► État Civil
• Nom & Prénom : Drysdale, Jeremiah
• Surnom : Jay
• Age : 16 ans
• Date de Naissance : 12 avril
• Lieu de Naissance : Glasgow, Écosse
• Nationalité : Américaine, Écossaise
• Sexe : M
• Orientation Sexuelle : Hétérosexuel
► Casier Judiciaire
• Nombre d'arrestations : 2
• Délits commis : Vols, agression à main nue, destruction de propriété publique, entrave au travail des policiers
► L'institut Teenagers
• Présent depuis : Un peu plus d’une semaine
• Chambre ou Dortoir : Dortoir
• Intégré à cause : Choix personnel fortement conseillé par un ami
► Physique
De prime abord, Jeremiah semble plus vieux que son âge. Il est grand, mais pas tant que cela et ses grandes mains et ses grands pieds donnent l’impression qu’il aurait pu grandir plus, comme un chiot aux grosses pattes. Il a déjà été plus maigre, mais ses deux années dans le confort financier lui ont permis de se bâtir une certaine masse musculaire, bien qu’il garde un air nerveux et sec. Ses épaules et son bassin assez étroits lui donnent un air plus élancé qu’il ne l’est en réalité. Sa peau très pâle peut lui donner un air un peu maladif, alors que le dessous de ses yeux cerne facilement. Ses yeux ont une couleur assez particulière, d’un brun pâle qui peut paraitre rougeâtre de loin, encadrés par de longs cils qui donnent un air presque féminin à son visage, contrastant avec le reste de son corps. Ses traits fins pourraient être doux s’il adoptait une attitude plus ouverte, mais son langage corporel n’a rien d’avenant. On sent une brutalité retenue dans chacun de ses gestes. Ses cheveux noirs mériteraient une coupe, mais il ne s’en occupe guère, si ce n’est que pour les laver. Il pourrait être qualifié de beau, mais il n’exulte aucun charisme, il ne semble pas très à l’aise dans son corps. Cela change cependant lorsqu’il fait du sport, là il est dans son élément. Dans ces cas, on peut observer sur son visage un rare sourire qui creuse des fossettes dans ses joues et son menton.
• Taille : 6 pieds ou 1m82
• Poids : 75 kg
• Ses cheveux : Noirs
• Ses yeux : Brun pâle
• Autres : Quelques cicatrices sur les mains et une petite croix de métal au cou dont il dit que c'est un cadeau mais sans plus.
► Caractère
Comme beaucoup des pensionnaires de l’institut, Jeremiah n’est pas des plus affables. Il semble avoir de la difficulté à s’exprimer, le plus souvent qu’autrement, en courtes phrases. Résolument introverti, il n’apprécie pas qu’on l’aborde sans raison. Il ne serait pas juste de dire qu’il est solitaire cependant. Il apprécie les contacts humains, mais de ceux qui ont déjà gagné sa confiance, ce qui est difficile. Le jeune homme est très secret, parle peu de lui et semble s’intéresser peu aux autres. Orgueilleux et colérique, il a la mèche très courte et ses colères peuvent être explosives. Il n’a pas beaucoup de moyens pour régler ses problèmes, il opte alors plus souvent qu’autrement par la violence. Il a aussi très honte de son peu d’éducation et évite le plus possible d’avoir à utiliser ses connaissances dans la vie de tous les jours. Il se sent démunis devant ses semblables, ne sait pas quoi faire pour bien agir en société, chaque interaction avec un inconnu devenant un aria stressant pour lui. Il est alors interdit de parler de relations romantiques, cela le met profondément mal à l’aise, au point d’être très nerveux et de faire un peu n’importe quoi. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’éprouve aucune attirance pour les autres, mais c’est un sentiment qu’il tente de réprimer, grand mal lui fasse. Jeremiah a une très bonne mémoire, malgré ses difficultés d’apprentissage, ce qui fait qu’il se rappelle très longtemps ceux qui l’ont aidé ou ceux qui lui ont fait du tort. Il entretient peu d’ambition, connaissant ses moyens très limités pour les réaliser, son estime de lui-même n’étant pas des meilleures. Il ne sait pas ce qu’il veut faire de sa vie, se contente pour l’instant de profiter d’un toit et de nourriture.
