La discothèque peut avoir d'autres utilités...[Kyllian Andrews]

Matthew était arrivé depuis deux semaines, et il n'avait encore vraiment fréquenté personne. Il avait toujours été solitaire, après tout, c'était donc peut-être normal. Mais là, ca commençait à lui peser, d'être toujours seul. Il n'avait même pas encore de compagnons de chambre, à croire que le monde n'avait que peu de trafiquants, ou d'agresseurs. On pouvait tous en être persuadés, hein ? Vu les informations super rassurantes diffusées par notre téléviseur. Matthew émit un petit sourire sadique. Ça ne le dérangeait pas le moins du monde d'être dans cet établissement. La ville était tout proche, après tout. Et l'alcool, cela se trouvait hyper facilement. En plus, les mecs étaient plutôt mignons dans ce "château"... Et les filles aussi, même si elles étaient sans aucun doute plus difficile à séduire. Avant, quelques "Je suis un véritable gangster" suffisait pour draguer. Désormais, il faudrait être plus violent, percutant... et changer ses manières de "travail".
Voilà ce qui lui manquait le plus, dans toute cette histoire, depuis deux semaines : le sexe. Oui, c'est choquant, sans doute, qu'un garçon ne pense qu'à cela - mais croyez moi, Matthew n'est sans doute pas le seul à y penser "autant". Bref, notre jeune "délinquant", comme on le dit souvent, pensait que son ancien travail était le plus intéressant du monde. Après tout, il permettait de faire toutes sortes de rencontres, d'apprendre des centaines de potins, puis de maintenir sa condition physique. Ce qui lui manquait le plus, c'était la facilité de satisfaire la plupart de ses clientes. Au lycée, Matthew avait plus de facilités avec les hommes mais la nuit, les femmes étaient siennes. Il leur remontait le moral, car elles étaient bien souvent abattues en pensant ce que leurs maris faisaient à l'instant même. Une fois, le jeune homme s'en souvint très bien, un des clients rencontra sa femme - la cliente de Matthew. Il s'en sortit sans grand dommage : juste un œil au beurre noir, et la haine d'un des mafieux de la ville, mais c'était "habituel", qu'il s'attire les foudres des "Grands de la Ville".
C'est en pensant à tout cela, allongé sur son lit, que le jeune garçon décida de sortir. On était samedi, il faisait presque nuit... L'endroit qui s'imposait était, évidemment, la discothèque. Il se changea rapidement : il troqua son tee-shirt "Blink 182" pour une chemise blanche, enfila une cravate rayée violet-blanc qu'il noua rapidement de manière sexy et mit un pantalon slim noir, qu'il aimait bien. Il glissa son téléphone dans sa poche arrière, son paquet de clopes dans sa poche et avant, et commença à descendre les escaliers. Arrivé en bas, il se dirigea vers la sortie sans broncher et sans attendre qu'on lui ouvre, escalada le grillage. Ca y est, il était de l'autre côté. Sans attendre, Matthew sortit le paquet de clopes qu'il avait glissé précédemment dans sa poche, en coinça une entre ses lèvres puis l'alluma. Il resta immobile dans la rue, un peu comme un drogué savourant une dose qu'il aurait du avoir il y a deux semaines. Puis, il se remit en route vers la discothèque. Il marchait vite, mais ne courrait pas non plus.
Il arriva enfin devant la discothèque, et s'aperçut qu'il ne s'était pas recoiffé avant de partir de l'établissement. Il passa rapidement la main dans ses cheveux, sortit discrètement le portable, s'observa, et trouvant qu'il était coiffé convenablement, releva la tête pour observer les environs. Un couple s'embrassait, une jolie jeune fille monta dans une voiture aux vitres teintées - une collègue ? - mais un jeune homme retint l'attention de Matthew. C'est alors que sa cigarette s'éteignit, et trouvant alors un prétexte pour approcher le beau garçon, il lui demanda :

- Excuse moi, t'aurais pas un briquet s'il te plaît ?

