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. Warm like the Wind . [ PV Lou ]

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MessageSujet: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyDim 22 Aoû 2010 - 15:17

. . . Warm like the Wind



Un autre voyage, un autre lieu, un autre centre.

Cette fois-ci non pas pour purifier le sang, nettoyer la crasse incrustée sous la peau. Non. Cette fois-ci, c'était dans la tête que ça se passait. Et par la suite, dans le comportement, les agissements. Il fallait tout apprendre, de nouveau. Les manières, les bonnes mœurs, comment tenir une conversation, trouver un travail, et puis, éventuellement : la femme et les enfants qui vont avec, la maison en banlieue et le chien jaune qui court dans le jardin. Declan n’en voyait pas l’intérêt. Mais le paternel tenait à ce que son fiston arrête ses bêtises. Qu'il apprenne à bien se tenir. Qu'il redevienne ce bel enfant sage et raisonnable, comme quand il était petit ! Mais papa, j'ai grandi maintenant, je ne suis plus le même. M'as-tu même déjà connu un jour, un seul instant ? Moi, qui je suis réellement ? Et non pas ce que tu voudrais que je sois ?

“You’ve been a bad, bad boy…”

Soupir.

Le voyage en train fut long. Non pas en terme d'heures, évidemment, puisque Declan vivait déjà dans le comté. Long… Long, dans la mesure où son père avait tenu à faire le trajet à ses côtés. Et bien sûr, lui faire la morale pendant tout ce temps, lui tenir ses discours existentiels et tellement, oh tellement modérés. Philosophie de comptoir, en somme, entendons nous bien. L'arrivée à l'institut en fut presque un soulagement pour le jeune Loup. Il s'empressa d'y entrer, un simple signe de main en guise d'au revoir à son père. Pas un seul mot d’adieu, pas un seul encouragement. Rien. Juste, cette expression contrite sur le visage du père. Si ses collaborateurs venaient à apprendre que le petit O’Connell est ici, qu’en penseraient-ils ? Il lui faudrait vérifier une énième fois les termes de confidentialité du contrat avec l’institut, on n’est jamais trop prudents…

Pitié, pitié, qu’on le laisse en paix. Declan irait dans ce foutu centre, il n'avait pas tant le choix de toute manière. Mais qu'on ne vienne plus l'agacer avec de belles paroles et de douces promesses. Ces simulacres d'avenir - "Tu me rejoindras, tu viendras travailler à mes côtés. Tu verras, je suis certain que cela te plaira... ". Aberration.


L'Irlandais, délivré du poids qu'était son père, se dirigea vers l'accueil. Il se présenta, et s'enquit alors de la disponibilité de sa chambre. Celle-ci n'était pas prête lui renseigna-t-on. On lui demanda si résider dans un dortoir n'était vraiment pas possible. Declan s'interrogea un moment. Si, bien sûr, vivre à plusieurs ne posait aucun problème en ce qui le concernait. Au contraire, d'ailleurs ! Cela lui permettrait de rencontrer plus de personnes. En revanche, le jeune homme avait conscience que ses rêves si particuliers pourraient poser un problème. Très peu de gens étaient au fait de sa faculté et il tenait à ce que cela reste le cas. Il connaissait un sommeil agité et quitte à passer quelques années ici, autant s'intégrer au mieux. Declan avait tout à fait conscience que les autres résidents le trouveraient étrange, et pire, lui poseraient des questions. Quel autre choix que de leur raconter, leur expliquer et espérer une forme de compréhension ? Et même, ce serait donner le bâton pour se faire battre. Il en était hors de question. C'est donc avec un pincement au coeur que notre Loup déclina la proposition et affirma qu'il lui fallait absolument une chambre. Cela réduirait le nombre de curieux. C'était déjà ça de pris.

Ne pouvant s'installer pour le moment, Declan décida d'explorer les lieux. Il se mit à vagabonder, les mains dans les poches, le nez en l'air. Curieux de découvrir son nouveau "chez lui", il déambula dans les couloirs et multiples pièces, une bonne heure durant. Les dortoirs, les chambres, les bureaux administratifs. Et puis, la bibliothèque, le grand jardin, la plage artificielle - installée pour l'été, supposa-t'il. Là, la piscine. Declan s'arrêta subitement. Du bleu plein les yeux et l’âme balayée par les vagues, un large sourire se forma sur ses lèvres de Loup.

Ce matin là, le jeune homme avait tenu à faire sa course quotidienne. Il avait quitté trois jours auparavant la cure de désintoxication et s'apprêtait, l'après midi même, à s'en aller et découvrir un autre "ailleurs". Encore. Il lui fallait souffler, oublier. Ne plus penser, une heure, seulement. Eteindre la machine juste un moment, de quoi se reposer. Ne serait-ce qu'un peu. Il ne demandait que cela.
Seulement, il fut coupé de court au bout de quinze minutes à peine par l'un des domestiques. Declan n'avait pu terrer la grisaille qui prenait forme en lui. Ses jours n’étaient plus que monotonie et platitude. Combien il en avait assez de ces aléas constants, de s’essouffler un peu plus chaque jour et chaque fois, ailleurs. C’est la vie, disent certains. Mais, quelle vie, au juste ?

Alors, ce que beaucoup auraient estimés une simple piscine, Declan, lui, vit dans cette étendue d’eau une opportunité en or. Celle de consoler sa colère et de réconforter sa lassitude. Il quitta ses vêtements à toute vitesse et plongea sans plus attendre. Faute de maillot de bain, il ne portait plus que ses sous vêtements. Qu’on vienne rouspéter après ses manières, le Loup n’en avait que faire ! Son esprit était déjà loin, très loin.

Si le sommeil n’apportait que peu de repos au jeune homme, ses exercices sportifs apaisaient son âme comme jamais. Tandis que son corps s’activait en un crawl musclé et très appliqué, ses pensées filaient et défilaient, voyageaient et se délectaient de cet instant de calme. Le Loup s’abandonnait tout entier et se lovait dans cette impression de chaleur, de réconfort. C’était beau, c’était bien, c’était bon - Si bon. Declan s’imprégnait de toute cette eau et dans cette superbe harmonie, le voici qui trouvait enfin la paix. La sérénité, la vraie. Celle qui vous empli d’une fièvre sans pareille, qui ranime la flamme au creux du ventre.

L’Irlandais se baigna deux bonnes heures, le temps d’étancher sa soif d’effort. Il finit par se décider à sortir la tête de l’eau et y demeura quelques minutes encore. Enfin, il se retourna et revint vers le bord.
C’est alors que le Loup remarqua qu’il n’était pas seul…
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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyDim 22 Aoû 2010 - 18:01

    Les minutes se succédaient, les heures, les jours… Les aiguilles de l’horloge poursuivaient leur course, imperturbables. Le temps engloutissait les souvenirs, la fatigue, et les sensations. Tout disparaissait à mesure que les jours passaient, et Lou avait cette impression que le temps anéantissait les restes d’elle-même. Cela ferait bientôt 4 mois qu’elle avait rejoint ces murs, 4 mois à partager ses nuits avec des personnes qui lui semblaient toujours aussi inconnues. Et depuis 4 mois elle se demandait ce que cet endroit pourrait bien changer en elle que lui ajouter davantage d’ennui sur les épaules. Oui, c’était ça, l’ennui. Les journées se comblaient d’activités obligatoires, de repas qu’elle n’achevait jamais, de nuits au sommeil forcé. Lassitude. Et c’était à présent qu’elle comprenait la signification de ce mot qu’elle en apprenait elle-même davantage sur les raisons de ses actes passés. L’ennui lui avait fait peur, et elle s’était donnée à la débauche autant pour oublier cette inquiétude que pour se venger de la vie qui l’avait très tôt déçue, très tôt rendue amorphe.
    Et voilà qu’en guise de punition, elle était condamnée à passer des jours fades et sans aucune consistance. Les seuls choses qui la faisaient sortir de cette terrible vérité étaient la drogue – il n’était pas si compliqué de s’en procurer -, ses passions – composées du dessin et de la musique - et, malgré elle, les rencontres. Il était vrai que les visages succédaient aux visages autant que le temps défilait inexorablement, mais certaines personnes avaient gagné son intérêt sans qu’elle se l’avoue réellement pour autant.

    Lou ignorait qu’en penser, en réalité. Cela faisait des années, maintenant, qu’elle s’était habituée à ne plus s’émouvoir outre mesure. L’attachement était une chose qu’elle craignait bien plus encore que l’ennui. Mais on ne peut pas toujours l’éviter. Sans doute que l’inactivité l’avait un peu ramollie dans ses pensées, dans sa façon d’agir et réagir, dans sa manière d’aborder les choses et les gens. Les psychologues, Lilith, tout le monde le lui disait : il fallait qu’elle s’ouvre. Mais à présent qu’elle commençait à faire des efforts, cela l’effrayait étrangement. Cette peur avait une source, et elle la connaissait parfaitement. Depuis la mort de son père, elle craignait que chaque personne qu’elle finirait par aimer disparaisse dans ce genre de néant. Cette crainte avait fini obsession et elle avait beau se raisonner, rien n’y faisait. Peu importe les efforts, elle finissait par tout briser lorsqu’elle se sentait prête à s’attacher excessivement. Elle refusait la dépendance.

