► État Civil• Nom & Prénom : McCollister, Jenna Blodwen
• Surnom : Scottie, Skeyes
• Age : 27 ans
• Date de Naissance : 25 novembre 1982 (Sagittaire)
• Lieu de Naissance : Aberdeen, Ecosse.
• Sexe : F
• Orientation Sexuelle : Bisexuelle. Comprendre que, tant que la personne lui plaît, ce qu'elle a entre les jambes - ou pas - n'a pas vraiment d'importance.
► Curriculum Vitae• Profession : Animatrice en dessin.
• Qualifications & Etudes : Diplômée du Camberwell College of Arts, à Londres, plus une formation de travailleuse sociale à l'Université Berkeley, en Californie.
► L'institut Teenagers• Présent depuis : Bientôt deux ans.
► Physique• Taille : Elle est plutôt petite, même pour une femme : elle atteint péniblement un petit mètre soixante, et ça ne la rend pas très impressionnante. Cependant, comme elle le dit souvent, "la bonne taille, c'est celle où les pieds touchent par terre". Néanmoins, au début de sa présence au centre, on la confondait souvent avec les pensionnaires, ce qui avait le don de l'agacer suprêmement.
• Poids : Scottie a toujours été un peu plus mince que la moyenne, sans être qualifiable de maigre. Du coup, elle garde une silhouette très adolescente, avec peu de hanches, encore moins de poitrine, et une taille très peu marquée. Son poids varie avec sa consommation de cigarettes - elle a tendance à compenser quand elle décide d'arrêter - mais en ce moment, elle tourne autour de quarante-huit kilos. C'est un poids plume, mais ça ne l'empêche pas d'avoir de la poigne : elle a une très grande force nerveuse, et elle est tout à fait capable de maîtriser des personnes qui sembleraient capables de la mettre par terre rien qu'en soufflant dessus.
• Ses Cheveux : Quand elle était gosse, elle était châtain clair, mais à l'adolescence, elle a rapidement viré au brun, puis carrément au noir. Elle a eu des cheveux blancs très jeune, à peine la vingtaine passée, mais elle les masque grâce à des colorations. Elle a naturellement tendance à friser, et c'est encore pire quand il pleut, mais vu qu'elle flingue déjà assez ses cheveux comme ça avec les couleurs, il est hors de question qu'elle les lisse : elle se contente de les couper aux épaules quand ils deviennent trop abîmés. Elle les laisse libres la plupart du temps.
• Ses yeux :
Scottie a des yeux particuliers : c'est même la première chose qu'on remarque lorsqu'on la regarde. D'un gris très clair, ne tirant ni sur le bleu ni sur le vert, ils tranchent de manière spectaculaire avec ses cheveux et ses sourcils noirs. Ils ont, en fait, presque la couleur d'un ciel orageux, et c'est d'ailleurs ce qui lui a valu son surnom lorsqu'elle était à la fac, Skeyes.
• Autres : Elle est percée à l'oreille droite et à la langue. Elle porte également, tatoué sur le poignet gauche, un chardon, symbole de son Ecosse natale.
► Caractère• Qualités :Très intuitive et dotée d'un esprit agile, Jenna comprend très vite, et sans qu'on ait besoin de lui expliquer longtemps. C'est une fonceuse, courageuse et toujours pleine d'énergie. Elle a toujours quelque chose à dire, et même si ses années au centre lui ont appris à se taire lorsque c'est indispensable, elle peut rendre une conversation intéressante et variée. Très ouverte sur le monde, elle est relativement tolérante - bien qu'encore une fois, dans son travail, elle soit souvent amenée à recadrer les adolescents. C'est une amie agréable et au contact facile. Enfin, elle n'est pas rancunière et pardonne facilement, ce qui lui jouerait des tours... si elle avait quelque chose à faire de l'opinion des autres.
• Défauts : "Je respecte ton avis, mais c'est pas le mien donc c'est pas le bon". Jenna a beau être plutôt tolérante, il est très déconseillé d'essayer de l'influencer ou de la forcer à suivre des règles contre son gré. Même si son goût de la transgression s'est amenuisé avec les années, elle reste très attachée à sa liberté et à son indépendance. Les relations avec elle vont rarement au-delà de la simple bonne entente ou des rires partagés : elle a beaucoup de mal à nouer une relation suivie, et ne le souhaite d'ailleurs pas pour l'instant. Elle est d'ailleurs encore un peu trop impulsive, et même si elle se contrôle avec les adolescents dont elle a la charge, avec ses collègues, c'est une autre paire de manches : gare à vous si vous vous trouvez sur son chemin lorsqu'elle est de mauvaise humeur, même si sa colère a tendance à retomber comme un soufflé sorti du four...
