Décidément, les couloirs étaient bondés en plein milieu de l'après midi...même si d'habitude Lies aimait être entourée, aujourd'hui elle était plutôt d'humeur à fuir la foule.
Elle était bien trop fatiguée pour chercher à être le centre d'attention de tous...et de toutes façon elle préférait ne pas être vue avec la tenue qu'elle portée.
Pour la première fois de sa vie, la petite allemande n'avait pas fait attention aux vêtements qu'elle avait enfiellés à son réveil...pour dire à quel point elle était épuisée.
Bien sur, pour tout autre personne sa tenue n'avait rien de choquant mais dans l'esprit de la jeune fille, une jupe noire plissée lui arrivant au dessus du genoux, un t-shirt blanc,col en V et manches longues, un boléro noir, court, et manches longes et une de bottes noires à talons ne convenaient pas du tout.
Elle regrettait de ne pas avoir mis plus de couleur, l'ensemble était trop terne à son goût et cette impression s'amplifia quand elle remarqua que certaines des fleurs du jardins c'étaient déjà ouvertes, ajoutant ça et là une touche de couleur dans le paysage.
D'ailleurs elle aimait ce paysage, le trouvait très rassurant, certainement parce qu'il lui rappelé des scènes de son enfance, les moments ou sa mère et elle allaient se promener dans les grands parcs de Berlin au retour des beaux jours.
Le paysage était simplement magnifique, rien à voir avec le reste de l'institut pour peu, la petite rousse aurait pu se croire libre, bien loin de cette prison...
Elle eu soudain une idée, elle voulait capturer la douceur de ce moment, la garder à jamais pour elle seule et même si elle savait sa mémoire extrêmement fiable, elle se doutait bien qu'au bout de quelques jours seulement, elle aurait déjà oubliait plusieurs petites détails cruciaux ajoutant à la beauté des lieux.
Alors, après s'être assurée d'être la seule personne présente, Lies farfouilla dans son sac à main et en sorti un petit carnet et un crayon.
Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait pas encore dessiné depuis son arrivé à l'institut...elle n'avait pas eu une seconde répit et il s'agissait de son premier moment de tranquillité.
Elle sourit, depuis quelques jours elle était exécrable sans trop savoir pourquoi, mais elle commençait à comprendre qu'elle avait juste besoin d'un peu de repos et de calme.
Regardant encore une fois le jardin avec attention, elle pris en main son crayon, ouvrit le petit carnet qui contenait déjà plusieurs dessins et commença à reproduire la scène.
Au bout d'un heure, son travail était presque terminé et la jeune fille se sentait bien mieux, plus sereine et très calme. Il ne lui restait que quelques détails à ajouter sur la feuille quand elle entendit des bruits de pas.
Elle se retourna brusquement, tentant du même coup de cacher son carnet derrière son dos et se retrouva nez à nez avec quelqu'un..enfin plutôt nez à genoux dans ce cas...mais comment cet homme (un rapide coup d'œil sur le reste du coup avait appris à la jeune fille qu'il s'agissait d'un homme) pouvait-il être aussi grand?
Lies se sentit stupide quand après s'être posé la question, elle se rappela qu'elle était assise dans l'herbe...
Histoire de se sentir moins minuscule elle se releva d'un bond...même une fois debout, l'homme restait nettement plus grand qu'elle.
Ne sachant trop comment réagir, elle resta sur place, le visage impassible en attendant une réaction de la part de cet homme qui venait d'arriver dans son havre de paix.

Au grand désespoir de Lies, il semblait qu'elle n'avait pas réussit à cacher son carnet.
C'est du moins ce qu'elle compris quand l'homme (le très grand homme) pointa du doigt le-dit carnet et lui expliqua sans la moindre agressivité qu'il n'était plus temps de lui cacher le petit cahier...

* Mince...il a du me voir dessiner alors... *

Puis, il précisa aussi qu'au final elle faisait bien comme elle voulait.
Les dernier mots avait étaient dit de façon plus détachaient et accompagnaient d'un haussement d'épaule signifiant qu'il n'attachait pas beaucoup d'importance à la réaction de la jeune fille.
Avant que celle-ci n'est eu le temps de s'emporter et d'expliquer que, oui elle faisait comme elle voulait et que non, elle n'aimait qu'on arrive par derrière et qu'on la surprenne comme il venait de le faire, monsieur discrétion parla...encore.

"C'est très joli..."

D'un coup, Lies perdit toute son assurance, elle était habitué à ce qu'on la complimente pour son apparence ou sa rapidité d'esprit, mais ses dessins étaient une partie d'elle qu'elle n'avait montré à personne...et qu'elle n'aurait jamais montrait de son plein gré.
Et, chose qui arrivait rarement à petite allemande d'habitude très sûre d'elle, elle ne savait absolument pas comment réagir au compliment...
Elle était un peu perdu, et d'ailleurs ça l'agaçait beaucoup...elle savait que son trouble devait se lire sur son visage et elle détestait plus que tout ne pas paraître totalement sûre d'elle.
A cette instant, elle aurait voulu que l'homme s'en aille, qu'elle puisse faire comme si rien ne venait de se passer.
Malheureusement, il ne donnait pas l'image de quelqu'un qui avait l'intention de partir...au contraire il semblait même décider à rester.
Soit...après tout, il avait aimait son dessin, et il ne paraissait pas désagréable alors pourquoi ne pas lui parler.
Lies eu un petit rire..elle aurait aimé qu'il paraisse un peu moins nerveux mais bon...elle faisait ce qu'elle pouvait.
Marchant vers son sac qu'elle avait posé près d'un arbre, elle se décida enfin à adresser la parole à l'inconnu.