    Ce jour ne différait pas des autres. L’après-midi semblait longue. Elle s’évertuait peu à peu à éviter de dormir durant la journée, mais cela lui faisait découvrir que le temps passait bien trop lentement en ces lieux. Elle n’avait pas le cœur à dessiner ou quoique ce soit. Aucune inspiration ne se profilait, alors elle s’était dirigée dehors, livre en main, pour prendre un peu d’air frais afin d’éclaircir son esprit un peu embrumé. Ses muscles étaient engourdis comme si elle était restée un temps trop long enfermée dans une boite. Une légère douleur à l’épaule lui rappelait qu’elle avait mal dormi cette nuit et dans une mauvaise position, sans doute.
    Elle n’avait pas de destination précise, elle « errait » un peu, évitant les gens, comme d’habitude, ne leur adressant aucun regard, tout comme ils ne la regardaient pas non plus. Et c’est ainsi qu’elle finit auprès de la piscine. A dire vrai, elle n’était pas de ses personnes qui se dépensent avec plaisir, elle n’était pas du genre sportive, mais une fois qu’elle s’y mettait, elle appréciait tout de même cela. Elle aimait beaucoup l’eau mais ignorait ce qui la retenait à chaque fois d’aller se baigner. Peut-être n’aimait-elle pas devoir se vêtir d’un maillot qui aurait davantage attiré les regards sur elle que ses tenues habituelles passant plus inaperçues. Tout comme aujourd’hui où elle n’avait enfilé qu’un short en jean et un t-shirt trop ample, cachant un peu la finesse de son corps. Ses cheveux étaient détachés, retombant simplement sur ses épaules. Pas de maquillage, pas de bijoux hormis ses piercings habituels aux oreilles - celles-ci étant cachées par ses cheveux – et un bracelet en argent fin et discret, tout comme elle.

    Il n’y avait personne autour de la piscine, c’était plutôt surprenant. Sans doute que la plupart étaient à une activité quelconque. Il n’y avait que quelques signes d’une présence. Des vêtements abandonnés sur le bord et le bruit régulier d’une personne qui nage. Lou posa son regard sur celle-ci. Et directement, une chose la troubla. Elle ignorait si cette sensation était agréable ou non, mais au moins elle éprouvait quelque chose, c’était déjà un bon pas.
    En réalité, Lou admirait cette ferveur dans les gestes de Declan, cette manière de nager qui semblait lui être vitale. Elle se demandait si un jour elle avait éprouvé ce genre de sentiment si fort qu’il vous fait vous acharner dans vos gestes. Elle se dit alors que ce devait être une nouvelle chose propre « aux autres ».

    En effet, le monde de Lou s’était défini en deux classes distinctes : elle, et les autres. Elle c’était l’inaptitude à se passionner, à se laisser submerger de sentiments. Les autres c’était tout ce qu’elle n’atteindrait jamais. Declan faisait partie des autres, tout comme toutes les personnes qui l’entouraient. Même celles envers qui elle éprouvait un soupçon d’attachement, il lui semblait sans cesse qu’un mur la séparait d’eux, et c’était ça aussi qui l’empêchait un peu de faire les efforts requis. Elle était découragée d’avance. Et ce sentiment revint à la surface quand son regard se posa sur le garçon, son énergie, sa vivacité. Elle se demandait si l’air qu’il respirait était différent de son propre oxygène pour qu’autant de vie se dégage de lui.
    Perdue dans ses pensées, elle ne prit pas conscience qu’il s’était arrêté dans son exercice et se tournait à présent vers elle. Lorsqu’elle réalisa, elle se sentit soudainement stupide, ainsi, plantée comme une potiche à le regarder comme s’il faisait partie d’un monde totalement opposé au sien. Elle détourna son visage comme si de rien n’était et alla s’installer au bord de la piscine, posant son livre à côté d’elle, retirant ses chaussures et chaussettes afin d’ensuite glisser ses jambes dans l’eau.

    Mais malgré elle, la curiosité l’avait envahie, son visage se redressa et son regard se posa à nouveau sur Declan, comme troublée. Elle ignora s’il eut fallu qu’elle le salue ou non. Mais comme d’habitude, aucun son ne passa la barrière de ses lèvres, elle détourna le visage comme si le garçon n’existait déjà plus, venant masser son épaule endolorie. Elle reprit finalement son bouquin qu’elle ouvrit à la dernière page qu’elle avait lue et reprit sa lecture. Cependant son regard buttait toujours sur la même phrase, parce que la jeune fille n’était que trop peu concentrée… En vérité, elle n’attendait qu’une chose, c’était de voir à nouveau la ferveur du jeune Loup qui lui semblait peut-être totalement surréaliste par rapport à l’activité si peu prononcée de sa propre vie.


Dernière édition par Lou Sthers le Lun 23 Aoû 2010 - 23:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyLun 23 Aoû 2010 - 0:25



Une jeune femme se tenait là, debout. Elle le fixait, sans un bruit, sans un mot. Aucun. Et dans ce même silence, elle alla s’installer au bord de l’eau, en vue de se rafraîchir les pieds.

Declan venait de faire sa toute première rencontre à l’institut. Et dieu, qu’elle était jolie…
Il contempla Lou un moment. Ses jambes fines et dénudées, son tee shirt qui laissait suggérer tout en ne dévoilant rien. Ses longs cheveux raides et ses yeux, si clairs et pourtant si ternes à la fois. Le jeune Loup ne put réprimer un sourire devant ce charme fragile. Instinctivement, il prit la décision de s’approcher. Il aimait ces moments d’inconnu, de découverte. Qui sait ? Peut-être serait-elle la plus aimable des personnes, comme la plus agressive et la plus vulgaire.

Il s’enfonça de nouveau sous l’eau et rejoint en quelques mouvements l’autre côté de la piscine, là où se trouvait Lou. Il arriva sur la droite de la jeune femme et reprit son souffle quelques secondes, s’appuyant contre le rebord carrelé. Declan tourna alors la tête en direction de Lou et afficha un sourire franc. Non pas qu’il fasse preuve d’une assurance un peu trop prononcée, loin de là. L’Irlandais ne s’était jamais estimé Don Juan ou autre Casanova. S’il aimait les femmes et leur compagnie, c’était de manière très ponctuelle. Les relations amoureuses ne l’avaient jamais réellement interpellé. Declan était simplement quelqu’un de profondément sociable – ou plutôt, d’un peu trop curieux. En effet, Lou l’intriguait.

L’Irlandais patienta quelques minutes, sondant la réaction de la jeune fille. Elle n’avait pas l’air de se sentir concernée par son attention, sa présence. En réalité, Lou paraissait loin. Loin de lui, loin de cette piscine, loin de ce lieu. Loin de tout. Alors, dans quels tréfonds s’était reculé son intérêt ? Où se réfugiait-elle, pour sembler si absente ? Ou bien, n’était-elle juste absolument pas intéressée par les autres ? Etait-ce l’attitude d’une enfant vaniteuse ? Non, il y avait quelque chose de plus en elle. Ou de moins, selon les interprétations. Quoiqu’il en soit, en fonction de l’attitude à venir de Lou, Declan aurait vite sa réponse.

« Hello there… »

Bien que le silence se soit confortablement installé, la voix grave du Loup y mit un terme. Peu de mots avaient été formulés mais déjà, l’accent du jeune homme s’était manifesté. Cette prononciation franche, rapide et parfois dure à l’oreille, était typiquement irlandaise. Declan appuyait sur les syllabes, et surtout sur les voyelles. Bien que son peuple s’exprime généralement très vivement, le Loup quant à lui, était quelqu’un de calme. Il aimait prendre son temps. De fait, Declan parlait de façon posée et de temps à autres, allongeait même ses fins de phrase.

Maintenant, que le Loup avait brisé la glace, il posa ses mains à plat sur le rebord de la piscine et souleva son corps hors de l’eau. Il prit tout de même la précaution de ne pas sortir trop rapidement, afin de ne pas mouiller Lou. Declan mit pied à terre et l’air déterminé, se dirigea vers les affaires qu’il avait laissées à terre quelques heures auparavant. A bien y réfléchir, l’indisponibilité de sa chambre se révélait assez commode. Son sac de voyage était à portée et il n’eut qu’à fouiller brièvement pour en sortir une serviette de bain. Dans le même temps, il en profita pour se saisir d’un paquet de cigarettes et d’allumettes. Pour terminer, Declan s’appliqua à ranger ses autres vêtements. Il était très soigneux avec ses habits, et ne tenait pas à ce que ceux-ci soient abîmés ou ne serait-ce que froissés.

Enfin, il ceignit la serviette autour de ses hanches et vint prendre place aux côtés de Lou. Toujours à sa droite. Declan passa une main dans ses cheveux humides afin de se dégager le visage. Lou et Declan se tenaient dos au soleil et l’Irlandais adorait cette sensation de chaleur contre sa peau fraîche. Après l’effort, le réconfort, comme dirait l’autre. Les yeux clos, Declan savourait le moment. Il soupira d’aise et finalement, reporta son attention sur sa délicieuse compagne.

S’il y avait bien quelque chose que Declan ne pouvait reprocher à son père, c’est qu’il avait été très bien élevé. On lui avait appris le respect des autres et notamment, la courtoisie envers les femmes. C’est pourquoi, avant de se servir, le Loup entrouvrit son paquet de cigarettes et le tendit vers Lou. Les tatouages de l’Irlandais étaient alors tout à fait visibles. Tout comme les cicatrices constellant son corps, frasques d’une période révolue.

