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| Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] | |
| | Sujet: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Jeu 17 Juin 2010 - 17:45 | |
| Cela faisait longtemps que je n'avais convoqué aucun de ces charmants petits résidents dérangés. Nous étions Mardi, il était quatorze heures quinze. Allez savoir pourquoi je note toujours ce genre de détails, je n'en sais bougrement rien. Ouvrant l'armoire noire – que j'avais décorée du poster d'un groupe de métal – dans laquelle je rangeais les dossiers, j'en pris un paquet, le posant sur mon bureau. Lequel allais-je prendre? Je les éparpillai, faisant tomber au passage le pot à crayons posé dans un coin. Tant pis. J'en ouvris un au pif et, avant même de regarder, rangeai les autres. Refermant l'armoire, je me baissai, et rangeai les stylos avant de reposer le pot métallique dans l'un des coins de mon plan de travail. Je posai ensuite mes fesses sur les siège moelleux du fauteuil à roulettes qui me servait de chaise. Abysse Dostoïevski. Très bien, mademoiselle. Je parcourus son dossier en diagonale, m'arrêtant au casier judiciaire. Après quoi, je refermai la pochette, et le rangeai dans l'un de mes tiroirs. Avant de sortir de mon bureau, je pris le temps de raccrocher un poster de mangas, puis m'élançai dans les couloirs. Où était donc cette maudite standardiste? Après avoir marché dans divers couloirs, je la trouvai autour de la machine à café et soupirai de manière assez audible. Par chance, madame avait terminé sa pause. Je la suivis et lui communiquai le nom et le prénom de la résidente à voir, avant de faire un détour par la cafétéria. Je n'avais pas encore mangé. Juste le temps de prendre une pomme et me voilà repartie pour mon antre. J'y retournai bien vite, croquant à loisir dans ma pomme. Ma soeur... Je voulais la voir, là, maintenant, tout de suite. Par un vieux réflexe, je tournai la tête à gauche... Et soupirai. Il était vrai que nos corps avaient été séparés. Je me mis à siffloter, réfléchissant à quelque chose : Il faudrait que je négocie avec la directrice pour avoir un chambre avec ma soeur. A peine eus-je fini mon fruit que je redressai la tête : La porte était poussée. J'étais un peu avachie sur mon bureau, mais tant pis. Je n'avais pas les pieds posés dessus, c'était déjà ça!
(HRP : Pardon, mes débuts sont assez foireux XD. En plus, celui-ci est franchement nul >.<'. Si ça ne te convient pas, je peux recommencer.) |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Jeu 17 Juin 2010 - 19:46 | |
| Nan mais quelle poisse franchement ! La chambre d’Abysse était envie vide de ses colocataires pour qu’elle puisse jouer de la guitare en paix et voilà qu’on venait la déranger. Une psychologue avait eu l’excellente idée de la convier à une thérapie en cette matinée qui s’annonçait prometteuse. Les sourcils froncés, l’air renfrognés et les mains dans les poches, la jeune femme se décida à quitter sa chambre pour se diriger vers le bureau de l’autre enquiquineuse. Cette intervention inattendue l’avait plongée dans une humeur des plus massacrantes. Dans ce genre de situation, ce qu’elle désirait le plus c’était coller son poing dans la figure du premier venu. Abysse était du genre un peu impulsive et quelque peu violente. Elle avait d’ailleurs été arrêtée plusieurs fois pour avoir frappé un pauvre type à sang pour aucune raison apparente. Elle prétendait qu’il l’avait juste agacé au plus haut point. Bon, il est vrai que dans certains cas, il était plutôt facile d’agacer la jeune russe.
Toujours étant qu’elle se promit de faire passer un sale quart d’heure à l’abrutie de psychologue. Non, franchement, elle n’avait pas besoin de ça maintenant. Tout ce dont elle avait besoin, c’était d’un bon pauvre type à frapper et d’un peu de chocolat à la rigueur. Evidemment, Abysse n’allait pas frapper la psychologue. Elle était assez lucide pour imaginer les conséquences d’un tel acte. Elle n’était pas dans cet institut pour se tourner les pouces et elle ne comptait pas se faire renvoyer aussi tôt. Abysse n’eut pas trop de mal à trouver le bureau. Sans prendre la peine de s’annoncer, elle poussa la porte et entra. Son regard fit un rapide tour de la pièce avant de se poser sur son unique occupante. A dire vrai, elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de scène. L’ambiance du bureau et l’allure de la psychologue sonnait un peu trop…rebelle à son goût. Franchement, c’était plutôt la psychologue qui avait besoin d’une thérapie. On ne lui avait pas appris que les rebelles gothiques c’étaient plus au goût du genre.