• Qualités : protecteur, loyal, persévérant, actif, déterminé
• Défauts : colérique, timide, méfiant, taciturne, téméraire, orgueilleux, rancunier
• Centres d'intérêts : l’activité physique, le sport individuel
Affinités Particulières
• Aime/n'Aime pas :
Il aime : le sport, les chiens, le bacon, l’odeur de l’essence, le zoo.
Il n’aime pas : la lecture, être pris de haut, se faire draguer de manière agressive, les foules.
• Goûts Musicaux : Jeremiah ne s’intéresse pas beaucoup à la musique. Il considère cela comme un bruit de fond et connait très peu de groupes ou de chanteurs.
• Goûts Culinaires : Le jeune homme est très friand de la viande, il vendrait son âme pour du bacon. Cependant, il n’est pas très friand du sucre en général. Ce qu’il déteste, c’est les courges.
• Goûts Vestimentaires : L’adolescent a un style très sobre, s’habille de couleurs sombres et modestes, du gris, du brun, surtout du noir. Il n’aime pas les motifs et les accessoires et privilégie le confort avant le style. Il porte ses chaussures jusqu’à ce que celles-ci se désintègrent sur ses pieds.
► Histoire
Que dire des raisons qui ont amené Jeremiah Drysdale dans cet institut, cela n’a rien de bien extraordinaire. Le récit qu’il m’a fait de son existence, en cette seule soirée où il s’est réellement ouvert à moi, ressemblait à tant d’autres. Il n’avait rien d’un criminel, d’un psychopathe, juste un petit voyou comme tant d’autres, pas le genre sur lequel on écrit des chroniques de faits divers. C’est là le plus triste, je suis et je serai probablement le seul qui saura vraiment d’où ce garçon venait, ce qu’il aimait, comment il s’en était rendu là. Je ne crois pas que des récits de petite misère comme on en voit tous les jours dans les rues n’intéressent d’autres que moi. Moi, plus que tous les autres, je m’étais retrouvé anesthésié devant les ravages de la pauvreté et la solitude, j’organisais ces soirées de charité à l’Église car c’était mon devoir, parce que je voulais aider « les malheureux », cet ensemble flou et impersonnel. Maintenant, c’est différent. À chaque fois que je vois des petites bouilles aux joues sales et aux yeux creux à la soupe populaire, je pense à Jeremiah Drysdale et je ressens un petit pincement au cœur. Cela me rend sentimental, mais probablement aussi plus humain.
Jeremiah a vu le jour en Écosse, dans la banlieue de Glasgow, cependant ses parents ont émigré aux États-Unis lorsque celui-ci avait 5 ans. Cela faisait des années que ces derniers économisaient pour le voyage. Le garçon ne semblait pas trop savoir ce qui motivait cet exil, recherche d’un avenir meilleur, tentative de fuite des embrouilles dans lesquelles ils devaient être jusqu’au cou, c’était sans importance. D’ailleurs, il ne connaissait pas grand-chose de son pays d’origine, même s’il gardait une pointe d’accent métissé lorsqu’il parlait. Installés à Sacramento, dans un petit appartement à peine assez grand pour quatre, le père, la mère, la fille et le fils, les Drysdale ont tenté leur chance à la loterie du rêve américain. La mère trouva un emploi dans une agence de nettoyage et le père, on ne savait que trop. Ce que Jeremiah savait de lui était qu’il jouait, beaucoup.