Ses yeux verts se plongèrent dans le regard de la demoiselle. Il sourit avec bienveillance et dit :

« Je t’en prie, sers toi. Je suis Declan. Et toi, comment t’appelles-tu ? »

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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyMar 24 Aoû 2010 - 1:18

    Cela faisait à présent des années que l’art des rencontres s’était peu à peu détérioré. Aller vers les autres, faire le premier pas… Tout cela n’avait plus de sens, ou très peu. La technologie avait finalement atteint cet aspect vital pour la population. Au lieu d’aller vers quelqu’un qui nous plaisait dans notre établissement scolaire, on lui parlait par internet. Au lieu d’aller boire un verre entre ami le soir, on se rejoignait sur ces systèmes de conversation instantanée. Au lieu d’écrire des lettres ou cartes postales lorsque nous partions en voyage, on écrivait un mail surchargé de fautes d’orthographe, ou on s’envoyait un « texto ». Lou n’avait pas à se plaindre de ça, elle qui n’allait jamais vers les autres. Mais sans être réellement l’esclave de cette évolution, elle était tout de même victime de ses désavantages. La communication. Adresser la parole à un inconnu était devenu de plus en plus surprenant pour la personne auxquelles vos mots étaient destinés. La jeune fille qui n’avait aucune facilité à démarrer une conversation n’avait pas été avantagée par son époque où l’on restait prostré chez soi, derrière son clavier d’ordinateur. Alors même lorsqu’elle éprouvait le vague désir d’aller vers quelqu’un, son manque flagrant de capacité de discussion l’écrasait trop pour qu’elle puisse lutter contre celui-ci. Ce n’était pas de la timidité, mais sa nature doublée par le grand vide qu’évoquait toujours ses mots, selon elle.

    C’était bien malheureux, parce que ce sans ce handicap difficile à gérer, elle aurai sans doute pu se sortir davantage de son silence pesant, de son éloignement de tout. La peur de ne jamais savoir quoi répondre quand on lui adressait la parole avait approfondit le fossé entre elle et les échanges langagiers avec qui que ce fut. Elle aurait presque regretté cela, à présent. Tout comme à chaque fois qu’elle croisait une éventuelle personne susceptible de l’intéresser d’une manière ou d’une autre. Elle niait tout cela en bloc, elle ne voulait évidemment pas s’avouer une telle faiblesse, elle qui s’était habituée au néant niveau sentiment. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle éprouvait ce genre de sensation de… regret d’être ce qu’elle était et rien d’autre. Rien de Plus.
    Elle ignorait cependant que cette manière de « fuir » les gens, en attirait certains. Il était pourtant clair qu’elle en agaçait plus d’un et en intéressait d’autres. Elle n’eut jamais cru que sa façon d’être absente pouvait paraître comme un charme aux yeux de certains. La question serait alors de voir sa réaction s’il s’avérait qu’elle en prenne conscience. Mais on était bien loin du compte, donc inutile de former une quelconque hypothèse là-dessus.
    De plus, elle avait bien d’autres choses sur lesquelles se tracasser actuellement…

    Le Loup la fixait. Elle le sentait, ses yeux étaient rivés vers elle et sa lecture en fut davantage compromise. La jeune femme serra faiblement ses lèvres d’instinct, contrariée, agacée par ce regard. Peut-être que c’était l’absence de gêne dans les yeux du garçon qu’elle ne pouvait comprendre, et de ce fait, apprécier. Elle se demanda soudain si c’était le fait qu’elle l’avait observé sans retenue qui faisait que Declan voulait lui retourner son regard. Elle l’entendit à nouveau nager, ce qui lui fit directement redresser le visage. Déception. Il n’avait fait ça que dans le but d’être plus proche. Elle riva son regard bleuté vers lui alors qu’il tournait lui-même son visage dans sa direction. Son sourire éclaira son visage et Lou replongea dans sa réflexion précédente quand elle vit le regard qu’il lui adressait. Mais sa voix s’éleva, ce qui brisa son idée. Elle même n’avait dit mot, il ne pouvait s’agir du fait qu’il voulait lui rendre ce qu’elle lui avait « offert »… Ou peut-être que si : seulement en lui renvoyant la pierre, le garçon avait aussi eu envie de poursuivre l’échange en lançant ces deux mots dans l’espoir qu’elle ait la politesse de lui retourner quelque parole en retour ? Elle eut l’envie de secouer la tête, elle réfléchissait bien trop. Ses yeux restèrent rivés sur le visage de l’adolescent qu’elle salua d’un léger signe de tête. Politesse retournée, laisse-moi à ma lecture… Mais quelle lecture ? Elle qui attendait presque avec hâte de le voir à nouveau nager ne pouvait prétendre éprouver un quelconque intérêt à son livre pour le moment. Peut-être l’accent du jeune homme l’avait-il troublée, quoiqu’il en soit le Loup avait toute son attention, et cela la contrariait un peu.

    Elle reposa néanmoins ses yeux vers les pages imprimées où aucune phrase ne parvenait à l’emmener loin de la situation présente. Nul n’aurait pu dire le trouble qui l’habitait un peu tellement elle semblait loin d’attacher une quelconque importance à quoi que ce fut. C’était comme si Declan n’existait plus. Cependant ses yeux restaient fixes alors qu’elle guettait le moindre geste de la part de l’inconnu. Elle l’entendit sortir de l’eau en douceur et éprouva une légère reconnaissance face à la délicatesse de son geste. Elle tenta de canaliser son attention sur son livre sans succès avant d’abandonner, posant le bouquin à ses côtés. La jeune fille fut tentée de sortir, et de rejoindre son lit, comme à chaque fois qu’elle était confrontée au moindre sentiment, aussi faible fut-il, qui lui pourrissait son « calme interne ».
    Elle sentit alors Declan s’asseoir à côté d’elle et leva son visage vers lui, ses yeux se plantant directement dans les siens. Il glissèrent ensuite sur la serviette qui entourait sa taille puis sur son sac au bord de la piscine. Ce détail ne l’avait pas frappée auparavant. Elle regarda à nouveau le garçon, observant son visage, ses traits, à présent qu’il était plus près. Ses yeux clos révélaient un bien-être qu’elle aurait voulu éprouver. Il devait être de ces personnes qui savent se réjouir de petites choses qu’on qualifierait bien vite de sans importance. Elle détourna le visage, tendant ses jambes de façon à les sortir à demi de l’eau avant de les immerger à nouveau en les repliant. Elle attendait. Declan s’était assis à côté d’elle, à présent elle s’attendait à ce qu’il parle. Elle ignorait s’il elle voulait qu’il soit bavard au point de parler pour deux ou aussi silencieux qu’elle de façon à ce qu’elle ne se sente pas seule fautive de l’ennui de leur future conversation.

    Lorsqu’elle entendit à nouveau l’accent du Loup, elle leva le visage vers lui pour la seconde fois. La demoiselle fixa ensuite le paquet de cigarette, se rappelant que ce n’était pas la première fois que la clope lui permettait de commencer une conversation avec quelqu’un, au centre. Elle repensa à la douce Shayane qui lui avait tendu son paquet dans un geste similaire, sans doute apitoyée en voyant la qualité de celle qu’elle s’apprêtait à fumer. Bien sur que cet acte avait un tout autre sens, ici, avec Declan, mais elle n’avait pu retenir son esprit de créer un parallèle entre les deux scènes. Elle prit alors une cigarette et le regarda dans les yeux pour répondre simplement :

    - Lou. – Elle marqua une légère pause avant de reprendre. - Merci…

    Avant qu’il n’eut replié le bras, la jeune fille pu apercevoir son tatouage. Elle remarqua ensuite les allumettes qu’il avait dans la main puis elle releva les yeux vers lui. D’un coup de menton, elle désigna ensuite le sac de Declan, plus loin, avant de rouvrir les lèvres pour demander, d’une voix un peu basse sans l’être trop :

    - Tu arrives ou tu pars ?

    Lou ne l’avait jamais vu auparavant, mais elle était loin de connaître de vue tous les résidents. Elle porta la cigarette entre ses lèvres, scrutant son visage en silence. Presque fière d’elle, la jeune femme remarqua que sa façon de parler paraissait de plus en plus fluide et qu’elle ne bloquait plus autant qu’avant lorsqu’il s’agissait de faire la conversation. Elle ignorait si le monde des autres constituait un idéal, mais elle aurait voulu pouvoir sourire comme Declan en cet instant. Oui… Elle voulait pouvoir ressentir quelque chose de plus que les particules de sentiments qui l’habitaient alors. Bien qu’elle savait qu’une telle entreprise prendrait du temps et bien des efforts…
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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyMer 25 Aoû 2010 - 0:44


La cigarette est, en effet, un excellent vecteur de relation. Preuve en est que celle-ci permit à Declan d’établir un contact avec Lou. D’ailleurs, si Lou se remémorait un souvenir vécu avec une résidente, Declan quant à lui, se rappelait ses années passées dans la rue. Offrir une clope à un junkie, c’est lui rendre un service inestimable. "Parce qu’au fond, on était tous dans la même galère, la même dèche". Cette pensée lui revenait chaque fois qu’il proposait une cigarette à quelqu’un, immanquablement.

