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| Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] | |
| | Sujet: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Lun 1 Mar 2010 - 16:12 | |
| [Moi non plus ça sera pas long u_u]
« Ainsi vous aimez les petits gros, j'aurais pensé que les hommes comme vous aimaient plutôt ceux dont le mal-être se lit sur leurs os, mais au fond, vous devez juste aimer vous acharner, comme votre vie doit être bien ennuyante pour que vous n'ayez que cela à faire Chéri. »
Allister aurait pu ne répondre que par la légère pression qu'il exerça sur l'épaule de l'adolescent et le laisser se débattre dans le filet à coup de phrases acérées qui se voulaient blessantes, rien que pour garder le semblant de dignité qu'il semblait être persuadé d'avoir. Dans sa grande mansuétude, le Sous-Directeur aurait pu laisser croire à l'adolescent qu'il pouvait avoir le dernier mot facilement, aurait pu lui laisser croire qu'il conservait sa dignité, dignité que le roux n'avait jamais vue, et qu'il ne reconnaîtrait jamais. La dignité n'existait pas à ses yeux, c'était impossible.
« Oh oui, ma vie est d'un ennui profond. Mais la vie de tout le monde est d'un ennui profond, quelque soit le sens de l'ennui, ici, et tu ne pourras pas le contredire. Et c'est bien parce que ma vie à Columbia University était si ennuyeuse que je suis venu ici, pour venir ennuyer d'autres personnes. »
Allister ne comptait plus les perches qu'il tendait à l'adolescent pour que celui-ci puisse répondre et se persuade d'assoir sa supériorité versatile sur les phrases mielleuses du riche roux. Il était trop gentil, il le savait, mais c'était une de ses rares tares, et il devait concéder ces rares défauts à sa personnalité, sinon il serait trop parfait. Ainsi, le Sous-Directeur et le résident atteignirent l'escalier et commencèrent à la grimper.
« Et vous pouvez me lâcher. Je ne vais pas m'enfuir. »
Alistar laissa échapper un petit rire. Allait-il expliquer pourquoi il ne voulait pas ôter son bras des épaules de l'adolescent ? Ou resterait-il coi, accentuant juste la pression ? Toujours trop gentil, il se décida à énoncer ses raisons, et à garder le bras sur les épaules de l'éphèbe.
« Je ne te lâcherai pas. Ça te ferait trop plaisir. Mais je ne doute pas de ta sincérité, rassure-toi. » ajouta-t-il, un sourire apparaissant sur ses lèvres et dévoilant ses dents parfaitement alignées, et presque trop pointues. [Ndla : non, il ne les aiguise pas.]
Arrivés en haut de l'escalier, Allister poussa son invité vers son bureau et referma la porte derrière lui. L'endroit transpirait le luxe et la mort, le luxe parce qu'or, argent, et cuir remplissaient et décoraient l'endroit. La mort, parce que l'autre principale décoration consistait en les divers fruits de chasse du sous-directeur, à savoir des peaux d'animaux divers et variés. Le tapis, par exemple, était la peau d'un immense ours qu'Alistar avait eu l'occasion de tuer quelques années auparavant. Sur le canapé, les fauteuils; et les murs étaient posées et accrochées diverses fourrures encore, dont une de lynx, toutes de couleurs chaudes. L'éclairage, fourni par des lampes aux pieds en bois cher, et sculpté avec soin en des formes tarabiscotées et aux abats-jour étouffant le peu de lumière que donnaient les ampoules en question, ne donnait que peu de luminosité, sauf sur le bureau sur lequel s'affairait à longueur de journée le roux. Le Bureau, tout en longueur, était doté de deux grandes bibliothèques appuyées à chacun des murs et se faisant face. Face à la porte d'entrée, le bureau, juste devant une grande fenêtre aux lourds rideaux de velours sombre. Seul détail choquant, l'ordinateur sur le bureau en mahogany sombre, tache de high-tech dans cet univers aux airs anciens.