Deux ans après leur arrivée, il disparut sans laisser de trace. Jeremiah pensait qu’il était mort, mais mes recherches m’ont amené à la prison de St Quentin où il est encore détenu pour des motifs dont je n’ai pas voulu faire part à l’adolescent. Voilà que la mère, Rachel, de son prénom, se retrouvait à assurer la subsistance de ses deux rejetons. Celle-ci prit deux emplois, ce qui laissa les deux enfants seuls la plupart du temps. Brooke, la sœur de 3 ans l’aînée de Jeremiah, n’était pas à proprement dit la baby-sitter idéale, le cadet de la famille accusait de graves retards à l’école. Ses professeurs suspectaient qu’il soit dyslexique, mais pas moyen d’entrer en contact avec la mère, toujours absente. De plus, Jeremiah était un enfant turbulent, dissipé, impulsif, testant la patience de tous, professeurs comme camarades. J’ai toujours tenté de convaincre le jeune homme d’aller faire diagnostiquer son trouble, je voyais bien les efforts exagérés qu’il déployait afin de lire quelques phrases, mais il n’a jamais voulu.
Jusque-là, les Drysdale semblaient aptes à garder la tête hors de l’eau. Mais, la mère de Jeremiah avait un penchant assez couteux, les cachets. Elle avait arrêté depuis un bon moment à la naissance des enfants, mais l’épuisement et le stress eurent raison de sa bonne volonté, sans doute. Jeremiah parlait d’elle avec une grande tendresse, il ne semblait pas lui en vouloir. Il me disait que sa mère était la douceur incarnée et qu’il adorait les matins où ils se faisaient des sandwichs au beurre de cacahouète et confiture ensemble. Il arrivait donc souvent que les enfants rentrant de l’école trouvent la maison vide, ou leur mère peu en état de s’occuper d’eux. En parlant d’école, les ennuis du garçon n’allaient qu’en empirant, bien que plus petit que les autres, il ne cessait d’être impliqué dans des bagarres dans la cour, se retrouvait plus souvent qu’autrement chez le directeur. Son comportement ne lui attirait pas d’amis, loin de là. Les autres enfants considéraient ce cancre colérique avec un mélange de crainte et de mépris. Pour Jeremiah, l’école était un enfer, des heures à regarder un tableau noir où les lettres dansaient, sans pouvoir remuer d’un seul muscle sans risquer les foudres de l’enseignante exténuée et à subir les quolibets et les moqueries de ses « petits amis ».
Puis, sa sœur fugua, il ne sut jamais vraiment pourquoi. Même s’ils vivaient ensemble depuis toujours, on aurait dit qu’ils ne se connaissaient pas, tous deux trop occupés à tenter de se débrouiller dans leur coin. Cela jeta la mère dans la plus grande des détresses, celle que seul un pharmacien pouvait guérir. C’est à ce moment-là que différents hommes se mirent à défiler dans la maison, petit ami, dealer, rencontre d’un soir, mac, Jeremiah ne put réellement savoir ce que ces hommes faisaient dans la vie. Ce qu’ils faisaient chez lui, par contre, était on ne peut plus clair, avec sa mère en tout cas. Le garçon eut une expression bizarre lorsqu’il parla d’un de ceux-là, un dénommé Vince. Je ne compris pas toute de suite, mais je crois bien que ce qu’il a tenté de me dire à propos de cet homme à un rapport avec les évènements de ma propre maisonnée. Ce genre de choses ne se disent pas, mais il est bien facile d’imaginer ce qu’un homme soul peut faire à un gamin de pas plus de 8 ans, sans défense. J’aurais voulu qu’il m’en parle, si cela pouvait le libérer un peu, mais je ne crois pas qu’il ne le fera, non plus. Parler n’est pas un des talents de ce jeune homme, j’en ai bien peur.