C'était une tentative d'approche minable, Matthew le concevait. Mais comme il ne connaissait personne, de toute façon, il ne voyait pas comment approcher les personnes de cette région du pays. Oui, car chaque région a un peu ses coutumes de drague, Matthew l'avait appris grâce à ses clientes. Les personnes d'Europe de l'Est étaient nombreuses, mais pas forcément les plus appréciées. Les Anglais, eux, n'étaient pas trop mal placés. Ce qui plaisait chez eux, c'est qu'ils étaient tout de même polyvalents, préférant user de toutes les techniques pour satisfaire qu'une seule.. Matthew ne savait pas si c'était vrai, mais en tout cas, lui, avait plutôt du succès, avant... Désormais, ce n'était plus trop ça, à cause de l'établissement où il était.

Une atmosphère lourde l'entourait. Un air chaud, saturé en transpiration, alcool. Des bruits de verres, de rires, de discussions, de la musique beaucoup trop forte. La musique criait, elle hurlait toujours un peu plus fort, guidé par ce dee-jay qui faisait se mouvoir toujours un peu plus cette foule d'adolescent. Les hormones entouraient, glissaient, se collaient sur les corps de ces animaux en chaleur. Ils se collaient les uns les autres, dans l'espoir d'attirer l'attention de celui qui avait attiré la notre. Dans l'espoir de raviver des flammes fugaces dans ces corps si réactifs.

Les verres d'alcools avaient finis par lui monter à la tête. Liquide plus ou moins fort qui venait griser les cellules de son corps entier. Ses joues ordinairement pâle étaient teintées d'une délicieuse couleur rosée, et ses yeux pétillaient de malice. La chaleur écrasante de la boite de nuit léchait son corps avec appétit. Il avait beau danser au rythme de la nuit, oublier où il était et avec qui il était venu, il y avait une chose horrible et tentatrice qu'il n'oubliait pas.

Cette dame de noir qui rodait autour de lui sans cesse. Cette sensation sombre que d'étouffer lorsqu'il faisait trop chaud, qu'il y avait trop de monde, ou pas assez d'espace à son goût. Étouffement. Des doigts froid et gelés qui se glissaient autour de sa gorge. Sa claustrophobie venait de frapper à nouveau. Malgré l'alcool.

Le jeune homme connaissant ses limites fila donc aussi rapidement qu'il put entre ces corps chauds pour rejoindre l'extérieur froid. Cet air gelé lui cogna le corps entier avec une violence inouïe. Une délicieuse chaire de poule dévora son coeur, tandis qu'il frémissait de froid. Petit à petit sa peur se calma, et son corps aussi. Il glissa ses doigts dans ses cheveux pour dégager un peu son visage.

L'adolescent était habillé d'un jean noir taille basse qui lui allait à ravir. Une ceinture blanche et argenté qui brillait bien avec quelques chaînes assez fines sur son pantalon qui était déchiré au niveau des cuisses puis plus bas, tombant sur des chaussures ressemblant à des Doc Martens. Mais plus fine et moins imposantes. Comme haut, il avait un chandail blanc, quelque peu transparent qui moulait son corps bien taillé. Par dessus un autre chandail bien plus ample et large, noir... Chandail, chandail .... Plutôt des lambeaux de tissu, tant il était déchiré.Pour finir, ses yeux étaient soulignés de khôl noir, et ses cheveux toujours assez long, fins et asymétrique, dévoilant l'une de ses oreilles percée deux fois en ba,s trois en haut~ Bref. C'était la belle vie.

Il regardait où on avait tamponné son poignet à l'entrée de la discothèque pour pouvoir de nouveau entrer... Lorsqu'il entendit quelqu'un qui l'interpellait. Lui ou quelqu'un d'autre d'ailleurs. Mais comme la plupart des personnes aux alentours, prévisible, il releva la tête pour voir qui s'était. Lorsqu'il se rendit compte que le jeune homme en question se dirigeait vers lui, il haussa un sourcil.

« Ouais. »

Il glissa sa main dans sa poche et en sortit un zippo couleur métallique et noir. Pourtant, lorsqu'on le bougeait, et que de la lumière y reflétait dessus, on voyait alors toutes les couleurs du spectre de la lumière s'apparaître. C'était le cadeau de son ancien meilleur ami, et aussi ex. Hirah. Un cadeau auquel il tenait beaucoup ... Donc bon.
Alors qu'il lui tendait son merveilleux et incroyable zippo ; il remarqua qu'il n'avait plus ses cigarettes avec lui. Hum hum. La joie.