Declan n’était plus ce garçon. Bien sûr, il lui restait les souvenirs, les marques gravées à jamais sur son corps et cette souffrance qui semblait ne jamais vouloir s’éteindre. Et oui, le temps passait, la vivacité de la mémoire s’atrophiait. Mais le mal, lui, était là. Il était fait et on n’y pouvait rien. Le Loup n’y pouvait rien...

Il avait l’impression de n’avoir fait que voyager d’endroit en endroit – d’une maison en apparence chaleureuse, à la frivolité de la rue, puis à un centre, et la rue, encore, plus redoutable qu’auparavant. Un centre, une fois de plus et cette fois-ci, l’Institut. L’espoir était toujours présent, mais inévitablement, s’étiolait. Declan était certes jeune, mais que croire et qu’attendre quand les promesses faites ne sont jamais tenues ? Tout ce qu’il souhaitait c’était trouver ce lieu qui, enfin, le ramènerait à la vie. Qu’enfin, il puisse s’épanouir. The right place to be.

Le Loup s’extirpa de ses pensées et observa son interlocutrice. Si la jeune femme ne paraissait pas très portée sur la conversation, Declan appréciait ce calme – ce vide ? – dans lequel il se reconnaissait. Et puis, que d’autres rechignent à adresser la parole à Lou, cela pouvait être compréhensible. Tant de distance pouvait effrayer. Qui sait ce qui se réfugiait en elle ? L’inconnu peut être terriblement angoissant. Declan, lui, aimait à croire que la forteresse établie par la jeune femme renfermait une superbe personne. Prête à s’épanouir, pareille au papillon qui patiente dans sa chrysalide. Evidemment, il venait à peine de la rencontrer et il était tout à fait probable qu’il ait tort. Cependant, aussi étonnant que cela puisse être, Declan continuait à croire en l’être humain. Des horreurs, il en avait vu. Mais ces monstruosités appartenaient à la jungle bétonnée qu’était son passé. C’était un monde à part, un univers qu’il séparait des autres. Surement cela était-il préférable s’il souhaitait sortir un jour de sa torpeur.

Declan se munit d’une allumette, la craqua et, prudent, entoura la flamme de son autre main afin que celle-ci s’éteigne pas ou ne brûle Lou. Une fois leurs deux cigarettes allumées, il souffla sur l’allumette et la jeta à terre.

L’Irlandais laissa quelques minutes tisser leur toile de silence. Enfin, il jeta un regard en direction de son sac de voyage et répondit à la jeune femme.

« Je viens tout juste d’arriver. La chambre n’était pas prête et je me suis retrouvé ici, un peu par hasard. Alors, j’ai décidé de piquer une tête. »

Une pause, comme il aimait à en faire. Puis, le visage tourné vers celui de sa partenaire.

« Et toi, Lou, ça fait longtemps que tu es ici ? »

Lou et Loup. Declan sourit à la pensée de cette surprenante concordance, tout en tirant sur sa cigarette. Au moins, ils partaient avec ces trois petites lettres en commun. Ce n’était peut-être pas beaucoup, mais c’était déjà un bon début. Toutefois, il ne révéla rien de son surnom, question de pudeur. L’Irlandais n’était pas de ceux qui exposent leur vie à tout va. Non, bien qu’il ne prenne rien pour acquis - sa vie, quant à elle, lui appartenait entièrement. Il en faisait, en divulguait que ce qu’il souhaitait. Et jamais rien, ni personne ne lui retirerait cela.

Les yeux clairs de l’Irlandais s’attardèrent sur les chevilles de sa ravissante compagne. Il se demanda si elle aimait se baigner. Peut-être était-ce là la raison de l’attention que Lou portait à ses exercices ? Accepterait-elle de venir nager avec lui, un jour ?

Son regard fut ensuite attiré par la couverture du livre que Lou venait de poser. Une fois encore, il se posa quelques questions. Seulement, là, il décida de mettre des mots dessus.

« Qu’est-ce que tu lisais ? Si ce n’est pas trop indiscret, bien sûr… »

Le Loup attendait sa réponse, toujours aussi imperturbable. Selon lui, les lectures d’une personne sont très révélatrices. Il n’avait pu se replonger dans la littérature que depuis peu de temps et avait très certainement manqué de superbes romans. C’est pourquoi il portait un certain intérêt à la réponse de Lou. D’autant plus qu’elle semblait être une jeune femme très réservée. Alors surement devait-elle se passionner pour quelque chose de plus enivrant que les êtres humains.

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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyMer 25 Aoû 2010 - 17:24

    La vie d’avant semblait lointaine. De trop, sans doute. Lou s’en rappelait comme on se souvient d’un rêve, irréel, instable, qui s’efface sans que l’on puisse lutter. Elle se rendait finalement compte que rien n’avait vraiment d’importance, que chaque problème finirait emballé, jeté à l’eau et finalement oublié. Toutes ces choses qui lui avaient semblées si difficiles à accomplir par le passé lui semblaient moindres à présents. Il n’y avait de valeur à sa vie que celui de souvenir. Elle contemplait ses actes passés comme on contemple une photo terne qui a pris la poussière. On ne peut néanmoins s’en séparer. Soit on le tire comme un poids, soit on le conserve comme le souvenir de « la belle époque », du beau monde qui ne nous manque même plus. Le manque c’est passé, comme tout le reste.
    Peut-être la jeune fille pensait-elle comme une vieillarde. Peut-être que le passé était loin, que l’avenir n’importait plus. Oui, sans doute. Puisqu’elle ne vivait plus que pour le présent, pour accomplir la monotonie imposée par l’endroit où elle résidait à présent.

    Néanmoins, les souvenirs étaient là. Avant d’arriver au centre, Lou avait une vie bien plus active dans les actes – oui, parce qu’en elle, elle était déjà totalement vide. Elle se levait quand elle se réveillait, commençait sa journée avec une clope, elle rejoignait ses connaissances junkies, les gens de sa classe se demandait qui elle était les rares fois où elle venait encore en cours. Les hommes qui connaissaient les « services » qu’elle rendait savaient où la trouver. Elle passait sa vie dans les bars, les squats, les rues malfamées. C’était un climat malsain qui dirigeait sa vie. Elle buvait, fumait, se droguait – pas trop… Enfin, de façon à ne pas tomber réellement accro. Elle jouait avec les gens, mais tout en gardant un visage neutre. Vide de sens, vide d’amour, vide de vie. Elle simulait ses rares sourires, simulait même son énervement. Elle simulait tout autant sa conversation, répondant ce qu’on voulait qu’elle réponde, acceptant ce qu’on voulait qu’elle accepte, refusant ce qu’on voulait qu’elle refuse. Elle se donnait à toutes les débauches auxquelles on désirait qu’elle participe. Elle rentrait bien après minuit. Quand elle rentrait. C’était le pion de ceux qui le désiraient.

    Et maintenant elle regardait cela avec la plus profonde neutralité. On ignorait si elle détestait tout cela ou non, si elle ne recommencerait vraiment pas quand elle sortirait d’ici. Sans doute qu’il fallait qu’elle simule de nouveau pour pouvoir quitter ses murs, simuler des sourires, simuler le bien-être. Mais elle ignorait même si elle voulait partir. A dire vrai, même si ces journées semblaient plates, mornes, elle s’y accommodait comme elle s’était accommodée à tout ce qu’on lui avait imposé auparavant. La jeune femme s’adaptait à toutes les situations qu’on lui imposait, du moment qu’on ne lui imposait pas d’aimer, de s’attacher, ou même de détester quelqu’un. Elle ne s’en sentait pas capable, d’où le fait que son beau-père n’avait que rarement eut droit à l’un de ses regard. Elle l’ignorait. Sa vie était partagée ainsi, obéissance d’un côté, refus du sentiment de l’autre. Peut-être n’était-elle plus qu’une machine, finalement. Dénuée de tout, à commencer par l’énergie.

    Mais les résidents changeaient peu à peu cela. Les psychologues n’y faisaient rien, elle ne parlait pas lors des entretiens forcés et écoutait à peine. Mais elle côtoyait chaque jour des personnes abîmées comme elle. Des personnes qui avaient vécus des choses éprouvantes et venaient s’en éloigner en se reconstituant une vie. Lou n’était pas seule. Encore une fois, elle se retrouvait accompagnée d’une personne qui avait ses raisons d’être là. Declan souriait, elle enviait ce sourire, mais elle ignorait ce qu’il avait vécu, ses propres souvenirs, ses propres douleurs, ses propres cadres envahis par la poussières qui resteraient toujours au rendez-vous lorsqu’il se sentirait trop seul, lorsqu’il aurait un coup de blues. Tout comme pour elle, chaque blessure reviendrait parfois dans son esprit pour le torturer un peu. On ne cicatrise jamais totalement de blessures aussi profondes.
    La jeune fille se souvint alors que même si elle croyait faire partie d’une autre sphère que « les autres » - cette catégorie si loin d’elle – elle était aussi humaine qu’eux, aussi fragile malgré ce qu’elle en pensait, et ce qu’elle laissait penser. Une fille maladroite qui a perdu le mode d’emploi du savoir-vivre ( et on ne parle pas que du bon comportement à suivre en groupe, mais de savoir « comment vivre », réellement ). Elle évoluait un peu, même si elle niait cette progression. Un instant était souvent source d’autosatisfaction quand elle voyait qu’elle arrivait à prendre les choses autrement, mais l’instant d’après était dans le déni total. Cela l’effrayait sans doute.

