Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Sujet: Mad World {PV Jeremiah} Mer 2 Mar 2011 - 2:41
The dreams in which I'm dying Are the best I've ever had I find it hard to tell you Happy birthday, happy birthday.
~ Mad World - Gary Jules ~
Tous ses souvenirs la gardent près de lui. Elle est son parasite, son cancer. Il la traîne comme une tumeur trop mal placée pour qu'on y touche, invisible aux yeux de tous, mais qui le fait souffrir comme jamais. La plaie qui ne se cicatrisera pas. Le temps s'est comme arrêté, et c'est trop difficile de continuer d'avancer en la laissant derrière. Nathanaël en vient à s'enchaîner lui-même. À s'enchaîner à Elle. Parce qu'il le lui avait promit...Qu'il sera toujours avec elle. Cette promesse l'avait toujours rassurée, l'avait toujours empêchée de pleurer. Car elle savait que son frère ne mentait jamais. Sauf cette fois ci...Car elle est partie là où il ne peut la suivre.
Tania.
Les psy' disaient d'elle qu'elle était une maladie ; depuis, l'irlandais ne leur parle plus. C'est vrai qu'il n'a pas encore fait son deuil ; à ce stade là, Nathanaël semble encore être dans le déni, refusant toujours de dire à haute voix que sa soeur jumelle est morte. Il sait pourtant qu'il l'a tuée, et qu'elle ne reviendra jamais. Mais le dire, c'est l'accepter. Et même si trois ans se sont écoulés, le junkie ne l'accepte toujours pas...Sa psy voulait qu'il le fasse. Mais pourquoi rendre sa misérable vie encore plus douloureuse ? Parce que ça lui fait mal. Tellement mal.
Tania.
Malgré les années, son souvenir d'elle n'est pas altéré. Il peut encore la voire rire, et même imaginer parfois qu'elle est encore là. Difficile de savoir si ça l'aide ou si ça le détruit...Mais une chose est sûre : l'oublier serait un crime. Tania est toujours la première à occuper ses pensées, où qu'il soit, quoi qu'il fasse. Une cruelle obsession qui le cloue à terre et l'empêche de retrouver le chemin de la vie. Et aujourd'hui, il pense à elle encore plus. Parce qu'aujourd'hui...Ça fera trois ans, jour pour jour qu'elle est morte. Et avec du recul, il pense qu'il est aussi mort ce jour là. Voilà pourquoi il déteste les anniversaires...Celui là en particulier.
C'est un beau jour pourtant. La plupart des résidents profitent du soleil dehors, ce qui rend l'atmosphère de l'institut plutôt détendue. Mais pas Nath' ; lui préfère s'isoler. Car aujourd'hui, plus que les autres jours, il ne pourra supporter de faire semblant d'aller bien. Il n'a même plus d'héroïne sous la main pour essayer. Aujourd'hui promet d'être l'un des pires jours de l'année...Nerveusement, il quitte sa chambre où il s'est enfermé toute la journée pour arpenter les couloirs à la recherche d'un endroit plus tranquille. Dans quelques heures, il fera nuit, et il n'a pas envie qu'on le surprenne. C'est juste en passant devant l'entrée qu'il opte pour la cave, dans laquelle il se faufile comme une ombre, avant de fermer la porte derrière lui. Regrettant un instant de ne pouvoir la verrouiller. Avec prudence, il allume la lumière et descend les escaliers. Le grincement du bois fait écho dans toute la pièce, mais Nathanaël n'est pas d'humeur à s'en amuser...C'est à peine s'il arrive à d'agripper à la balustrade tellement ses mains tremblent...Le manque, c'est vraiment pas cool.
L'irlandais connaît bien la cave, c'est un de ses lieux de rendez-vous quand il fait son petit business. Machinalement, il dépasse donc les rangées de bouteilles de vin poussiéreuses et parfaitement alignées...Avant de se décider à en prendre une pour la route. Un mauvais vin dans une bouteille plastique, dont on se sert juste pour se bourrer la gueule. C'est parfait pour lui. Nathanaël se dirige donc vers le fond de la cave, avec sa bouteille sous le bras, s'apprêtant à s'installer dans un coin sombre...Puis il remarque la trappe au sol. Les galeries souterraines...Pourquoi pas. Personne n'ira le déranger là, c'est sûr. De sa main fébrile, il soulève le loquet de fer et redescend des marches, en béton cette fois, avant de refermer la trappe derrière lui.
Des couloirs humides, éclairés par de faibles ampoules qui clignotent de temps à autre, se dressent devant lui. L'irlandais ne s'éloigne pas trop, car sans doute ne sera t-il pas en état de faire un long chemin pour revenir après tout ça. À la première intersection, il tourne à gauche, puis à droite, avant d'arriver à une minuscule pièce carré, qui est également un cul de sac. Des caisses ont été entreposées ici, mais Nath' se sent tellement déprimé qu'il n'est même pas curieux de savoir ce qu'elles contiennent. Avec un soupir fatigué, il se laisse choir dans un coin de mur, et pose ses fesses sur le sol rugueux bétonné. La faible lueur de l'ampoule ne lui apporte qu'un guère réconfort...
Maintenant qu'il se sent totalement seul, l'image de Tania revient hanter son esprit, plus nette que jamais. La douleur envahit ses veines comme un poison, puis les larmes lui viennent aux yeux sans qu'il puisse les arrêter. C'est tout juste s'il arrive à les empêcher de couler...Fébrilement, il sort la photo qui ne quitte jamais sa poche ; celle où Tania l'enlace avec un sourire complice. C'est tout ce qui lui reste d'elle...Une photo abîmée.
Tania.
Il arrive à peine à voir le visage de sa sœur à cause de ses yeux humides. Qu'il est pitoyable. Que dirait-elle si elle le voyait ainsi ? Sans doute serait-elle triste...
« Mais que suis-je sensé faire, sans toi...? » murmure t-il pour lui-même.
Il lui avait dit pourtant, que sans elle il ne pourrait pas vivre. La détresse et le manque lui font soudain échapper un sanglot...Elle lui manque. Elle lui manque tellement. Et personne, pas même Aby, ne pourra l'aider. Personne ne peut l'aider. Il mérite ce qui lui arrive. Si seulement il avait le courage de mourir...Séchant ses yeux humides avec la pire volonté du monde, il tente de déboucher sa bouteille, et doit s'y prendre à deux fois à cause du tremblement de ses mains. Puis jette un autre regard sur la photo. Avec un sourire triste.
« Happy Birthday, petite soeur... »
Puis il boit trois bonnes gorgées de vin pour fêter l'instant, avant de faire la grimace contre la piètre qualité de l'alcool. Voilà, c'est fait. Il n'a plus qu'à boire le reste petit à petit, jusqu'à ce que ça lui monte assez à la tête pour se sentir un peu jovial. Il pose la bouteille à côté de lui, et se met à chantonner doucement l'air d'« Happy Birthday », le regard perdu dans le vide. La photo reste serrée contre son cœur, et peu à peu, l'envie d'en finir pour de bon se fait de plus en plus forte.
Il pourrait tenter le coma éthylique. Ici, personne ne viendra le sauver.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 4 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Ven 11 Mar 2011 - 22:37
Hello darkness, what's your name today...?
"Allo ?"
Une simple respiration se fait entendre à l'autre bout du combiné. Et le regard de Jeremy se perd sur la course folle de deux internes dans le couloir. Un mouvement machinal tortille et entortille le fil. Coupe un instinct la circulation du sang dans son index. Le distrait. Pas que ce coup de fil l'emmerde. Après tout il ne foutait rien dans sa chambre quand la surveillant a débarqué. Mâchonnant "Un certain Benjy au téléphone" en évitant de le regarder dans les yeux. Mais dans ce "allo", dans ce ton gnangnan, trop de souvenirs. Pas assez, préfabriqués. incertains. Il a envie de prendre ses jambes à son cou. Et dire qu'il avait pensé que Teenagers serait une excuse assez valable pour couper les ponts (pas péter les plombs). "Allo? Jem'? T'es là sweetie?" "Ouais." "Jeremy?" "Ouais." répète-t-il, sachant d'instinct tout ce que la question implique. Même si Benjamin ne le sait pas. Pas encore. "Putain c'est dur de t'avoir!" "Il parait" Machinalement il change le téléphone d'oreille. Cherche un truc valable pour raccrocher plus vite. "Bordel tu manques m*rde! Tu sais pas à quel point le lycée est chiant sans toi. Déjà un bail que t'es parti. J'suis rentré en deuxième année 'fait. Quelle m*rde les cours me gonflent trop. 'envie de faire une connerie pour débarquer dans ta chierie mec." "Il..." ne manquerait plus que ça "faut pas. Tu n'as pas idée à quel point le lycée vaut le coup à côté de cet endroit" allez bordel tire toi fous moi la paix je te hais Benjy. Je t'ai toujours haïs. Toi ta mèche rose et ton bandeau sur les yeux. Pas un vrai ami. Pas un foutu meilleur ami capable de voir la douleur. Attardé du cul. Enculé de... "Ouais mais sans toi..." Le ton toujours geignant. Il pleurniche encore quelques minutes. Le regard de Jeremy devient vide. Presque un attardé mental. Il annone des "hm" "hm?" "Hm...". En hochant la tête même si l'autre le voit pas. Une demi-heure passe dans un monologue éreintant. On se croirait à l'opéra. Et pour une seule foutue fois l'araignée est pas là pour le sortir de ce mauvais pas. Bruit de pas dans le couloir. Marmonnements d'une conversation trop lointaine. Qui se rapproche. ".... et ce sale pédé aux yeux vairons" martèle un interne qui passe. Un autre gars hoche la tête vaguement. Ils se tirent, le pas plus pressés. N'ont pas semblé le remarquer.
Pourtant vu son expression. Les yeux écarquillés le coeur en alerte. Le corps aussi. Les yeux vairons ne manquent pas à Teenagers. Il y a une chance sur 20 pour qu'ils parlent de lui. Mais l'association d'idées n'a pas trainé. Et Jeremy sait soudain ce qu'il doit faire aujourd'hui. "Alors tu vois, je pensais qu'on pourrait pendant tes heures de liberté..." "Ben' j'suis désolé je dois te laisser." "Quoi déjà?" "J'ai un temps d'appel d'une heure pour le mois. Il faut pas que je le vrille et ça fait... quoi, quarante-cinq minutes là? On se rappelera. En plus je suis corvée de ménage." "De ménage??? Tu te fous de moi??? Ils ont pas des larbins mexicains pour ce genre de trucs?" "On m'appelle. Bye."
