Depuis le petit incident à la bibliothèque avec le pseudo-punk, Leonardo n'était plus retournée là-bas. En effet, sa seule tentative d'y retourner s'était fini par un cri de la bibliothécaire, qui l'avait donc poussé à fuir si il ne voulait pas avoir affaire avec les forces de l’ordre de l'institut. Après cela, il n'était plus retourné en ce lieu malgré le calme qu'il appréciait tant, tout ça à cause d'un petit c**. Cela faisait donc deux semaines que l'italien cherchait un nouvel endroit calme où il pourrait passer la majeure partie de son temps, mais ce n'était pas chose aisée. Pourquoi l'autre anarchiste avait tout gâché ? La bibliothèque semblait être le seul endroit vraiment calme de cet institut, dans les autres lieux il finissait toujours pas être dérangé. Décidément si il revoyait l'autre avec sa mèche rouge ridicule, sa journée serait vraiment pourri.
Mais si Leonardo était dans la cuisine de l'institut, en plein milieu de l'après-midi en plus, ce n'était pas parce qu'il avait décidé d'en faire son lieu de tranquillité, c'était pour régler un autre problème : la faim. En effet, même si Leonardo n'aimait pas du tout manger, il devait pourtant des fois faire abstraction de ce dégoût pour pouvoir se nourrir. L'italien l'avait toujours dit, il se foutait totalement de mourir, au moins quand ça arriverait il serait enfin tranquille. Cependant, il ne voulait pas mourir à petit feu, il voulait mourir d'un coup, clair et net, afin de n'avoir pas à souffrir longuement avant de mourir. Ainsi, même si ça pouvait provoquer la mort, Leonardo ne fumait et ne jeûner pas, car dans les deux cas on mettait du temps avant de mourir en souffrant. De plus la sensation de faim était trop désagréable, et il préférait la calmer avant qu'elle n'empire. Heureusement vu le peu qu'il mangeait, son corps avait fini par s'habituer et il pouvait tenir longtemps avant d'avoir besoin de manger. Généralement il devait tout de même manger une fois par jour pour éviter de ressentir à nouveau la sensation de faim.
Le seul problème c'est que l'italien ne savait absolument pas cuisiner, et comme il voulait manger le moins fréquemment possible il était obligé de prendre quelque chose d'assez consistant. Il avait fouiller tous les placard, le frigo et les congélateurs à la recherche d'un plat tout fait, mais il ne trouva rien, alors il se rabattu sur autre chose qu'il avait trouvé dans le congélateur : des beignets au pommes. Au vu de ce à quoi devaient normalement ressembler les beignets, et du nombre dans le paquet, il y en aurait suffisamment pour qu'il soit nourri pour un moment. Il regarda alors comment il pourrait préparer ça, et là trois options s'offrirent à lui. Il pouvait y aller à la poêle, mais il faudrait alors qu'il retourne régulièrement les beignets et dans la mesure du possible, il voulait en faire le moins possible. Il pouvait aussi les mettre au four, ce qui semblait une bonne idée, mais quand il regardait tous les boutons sur les fours, il comprit rapidement qu'il ne pourrait pas l'utiliser.
Il pencha alors pour la dernière option, les faire cuire à la friteuse. Après de longues minutes de recherche, il la trouva, la brancha, et l'alluma. Il dut d'abord attendre que la graisse fonde, il s'installa donc sur le plan de travail et, comme à son habitude, contempla la flamme de son briquet en attendant. Une fois la graisse fondue, il mit la moitié du sachet, il ne pouvait pas en mettre plus, dans le bac de la friteuse et referma le couvercle, partit pour attendre encore un long moment. Techniquement il aurait juste à faire cuire l'autre moitié tout en mangeant ce qui cuisait actuellement, et avec la totalité du sachet il pourrait jeûner pour au moins vingt-quatre heures. Seulement un petit problème pourrait se poser : l'arrivée de quelqu'un. Déjà si c'était un membre du personnel, il pouvait dire adieu à son briquet. Si c'était un adolescent, eh bien il y a des chances que ce dernier veuille aussi des beignets, ou qu'il vienne l'emmerder. Le pire serait de tomber sur celui à cause de qui il ne pouvait plus retourner à la bibliothèque, mais si c'était le cas c'est qu'il n'avait vraiment pas de chances.