    Lou détaillait tout le visage de Declan du regard. Visage toujours neutre, où l’indifférence régnait, mais compte tenu de cette façon de le fixer, il était évident que le Loup avait capté son attention. Elle s’intéressait à ce qu’il faisait et disait. Elle le laissa allumer la cigarette qu’il venait de lui proposer, analysant chaque geste de main avec attention. Comme si la jeune fille avait peur de perdre le moindre détail crucial. Il était ici, il avait donc raté quelque chose, mais il ne laissait rien paraître dans ses yeux clairs. Pour Lou, il semblait bien plus fort qu’elle même. Elle eut l’impression que son masque d’indifférence était un refuge pour une faible. Elle détourna le visage, tirant sur sa cigarette avant de la prendre entre l’index et le majeur pour l’écarter de ses lèvres et souffler la fumée délicatement sur le côté.

    Elle écouta sa réponse et en fut comme rassurée. Si la conversation se passait bien, elle le recroiserait peut-être, continuerait son travail sur elle même. Mais en même temps, Lou aurait très bien pu le faire avec quelqu’un d’autre. Elle se cachait derrière de fausses excuses, mais était satisfaite qu’il vienne d’arriver, qu’elle n’ait pas à le laisser s’en aller après l’avoir à peine rencontré. Et ce n’était pas qu’une question de continuer son travail sur elle-même mais d’envie, tout simplement. Elle avait envie de faire connaissance avec lui.
    Lou leva de nouveau les yeux vers lui lorsqu’il se remit à parler après cette légère pause.

    - 4 mois.

    Elle n’ajouta rien. Réponse brève mais claire. Elle n’avait pas besoin d’y ajouter son ressenti, où quoique ce soit comme beaucoup l’auraient fait. Elle ne lui souhaita pas la bienvenue non plus, puisque ce serait être hypocrite que de le faire « Bienvenue dans ta cellule dorée ». Une prison qui avait une très belle parure, voilà ce dont il s’agissait. On voulait que les résidents soient bien, mais ils étaient privés de leur liberté. Elle ne désapprouvait pas ce concept, mais n’était pas pour non plus. Elle se demandait ce qui advenait des jeunes qui sortaient d’ici. Comment vivaient-ils une fois dehors ?
    Elle n’eut pas le temps d’approfondir ses pensées, la voix du Loup se faisait à nouveau entendre. Son accent provoquait toujours de légers frissons au creux de la nuque de la jeune fille. Elle ne trouvait pas cela désagréable, elle aimait beaucoup l’écouter. Ses yeux se rivèrent vers les siens à ses mots.

    « Si tu demandes si cela me paraît indiscret, c’est que tu le ressens comme tel. Tu penses donc poser une question personnelle. Tu penses donc aussi que tu pourras comprendre quelque chose de moi en écoutant la réponse… C’est logique. Mais tu n’apprendras rien. Puisque ce n’est pas le genre de littérature dont je m’alimente d’habitude. Tant pis, voyons voir ce que tu décèles de moi… »

    Elle saisit délicatement le bouquin qui possédait le sceau de l’institut : elle l’avait emprunté à la bibliothèque, n’en ayant amené aucun de sa propre collection. Elle glissa le livre fin dans les mains de Declan avec douceur. Le nom de l’auteur « Lewis Carroll » , et écrit en plus grand, juste en dessous « La chasse au Snark ». Elle avait déjà lu les deux livres renfermant l’histoire d’Alice, il y avait bien longtemps à présent. Tomber sur un autre ouvrage de cet auteur lui avait donné l’envie de le lire. C’était assez facile et rapide à lire, compte tenu que c’était une poésie. Néanmoins elle n’avait su s’y concentrer davantage lors de son arrivée près de la piscine. Elle aimait saisir les jeux de mots et les subtilités de l’auteur, c’était sans doute pourquoi elle avait butté sur ses mots, comme son esprit était ailleurs.

    Elle récita à mi-voix le sorte de petit refrain revenant régulièrement dans le bouquin, comme si elle se le disait à elle-même :

    - “ They sought it with thimbles, they sought it with care;
    They pursued it with forks and hope;
    They threatened its life with a railway-share;
    They charmed it with smiles and soap.”


    Elle regarda un instant devant elle avant de fixer à nouveau le jeune Loup qui lui tenait compagnie. Lou se remit à lui parler…

    - Ce n’est pas le genre de chose que je lis, en général.

    Et elle se renferma dans son mutisme, ne sachant pas quoi ajouter. Néanmoins le silence ne lui semblait pas pesant, donc elle ne s’en inquiéta pas. Même si dans le fond, écouter Declan était assez plaisant, elle laisserait venir son éventuelle réponse quand il le voudrait… Bien qu’elle médita déjà sur d’éventuels sujets de conversation à venir.
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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyVen 27 Aoû 2010 - 11:09


Cigarette coincée entre le pouce et l’index de sa main droite, Declan fixait celle-ci, pensif. Il avait abandonné le cannabis, l’ecstasy, les champignons, la cocaïne, et surtout : l’héroïne. Mais la cigarette, non. Beaucoup le félicitaient, disaient le trouver courageux. On saluait sa force de volonté et son mental d’acier. Mais le Loup n’éprouvait pas de fierté, non aucune. Pas même une once de dignité. Si un jour il avait choisi cette route, s’était laissé dévorer par les ténèbres et n’avait su changer de direction… Alors une question fondamentale se posait : était-il aussi fort qu’on le disait ? Etait-il réellement l’homme qu’on décrivait et surtout, qu’on croyait qu’il était ?

Declan n’en était pas sûr. Et l’incertitude le rongeait, faisait de lui une âme en proie au doute et pire encore, au mal. Comment accepter les compliments et estimer qu’on les mérite quand, dans un premier lieu, on pense avoir franchement déconné ? Devait-il réellement se gratifier de cette réussite alors qu’à l’origine, il avait faix le choix de ruiner sa vie ?

Declan souffrait de reconnaissance. Non pas dans le sens où il avait besoin qu’on admettre ses qualités et ses exploits : plutôt, qu’il lui semblait que personne ne le connaissait. Que tous s’étaient forgés une image et ne savaient pas qui il était, réellement.

Une seule personne avait su saisir toute son essence : Eden, son acolyte, celui qui l’accompagna dans sa déchéance.
Le Loup avait fait une croix sur cette vie, mais aussi sur ses amitiés d’antan. James était mort, Cillian avait choisi une toute autre vie - tant mieux pour lui. Et désormais, Eden n’était plus à ses côtés. Malgré lui, malgré eux.

Bien que les visites soient autorisées, Eden n’était jamais venu rendre visite à Declan lors de sa cure. Dieu sait combien cela aurait pourtant été bienfaiteur. Le « caïd » était introuvable, sûrement avait-il quitté l’état. Peut-être même le pays. Le Loup ne comprenait que trop bien : si lui, on l’avait retrouvé, il n’était pas bien difficile de suivre les traces de son complice. Mais l’absence était là.

A cette période, Declan avait la sensation que tout lui échappait. Son corps ne répondait plus – si ce n’est à la douleur et au manque de drogue. Ses rêves n’étaient plus que cauchemars et délires toujours plus oppressants. Il était tout à fait seul. Le mental commençait donc, lui aussi, à lâcher. Le Loup se retrancha dans un mutisme profond. Se sevrer, aller mieux, retrouver un corps nouveau, s’en sortir. D’accord. Mais pour qui ? Pour quoi ? Dans quel espoir, dans quel but ? Les mois passaient et se succédaient. Inéluctablement. Et Declan comprit qu’il ne reverrait plus Eden. Il lui fallait s’y résoudre.

Alors, un jour, le Loup se décida à sortir, à retrouver le soleil Californien. Il devait avancer, il le savait. La vie et ses imprévus feraient leur travail, comme toujours. Devait-il s’en remettre au hasard, au destin, à un quelconque dieu ? Peu importe. De toute façon, Declan avait déjà touché le fond, il savait de quoi retournait l’enfer. Quoiqu’il arrive, il ne pouvait connaitre pire. Enfin, tout du moins, il l’espérait…

Declan était là, sans repère, à se reconstruire, étape par étape. Tout reprendre à zéro.

La voix de Lou se fit entendre et vint délivrer le jeune homme de ses pensées. Il lui en fut très reconnaissant et sans qu’elle ne puisse comprendre trop pourquoi, Declan adressa à la belle demoiselle un sourire très doux.
Quatre mois qu’elle se trouvait dans les lieux. Approximativement 121 jours. Declan haussa les sourcils, le voici surpris. Demander si elle se plaisait ici serait plus que stupide. Alors, il pesa ses mots un long moment et finit par répondre :


« Et... Tu ressens un changement, en toi ? »

Non, le Loup n’était pas si certain que l’Institut aidait les jeunes en détresse. Les placer dans un environnement strict, rigoureux, oui. Les sauver de leurs démons, c’était une autre paire de manche.

Declan n’attendait pas une analyse psychologique de Lou, seulement une réponse sincère. Il n’était pas dans l’optique de la découvrir par des sentiers tortueux. Ses réponses ne faisaient pas l’objet d’un examen minutieux. Lou n’était pas un défi à relever. Elle était une jeune femme blessée, brisée sans doute, qui comme lui, souhaitait se reconstruire. Et pour cela, l’Irlandais la respectait.