Il claque le combiné contre son support. Une baffe qu'il lui fout à distance. Non mais fait chier hein. Et tant pis s'il n'est pas habitué à ce Jeremy là. En même temps Benjy emmerderait un bonze zen du haut de son Tibet.
Déjà il se précipite à la suite des types.
Et déjà se retrouve devant la trappe. Dix minutes ont passé. Dix minutes qui ont filé à toute vitesse. Pas une vitesse qui fait peur. Pas une vitesse qui laisse un trou dans sa tête. Et lui hagard qui cherche le temps qu'il a manqué. Essoufflé il fixe la trappe sans la voir. Dans cette cave poussiéreuse qui le fait tousser. Il a remonté le chemin de Nathanaël de fil en gens. Pour aboutir ici. Des traces de pas dans la poussière. Une odeur quasi familière. Ses yeux sur la trappe. Il sait que quelque chose cloche. Quelque chose autre que la non présence du gars qu'il recherche. Sans trop savoir pourquoi. Il a en lui les échos d'une voix féminine. L'éclat coloré et inquiet du visage d'Aby. Des phrases qui s'entremêlent. Il sait qu'il doit apporter son aide. C'est brusque et incongru. C'est le moment ou jamais. Après tout, ce qu'on peut faire demain... Et si demain n'arrive jamais?
La trappe. Vraiment un truc bizarre avec la trappe.
Et une drôle de sensation. Du déjà vu bien français. Qui alourdit son estomac du pierre à la chaleur pulsante. Malsaine.
La trappe. Le verrou de la trappe.
Il n'y a personne. Mais qui a déverrouillé la trappe?
Et la lumière clignotante d'une ampoule fuse dans les ténèbres.
Il se penche. Effleure le bois légèrement humide. Glacé. Cherche une empreinte. Une marque distincte. Caresse le métal du verrou. Embrasse l'air d'une esquisse de sourire. Et soulève la trappe.
Un coeur noir l'observe en silence. Attend son prochain geste pour l'engloutir. Une obscurité qui glisse hors du trou comme des pattes. Son instinct le fait reculer de trois bons mètres.
Ok. Ok il est là dedans. Évidemment.
Sa main sur son front affirme qu'il est en sueur. Et son coeur hystérique qu'il est à la limite de la crise d'angoisse. La panique est telle qu'il ne sent pas ses jambes chanceler. A ce niveau c'est plus du dépassement de soi. C'est du suicide.
Alors peut-être un autre jour. Demain. Et s'il n'arrive pas ça sera la faute du "pédé au yeux vairons" On n'a pas idée de ce planquer dans des endroits lugubres. Dont le cheminement de chemin lui rappelle le labyrinthe dans sa tête. Déjà vu n'est ce pas?
Le cheminement qu'il devine évidemment. Il n'a pas encore posé un pied là dedans. Ne pense de toute façon pas le faire. Y'a des limites au sauvetage. Et non il n'a rien d'un pompier américain. Personne ne leur a dit que le taux de mortalité élevé chez les sauveteurs avait un lien direct avec leur pathétique syndrome du héros?
Eh m*rde. Le voilà qu'il parle comme +miah.
Lui en tout cas ferait demi tour. C'est certain. Et c'est peut-être le moment de prouver leur différence. Et de ne pas s'arrêter au fait que lui se soucie de Nathanaël.
Pédé aux yeux vairons. Perdu là dedans. Et l'inquiétude supplante la terreur. Son empathie se réveille enfin. Alors qu'elle a foutu un coup de pied au cul à Benjy y'a moins d'une heure. Pourquoi Nath bon sang? Quelqu'un détient-il la réponse?
Et son psy qui se contente de sourire en ce moment. Ce que ça le gonfle nom d'un chien.
Jeremy inspire. +miah se terre. Sieste post-coïtale sans doute. Juste du silence. Allez faut essayer. Juste essayer.
Il se sent capable d'essayer. Et s'avance. Pour repousser la trappe du pied. Libérant de nouveau l'obscurité. Qui se rétracte soudain sous la lumière. Il a un dernier regard aux alentours. Avant de prendre une inspiration. En apnée, il entre dans l'autre monde. Plonge dans l'amertume solitaire de Nathanaël. Des ampoules qui grésillent accompagnent le claquement de ses semelles sur les escaliers. Froid. Mon dieu qu'il fait froid.
Alors c'est vrai, il gèle en enfer.
Il laisse ses yeux s'habituer à l'obscurité. Tandis que loin en lui un petit garçon couine comme un rat. Cherche dans le couloir une hache à attraper. Pour se défendre contre l'obscurité. Et il n'a même pas fermé (la porte) la trappe. Sur qu'il se fout dans la gueule du loup. Nathanaël n'a été qu'un en-cas. Le hors-d'œuvre arrive.
Et loin dans sa tête, beaucoup plus loin, l'araignée grogne dans son sommeil.
Un frisson le pique comme une fourche. Réveille la moindre sensation, ses nerfs en alerte. Le froid gèle les larmes qui roulent sur ses joues. Il les essuie avec une expiration sifflante.
Hello darkness, what's my name today?
"Jeremy" chuchote-t-il. "Jeremy". Comme s'il appelait quelqu'un d'autre. "Jeremy. Jeremy. Jeremy Jeremy Jeremy..."
Il avance. Frappe les syllabes de ses pieds. Un pas Je. Un autre pas Re. Un troisième pas My. Et sa marche si lente l'approche de ses propres retrouvailles. Il suit des chemins de mémoire. Ne perd pas de temps à prier pour ne pas s'égarer. A pas lents prudents il découvre ce monde. S'arrête à peine de pleurer. Pour renifler. L'odeur du vieux vin. Et l'autre tout aussi familière. Il ne comprend pas toujours pas pourquoi. "Jeremy. Jeremy. Jeremy"
Ariane a oublié sa pelote de fil. Et c'est un drôle de Minotaure quasi bourré sur lequel il tombe. Adossé à un cul de sac. Effondré par terre. L'ampoule clignotant soudain furieusement au-dessus de lui. Et faisant apparaitre Jeremy comme un fantôme de film d'horreur. Il en a la pâleur.
"Jeremy." siffle-t-il entre ses dents. Son coeur sursaute dans sa poitrine. "Jer-nathanaël".
Jeremy et Nathanaël. Oui. C'est sans doute ça. Les retrouvailles.
Nathanaël Lewis
☮ Administrateen - Crazy Junkie
~ Papillon Toxicomaniac' ~
Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Ven 10 Juin 2011 - 3:41
Le mur en béton lui râpe le dos, et le vin lui pourrit la tête. Voilà un moment qu'il ne s'était pas sentit si mal...Comme quoi un jour par an, c'est déjà trop. Aby lui gueulerait dessus. En lui rappelant sa promesse de s'en sortir. Aurait de la peine, sans doute. Oui, il le sait. Alors quoi ? Pourquoi il régresse à chaque fois ? Il pose la bouteille par terre pour se frotter les yeux, comme si ça pouvait chasser cet étau qui lui sert le coeur. Peut-être a t-il visé trop haut en faisant cette promesse. Sa meilleure amie ne sera pas toujours là pour veiller au grain...Et quand elle sera partie, pour qui devra t-il aller mieux ? Pour le psychologue à qui il refuse de parler ? Et blablabla...Non, pas la peine, il en revient toujours au même point. Comme un poisson dans son bocal. De toute façon, on lui dira que c'est un c**...Qu'il y en a ici qui ont vécu des choses encore pires. Qu'il peut encore s'en sortir.
Peut-être bien que oui. Peut-être qu'il en a les moyens...La seule chose qui lui manque, c'est l'envie. Même si elle est parfois présente, elle disparait bien vite. C'est tellement plus facile de laisser les choses telles qu'elles sont...Puisque rien ne l'attend dehors. Il y a bien son père mais...Pendant toute ces années, il n'a jamais osé l'appeler. Aucune raison de le faire aujourd'hui.
L'alcool finit par le détendre un peu, et tant qu'à faire, il s'allume une cigarette. En se demandant vaguement de quoi Demain sera fait. Train-train quotidien, sûrement. Rire avec les potes, trouver de quoi payer l'héro', emmerder les surveillants, éviter Jeremiah. Bien joli, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Non...Il a beau chercher, rien ne le motive pour l'instant à sortir de son trou...Tout juste bon à rester en tête à tête avec une photo. Pitoyable. L'irlandais finit par sécher ses larmes, et regarde à nouveau le visage de sa soeur. C'est fou comme elle lui ressemblait. C'était lui, les cheveux plus longs et sans yeux vairons. Il regarde chacun de ses traits tandis que la bouteille se vide et que les mégots gisent autour de lui. Et encore bien longtemps après qu'il ait fumé son unique joint de canabis. Dans ces galeries souterraines, on perd toute notion du temps. Est-il ici depuis une heure, ou bien plus ? Il ne sait pas. Il s'en fout. Rien qu'aujourd'hui, il a envie d'être seul, même si c'est dans ce couloir de béton mal éclairé, poussiéreux, où chaque goutte d'eau qui tombe de la tuyauterie crée un sinistre écho. Ça fout même un peu la trouille...Mais l'esprit de Nathanaël est ailleurs. Le regard fixé sur ses baskets. Songeant à...Dieu ne sait quoi. À Tania sans doute. Tellement stone qu'il n'entend même pas la trappe s'ouvrir. Ni les bruits de pas qui s'approchent de lui.
...Tap, tap, tap...
Ça semble venir d'ailleurs, mais ça ne le fait pas réagir. C'est sûrement dans sa tête. Dans son rêve. Perdu quelque part, où l'herbe est plus verte. C'est juste quand il entend Tania prononcer son nom avec une voix d'homme qu'il se dit enfin que quelque chose cloche. Machinalement, il relève la tête.
« PUTAIN DE... »
Un fantôme. C'est ce qu'il avait cru voir pendant un instant, d'où le sursaut suivit de la toux due à la fumée de sa cigarette ingurgitée trop vite. Avant de se rendre compte qu'il ne s'agit que de Jeremiah.