Allister ne s'arrêta pas dans le bureau, non, il se dirigea vers le fond de la salle, et ouvrit la porte communicante qui menait à sa chambre. Il avait lâché Destiny une fois dans la bureau, il lui fit donc signe d'entrer dans la chambre, qui elle-même était séparée en deux : une partie salon-cuisine avec un bar, une table et deux chaises, un petit frigo, un canapé et une grande télévision, et derrière une porte coulissante, la partie chambre à proprement dire, qu'on ne voyait pour le moment pas, à cause de la porte coulissante fermée. Le tout, comme le bureau, transpirait le luxe et la mort.
Le Sous-Directeur alla refermer la fenêtre qu'il avait entrebaîllée pour aérer la chambre, puis se ravisa : si l'on se postait sur le minuscule balcon, on pouvait fumer une cigarette avant que le dîner ne soit servi.
« Une cigarette, Destiny ? » proposa-t-il, en lui désignant le balcon. Parce que fumer à l'intérieur était hors de question : l'odeur de tabac froid imprègnerait à jamais ses trophées de chasse, quelle horreur ! |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Mar 2 Mar 2010 - 23:56 | |
| [J'ai vraiment l'impression de pas faire avancer l'action, en plus j'avais des trucs à rattraper... Désolée -_- Et j'adore le titre x)]Le jeune homme écouta l'autre sans lui prêter réellement attention. Les mots glissaient sur lui. Il n'avait pas parlé dans l'attente d'une réponse, ce qui était plutôt rare chez le jeune homme qui en général ne parlait qu'en extrême nécessité – et ainsi pour obtenir une information. Il l'entendit se vanter d'être allé dans une prestigieuse école et Destiny lâcha un soupir mi-amusé mi-méprisant, comme si le roux s'était sentit obligé de préciser d'où il venait, ah oui, alors comme ça t'es un petit gosse de riche bourré de tune que les parents ont envoyés dans une fac que la plupart des gens ne pourraient décemment se payer, hum, je n'aurais pas pu le deviner rien que t'en regardant.
Ainsi le jeune punk ne répondit rien et se laissait guider rageant intérieurement de sa faiblesse et de sa soumission silencieuse. Que ça soit fini, putain, que ça soit fini.
« Et vous pouvez me lâcher. Je ne vais pas m'enfuir. », qu'il dit en commençant à grimper les escaliers. S'il se laissait aller, il l'aurait marmonné entre ses dents, comme un petit enfant forcé d'aller au lit par un père un peu trop autoritaire. Celui-ci – ou plutôt l'homme dont l'adolescent ne connaissait toujours pas l'identité exacte ce qui avait grand don de l'énerver – laissa échapper un petit rire qui glaça Destiny tout entier. Il jeta un regard noir à l'homme qui trouvait tout cela si amusant.
« Je ne te lâcherai pas. Ça te ferait trop plaisir. Mais je ne doute pas de ta sincérité, rassure-toi. »
Oui, évidemment. L'enfant se demandait pourquoi il s'acharnait à poser des questions, à ordonner, à parler. L'autre n'écoutait que lui, que son petit égo, sa petite distraction, car Destiny n'était rien de plus à cet instant qu'un divertissement, et demain soir, un autre prendrait sa place, ferait sourire de plaisir l'homme sadique. Peut-être était ça le plus vexant ? Oh non, ça n'avait aucune importance, d'ailleurs si le garçon aux cheveux bleus avait pu échanger sa place à cet instant il n'aurait hésité. L'adolescent n'était pas masochiste, être la petite victime attitré d'un connard roux, non merci.
Haha.
L'homme ouvrit une porte d'une main où était inscrit en lettre d'or « Allister McGaughn - Directeur ». Ainsi, voilà l'identité de son si charmant ravisseur. Le visage de marbre de l'adolescent ne cilla pas alors qu'il entrait dans la salle transpirant un luxe de mauvais goût et une adoration morbide pour des fourrures d'animaux. Hum, tout ce que le jeune homme adorait, de l'or, des couleurs chaudes, des cadavres de morts, il réprima une grimace de dégoût et de mépris, sans prendre la peine d'essayer d'aller au delà de sa première impression – qui, il le savait, ne pourrait jamais évoluer, à mois que soudainement le petit suicidaire se décidait à adorer la fourrure et le velours, mais voilà, il n'était pas du genre à évoluer, il vivait dans le but de mourir et si la mort était sûrement une étape, un changement, une transformation en elle-même, elle avait pour intérêt suprême d'être la dernière.