Abysse jeta un regard noir à la jeune femme. Elle s’appelait Laura d’après ce qu’elle avait pu lire sur l’écriteau de la porte en rentrant. Pour le moment, tout ce qu’elle éprouvait à son égard, ce n’était que du mépris. Son style, ses fringues et ces posters, pour elle, ce n’était que de l’intox. Cette fille cherchait juste à rester dans l’air du temps. Abysse tira le fauteuil à elle et s’assit, un peu trop loin du bureau d’ailleurs. Elle posa ses deux mains à plat sur l’accoudoir. Les sourcils froncés, elle toisa la jeune femme d’un regard inexpressif. Depuis qu’elle était entrée, elle n’avait pas prononcé un seul mot. Abysse n’éprouvait pas le besoin de se présenter. La psychologue savait très bien à qui elle avait à faire. Après tout, c’était elle qui l’avait convoquée. Et puis, elle n’allait rien faire pour arranger la tension qui s’installait dans la pièce, bien au contraire. Abysse comptait bien pourrir la matinée de la psychologue. C’était un juste retour des choses.
[ J'espère que ma réponse te convient surtout, j'ai fait un peu court mais je ne voyais rien d'autre à rajouter =) ] |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Dim 20 Juin 2010 - 2:12 | |
| Au final, une jeune fille fit son apparition dans mon bureau. J'eûs même droit à un regard noir, quelle chance! Elle s'installa sagement sur le fauteuil en face de moi. Visiblement, elle n'était pas enchantée d'être ici. Tant pis, mademoiselle. Je me levai et allai fermer la porte, avant de m'asseoir sur l'un des coins de mon bureau.
- Abysse, Abysse... Ce n'est pas un prénom commun.
J'avais prix soin de ne glisser aucun sentiment dans ma voix. Après tout, elle avait un regard inexpressif, alors j'allais garder une voix la plus neutre possible. Du moins, tant qu'elle ne dirait rien; ou ne s'animerait pas d'un quelconque sentiment. De toute manière, j'avais de quoi la convaincre, cette adolescente violente – d'après son dossier, s'entend –. Je croisai les jambes, la détaillant du regard. Elle avait un physique des plus communs, si l'on passait outre le cache noir qui lui masquait l'œil droit. Je ne m'attardai pas dessus : Certaines personnes supportaient mal qu'on s'attarde sur ce genre de détails. Je désignai néanmoins son visage – sous-entendant son globe oculaire – d'un geste de menton. Ah, curiosité, quand tu nous tiens.
- Comment tu t'es fait ça?
Ma voix pourrait paraître ennuyée, bien que cela soit loin d'être mon attention. Là aussi, tant pis : Elle n'aurait qu'à le prendre comme elle voulait. Je n'avais pas ressorti son dossier par respect, et j'espérais que cela serait suffisant. Quoique.
- Je m'appelle Laura. Laura Layszee. Mais je pense que tu l'as déjà vu sur l'écriteau... Bref. Enchantée.
Je lui fis un petit sourire, du genre de ceux qu'on esquisse du bout des lèvres. Puis, je posai mon bras ''normal'' sur ma prothèse sans vraiment m'en rendre compte. Heureusement que personne ne le savait hormis la directrice (et encore), sinon je sens que bon nombre de résidents m'auraient déjà fait la misère.