« Ça va pas d'apparaître comme ça, j'ai failli avoir une attaque là ! »
Agacé, il se débarrasse de la cigarette avec laquelle il avait bien faillit s'étouffer, et s'empresse de ranger la photo dans sa poche. Avant de sentir une profonde frustration l'envahir, ce qui le retient tout juste de continuer à pleurer. Jeremiah. Voilà la dernière personne qu'il a envie de voir. Ça doit bien l'amuser de le voir dans cet état. Ivre, les yeux encore rougis par les pleurs Vient-il encore le tourmenter et le rabaisser ? Il allait être déçu. Puisqu'il s'en est déjà chargé tout seul...Mais putain quoi, pas aujourd'hui. Il veut être seul, juste aujourd'hui. C'est trop demander ? Le junkie ne peut s'empêcher de lui lancer un regard noir. Juste envie...Qu'on lui foute la paix. Qu'on le laisse crever.
« J'te préviens, j'suis pas d'humeur à te supporter, donc si tu pouvais débarrasser le plancher ça me...»
Ce qu'il voit sur le visage de Jeremiah l'empêche de continuer. Ce sont des larmes qu'il voit là ? Jeremiah pleure ? Impossible. Cette idée est tout juste saugrenue. Cependant, ce visage terrifié lui rappelle quelque chose. Sa tête lui fait mal, et il a du mal à se souvenir. Le junkie enfouit sa tête dans ses mains. Oui c'est ça...Après Halloween...Les douches. Il avait presque oublié qu'ils étaient deux. Que cet enfant apeuré existait encore, caché quelque part. À peine se rappelle t-il son prénom...Il le regarde à nouveau, un peu déboussolé. Et donc...Quoi ? Des questions se bousculent dans sa tête, jusqu'à aggraver sa migraine. Mais voilà qu'il se surprend à vouloir savoir ce qui effraie tant l'adolescent, avant même de connaître les raisons de sa présence ici. C'est que ça l'inquiète un peu.
« Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu pleures ? »
Les certitudes s'effondrent. Nath' ne sait pas comment réagir face à...Cet inconnu. Et le retour sur terre a été si brusque. Faisait-il si froid, juste avant ? Cet endroit était-il si effrayant ? Il se sent soudain tout petit. Et mal.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 4 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Ven 17 Juin 2011 - 20:48
Le juron de Nath ne le fait pas reculer. Statique, il se contente de détourner les yeux. De découvrir le terrier du garçon qui lui fait face. De front. Un affrontement involontaire. Il a suivit le lapin blanc. N'a pas besoin qu'on lui dise que l'horloge tourne. Et ses yeux vairons comme ceux d'un lapin piégé par les phares d'un camion. Lumière qui révèle ce que certains ne voudraient jamais voir. Non sans avaler une dose massive de pitié à fournir. Mais Jeremy n'a jamais apprit la pitié. Et rentre la tête dans les épaules. En exhalant un souffle tangible. Presque liquide. Qui coule droit sur le visage de Nathanaël. Le caresse de sa chaleur. Effleurement sur une joue pâle. Humide de sel qui tarde à cristalliser. Son reflet. Étrange proximité que Jeremiah ne cherche pas non plus à briser.
Ce sale pédé aux yeux vairons. Ce sale pédé pété à l'alcool. Ce sale pédé brisé. Son reflet.
Le corps de Jeremy prisonnier sous la glace. Engourdit par le froid. Et les branches du saule qui meurt au-dessus de lui. Dans l'autre monde. Le monde fou. les branches décharnées qui effleure la surface. Rigide. Cherche la fissure pour l'atteindre. Et atteindre avec lui le monstre des abysses.
Dommage collatéral.
Les lèvres de Nathanaël prononcent des mots trop lointains. Jeremy revient à lui. Et s'accroupit. Lui offrant toute son attention. En tendant la main vers l'autre. La bouteille. La cigarette. Et quémandant en silence.
___ de l'aide ___ ____ autre chose? _____
« J'te préviens, j'suis pas d'humeur à te supporter, donc si tu pouvais débarrasser le plancher ça me...» « Je sais. Ça t'arrangerait. Je ne resterais pas longtemps. »
Mais la surprise de l'autre le stoppe à son tour. Et il fronce les sourcils, cherchant à deviner ce qui le choque. « Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu pleures ? » « …... »
Il rappelle la main à lui. Tâtonne son visage. En reconnaît vaguement les reliefs. Et plonge ses doigts dans un océan tiède.
Oh tiens. « C'est rien. Un vieux réflexe. »
Sa voix est calme. Plus calme que son regard. Il se relève à peine. Les cuisses à moitié endolorie. Position accroupie trop inhabituelle, note-t-il vaguement. Ça doit faire trop longtemps.
Et il se place à la droite de Nathanaël. A quelques centimètres à peine. Mais sans l'effleurer. « Tu m'offres une clope ? » demande-t-il cette fois plus clairement.
Il renifle. Essuie son visage d'un coup de manche. Et tourne la tête vers Nathanaël. « Me demande pas ce que je fais ici et je t'épargnerais aussi la question. Ça marche ? »
Jeremy replie ses genoux. Croise les bras sur son torse. Et son corps râle en un long frisson. Manque de lui frapper la tête contre le mur. Il gèle ici. Il sent presque la glace se former dans sa tête. Verrouiller les portes à sa manière. Suspecte. Engourdir la créature qui ronfle bruyamment. Ce qui lui arrache un sourire sans joie. Esquisse de rire. Mais sa voix est trop rauque pour ça. « On devrait être tranquille un bon moment. »
Nathanaël n'est pas Benjy. Les sous-entendus accidentels lui il les comprendra.
Nathanaël....
Il penche sa tête vers la gauche. Comme attiré par la source de chaleur.
Nathanaël... Labyrinthe où se perd sa voix de gosse. Se répercute sur les murs de pureté glacée. Mais non. A cet instant il n'est presque plus un enfant. « On parle de toi à l'institut. J'ai pas arrêté d'entendre ton nom aujourd'hui. »
Pieux mensonge. Mais il n'est plus à un pêché près. « Le vin en vaut (ta) la peine au moins ? »
Coup de menton vers la bouteille presque vide. Vague étincelle d'amusement dans son regard. Vieux de cent ans. Mais la glace conserve les choses. Et ses mains caressent l'ombre des feuilles du saule de l'autre côté du miroir. A quelques centimètres à peine. Une trop grande distance.
Nathanaël Lewis
☮ Administrateen - Crazy Junkie
~ Papillon Toxicomaniac' ~
Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Sam 6 Aoû 2011 - 15:55
Il est son plus grand désir et sa plus grande terreur. Il a beau savoir que ce n'est pas vraiment lui, tout son corps en a peur. Cette façon d'être n'est pas Jeremiah. Mais ça reste son corps et son odeur. Perturbation des sens. La faute aux hormones...Ou peut-être à l'alcool. De battre son coeur s'est arrêté...Rien qu'un instant. Le temps de sentir son haleine sur son visage...Qui lui rappelle celle du prédateur. Le lapin s'en souvient, peut-être un peu trop bien. Avant, ce n'était qu'un artifice de plus, pour mieux le piéger. Maintenant, il ne sait plus trop. Ce n'est pas Jeremiah. Le junkie s'accroche à cette pensée, et ça finit par le calmer. Pas la même personne. Pas le même monstre. Si jamais c'en est un.
Il ne s'agit pas là de peurs rationnelles, comme on redouterait la racaille à la sortie des cours. Chez Nath', c'est bien plus profond que ça. C'est comme une peur nocturne, pire qu'un cauchemar. On ne sait pas vraiment de quoi on a peur, on sait juste que c'est là. Ce n'est pas parce qu'on sait qu'il n'y a pas de monstre sous le lit qu'on se risque à regarder. Tout comme l'irlandais sait que Jeremy est lui aussi une victime de l'araignée, il sait aussi pourquoi il évite d'en parler. Ce "vieux réflexe" n'est pas anodin. Lui aussi a du beaucoup pleurer, quand l'obscurité se faisait profonde.
Cela lui pousse à se demander ce que cette facette de Jeremiah fait là. Connaissant ses antécédents, c'est loin d'être une bonne idée, non ? Enfin il suppose. 'Faut dire qu'il ne sait pas grand chose sur lui, constate t-il pendant que Jeremy - son prénom lui est enfin revenu en tête - s'assied juste à quelques centimètres de lui. Ils doivent avoir l'air de deux paumés...Instinctivement, Nathanaël refoule son chagrin. Ravale ses larmes. La vision de l'Araignée se moquant de sa peine lui est insupportable. Et il ne peut s'empêcher de la voir. À travers lui.
Sans rien dire, l'irlandais sort une cigarette de son paquet, l'allume avec son briquet, avant de la tendre à son compagnon d'infortune. Et s'en prend une aussi tant qu'à faire. Chaque fumée qu'il lâche sonne comme un soupir. Comme pour calmer ses sanglots. Alors, va t-il lui dire enfin ce qu'il fout avec lui ?
Mais le junkie met cette question dans un coin de sa tête pour en aborder une plus urgente : comment LUI va t-il expliquer sa présence ici ?
« Me demande pas ce que je fais ici et je t'épargnerais aussi la question. Ça marche ? »
Ah. Voilà qui règle la question à l'amiable. Nath' trouve le marché équitable ; après tout, sa curiosité ne va pas aussi loin. Pour l'instant. Répondre à des questions est la dernière chose dont il a envie pour le moment.
« Ça marche. »
Jeremy non plus n'a pas l'air très bien. Même s'il évite de le regarder, il le sent bouger. Se replier sur lui-même comme un enfant. Oui, comme il dit ils sont tranquilles. Il doit parler de l'"autre"...Voilà qui le rassure un peu. Juste un peu. Mais pourquoi a t-il besoin d'être tranquille, ici avec lui ? Une autre question qui demeurera sans réponse. Lui-même n'ose pas poser la question. Il sent la chose tabou. C'est bizarre de le sentir si près de lui...Ses cheveux effleurent presque son épaule. Alors que ce jour là, dans les douches, c'est à peine s'il l'avait rejeté de tout son être.
Pourquoi va t-il vers lui aujourd'hui ? Il dit avoir entendu son nom. Ce qui soulève encore plus de questions.
« Ah ? Et qu'est ce que t'as entendu ? »
Lui qui pensait être passé inaperçu...La rançon du succès sans doute. Il sourit presque en y pensant. Avec la réputation qu'il se traîne, sans doute Jeremy a t-il entendu des choses pas bien jolies. Nath' ne fait que récolter ce qu'il a semé, ni plus ni moins. Il a l'habitude.
« Le vin en vaut (ta) la peine au moins ? »
Cette fois ci, le junkie se décide à regarder Jeremy. Un regard presque amusé qu'il n'a encore jamais vu dans les yeux de l'autre. Ça lui va si bien. Et Nath' se surprend à sourire, presque malgré lui. Alors qu'il ne ressent aucune joie.