Alors qu'il lui adressa un sourire, innocent et charmeur à la fois - c'est naturel chez lui xD - il demanda :

« Tu m'en files une ? (A) »

Il faisait un froid glacial devant cette discothèque, et on pouvait entendre la musique qui hurlait à l'intérieur. Matthew aimait les discothèques. Il avait pu se faire de l'argent ainsi. Mais il détestait cette musique électronique qu'ils passaient à l'intérieur, qui poussaient les autres à se trémousser, à se frotter contre lui. Matthew attirait le regard, il n'y pouvait rien. Chaque fois qu'il allait en boîte de nuit, il ressortait avec une conquête. Juste après avoir posé sa question, l'individu lui tendit un briquet. Il semblait noir, mais il était plus que ça. Le jeune garçon, totalement en manque, alluma sa cigarette, puis sortit un paquet de cigarettes noires comme la cendre, puis le tendit avec le briquet à son propriétaire. Un sourire innocent et charmeur avait condamné Matthew, lui qui disait toujours "c'était ma dernière", et s'en allumait une autre cinq mètres plus loin. A vrai dire, le jeune homme avait envie de faire connaissance avec ce prêteur de briquet. Il semblait plutôt sympathique, malgré sa manière de s'habiller. Matthew se fit alors la remarque que lui aussi était habillé bizarrement.
Derrière eux, une jeune fille semblait être en excellente compagnie, encadrée par deux garçons qui tentaient tout les deux de lui embrasser la nuque, et de la déshabiller à la fois. L'alcool, plaisir doux mais éphémère, redoutable aussi. Matthew ne voulait pas s'en mêler, mais son regard revenait sans cesse à cette scène, puis au jeune garçon en face de lui, puis encore cette scène. Il se frotta les yeux, se passa la main dans les cheveux, tira une bouffée sur sa clope qui le calmait et regarda son "nouvel ami".
Il portait un jean taille basse, séduisant. Une ceinture blanche et argentée, ravissante. Des sortes de Doc Martens, ce qui fit grimacer intérieurement Matthew. Un chandail blanc, et un autre chandail noir. Beaucoup déchiré, mais après tout... Ses yeux étaient cernés de khôl noir, qui lui donnait un petit air dangereux mais séduisant.
Des milliers de questions se bousculaient dans la tête du jeune Matthew. Il se décida à en poser quelques unes. Après tout, ils fumaient une cigarette qui venait du paquet de Matthew et allumé par le briquet de cette autre personne, troublante.

Tu t'appelles comment ? Tu viens de Teenagers ?

Pourquoi tant de questions inutiles que l"a moindre des politesses "était de poser ? N'était-il pas inutile de savoir que l'on s'appelait, Jean, Marc, Gauthier, Medhi ou Kyosuke ? Si, bien évidemment. Mais, malgré tout, malgré que l'on veuille l'égalité du peuple - c'est du moins ce qu'on ose dire -, rien n'est parfait. Dans n'importe quel pays, quelqu'un de légèrement différent se fera traiter de tout les noms.
Matthew se ressaisit. Ce n'était vraiment pas son genre de penser à des choses comme cela. Il savourait encore une bouffée de sa cigarette. Deux jours qu'il n'avait pas fumé. Comme cela lui avait manqué... Une drogue légale. La seule connue à ce jour par Matthew. Il s'imagina prendre de la drogue. Il serait véritablement accro, dépendant.

Le jeune homme attrapa doucement le paquet de cigarette avec son zippo~ Il attrapa l'une d'elles, et la glissa entre ses lèvres, pour ensuite l'allumer. Alors que le briquet retourna bien au chaud au creux de sa poche ; il s'approcha de cet inconnu. Il vint glisser le bout de ses doigts sur son pantalon, et lui remit comme si de rien n'était le paquet si gentiment prêté dans sa poche. Puis il s'éloigna de nouveau.

