► État Civil
• Nom & Prénom : Wenton, Matthew
• Surnom : Matt’, sale garnement, petit punk, bâtard, vaurien, etc.
• Age : 15 ans
• Date de Naissance : 03 Juin 1995
• Lieu de Naissance : Wilmington, New Castle, dans le Delaware, USA.
• Nationalité : Américain
• Sexe : Masculin
• Orientation Sexuelle : Il ne le sait pas, il se cherche toujours et c’est un sujet plutôt sensible.
► Casier Judiciaire
• Nombre d'arrestations : Deux
• Délits commis : Vol à l’étalage, vandalisme, tentative de meurtre –sur le coup- qui fut ensuite changé en agression à l’arme blanche suite à une réévaluation.
► L'institut Teenagers
• Présent depuis : Trois semaines déjà mais il commence à peine à s’ouvrir aux autres.
• Chambre ou Dortoir : Dortoir, tant que les autres respectent son espace personnel, il vit très bien en société.
• Intégré à cause : Une sorte de suite d’idées : des instructions de la police pour qu’il soit pris en charge, une suggestion d’un psychiatre et finalement une décision parentale.
► Physique
• Taille : La taille de Matthew est une illusion : vu sa stature fine, on ne se rend pas tout de suite compte qu’il n’est pas particulièrement grand. Il mesure approximativement un mètre soixante-douze, mais ce n’est pas encore un problème pour l’adolescent. À quinze ans, on grandit encore non? Il ne s’attend pas à atteindre une taille démesurée, puisque sa mère est plutôt petite et que son père ne dépasse pas le mètre soixante-dix-sept. Il paraît par contre que son grand-père paternel atteignait le mètre quatre-vingt-trois, ce qui est encourageant.
• Poids : C’est une donnée très variable : il passe facilement de 51kg à 56kg en peu de temps. Cela dépend de son niveau d’angoisse et de ce qu’il mange. Dans les pires moments, il peut descendre jusqu’à cinquante kilogrammes mais n’y reste jamais bien longtemps. Même quand les choses vont mal, Matthew est un amateur des casse-croûtes à toutes heures du jour et de la nuit. Notamment les trucs que jamais personne ne mange de plein gré comme les craquelins accompagnés de tartinade de tofu ou les sandwichs garniture carotte-tahini, luzerne, poivrons et légumes au choix. Sa mère est végétalienne depuis quelques années déjà et elle a su lui faire adopter quelques habitudes.
• Ses cheveux : Matthew a les cheveux mi-longs qu’il ne prend pas la peine de coiffer. Il a hérité de la couleur de son père, un brun chocolat un peu presque noir et la texture de sa mère : une chevelure épaisse et légèrement ondulée. L’adolescent a parfois contemplé l’idée de les couper, parce que sa belle-mère aimait enrouler les boucles autour de ses doigts lorsqu’il sortait de la douche, mais ses cheveux lui plaisent et il refuse de les abandonner pour cette garce.
• Ses yeux : Matt’ a les yeux de son père, le même brun chocolat que ses cheveux. Ils n’ont franchement rien de particulier sinon une sorte de lueur un peu triste. Sa mère a toujours dit qu’il maîtrisait parfaitement la technique des puppy eyes de façon naturelle, même quand il ne fait pas d’efforts pour y arriver. C’est probablement son côté anxieux et demandant qui lui donne cette capacité –inutile au quotidien mais pour obtenir quelque chose, ça peut s’avérer efficace. Il est plutôt difficile de lire les émotions de Matthew dans ses prunelles, vu son indifférence générale, mais sa consommation se voit claire comme de l’eau de roche : lorsqu’il abuse des cachets, son regard est terriblement vitreux.
• Autres : L’adolescent a trois piercings, tous à l’oreille droite : deux au lobe et un hélix. Ce sont de petits anneaux très simples en argent, qu’il n’enlève que très rarement. Il n’a aucun tatouage –quel fils de bonne famille a un tatouage à 15 ans?- et trouve que c’est une idée ridicule d’imprimer de façon permanente un dessin quelconque sur sa peau. Il a une cicatrice très récente au niveau du poignet droit, dû à une tentative de suicide totalement ratée avant son arrestation. Dans le même ordre d’idées, il en possède une au niveau de l’estomac encore douloureuse parfois vu la grosseur et la profondeur de la blessure dont elle est le résultat : elle fait quelques centimètres de longueur et probablement quelques millimètres de largeur (il n’a jamais pris la peine de mesurer, ce serait plutôt malsain, non?). Matt’ a au moins une bonne vingtaine d’autres cicatrices, au niveau des côtes, qui s’alignent à l’horizontal. Elles sont toutes plutôt minces, plus foncées que sa peau, d’un ou deux centimètres de longueur; même si elles sont toutes petites, Matthew a terriblement peur que qui que ce soit les remarque. Il n’a aucun autre trait particulier qui vaille la peine d’être souligné –heureusement, parce qu’il déteste se faire remarquer par son physique.