« Non, il est dégueulasse. C'est juste de la piquette. Sers toi si t'en veux. » dit-il avant de mettre la bouteille à sa portée.
Non, il ne ressent aucune joie. Simplement du soulagement. Sans pouvoir expliquer vraiment pourquoi...Peut-être simplement le fait de ressentir une chaleur humaine, même s'il ne le touche pas. Peut-être sa présence. Mais s'il est soulagé, pourquoi a t-il encore envie de pleurer ? Il ne peut que prendre sur lui, encore. Et regarde en face, vers le tournant sombre du labyrinthe. Vers cette obscurité qui n'en finit pas.
« Ça faisait longtemps qu'on ne s'étaient pas vus, non ? »
constate t-il.
Au point qu'il avait presque oublié que Jeremy existait. Le jeune homme baisse le regard, jusqu'à le garder rivé sur ses chaussures. Et se demande, avec honte, si, lui, l'avait regardé quand il était avec Jeremiah.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 4 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Mer 31 Aoû 2011 - 22:53
you can run but you can't hide final friend
Ne pas répondre à propos des rumeurs. A propos des insultes. Répondre par l'indifférence d'un haussement d'épaule. D'un sourire presque désolé. Ca n'en vaut pas (ta) peine. Ca ne vaut rien. Je ne pense pas ça de toi.
« Non, il est dégueulasse. C'est juste de la piquette. Sers toi si t'en veux. » « Sourire te va bien tu sais? »
Il ignore que sa réponse est un écho. Il ignore tout des pensées de Nathanaël. Ignore que ce sourire est peut-être faux. Ignore qu'il le lui arrache presque de force. Ne se sent certainement pas en position de marchander. Pas avec ce genre de sentiments. Pas avec ce genre de messages cachés.
Jeremy attrape la bouteille. Glisse ses lèvres autour du goulot. En un baiser sensuel. Aspire une lampée de ce vieux vin. Presque du vinaigre. Et grimace comiquement. Brisant malgré lui son charme. La sexualité de son geste. Une réminiscence de son charisme. Une étincelle de sa masculinité. Il l'écrase à coups de talons. Ce putain d'insecte. Avec du dégoût. De la crainte. Il ne veut pas lui ressembler. Il ne veut pas attirer les regards. Quel qu'il soit.
Les regards sont dangereux. Ils amènent des mains après. Ils arrachent les couvertures. Oh ça il le sait. Il s'en souvient.
Sa grimace se fait plus prononcée. Mais il rit. Et acquiesce.
« Dégueulasse oui. Tu avais raison. »
Mais ravale aussitôt une autre gorgée. Juste par pur esprit addictif. Parce que la morsure de l'alcool est bien présente. Et que cette amertume douceâtre l'ennivre à sa manière. C'est une acidité qui lui transperce la gorge. C'est réel. Comme l'air qui l'entoure. Comme le jeu d'ombres et de lumière. Tellement réel. C'en est à chialer.
« Ça faisait longtemps qu'on ne s'étaient pas vus, non ? »
Ses yeux le brûlent. Il reprend une troisième gorgée. Lui retend la bouteille. Il fixe la pénombre à son tour. Un peu aux aguêts. Jeremy ne sait qui les surprendra. Si l'attaque viendra de l'intérieur. Pour l'instant ça ronfle. Ca ne bouge pas. Il a le temps de parler. Il n'est pas ici pour rien. Même si la chaleur de Nathanaël est meilleure que le vin. Qu'il rapproche un peu sa tête. Pour que leurs cheveux s'effleurent. Et à voix basse répondre. « Oui. Mais tout se mélange dans ma tête. Je te vois parfois. A travers ses yeux. »
Correction. /Tu vas prendre une correction. Petite salope/
« Mes yeux. Je ne sais plus. »
Son doigt effleure le verre poussiéreux. Dessine l'esquisse d'une araignée. La balaye du pouce. Le tout avec lenteur. Perdu dans ses réflexions. Il rajoute comme on jette une grenade.
« Il y avait des livres la dernière fois. Tellement de livres. Et tu avais l'air souffrant. »
Des mots d'enfants. Sur une plaie qui suinte encore dans sa tête. Son frisson de dégoût est évident. Une piqûre de rappel à sa peur. Dans le fond de sa tête l'araignée agite une patte. La rétracte sous la lumière de son regard. Elle s'éveille.
« Je n'ai plus osé regarder après. Quand elle t'attaquait. Encore et encore. Et encore... »
Il glisse son regard sur la main. L'avant bras. La silhouette presque recroquevillée. Il entends son souffle. Il peut suivre la direction de son regard. Une lumière rouge dans le noir. Sa main quitte la bouteille. Vient toucher la peau nue.
« Nathanaël. »
Reste avec moi. Reste encore un peu. Je vais te faire du mal aussi. Je vais t'attaquer. Mais c'est pour ton bien. Tu dois apprendre à te défendre. Tu dois apprendre à me haïr. Tu dois apprendre à me pousser hors de ta route.
« Arrête ce jeu avec elle. Arrête ça ou elle va te tuer. Elle l'a déjà fait. Et tu me crois n'est ce pas? Oui tu me crois. Tu sais de quoi elle est capable. »
Elle était la sorcière d'Hansel et Gretel. Elle était la marâtre de Cendrillon. Elle était encore des tas de choses dangereuses. Une pomme empoisonnée. Un joli couteau ciselé. Une presque réponse aux malheurs. Aux malheureux. Qui finissaient piégés. C'est à la fois une pieuvre. Et une araignée.
« Il faut que tu frappes. Que tu mordes. Il faut que la rejette. C'est un cancer Nathanaël. C'est une coupure purulente. Elle est mauvaise. Très mauvaise. Une foutue m*rde. »
Ses doigts quittent la peau nue. Accroche la courbe d'une épaule. Tendue. Il sent les muscles durs sous ses doigts. Lui-même a les pupilles dilatées. Il croise le regard de son cou. De sa mâchoire. De sa joue. Souffle à son oreille. Un secret. Un message codé. Elle est là déjà. Elle bouge trop vite dans le noir. Elle sent qu'on parle d'elle.
C'est de prononcer trois fois son nom. Mais elle devine aussi ses pensées. Elle est toujours au coeur de son attention. Au coeur de Jeremy. Une mouche dans sa toile. Quand elle fait mine de fuir. Elle est aussitôt attrapée.
« Tu ne vas pas bien. Je ne sais pas si tu iras mieux. J'aimerais. Mais tu es dans son piège. Dans des sables mouvants. Arrête toi là. Arrête de bouger. »
Plus agressif soudain.
« Elle va te choper Nathanaël. Elle va continuer à te baiser. Même quand tu seras mort. Ca ne l'arrêtera pas. Tu es son jouet. Tu veux être un jouet?"
Fais ça pour Aby. Fais ça pour moi. Si tu savais comme ça me fait du mal. Comme ça lui donne du pouvoir. Comme ça lui fait dire qu'elle a raison.
A-t-elle raison? Je n'ai jamais posé cette question. Et si elle n'avait jamais eu raison?
Et son souffle s'accélère. Il est haletant. Son front est humide. Il suinte une odeur âcre. Une odeur amère. C'est de l'amande. Du vinaigre. De l'alcool. Du tabac. Un peu de chocolat loin. Ce n'est pas une puanteur. Pas à proprement parler. Une effluve. Un parfum.
« Fuis la. Fuis la tout le temps. Tu n'as pas besoin de ça. Tu ne mérites pas ça. »
Je saurais la retenir. Je saurais la divertir.
Nathanaël Lewis
☮ Administrateen - Crazy Junkie
~ Papillon Toxicomaniac' ~
Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Un sourire sert souvent à se sortir de situations difficiles. Ce passe-partout, Nath' le connait depuis longtemps, et sa bouche s'étire sans y penser. Tout comme le fait de se cacher, c'est devenu une seconde nature, un masque derrière lequel personne ne pense à regarder, une armure de papier qu'il suffirait de déchirer, mais à laquelle personne n'y touche. Oui, c'est bien pratique un sourire. Mais le sien s'atténue légèrement quand on le complimente. Ça ne fait que lui rappeler à quel point il est un menteur. À quel point il est laid, bête et inutile. À l'intérieur. Bon qu'à montrer ce stupide sourire factice. Et ça le désole un peu plus. Car Jeremy ne le verra sans doute jamais faire mieux.
*Elle aussi aimait mon sourire...*
À une lointaine époque, où le ciel semblait presque à portée de doigts. Où il ne pleuvait pas dans son cœur. Mais peu importe. Il n'y a rien à répondre à ça de toute façon. Prend le compliment et tais toi. C'est comme ça que ça doit être. La boisson offerte sonne comme un merci. Ça l'arrange bien. Il l'observe boire. Sans pouvoir s'empêcher de le comparer à son alter. Jeremy est différent, il le voit dans chacun de ses gestes. Même la sensualité qu'il dégage n'est pas la même. Plus nonchalante, plus innocente. Plus attirante, peut-être. Et clairement inaccessible. Même avec cette grimace de dégoût. Le junkie ne peut s'empêcher de glousser...Sans doute grâce à l'absurdité de la situation.
« Je t'avais prévenu.»
Le choix n'était pas anodin. Outre le fait que les surveillants remarqueraient moins sa disparition, sa piquette a le mérite de saouler plus vite. Il n'est pas là pour la dégustation des grands crus. On ne gâche pas une si bonne chose en de si mauvaises circonstances. La bouteille atterrit de nouveau dans ses mains, et dans un geste presque mécanique, il en reprend une gorgée avant de la poser au sol. Il aurait pu s'amuser à propos du "baiser indirect", mais l'heure n'est pas à l'humour salace. Et quelque chose lui dit que Jeremy n'est pas de ce bord là non plus.
« Oui. Mais tout se mélange dans ma tête. Je te vois parfois. A travers ses yeux. Mes yeux. Je ne sais plus. »
Nathanaël ne pose pas de questions. Il sait à quoi Jeremy fait allusion et comme si cela pouvait l'attirer, ils se refusent tous les deux à prononcer son nom. L'obscurité ne le rassure pas non plus. Il ne sait plus exactement de quoi il doit avoir peur...Mais ça ne doit pas être grand chose à côté de ce qu'éprouve Jeremy. Lui ne peut pas fuir, prisonnier de son propre corps.