Son existence roulait alors sur la pente douce de la misère, jusqu’aux évènements qui précipitèrent tout. Il avait alors 10 ans, mais était dans une classe pour plus jeune, ayant redoublé l’année précédente. Il était alors bien connu comme le gamin auquel il ne fallait pas se frotter. C’était exactement pour ça que le passe-temps des petits caïds de cour d’école est devenu de le faire sortir de ses gonds sans se faire prendre par les profs. La plupart du temps, cela marchait, l’enfant mordait à l’hameçon presque aussitôt, il était facile de lui faire porter le blâme. Mais une fois, un de ses camarades alla trop loin. Jeremiah se rappelait de la scène avec beaucoup de vivacité, surtout ce que les gamins lui ont dit ce jour-là. Sans besoin de retranscrire le tout, un enfant plus téméraire que les autres se mit à clamer haut et fort que la mère du petit Drysdale vendait ses charmes à toute la ville et que tout le monde savait qu’il y avait toujours des hommes chez elle. Jeremiah entra dans une rage folle, ce qui prenait des airs de simple bagarre d’écolier vira rapidement au drame. On dut envoyer le pauvre garçon à l’hôpital et après que deux professeurs aient joint leur force pour maitriser l’agresseur, celui-ci fut expulsé, trop de retenues, de suspension, ils n’en pouvaient plus. Jeremiah, les jointures à vif, attendit tout le reste de la journée que sa mère ne vienne le récupérer. Vers 18h, il partit seul. Il n’y avait personne chez lui lorsqu’il revint, ce qui expliquait pourquoi la direction n’avait jamais pu joindre sa mère. Il était 3 heures du matin lorsqu’elle revint, sentant l’alcool, le maquillage coulant sur ses joues. Ce furent ses lèvres sur son front qui éveillèrent Jeremiah qui s’était endormi sur le canapé en attendant son retour. Il essaya de lui parler, mais tout ce que sa mère lui répondit était qu’elle devait aller se coucher car elle était très fatiguée et qu’elle travaillait tôt le lendemain. Cependant, à l’heure où elle partait habituellement, pas moyen de la faire lever, ni de lui annoncer que son fils devait aller dans une autre école. Après quelques jours, Jeremiah décida de ne rien lui dire, ce n’était pas comme si elle allait remarquer. Voilà que le garçon de 10 ans était enfin libéré du fardeau de l’école et se retrouvait avec tout un tas de journées libres. Il était presque enchanté.
Ces journées à rien faire devinrent assez vite très ennuyantes. Le jeune Drysdale se mit donc à arpenter les rues de la ville, les magasins et découvrit que de se servir dans les étagères était plus facile qu’il ne croyait. Rien de bien fâcheux, des barres de chocolats, un porte-clés, il y développa un certain talent. Talent qui fut remarqué par une bande d’adolescents qui trainaient souvent dans le coin. Ceux-ci l’approchèrent, lui proposant une cigarette. Jeremiah, à qui on n’avait pas parlé depuis longtemps fut assez content de l’attention que lui portait ce groupe. Il tenta donc de les impressions, faire comme s’il avait tout vu tout essayé, pensant s’en faire des amis. Mais il était un lardon sans plus. Ses petites mains agiles furent très utiles au groupe et Jeremiah lui, se contentait d’une cigarette ou deux et d’une tape dans le dos, il était aux anges. Jusqu’au jour où la bande l’amena à un magasin d’électronique. « Je ne sais pas si tu vas y arriver, c’est très surveillé… Ouais peut-être qu’on devrait demander à quelqu’un d’autre. » Il n’en fallu pas plus pour titiller son orgueil de petit garçon. Si quelque chose arrivait, la bande le protégerait.