• Centres d'intérêts : Le premier centre d'intérêt de Jenna est évidemment le dessin, surtout les croquis au crayon : c'est sa passion depuis qu'elle est toute jeune, et elle en a carrément fait son métier. On la voit souvent se promener dans le centre, son carnet à la main, et croquer ce qui l'inspire - surtout des portraits, elle dessine peu de paysages, qui, selon elle, exigent trop de travail de détail.
Comme la plupart des gens, elle a appris, quand elle était adolescente, à gratter quelques accords de guitare. Elle est loin d'être une virtuose, mais elle en sait suffisamment pour animer un feu de camp et être un tant soit peu applaudie - encore que ce dernier paramètre dépend tout de même fortement de l'alcoolémie du public. Elle tape également un peu de piano, à peu près au même niveau que la guitare : à l'université où elle a fait ses études, la plupart de ses camarades avaient une formation artistique assez complète, et elle a dû faire de même.
C'est une fondue de comics Marvel : elle ne s'est arrêtée de collectionner les
Strange que lorsque ceux-ci ont atteint un prix vraiment prohibitif et que son porte-monnaie s'est arrêté de suivre. Mais elle a gardé un faible pour les bons vieux super-héros, et vous citera fréquemment des noms qu'il est rare de connaître si on ne fait pas partie des initiés. Elle est particulièrement intéressée par le personnage d'
Alicia Masters des Quatre Fantastiques.
Elle adore aussi cuisiner, mais de ce côté-là, les réussites sont assez rares. En effet, Jenna a une confiance aveugle en ses talents d'improvisation, et dans ce domaine précis, ça ne peut absolument pas marcher : si elle vous propose un dîner et que vous la voyez se mettre aux fourneaux, fuyez aussi vite que possible!
► Affinités Particulières• Aime/n'Aime pas :Aime : Le café noir. La première clope du matin. Le chocolat à l'orange. Faire l'amour. Les comics. Les chats. Les araignées.
N'aime pas : Le café sucré (ou lacté, ou quoi que ce soit-é). Qu'on lui parle avant le petit déjeuner. Se lever trop tard. Le chou-fleur. Les chiens. L'odeur du cigare.
• Goûts Musicaux : En bonne Ecossaise, elle a deux ou trois CD de musique celtique qui traînent au fond d'une étagère, mais ça s'arrête là. En revanche, elle aime le folk sous toutes ses formes, surtout Joan Baez. Depuis qu'elle a emménagé aux Etats-Unis, elle s'est découvert une vocation pour le punk rock - Offspring, Blink et consorts. Elle ne crache pas sur le classique de temps en temps. En somme, elle est très éclectique, et marche au coup de coeur.
• Goûts Culinaires : Même si elle aime beaucoup cuisiner - au grand dam de ses amis -, Scottie n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler une fine gastronome, et de toute façon elle n'aurait pas assez d'argent pour ça : elle mange assez peu, et de manière plutôt anarchique. Ses repas, quand ils ont lieu, se composent en général de pizzas, de plats chinois ou indiens à emporter, ou encore de nouilles chinoises lyophilisées à réhydrater à l'eau bouillante. Parfois, cependant, elle se fend d'une salade, parce qu'on lui a toujours répété que c'est meilleur pour la santé.
• Goûts Vestimentaires : Elle affectionne les vêtements plus pratiques que beaux, et n'est pas vraiment une icône de mode. Vous la verrez plus fréquemment avec le jean used de son adolescence, un tee-shirt à sigle débile - plus, éventuellement, un sweat-shirt, s'il fait froid - et des tennis complètement détruites, qu'autre chose. Par contre, elle affectionne particulièrement les bijoux, et tout spécialement ceux en argent vieilli, dont un pendant d'oreille qu'elle porte en permanence.
► Histoire- Maman, pourquoi il est pas là, Papa?