L'homme continua seul, lâchant l'enfant comme si une fois dans son antre il n'avait plus peur que sa proie ne s'en fut. Ou plutôt, qu'il était persuadé qu'à présent, il pourrait faire subir bien pires tortures à son divertissement de la soirée que de poser son bras lourd sur son épaule nue. Haha. C'est que Destiny en mourrait d'avance, il ne put même pas soupirer de soulagement de se retrouver enfin maitre de son corps à nouveau. De toute façon, il n'était pas question de montrer, encore une fois, de montrer sa douleur. Le directeur fit signe à l'adolescent de le suivre dans une seconde pièce qui devait être son appartement. D'abord le jeune homme n'en fit rien, puis, au bout de plusieurs secondes qui pouvaient aussi bien être quelques minutes, Destiny se décida à entrer dans la gueule du loup. Pas question de s'enfuir. Il ne s'enfuirait pas, il ne lui donnerait pas se plaisir. Oh, et pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait, oh non, vraiment pas. Cours Destiny, cours pour ta vie *_*.
L'adolescent marcha d'un pas lent vers celui dont il avait déjà oublié le nom – il n'y pouvait rien, le punk ne pouvait vraiment pas retenir les noms des gens, impossible à son esprit constamment embrumé – et ne prit pas même la peine d'observer réellement l'endroit où il posait les pieds, persuadé que la décoration serait semblable à celle du bureau. De toute façon, la décoration de l'endroit avait peu d'intérêt, Destiny ne voulait pas s'en souvenir, il ne voulait se souvenir ni du cadre ni du prénom de l'homme, il ne voulait pas lui donner une quelconque importance.
« Une cigarette, Destiny ? »
Le jeune homme se retourna vers l'autre qu'il n'avait suivit du regard fixant un point au hasard comme s'il était défoncé. Peut-être l'était-il, au fond. Son prénom dans sa bouche, qu'il détestait ça. Il fixa un peu l'homme aux cheveux roux et fit un signe de la tête affirmatif, fourra ses mains osseuse dans ses poches trop larges et se glissant sur le petit balcon une fois la fenêtre atteinte. Il n'attendit pas une quelconque offre du directeur et sortit de la poche droite de son pantalon troué son paquet de tabac Marlboro, l'ouvrit et détacha une feuille de sa réserve qu'il avait glissé à l'intérieur, sélectionna un peu de tabac du bout de ses doigts maigres, posa le paquet volumineux – sûrement était-il neuf – sur le rebord du balcon en pierre grise, parsema les feuilles sombres sur le blanc de la feuille trop fines, l'humecta du bout des lèvres et la roula rapidement. Tout ses gestes étaient précis, les tremblements constants de l'enfant avaient disparus, il faisait tout cela sans y réfléchir, comme s'il n'avait pas à contrôler ses mains, qu'elles faisaient ça toutes seules, comme des grandes, et qu'elles avaient fait ça toutes leurs vies.
La clope fraichement roulée en équilibre entre ses lèvres fines l'adolescent l'alluma rapidement à l'aide du briquet Vivienne Westwood qu'il portait tel un pendentif, refusant l'idée que cet homme lui allume sa cigarette en bon gentleman. La blague. Destiny enjamba la rambarde et s'assit sur le rebord, les pieds dans le vide. Il se pencha en avant tous ces membres en suspensions ne se souciant pas de l'autre, soufflant lentement sa première bouffée. Il observa le vide un sourire aux lèvres, se demandant comment réagirait le roux s'il sautait. Sûrement penserait-il qu'il n'en était pas capable, que ce n'était qu'un appel au secours.