► Caractère
• Qualités & Défauts : Autant une qualité qu’un défaut selon les cas, Matthew est doté d’une indifférence hors-du-commun : il se fiche de ce que vous faites, bien ou mal, dans la majorité des cas. Ceux qui n’aiment pas qu’on leur dise quoi faire seront toujours heureux en sa compagnie parce qu’il n’a jamais rien à dire sur le comportement des autres. Il a une façon bien particulière de juger les gens, il ne mets jamais les gens dans le même panier et fait du cas par cas. Il n’y a que peu de choses qui ont vraiment une connotation bonne ou mauvaise, parce que pour lui, un acte mauvais peut être justifié par les bonnes raisons. Il n’est pas très bavard, ni muet pour autant, mais il ne parle vraiment que lorsqu’il a quelque chose à dire (ou que le silence se fait trop pesant). L’adolescent n’est d’ailleurs pas doué pour parler en public et s’adresser à une dizaine de personnes est déjà une épreuve pour lui; il n’est pas vraiment timide mais très réservé. Il ne parle que très peu de lui, de sa famille ou de son enfance, mais s’intéressent à ce genre de choses chez les autres. Tout ça pour les ‘bonnes histoires’. Il faut parfois être inquisitif pour obtenir des détails qui choquent le spectateur et Matt’ a beaucoup de détermination face à son rêve d’écrire des scénarios de films. On peut donc le décrire comme quelqu’un de curieux et parfois même indiscret lorsqu’il discute avec quelqu’un. C’est un garçon très tranquille généralement, qui ne dérange pas et qui s’occupe de ses affaires (sauf dans le cas d’une discussion qui pourrait aboutir à des idées d’histoires). Il est très sensible mais ne montre jamais ses émotions, c’est un gros problème chez lui. Il supprime ses sentiments, positifs ou négatifs, jusqu’à ce que la pression soit insupportable et qu’il explose. Et comme il ne s’attaque jamais aux autres, c’est contre lui-même qu’il les dirige. Il succombe facilement aux solutions destructrices dans ce genre de situations, comme les médications ou l’automutilation. Matthew s’adapte heureusement facilement et peu de choses le mettent hors-de-lui assez pour se faire du mal. Il supporte bien le changement d’environnement, les sautes d’humeur des autres, l’autorité…Tant qu’on ne le touche pas. Il est facilement déstabilisé par le toucher des gens et peut s’emporter pour la moindre tape amicale, surtout venant de la gente féminine. Il n’a jamais vraiment dépassé le stade de ‘Eww!’ avec les filles et il serait probablement du genre à mettre une grenouille dans la poche de sa favorite pour lui montrer qu’il tient à elle : autrement dit, il ne connaît rien à la drague et ne s’intéresse pas aux histoires de couples. Comme trouver l’amour est loin d’être dans ses priorités, Matt’ donne tout ce qu’il a pour ses amis; il n’est pas vraiment méfiant et il est facile de se lier d’amitié avec lui. Lorsqu’il a confiance en quelqu’un, il est prêt à tout pour cette personne. Vu son comportement je-m’en-foutiste, il s’en remet souvent à ses amis pour prendre des décisions. Il a ses propres opinions et ses limites, mais il se laisse souvent influencer parce que c’est moins compliqué que de décider lui-même. La plupart des idées qui viennent de ceux qu’il considère ses amis l’intéressent et tous les plans qui contiennent les arguments ‘Juste pour essayer’, ‘Ce sera amusant’ ou ‘T’inquiètes pas, j’m’y connais’ sont des histoires dans lesquelles il est susceptible de s’embarquer. C’est un adolescent facile à vivre au fond, juste perturbé.
• Centres d'intérêts : Matthew ne s’intéresse pas vraiment à beaucoup de choses, mais lorsqu’il a une passion, il s’y donne à fond. Depuis son enfance, c’est un passionné de cinéma. Et pas juste un peu : il peut supporter quatre heures d’un film polonais, version originale, sous-titré, et même s’y intéresser grandement sans se sentir ennuyé. Il n’est pas moins qu’un fanatique du monde cinématographique. Il s’intéresse à tous les films, tous les genres, tous les aspects d’une production et ne pourrait probablement pas vivre sans sa dose de fiction. Qu’il regarde un film, qu’il lise la rubrique cinéma d’un magazine ou qu’il admire les nouvelles sorties sur Internet, il a besoin de savoir ce qui se passe dans son domaine favori. C’est aussi un musicomane –mélomane étant plus approprié pour la musique classique- qui aime bien profiter de toute la musique disponible, peu importe le genre. On le surprend parfois à fredonner, voir même chanter, mais il refuse catégoriquement de le faire en public, ne serait-ce que pour préserver l’image de mec viril qu’il essaie vaguement de donner. Hors du cinéma et de la musique, Matthew s’intéresse aux histoires quelconques. Pas dans les livres mais l’histoire de vie des gens. Pas dans le but de mieux connaître les gens, détrompez-vous, il n’est pas assez empathique pour ça, mais on ne sait jamais quand on tombera sur une bonne histoire à adapter au cinéma…
Affinités Particulières
• Aime :
Le cinéma – Comme il sera répété de nombreuses fois, Matthew est un fanatique du cinéma. C’est sa plus grande passion et regarder un film est probablement la seule chose qui puisse lui changer les idées lorsqu’il se sent mal (et que ni la cigarette, ni les médicaments n’ont l’effet escompté). Il aime autant être seul qu’accompagné dans ses visionnements, tant que ses camarades n’ont pas l’habitude discuter durant le film : les gens qui ne portent pas attention à l’écran le rendent fou.
La cuisine – Qui l’aurait deviné? Matt’ aime énormément traîner dans une cuisine et expérimenter avec différents ingrédients. Il fait extrêmement attention à ce qu’il ingère, pas pour son poids mais parce que sa mère lui a tellement fait de topos sur les aliments biologiques et les bienfaits du régime végétalien qu’il se fait un devoir de vérifier la source de toute nourriture. De ce fait, il consomme peu de viande et autres produits animaux, bien que certains aliments soient durs à supprimer de son régime (existe-t-il un seul faux bacon aussi bon que le vrai?!)
La musique – Autrefois futur rock star, l’adolescent adore écouter toutes sortes de musique dans une grande variété de situations. Il n’a aucun talent pour les instruments mais sa voix est plutôt pas mal quand il s’y met –mais il refuse de se faire entendre des autres. Il critique cependant beaucoup et n’est pas particulièrement fan de la musique populaire. Il a une préférence pour le rock et ses dérivés : le genre de musique qui fait beaucoup de bruit.