(HRP : Désolée, mes posts sont vraiment courts ce soir >.<'. Je me rattraperais, promis!) |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Dim 20 Juin 2010 - 10:23 | |
| C’était parti. La petite psychologue allait la bassiner pendant des heures avec ses thérapies freudiennes. Abysse contint un soupir. Elle n’avait pas besoin de ça. Pas maintenant en plus. La seule chose qui aurait pu l’aider à extérioriser un peu toute l’amertume qu’elle accumulait depuis des mois, ce serait un combat, un vrai. Le souci était que cette Laura ne représentait pas l’occasion idéale pour ce genre de chose. Du moins, les conséquences d’un tel comportement seraient bien trop lourdes à supporter. Bien qu’elle ne se plaise pas particulièrement ici, Abysse tenait à ne pas se faire renvoyer trop vite de l’Institut. Elle ne voulait pas retourner en Russie, du moins, pas encore. De plus, une fois sortie de cet institut, qu’aurait-elle fait ensuite ? Elle avait bien trop peur de retomber dans le même cercle vicieux qui l’avait poussée à se réfugier en ce lieu pour gamins dégénérés.
Abysse plissa les yeux. Elle aimait bien son prénom elle. Dès ses premiers mots, cette Laura commençait à l’agacer. Évidemment, la jeune femme ne montra rien de son irritation. Son visage était un modèle de dureté. Son regard paraissait distant. On se demandait si son esprit était vraiment ici. Abysse comptait bien agacer la psychologue jusqu’à son paroxysme. Elle lui devait bien ça. Ainsi, choisit-elle de ne pas répondre à sa question qui n’en était pas vraiment une. La psychologue revint alors à la charge. Cette fois-ci, elle s’attaquait à son œil. Ce genre de détail avait toujours tendance à attirer le regard du premier venu. Abysse s’était pendant longtemps demandé s’il valait mieux qu’elle ne cherche pas à dissimuler son œil. Ainsi, elle n’aurait plus eu à attirer la curiosité de n’importe qui. Et puis, elle s’était ravisée. La jeune femme aimait bien cultiver le mystère. Elle mit néanmoins un certain temps à répondre à sa question. Autant occuper l’espace comme on le peut quand on est condamné à rester ici jusqu’au bon vouloir d’un tordu de psychologue. Abysse chercha donc pendant un bon moment quel mensonge elle pourrait tisser à propos de son œil. Quelque chose de bien gore ou particulièrement terrifiant ferait peut-être l’affaire…Du moins, ca calmerait la curiosité dérangeante de la jeune femme. Le masque d’Abysse se brisa donc pour laisser entrevoir une lueur malsaine dans son regard tandis que ses lèvres s’étiraient en un sourire carnassier.
- Balle perdue…
Abysse alla même jusqu’à appuyer ses dires en soulevant le cache pendant une dizaine de secondes. Elle fixa la psychologue avec son œil prétendu invalide. Ce dernier brillait d’un éclat vif. Les seules différences avec son autre œil reposaient essentiellement sur une cicatrice qui le parcourait verticalement et une teinte plus grise. En réalité, Abysse voyait aussi bien de cet œil comme de l’autre. Elle s’amusait juste à le dissimuler derrière un cache. Elle n’aimait pas spécialement la vision de son œil blessé. Il s’agissait là de sa seule cicatrice visible. Elle n’en était pas particulièrement fière.
Après avoir abaissé son cache, Abysse se mura à nouveau dans son silence. Son visage redevenait de marbre. Un silence s’abaissa entre les deux jeunes femmes tel une lourde chape de plomb. Il ne fut déchiré qu’une seule fois par les présentations de la psychologue. Abysse ne jugea pas utile de relever. L’autre savait déjà tout ce qu’il y avait à savoir d’elle sur son dossier. Pas besoin de se présenter. Les deux mains à plats sur les accoudoirs, la jeune femme restait immobile. Elle semblait attendre quelque chose. La psychologue, quant à elle, ne demeurait pas moins silencieuse. Elle allait rester longtemps, comme ça, à se regarder dans le blanc des yeux ? La situation irritait de plus en plus la jeune femme. Franchement, gâcher son après midi pour si peu…Cette Laura méritait vraiment qu’elle lui refasse le portrait. Les poings de la jeune femme se serrèrent. Ses joues se creusèrent tandis qu’elle serrait les mâchoires. Abysse tentait tant bien que mal de contenir et de calmer ses pulsions. On pouvait voir briller dans son regard un éclat farouche.
