Alex est un jeune homme de taille assez minime. C'est d'ailleurs, pour lui, un énorme complexe, presque le plus imposant. Il ne supporte pas que l'on insinue qu'il est petit, que l'on se moque de sa taille, que l'on s'appuie sur sa tête ou autres pratiques qui tendent à le mettre hors de lui. Pas qu'il soit fondamentalement petit, mais il n'est pas assez grand pour impressioner qui que ce soit. Il doit mesurer à peu près 1m62, ce qui ne lui permet pas de briller en société, d'être craint dans les bagarres et autres situations, avouons-le.
Le jeune homme est un poids plume. Non seulement du fait qu'il soit verticalement inférieur, mais également parce qu'il aime beaucoup la finesse. A défaut d'avoir les muscles, la grandeur, la carrure et la force pour s'imposer, il préfère amadouer grâce à une taille de guêpe. Ses hanches semblent taillées au hachoir, les os sont très légèrement saillants, généralement découverts, le ventre est complètement plat, le visage est fin, assez féminin. C'est un garçon qui est, de manière générale, extrêmement féminin au niveau du physique. Il a leur chute de reins, leur ventre, leurs jambes, leur visage, leurs épaules, leurs mains.
Les cheveux d'Alex sont assez fins et naturellement blonds. Généralement ébouriffés de manière à leur donner un peu de volume, ils sont souvent démêlés à la hâte avec les doigts. Coupés assez courts, Alex aurait voulu les avoir au moins dans le cou mais "Ce n'est pas convenable". Le jeune homme prend assez peu soin de ses cheveux, mais ils restent quand même brillants et doux au toucher. Une esquisse de frange lui descent sur le front, masquant ses sourcils et s'arrêtant juste au dessus des yeux.
Ah, et ses yeux alors ? Eh bien ils sont très expressifs et trahissent beaucoup sa pensée. Le seul moyen qu'il a trouvé pour contrer ça est d'éviter de regarder les gens dans les yeux, ou alors trop longuement. Ils sont marrons, tirant sur le noir et sont assez grands. Parfois soulignés d'un très fin trait de crayon. Autrement, ses lèvres sont fines et, lorsqu'elles se fendent parfois d'un sourire, elles creusent deux fossettes sur le visage du jeune homme. Il a la peau pâle, douce, laiteuse. Du moins aux endroits exempts de toute cicatrice. Ce qui n'est pas le cas de ses poignets et de son flanc gauche. Eux sont striés de cicatrices en tous genres. Allant de l'erraflure à la brûlure en passant par la lame d'un couteau. Tentative de suicide ? Maltraitances ? Allez savoir. Il a également, sur la joue gauche, juste en dessous de l'oeil, trois cicatrices totalement indélébiles en forme de griffes. Ses oreilles sont percées.

Voilà les principales caractéristiques d'Alex Phillis. Elles ne forment pas une liste exhaustive de sa personnalité, bien sûr. C'est un jeune homme complexe, instable, torturé en son être. Aussi, comment définir son moi profond ? C'est une tâche difficile. Personne ne le connait vraiment, pas même lui. Comme l'indique son apparence physique (vestimentaire), il aime être remarqué. Il veut qu'on le regarde. Alex aime beaucoup qu'on fasse attention à lui. A cause de son terrible manque de confiance, et son important complexe d'infériorité, il veut réussir à prouver (à qui ?) qu'il existe. Qu'il est une entité à part entière avec des envies et des humeurs. Par conséquent, il extrapole beaucoup. Il éxagère, il amplifie. Il attire trop l'attention, ça le gêne un peu. Mais, allons, tu ne vas pas te plaindre, quand même ! C'est ce que tu voulais, non ? Il est très régulièrement en proie à une joute mentale. Sa haine envers sa personne contre le peu d'amour propre qu'il lui reste. Mais l'un a des arguments plus forts que l'autre.