La première bouffée était toujours la meilleure, et la plus libératrice. Elle desserrait le corps de cette dépendance de nicotine, bien que paradoxalement et vicieusement son étreinte se renfermait sur notre être et notre organisme. Alors que les autres cigarettes magiques, la première n'était pas la plus bénéfique. Il en fallait plusieurs avant de ressentir cette sensation douce de bien être, de commencer à se sentir plâner. De s'envoler parfois très haut, et redescendre en douceur. Ou bien en chutant dans des Enfers éphémères et affreux, qui nous faisaient regrettés d'avoir consommé. Et pourtant.... L'on recommençait encore et encore. Certains arrivaient à décroché. D'autres pas.

Kyllian faisait partie à présent de ces personnes qui avait pu voir et parfois sentir le goût amer de l'incapacité à se maîtriser. Aujourd'hui, même si il continuait à consommer cette "drogue douce", il ne le faisait que par période. L'ancien vrai-drogué n'y avait pas totalement renoncé. Entre les amis, les fêtes, et autres qui se déroulaient plus ou moins en cachette dans l'enceinte de l'établissement... Un petit bédot ne faisait rien de mal... Ce n'était pas cela qui allait le faire trépasser. Tout comme les pilules, et les morceaux de buvard, n'est-ce pas ?

Kyllian voyait bien l'attention du jeune homme voyager entre lui, et ce coupe pas des plus pudiques plus loin. Il se souvenait encore, lorsqu'il venait la plupart du temps trouver ces clients ici, ou bien dans ses hosts clubs. Toujours très discrètement. Il se souvenait aussi lorsqu'il était sous la pseudo-tutelle d'un maquereau, et qu'il habitait avec celui-ci. Que cet ignoble patron avait été aussi son amant que terriblement jaloux. Lorsqu'il y repensait, il ne pouvait que souligner sa naïveté et sa fragilité.
Mais à présent, beaucoup de chose avait changé.

Même si il écartait toujours les cuisses pour quelques billets, ou bien qu'il venait goûter la débauche de ses propres lèvres ; même si il continuait à toucher à la drogue et l'alcool ; même si il était toujours aussi loin de son pays natal et de sa famille.... Il avait su ne pas baisser les bras. Il avait su remonter une pente qui lui avait semblait infranchissable.
En réalité, cette pente ne faisait que s'adoucir. Il savait pertinemment qu'il ne lui suffisait qu'une déception pour qu'il fasse tout éclater une nouvelle fois.

Lorsque le regard du fumeur se reposa sur lui, et que sa voix retentit de nouveau, Kyllian posa ses yeux vert clair sur lui. Il lui adressa un léger sourire puis expira ce petit nuage opaque, pour ensuite répondre.

« Oui, je suis à Teenagers. Et je m'appelle Kyllian. »

Et il y était depuis bien trop longtemps à son goût. Un an passé, et il avait tellement peu à ses yeux.
Kyllian. Kyllian Andrews, plus connu dans l'Institut sous le nom de Kelly, Barbie, ou bien des délicieux synonymes que l'ont pourrait associés au simple mot : "catin". C'était ce briseur de cœur, qui n'en était pas eût. Combien de fois l'avait-on surpris à sortir d'une chambre d'un membre du personnel, de quelques élèves. Avec cette envie de vomir, ou bien à ne pas marcher très droit ? A sentir la transpiration, ou bien l'odeur de la marijuana ?
Combien de fois avait-on dit du mal de ce personnage ? Souvent. Pour certain, il était un véritable connard sans cœur, qui ne s'attachait à personne, sauf à quelques exceptions. Mais ce n'était que les apparences, il parait.

Kyllian était tout ce qui a de plus fragile, et il en côtoyait que les gens qui s'étaient donnés la peine d'ignorer ces rumeurs, ou encore de se faire un propre opinion de lui. Lucy, Nathanaël, Aby, et quelques autres personnes. Et lorsqu'il était avec ces personnes, il souriait véritablement, et semblait bien, naturel, et terriblement gentil. Parce que ce qu'était la véritable personnalité de ce jeune homme complètement détruit par son passé...

» All Your Hate | P.V Kyllian Andrews

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