Pour se calmer, Abysse pensa à tout ce qu’elle aurait pu faire en cet instant. Elle songea à sa Russie natale. Elle aurait pu courir dans les rues, voler les passants et commander les gamins. Elle aurait aussi pu aller sur la plage près de l’Institut et regarder la mer pendant des heures. Elle aurait eu aussi l’occasion de jouer de la guitare en paix. Les colocataires avaient momentanément abandonné la chambre. Elle aurait aussi pu lire, aller fureter dans la bibliothèque en quête d’un bon roman à se mettre sous la dent. Une douce amertume envahit l’esprit de la jeune femme. Le regret, le remord, la mélancolie, un mélange de tous ces sentiments prenaient place en elle et annihilait sa colère. Abysse jeta un coup d’œil à ses mains, ouvertes, les paumes vers le haut.
* J’ai l’impression que quelque chose me glisse entre les doigts… *
Abysse s’était rendue dans cet institut pour trouver, justement, ce qui lui manquait cruellement. Elle sentait ce vide dans son cœur s’accentuer de jour en jour. Elle se sentait comme incomplète, inachevée. Et elle tentait de trouver la solution à ce manque. Elle qui avait toujours eu l’impression de pouvoir posséder tout ce qu’elle voulait…elle se retrouvait bien misérable à courir après des chimères.
Un mouvement sur sa gauche l’extirpa de ses sombres pensées. La psychologue venait de bouger. L’espace d’un instant, Abysse s’était perdue dans ses réflexions. Elle posa un regard ennuyé sur Laura. Toute trace d’énervement, de colère ou d’agacement avait disparu. C’est avec une voix lasse qu’elle s’adressa alors à la psychologue.
- Vous ne m’avez pas convoquée pour que je reste assise et que je fasse vœu de silence je me trompe ? Qu’attendez-vous de moi ?
Ainsi donc, Abysse entra dans le vif du sujet. Elle n’avait pas pour habitude de tourner autour du pot. Elle se montrait toujours franche et directe. Néanmoins, elle savait bien que ce genre de réactions avait tendance à amuser les psychologues. Dans ces moments là, ils se contentaient de répondre à côté et continuaient dans leur délire psychotique. Abysse le savait bien et pourtant, elle avait prit le risque. Au moins, personne ne pouvait lui reprocher d’esquiver la réalité de cette entrevue. Elle souhaitait bien l’affronter et en finir au plus vite. |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Mer 23 Juin 2010 - 18:14 | |
| La jeune fille tarda à me répondre, comme si elle se cherchait une excuse. Elle n'avait pas l'air particulièrement enchantée d'être ici – quoique, ça, je l'avais déjà compris –, mais ce n'était pas une raison pour faire autant de manières. Le sourire, le regard... Tiens, elle dénuda même son œil rien que pour moi, quelle chance! Et je n'ajoutai rien. Jusqu'à ce que mademoiselle daigne bien dire quelque chose. Et c'est ce qu'elle fit, en laissant tomber ses artifices. Et pour une fois, ses phrases étaient constituées de plus que de quelques mots. Je soupirai, et me massai les tempes d'agacement. Décidément, c'était pas gagné.
- Okay, c'est bon, le message est passé : Je t'emm*rde.
Je me redressai, venant enfourner mes mains dans mes poches. Je lui lançai un regard dur, le plus dur dont j'étais capable.
- Je me demandes pourquoi t'es venue. Pour me faire plaisir? Charmante attention, jeune fille. Sauf que si c'est pour me faire perdre mon temps, t'aurais mieux faut de sécher ta consultation.
Je me retenais de me diriger vers la porte et de lui ouvrir, à cette satanée gosse. Et je me retenais presque autant de me barrer. D'ailleurs, l'irritation avait dû se percevoir dans ma voix. Je remis ma mèche rosâtre derrière mon oreille et passai derrière le bureau, m'asseyant avec négligence sur la chaise matelassée. Je ne me privai pas, cette fois, de mettre mes pieds sur mon bureau jonché de feuilles et de post-its; allant même jusqu'à les croiser. J'ouvris un tiroir et en sortit un verre, soigneusement caché, ainsi que ma bouteille de scotch-whisky; que je posai non loin de mes jambes. Je devrais encore une fois lutter contre la tentation, mais si mademoiselle coopérait, j'aurais une compensation. Une sorte de récompense face à ce combat.