« Il y avait des livres la dernière fois. Tellement de livres. Et tu avais l'air souffrant. »
La bibliothèque. Ses entrailles se glacent, et ses mots meurent dans sa gorge avant même d'en sortir. Il aimerait trouver une excuse, ou n'importe quoi pour dédramatiser.
« Je n'ai plus osé regarder après. Quand elle t'attaquait. Encore et encore. Et encore... »
Oui mais jusqu'où as tu regardé ? Mort de honte, Nath' se recroqueville sur lui-même, et ne peut se résigner à fixer autre chose que ses baskets. Le regard fuyant de celui qui s'excuse d'être encore vivant. Le contact de sa main sur sa peau le fait frissonner. Lui rappelle des souvenirs enfouis. Les pires. La voix qui prononce son nom semble surgir d'Outre-Tombe. Cette même voix qui le met en garde. Le tuer. Oui, cette chose en est seulement capable. Mais ce n'est pas ce qui l'inquiète le plus. Il sait qu'il doit la repousser. Il s'y efforce. Mais échoue à chaque fois. Et chaque échec le rend un peu plus vulnérable. Jeremiah sait qu'il l'aura, à l'usure. Mais c'est de sa faute si ça arrive. C'est lui qui est trop faible.
Mais cette main. Cette main qui agrippe son épaule possède une peur encore plus profonde que la sienne. Et ne soucie que de lui, pourtant...J'espère que tu iras mieux. Des mots auxquels il ne s'attendait pas. Son regard croise le sien. Pourquoi est-il venu jusqu'ici, pourquoi s'inquiète t-il pour lui ? Bien sûr que non, il ne veut pas être son jouet. Mais ce n'est pas ça le plus important. Jeremy ne s'inquiète pas pour la bonne personne. Ça devient clair comme de l'eau de roche, quand il lui demande de fuir.
« Non. »
Hors de question. Il ne peut pas le laisser seul, à la merci de ce parasite. Il approche. Il l’aperçoit presque dans le regard de Jeremy. Nath' sent la panique l'envahir. Il n'a jamais été un fin psychologue, jamais fichu de faire ce qu'il faut quand il faut. C'est quoi l'attitude à adopter avec un cas de personnalité multiple ?
Aucune idée. Mais une chose est sûre, il ne va pas le laisser là, dans le noir, tout seul. Que Jeremiah s'amuse à tourmenter si ça l'amuse, il s'en fiche, car il ne fera que s'acharner sur un coeur déjà mourant. Fuir ne rimera à rien non plus. Il finira par le retrouver, au détour d'un couloir. Alors il attrape cette main qui lui serrait l'épaule. Lui emprisonne le poignet. Les deux. Parce que lui ne doit pas fuir.
« Jeremy, regarde moi. »
Il le secoue légèrement, mais sèchement. Pour l'obliger. Les yeux vairons du junkie s'accrochent à ceux de Jeremy. Si seulement il savait quoi faire pour l'aider...
« Je ne partirais pas d'ici, je ne te laisserais pas, alors...Alors fais la partir. Tu DOIS la faire partir. Arrête de penser à moi, bordel ! J'peux encaisser, moi, alors vire la ! Comment tu peux la laisser contrôler ta vie, comment peux tu... »
...La laisser utiliser ta vie. Ton corps. Comme elle l'entend. Pour mieux t'évincer. T'endormir. Jusqu'à ce que tu disparaisses.
« S'il te plaît, dis moi quoi faire pour t'aider, j'le ferais, promis. Mais dis le moi...Dis le moi... » supplie t-il.
La peur fait trembler sa voix. Rien que la perspective de se retrouver dans cet endroit avec Jeremiah suffit à l'angoisser à mort. Et il attend désespérément. Une réponse, un indice. Parce que cette fois, il ne fuira pas.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 4 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Mar 6 Sep 2011 - 22:57
Divertir. Dis martyre. Fais moi rire. Sir. Tu sembles vert de rage, pire. Tu te laisses aller.
Tu me laisses aller. Et venir.
Le mouvement est rapide. L'araignée jaillit hors de sa tanière. Se précipite dans les couloirs de sa terreur. Y fait ses griffes. En chatte qui ronronne. Mielleuse, sucre blanchâtre.
Sper
m
imique
Grimaçant la haine. Elle éjacule le sadisme. Le venin suinte le long de ses crocs. Une bave en écume. Vague fracassant la roche de ses tempes. Un orage qui gronde. Forme noire camouflée dans les ombres. Se foutant de la gravité. Elle tisse ses fils.
Le cerne
sous ses yeux en auréoles de luttes perdues
Et ce soir encore elle gagnera.
Ca ne doit pas changer
pas changer
Si cela change il devra crever.
C'est pour son bien
le protéger
Ne rien
plus jamais
lui arriver
Pendue dans le noir elle le fixe. Et son érection est saillante.
Loin. Loin de là. Loin dans les couloirs. Loin et pourtant il la sent. Il sent le souffle former le vent. Il sent ses grognements faire trembler la terre. Le monde semble lui obéir. Le monde semble le sien. Le monde lui appartient. Elle est tout. Tout pour le rien. Ce rien qui habite au creux de ses mains. Ce rien prisonnier. Elle est son gardien.
« Non »
Jeremy tourne la tête. Vers l'obscurité. Il a 4 ans. Il a déjà des plaies dans ses yeux. Il sent le corps. Le dehors. Loin au dessus de sa tête. Un plafond bien trop flou. Il sent le corps. Les muscles qui tressaillent. Il sent la mécanique humaine. Disproportionnée. Comme un costume mal ajusté. Il est bien trop petit. Et elle est si puissante.
« Non » dit l'écho du couloir. « Non » lui répond une porte. « Non » lui répond le monde.
« Non » a une voix familière. « Non » provient de là-bas.
« Non » affirme ses propres lèvres.
Jeremy a 8 ans. Jeremy a 10 ans. Jeremy a 12 ans. Jeremy a 15 ans. Jeremy est derrière. Jeremy est en retrait. Jeremy est la victime. Jeremy abandonne. Jeremy est lâche. Jeremy est effrayé. Jeremy s'en fout. Jeremy a choisit l'option la plus simple.
La plus sûre.
« Non » « Où es-tu ? » chuchote Jeremy à 17 ans. « Non » « Nathanaël... » soupire Jeremy à 18 ans. « Jeremy regarde moi »
Souris, souris moi. Vis. Vis avec moi. Nathanaël ce n'est pas simple. Mais c'est essentiel. Nathanaël.
« Je veux te regarder. » et Jeremy de cet instant fait face à l'enfant.
« Je te regarde. Je nous regarde. Je nous vois. Je t'entends. »
L'enfant n'est pas lui. L'enfant n'est pas là. L'enfant est une esquisse. L'enfant est dans le miroir. Le miroir sur le mur. De l'autre côté du reflet. L'enfant pleure. L'enfant n'a plus de nom.
« Qui es-tu? » chuchote Jeremy. Il se sait terrifié.
L'enfant articule lentement. 4 syllabes qui s'enfuient.
« Tu m'aimes? » « Oui... » « Moi aussi je t'aime, mon petit bonhomme... »
« Ta maman m'a beaucoup parlé de toi. » Maman m'a fait des choses monsieur. Maman était folle. « Je crois que ça va être chouette de vivre ensemble... pas vrai mon petit bonhomme? »
Et plus loin encore. Cette nuit noire. Quand il veut se cacher sous la couverture. Que le caleçon est gris. Que déjà le tatouage se dessine.
« Allez sois gentil. Sois un brave petit bonhomme. Suce moi ça. »
Sur le mur une hache. Dans ses mains une hache. Amène toi salope.
« Tu vas morfler. » dit l'araignée. Mais ce n'est pas une araignée. C'est une version de lui plus âgée. Elle a toujours été plus âgée. Elle a les traits tirés. Le visage plus fin. Le sourire plus rouge. Plus mauvais. Ses yeux sont gris. Son regard est terne. Il est en jean et tee-shirt noirs. Les mains dans les poches.
« On verra qui morflera le premier » répond Jeremy.
« Je ne partirais pas d'ici, je ne te laisserais pas, alors...Alors fais la partir. Tu DOIS la faire partir. Arrête de penser à moi, bordel ! J'peux encaisser, moi, alors vire la ! Comment tu peux la laisser contrôler ta vie, comment peux tu... »
L'araignée relève la tête. Son sourire est plus large.
« Il en raconte des conneries celui-là. » « Je ne crois pas. » « Oh allez. Ce n'est pas comme si j'avais pris le contrôle de force. » « Ah non? » « Je ne t'ai pas aidé peut-être? Je n'ai pas été là pour toi? Je t'ai sauvé. Sauvé de tout ça. » « Non. Tu es un monstre. Pas un sauveur. »
Un éclat de lumière se glisse sur la lame. L'araignée fixe la hache une seconde de trop. Jeremy raffermit sa prise.
« Nous savons tout les deux que je ne suis pas un monstre. Les monstres étaient dehors. Les monstres ne m'ont pas créé. Tu m'as créé. Pour t'aider. Et c'est ce que j'ai toujours fais. » « Tu fais du mal à Nathanaël. » « C'est un grand garçon tu sais. Il bande très bien tout seul. »
Son rire est désagréable. Des billes qui s'entrechoquent.
« Il encaisse rien. Il préfère pleurer sur son sort. La douleur l'auto-satisfait. Il trouve toujours des cons comme toi pour le prendre en pitié. Tu veux jouer le rôle du bouffon psychiatre? Quand tu capteras qu'il se fout de toi il te jettera. T'es rien pour lui. Un mouchoir. Et moi un sex-toy. » « Des gens veulent l'aider à s'en sortir. Tu ne l'aides pas. » « Il ne veut pas d'aide Jeremy. Ah! tu ne comprends rien... »
« S'il te plaît, dis moi quoi faire pour t'aider, j'le ferais, promis. Mais dis le moi... »
L'araignée secoue la tête.
« Quel cirque. » « Je veux l'aider. » « Tu t'empoisonnerais pour lui ? Pour ce déchet radioactif ? Il est pété à l'alcool et à la drogue. C'est ça que tu veux ? T'en avais marre de tes clopes ? Je peux t'avoir ce que tu veux. Des trucs nets. Mais ne t'entiche pas d'un cadavre. La nécromancie te fait avoir des vers mon cœur. » « Il veut m'aider. Et je veux m'aider aussi. Je crois que je n'ai plus besoin de toi. »
L'araignée se crispe. Son visage change. Il n'est pas beau, remarque Jeremy. Il est d'une laideur écoeurante. Le teint trop blanc. La peau tendue sur son crâne. Les yeux enfoncés.