Quelque chose arriva, la garde de sécurité l’attrapa la main dans le sac et son sweat-shirt plein d’appareils. Personne ne vint l’aider, personne ne vint le chercher, à part la police. Police qui le raccompagna chez lui, avec un avertissement pour lui et sa mère. Celle-ci était furieuse. Elle venait d’apprendre que son fils, non seulement n’allait pas à l’école, lui mentait, mais passait ses journées à voler dans les magasins. Elle le gifla pour la première et la dernière fois de sa vie. Jeremiah prit la fuite encore une fois, alors que sa mère se fondait en excuses, le suppliant de rester. Le garçon passa quelques nuits dans les parcs, ce après quoi, transi de froid et de faim, il marcha sur son orgueil pour revenir. Ce qu’il me raconta sur la suite des évènements était assez flou. Tout ce que je sais, c’est que lorsqu’il revint chez lui il trouva sa mère dans la baignoire. Il ne me donna que peu de détails, mais il est facile d’imaginer comment de trouver sa mère morte d’une overdose peut être terrifiant. Un homme en panique, plein de sueur, les yeux injectés de sang se dressa alors derrière lui, l’agrippant solidement par les épaules, il lui hurla en postillonnant de ne pas appeler la police et s’en fuit.
Le récit de Jeremiah comportait plusieurs trous, dont celui-là. Ce qu’il a fait durant les quatre années suivantes est un mystère. Il était à la rue, sans nul doute, mais ce qu’il a fait pour survivre, il ne me l’a pas dit. Probablement voler et revendre, car c’est bien comme ça que je l’ai connu. J’étais alors jeune pasteur nouvellement installé dans une église de la ville. Je le suis toujours d’ailleurs, pasteur, mais un peu moins jeune. Mon prédécesseur avait laissé les lieux un peu dans la décrépitude, alors que la peinture du bâtiment datant des années 60 s’écaillait et le tout sentait un peu le vieux sous-sol, mais j’avais espoir. Cela ennuyait ma femme, à qui le calme de la campagne manquait. Nous coulions une existence tranquille jusqu’à ce qu’un matin, je trouve la porte de l’église forcée. Je fus alors bien choqué de constater qu’on avait volé des chandeliers et d’autres accessoires. C’était bien curieux, car ces choses ne valaient rien. Je décidai donc de monter le garde la nuit suivante. Mon instinct ne m’avait pas trompé, à ma grande surprise. Quel genre de voleur prenait des choses aussi insignifiantes et venait les reporter après avoir échoué de les vendre? Celui-là. C’était une espèce d’adolescent maigre, comme mal grandi qui figea sous sa capuche lorsque j’ouvris les lumières. Il tenta de se sauver, mais je lui barrai la route et lui proposai quelque chose à manger. Il me regarda, incrédule, mais céda aux supplications de son estomac après que je lui aie dit que j’étais pasteur. Il engloutit tout le restant de pain-de-viande que ma femme avait cuisiné il y avait de cela deux jours et que je n’arrivais pas à me résoudre à manger. Je ne lui posai pas de question, hormis son nom, qu’il daigna me donner entre deux bouchées goulues, je crus qu’il allait mourir étouffé. Il ne me dit rien de plus, je n’en demandai pas davantage. Je repris mes chandeliers et lui indiquai qu’il pouvait revenir s’il avait besoin de quelque chose. Le gamin me regarda comme si je venais de lui parler de martiens en tutu ou quelque chose.
Mais il revint, un lundi matin à 7h30. Ce fut ma femme qui alla lui ouvrir en peignoir. Elle n’était guère contente. « Tu vas inviter tous les petits merdeux de la ville à venir partager notre diner ou quoi? », disait-elle. Je ne savais pas trop ce que je faisais. Bien sûr, un pasteur se doit d’être charitable, mais il y avait des limites. Il y avait quelque chose dans les drôles de yeux de cet adolescent qui ne me laissait pas tranquille je devais faire quelque chose. Après quelque jours, j’arrivai à lui soutirer qu’il n’était pas dans une bonne passe. Je lui proposai donc de l’héberger. Oui, ma femme menaça de me quitter à l’instant même, elle ne voulait rien entendre. Je passai une semaine à dormir sur le canapé, mais je pus prouver à mon épouse que le grand gamin rachitique que nous hébergions n’était ni un junkie, ni parti avec son argenterie. Jeremiah resta ainsi avec nous pour deux ans, je l’employai à faire les réparations sur l’église pourrie qui commençait à reprendre un peu des airs habitables. Je ne peux pas dire qu’il y était particulièrement doué, mais il était motivé. Lorsque je n’avais pas de travaux à lui faire faire, il partait en ville on ne savait où. Souvent, il revenait un peu amoché, je ne posais pas de questions car ce n’était pas ce que je souhaitais savoir à propos de lui.