- T'as deux choix : Ou tu te barres, ou tu coopères. Pour la deuxième option, ça semble mal parti. J'espère qu'un petit verre te fera changer d'avis.
J'ouvris la bouteille, et la portai à mon visage pour humer le doux parfum du liquide ambré. Mauvaise idée. Je servis ensuite un demi-verre d'alcool à mon interlocutrice, avant de ranger rapidement la bouteille.
- Tiens, vas-y, prends. Moi, je n'en veux pas.
En fait, ce n'était pas vraiment que je ne voulais pas; mais surtout, que je m'y refusais. Si je goûtais ne serais-ce qu'une seule goutte de la douce liqueur, je savais que je ne pourrais plus m'arrêter.
- Et inutile d'en souffler mot à l'administration : Je pense qu'ils croiront plus facilement quelqu'un qu'ils ont embauché que quelqu'un dont ils ont la ''charge''. Et je peux mentir sur bien des points.
Aussitôt ma phrase finie, un soupir blasé franchit le seuil de mes lèvres, agitant quelques mèches de cheveux. Si elle avait la mauvaise idée de dire quelque chose à la directrice au sujet de la bouteille, j'étais certaine qu'elle croirait plus facilement la psychologue qu'elle avait recrutée qu'une délinquante qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève, et juste avec son dossier. Je le savais, car cela s'était déjà passé.
- Si tu restes, fais comme chez toi, surtout.
Durant tout mon ''monologue'', je ne l'avais pas quittée des yeux. Je croisai les bras sur ma poitrine, m'affaissant dans mon fauteuil. Et je n'avais pas l'intention du tout de la mettre à l'abri de mes grandes prunelles bleutées! |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Mer 23 Juin 2010 - 19:53 | |
| It's time to play
Ca y est, la psychologue montrait enfin quelques signes de faiblesses. Voilà qu’elle se mettait à l’insulter. Face à ce comportement, Abysse éprouvait une pointe de fierté mais aussi une profonde irritation. Pour qui se prenait-elle ? Franchement, elle n’avait pas peur de la provoquer de la sorte. Elle avait bien tort. Abysse n’était guère d’une humeur joviale. Elle avait même plutôt envie de passer ses nerfs sur le premier venu. Une clope ou un bon verre pour oublier ne serait certainement pas de refus. La jeune femme releva la tête et avança légèrement la mâchoire montrant ainsi qu’elle n’était guère impressionnée par les attitudes de la psy’. Au contraire, elle la provoquait. Elle plissa les yeux et ne put s’empêcher de lui rétorquer une réplique cinglante sur un ton exaspéré.
- Paraît que j’avais pas vraiment le choix.
Avec l’énervement, son anglais devenait de plus en plus médiocre. Abysse ajouta plus bas, pour elle, en russe.
- Sinon jserais pas là à me faire chier.
En tant normal, elle se serait sans doute levée pour scotcher au mur la petite psychologue. Abysse n’appréciait pas vraiment qu’on la provoque de la sorte et surtout qu’on la prenne de haut. Visiblement, Laura semblait croire que la différence d’âge la rendait supérieure. Peut-être même qu’elle la méprisait parce qu’elle avait eu la chance de pouvoir faire des études. Ce genre de comportement foutait vraiment en rogne Abysse. Elle avait vécu suffisamment de misères et connu assez de souffrances dans sa vie pour refuser qu’on la dénigre ainsi. Elle était une enfant des rues mais elle l’assumait avec fierté. Et puis, la misère et la violence à laquelle elle avait été confrontée dès son plus jeune âge lui avait permis de murir bien plus vite que n’importe qui. La psychologue faisait vraiment fausse route sur son cas. Suffisait pas de lire le dossier ou le casier judiciaire de quelqu’un pour le connaître…elle l’apprendrait à ses dépends.