Le bruit – Il ne peut pas vivre sans le bruit. Le silence le rend nerveux. Il aime autant les orages et autres désastres naturels que la compagnie de moulins à paroles hyperactifs, tant qu’il y a du bruit. Dans une ambiance calme, il a tendance à être le plus énervant possible à force de battre des mesures imaginaires en tapant sur la première surface à sa portée. Il paraît que les gens n’aiment pas particulièrement entendre un solo de batterie sur une base de lit quand ils essaient de dormir…
Les analgésiques – Depuis la tentative de suicide qui lui a valu une surveillance constante de la part de toute sa famille, Matthew prend des antidouleurs. Dans les premiers jours après son retour à la maison, ils lui étaient prescrits pour la douleur causée par sa plaie récemment recousue. Il a dès le début décidé de profiter des médicaments le plus longtemps possible en empêchant sa blessure de se refermer correctement et a feint des douleurs insupportables dès qu’on a cessé de les lui prescrire pour pouvoir en obtenir d’autres. Lorsqu’il en prend, on le retrouve habituellement recroquevillé dans son lit, une clope au coin des lèvres, serrant contre lui un oreiller comme un ourson. Il appelle ce moment sa sieste psychologique, parce qu’il cesse de penser et se laisse engourdir par les analgésiques.
Les films d’horreur – Ils méritent leur catégorie hors de sa passion du cinéma parce que le jeune homme les adore. Il est peu impressionné par la majorité des films américains, par contre il est toujours un peu nerveux lorsqu’il regarde les films d’origine japonaise. Qui n’a jamais tremblé ne serait-ce qu’un peu en regardant Ōdishon, Kuchisake-onna, Honogurai Mizu no Soko Kara, Kansen, Ju-on, Kairo, Chakushin Ari, Jisatsu saakuru, Yogen, Rinne, Ringu ou même Uzumaki? Ce n’est pas tellement le gore qui terrorise mais le côté psychologique de ces films qui pousse Matthew à regarder deux fois sous le lit et dans les placards avant de s’endormir. Malgré son léger malaise récurrent suite au visionnement de ce genre de films, il les adore.
Sa mère – Pour Matt’, il n’y a aucune femme au monde plus importante que sa mère. Il souffre d’anxiété de séparation depuis son plus jeune âge et a régulièrement l’impression que quelque chose d’horrible peut lui arriver lorsqu’il est absent. Il a conscience du ridicule de ses inquiétudes mais sa génitrice est si précieuse à ses yeux qu’il ne se sent pas capable de continuer de vivre si elle mourrait.
Les animaux – Les créatures en tout genre l’intéressent et l’amusent. Il adore toutes les bestioles peu importe leur race, mais a une préférence pour les petits mammifères dodus. Oui, oui, dodus. Les marmottes, les ratons-laveur, les écureuils grassement nourris dans les parcs…De toute façon, un animal grassouillet est toujours plus agréable à caresser.
• Aime Pas :
Les abuseurs, violeurs & autres – Les gens qui n’ont rien de mieux à faire que de s’attaquer aux autres pour leur voler leur innocence méritent la chaise électrique. Avoir une personnalité dominante, d’accord, mais en profiter pour imposer sa volonté et ses envies aux autres, non. Matthew est prêt à en venir aux mains avec les gens qui ont commis ce genre de crimes ou qui ne semblent pas s’intéresser au sort des victimes de ce genre de traitement. Savoir que de telles personnes vivent lui donne des envies de meurtre et il pourrait probablement céder à la tentation d’égorger quelqu’un s’il perdait contrôle.
Le silence – Il est terriblement nerveux quand un silence dure trop longtemps. Il préfère tous les bruits possibles au silence, il n’y a rien au niveau de l’ouïe qui l’insupporte plus que le manque de bruits. Comme un enfant dans l’obscurité de sa chambre, il se met à guetter le moindre son et craint le claquement de talons-hauts dans les couloirs ou le chuchotement de pieds nus qui se glisse vers son lit.
Sa belle-mère – Matt’ ne parle jamais d’elle. Il fait comme si elle n’avait jamais existé. Même lorsque les gens parlent de famille recomposée et lui pose des questions sur sa situation familiale, il répond que ses parents sont divorcés et que sa mère s’est remariée. Il se contente de dire que son père est célibataire. Parce qu’il aurait aimé que Madison ne vienne jamais s’immiscer dans sa vie. Il aurait aimé qu’elle n’existe pas comme il le prétend.
Les cougars, pumas, arctic foxes – Pas dans le sens des animaux, détrompez-vous. On parle ici de femmes (cougar – 40+/-, puma – 30+/-, arctic fox – 55 ans & plus) qui fréquentent des gens bien plus jeunes. Des femmes à la sexualité débridée qui séduisent les plus jeunes comme s’il s’agissait d’un jeu. Comment une femme mûre, adulte, réfléchie, voire même accomplie peut-elle penser à mettre dans son lit un jeune homme à peine sorti de l’adolescence? C’est une notion qui dérange énormément Matthew.
Le jugement des autres – Il n’avouera jamais que ça le touche, mais Matt’ déteste quand les autres le jugent, qu’ils le connaissent ou pas. Il n’y a que les autorités, les juges et les jurés pour juger les gens, le reste du monde n’a rien à dire sur ses actions. Malgré qu’il ait eu des amis au collège, il a eu son lot de préjugés, surtout suite à sa tentative de suicide. Quel genre de directeur annonce à tout le monde qu’un élève est à l’hôpital pour avoir attenté à sa vie? Même si c’est pour faire de la prévention, on découvre rapidement qui manque à l’appel…
Le sport - Ou plutôt faire du sport. Le jeune homme n’a rien contre le sport, il a regardé son lot de parties en tout genre en compagnie de son frère et a compris depuis un moment que la phrase ‘L’important c’est de participer’ ne console aucun joueur après un échec. Il a même un certain esprit d’équipe lorsqu’il suit certaines parties. Mais faire du sport ne l’intéresse pas. Personne de sain d’esprit n’a envie de suer, de s’essouffler, de forcer, de probablement se faire mal, de se réveiller avec des courbatures…non?
