Silfotte, siflotte. La vie de Lukasz était trop belle pour le moment. Qui aurait cru qu'il trouverait même son bonheur dans un asile américain pour jeune délinquant? Surement pas lui en tout les cas.

Sa rencontre avec l'infirmier avait été une bénédiction. Puis il y avait les belles fesses de Kyril, Masha, Delicatev, Ludovic, Zephyr, Ludovic.

Oh et j'oubliais, Ludovic. Bonsang, cet homme le captivait...

Son coeur s'emballait, était léger comme l'air. Plus rien ne comptait, même plus le fait qu'il était loin de sa mère patrie et en quelque sorte incarcéré. Un ange s’était présenté à lui, le mec parfait, beau derrière, beau corps, beau sourire, belle personnalité malgré ses gros vilains défauts, puis il en avait une grosse pour compléter le bouquet. Ils se ressemblaient lui et Ludo en quelque sorte et ça l’arrangeait.

Luke marchait dans le corridor en direction de la cuisine, son estomac lui rappelant qu’il n’avait pas pris son petit déjeuner ce matin, si son dîner la veille. Il grondait, se serrait, le faisait péter et roter. C’était désagréable.

Alors qu’il croyait être seul au tournant d’un couloir, il leva un peu la patte et péta. Le soulagement fut instantané, l’odeur aussi et bien sur, il ne pu empêcher un ricanement. C’était toujours quelque chose qui l’avait fait rire et celui-là avait sonnée particulièrement intéressant, ni trop humide, ni trop timide, aigue et franc. On lui avait toujours dit qu’il pourrissait de l’intérieur et particulièrement aujourd’hui, il le croyait. Son rire redoubla quand il senti sa création.

Toutefois, un bruit parvint à ses oreilles : une nana pleurait. Pour faire changement. Une nana ça pleurs tout le temps, nuit et jour, hiver comme été, beau temps comme mauvais temps. Il arrêta de rire et tendit l’oreille, non par pitié mais par curiosité. Il était hors de question de la consoler, j’espère qu’on s’était bien compris hein! Des cas de dépression, c’était fréquent, puis il n’avait pas le cœur à s’en mêler. Lui était heureux, que les autres meurent. Puis il attendait le jour où il suicide surviendrait à l’institut…

Bon, ok. Le classique. Une jeune femme dite jolie pleurait.

Toutefois, son oreille fut interpelée par un son familier…

“Sacha, je t'ai promis. Mais ça va être dur. Très dur, d'être heureuse sans toi."

….OOOOooookay. Du polonais, il y avait quelque chose de louche dans toute l’histoire. La nana polonaise pleurait Sacha. Mais qui était Sacha? Dans sa tête, ça sonnait soit nom de furet, soit nom de noir. Son furet s’était fait tirer par un gangster?

Sans vraiment s’approcher, il décida de jouer. Oui, ça pouvait être amusant tout cela à bien y penser…

Puis il avait enfin l’opportunité de parler sa langue, alors même si c’était pour insulter la nana, pourquoi pas en abuser.

«C’est qui Sacha, ton furet? Il s’est fait écraser par un Hummer, ma beauté? » rit-il, les bras croisés, appuyé sur le cadre de porte.

Rare étaient les fois où il avait mis les pieds dans une salle de classe depuis qu’il avait abandonné les cours et il poussa du bout de sa botte à semelles compensées un crayon à la mine qui trainait. Cette odeur de cahier et de bois, de bouquins, rien de tout cela ne lui manquait depuis qu’il avait été embauché au centre de plein air. Sa vie était la nature à présent, le grand air, le sport extrême et les clubs à la nuit venue maintenant qu’il était adulte.

Il continuait à regarder la gamine et se retenait pour ne pas rire, même si ça lui démangeait au plus haut point de lui lancer une autre bêtise…

Moon, compte tu répondre ? Lukasz est-il encore parmi nous ?