La jeune femme aux cheveux noirs baisse les yeux vers l'enfant qui la regarde. A quatre ans, Jenna McCollister est le portrait craché de sa mère au même âge, depuis sa longue tignasse châtain jusqu'à ses oreilles un peu trop décollées pour leur propre bien. Oui, Jenna, c'est Blodwen à son âge, sauf pour les yeux : deux orbes d'un gris d'orage qui lui rappelleront toujours - ça et puis son nom - que oui, on a deux parents, et que jusqu'à présent la parthénogenèse ça n'existe pas.
- Je t'ai déjà expliqué, Scottie. Ton papa a eu un accident, avant ta naissance, et puis il est parti.
Blodwen Connel se replante sa clope dans le bec et soulève sa fille jusqu'à la fenêtre de la cuisine. La fumée irisée s'envole dans la nuit claire, en faisant des arabesques. Des milliers d'étoiles brillent.
- Tu vois, chérie, ton papa est là-haut. Allez, au lit maintenant.
Satisfaite, Jenna plante un gros baiser baveux sur la joue de sa mère et se tortille pour descendre. La jeune femme soupire et se passe la main dans les cheveux. En fait, il y a très peu de chances que Brandon McCollister soit monté au ciel, si celui-ci existe et surtout si ce sont les gens bien qui y vont : c'était un ivrogne notoire, et un soir qu'il avait encore plus bu que d'habitude et qu'il avait décidé de prendre tout de même sa moto, il s'est pris un platane, tout bêtement. Et elle, elle a dû se démerder, d'abord en cloque, et puis après avec sa gamine. Pour ça qu'elle travaille toute la journée.
Mais ça, Jenna n'a pas besoin de le savoir.
- Jen? Hé, Jen!
Jenna déteste qu'on l'appelle "Jen". "Jen", ça fait fille, ça fait poupée, ça fait Jennifer de série américaine. Tout ce qu'elle n'est pas. Son surnom, c'est Scottie, parce qu'elle s'appelle McCollister et parce qu'elle est née à Aberdeen en Ecosse, et que donc ça veut dire qu'elle est Ecossaise, même si sa mère et elle ont déménagé dans la banlieue de Londres, Ecossaise, bordel, pas comme tous ces Anglais qui se foutent de sa gueule parce qu'elle roule les r et que tous les "st" se transforment en "sh" dans sa bouche.
- Qu'est-ce que t'as?
Elle a aboyé sur le garçon aux cheveux roux ; celui-ci recule un peu parce que le ton n'est pas celui d'une fille de onze ans, ni la colère qu'il lit dans les yeux d'un gris très clair.
- Je voulais savoir ce que tu faisais. Juste ça.
- J'dessine. Ça te pose un problème?
Il ne répond pas. Il s'assied à côté d'elle, regardant son carnet par-dessus son épaule. Peu à peu, un visage prend forme sous les coups de crayon de la fille aux longs cheveux noirs : celui d'un homme aux traits volontaires, aux grands yeux clairs. C'est un peu maladroit, mais il y a de la ligne.
- T'es douée, remarque le jeune garçon.
Scottie lève les yeux, le toise, le jauge. Finit par étirer les lèvres en quelque chose qui ressemble à un sourire.
- Merci. C'est quoi, ton prénom?
- Liam.
- Maman, je suis rentrée!
Jenna rentre, escortée par Liam et par sa soeur, Eileen : ils ont les mêmes yeux très bleus, les mêmes cheveux roux. Eileen a quatorze ans, son frère dix-sept, Jenna quinze. Depuis une certaine après-midi, peu après l'arrivée de la famille Connel-McCollister en banlieue londonienne, ces trois-là sont inséparables. Et, comme toute bande d'adolescents qui se respecte, ils squattent tantôt chez l'une, tantôt chez les autres.
- Salut, chérie. Bonjour, Liam. Salut, Eileen.
Blodwen Connel sort de la cuisine, suivie par une odeur de friture. Ses cheveux commencent à grisonner - elle n'a pourtant que quarante ans - et des pattes-d'oie se creusent au coin de ses yeux. Le médecin dit qu'elle devrait arrêter de fumer, mais elle n'en a rien à faire.
Elle passe une main dans la longue tignasse indisciplinée de sa fille, sourit aux deux autres.
- J'ai fait des beignets, aujourd'hui. Vous pouvez les emporter, si vous sortez après...