Il est moi. Il est mort. Voilà pourquoi il ne ressent plus rien.
« Tu as besoin de toi. Tu auras toujours besoin de moi. Dehors c'est une maison de fou. Une planète entière de fous. Ils bouffent. Ils tuent. Ils violent. Ils touchent les garçons. Ils arrachent les couvertures Jeremy. Tu veux encore que ça t'arrive? Ta porte sera enfoncée. Et après... » « Non. Non ça ne se passera pas comme ça. »
« Dis le moi... »
« Je vais conclure un autre pacte. Avec quelqu'un de vivant. » « LUI? »
Le rugissement fait s'effondrer un mur. Jeremy ne cille pas.
« Et pas seulement. » « Tu vas crever t'entends!! Tu vas te faire crever! Ils se repaîtront de tes entrailles! Tu es déjà mort pour eux! Tu es déjà foutu! Tu n'es qu'un fou. Un malade mental! Ils te prendront en pitié! Animal de cirque! Zoo d'humains! Tu vas les éclater. Montre leur ton anus! Fais leur une visite gratuite! Apprends à sucer! »
Jeremy s'avance d'un pas. La hache tranche l'air qui siffle. L'araignée reprend sa forme. Se coule dans l'ombre.
« Combats. Combats autant que tu peux. Mais je te resterais fidèle. Et je te ramèneras à la raison. » « Ce n'est pas la raison. C'est la prison. »
D'un geste mental il crée une nouvelle porte. Et la ferme.
« Essaye de vivre avec moi. »
La réponse a tardé à venir. Il sent la morsure du froid sur son visage. Il est en sueur. Son souffle est précipité. Ses cheveux humides. Il a serré les poings. Le sang ruisselle au creux de ses paumes. Son visage est proche de celui de Nathanaël. Si proche que leurs bouches s'effleurent. Jeremy ne recule pas. Il comprend petit à petit qu'il a gagné cette bataille. Mais la guerre est loin d'être terminée. Et la paix n'est qu'une idée.
« Vis avec moi. Faisons un marché. Un pas en avant chacun. Avance avec moi. Si j'y arrive tu y arriveras. Et Aby. Oh pense à Aby, elle t'aime tant... »
Ses yeux sont presque fermés. Son front est collé à celui de Nathanaël. Son nez qui touche le sien. Et ses lèvres encore. Ses paroles comme des presque baisers.
« Tant de beauté... »
Tant de vie réelle. Et il l'a enfin gagné.
Nathanaël Lewis
☮ Administrateen - Crazy Junkie
~ Papillon Toxicomaniac' ~
Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Lun 17 Oct 2011 - 1:00
Il le lui avait demandé. Il l’avait supplié. Un regain de volonté, enfin. L’envie d’arrêter de jouer à la poupée. D’être le pantin que chacun s’amuse à désarticuler. Tout ça est allé trop loin…Jeremiah n’est jamais rassasié. Il veut le broyer, l’écraser, le briser. Beaucoup trop doué pour ça, bien plus que les petites frappes. Au point que Nath’ en a maintenant une peur bleue…Lui qui s’était toujours foutu de tout, même de sa propre vie. Mais cette peur-là réveille un instinct primitif. Qui lui hurle de se défendre. Qui lui hurle de vivre. De fuir face au prédateur qui veut sa peau. De courir sans même savoir pourquoi. C’est ce que disent ses mains qui tremblent.
Il veut que ça s’arrête. Il veut que Jeremiah disparaisse.
Mais l’irlandais ne sait pas comment faire. Il n’a jamais su quoi faire. Il y a toujours eu des gens pour le couver. Régler les problèmes à sa place. Maman. Papa. Aby. Tania. D’autres. Parce qu’il est si naïf, et si maladroit. Il en est conscient…Mais tant pis, parce qu’il s’est promis. Tenir les promesses n’est pourtant pas dans ses habitudes. Mais si jamais cette fois…Rien que cette fois…Il pourrait…
Mais l’attente dure. Dure. Peut-être qu’il n’y a rien à faire. Peut-être ont-ils déjà perdu. À supposer qu’ils ont quelque chose à perdre. Et cette sensation d’impuissance. Quand cette peur liquide lui glisse entre les doigts.
*Je croyais avoir déjà vécu tout ça.*
Et se rendre compte qu’on a pas changé. Que rien ne changera jamais…Ou peut-être… …Que si tu…
« Essaye de vivre avec moi. »
La prise sur les poignets de Jeremy se desserre légèrement. Aucune réaction faciale, et c’est à peine s’il y en a une dans sa tête. C’est que l’alcool rend un peu mou du cerveau, et qu’à la base ce n’est pas un garçon très futé pour les relations humaines, du moins si on ne prend pas le temps de lui expliquer la chose simplement. Et là il a déjà tellement de choses à quoi penser. L’humidité et la noirceur des tunnels. La peur qui lui donne la chair de poule. L’haleine de Jeremy, légèrement chargé d’alcool. Ses lèvres si proches des siennes. Oui, difficile de penser à autre chose en fait.
« Vis avec moi. Faisons un marché. Un pas en avant chacun. Avance avec moi. Si j'y arrive tu y arriveras. Et Aby. Oh pense à Aby, elle t'aime tant... »
Le junkie reste encore quelques secondes sans réaction. Et cligne des yeux. Atterrit, un peu brutalement. Commence à saisir. Parce que ça lui rappelle…
« …Aby… »
C’est vrai qu’il le lui a promit, à elle aussi, même en sachant que c’était peut-être un peu trop demandé. Plus facile à dire qu’à faire, il y a encore tellement de choses qu’il garde au fond de lui, et qu’il n’ose pas sortir. Trop de douleurs refoulées, de mensonges enterrées. De tension accumulée. Vivre chaque jour avec est un fardeau. Il a essayé de s’en débarrasser pour honorer cette promesse. Mais rien à faire. Il est resté de marbre devant le psychologue, comme toujours. Incapable de sortir un mot, comme si sa bouche était cousue.
Muet comme une tombe. La sienne, creusée bien profond.
« Je sais qu’elle m’aime…Mais … » *Moi je suis trop c**.*
Nath’ baisse la tête. Le regard. Il sent toujours son front contre celui de Jeremy. Il sait ce qu’il doit répondre, mais hésite encore. Il sait qu’en disant non, Jeremy disparaîtra. Il sait aussi qu’il ne peut pas faire ça. Ça reviendrait à le pousser dans le gouffre. Il ferme alors les yeux, espérant trouver le courage nécessaire au fond de lui pour vraiment mettre en application ce qu’il s’apprête à dire. Mais au lieu d’un quelconque courage, c’est son visage à Elle qui voit. Le même visage que sur la photo. Qu’il aime tant, et qui lui fait pourtant tellement mal. Elle.
*Pardon Tania. Où que tu sois, j’espère que tu me pardonneras…*
Un soupir empêche la peine de le submerger. Le pardon, ce n’est pas ce que Jeremy lui demande. Il lui demande de supporter la vie tout les jours. Supporter l’insupportable…Retenu jusqu’ici par Aby, et la peur de mourir. C’est beaucoup demandé, oui. La guérison l’est encore plus. Encore trop loin, encore trop irréelle. Il n’imagine même pas sa vie future. À la base, elle n’aurait pas dû exister sans Elle. Ça aussi, il l’avait promit. Toujours ensemble. Jusqu’à ce qu’elle parte sans lui, là où il ne peut la suivre.
Lâcheté.
Qu’est ce qui peut bien pousser Jeremy à se soucier de sa misérable existence ? Il aimerait bien le savoir. Mais ça serait bien qu’il puisse l’aider un peu…Non ? Arrêter de décevoir le peu de gens qui l’aiment…Leur rendre ce qu’il reçoit d’eux. C’est pas grave si lui se rate après, s’il sort de Teenagers, personne n’en saura rien. Mais si Jeremy dit qu’il peut l’aider…Il ne sait pas trop pourquoi, mais il en a envie. Même si une petite voix dans sa tête lui dit qu’il va encore tout gâcher, empirer les choses, puisqu’il n’est bon qu’à ça.
Tant pis, ça sera quitte ou double.
« Tu me demandes la lune là… »
Court silence. Suivit de ce qui se rapproche le plus d’un sourire, dans les circonstances actuelles. Ou d’une grimace.
« Mais j’prendrais une échelle. »
L’irlandais ose enfin lever les yeux, et l’observe. En se demandant bien ce à quoi Jeremy a choisi de renoncer. Il lui sert encore les poignets. Avec douceur cette fois.
« Merci de ne pas l'avoir fait sortir... »
Ma chère sœur. Pour ton anniversaire, j’ai décidé d’aller mieux.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 4 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Sam 12 Nov 2011 - 2:13
« …Aby… »
Jeremy a un rire joyeux. Un peu incrédule. Devant sa réussite. Devant son micro-miracle. A voir la vie reprendre les yeux de Nathanaël. Les illuminer comme deux cierges. Grandiose et digne. Malgré les larmes et la morve. Malgré la drogue. Malgré la souffrance. Toujours vainqueur. Toujours présent. Fuyant pour mieux revenir vers lui. Vers Aby. Et il n’y a pas de déception. Il n’y a pas de tristesse. Il n’y a qu’Aby. Les couleurs écarlates de la victoire. Son regard dur et ses mains douces. Sa détermination. Le feu. Lui n’était que le mouvement. Le ruban de Möbius qui les lie.
« Tu me demandes la lune là… »
Ses yeux se ferment. Douleur en attente. La piqure lancinante d’une seringue. Remplie d’opium. Il sent presque la caresse de sa couette. La douceur de son oreiller. La porte de la chambre
Verrouillée? Est-elle verrouillée? A-t-elle besoin de l’être cette nuit?
Il sent l’araignée. Qui s’agite qui tremble. Qui rit. Elle savait qu’il n’y aurait pas de victoire. Elle savait qu’il s’élèverait pour mieux tomber. Et son corps brisé sera plus facile à mâcher. Un court instant d’inspiration. Derrière ses paupières ses yeux s’affolent. Lutte contre la nuit qui tombe. La hache est si loin. Si haute sur le mur. Lui si petit. Tellement jeune. Tellement effrayé et
« Mais j’prendrais une échelle. »
Et le bois. Dur. Long dans ses mains. Phallique. Qu’il agrippe. Qu’il affronte. Une échelle oui. Si sa taille ne lui permet pas de l’attaquer. Une échelle. Un escabeau. Il sautera. Il se servira de l’araignée comme d’un tremplin. Il ne doit surtout pas lâcher prise. Il ne doit plus lui offrir sa vie. Son temps.