Je regrette profondément la suite. Moi qui lui disais que j’étais toujours là s’il voulait parler, je ne l’ai pas écouté lorsque cela comptait vraiment. C’était un soir d’action de grâce, mais j’avais complètement oublié d’acheter des canneberges. Je revins pour voir la cuisine sans-dessus-dessous. Ma femme se tenait près du téléphone, un sac de glace sur la joue. Elle était amochée, la lèvre fendue, le visage enflée. Elle m’expliqua alors que c’était Jeremiah qui avait fait ça. Je ne comprenais pas, pour quelle raison il aurait fait cela. Elle m’avoua alors que l’adolescent de 16 ans maintenant avait tenté de profiter de mon absence pour se sauver avec ses bijoux, lorsqu’elle avait tenté de s’interposer, il l’avait frappée. Elle avait réussi à appeler la police qui l’avait rattrapé dans la rue et amené au poste. Je tombai des nues. Après deux ans sans aucun incident, voilà qu’il agressait ma femme. Après avoir été sûr qu’elle aille bien, je suis allé directement au poste. Les policiers me laissèrent lui parler après que j’aie expliqué la situation. Il avait une tête horrible lorsqu’ils le sortirent de la cellule collective où d’autres hommes attendaient, il paraissait en panique. S’en suivit un torrent d’excuses où il expliqua qu’il avait perdu le contrôle et qu’il ne voulait pas me mettre dans le pétrin. En colère, je lui demandai alors pourquoi diable il avait voulu se sauver avec les bijoux de ma femme. Il parut alors surpris.
-Mais... J’ai jamais fait ça.
-Ah oui? Et Lauren s’est fendue la lèvre toute seule?
-Non... Mais qu’est-ce que tu voulais que je fasse? Tu ferais quoi si quelqu’un arrivait derrière toi et foutait sa main dans ton slip? m*rde!
-Quoi?!
Je réagi très mal, je ne suis pas fier. J’étais convaincu qu’il me mentait pour s’en sauver. Je ne voulus plus rien entendre et je sortis en trombe du commissariat. Mais toute la nuit, un doute subsistait, je regrettais ma colère soudaine. Aucune des versions n’avaient de sens. Je ne le sus jamais. Mais j’arrivai à faire un compromis avec ma conscience, je ne pouvais laisser cet adolescent au système judiciaire. Je payai alors sa caution, car Jeremiah avait été reconnu coupable de bien d’autres vols, de destruction de bien public et d’entrave au travail d’un agent de la paix dans la région, cela faisait un moment qu’ils voulaient le pincer. Me ruinai pour l’envoyer à un institut pour les jeunes délinquants, car je savais qu’il y serait bien nourri et logé. Ce fut au plus grand déplaisir de ma femme, mais depuis l’évènement, je sentais un froid entre nous, je ne cessais de penser à ce que Jeremiah avait dit. Je lui enverrai des lettres, je suis certain qu’il ne me répondra pas, mais je suis certain qu’il les lira. Et je prie pour lui, bien sûr, espérant que si j’ai sauvé ne serait-ce qu’une personne, ce soit lui.
► Joueur/Joueuse
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• Commentaire : J’espère qu’il restera actif! Et moi aussi...
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Sujet: Jeremiah Drysdale 
MEDAILLES
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