L'adolescent en était plus que capable, et c'était parce que ce n'était pas juste un cri pathétique pour de l'attention qu'il ne provoqua pas même l'adulte – bien que de voir ce dépressif se pencher presque horizontalement au dessus du vide obscur devait sûrement être inquiétant. Pour une personne normalement constituée. Sûrement pas pour ce salaud là.
Destiny se releva, porta sa clope à ses lèvres, aspira longuement, ses paumes contre la pierre dure, balançant ses pieds. Le vent glacé du mois de Janvier venait agresser sa peau nue, il étouffa un frisson, mais il aimait ça.
« Vous avez déjà tué un homme ? »
Il fixait l'horizon fumant sa clope lentement comme la savourant, prononçant ces mots comme s'il lui demandait ce qu'il avait prévu pour le diner. Non, ce n'était pas une proposition. Probablement pas, tout du moins. |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Ven 5 Mar 2010 - 19:39 | |
| Apparemment, l'idée de fumer une cigarette plaisait à l'adolescent. La déesse Nicotine avait beaucoup d'adeptes, et elle avait des effets calmants sur nombre d'entre eux. Allister ne fumait à vrai dire que pour fumer, peu importe ce que cela pouvait bien signifier. Il suivit son invité sur le petit balcon, se cala contre la rambarde, et, voyant que celui-ci dédaignait ostensiblement son aide, que ce soit en matière de cigarette de luxe ou de feu, il n'insista pas. Sortant sa boîte à cigarettes, en or ciselé, - qui était, avec le briquet assorti, un cadeau de mariage de sa chère et tendre (il lui avait pour sa part offert un magnifique rubis et une robe en soie rouge de chez Dior) [Ndla : oui, ils se sont réciproquement offert des cadeaux à leur propre mariage, ne dit-on pas « les petits cadeaux entretiennent l'amitié » ? Ah, ce ne sont pas des petits cadeaux ? Dans ce cas-là on peut l'appliquer à l'amour ? Bon, vous avez raison, non u_u] – il en tira une de ses cigarettes de luxe, referma la boîte, frappa par réflexe le petit bâtonnet contre la boîte, rangea celle-ci, porta sa cigarette à ses lèvres en sortant de l'autre main son briquet et l'alluma, prenant une longue bouffée.
Pendant ce temps, Destiny, d'une main experte, roulait une cigarette, laissant le paquet rempli de tabac sur le rebord du balcon. Allister jeta un coup d'oeil connaisseur au briquet Vivienne Westwood. C'était une édition limitée, comment avait-il pu entrer en possession de cette rareté ? Intéressant, comme quoi, ce gamin n'était pas seulement ce qu'il semblait être. Après avoir allumé sans trembler sa cigarette, l'adolescent s'assit sur la rambarde, sans remarquer que le paquet de tabac allait chuter. D'un geste discret, le roux s'en saisit et le reposa un peu plus loin, décidant que si le paquet venait à tomber, ce ne serait pas sa faute, vu qu'il venait de le sauver une première fois.
D'abord silencieux, pendant ses premières bouffées, l'adolescent finalement sembla retrouver sa langue. Aurait-on pu sentir une certaine détente dans l'atmosphère ? Destiny se pencha presque horizontalement vers le sol. Sans doute que l'air extérieur, ce faux sentiment de liberté pouvait avoir cet effet sur le gamin, mais ce n'était pas tout à fait le cas, et à moins de vouloir finir à l'hôpital, à défaut de la morgue (assez haut pour se faire mal, pas assez pour mourir), il valait mieux ne pas sauter. Ou tomber, comme semblait peut-être le sous-entendre le résident quand il posa une question qui eut l'heur d'étonner agréablement le Sous-Directeur :
« Vous avez déjà tué un homme ? »
Allister sourit, agréablement surpris : on ne la lui avait jamais faite celle-là. Pouvait-on qualifier cette question inopinée comme intuitivement déductive, ou un espoir, ou tout simplement curieuse ? Cette audace cependant pouvait avoir quelque chose de dangereux, et maintenant se posait la question de la réponse : sincère, menteuse, floue ? L'imprécis était toujours ce qu'avait affectionné le richissime roux, et demain ne serait pas la veille du jour où il commencerait à être totalement sincère. Mentir par omission ne lui plaisait pas non plus, mieux valait jouer à la lettre volée, posée si en évidence que personne n'aurait l'idée d'aller la chercher. C'est bien pour ça qu'il était Sous-Directeur d'un Centre de Rééducation pour jeunes délinquants, rien de mieux pour quelqu'un au passé aussi sulfureux que lui, d'autant plus qu'il pouvait ici s'amuser autant qu'il le voulait : qui croirait la parole d'un jeune repris de justice contre celle du célèbre Allister McGaughn, fils du Directeur de Colombia University, époux d'une des Professeurs de Droit les plus plébiscités, et lui-même ex-Professeur de Droit pénal, au passé sans tache, toujours efficace et honnête ? Voyons, tssk.