La chaleur – Il n’y a vraiment rien de pire que la chaleur étouffante et l’humidité. Matthew est sujet aux nausées lorsque la température est en hausse et comme il aime manger, les choses se compliquent. Il déteste donc l’été et aurait préféré naître au milieu de l’hiver. De plus, alors qu’il a régulièrement vu ses camarades se la couler douce torse nu au soleil, il refuse catégoriquement de les imiter même si c’est pénible. Il insiste que personne n’a besoin de voir son look de Frankenstein sous son t-shirt.
Les vantards/prétentieux/snobs et dérivés – L’adolescent déteste ceux qui ont tout dans la vie(ou qui le prétendent) et qui aiment le faire savoir. L’argent, l’intelligence, la beauté…Ça va, on a compris. Tu es parfait, tant mieux pour toi, maintenant ta gueule. Ce genre de personnes le met facilement en colère et malgré ses efforts il arrive difficilement à les ignorer. Si personne ne réagit à leurs propos, ils finissent généralement par abandonner leur prétention, mais Matthew réagit au quart de tour. Ceux qui ne veulent que de l’attention avec leur vanité trouvent toujours ce qu’ils cherchent avec lui, malheureusement.
• Goûts Musicaux : « Koᴙn, 65days of static, Muse, E Nomine, Coldplay, Apocalyptica, Atreyu, Immediate Music, Indochine, Linkin Park, Malice Mizer, My Chemical Romance, Marilyn Manson, Mindless Self Indulgence, Nine Inch Nails, Porcelain & the Tramps, Jack Off Jill, Rise Against, The Rolling Stones, Pink Floyd, T.A.T.U., The Birthday Massacre, The Candy Spooky Theater, The Killers, A Perfect Circle, The Used, Three Days Grace, Velvet Underground, Alexisonfire, Anorexia Nervosa, Atrax Morgue, The Beatles, Metallica, The Cranberries, The Cure, Daft Punk, Depeche Mode, David Bowie, Dir En Grey, Disturbed, Ghost of the Robot, Gun N’ Roses, Placebo, System of a Down, We Are Wolves » – Matthew accepte bien les préjugés au niveau de ses goûts musicaux, parce que de toute façon personne n’a le droit de le juger selon ce qu’il écoute. En plus de cette petite liste, il ne refuse jamais d’écouter du classique. C’est apaisant.
• Goûts Culinaires : Ah la nourriture. Matt’ adore la bonne cuisine. Il adore les repas végétaliens ou végétariens, la cuisine italienne, la cuisine japonaise, les recettes indiennes, les desserts raffinés, les mets épicés…Les cuisiniers expérimentaux trouveront toujours un goûteur en Matthew, qui ne refuse jamais de tester une recette qu’il ne connaît pas. Il adore les légumes en tout genre, même ceux que la majorité des gens semblent détester comme le navet, les choux de Bruxelles, le brocoli, les épinards et autres pauvres aliments mis de côté. Il est particulièrement friand des casse-croûtes au beau milieu de la nuit et on ne parle pas ici d’un petit morceau de gâteau ou de quelques biscuits : il est du genre à faire des sandwichs entre 2h et 4h du mat’, parce qu’il a énormément de difficulté à s’endormir le ventre vide.
• Goûts Vestimentaires : S’habiller est probablement la tâche la plus simple du quotidien de Matthew. Il est l’exemple littéral du jeans et du premier t-shirt à sa portée. Propre. Parce qu’il ne se servirait jamais dans les vêtements sales, ce serait malpropre. L’adolescent porte des t-shirts de ses groupes favoris, de jeux vidéo, des graphiques un peu psychédéliques, la plupart du temps sans marque connue. Il n’enlève jamais son t-shirt devant les autres, de peur que quelqu’un fasse une remarque sur ses nombreuses cicatrices –c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Matt’ ne possède aucun maillot de bain depuis deux ans, il refuse d’être torse nu s’il y a la moindre chance que quelqu’un le voit. Ses jeans sont souvent délavés et usés, mais il refuse de les porter une fois troués. Sans vraiment s’intéresser à la mode, le jeune homme aime que ses vêtements s’accordent bien et possèdent donc une belle collection de pantalons de toutes les couleurs –enfin, presque, rose et lilas ne sont vraiment pas dans sa palette- dont plusieurs exemplaires des couleurs standard de jeans : bleu, bleu délavé, bleu foncé, noir. Il préfère les coupes droites que les coupes amples –parce que lorsqu’on est mince, les coupes amples nous donnent franchement l’air de clowns (les fourches aux genoux, c’est tellement ridicule)- et met régulièrement une ceinture, juste pour s’assurer de ne pas se retrouver déculotté devant tout le monde, ce serait embarrassant. Au niveau des chaussures, il est vendu aux converses et imitations depuis plusieurs années déjà, parce que ce sont des chaussures qu’on lace, qui n’encombrent personne, qu’on ne risque pas de perdre et qui vont avec tout. Matthew porte parfois un collier ou un bracelet, quand il considère que c’est en accord avec ce qu’il a décidé de mettre ce matin-là.
► Histoire
« Les garçons, voici Madison, c’est ma nouvelle fiancée. »
Tout avait commencé à cette époque. Ou plutôt tout s’était éteint. La belle vie, la lumière du jour, la liberté de pensée…C’était terminé. Madison avait tout pris, tout dérobé. Elle avait volé la lumière, l’oxygène et même l’envie de vivre. Elle avait mis un verrou sur les pensées rationnelles, une serrure sur le courage de parler, de tout dire. Madison avait tout ruiné. Ses mains blanches avaient creusé un trou béant au milieu de mon corps, ses lèvres pulpeuses avaient dévoré mon cœur, comme une horrible harpie qui se serait changée de femme à monstre. Elle avait détruit la moindre parcelle de mon esprit, réduit à néant mon équilibre, égorgé l’enfant en moi. Et tout ça avec le sourire. Elle m’avait tué avec le sourire.
