elle se confit :

« Mais je suis heureuse que tu comprennes ma situation… »

Je relevais la tête me souvenant des mes derniers mots, « ça doit être ta façon de ne pas te sentir emprisonnée », je souris doucement aussi doucement qu'elle avait prononcé ses mots. En fait, elle semblait contente et j'en fus rassurée. La seule chose que je ne voulais pas c'était être une gêne pour elle car en fait j'en aurais même peut être été vexée... Karmina était pour moi une amie, et d'ailleurs ! La seule amie fille que j'eusse eu. Et par chance que ce fusse la première !
Au passage elle n'était pas première qu'à ce niveau la, miss-kiss-thief !
Pour simple réponse je lui souris et rougis légèrement, de joie sûrement.

« ...moi je te vois souvent lire. J'imagine que tu vis la même chose avec la lecture? »

je jetai un coup d’œil à mon roman de la belle au bois dormant, puis relevais la tête vers ma belle au moteur ronronnant. Je souris un peu tristement, rougissante, je répondis :

« Oui... En fait je préfère les contes de fée... je ne lis que ça depuis que je suis toute petite, enfin quand je savais pas lire mon père.. me les lisait... oui... »

Je choppai le livre entre mes mains, et continuais tout en le regardant :

« C'est sûrement encore grâce à lui que je suis tant attachée au contes de fée... »

Le souvenir de papa me racontant une histoire inventé de princesse m'enveloppa, c'était doux comme souvenir et je souris l'air un peu ailleurs pendant quelques secondes. Je me rendis vite compte que je partais dans mes pensées alors je m'empressais de relever la tête vers ma Mina pour enchaîner sans laisser de temps de parole, j'avais trop peur qu'elle me demande « Ça va ? » ou « Euh... tu penses à quoi ? » ou même qu'elle me vole encore un bisou alors que j'étais dans la lune, greedy !
Tout en remettant vivement mes cheveux en place j’enchaînai en parlant avec douceur et pointe de mélancolie, c'était mon histoire.. :

« Si j'aime les contes de fée c'est parce qu'ils sont innocents... Ma vie avant en Angleterre était un peu solitaire et tu sais lire des histoires qui se finissent toujours bien au fond ça donne espoir, même si on y croit pas totalement si pendant une lecture on peut s'évader et espérer à quelque chose de meilleur alors on s'y accroche... Moi ça m'a aussi permis de rêver et faire des ''fuck'' à la dure solitude.. »

Je ris tout doucement, je n'étais pas le genre de personne à faire des doigts d'honneur, mais l'image que ça m'en donnait était plutôt rigolote.

« Ils me rappellent des souvenirs qui me font chaud au cœur malgré tout ce qui a pu se passer... »

Je fis une pause et toujours rougissante, souriant sincèrement je redirigeai mon regard dans les yeux de la belle Mina et conclus un peu gênée d'avoir autant parler de moi :

« Pour toi aussi... entendre le ronronnement agressif d'un moteur doit te transporter ailleurs ? Sinon tu n'y donnerai pas toute ton énergie mh.. ? Alors dis moi Mina... Ou est ce que ça te transporte ? »

S’évader et s’échapper, elle y pensait souvent elle avait drôlement hâte à ce jour. Mais jusque-là, elle devait se tenir tranquille et être sage. Se savoir surveillée est parfois plus emprisonnant que de véritables barreaux. Qu’importe, les beaux jours étaient maintenant loin derrière et loin devant alors on tentait de se concentrer sur autre chose. Trouver une échappatoire pour tenter de ne pas devenir complètement fou. Pour la jeune femme espagnole c’était la mécanique. Les moteurs, les voitures, bref, tout ce qui touchait à ce genre de construction. Elle en faisait des plans, des design, des images, des calculs. Si elle n’avait pas eu cela, c’était à se demander comment elle aurait fait pour rester si tranquille. Déjà qu’au tout début elle était explosive, après un long moment d’emprisonnement c’était à se demander ce que ça aurait pu être. Pourtant, la jeune femme était capable d’être calme, sereine et discrète. Son corps d’adulte n’était pas simplement une enveloppe dans laquelle une adolescente vivait. C’était avec aisance et de manière distinguée qu’elle arrivait à agir en adulte ambitieuse et éduquée. Après tout la jeune femme était d’une intelligence rare. Certes, elle n’avait peut-être pas fait le même genre d’étude que le personnel ici ou les militaires, mais elle ne donnait pas sa place. Probablement qu’elle aurait été première de classe si elle avait continué l’école de manière sérieuse. Malheureusement ce n’était pas ce que la vie avait eu de prévu pour elle. Sa route avait été tout autre et beaucoup plus mouvementé. Néanmoins la jeune femme restait qui elle était, fidèle à elle-même.