Lorsque Lou lui tendit le livre, il déposa sa cigarette au sol et se saisit du bouquin à deux mains. Il le retourna, l’inspecta avec précaution et en lut la couverture soucieusement. Lewis Carroll. L’auteur qui sut décrire les rêves les plus fous et ce que c’était que de les vivre. “Thank you sir, it felt like I was not the only one anymore”.

Le Loup observa de nouveau son interlocutrice. Ses yeux verts étaient rivés sur les lèvres de la demoiselle tandis qu’elle lui récitait ce qui s’apparentait à une comptine. Il ne pouvait détacher son regard de cette chair gourmande, comme subitement fasciné.

On ne se rend pas compte combien le corps humain peut être sublime.
Troublé par ce soudain intérêt qu’il lui portait, Declan ne sut que répondre aux vers énoncés par Lou. Il marmonna un « c’est très joli… » hésitant, embarrassé.

L’Irlandais se reprit et écouta attentivement les dires de Lou. La précision apportée sur le fait que ce n’était pas son type habituel de lecture l’intrigua. Il réfléchit un moment et formula une nouvelle question :


« Mais, si ce n’est pas ton genre de livre, alors pourquoi l’avoir emprunté ? »

Car Declan avait pris le temps d’inspecter le bouquin et avait remarqué le tampon de la bibliothèque. Bien qu’il ait lu dans son enfance Alice in Wonderland, cet ouvrage là lui était inconnu. Désireux d’apprendre de nouvelles choses, il s’empressa de questionner son agréable partenaire.

« Et tu en penses quoi, alors ? Qu’est ce qu’un Snark ? »

L’Irlandais reprit sa cigarette et la termina rapidement. Il l’écrasa, ne faisant d’elle plus qu’un triste mégot. Puis, il croisa ses mains et les plaça entre ses jambes, appuyant ses coudes contre ses cuisses. Ses pieds jouaient avec l’eau, et le Loup ne quittait pas du regard sa compagne. Le silence était de mise mais en effet, il n’avait rien de pesant. C’était une simple conversation, avec ses intervalles, ses imprévus et les points communs que l’on se trouve parfois.

Declan se sentait bien, là, maintenant. Avec Lou, dans le calme et la sérénité du moment.



(HJ : je fais des tests couleurs niark.)
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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyDim 29 Aoû 2010 - 14:40

    Il semblait à la jeune Lou, à mesure que le temps passait en ces lieux, que les rencontres qu’elle faisait au centre étaient bel et bien de natures différentes que lorsqu’elle était « dehors ». Evidemment, cela paraît logique, dit ainsi. Il est évident que les personnes enfermées dans un même endroits ont des réactions bien autres que celles qui croient encore à leur liberté, dans les rues de leur ville / village. Mais c’était seulement à présent qu’elle découvrait les gens de manière autre qu’auparavant que la jeune fille s’en rendait compte. A dire vrai, elle n’avait même jamais pensé à la nature des relations entre résidents du même centre de redressement. Elle n’y était pas, pourquoi penser à cela ? Maintenant elle voyait cet endroit bien différemment qu’elle l’aurait vu auparavant. Elle y vivait, c’était son quotidien. Le mode de vie qu’elle menait ici était devenu normal, après 4 mois. Bien qu’elle ne commençait que maintenant à avoir ses petites habitudes machinales que l’on attrape à force de vivre au même endroit. L’Institut Teenagers était devenu son « chez soi », et ce malgré elle.
    Malgré elle, oui, parce qu’elle ne désirait pas s’attacher à un endroit qui la privait du monde. Même si ce qu’elle avait fait dans ce monde n’était pas des plus joyeux, et que cela ne lui manquait pas forcément, sans doute que la sensation de perdre sa liberté la tiraillait. Sans doute aurait-elle mieux accepté cet endroit si elle avait su qu’elle pouvait sortir à tout moment à son gré – bien qu’elle ne l’aurait pas forcément fait, il s’agissait juste d’avoir la sensation de liberté, justement.

    Bref. Les relations avec autrui étaient donc bien différentes. Au dehors, les personnes venant l’accoster étaient de ces pervers qui veulent un coup, ou de simple personnes voulant la séduire sans pour autant aller plus loin. La drague. Ce rituel qu’elle trouvait terriblement primitif et dont elle se lassait bien vite, d’autant que ceux qui la pratiquaient lui paraissaient des plus vulgaires. La séduction proprement dite ne la gênait pas. Elle aimait voir les gens se décarcasser pour lui arracher un sourire, ou une simple étincelle dans le regard.
    Hormis cela, rares étaient les personnes venant vers elle par pur désir d’amitié, comme dit dans un précédent post, l’art des rencontres s’était perdu. On n’allait plus vers les gens qui nous semblaient intéressants, on laissait toujours faire le hasard. Ainsi le hasard l’avait amenée à beaucoup de rencontre sans que personne n’ait eu à venir lui parler, et sans qu’elle n’ait eu à aller vers les autres.
    Voilà qui était bien différent à présent qu’elle était entre ces murs. Certaines personnes s’enfermaient dans leur monde, d’autres continuaient à vivre comme à l’extérieur, d’autres encore changeaient tout, en éprouvant le besoin d’aller vers les autres, de parler, de s’alimenter des réactions de leurs interlocuteur. Si Declan faisait partie de cette dernière catégorie, Lou l’ignorait franchement. Mais en tout cas, cela lui semblait naturel. C’était même plutôt surprenant. Son léger sentiment désagréable du début s’était évaporé, et elle ne se sentait pas oppressée par la présence du Loup à ses côtés. Elle se sentait même aussi à l’aise que si elle avait été seule, à discuter avec elle même.
    Elle se demanda néanmoins ce qu’avait pensé Declan en la voyant, et ce qui l’avait poussé à venir vers elle. Ce mystère restait entier, c’était une idée surplombant les autres, comme un arrière goût amer qui lui revenait sans cesse en bouche. Elle tentait néanmoins d’oublier cette sensation pour se livrer totalement à la discussion.

    La discussion. Elle n’était pas très fournie, pas de paroles passionnées, Loup&Lou n’avaient pas encore échangé beaucoup. Pourtant, pour la jeune femme, il lui semblait qu’elle lui offrait beaucoup, autant par ses réponses régulières et franches que par la « conversation silencieuse » qu’elle avait l’impression de partager avec lui. Elle était frappée par cet aspect calme qui se dégageait de lui, ses paroles de garçon posé et bienveillant. Elle se laissait un peu aller à cette sensation, constatant avec un léger plaisir inavoué qu’il était parfois bon de se laisser porter par les mots et évènements.

    Lou ne répondit d’abord pas à la question de Declan, se contentant de se concentrer sur leur nouveau sujet. A vrai dire, elle ne savait pas quoi répondre. Bien sur qu’elle ressentait un changement, mas elle ignorait s’il était positif. Ce n’était pas vraiment l’endroit qui l’aidait à faire ce travail sur elle même mais les gens et son ennui surtout. Elle savait qu’il fallait qu’elle sorte de là, et elle en avait la volonté. Lou désirait surtout que sa sœur soit fière d’elle en voyant qu’elle ne mentait pas lorsqu’elle lui promettait de changer. Elle voulait évoluer pour elle, parce qu’elle savait que Lilith s’inquiétait. Mais les progrès étaient lents, elle ignorait combien de temps cela prendrait. Chaque chose à accomplir ressemblait à une barrière insurmontable. Elle était déjà fatiguée, découragée. Que répondre au Loup, alors ? Elle ne savait pas vraiment… Parce que son parcours lui semblait différent de celui des autres. Elle ne voulait pas qu’il se fasse de fausses idées sur le Centre.
    La jeune fille méditait sur la question tout en suivant la suite de la conversation.

    Lou ne pu retenir un air légèrement intrigué aux mots du garçon. Avait-elle bien compris ? Il trouvait cela « très joli ». Pour elle, cela semblait surtout farfelus, curieux, particulier, comme tous le reste de ce qu’avait pu écrire Carroll. Elle retint néanmoins un sourire, sa réaction l’amusait un peu. Il l’écouta exprimer une nouvelle question et elle l’observa. Son propre visage s’était un peu détendu, on devinait de légères traces de sentiment, contrairement à son aspect indifférent habituel. Elle prit un léger air de réflexion, regardant de nouveau face à elle. Declan était un garçon observateur, il avait remarqué que ce livre n’était pas à elle. Elle appréciait ce genre d’attention, elle s’apprêta à répondre lorsque la deuxième question du garçon parvint à ses oreilles. Elle tourna le visage vers lui, se regard se balada sur son visage, ses épaules, sa nuque qu’elle entrapercevait derrière ses cheveux bruns. Elle répondit sans plus attendre :

    - J’ai emprunté ce livre parce que j’étais intriguée de voir ce que cet auteur avait fait d’autre. Son nom m’a juste sauté aux yeux.