Je suis né le samedi 03 juin 1995, à 13h12 très exactement. Ma mère m’en a souvent parlé. Elle disait que la naissance de Caleb et la mienne étaient les deux plus belles journées de sa vie. Elle disait que mon grand frère et moi étions ce qu’elle avait de plus précieux. Elle le dit encore aujourd’hui, parfois, mais elle dit ‘mes enfants’ maintenant au lieu de ‘ton frère et toi’, parce qu’elle ne laisse pas mes demies-sœurs de côté. Je la comprends, elles sont adorables mes sœurs. J’aimerais avoir l’occasion de les voir plus souvent. Quand je sortirai d’ici, j’imagine…J’ai eu une enfance banale. Ma mère, Helena, avait décidé de se consacrer à sa famille et mon père, Alexander, travaille dans la même compagnie depuis ma naissance. J’ai un frère de trois ans mon aîné, Caleb, avec qui je me suis toujours bien entendu. On se bagarre à intervalle régulier, ça nous permets de se défouler et ma mère disait que c’est sain tant qu’on se pardonne après la bataille. J’avais sept ans la première fois que j’ai vécu un genre de traumatisme. Le médecin de famille disait que j’étais un enfant difficile, avec une personnalité dépendante. J’ai toujours fait de l’angoisse de séparation avec ma mère, j’ai toujours eu peur qu’un malheur lui arrive quand je suis absent. Quand j’avais sept ans, elle a rencontré un autre homme, qu’elle est partie rejoindre en Angleterre. Comment j’étais supposé comprendre quoi que ce soit à cet âge-là? Je croyais que ma mère m’abandonnait pour aller vivre à l’autre bout du monde avec un minable qu’elle aimait plus que son fils. Mon père la trompait de toute façon, avec une collègue. Je me souviens d’avoir pleuré, parce que je ne verrais plus ma mère qu’aux fêtes et en été. Elle ne me raconterait pas d’histoires pour m’endormir, ne m’embrasserait pas sur le front au réveil le matin. Au début j’étais dévasté. Je n’imaginais pas le quotidien sans ma mère et comme mon père avait été pris au dépourvu, il était probablement aussi déboussolé que Caleb et moi. Il a pris des vacances à l’époque, son patron lui a accordé parce qu’il connaissait personnellement mon père. Il nous a trouvé une nounou pour les devoirs et le reste, quand il s’absenterait pour le travail. Mais ça ne remplace pas une mère. Rien ne remplace une mère. Après les premières semaines, je suis passé de la mélancolie à l’indifférence. Le ‘je-m’en-foutisme’ aigu comme ils disent. Je vivais comme un automate : réveil, petit-déj’, école, récréation, midi, récréation, école, devoirs, dîner, bain, coucher. Rincez et répétez.
À l’époque j’étais passionné de musique. Je voulais devenir une rock star. J’ai fait un essai à la guitare, à la basse, à la batterie, mais je n’ai jamais eu la dextérité nécessaire pour les instruments. Alors je me suis mis à chanter. Et puis j’ai arrêté, parce que toutes les filles de ma classe savaient plus ou moins chanter. Je me sentais comme une fille, de chanter au lieu de jouer d’un instrument. Je voulais être un rockeur pas une diva…Finalement, je me suis mis à regarder des DVDs de façon compulsive. Toutes sortes de films, version originale, avec des sous-titres lorsque c’était nécessaire. Je suis tombé amoureux du cinéma et cet amour m’a donné un second souffle de vie. J’ai décidé de contempler la profession de producteur, puis de réalisateur, de caméraman, d’acteur et finalement de scénariste. J’ai toujours eu une imagination débordante, en écrivant des scénarios elle servirait à quelque chose au moins. Avec l’envie de réussir, j’ai même cessé d’être amorphe. Je suis sorti de ma torpeur en quelque sorte. Je venais d’avoir 13 ans quand ma chance a tourné.
« Les garçons, voici Madison, c’est ma nouvelle fiancée. »
Elle était terriblement belle, Madison. Elle avait 32 ans, une petite silhouette de sablier, un air naturel. Peu de maquillage, de grands yeux bleus, les cheveux aux épaules, couleur noisette. Un sourire chaleureux, une expression rieuse. Elle s’était précipitée pour nous embrasser sur les joues, en s’exclamant ‘Quels charmants garçons’, comme une vieille tante un peu sénile. Elle avait de petits défauts amusants, comme son rire ridicule, son obsession du rangement par ordre alphabétique, sa mémoire trop courte et sa susceptibilité. J’aurais dû savoir qu’une femme aussi bien que j’acceptais comme ma belle-mère avait un problème.