De plus, en entendant parler la jeune femme de son père, un sourire doux s’afficha sur les lèvres de la jeune femme. Karmina déposa son crayon et regarda simplement la jeune anglaise alors qu’elle lui parlait. Ses yeux rouans rosés rivé sur elle. C’était avec attention et captivité qu’elle ne manquait pas un seul des mots dit par la jeune blondinette. Mais elle ne faisait pas seulement que l’écouter. Bien au contraire, ses trait, ses expressions, ses regard, elle les suivait, les détaillait. C’était comme si elle pouvait sentir ce que la jeune femme en face qu’elle sentait à travers ses paroles. Chaque mots avait une histoire et était empreint d’un souvenir qui semblait être très cher à cette chère petite demoiselle à la peau si claire. C’était bien dur de la manquer, mais l’espagnole y portait une attention particulière.

Pourquoi? Tout simplement parce qu’il s’agissait de famille. La famille, la chose probablement la plus importante pour la jeune femme à la chevelure foncée. Toute sa vie ça n’avait été que ça. Et maintenant elle se rendait compte qu’elle était seule. Jamais de sa vie elle n’avait été seule. Toujours avec son frère, avec sa famille. Toujours soutenu par un ou un autre. Chez elle tous comptaient les uns sur les autres. Et puis, voilà que l’anglaise lui parlait de son père. C’était touchant et c’était quelque chose d’important pour Mina. Tout simplement parce qu’elle pouvait particulièrement comprendre ce qu’elle ressentait. Peut-être pas avec les mêmes mots, peut-être pas toutes les situations. Mais ce lien, fort et qui semble si indescriptible pour une personne de notre famille qui nous est si chère. Ça, elle pouvait le comprendre parfaitement. Pour son frère, pour sa mère, pour tous les autres de sa bande. Et alors que la blondinette parlait de solitude, cela frappa la jeune femme caramel. Elle était seule. C’était à son tour de se noyer dans la solitude, tentant de se rattacher à une bouée, mais laquelle? C’était à se demander si elle en avait vraiment une. Après tout sur qui elle pouvait compter maintenant. Son regard se perdit un petit moment jusqu’à ce qu’Angela lui pose une question.

Où est-ce que ça la transportait? Karmina releva le regard vers elle et planta son regard dans le sien un moment. Oui, elle pouvait l’entendre, le sentir même. Doucement la jeune femme ferma les yeux et un sourire apparue sur ses lèvres rosés. Elle dit, d’une voix très douce, dont l’accent espagnole et portugais était très fort.

"hmm… Là où il fait chaud, même la nuit. Les rues vides et pourtant bondées de voitures et de têtes brulées. Il y a cette douce odeur d’essence et de nitro dans l’air et la musique trop forte."

Doucement elle rouvrit les yeux, les remontant vers la jeune femme en face d’elle. Sons sourire s’envola et très honnêtement, venant du font du cœur.

"… Ne me laisse pas seule ici Angela, tu es la seule que j’ai."

La solitude. Un si petit mot pour un grand sentiment.
Je la connaissais par cœur la solitude, je l'avais vécu toute mon enfance et adolescence sans papa, elle m'avait rongé et m'avait fait mal grandir. La solitude c'est comme une bête noir en vous qui avec délicatesse et douceur vous aspire de l’intérieur pour vous embarqué avec elle dans sa cave, dans ses ténèbres. Elle joue avec vous, elle entrouvre légèrement sa gueule pour vous faire voir la lumière et la referme petit à petit sans que vous ne puissiez la rejoindre. Vous êtes un peu fragile, mais de l’extérieur il n'en est rien. Personne ne remarque votre solitude, car elle est discrète et comme une ombre elle vous suit pour que personne ne vous remarque. Quand bien même une personne vous tend la main, elle vous aveugle car il est si facile pour elle de vous brumer l'esprit lorsque vous n'avez plus d'espoir.
Oui, car elle est souvent accompagné par son plus grand amour, le désespoir qu'elle fait naître en votre corps, en votre âme. Vous accueillez sa moitié en votre sein et vous vous y pendez. C'est ça la solitude.
Je croyais parfois avoir apprivoisé cette fameuse solitude, mais quand je revenais chez moi la gueule défoncée à coup de poing ou de batte, que je regardais mon reflet dans le miroir, elle revenait me chercher sans que je ne puisse rien y faire. Me rappelant que personne ne pourrait me sortir de ma situation, ni Harry, ni ma mère, ni plus jamais papa. Elle m'attirait alors avec amour dans ses entrailles et refermait la gueule sèchement pour que je puisse plus rien sentir que mon pauvre corps meurtri.