    De plus, avoir un repas favori n’empêchait pas d’apprécier tous les autres, si ? Donc même si ce n’était pas son genre de lecture, cela ne l’empêchait pas de l’apprécier pleinement. Elle marqua une légère pause avant de reprendre avec un air réfléchi :

    - Un Snark… Personne ne sait vraiment ce que c’est… L’auteur lui-même l’ignorait… Je suppose que l’on doit imaginer. Ce livre est original, mais je ne lirais pas cela tous les jours…

    Elle tira une dernière fois sur sa cigarette qu’elle avait de nouveau écarté de ses lèvres pour lui répondre. A son tour, elle écrasa son mégot et le posa à côté de celui de Declan alors qu’elle soufflait la fumée. Elle balança un peu ses jambes dans l’eau sans les sortir pour autant, et plaça ses mains sous ses cuisses. Elle reprit après un moment de silence.

    - Je ressens un changement, oui. C’est forcé… Ma vie est radicalement différente. Tu attends un changement, toi ? Quoi comme changement ?

    Ses yeux se rivèrent sur lui. Elle ignorait si ses courtes réponses le satisfaisaient, mais elle n’arrivait pas à parler davantage. Elle avait comme la crainte de révéler qu’elle n’avait aucun intérêt. Et elle ne désirait pas qu’il se lasse tout de suite de sa présence. Puisque ses changements s’opéraient lorsqu’elle échangeait avec diverses personnes. Elle éprouvait l’envie d’en savoir plus sur lui. D’où venait cette façon d’apaiser les gens par sa seule présence, d’où il tenait ce caractère posé et d’une certaine façon assez minutieux, et cet accent qu’elle appréciait tant entendre… Elle ne poserait jamais de telles questions. Son monde était silence, elle ne pouvait pas se permettre d’éprouver un intérêt si évident envers un total inconnu. Elle pinça faiblement les lèvres et détourna le regard, soudainement embarrassée. Et quoiqu’il puisse imaginer, elle parlait rarement autant avec qui que ce soit.

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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyVen 3 Sep 2010 - 1:30


Quelques gouttes perlaient dans la montagne de cheveux noirs de Declan. Le Loup voyait la lune roder comme un chien – elle attendait son heure, trépignait d’impatience. Mais le Soleil était bien là, installé dans son ciel bleu. Ses rayons s’étaient affairés à sécher le jeune homme et venaient de terminer leur minutieux travail.

Declan patienta, le temps que Lou termine de lui répondre. Il murmura une excuse et se leva. L’une de ses mains retint sa serviette, tandis qu’il se dirigeait de nouveau vers son sac de voyage. Declan farfouilla dans ses affaires et en sortit un pantalon à pincettes couleur fauve, ainsi qu’une chemise en lin verte claire. Il enfila ses vêtements et bien que son caleçon ne soit tout à fait sec, la fraîcheur du vêtement ne le dérangeait guère. Il reprit place aux côtés de Lou et s’étira un moment. Le Loup défit quelques boutons de chemise, puis, soutint le regard de son interlocutrice.
La luminosité du moment et le choix vestimentaire du Loup faisaient de ses iris deux perles d’émeraude resplendissantes. Les yeux sont le miroir de l’âme, dit-on. Si c’est le cas, et bien, Declan portait en son regard toute la beauté des plaines d’Irlande. Une vaste étendue de brins qui s’encanaillent. Le vent qui souffle, amène et paisible – juste de quoi venir vous chatouiller les narines. Un endroit calme, serein. Un lieu où le silence est roi et la paix son bras droit. Et puis ce vert, tout ce vert, à n’en plus finir…
Le Loup était cet être tranquille et inébranlable. D’un sang froid exemplaire et d’une sagesse quiète, il était toujours difficile de se le représenter comme ancien dissident, vivant dans la rue. Et pourtant…
En revanche, il existait une certaine subtilité dans cette situation. Dans les faits, l’Irlandais n’était plus dépendant de la drogue, son père l’avait sauvé des griffes de la police et celui-ci même, était riche comme Crésus. Réinsertion dans la société plutôt simple, en somme.
Alors, comme l’avait demandé Lou, quel changement espérait-il voir opérer ? Et c’est là que d’autres auraient pu contester sa présence au sein de l’Institut. Et c’aurait été tout à fait légitime.

L’Irlandais se trouvait face à un dilemme. D’un côté, il posait des questions intimes à Lou et attendait une réponse sincère. De fait, il se devait de répondre de la même manière. D’un autre côté, Declan vivait beaucoup dans la retenue et était très mesuré quant aux confessions qu’il faisait à son propre sujet. Il avait toujours été ainsi et n’y pouvait rien.
De toute façon, comme disait Freud à propos des Irlandais : “This is one race of people for whom psychoanalysis is of no use whatsoever.”

Seulement, que dire à la jeune femme ?

Elle-même ne lui avait répondu qu’à moitié. Lou n’avait parlé que de la situation générale et non pas de son ressenti personnel. Chose que le Loup comprenait tout à fait, puisque comme dit, il était très réservé. Plusieurs répliques lui vinrent à l’esprit. Declan fit son choix et dit :


« Et le changement, en toi, il est positif ?
Si moi j’en attends un… Je crois, oui. Je ne sais trop de quel ordre. Mais ce serait bien. C’est certain.

Lou&Loup échangeaient, à leur rythme. Il semblait au jeune homme que sa compagne se détendait peu à peu. La demoiselle quittait sa méfiance et paraissait plus ouverte, à présent. Declan ne pouvait prendre conscience du mutisme dans lequel se trouvait Lou. Il ne pouvait pas mesurer l’effort et la performance de sa partenaire. Cependant, c’était toujours un plaisir de voir quelqu’un quitter ses précautions pour discuter avec lui. S’il ne connaissait pas l’ampleur du handicap de Lou, il sentait toutefois que la jeune femme n’était pas habituée à « donner » ainsi. L’Irlandais ne put réprimer un fin sourire.

Tout en retroussant ses manches avec soin, Declan repensait aux dires de sa délicieuse compagne. « Ce que cet auteur avait fait d’autre », cela laissait sous entendre que Lou avait aussi lu Alice in Wonderland. Ah ! Et bien le voici leur premier point commun !
Le Loup avait assimilé chaque mot de la délicate demoiselle. Au moment de lui répondre, Declan remarqua les lèvres pincées et le regard fuyant de Lou. Signes d’une subite gêne. Il ne sut trop que comprendre et s’interrogea de longues minutes. Etait-ce de sa faute ? Ses questions l’importunaient-elles ? Qu’est-ce qui avait bien pu la perturber, d’un seul coup ?
Ah ! Mais non ! Il savait ce qu’il se passait, en réalité. Cela faisait plusieurs fois qu’il avait du faire face à la situation et c’était toujours la même chose. Le même scénario, les mêmes mots, les mêmes réactions. Declan se souvint des paroles qu’on lui tenait dans ce genre de moment : Tu comprends, tu es très calme, tu ne dis pas grand-chose et puis, on ne sait jamais rien de toi... T’es très sympa comme type mais bon, tu donnes pas ! Tu ne donnes rien, nada, zéro ! Alors à la longue, c’est chiant ! Nan mais je dis ça, c’est pas méchant tu sais… C’est pour toi hein… Moi je dis ça pour toi…

Le Loup fronça les sourcils un moment. Ca devait être ça. Lou le trouvait ennuyeux. Relou. Barbant. Lassant. Insipide. Voire même : chiant à mourir. C’était une option aussi.
Et c’était assez agaçant de penser cela, à vrai dire. Declan avait beau être très curieux et avide de connaissances, si la personne ne l’intéressait pas, il ne se forcerait en aucun cas. Alors, que l’autre s’embête à ses côtés, il s’en fichait assez.
Seulement, Lou semblait très charmante et il avait envie de creuser un peu, apprendre ce qui se cachait sous cette carapace. Qui plus est, c’était une très jolie fille. Que elle, elle le trouve assommant, là, ça posait problème. Et il estimait ne pas avoir à s’excuser, il n’avait rien fait de mal – fierté quand tu nous tiens. Alors, Declan réfléchit encore et encore – bien sûr, il ne laissait rien paraître de son trouble – jusqu’au moment où une idée lui vint.

Enorgueilli de sa trouvaille, le Loup se tourna tout à fait vers la Demoiselle. Ses yeux se plongèrent franchement dans ceux de Lou, et de façon très déterminée. L’air un peu plus sérieux encore, et l’on aurait pu croire qu’il s’apprêtait à la demander en mariage.


« Il fait encore jour et l’air est bon. Je dois t’embêter avec mes questions… Que dirais-tu de faire connaissance à l’aide d’un jeu ? Ce serait plus amusant, non ? »


Le Loup savait que certaines femmes étaient très prudentes avec les hommes. Alors, afin de rassurer sa partenaire, ses lèvres se courbèrent et il lui adressa un sourire des plus chaleureux. Declan n’avait pas réellement le profil du tueur en série, à vrai dire. Mais, il ne faut pas se fier aux apparences, parait-il.
De toute façon, la suite des évènements relèverait de la décision de Lou. Et quoiqu’elle choisisse, le Loup respecterait cela. Elle pouvait en être certaine.


. . . Let’s have some fun.