Alex a toujours été un peu trop sensible. Petit, tout le faisait passer d'un extrême à l'autre en une fraction de seconde. Sans qu'on ne sache pourquoi, il pouvait se mettre à pleurer. Une idée sombre, une image désagréable, un son un peu aigu, et il fondait en larmes. C'était horrible, méchant, atroce, ça lui faisait mal, ça lui faisait peur, c'était violent, c'était féroce. C'était surtout éphémère, et heureusement. Et l'instant d'après, il était insupportable, débordait d'amour pour tout le monde, riait aux éclats. On n'a jamais vraiment su pourquoi. Une sorte de maladie. Ca avait toujours été. Mais il a travaillé, pris sur lui. Il a fait l'effort, il essaie de relativiser chaque évènement, de le dédramatiser, de l'atténuer, pour éviter de former une explosion dans sa tête. Et, quand il ne peut l'empêcher, il devient mauvais. Il attaque. Attaques personnelles, physiques, qu'importe. Il veut faire mal, autant qu'il a mal à l'intérieur. Pourtant, quand il arrive à canaliser ses émotions, ses peurs, ses pleurs, il est assez calme. Pas d'un calme naturel, bienveillant, attentif et raisonnable. Plutôt d'un calme agité, absent, maladif et calculé. Derrière le calme s'abat l'orage, continuel, habituel. Son lunatisme est, bien évidemment, lié à sa trop grande sensibilité. Par sensibilité, soyons d'accord. Pas de fleurs bleues, pas d'eau de rose, de romantisme à deux francs ou de joli chiot à la vanille-framboise-caramel-chantilly. Par sensibilité, entendons-nous, il s'agit de son imaginaire un peu trop productif plus que des faits réels. ( Bien qu'une chute spectaculaire devant une seule personne lui donne un phénoménale envie de pleurer et de se pendre. ) Mais il a souvent des images violentes devant les yeux, ou, au contraire, il imagine la réalisation de ses rêves les plus fous, les plus sales. Son excès de bonheur est mesuré, lui aussi. Une bonne humeur un peu moins désagréable, une plus grande propension à rendre service, à être aimable, à être aimé, à être câlin presque. Quand le chagrin va même jusqu'à l'empêcher de s'énerver, il se barricade au fond de sa tête, un peu vidé, complètement éteint. Alex n'est plus là. Il rêve à d'autres choses, à d'autres horizons. A une autre approche du monde, surtout. Il ne sait pas vivre avec cette haine viscérale qui le déborde par moments.

Mais attention, il n'est pas cet immense défaut humain, méchant et malheureux à souhait, non. C'est un musicien de talent, autant en guitare qu'en chant. Il s'exerce autant que possible, défoule tout son surplus d'émotions en hurlant ou en chantant. Mais surtout, il adore composer. Beaucoup de personnes qu'il a fréquentées un peu, qu'il a suffisamment cotoyées pour avoir une impression définie d'eux se voient sujets d'une de ses compositions. Pas forcément très doué avec les mots, les paroles et les étiquettes accordées à telle ou telle impression, il préfère faire confiance à sa fibre musicale. Toujours en quête de perfection au niveau de son instrument, il ne refusera jamais une critique fondée, aussi méchante et démoralisatrice soit-elle. Il n'hésitera pas non plus à vous demander votre avis sur la chanson qui vous concerne. Bien souvent, elle renfermera plus vos défauts que vos qualités. Bien qu'il ne soit pas d'une intelligence infiniment supérieure, son talent lui permet de briller aux yeux des gens.

Parlons-en, des gens. Il ne les apprécie pas vraiment. Une personne est, pour lui, quelque chose à comprendre, à user puis à jeter. Il ne reste que rarement en contact longtemps avec une personne. Il se lasse très vite. Par contre, n'attendez pas de lui qu'il soit extrêmement loquace, qu'il discute avec vous de mille et une choses. Non. Si discussion il y a, et que vous n'êtes pas d'accord avec lui, il se refermera et deviendra totalement hermétique à la conversation. Et ce, même si il sait parfaitement que vous avez raison. Il n'aime pas avoir à changer d'avis, ça l'énerve beaucoup. Quoi que vous fassiez, il se méfiera de vous. Son mot d'ordre est de ne jamais faire confiance. Bien que, parfois, il en ait l'envie, son instinct l'empêchera de suivre vos idées.
Si il est d'humeur passable, voire joviale, il pourra se rendre serviable, rieur, partant pour les bêtises, pour les risques. Il pourra devenir un véritable camarade de jeu mais ne saura pas l'initier. On peut dire qu'il est un suiveur plus qu'un meneur.