Allister n'était pas imprudent, mais pas lâche non plus. Il ne savait pas ce qu'était le courage, préférant des moyens discrets mais peu honnêtes pour arriver à ses fins. C'est pourquoi, après une brève réflexion, qu'il masqua par un ricanement amusé, le roux décida de commencer par une manœuvre de diversion qui lui servirait à faire croire à l'adolescent qu'il était en effet coupable de crimes, mais qu'il voulait le cacher. Puis, il se ferait plus direct, quelque peu imprudemment, et ce juste pour voir la réaction du résident, même si, comme il commençait à le connaître, il resterait soi-disant impassible, pour cacher ses faiblesses.
« Pourquoi cette question ? Tu as peut-être quelque chose à te reprocher sur ce point ? »
Il écrasa sa cigarette dans le cendrier à pied prévu à cet effet, puis s'approcha de l'adolescent. Il ne lui fallut faire qu'un pas à cet effet, tant l'endroit était exigu. Délicatement, il posa une main dans le dos du résident légèrement au-dessus des reins, et exerça une légère pression, qui plus accentuée pourrait le faire tomber. Mais son autre main, empoignant le bras de l'adolescent, empêcherait efficacement cette chute, si elle devait avoir lieu.
« Ou témoignes-tu d'une curiosité morbide ? Tu aurais voulu avoir l'occasion, et pourquoi pas le privilège, de tuer quelqu'un, toi aussi ? »
Brisant le contact avec l'adolescent, Allister attendit que l'adolescent aie fini avec sa cigarette, puis lui fit signe de rentrer. Entretemps, la bonne qu'il avait embauché avait mis la table, sobrement mais avec goût. Sur la petite table, recouverte d'une simple nappe blanche, reposaient deux assiettes, emplies avec art d'un charmant petit pâté de thon décoré comme dans un grand restaurant français. Une bouteille de vin blanc reposait dans un pot à glace accroché à la table. La vaisselle sobre mais de bonne facture, les couverts en argent témoignaient d'un luxe retenu. Sur une petite table à côté reposaient deux grandes assiettes recouvertes, et deux plus petites, la suite du repas.
« Prends place. Et ne t'inquiète pas, nous avons du poisson aujourd'hui, nous mangerons maigre. » |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Mar 16 Mar 2010 - 12:15 | |
| [J'ai pas relu si y'a des fautes c'normal, au moins j'ai répondu *witi*]
Le « toi aussi » furtivement susurré à la fin de sa phrase comme un sous entendu. On pourrait croire qu'à force, Destiny s'habituerait au contact, aux mains larges et chaudes de l'homme sur le bas de ses reins, son bras maigre. On pourrait penser que peu à peu l'adolescent s'y ferait, que ça le brûlerait un peu moins, qu'il n'aurait plus cette nausée, ce dégoût comme palpable qui le prenait tout entier, mais non. Rien ne changeait, ça le brûlait toujours autant, à en mourir immolé. Sûrement le roux voulait faire croire à l'adolescent son côté assassin, meurtrier, un demi sourire effleura les lèvres de l'adolescent, sûrement certains trouveraient t-il l'idée d'être au contact d'un hors-la-loi particulièrement séduisant, délicieusement glauque et attirant. Les mains d'un homme souillées de sang. Destiny n'aimait pas ça, il n'aimait pas la violence, de toute façon, sûrement que ce rajout cruel n'était là que pour l'apparence, le jeu. Pour l'adolescent qui avait grandit dans le glauque, qui n'avait jamais connu que le glauque, celui-ci n'avait à ses yeux rien d'attirant, Destiny aimait la pureté, les enfants aux visages d'anges, les cheveux d'un blond immaculés.