Si la solitude m'avait accompagné la majorité de ma vie avec la disparition de mon père elle ne m'avait pourtant pas achevé. Car malgré toute la peine j'avais essayé de me battre pour oublier ou pour atténuer mes peines, je n'en savais foutrement rien. En fait j'avais tenté de ne pas souffrir alors je m'étais inconsciemment noyé dans ce qu'il me restait, un gang. C'est alors que je réussissais à survire et à oublier la bête solitaire. Je ne cache pourtant pas que certaine nuit, elle était plus forte que moi, cependant, je pensais mettre bien débattu.
Toutes ces pensées pour se focaliser sur Karmina qui après m'avoir écouter parler et m'avoir répondu que sa folie des moteurs la transportait dans les rues chaudes et nocturne d'un pays sûrement aussi bouillonnant que l’Espagne, la dans ces rues ou l'odeur de nitro et et d'essence prend les narines elle finit ses mots sur :


J'avais écarquiller les yeux, la solitude, elle était là. Ces mots si j'avais eu le courage, le même que celui de Karmina ou l'inconscience peut être, je les aurais prononcé depuis longtemps, mais j'avais pour habitude d'être silencieuse là dessus. Pourtant l’honnêteté de la belle espagnole me paralysa, son regard, sa voix, tout était des plus sincères et je ne su quoi lui dire.
Si j'étais heureuse d'être quelqu'un d'important à ses yeux, j'avais cependant de la peine de la savoir mal au point de vouloir me réclamer. Je perdis mon sourire en coin que j'eusse eu lorsqu'elle avait parlé de son envole pour les rue chaudes et me concertais quelques secondes sur son cas tout en la regardant, l'air grave.
Je pouvais comprendre et ressentir une partie de sa peine sans avoir besoin de l'entendre. Nous étions subtilement en rapport.
Tendant légèrement les doigts pour attraper les siens, je souris tristement en sentant sa main entre la mienne. Je répondis finalement avec douceur comme si il fallait nous cacher :

« Je serrai là, avec toi tant que tu voudras bien de moi... »

Puis me penchant au dessus de la table je m'approchai de Karmina pour lui déposer un court bisou sur les lèvres, un smack qui ne dura guère plus de deux secondes. Je me reculai ensuite pour pouvoir la regarder dans les yeux.

« C'est exceptionnel cette fois ci »

Je lui souris amicalement, mon regard sauvage amusé, je voulais qu'elle rit avec moi, je ne voulais la voir triste comme moi, pas elle, pas Karmina qui est naturellement si vive.
Je me rassis sur ma chaise et ne lâchant pas sa main je finis par la questionner :

« Mais dis moi pitié Karmina. Qu'est ce qui fait ton chagrin ici ... ? »

Nombreuses étaient les choses qu’elle gardait pour elle-même. Il était d’une facilité risible de penser que la jeune femme espagnole n’était qu’un livre ouvert, une grande gueule arrogante et insouciante. Mais les apparences étaient souvent trompeuses, surtout dans son cas. Comme on pouvait la confondre avec une fille facile alors qu’en vérité elle n’avait jamais couché. Les vêtements envoient un message qui n’est pas nécessairement fiable. La tentation de simplement la catégorisé comme une jeune délinquante pas très brillante devait bouillir dans la tête de beaucoup, pour ceux qui ne l’avait pas déjà fait. Parce que côté honnêteté, elle n’était pas nécessairement un point de référence. Attention, la jeune femme basanée n’était pas du tout le genre à aller raconter des bobards à gauche et à droite à qui veut bien l’entendre. Néanmoins, elle ne disait pas toujours la vérité. Souvent, il est dit qu’éviter volontairement de dire les vraies choses est l’équivalent de mentir délibérément. Dans ce cas, elle était une menteuse compulsive. Évitant beaucoup de sujet, ne disant que certaines choses et ignorant les plus importantes et révélatrices. Sa vie était sa vie, pas celle des autres. C’était absurde selon la jeune femme de vouloir compter sa vie à tous. Elle n’était pas une attraction de foire et ce qu’elle avait fait, c’était entre sa famille et elle, pas entre le monde entier et elle. Donc elle n’évitait pas les questions, mais ne donnait jamais de réponses précises qui pouvaient révéler quoi que ce soit sur elle.