Ses centres d'intérêt, autres que la guitare, sont assez limités. Il aime à fumer quelques cigarettes en écoutant de la musique dans une soirée trop arrosée. Mais est-ce vraiment un loisir ? On ne peut pas dire qu'il aime grand-chose. Lorsqu'il s'ennuie, il n'est pas rare de le voir faire un footing dans les environs. Cela lui laisse le loisir d'observer les gens, la nature, les environs. Alex aime beaucoup plus jouer de la musique qu'en écouter. C'est un jeune homme qui aime à la fois repousser ses limites, chercher l'adrénaline, et en même temps qui aime le calme, la solitude, le silence parfois aussi. Il lui arrive de bouquiner, mais ça a tendance à fortement l'agacer.

Alex a un besoin féroce de se sentir vivant, de se savoir exister. Peut-être parce que sa mère l'aimait comme le jumeau mort qu'il n'était pas, que son père voulait le réparer comme l'enfant troué qu'il ne voulait pas être, et que les autres fuyaient ce pleurnichard qu'il exécrait. C'est tout ça, qui l'a rendu agressif, violent. Surtout violent envers lui-même. Pas qu'il aime à s'infliger le mal, il aime simplement à sentir que son corps est quelque chose de défini, de vivant qui lui appartient et qui n'est pas ce que les autres veulent en penser.

• Goûts Musicaux : Le jeune homme n'écoute pas beaucoup de musique. Cependant, ce qu'il écoute s'apparente à ce que l'on pourrait appeler du Hard-Rock, par moments ce sera plus du Métal, ou encore du Visual Kei, genre qu'il affectionne tout particulièrement. Mais tout ça n'est pas exhaustif, étant donné qu'il peut passer plus d'un mois sans écouter une seule chanson, puis se mettre à tout écouter de manière désordonnée, imprécise.
• Goûts Culinaires : Alex adore manger. Mais presque exclusivement des choses salées. Il n'a aucune appétence particulière et, le matin, préférera largement un paquet de chips à un bol de céréales. Les chips et autres gâteaux apéritifs sont son pêché mignon. Il le pourrait, il ne se nourrirait que de ça et de pâtes aux quatre fromages. Son alimentation est totalement déséquilibrée, néfaste même, il le sait, et s'en fiche allègrement. Par contre, et c'est la seule chose sucrée qu'il mange, il adore la glace au citron.
• Goûts Vestimentaires : Au niveau vestimentaire, Alex préconise tout ce qui met en valeur son corps. C'est-à-dire des T-shirts très moulants et "décolletés", généralement un peu courts, de sorte qu'on voit les os de ses hanches (il les adore). Et des pantalons de la même trempe, serrés, généralement noirs. Il porte exclusivement, et cela contraste avec le personnage, des grosses chaussures avec des semelles compensées. Il tente de compenser sa taille par des accessoires. Dès qu'il est chez lui, il enfile un vieux kimono ramené par son père qu'il affectionne particulièrement, sans raison particulière.

Pas de grande histoire tragique, violente, morbide. Pas vraiment de quoi expliquer le personnage d'Alex. Il n'a pas su apprivoiser le monde, apprivoiser son être. C'est tout.