Une quinte de toux la prend et elle rentre dans la cuisine. Un éclair d'inquiétude passe dans les yeux gris de Scottie. Et puis elle oublie. Parce qu'elle a quinze ans, et qu'à quinze ans, on ne pense pas à ces choses-là.
Cancer. Métastases. Généralisation. Chimiothérapie. Radiothérapie. Inflammation du hile du poumon. Tumeur. Malin. Et tout ça dans un beau bordel, bien entendu. Alors Jenna McCollister, recroquevillée dans un couloir d'hôpital, n'y comprend rien, mais elle sait que sa mère est en train de mourir, à quarante-trois ans, et qu'elle ne verra ni son entrée aux Beaux-Arts, à Camberwell, ni son boulot plus tard, ni ses gamins, enfin rien de son envol dans la vie. Parce que là, c'est elle qui va s'envoler. Et personne n'y peut rien.
Liam pousse la porte de la chambre, croise le regard gris, affolé.
- Viens, Scottie.
- Non. J'veux pas.
Le ton est celui d'une enfant.
- Viens, Scottie. Faut que tu lui dises au revoir. Le médecin l'a dit.
Jenna rentre dans la chambre, bredouille quelques mots à l'adresse de la forme qui gît là, sur le lit, qui n'a plus rien de commun avec sa mère, qui n'a plus rien d'humain, qui ressemble plutôt à un alien avec tous les fils et les tubes auxquels elle est branchée en permanence. Et puis elle s'enfuit. D'abord dans les couloirs, et puis dans les ascenseurs, et puis ensuite sur le parking de l'hôpital, et puis ensuite dans le bus, et puis ensuite dans les escaliers de chez elle.
Liam la retrouve une heure plus tard. Le sol de la petite chambre d'adolescente est jonché de mèches noires et de morceaux de papier couverts de traces de crayon de bois. Scottie lève vers lui ses yeux secs, ses joues salies de traînées sombres et il ne peut pas s'empêcher de s'approcher et puis de se pencher et puis de prendre le pauvre petit visage entre ses mains et puis après ses sentiments deviennent confus et il se fige et c'est elle qui lève la tête et qui se met sur la pointe des pieds, Scottie, Scottie et Liam et Liam et Scottie et c'est mal de profiter mais c'est bon le goût salé, le goût des larmes et le goût de sa bouche et après l'odeur de sa peau et encore bien d'autres choses.
Frottement de briquet. Jenna tire sur sa clope.
- Tu fumes trop, Skeyes.
- Eileen, commence pas à vouloir me faire la morale à la place de ton frère, hein.
La rouquine fronce les sourcils, ne trouve rien à répondre. Elle n'a pas la répartie de Liam, pas son bagout, et depuis qu'il a quitté l'université de Kingston, où les trois compères faisaient leurs études, pour faire le tour du monde - Jenna, elle, a encore deux ans à tirer sur les bancs de la fac avant de valider son master -, elle essaie de le remplacer. Sauf que Scottie - qu'elle appelle Skeyes, à cause de la couleur de ses yeux - voit d'un très mauvais oeil cette passation de pouvoir, en particulier parce qu'un Liam avide de faire, comme il le dit, "un max d'expériences", lui a très aimablement signifié au moment de se barrer qu'eux deux, c'était mignon, mais que ça l'encombrait plus qu'autre chose.
La fumée s'envole dans le ciel de Londres et Eileen passe une main dans ses cheveux coupés court - Scottie dit que ça lui va bien, que comme ça elle ressemble à Alicia Masters dans Fantastic Four, alors maintenant elle se fait ratiboiser la tignasse régulièrement.
- Ça se passe bien, ton travail avec les gamins, là?
- Que du fun, ma belle. Je désespère pas, un jour ils sauront tous tracer une ligne de perspective et s'y tenir correctement.
Jenna éclate d'un rire clair. Depuis six mois, elle bosse dans un centre d'action sociale. D'abord c'était à la suite d'un pari débile avec des mecs de leur promo, un jour qu'elle était trop bourrée et défoncée pour faire attention à ce qu'elle disait - manque de pot, ces idiots-là avaient pris une vidéo. De toute façon, elle fait souvent les choses à la suite de paris débiles, la preuve avec le tatouage en forme de chardon qu'elle porte au poignet, son piercing à la langue, et son trou au lobe d'oreille droit - parce que porter deux boucles d'oreille, c'est pour les enfants sages, et Jenna n'est pas une enfant sage.