Malgré tout, ne lui demandez pas pourquoi, elle ne saurait pas quoi répondre, il y avait de ces vérités qui refusaient simplement de rester muette. Ce qu’elle ressentait en ce moment n’avait pas su se taire et rester enfermé au fond de ses tripes. En plus, c’était surement ce genre de vérités qui la rendaient le plus vulnérable. Qu’un ou l’autre connaisse son passer de criminelle, ils auraient une raison de la craindre, mais que l’on sache qu’elle se sentait seule, cela faisait d’elle une cible facile. Pourtant c’était vrai. Personne. Elle n’avait personne ici. Sa famille était en sécurité, dieu merci, mais elle, la solitude commençait à la peser. Jamais avant elle n’avait été seule. Peut-être une fois, pendant son voyage au japon, mais non, encore là, elle avait eu un contact. Là, aucun moyen de communication, pas moyen de sortir, surveillance constante, ça la rongeait de plus en plus.

Toute sa bonne volonté ne suffit pas quand elle plongea ses yeux rouant rosé dans le regard vert de la jeune anglaise, maintenant devenu plus grave. Son expression était révélatrice, douce certes, mais brisée. Leurs doigts, leurs mains se touchèrent, Karmina avait baissé les yeux pour les regarder. Angela était définitivement la seule personne qu’elle appréciait vraiment ici. Peut-être même un peu plus que ce que son jeu d’actrice pouvait démontrer. Mais cette dernière, était si douce et gentille, drôle et intelligente, elle était belle en plus, une certain charme exotique à l’anglaise. C’était surement ridicule de penser ainsi, mais elle ne regrettait pas de l’avoir embrassé et en ce moment, elle aurait simplement aimé pouvoir l’avoir dans ses bras. Évidement se marrer en disant qu’elle finirait par la faire craquer aurait été sa réaction naturelle, mais elle n’avait pas envie de le faire. Malgré le fait qu’elle aurait bien eu envie que cela se produise. Mais encore, il y avait des vérités qui étaient mieux de resté enfouis au plus profond de soi. C’était surement ça la beauté du crâne humain, rien ne pouvait y entrer pour savoir ce qu’elle pensait réellement. Ce fut alors cette phrase qui la fit relever les yeux. Là tant qu’elle voudrait bien d’elle. Le pouvoir, elle l’aurait amené avec elle quand le moment de se sauver serait venu. Et puis, contre toute attente, elle s’avança, et vint déposer ses lèvres sur celle de la jeune espagnole lui donnant simplement le temps d’accueillir le baiser en fermant un instant les yeux. Pour par la suite se rassoir, la laissant rouvrir les yeux et la regarder. Une exception. Un sourire étira doucement ses lèvres alors qu’elle baissa son regard sur leurs mains l’une dans l’autre, la serrant légèrement.

"Alors j’espère pouvoir te faire craquer une jour."

Ça avait sorti tout seul, mais son ton de voix taquin pouvait laisser penser à une plaisanterie. Par chance peut-être, elle ne voulait pas lui faire peur après tout. Mais elle était patiente, elle n’avait jamais vraiment eut à séduire quelqu’un au part avant, mais elle s’y mettrait pour elle. Son pouce caressa le dos de sa main alors qu’Angela lui demandait ce qui faisait son chagrin ici. La jeune femme à la chevelure foncée la regarda un moment. Gardant le silence, elle se demandait ce qu’elle devait dire. Une partie d’elle-même avait du mal à retenir la vérité de franchir ses lèvres, alors qu’une autre lui criait de se taire. La jeune femme elle-même ne savait pas ce qui allait sortir de ses lèvres.

"Ceux enfermés ici, ils peuvent appeler, communiquer et même occasionnellement voir leur famille s’ils en ont. Moi, si je fais cela je la condamne…"

Elle se tut un moment. La vérité avait fini par sortir. Malgré tout, elle ne pouvait pas donner tous les détails. Mais pas besoin. Elle savait bien que la jeune blondinette était assez intelligente pour comprendre.

"…Je n’ai pas été arrêté par la police, mais par des plus haut… Je ne suis pas censée être ici, c’est simplement grâce à un deal que je me suis sauvé de la prison. Et ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne m’y envoient…. Et je ne veux pas y aller…"

Ses yeux se baissèrent sut leurs mains alors qu’elle serrait celle de la jeune femme anglaise. Dire qu’elle n’avait pas peut était totalement faux. Qu’est-ce qui allait lui arriver si elle ne se sauvait pas à temps? Elle n’osait même pas y penser.