Je m’étais installé pour regarder ‘Shutter’, en revenant de l’école. Au diable les devoirs, je ferais ça plus tard. Madison venait de rentrer du travail, avec ses bottillons qui claquaient. Je l’avais vaguement entendu dire que mon frère passait le week-end chez un copain et que mon père rentrerait demain matin parce qu’il avait une urgence au travail. ‘Je commande de la pizza! Attends-moi pour le film!’ Elle avait pris le téléphone et était montée à l’étage. Je l’ai entendu passer sa commande puis prendre une douche, pendant que je fixais le menu principal du DVD. J’avais payé le livreur, servi la pizza dans deux assiettes et ma belle-mère avait fini par redescendre, débardeur blanc et pyjama lilas, oreiller, couverture et tout le toutim. ‘C’est un film d’horreur’, je l’avais averti. ‘J’adore les films d’horreur’, avait-elle dit en s’installant près de moi avec son équipement. Elle avait l’air exaltée, ça me rendait heureux de savoir qu’elle partageait ma passion. C’est vers le milieu du film que ça avait commencé…
Quelqu’un crie à l’écran et elle se déplace sur le canapé. ‘Ah si tu savais comme j’aime ce genre de films, Matthew!’ Elle pose sa main sur ma cuisse, les doigts contre mon jeans et elle me sourit. Son sourire, toujours aussi aimable, toujours aussi maternel. Elle touche mes cheveux, joueuse, puis me caresse la joue. ‘Tu es adorable, tu savais?’ Je sais. Ma mère me le répète. Ma mère aussi me caresse la joue, mais elle n’a jamais ce sourire. Cet air rieur. Sa main se pose sur mon épaule, glisse le long de mon bras. Je sais qu’il y a quelque chose qui cloche, que ce n’est pas ‘normal’, peu importe ce qu’on considère comme de la normalité. Elle m’observe avec ses grands yeux bleus, s’approche et pose ses lèvres pulpeuses contre ma joue. Ma mère aussi m’embrasse les joues, mais juste comme une mère. Elle m’embrasse le coin des lèvres et je ne sais pas ce que je dois faire. La repousser? Qui me dit qu’elle n’est pas seulement affectueuse? Elle ne sait probablement pas ce qui est acceptable de faire avec les enfants des autres. Je ferme les yeux, mal à l’aise, alors que cette fois elle pose ses lèvres contre les miennes. J’ai embrassé ma mère sur la bouche de multiples fois, quand j’étais enfant, ça n’avait rien d’étrange à l’époque, rien d’inquiétant. Mais ce n’était qu’un bref baiser, un ‘je t’aime’ d’enfant, pas un échange langoureux avec une femme mûre, qui pourrait être ma mère, qui me pousse contre le canapé pour mieux me contrôler. Je sais que c’est mal, je le sais, mais je n’ai pas d’allié, pas la force de me dégager, même mon corps me trahit. J’ai la nausée, de savoir qu’elle est là, contre moi, et qu’elle en profite.
« Non… »
Si vous saviez comme j’aimerais avoir été convaincant. Mes mains contre ses épaules, pour essayer de me redresser, de quitter le salon, de fuir son regard et ses lèvres et ses mains…Je réitère mes protestations, faiblement, parce que je sais qu’au fond je ne veux pas. Mon esprit ne le veut pas, mon cœur ne le veut pas, mon âme ne le veut pas. Je ne veux pas. Je refuse qu’elle m’embrasse et qu’elle me touche, je refuse de la sentir aussi près de moi. J’ai dit non. Non. Mais elle m’ignore, elle fait comme si je n’avais rien dit. Je ne suis pas consentant, n’est-ce-pas? Même si elle a séduit mon corps, je ne veux pas d’elle. Je n’éprouve aucun désir pour elle. Aucun. Sa peau est bouillante contre la mienne, mais j’ai froid, terriblement froid. J’ai envie de pleurer, mais ce serait futile et tellement faible de ma part. Je ne veux pas pleurer à cause d’elle. Elle n’en vaut pas la peine. Je croyais qu’elle voulait être une figure maternelle pour moi, mais c’est une traîtresse, une menteuse…Une voleuse. Plus elle m’embrasse, moins je me sens vivant. Comme aspiré dans un trou noir. Perdu dans une sorte de néant un peu flou. Je cesse de réagir, je la laisse faire. Si je l’ignore, peut-être partira-t-elle. Je me transforme en pantin et je concentre mes pensées sur le film, les cris d’horreur et la musique angoissante. C’est un film d’horreur et pourtant je sais que ce n’est pas ça qui m’empêchera de bien dormir ce soir. Je sens son souffle sur ma gorge, les ressorts du vieux canapé qui grincent. Je voudrais tellement qu’elle disparaisse. Je voudrais tellement qu’elle n’ait jamais existé…
« J’te comprends pas, vieux, t’as une vie parfaite pourquoi tu te fais ça?
- Une vie parfaite…? »
Je ne me détruis pas, Ash’, tu as tout faux. Je me guéris, je me permets de vivre un jour de plus. La douleur physique étouffe la souffrance intérieure. Je ralentis la progression de cette nécrose qui s’attaque à mon âme. Les semaines avaient passé depuis ma première fois avec Madison. Le temps s’écoulait mais je ne me sentais pas mieux. J’avais commencé à me couper, pour soulager la pression qui m’empêchait parfois de respirer. C’était stupide, mais efficace.
« Ouais, mec, ta mère est trop cool, ton beau-père est genre riche, ton père est absent mais il se rattrape en te laissant faire c’que tu veux et il a épousé un canon! »
Un canon. Si tu savais. C’est une arme destructrice, Ashton. Un monstre. Ça me donne envie de vomir, que tu la trouves sexy. T’es inconscient, ‘mec’. Si tu savais ce qu’elle devient la nuit tombée, si tu savais ‘tout ce que je fais’ quand mon père est absent. Quand je t’ai dit que je ne viendrais pas au ciné’ avec vous, tu aurais dû poser des questions. Tu aurais dû me demander pourquoi ma belle-mère refusait que je sorte. Tu aurais dû savoir que je suis trop fier pour dire quoi que ce soit. Tu devrais comprendre tout ça, Ash’, j’ai tellement besoin de toi. Elle ne s’était pas contentée d’une fois. Elle revenait à la charge, chaque fois que j’étais seul avec elle. J’avais peur de rester chez moi. Je verrouillais ma porte dès que j’en avais l’occasion.
« T’es bizarre ces derniers temps. C’est à cause d’une fille? Ça vaut pas la peine de devenir emo pour ça, sérieux…
- C’est pas à cause d’une fille.
- Alors c’est un mec? Tu peux le dire, j’suis ton meilleur ami et j’ai rien contre ça, tu sais.