Maintenant, même si elle passe son temps à se plaindre de "ses monstres" comme elle les appelle, elle y prend goût. Comme le courant, peu à peu, érode la roche, l'idée d'aider les autres, de leur apprendre ce qui la fait rêver et de les emmener un peu avec elle, juste pour un bout de chemin, fait son chemin dans sa tête.
- Tu comptais me le dire quand?
Nuque raidie sous ses courts cheveux roux, ses yeux pâles flamboyant d'une flamme glacée, Eileen fait face à Jenna. Ciel d'hiver contre ciel d'orage. La brune pose la pile de vêtements qu'elle s'apprêtait à ranger dans sa valise, soupire.
- Ellie...
- Réponds!
- Ellie, c'est une opportunité pour moi... Une chance de fou, je pensais pas qu'ils me prendraient...
- Rien à foutre.
- Berkeley, c'est la chance de ma vie, ma belle...
- Je m'en fous! Tu penses qu'à ta gueule de toute façon, t'es bien comme Liam...
Jenna accuse le coup. Vu qu'elle va faire une formation de travailleuse sociale à l'université de Berkeley, Californie, on ne peut pas vraiment l'accuser de ne penser qu'à sa gueule. Mais bon, les faits sont là : elle a caché, le plus longtemps qu'elle a pu, son départ à Eileen, pour ne pas lui faire mal, pour éviter les embrouilles. Et maintenant elle ne peut plus. Et les résultats sont là. Et la rousse continue sa diatribe, un ton plus bas, sifflant maintenant au lieu de hurler.
- Parce que tu comprends pas, connasse, ce que ça me fait que tu partes, moi?
Elle s'approche d'elle, et Jenna a un mouvement de recul.
- Tu comprends pas que j'aimerais être autre chose que la soeur de Liam?
Les larmes coulent sur ses joues pâles.
- Tu comprends pas que j'aurais aimé être à sa place, à Liam? Tu comprends pas, salope, que moi, je t'...
Elle n'a pas le temps de finir, parce que les lèvres de Skeyes, de Scottie, de Jenna McCollister, ou peu importe comment on l'appelle, la bâillonnent. Et même si elle a une bizarre impression de déjà vu, la brune ne réfléchit pas.
Après, ça ne se dit pas en public.
Debout à la fenêtre, vêtue d'un tee-shirt trop grand pour elle et d'un boxer, la petite brune tire sur sa cigarette. C'est interdit de fumer dans les chambres, normalement, mais elle s'en fout. On n'a jamais pu interdire grand-chose à Jenna McCollister, et même si à vingt-sept ans elle s'est un peu assagie, elle conserve un certain dédain pour les règlements. Et puis elle sait que si les détecteurs de mouvement et ioniques censés prévenir les incendies fonctionnent dans les chambres des pensionnaires, dans celles du personnel, c'est plus aléatoire, et beaucoup moins sensible.
Il y a deux ans, elle a achevé sa formation de travailleuse sociale à Berkeley, et elle n'a pas voulu rentrer au Royaume-Uni. Eileen lui écrit, de temps en temps - des lettres parfois très froides et presque cliniques, parfois au contraire nostalgiques et chaleureuses. En général, ça la plonge dans un état assez intéressant, et elle est moyennement fréquentable pendant plusieurs jours. Mais c'est mieux ainsi ; mieux que chacune fasse son chemin, libre d'une relation trop ancienne, trop ambiguë et trop complexe.
Quand elle a cherché du travail, l'institut Teenagers l'a tout de suite contactée, parce qu'ils étaient intéressés par son double cursus. Les débuts ont été durs - naturellement - et il a fallu qu'elle se débarrasse de son accent écossais à couper au couteau, parce que vu le genre d'olibrius qu'ils ont au centre ce n'est pas la peine de prêter le flanc aux moqueries, surtout quand on mesure un mètre soixante comme elle, mais maintenant ça va.
La fumée monte dans la nuit claire. Dans le ciel de Californie, il y a des milliers d'étoiles.
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Joueur/Joueuse• Mot de Passe pour la Validation :• Comment avez vous découvert le forum : Par un partenaire de partenaire de partenaire du mien... Ça vous aide, hein?
• Commentaire : Super forum, actif et tout, et design splendide, je pense que je vais bien m'amuser!