Que l'homme ait tué ça n'avait pas d'importance. C'était juste une question comme ça, qui l'avait traversé. Il l'avait posé sans y réfléchir réellement, parce qu'elle était venue titiller le bout de sa langue. La réponse lui importait peu. Qu'il ait tué ? Qu'il soit le pire des salauds ? Ca ne concernait pas Destiny. La vie passée de cet homme, la vie présente même, ne le concernait pas, aucunement, il ne voulait pas être là, il ne voulait pas, c'était l'autre, l'autre qui lui imposait sa présence, alors que l'adolescent était tranquille, seul et indifférent, voilà que l'homme lui imposait sa présence, lui imposait sa vie, cette vie qui n'avait d'intérêt aux yeux du punk.
S'il le pousse, Destiny tombe. Cette idée le séduit doucement. Vertige.
Le jeune homme avait toujours eu peur du vide, des vides, il avait toujours eu peur. Il aspira sur sa clope, la fumée s'engouffra, piquante, et brûla ses poumons déjà défoncés. Et puis, il laissa tomber le mégot, le regarda sombrer dans le néant en expirant lentement ce qu'il avait inspiré de fumée. Il s'éteint lentement, rougeoyant, bouffé par l'obscurité de la nuit dévorante. Comme une vie qui s'éteint, un peu.
L'homme se détacha finalement et l'adolescent se concentra pour ne pas laisser paraître un quelconque soulagement ou relâchement dû à la fin de ce contact forcé. Avant que l'autre ne soit hors de porté, il répondit d'un ton à moitié amusé, à moitié ironique, dans un grognement rauque.
« Naooon, moi, je suis non-violent. »
Ce qui était vrai. Les pas du roux s'estompèrent à mesure qu'il s'éloignait et l'adolescent put profiter un peu du silence, de la fraicheur de la nuit, de l'obscurité effrayante. Au bout de quelques minutes à regarder le vide cependant, le jeune punk finit par se décider à rejoindre le fonctionnaire, ce n'était pas comme s'il avait le choix de toute façon. Pauvre petite victime éternelle, Destiny, tu fais dans le pathétisme mon chou, qu'il se dit.
La table placée au centre de la pièce était mise, la décoration pour une fois, n'était pas non plus insupportable bien que le luxe transpirait à la fois des mets exposés comme des couverts utilisés. Le jeune homme n'aimait pas, il n'aimait pas le propre, il n'aimait pas l'artifice, lui qui avait toujours vécu dans le glauque et l'obscur, au fond de son trou protégé par sa forteresse de solitude, lui qui n'avait jamais connu que le noir, que le gore et la mort. Il aimait le beau, le naturel, ça, ça n'avait rien de naturel, c'était un mensonge, un joli mensonge qui brille de son éclat. A vomir. Destiny ne voulait pas de ça, pas d'autre chose que son monde de ténèbres, il ne voulait pas de la vie.
« Prends place. Et ne t'inquiète pas, nous avons du poisson aujourd'hui, nous mangerons maigre. »
Le jeune homme d'abord ne répondit rien. Cet homme vraiment, ne comprenait rien. Un rictus ironique transforma la face de l'éphèbe aux cheveux bleus. Il s'assit, silencieux et calme, fermant ses yeux quelques secondes alors qu'il posait ses fesses sur la chaise agréablement rembourrée, il posa ses mains osseuses bien à plat sur la nappe immaculée et poussa un long soupir. Puis, il rouvrit ses yeux d'un bleu hypnotique et fixa l'homme, peut-être agressivement, certainement blasé.