- C’est pas un mec non plus. »
C’est une femme, Ash’, une harpie. J’ai peur, Ash’, si tu savais. J’ai peur d’elle. J’ai besoin de sortir le venin qu’elle fait couler dans mes veines. Ça fait de moi un faible n’est-ce-pas? Je ne veux pas être faible. Mais j’ai mal. Ça me ronge de l’intérieur, j’ai envie de tuer. J’aimerais l’égorger, pour faire taire ses murmures qui me hantent. Ses faux ‘je t’aime’ et ses gémissements. Si seulement j’arrivais à te le dire, Ashton, si seulement. J’ai peur d’être considéré comme une attention whore si je parle. Comme si je n’avais rien de mieux à faire que de me plaindre. C’est vrai que j’ai une vie ‘parfaite’, aux yeux des autres. J’ai mes hauts et mes bas, comme tout le monde, mais je m’en sors plutôt bien à l’école, je m’entends bien avec ma famille, je n’ai pas de problèmes financiers, j’ai des amis, tout va bien en somme. Sauf avec elle.
« Écoute, c’est pas important okay? J’dois y aller, j’veux pas être en retard pour le dîner… »
Je n’ai pas faim, mais à quoi bon insister. Je n’avais pas prévu que tu vois les plaies, j’espère que tu garderas le secret, Ash’. Je ne veux pas que ça se sache, ni les autres, ni mes parents, ni personne. Elle le sait déjà et les a toutes embrassées. Toutes, même les plus récentes, même celles qui brûlaient encore. Elle m’a chuchoté qu’elle me guérirait, qu’elle m’aiderait à traverser cette mauvaise passe. Je me blesse pour lui échapper, comment peut-elle l’ignorer?! Chaque fois que ses mains me touchent, j’ai envie de mourir. Je prie pour être plongé dans un sommeil si profond que j’en oublierai ce qu’elle me fait subir. Je n’ai aucun support, même mon propre corps m’abandonne pour se ranger de son côté! Au fond, j’aimerais ne pas être là. Quitter mon corps chaque fois qu’elle me caresse pour la laisser profiter d’une enveloppe vide. Pour éviter de sentir la culpabilité, la douleur, le désespoir. Je voudrais qu’elle comprenne la gravité de ce qu’elle fait, parce que je n’arriverai jamais à lui dire. Ce n’est pas seulement immoral, c’est inacceptable. C’est révoltant. Quand elle a terminé, qu’elle est satisfaite, elle m’offre une clope, comme si j’étais son amant. Comme si elle ne saisissait pas qui je suis. J’ai pris l’habitude de les accepter, ses cadeaux empoisonnés. Ça calme mon cœur qui débat et l’envie de vomir. Si je meurs d’un cancer, elle aura ça sur la conscience au moins. Dommage que le cancer soit lent à se pointer.
« Pose le couteau, Matthew, pose-le, s’il-te-plaît… »
J’aimerais t’obéir présentement, papa, j’aimerais le poser. Mais je ne peux pas. Je n’en peux plus, pourquoi n’as-tu rien remarqué? J’en ai assez, je veux que ça cesse. J’ai 14 ans. J’ai supporté un an en silence, toutes les fois où elle s’est glissée dans mon lit, toutes les fois où elle m’a rejoint pour un film, toutes les fois où elle m’a menacé de me faire interner pour que je cesse de me blesser. ‘Si tu en parles, on t’enverra dans un hôpital, mon petit Matthew, et même si tu leur dis ce qui se passe, ils croiront que tu inventes pour t’en sortir’. Elle a l’air fière d’elle. ‘Ils diront que tu es assez vieux pour savoir que c’est mal, pour me repousser et ça se retournera contre toi’. Elle est maligne, elle a raison.
« Non! Tu comprends rien! J’le poserai quand ce sera fini! J’le poserai seulement quand ce sera terminé… »
La lame est froide contre ma peau. Mon père regarde mes cicatrices, ses yeux sont mouillés. Je déteste lui faire de la peine. Je n’avais pas prévu qu’il revienne si tôt. Madison est à l’étage, elle fait une sieste. J’ai quitté son lit pour venir en finir le plus vite possible et je suis tombé sur lui. Ça me brise le cœur qu’il me voit comme ça, en sous-vêtements dans la cuisine avec un couteau, comme un somnambule suicidaire. J’ai hésité un moment, j’aurais pu m’égorger, mais la douleur se trouve au creux de mon estomac. J’ai besoin de creuser et de la sortir de là, cette boule qui m’empêche de manger, de respirer, de vivre.
« Je t’en prie, Matthew, pose le couteau, on va discuter, tu veux? »
Ce n’est plus le temps de discuter, papa. Je n’ai plus la force de discuter. J’ai plongé la lame du couteau dans ma chair, c’est moins douloureux que de vivre avec mon secret. Le sang qui coule sur mes mains est toujours aussi chaud, peut-être même plus que d’habitude. J’ai le réflexe de laisser tomber mon arme, de poser une main sur ma plaie sanglante et de m’appuyer contre le comptoir. Mon père ne perd pas un instant avant de se précipiter sur le téléphone, pour appeler les urgences. J’aimerais qu’ils prennent leur temps, qu’ils me laissent mourir en paix. Je m’assois maladroitement par terre et je ferme les yeux. J’entends mon père discuter avec l’employé, lui dire que son fils vient de se poignarder. ‘Non, ce n’est pas un accident’, qu’il précise. À l’autre bout de la ligne, on note probablement qu’ils ont à faire à un adolescent dérangé. Qui d’autre qu’un cinglé pourrait tenter de s’enlever la vie? Je suis probablement dément. Mais je me sens mieux. Je me sens terriblement mieux. Je n’ai plus envie de pleurer, plus envie de rien.