Nathanaël sourit sans savoir. Dans les tréfonds de son estomac y’a des gargouillements liquides. Cela ressemble à des sanglots. Ses cordes vocales sont tendues comme un arc. Il les teste d’un raclement de gorge. Proche du ricanement. « On n’a pas plus romantique tu sais. »
Il sent la chaleur de ses doigts. Leur raideur décidée sur ses poignets. Si pâles, si fins. Des petits os fragiles. Et ses mains en liens. Des menottes de chair volontaires. Qui le retiennent à leur tour. Nathanaël ne se rend compte de rien. De l’envie qui l’étreint. D’arracher ses mains. D’arracher ce corps à la douleur. De l’étreindre. Dans un lit plus grand. Une couette moins épaisse. Plus d’oreillers sous sa nuque. Le poids de Nath contre lui.
Oui Oui. Tout ce qu’il te fera oui.
Une lampe de poche entre eux. Rivée sur une porte entrouverte. A ne plus craindre le mal. A le guetter. Sait-on jamais. Pour mieux le chasser. Par des rires. Des secrets. Des confidences. Une am.
Une quoi ?
... Une amitié ?
Il veut le chevaucher. L’ensevelir. Le dévorer. Le chatouiller. Le garder au chaud. Le frictionner. Le sentir brûler. Le sentir respirer. Haleter.
Dis donc dans le genre amitié virile.
Mais ta gueule.
Éteindre l’interphone. Détruire les hauts parleurs. Les murmures à l’intérieur de ses oreilles. Lui faire un doigt d’honneur. Et rétracter ses pupilles dilatées. Assécher sa langue trop humide. Tuer la pieuvre dans le dernier tiroir de son ventre. Lui jeter du sel. L’exorciser. Et ses tentacules folles. Comme des putains de pattes d’araignée. Toujours à l’affut de sa moindre faiblesse. Involontaire.
Il oublie. Ne veut pas savoir. Ne veut rien savoir. Ne veut pas connaitre. Ne veut rien ressentir. S’éloigne un peu. De quelques centimètres. Ses poignets luttant à peine contre la poigne de Nath. Effleurant de ses doigts longs ses propres poignets. Poignée. La porte. Fermée?
« Merci de ne pas l'avoir fait sortir... »
Déjà retrouver le sourire. Un volontaire. Abattu par la balle de la surprise. Qui tambourine contre son cœur. Un soldat sous la mitraille des émotions. Qui ne sait pas ce qui l’attend. Il voudrait comprendre. Chercher la réponse. De ses réflexes idiots. De la pointe fourchue de ses zygomatiques. Une cicatrice débile de bonheur. Dès que Nathanaël parle. Lui parle. « Je fais ce que je peux… »
Et se haïr. Détester le ton condescendant. Cette presque proche attitude humble. Ce mérite latent dans ses cils abaissés. Mérite-t-il vraiment ce merci. Ces félicitations. Cette victoire pas vraiment obtenue. Ce pacte signé de son sang. Cet armistice où le Diable sera vainqueur.
Il se secoue. « Je tâcherais de faire en sorte que ça se reproduise souvent. Je commence à y prendre goût. Tu sais, la faire chier. »
Sortir te voir aussi. Évidemment.
Pour ce soir il peut s’accorder une pause. Une clope. Ses mains tapotent doucement ses poches. Ah oui. C’est vrai. Hors de question de lui en taxer une autre. Il laisse aussi tomber le vinaigre pour ce soir. Ça lui flingue l’haleine. « Et si on sortait ? On va pas rester là toute la nuit. Y’a des tas d’endroit plus cool qu’une cave. J’en ai même pas visité la moitié. »
Une balade au clair de lune. On reste dans le ton du romantisme insidieux. Il ne veut pas rester blottit dans ce nid. A l’odeur d’alcool et de sel. Aux ombres trop sombres de la dépression. Il veut que Nathanaël inspire une bouffée d’air frais. Ne demeure pas replié sur lui-même. Qu’il écarte les bras. Cerf-volant rapiécé. Ébouriffé par le vent nocturne. Avec sa traine multicolore pour garder l'équilibre. Aby.
Il ne pourra jamais rien contre Aby. Dans toutes ses métaphores elle demeure.
Nathanaël Lewis
☮ Administrateen - Crazy Junkie
~ Papillon Toxicomaniac' ~
Surnom : Nath', Le Papillon Âge du Perso : 19 ans Orientation : Bisexuel Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7892
Age : 35 Messages : 1782 Disponibilité : Dispo en semaine
RP' : Pour toute demande, veuillez MP :p
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis:
Sujet: Re: Mad World {PV Jeremiah} Dim 5 Fév 2012 - 21:13
Les épaules qui se relâchent . Une tension malsaine qui disparaît lentement. Impossible de se souvenir depuis combien de temps il faisait route avec elle, dans ce gigantesque pandémonium qu’est son esprit. Détruit, en ruine, noir et silencieux. Amer. Qui aurait cru qu’il suffisait de si peu pour la faire partir. Ça l’inquiète même un peu…Trop facile par rapport à ce qu’il a enduré. Jeremy a juste placé des espoirs en lui. En serait-il là aujourd’hui si ses parents l’avaient également fait, au lieu de refourguer la détresse de leur fils à un psy ?
Ses parents. Ça faisait un moment qu’il n’avait plus pensé à eux. Ils ne savaient même pas qu’il était à Teenagers, car Nath’ avait toujours refusé de dévoiler d’où il venait et où vivait sa famille. Même si son accent irlandais trahissait ses origines, il y avait tellement de Lewis en Irlande que c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Les psys l’avaient encouragé à reprendre contact avec sa famille. Mais il n’avait jamais envoyé une lettre, ni même passé un coup de fil.
Non pas qu’il en voulait à ses parents…Ils avaient cru faire au mieux. Il avait juste la trouille en fait. De rentrer, et de voir que rien n’a changé. De voir la chambre vide de sa moitié. Ses objets qu’elle ne toucherait plus jamais. Voir ses parents heureux de le retrouver. Les voir oublier. Un jour, peut-être qu’il sera assez fort pour reprendre contact avec eux…Mais pas aujourd’hui, parce que ça serait brûler les étapes. Déjà, essayer d’arrêter la drogue, de coucher à droite, à gauche, arrêter de chercher des ennuis, arrêter d’avoir peur de Jeremiah et de faire souffrir Aby. Si déjà il arrive à faire ça…Mais étrangement, ça lui semble possible sur le moment présent. Peut-être est-ce parce qu’il tient les poignets de Jeremy dans ses mains…Nath’, pour avoir été toute sa vie presque collé à sa sœur jumelle, est quelqu’un de très tactile…Ce qui explique sa dépendance vis à avis du sexe, notamment.
« Je fais ce que je peux… »
Nath’ hoche la tête ; il le sait. Mais ils allaient devoir tous les deux faire encore mieux. Il lâche ses poignets, à regrets. Si ça ne tenait qu’à lui, il se blottirait dans les bras de Jeremy, et ne penserait plus à rien, sinon à l’odeur suave et masculine dont Jeremy est imprégné. Mais il ne le fera pas parce qu’il sait que beaucoup de personnes considèrent ses démonstrations d’affection comme inconvenantes. Après la mort de sa sœur, seule Aby avait accepté sans restrictions ses pulsions tactiles. Bénie soit-elle.
« Et si on sortait ? On va pas rester là toute la nuit. Y’a des tas d’endroit plus cool qu’une cave. J’en ai même pas visité la moitié. »
En effet. C’est à se demander pourquoi il est venu ici…Le junkie secoue la tête, presque amusé de son propre mauvais goût.
« T’as raison, ça pue le moisi ici. La prochaine fois je m’arrangerai pour déprimer dans la cuisine. En attendant… »
Il se relève, vire la poussière de son jean – et de ses fesses -, et jette un coup d’œil au vinaigre. Il lui a donné suffisamment mal à la tête pour aujourd’hui…Pas la peine de l’emporter. Son paquet de cigarettes et Jeremy sont les deux seules choses dont il a besoin pour l’instant. Et concernant les endroits sympas à visiter, il a déjà sa petite idée…Et tend donc une main à son ami pour l’aider à se relever.
« Tu es déjà monté sur les toits ? » demande t-il d’un air espiègle.
Aujourd’hui s’annonçait comme le jour le plus triste de l’année, car il en est ainsi depuis des années. Jeremy l’aura rendu un peu moins moche, un peu plus supportable. Même si sa douleur est toujours là, l’envie de partager quelque chose avec Jeremy est plus forte. L’envie de lui montrer tout ce dont cette foutue araignée l’empêche de profiter. Viens, je vais te montrer les étoiles.
Jeremiah Samuels
Résident ♣ Modérateen
cigarettes and chocolate milk
Surnom : Jeremy Âge du Perso : 18 ans Orientation : Homosexuel Admission : En octobre Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6218
Age : 35 Messages : 192 Jeux +16 : Oui Disponibilité : une fois par semaine
Il y avait le sourire de Nath. La lumière espiègle dans ses yeux vairons. Il y avait les traits fins de son visage. La manière dont il lui parlait. La manière dont il bougeait. Il était maigre. Il était épuisé. Mais dans la ligne de sa mâchoire. Dans la manière dont il vivait. Jeremy était fasciné. Il se releva pour épousseter à son tour son pantalon. Hocha la tête vigoureusement. Il aurait pu le suivre n’importe où.
« Les toits. Prendre une goulée d’air pur. Ca chassera le relent de vin de mes narines. Qu’est ce que ça pue. »
Jeremy se surprend à rire. Avec une honnêteté surprenante. Sans songer aux conséquences. Sans penser à l’araignée.
« Et la prochaine fois empêche toi de déprimer. J’essaierais de te rigoler. Tu n’as pas un visage à demeurer triste pour toujours. »
Ses paroles sont douces. Son regard concerné. Il contrebalance cette tendresse d’un coup de poing. Frappant l’épaule de Nathanaël. Cherchant à le réveiller. A le pousser sur ce nouveau chemin. Ce nouveau départ.