Bien évidemment, Abysse se retint de faire la moindre remarque ou de relever les propos de la jeune femme. A dire vrai, elle jubilait un peu de la voir s’énerver. Elle comptait bien se venger d’avoir été importunée pour si peu. La jeune femme retenu un sourire satisfait. Son regard brillait d’un éclat farouche. Ses manières ne l’impressionnaient en aucune façon. C’est alors que Laura fit un geste auquel la russe ne s’attendait absolument pas. Elle en fut légèrement déstabilisée mais n’en montra rien, comme à son habitude. La psychologue sortit une bouteille de son bureau et servi un scotch. Elle poussa avec négligence le verre vers Abysse et le lui offrit. Le regard de la jeune femme s’assombrit. Elle était franchement sceptique. Elle connaissait bien les manières des psychologues et autres charlatans du genre mais là elle devait avouer qu’elle y allait fort.
- De toute façon, je préfère ne rien dire. Ça me fait tellement plus plaisir de vous voir vous énerver sur mon cas plutôt que d’abandonner si vite. Je n’ai pas envie de vous voir partir aussi tôt.
Abysse lança sa réplique sur un ton détaché un tantinet désinvolte. Son accent russe revint irrémédiablement à la charge et s’occupa de rouler chacun de ses « r ». Elle avait beau connaître les bases de l’anglais, elle conservait un horrible accent scandinave qui ne l’aidait en rien à se faire comprendre. De toute façon, ca l’arrangeait un peu. Abysse n’avait jamais été très bavarde et son anglais torturé était une bonne excuse pour se cloitrer dans le silence.
Toujours étant qu’elle s’amusa à provoquer la psychologue. Évidemment, son invitation à sortir n’en était pas vraiment une. Elle avait bien conscience des conséquences d’un tel acte. Elle ne tenait pas à se faire renvoyer, du moins, pas maintenant. Abysse avait l’intime conviction qu’elle avait un rôle à jouer ici. Elle saurait sans doute trouver des réponses dans cet Institut. Ce dont elle était certaine, par contre, c’est qu’elle ne les trouverait pas dans ce bureau avec cette psychologue. En revanche, elle pouvait peut-être trouver un intérêt à cette entrevue. Elle était bien partie pour y rester un moment alors autant rendre utile le temps perdu. Abysse jeta un regard de défi à la psychologue. Elles se jaugeaient mutuellement. Puisque c’était ainsi, elle allait le prendre comme un jeu.
Pour que la vie ne soit qu’un jeu…
Sans quitter Laura dur regard, elle s’avança, tendit le bras et prit le verre. Elle le porte à ses lèvres, ferma les yeux pour humer le parfum du liquide avant d’en avaler quelques gorgées. Abysse reposa le verre sur le bureau dans un tintement. Un sourire de défi naquit sur ses lèvres tandis qu’elle reposait son regard sur la psychologue. Elle avait bien vu les regards envieux de Laura. Cette dernière avait beau prétendre qu’elle ne voulait pas en boire, tout son corps disait le contraire. Abysse avait toujours eu un don pour l’observation et ce genre de détails ne lui échappait jamais. Dans la rue, il faut apprendre à distinguer rapidement les bons des mauvais pigeons. Elle avait vu l’éclair fugace dans son regard, le frisson parcourant son sourcil gauche, l’agitation de ses mains. Sans le vouloir, elle lui révélait autant de détails qui trahissaient ses véritables émotions. Abysse, quant à elle, était passée maître en l’art de mentir et de figer son visage en un masque impassible, impénétrable.
- Pas mauvais mais ca n’équivaut en rien une vraie Vodka.
Abysse se retint de lui sourire de toutes ses dents. Ce trait pourrait paraître un peu trop provocateur. Elle se contenta simplement de décroiser ses jambes, de s’avancer sur sa chaise et de poser ses coudes sur ses cuisses. Ainsi, tout son corps était tendu vers l’avant, vers la psychologue. Elle voulait lui faire croire qu’elle était réellement déterminée à se confier. Évidemment, Abysse ne parlerait jamais d’elle, du moins pas de ce qu’elle ressentait profondément. Surtout pas à un psychologue. Il s’agissait juste d’une façade. Laura pensait vraiment pouvoir l’acheter avec de l’alcool alors autant lui faire croire qu’elle s’était prise au jeu. Voyons voir ce que cette psy’ avait dans le ventre.
- Bon, paraît qu’il faut que je parle de moi. Vous voulez savoir quoi ? Par contre, je vous préviens, mon anglais est mauvais. Je risque de me mettre à parler russe sans même m’en rendre compte.