« Ça va aller, Matthew, tout va bien aller, ne t’inquiètes pas. »
Sa main se pose sur ma tête, il s’est agenouillé près de moi et je sais qu’il prie pour que je m’en sorte. Ça m’attriste de prier pour le contraire. Je n’ai plus envie d’ouvrir les yeux. Je suis épuisé, vidé. Mais pas encore assez pour m’empêcher de pleurer. Je l’aime mon père, je l’adore. Ça me rend malade de lui faire ça, de l’abandonner. Mais elle ne me touchera plus jamais si je meurs. Elle aura mon suicide sur la conscience. Je sais qu’elle finira par se rendre que c’est de sa faute. Elle finira par comprendre que je n’ai jamais eu envie d’elle. Les sirènes de l’ambulance se font déjà entendre. Quelle déception. Je sais que je vais m’en sortir. Je sais que je vais vivre. Je sais qu’elle pourra encore me toucher quand je reviendrai. Je sais que ce n’est pas terminé pour moi. J’aurais tellement aimé les entendre déclarer ma mort. Je garde les yeux fermés, comme si j’étais inconscient. Je les entends me parler, mais je n’ai pas envie de répondre. Je souhaite que mon cœur se taise, je retiens ma respiration. Ils insistent et j’accepte finalement d’ouvrir les yeux. Juste assez pour voir mon père qui entre dans l’ambulance et Madison, emmitouflée dans une couverture, qui me fixe sur le porche. J’aurais tellement voulu mourir à ce moment-là.
« Il faut que ça s’arrête, Matthew. Il faut que tu arrêtes. Ton père est terriblement inquiet pour toi… »
Et toi, maman, tu es inquiète sur ton bout de continent? Je suis sorti de l’hôpital après une semaine. Ils m’ont recousu, je vais bien. Je vois un psychologue, pour m’aider à m’exprimer. J’ai décidé de ne rien lui dire. Je feins des douleurs depuis des semaines, pour qu’on me prescrive les mêmes antidouleurs qu’après mon passage à l’hôpital. Je les prends quand Madison revient, ça m’aide à oublier. Je regarde tellement de films que je les confonds. Je mets des films d’horreur, quand elle se pointe, ça m’aide à me concentrer sur autre chose. J’ignore ce qu’elle dit, je fais ce qu’elle veut. Si je la frappais, je serais en tort. C’est moi qu’on accuserait d’être violent. Alors je subis, ça vaut mieux pour tout le monde. Je me débrouille toujours à l’école, j’ai toujours des amis. Les gens sont inquiets mais qu’est-ce que j’en ai à foutre au fond? J’ai dis à Ashton que j’en avais marre d’être ‘sage’, d’être toujours bien rangé. On s’est fait arrêté finalement, ce qui a augmenté le degré d’inquiétude de mes proches. Vandalisme et vol à l’étalage. ‘Mais qu’est-ce qui t’a pris, Matthew?’ J’suis un adolescent, papa, compte-toi chanceux que je ne sois pas un junkie, un délinquant, un alcoolique, un décrocheur. Juste un peu cinglé.
Je suis encore seul avec Madison ce soir. J’ai avalé quatre cachets d’oxycodone, j’ai mis un DVD, j’ai retiré mon t-shirt, je me suis installé avec elle sur mon lit, indifférent. Les images défilent et je l’entends soupirer contre mon oreille. Elle ne regarde jamais les films, au fond elle s’en fiche. Elle ne s’intéresse pas au cinéma. Elle m’a menti. J’ai craqué à ce moment-là : j’ai glissé la main qu’elle ne tenait pas sous mon oreiller et y ait ramassé le cutter que je gardais. On est désespéré ou on ne l’est pas. Je l’ai frappé. Elle a crié, elle est tombée, elle est sortie de la chambre en courant. Il n’y avait qu’une pensée qui m’importait : je dois l’achever. Je dois la tuer. Ça ne s’arrêtera pas autrement. Je dois le faire. Quand je l’ai rejointe, elle tenait le téléphone. Je l’ai entaillé au niveau de la clavicule. Je voulais l’égorger. Elle a eu le temps de composer le 911, je l’ai poussé. En amateur de tragédie, je me disais que ce serait idéal de l’assassiner et de me suicider ensuite. Quand les urgences sont arrivées, elle sanglotait dans un coin, ses bras couverts de blessures défensives comme on les appelle. Ils sont entrés dans la salle de bain, l’arme au poing, pour me confisquer ma seule défense. Le policier attrape une serviette et applique une pression sur mon bras droit où j’ai eu le temps de m’entailler. Il semble furieux, même dégoûté. Il n’y a probablement que les lâches qui s’attaquent à une femme et tentent de s’enlever la vie. Il doit se dire que je suis un être ignoble. On m’a traîné au poste, ma blessure n’était pas assez grave pour finir à l’hôpital. Je suis resté dans une cellule un moment, jusqu’à ce qu’on décide de me faire voir un psychiatre, parce que je refusais de cesser d’hurler. Mon père a refusé de m’adresser la parole. On m’a dit que je serais pris en charge par un centre, pour que j’apprenne à ‘canaliser’ ma colère. J’ai pleuré. J’ai protesté. Mais ça n’a rien changé. On entend souvent parler d’histoires de femmes battues, de femmes violées…Mais quand ce sont les hommes qui subissent, on les passe sous silence. Je suis Matthew Wenton, 15 ans et ma belle-mère a ruiné ma vie.
► Joueur/Joueuse
• Mot de Passe pour la Validation :
• Comment avez vous découvert le forum : En explorant les partenariats de divers forums.
• Commentaire : J’adore la mise en page du forum et surtout les différents choix de designs, ils sont tous aussi beaux les uns que les autres ~ (J’ai un faible pour le militaire <3)
J’ai un petit problème avec la convention d’écriture par contre et j’espère que ça ne dérange pas trop si j’utilise « » pour les dialogues, j’ai les guillemets anglophones mais Microsoft Word les transforme automatiquement si le reste de mon texte est en français (u_u’’)
Autrement j’aimerais m’excuser pour mon histoire un peu confuse. Habituellement j’écris à la troisième personne, mais cette fois mon personnage s’y est opposé et voilà, c’est Matthew qui s’est chargé de sa propre histoire (cherchez pas, j’suis en connexion directe avec tous mes perso’ comme ça)
Si c’est vraiment trop confus, je peux tenter de réécrire, une fois de plus ou de moins, je ne m’en porte pas plus mal =)