« Et si on se fait choper par un pion au fait ? On l’invite ? »
Quoiqu’il préférerait rester avec lui. Juste eux deux. Ne pas le partager avec Aby. Pas tout de suite. Profiter de sa présence. Du soleil au creux de la bouche de Nathanaël. De ce joli papillon. Il se sentait réchauffé. Encouragé dans sa propre vie. Il ne voulait plus céder un pouce de terrain. Le souvenir de sa chambre lui heurtait le cœur douloureusement. La perspective de ses couettes n’était plus rassurante. Mais lassante.
« Emmène moi. »
C’est un ordre. Et une supplique. Il le devance de quelques pas. Toujours ce rire aux lèvres. Qui résonne au loin. Tressaillant les verres. Les lampadaires de cristal. Qui clignotent vivement. Le monde entier subit sa fougue. Sa joie. Indécente. Insolente.
Il en oublie les remerciements. Il oublie sa reine. La méprise. L’insulte. La chasse. Et repliée dans son coin l’Araignée est là. Immense mygale de meurtre. Noire et bleue. Les facettes de ses yeux luisant de haine. Cerclées de rouge. Elle se planque loin dans les corridors. Blessée à mort. Heurtée par la hache du garçon. L’une de ses pattes sanguinolente. A ses côtés. Elle est rejetée. Remerciée comme une courtisane impure. Et le rire est un nouveau coup porté à son égard. Une nouvelle insulte. Comme si le petit garçon lui avait craché dessus. Une salive acide. Qui lui ronge le cœur et l’esprit.
Elle s’ébroue soudain. Se déplace avec difficulté dans la petite maison. Se dirige vers un corridor poussiéreux. Sans lumière. Oublié de tous. Et surtout du petit garçon. Il y a une porte massive de pierre. Que l’araignée heurte de la tête. La percutant de toute sa masse. Jusqu’à ce que les pierres se fendent. Jusqu’à ce que le trou dévoile l’autre monde. Son royaume. Qu’elle a délaissé au profit du petit garçon. Pour mieux le protéger. Pour mieux le veiller.
Le petit garçon n’avait pas idée de ce monde. De la présence de sa maison au sein de cette bulle. Du chaos de pierre. De cette montagne. Du gouffre entourant son monde. De cette immense toile d’araignée. Dont il était le centre parfait.
L’araignée se fraya à l’intérieur. Longeant la plateforme. Sautant jusqu’à la base de la montagne. Proche de son sommet un château s’écroulait. Dans la lente agonie de l’oubli.
L’araignée joua des épaules. Plus agile sous son véritable aspect. Elle parvint aux portes du château. Coupa les grilles de fer de ses mandibules. Les rongea de son venin. Et dans l’écho du silence jaillit son chant. Pour éteindre les flammèches de joie de Jeremy. Loin au dessus d’elle. Loin dans la réalité mensongère. Courant de cœur avec ce papillon détestable. Son cœur rugit mentalement. Sa voix sembla jaillir de toutes les pierres.
Dors mon gentil bébé. Dans ton bonheur imaginaire. Inconscient de la traitrise de celui que tu suis. Des péchés qu’il te fera commettre.
Rêve, envole-toi ! Mais oui suis le. Va donc regarder les étoiles.
Un jour quand tu seras grand, Tu deviendras roi
De gré ou de force.
Bonne nuit, mon petit Prince ... Demain commence ton entraînement intensif. Je te ferais ouvrir les yeux. Je te ferais prendre conscience des desseins de Nathanaël. Tu refuses l’idée du mal. Mais je te le ferais percevoir. Au-delà des mots.
Le château est immense. Comportant des milliers de salles. Des cadavres de souvenirs sommeillent là. L’araignée caresse le décor de ses yeux. Se déchire un sourire mortel. Puisque Jeremy la répudiait. Elle passerait quelques jours ici. Dépoussiérant son royaume. L’ornant pour fêter le retour de son prince. Elle l’installerait sur son trône. Quand le petit boy commencerait à pleurer. Trahi et désœuvré. Elle le récupérerait. Ses morceaux au creux de ses nombreuses pattes. Ses 8 membres n’existaient que pour multiplier les caresses. Elle préparerait sa vengeance. La guerre de son roi.
Il m'a chassée, persécutée, Abandonnée sans défense Quand je pense à ce qu'il m'a fait, J'ai quelques impatiences
Ses griffes cliquètent sur le sol de la grande salle. Là où on trône de métal noir git abandonné. La pierre alentour a grimpé comme un lierre. A recouvert le siège qui se fond. C’est une masse floutée par l’oubli. L’araignée le reconstitue avec violence. Frappant le métal qui jaillit. La forme du royaume reprend doucement conscience. Jaillit des terres pour la saluer. Elle la reine immortelle. Comme un artiste gomme un dessin brouillé par le temps. Repassant sur les traits de base. D’un noir de charbon. Elle éclate de rire.
Mais je caresse un si beau rêve Que mon cœur n'est pas trop lourd Songeant que son règne s'achève Je fais pattes de velours.
Il serait son ultime marionnette. Lui léguant les terres extérieures. Le destin de son corps. De son cœur. Il garderait le trône. Ce château. Pour toute l’éternité de son existence. Bien à l’abri des trahisons. Des mensonges. Bien à l’abri au creux de ses pattes. Et le trône se remplit de chaine. Chaise électrique. Attendant impatiemment de refermer ses anneaux sur ses poignets. Ses pieds. Ne plus jamais le libérer. Ce morveux ignorant.
Nathanaël qui se meurt dans la nuit, Aby qui pleure entre mes griffes, Son dernier soupir dans le noir, C'est mon chant d'espoir !
Quand Jeremy reviendrait. Quand Jeremy comprendrait. Alors la pierre libérera les autres. Les ersatz de personnalité. Tout ces visages hurlant fondu dans le monde. Dont les mains se découpent. Se dessinent. Sur les murs comme des gravures d’un autre siècle. L’araignée se frotte lentement contre elle. Savoure la caresse de ces âmes tourmentées. Toutes prêtes à les servir. Des millions d’alters. Prêtes à faire jaillir le chaos. A renverser l’extérieur. A l’aider dans son projet. Il rêvait d’une cage pour le corps. Une cage blanche et moelleuse. Où Jeremy ne pourrait pas fuir. Où Jeremy verrait les tourments de l’humanité. Lui qui valait bien plus.
Pourtant, j'ai tenté d'oublier, J'aurais pu lui pardonner, Mais l'ennui, Je sais, c'est petit, Je ne supporte pas qu'il vive !
Alors, c'est toi qui t'es choisie pour chasser Nathanaël d'ici. Oh oui tonton.
L’araignée connaissait la folie. L’araignée maitrisait la loi. Il lui faudrait commettre des crimes. Instaurer à l’extérieur sa domination. Se faire respecter de ces êtres faibles. Unique dans leur pensée. Sans monstre intérieur pour les diriger. Et non pas les dévorer. Ils étaient soumis à leur faiblesse. Nathanaël était un exemple parfait. Le déclin de l’innocence. De la perfection. Plongé dans la drogue et le sexe. Et c’était ce modèle que Jeremy désirait suivre ? Laissez la rire.
La bataille sera sans pitié, Mais ce travail-là me plaît.
La mélodie des grognements, Le contrepoint des hurlements, La symphonie du grand départ, C'est mon chant d'espoir !
L’araignée sauta avec agilité dans les étages supérieurs. Réveilla les gardes d’un claquement de ses mandibules. Des statues de pierre d’où jaillirent des épées. Des épines. Le sous-monde s’extirpa de son sommeil. Comme le palais du roi dormant. Elle les éveilla d’un baiser. Ralluma leur haine de son venin. Le martellement du métal fit trembler les arcades. Elle sentit l’armée se soulever aux remparts. Guettant l’arrivée du prince. Leurs yeux tournés vers le trou. Vers la porte. L’araignée sifflota gaiement. Raccrochant des tentures de soie aux fenêtres. Chassant la poussière de la chambre du prince. Lui préparant un autre lit. Dans ce monde sans portes. Ce monde où il n’aurait à se protéger de rien. Ce monde où il ne lui échapperait plus jamais.
Jeremiah s'en va Mais l’Araignée est bien là, Pour aimer ce petit cœur, Jusqu'à ce qu'il devienne un tueur Et prenne goût à l'horreur
Jeremy, chanta les âmes. Jeremy, prononça leurs bouches de pierre. Leurs mains griffant leurs prisons. Le cherchant. Le suppliant de revenir. Dors toi vilain termite. Gentil petit chat. Un jour quand tu seras grand.
TU DEVIENDRAS ROI !
Elle ressentait encore trop les martellements de son cœur. Celui qui tambourinait dès que Nathanaël le touchait. Sa joie immense d’être à ses côtés. L’air pur qui filtrait dans ce monde. Tandis que ses yeux se recouvraient d’étoiles. L’odeur lointaine d’une autre cigarette. L’araignée hurla.
Écoute les tambours de guerre, Les rugissements du boy. Tu crois qu’il va t’aimer ! Lui qui crache sur la figure de cet arc-en-ciel. Que te fera-t-il à toi. UN GARÇON !
La soif de vengeance Sois témoin...
Oui, j'entends les bravos !
Petit boy, le héros ! ricana le monde entier.
Oh Jeremy comprendra vite sa traitrise. Comprendra qu’il ne peut lui faire confiance. Quand Nathanaël aura obtenu sa fornication. Quand le garçon aux yeux vairons aura épuisé son corps. Déposé sa marque loin en lui. Comme l’autre le fit il y a des siècles. Celui qui le brisa comme un miroir. Écrasa le faciès de l’araignée contre le visage du petit. Pour qu’elle puisse se graver dans sa tête. Et devenir l’instrument de son salut.
Je vois notre étendard Dans un ciel de cauchemars Rougi par ma victoire,
Et écarter les griffes. Se montrer à la tête des soldats. Des courtisans sans vie. De ces choses qui grimpaient. Fourmillaient le long des murs. Rendaient son véritable aspect au château vivant. Forgant de nouvelles chaines. De nouveaux canons. Préparés à la guerre que l’Araignée venait de déclarer.
On lui apporta une batte de base-ball. Inconsciente du hasard elle s’en saisit. La fit tournoyer. La blessure était toujours suintante. Mais elle lui pardonnerait. Lui briserait les jambes pour le punir. Et enfoncerait le manche dans sa jolie petite bouche. Avant de s’occuper de Nathanaël. S’en occuper définitivement. Faire cramer cet institut. Refermer sa toile sur ses membres. En devenir le maitre. Le maitre du monde.