« Le problème n'est pas ce que je mange. »
Ses yeux se baissèrent et observèrent durant quelques secondes la nourriture luxueuse qu'il n'aurait su qualifier. Qu'est-ce que ça pouvait bien être. Peu importe, il n'en voulait pas. Ca lui donnait envie de vomir. Quitte à manger, autant manger des cookies au chocolat blanc et des Candy'up. Non, non, l'adolescent n'avait pas des énormes carences en légume ou en protéines, hahaha.
« Le problème c'est de manger. »
Il rajoute réprimant à peine une grimace de dégoût devant son assiette. Il leva les yeux vers l'homme et sourit. Comme s'il allait lui faciliter la tâche. Qu'il crève.
[Haha Non violent wé x)] |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Sam 17 Avr 2010 - 16:45 | |
| « Naooon, moi, je suis non-violent. »
Allister réprima un ricanement, mais ignora la remarque. Assis, il jouait du bout des doigts avec le couteau en argent, sans vraiment le soulever. Le contact du métal froid l'amusait, et surtout, le faisait efficacement patienter, car Destiny se faisait désirer. Finalement, l'adolescent arriva et s'assit. Cependant, tout dans son attitude exprimait le dégoût, et surtout, qu'il n'avait aucune envie de toucher au moindre des mets qui allaient arriver devant lui. Mais cela n'étonna pas outre mesure le roux, qui connaissait les habitudes alimentaires des jeunes, et regrettait qu'on ne sache plus savourer la bonne nourriture.
Effectivement, vu le long soupir et le rictus de Destiny, l'idée de passer à table ne lui convenait guère.
« Le problème n'est pas ce que je mange. »
Il fixa l'assiette de porcelaine blanche au liséré en fioritures dorées, ou plutôt son contenu, un tout petit monticule orné d'une ou deux feuilles de basilic, digne du nihilisme minimaliste de la cuisine française. Apparemment, cette vue ne lui convenait pas. Les yeux toujours baissés, il ajouta, en faisant une grimace ostensible :
« Le problème c'est de manger. »
Puis il releva les yeux vers son vis-à-vis, l'air très fier – ou sûr – de lui, un petit sourire aux lèvres. Alistar soupira, le sourire lui aussi aux lèvres, mais un sourire vague, ironique, peut-être soi-disant peiné. Évidemment, il fallait s'y attendre. Mais il avait paré à cette éventualité – pour ne pas dire à toutes, parce qu'on ne sait jamais tout ce qui peut arriver – et il se leva donc, ouvrant son mini-bar qui lui servait aussi de frigo pour d'autres aliments, d'où il sortit de la pâte à cookie américaine, le genre de truc artificiel, bourré de colorants, sucré à outrance, gras, qu'il ne supportait pas. Il l'avait confisqué à une résidente qui avait l'intention d'ajouter à la pâte de l'ecstasy. La drogue était toujours dans un autre placard.
D'un geste nonchalant, il lança le paquet froid, qui arriva sur les genoux de son invité, puis sortit une bouteille de vin blanc du petit frigo avant de venir se rassoir.
« Tu veux le manger cru, ou veux-tu que je le fasse faire cuire ? » demanda-t-il, ironique. Vu les habitudes alimentaires du spécimen, il ne serait pas étonnant qu'il ne mange la pâte telle quelle.
« Je n'ai pas de lait, tu me pardonneras. Un peu de Muscadet te siéra-t-il ? » ajouta-t-il, insérant un tire-bouchon sophistiqué dans la bouteille avant de lui ôter son opercule.
Sans attendre la réponse de l'éphèbe, il remplit son vin à la moitié, puis s'en versa lui-même. Levant le verre quelque peu, il porta un toast ironique :
« À ta santé, Destiny. »
avant de porter le verre à ses lèvres. Il prit une gorgée, savoura le bouquet de millésime, reposa son verre et se saisit de ses couverts.