Abysse fronça légèrement les sourcils, l’air désolée. Lui montrer d’hypothétiques faiblesses, c’était le moyen de lui faire croire qu’elle était sincère.
Allons , jouons maintenant… - Spoiler:
[ j'ai pas mal écris mais j'espère que ma réponse te convient. Je peux toujours la modifier si tu veux ]
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| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] Sam 3 Juil 2010 - 1:49 | |
| Cette fille ne semblait guère encline à coopérer. Et une sale gosse de plus sur les bras, une! Quelle plaie. Elle avala quelques gorgées et reposa le verre, à moitié vide – ou à moitié plein, tout dépendait du point de vue –. Son expression, ses regards et son sourire semblaient me défier. Soit. Elle s'approcha, alors que je restai dans ma position à me forcer à la regarder, plutôt qu'à lorgner le verre du regard. Manquerait plus qu'elle remarqua l'effet que me faisait l'alcool, tiens. Sait-on jamais, des fois qu'elle ait l'idée de m'en faire boire. En fait, je crois que c'était un peu dangereux : Je commençais à prendre conscience des risques que mon ''plan'' se retourne contre moi. Pas que je me laisserais faire, mais bon. La donzelle s'approcha, après avoir complimenté les bienfaits de la vodka, puis reprit la parole. Sa mine sonnait étrangement fausse, son air désolé aussi. Je soupirai discrètement.
- C'est pas ce que je veux savoir, c'est ce que tu veux dire. Si tant est que tu arrives à parler sans mentir.
De toute manière, j'avais son dossier sous la main, à cette demoiselle. Je détournai légèrement la tête, remettant ma mèche colorée derrière une de mes oreilles.
- Par contre, évite ces mimiques, elles sonnent atrocement faux sur ton joli petit minois.
J'avais dit cette phrase dans un soupir, et doutais qu'elle l'aie comprise. Mais tant pis. Elle voulait me faire chier, okay, on pouvait être deux. Mais elle avait un sacré malus, la gamine : Elle était plutôt mignonne dans son genre. Son cache-œil lui rajoutait un certain charme, et je me demandais ce qui se cachait en-dessous. Bah, elle me le dirait sans doute le moment venu. Elle n'avait pas le choix, en fait, je comptais bien l'enquiquiner tant qu'elle ne coopèrerait pas de son plein gré. Je pourrais même argumenter à grands coups de ''je vérifie dans le dossier''. Je pourrais même la bourrer, en fait. L'administration ne croirait pas une délinquante si celle-ci venait dire qu'elle avait bu de l'alcool chez une psychologue à s'en rendre ivre. J'étais passée maîtresse dans l'art des excuses de ce genre, en fait. Je m'en étais toujours sortie indemne. Oh, et puis, si le scotch-whisky ne suffisait pas, je pourrais bien lui faire quelques attouchements. La routine, quoi. J'étais protégée, je n'en avais rien à foutre.
- Avant que tu ne commences : Viens pas me rabâcher un discours comme quoi t'es une pauvre victime et que ta vie était dure, et gnagnagna. Je connais le topeau. Et t'es pas la seule à avoir eu un passé difficile, retiens-le.
Je la mettais sur une piste, mais tant pis. Peut-être qu'elle réfléchirait un peu, si elle avait assez de jugeote. Si elle me questionnait, je ne dirais rien : Ici, c'était moi qui posait les questions. Pas elle. Et honnêtement, elle m'avait déjà bien agacée.
- De même, si tu veux pas en parler, on peut parler d'autre chose. De la pluie et du beau temps, ou alors de tes ''activités'' à l'institut.
En fait, je m'en fichais un peu, j'étais payée la même somme à la fin du mois. Et, par ''activités'', j'essayais de glaner quelques informations. Parce qu'à priori, depuis quelque temps, des résidents affluaient, à l'infirmerie. Et je comptais bien mettre le doigt sur ce qui se passait. Des fois que je puisse participer ou regarder.
(HRP : Désolée, je tarde à répondre, sur Rose... Et pas de soucis pour le post). |
| | Sujet: Re: Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] | |
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| | Arabesques mentales [PV Abysse Yclette] | |
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