On l'avait désiré, on avait eu du mal à l'avoir, beaucoup de mal. Finalement, ils étaient venus à deux. Alex et Axel Phillis. Deux petites crevettes adorées déjà, surprotégées, chouchoutées. Surtout la deuxième, qui était légèrement plus petite, légèrement plus fragile. On s'y attachait plus, avec sa bouille toute ronde, ses gazouillis déjà. Pas qu'Alex ait été délaissé. Mais il n'avait pas besoin qu'on soit tout le temps avec lui, il n'avait pas autant besoin d'amour, pas vrai ? Il était plus costaud, il allait arriver à survivre, non ? On pouvait l'aimer un peu moins, hein ? Non. On ne pouvait pas. On ne devait pas choisir. Et pourtant, on choisit toujours, pas vrai ? Et ce léger manque, ce léger moins qu'on lui accordait, était perçu comme un abandon total de la part du bébé. Il mangeait mal, vomissait beaucoup. Pourtant non, rien à faire. Axel ne grossissait pas, on ne pouvait pas laisser faire. Helen et Joe voulait le bien de leur deux enfants. Simplement, la survie passait avant les "caprices". Finalement, comme on s'y attendait, le deuxième jumeau mourut. Au bout de six mois de vie, il était déjà mort. Peut-être qu'on l'avait laissé partir, peut-être qu'il fallait que ça arrive. Mais il ne laissa qu'un vide, un froid affectif, une rature. Helen était désespérée. Absolument désespérée. Elle avait mis un long laps de temps avant de se souvenir, qu'il lui restait un fils à aimer. Un fils sur lequel les trous étaient déjà faits, les vides déjà irrémédiables. En effet, il avait un an quand sa mère se mit à l'aimer. Elle s'est mise à l'aimer à la folie. Plus que tout, elle l'étouffait, elle le couvait, elle tentait d'apaiser chacune de ses crises plutôt que de le laisser s'individualiser. Résultat, elles gagnaient en fréquence et en intensité. Tout, absolument tout, était sujet à pleurer. Parce qu'inconsciemment, il voulait peut-être qu'elle cesse de l'aimer. Peut-être qu'il voulait respirer. Il voulait l'équilibre entre les deux.

Joe, lui, aimait son fils de loin. De toute façon, il ne pouvait plus l'approcher. Et il constatait la déchéance dans laquelle ils s'enfonçaient tous les deux. Sa femme n'était plus qu'une pauvre dame qui fait de son mieux sans parvenir à faire que du mal, et son fils passait son temps à pleurer ou à hurler pour qu'on lui fiche la paix. Cela dura jusqu'à ce qu'Alex ait 5ans. Sa mère comblait le vide comme elle pouvait. L'école était à la fois une libération et un enfer. Libéré du joug de sa mère, mais jeté dans des règles sociales et une cohue qu'il n'avait jamais cotoyés. Il s'adapta rapidement, toujours assez éloigné des autres enfants, qui n'aimaient pas trop cet enfant qui se mettait à pleurer au milieu de la récréation. Ils n'étaient pas méchants avec lui, mais ils ne comprenaient pas, il leur faisait un peu peur. Alors ils l'évitaient, parce qu'un enfant préfère la stabilité.

Jusqu'au jour où, lassé de cette situation qui allait de mal en pis, Joe décida de récupérer son fils et de quitter sa femme. Il réussit à lui ouvrir les yeux, à lui faire comprendre, à la calmer. Mais c'était trop tard, il avait pris sa décision, et le mal était fait. Ce n'était rien de plus qu'un divorce, après tout. Mais l'enfant vécut très mal cette séparation. Il ne vit plus sa mère du jour au lendemain, lui qui n'avait qu'elle comme point de repère. Et il se retrouva avec un père, totalement bienveillant, qui l'aimait beaucoup, mais qui ne savait pas trop s'y prendre. Il le réprimandait parfois à tort, parfois ne le faisait pas alors qu'il aurait dû. Rien de plus ni de moins que les erreurs de n'importe quel parent. Mais Alex n'était malheureusement pas n'importe quel enfant et ces erreurs eurent un prix.