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MessageSujet: Re: . Warm like the Wind . [ PV Lou ] . Warm like the Wind . [ PV Lou ] EmptyMar 28 Sep 2010 - 14:02

    Les choses évoluent. C’est certain. Et Lou n’était pas une exception à la règle. On ne parle pas forcément de son état actuel mais de celui qu’elle avait pu quitter pour devenir la jeune fille qu’elle était à présent. Parce qu’elle n’avait pas toujours été ainsi et c’était plutôt rassurant de pouvoir se l’affirmer. Pourtant, il était vrai aussi qu’en voyant son visage dénué de tout, n’importe qui aurait pu croire que son problème était là depuis le commencement de son existence, vu comme cette indifférence semblait faire partie d’elle comme chaque chose la constituant alors. Mais la vérité était heureusement toute autre. Lou avait été, à l’époque, une enfant pleine de vie et de joie.
    De nombreux parents d’élèves, d’instituteurs et autres la prenaient parfois même pour hyperactive. Ce n’était pas non plus poussé à cet extrême mais il était vrai que la jeune enfant aimait courir, sauter et jouer. Son père avait été le compagnon de jeu idéal qui participait à ses délires « fantasques » sous l’œil réprobateur de sa femme et mère de Lou. Oui, la petite était un garçon manqué qui ne manquait jamais de revenir de l’école avec une quelconque écorchure ou bleu sur les jambes. Elle se faisait punir pour avoir abîmé ses jolis vêtements, pour être sale ou autre. Elle ne se privait pourtant pas de ces petits plaisirs, même si ils mettaient sa mère hors d’elle.
    L’instant qu’elle préférait dans la journée était le soir, lorsque Lilith et elle se réunissaient dans le même lit en écoutant les récits inventés par leur père. Il ne faisait pas que raconter, il vivait ses histoires et incitait ses filles à en inventer la suite. Ainsi, Lou développa rapidement son imagination. Chaque jeu était l’œuvre d’une histoire inventée. Elle se donnait à cœur joie dans ces activités où elle se dépensait sans aucune retenue.

    Mais tout cela semblait bien révolu à présent. Elle ne bougeait plus, n’inventait plus que dans ses dessins et compositions. Elle ne donnait plus son âme entière dans les choses qu’elle pouvait réaliser. Personne n’aurait pu s’imaginer que la jeune fille ait un jour vécu de telles passions, de telles joies. Peut-être que cette époque avait vu naître trop de rire pour qu’il en eut encore au fond d’elle à présent. Peut-être qu’elle avait tellement profité des biens que la vie nous offre qu’elle ne pouvait plus s’en réjouir à présent. Elle avait peut-être usé son cota. Qui sait…
    Et pourtant elle était là, elle était là et elle avançait à son rythme – très lent, c’est vrai – pour retrouver un chemin vers ces réjouissances passées. La plupart du temps, elle avançait d’un pas pour directement en faire deux en arrière. Mais elle faisait des efforts, sans toujours se l’avouer. Parce qu’elle se lassait elle-même de ses attitudes, bien qu’elle s’en sentit pourtant prisonnière.

    Declan s’excusa et Lou le suivit du regard, un peu surprise, lorsqu’il se leva pour s’éloigner à nouveau d’elle. C’est ainsi qu’elle l’observa jusqu’à ce qu’il eut fini de se vêtir, sans pourtant penser que cela pourrait être pris pour la plus grande des impolitesse. Ce n’est que lorsque le garçon revint vers elle qu’elle détourna de nouveau le regard pour ne pas qu’il croie qu’elle le « matait allègrement » . Et pourtant elle aurait eu ses raisons de le faire. Le Loup possédait ce charme indéniable qui devait attirer bien des filles. Mais celle ici présente avait une contenue bien autre et une vision des choses bien différente de la normale. Bien sur, elle ne niait en rien que Declan était vraiment un bel homme – surtout pour son jeune âge, ça promettait pour la suite. Elle ne niait pas non plus être « atteinte » par ce charme. Mais elle n’en était pas à ne penser qu’à ça, à vouloir le séduire ou quoique ce soit. Elle restait telle qu’elle aurait été face à n’importe quel autre inconnu.

    Maintenant il était revenu. Il était à nouveau à côté d’elle, et le jeune fille ne put s’empêcher de poser à nouveau son regard sur lui. Il avait de bons goûts vestimentaires, et savait apparemment ce qui pouvait le mettre en valeur. Une telle tenue n’aurait pas été à n’importe qui. Lou se rendit alors compte que Declan savait qu’il plaisait et qu’il pouvait se permettre de se montrer. Elle-même qui ne cherchait en rien à se faire voir vit le fossé entre eux se creuser davantage. Mais après tout, elle ne s’appréciait pas, elle n’aimait pas son propre caractère. Autant dire qu’il n’était donc pas surprenant qu’elle s’intéresse plus facilement à quelqu’un de totalement opposé à elle – et donc au genre de personne qu’elle ne pouvait supporter.

    Lorsqu’il se remit à parler, Lou en appréciât davantage l’écoute de sa façon de parler. Parce que si la différence ne se marquait que trop, celle-ci ne la dérangeait plus. Au contraire, elle se plaisait presque à rechercher les moindres points divergeant les caractérisant tous les deux. Elle l’écouta avec un silence respectueux, ne répondant à sa question que par un geste de tête indécis, marquant qu’elle était mitigée sur ce point. Si le changement était positif ou négatif, il était encore trop tôt pour le dire. Mais elle ne tenta pas de développer ses pensées oralement, ne sachant tout simplement pas quoi dire. De plus, elle pensait qu’elle pouvait se permettre de ne répondre que par ce signe vague, vu que les mots de Declan l’étaient tout autant. Lou ne donnait jamais plus que ce qu’elle recevait. Pas parce qu’elle était égoïste, simplement parce qu’elle n’y arrivait pas. La moindre phrase de trop lui donnait l’impression de monopoliser une conversation entière alors qu’elle était beaucoup plus douée pour écouter que pour parler.

    Declan éprouvait donc le désir de changer. Il ne savait pas en quoi, mais au moins il savait qu’il attendait quelque chose de différent, de nouveau en lui. Enfin, c’est ainsi que Lou interpréta ses paroles. Et elle le comprenait parfaitement. En tout cas, une chose était sûre, c’est qu’on n’est pas toujours ce qu’on semble être. Le Loup lui offrait des sourires et des regards poignants, il semblait apte à vivre et pourtant il attendait un changement. La jeune fille tissait peu à peu l’image du garçon dans son esprit à mesure que les informations apparaissaient dans leur échange. Comme si elle voulait retracer qui il était en attrapant les maigres indices qu’il lui fournissait peu à peu. C’était un passe-temps qui ne lui déplaisait pas, mais elle espérait que ça n’allait pas la mener trop loin non plus. Ne pas s’impliquer, ne pas s’émouvoir, ne pas, ne pas, ne pas…
    Malgré ça elle éprouvait de l’attrait pour lui. Peut-être était-ce déjà de trop. Mais Declan ne l’ennuyait donc en rien, bien au contraire. La seule chose qui aurait pu l’ennuyer chez lui, c’était simplement cette manière de lui arracher des mots et des sentiments – quels qu’ils soient – mais elle n’en était pas là. Elle n’y réfléchissait pas, elle se laissait… Porter par le fil de la conversation.

    Néanmoins, Lou cru perdre pied lorsque ce regard- se planta dans le sien. Pourtant elle restait déterminée dans le sien aussi, elle ne détourna pas le visage, ne faiblit pas. Elle lutta contre cette soudaine gène face à lui. Il était si sérieux que Lou se demandait ce qu’il pouvait penser, si soudainement. Et il suffit qu’il ouvrit la bouche pour déclencher en elle quelque chose de fort et à la fois d’absurde. Cela demeurait dans un simple mot de sa part. Jeu.
    Lou retrouva sur quelques secondes le jardin de son enfance, la cabane en bois et les contes fantastiques. Elle se souvint de tout ce qu’elle avait été, de tout ce qu’elle avait perdu. Ce qu’elle croyait avoir perdu, du moins. Parce qu’au lieu de se méfier comme n’importe quelle fille normale l’aurait fait à l’écoute de ces mots, elle ressentit frémir en elle le souvenir vivace de ces années de joies et d’occupations diverses. Et elle fut soudain vraiment là à côté de Declan, comme si elle n’avait jusque là été qu’un fantôme et qu’elle se matérialisait juste un instant. Cela se marqua sur son visage fin, un sourire naquit sur ses lèvres et une légère étincelle brilla dans son regard bleuté. C’est sans plus attendre que l’enfant reprit pour quelques secondes la possession de l’absente, et lui fit ouvrir la bouche :

    - Et de quel genre?

    C’était une question facultative, parce qu’elle avait déjà accepté par son simple sourire de se donner à n’importe quel divertissement que lui offrirait Declan. Elle sortit ses jambes de l’eau et se mit en tailleur de façon à pouvoir se tourner davantage vers son interlocuteur. Le soleil magnifiait Declan, et Declan magnifiait Lou. Ses mots lui avait donner la lumière nécessaire pour que son visage s’éclaire. Et elle mit de côté toutes ces choses qui faisaient la demoiselle adulte, se foutant de ses propres préceptes, de ce qu’elle avait établi durant ces années.
    C’est ainsi que, gardant son sourire en coin, la jeune femme ne prit pas la peine d’attendre sa réponse pour ajouter.

    - Tu devrais faire attention, j’excelle dans la plupart des jeux.

    Même si ça ne devait durer que deux minutes, c’était déjà bien assez. Elle ne voulait pas se laisser aller alors qu’une telle opportunité ce présentait. Maintenant, tout dépendrait des propositions du garçon, elle n’attendait que de voir.



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