"Oui, j'admets que ma réaction était stupide et inutile...mais vous m'avez surprise...il s'agissait plus d'un réflexe que d'autre chose...Quoi qu'il en soit, merci de compliment."

La petite rousse avait délibérément choisit de regarder son sac plutôt que l'homme.
Déjà parce que quand elle regardait quelqu'un, elle le regardait dans les yeux et que cette fois, c'était une histoire à attrapé un torticolis et puis aussi parce qu'il était des plus impressionnant et Lies n'ayant pas envie de se sentir petite, le regarder ne l'aiderait pas.
Toujours est-il qu'après avoir ranger son précieux carnet,la jeune femme détailla du coin de l'œil la seule personne à l'avoir jamais vu dessiner.
Elle avait déjà remarquait qu'il était grand, qu'il avait les cheveux bruns et lise.
Un examen plus attentif lui appris qu'il n'était pas soigné au vu de sa tenue, sa musculature assez développée laissait deviner qu'il était sportif, il devait aussi être fatigué car il avait des cernes assez importantes...mais Lies vu surtout frappé par ses yeux...totalement noirs, s'en était presque effrayant.
Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que la petite allemande.
Vient alors une question des plus naturel...qui était-il?
Un membre du personnel ou un résident, il fallait qu'elle le sache, pour adapter son comportement au statut de..elle compris ensuite qu'elle ne connaissait même pas son nom.
Oubliant les raisons qui l'avait empêchés de faire face à cet homme si mystérieux, la jeune femme se retourna brusquement vers lui.
Les lèvres pinçaient, réfléchissant profondément, elle le fixé de ses grands yeux noisettes...
Puis, aux bout de quelques secondes, ne trouvant pas de réponse par elle-même, elle trouva plus judicieux de poser la question à la personne concernée.
Son visage, devint immédiatement plus sympathique, ses yeux continuaient à regarder l'intéressé mais ne donner plus l'impression de vouloir le percer à jour et ses lèvres, sans sourire non plus, se déserrèrent.
Et, sur un ton inquisiteur, elle posa enfin LA question:

"Mais...qui es-tu?"

Lies venait de se rendre compte d'un chose, elle avait commençait pas vouvoyer le grand homme puis, d'un coup, sans crier gare, elle l'avait tutoyé.
Peu être parce qu'elle commençait à se faire à sa carrure massive et à l'impression étrange qu'il dégageait...elle devait se sentir plus en confiance...
En tout cas, elle attendait qui ne tarda pas à venir.

"Je suis Vincent, le nouveau surveillant. Et toi c'est quoi ton nom ? "

Un surveillant...intéressant...mais pas vraiment surprenant.
La jeune fille sourit, décidément, on se sentait bien plus à l'aise avec quelqu'un dès l'instant ou on connaissait son identité.
Alors comme ça il était surveillant...était-ce un problème...non, pas pour Lies, bien au contraire.
Déjà, elle avait un certain respect pour ceux qui osaient tenter d'encadrer une bande de jeunes accumulant tout les défauts possible et imaginable à la puissant dix.
Et puis malgré tout les critiques acerbes qu'on leur faisait, il restait tout de même les représentant de l'autorité, pas que la petite rousse eut le moindre à braver cette autorité, mais elle allait toujours de pair avec quelque chose que Lies adorait...le pouvoir.
Bien sur, le pouvoir des surveillant de l'institut était plus que limitait mais l'idée même d'avoir certains droits sur les autres fascinait la jeune allemande.
Mais bref, elle revint à la réalité se rappelant que Vincent lui avait retourné sa question.
Elle répondit avec un sourire qui se voulait sympathique, histoire de montrer que le rôle de cette nouvelle connaissance n'était en rien dérangeant.

"Eh bien, je m'appelle Lies...Lies Epstein. Enchantée de te rencontrer Vincent."

Se sentant soudain très lasse, elle voulut s'asseoir par terre.
Tout d'abord, elle avait l'intention de s'asseoir en tailleur, mais elle abandonna bien vite cette idée...on ne s'assoie pas en tailleur lorsqu'on porte une jupe un peu courte, et encore moins si quelqu'un est devant vous.
Au final, elle trouva vite un moyen de s'installer, se mettant à genoux et se laissant légèrement basculer sur le côté.
Vincent n'avait pas l'air très bavard mais il ne semblait pas vouloir partir non plus et Lies ne savait pas trop comment réagir...
Étrangement, elle appréciait assez le surveillant, même sans tenir compte de son statut et des possibles avantages qui en découlaient.
Un fois passait la première impression, un peu effrayante, il dégageait un sorte de tranquillité et une impression de force qui existait l'intérêt de Lies, elle avait envie de faire sa connaissance et de lui parler.
Et à priori, si elle avait envie de discuter, ce n'était pas lui qui allait leurs trouver un sujet de conversation commun.
Mais ne connaissant presque rien sur Vincent à part son métier, la jeune femme avait quelques difficultés aussi.
Et comme elle ne trouvait rien, elle choisit de satisfaire sa curiosité.

"Je sais que ça ne me regarde pas vraiment...même pas du tout, mais je me demandais pourquoi tu es venue ici? Les gens ne se bousculent pas vraiment pour avoir un poste dans cet asile..."

La petite rousse espérait ne pas avoir touché un point sensible, Vincent n'avait pas vraiment la carrure de quelqu'un que l'on chercherait à se mettre à dos.