Le petit grandit relativement heureux. Il voyait sa mère de temps en temps, passait du temps avec elle. Elle n'était plus la même, il l'aimait beaucoup. Mais il continuait de vivre chez son père, il en avait été convenu ainsi. Ce dernier lui avait appris ce qu'il savait de la guitare, puis lui avait payé des cours de guitare et, puisqu'il aimait ça, de chant. Il commençait à savoir contrôler son hypersensibilité parce que son père le disputait assez fortement dès qu'il se mettait à pleurer. Cependant, bien que son père était un homme tout à fait correct avec lui, lorsqu'Alex dépassait certaines limites, il recevait des coups. Et il y découvrait un plaisir extatique, inconnu. Il sentait qu'il existait enfin en tant qu'être humain, en tant que personne. Qu'on frappe, certes, mais personne quand même. Alors il l'énervait souvent. Et il se fermait encore plus parce qu'il savait, il savait que c'était mal, sale d'avoir ça comme seul moyen d'existence. Vint le collège, puis le lycée, et les erreurs passées commencèrent à se manifester. Alex refusa complètement de voir sa mère, commença à sortir, à changer du tout au tout. Il se révéla être mauvais par moments, provocateur. Il usait de son manque de force, de sa petite taille et de son apparence frêle pour duper les gens, pour les faire sentir supérieurs. Il fallait qu'ils sentent qu'ils avaient l'avantage, sinon ils n'agiraient pas. Mais parfois il se montrait aussi beaucoup plus joueur, presque attentioné, ce qu'il n'avait jamais été. Les contacts physiques n'étant pas son fort, il lui arrivait même de se montrer collant. A seize ans, il se fit son tatouage. Parce que ça provoquait son père. Son besoin d'Être tournait à l'obsession, allait crescendo. Mais que voulez-vous dire, une fois que le mal est fait ? Rien. C'est ce qu'il avait dit. Il assistait, impuissant, à la longue descente aux Enfers de son fils. Assez capabe de raisonner, Joe comprit que c'était leurs erreurs du passé qui faisaient qu'Alex devenait ce qu'il était. Il n'avait aucune volonté propre à leur faire du mal, c'était certain. Il en avait juste besoin. Aussi le dirigea-t-il vers un psychologue, qui ne put rien tirer du jeune homme, et finit-il par laisser faire, dépassé.

Cependant, à plusieurs reprises, Alex dépassa les limites. Une fois, il avait agressé totalement arbitrairement quelqu'un dans la rue, juste parce que la personne, un minimum douée de raison, avait refusé de rentrer dans son jeu. L'homme avait porté plainte. Joe voyait bien à quel point son fils cherchait les problèmes, cherchait les bagarres. Il remarquait bien qu'il rentrait avec des bleus, des cicactrices, des erraflures. Pourtant, Alex n'était pas forcément bagarreur. Après un long temps sans parvenir à comprendre, Alex donna à son père la réponse qu'il cherchait. En effet, un soir qu'il rentrait, le père trouva Alex évanoui dans sa chambre, les poignets et le flanc saignant à flot. Paniqué, révulsé, il appela les urgences. Son fils voulait mourir ?! Non... Ce n'était pas possible. Absolument pas possible. Il ne cherchait pas à se battre pour mourir, c'était absurde ! Peut-être... Quoi ? La douleur ? Et le père se remémora toute l'enfance d'Alex, lorsqu'il cherchait à l'agacer, lorsqu'il continuait de l'agacer, lorsqu'il faisait tout pour le rendre fou de rage. Il se souvint de tout ça. Son fils était masochiste ? C'est là l'idée qui s'était ancrée dans son esprit. Cependant, il ne pouvait pas comprendre cette terrible sensation de vie que lui procuraient les coups. Il avait horreur de la douleur, cependant quand on le frappait on ne pensait qu'à lui. Alex aimait à avoir toute l'attention des gens.

Mais alors, pourquoi cette fois était-il blessé à ce point là ? Son fils, obligé d'avouer, lui confia qu'il était rentré fou de rage, de peine ou d'un autre sentiment confus, et qu'il n'avait pas contrôlé sa force, aveuglé par sa colère.
Loin d'être rassuré, Joe en parla à son ex-femme, qui l'insulta, le maudissant d'avoir laissé leur fils dépérir ainsi, mais qui lui donna son accord pour l'envoyer dans un institut qui pourrait aider leur fils à s'en sortir. Son jeu était tellement, tellement dangereux. Et le jour où il se trancherait la gorge juste parce qu'il ne sentirait pas, il était si loin que ça ?

On lui conseilla Teenagers. A contre coeur mais pour son plus grand bien, il envoya son fils adoré là-bas. Ce dernier avait protesté de toutes ses forces, s'était débattu, avait été violent même. Il n'était pas fou ! On ne l'envoyait pas à l'hôpital comme ça ! Puis il n'eut pas d'autre choix que de se résigner, douloureusement.