« Bon appétit. » lança-t-il, sans espérer de réponse. À vrai dire, au point où il en était , la réaction ou le manque de réaction du résident n'avait plus aucun intérêt pour lui. Il se lassait vite si on ne répondait pas tout à fait à ses standarts [Ndla : parce que oui, oui, Allister a un standart du genre de ses victime préférées]. Prenant une part du pâté de thon, il le porta à sa bouche, et je ne vous ferai pas une description détaillée des étapes de l'ingestion d'une part de pâté de thon par le Sous-Directeur, ça n'a aucun intérêt, désolé de vous décevoir. |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Mer 21 Avr 2010 - 16:31 | |
| [Rp totalement pourri.]
Les yeux hallucinés du jeune homme hésitaient entre l'homme et l'assiette dont le contenu le dégoûtait grandement. Finalement il l'observa, lui. Dans son costume de mauvais goût, qui lui tournait le dos se dirigeant vers ce qui semblait être un mini bar. Haha, il comptait le faire boire pour l'abuser après ? Un minuscule sourire remplit de cynisme apparut sur le visage du jeune homme. Il souriait trop ce soir. Il n'en avait plus rien à faire sûrement. Non plus rien.
Là tout lui était un peu égal. Il pouvait bien tout lui arriver. Il pouvait bien crever. S'il pouvait crever. Sûrement que Destiny était dépressif. Mélancolique au sens pathologique du terme. Parfois il se demandait, s'il l'était. Et puis il se disait que ça n'avait pas d'importance. Que de toute façon il allait mourir dans les prochains jours. Dans les prochaines semaines. Dans les prochains mois. Quelle importance s'il était malade. Quelle importance s'il était malade. Puisqu'il allait crever.
Il sursauta malgré lui quand l'objet non identifié vint atterrir sur ses genoux osseux. Il le regarda longuement comme s'il le défiait du regard, n'arrivant pas à lire réellement l'étiquette.
« Tu veux le manger cru, ou veux-tu que je le fasse faire cuire ? »
L'adolescent prit entre ses doigts fins le paquet glacé et reconnut enfin ce que c'était. Evidemment. Il resta interdit quelques secondes, puis leva les yeux vers l'homme qui s'était assis en face de lui et le fixait. Sûrement se croyait-il drôle. Destiny posa le paquet sur la table et grogna.
« Comme vous êtes prévoyant Monsieur. »
Certes ce n'était pas une réponse. Mais même si l'éphèbe ne se nourrissait presque que de ce genre de nourriture artificielle, c'était agaçant et vexant. Il avait l'impression d'être un enfant forcé à manger par son père. C'était dégueulasse. Il n'était pas question qu'il mange cette préparation juste pour lui donner raison, il n'était plus un enfant. m*rde. Pourquoi s'acharnait-il ? C'était juste fatiguant. Destiny s'affala un peu plus sur sa chaise et étira un peu ses jambes, croisant ses bras également. Il aurait juste manqué qu'il tire la langue.
« Je n'ai pas de lait, tu me pardonneras. Un peu de Muscadet te siéra-t-il ? »
Il ne répondit pas, et de toute façon l'homme ne semblait pas attendre de réponse puisqu'il versa un peu de liquide jaunâtre dans le verre du jeune homme. Il regarda le vin osciller dans le verre de cristal d'un air rêveur. Destiny n'aimait pas boire, il ne voyait pas l'intérêt de se mettre dans des états pathétiques. Il y avait tellement d'autres moyens de s'oublier, bien plus efficaces. Boire va toujours avec fête, fête va avec monde, monde va avec angoisses. Boire n'apporte que des angoisses. Mais là, ces conditions n'étaient pas réunies. Il se serait presque laissé tenter, mais il ne dit rien. Il attendait calmement. L'autre finirait bien par se lasser n'est-ce pas ?
« À ta santé, Destiny. », sourit l'homme d'un air ironique en levant son verre vers le punk avant d'en avaler quelques gorgées.
« Merci », répondit le concerné. Trop bien élevé.
Il se rassit un peu mieux et prit le verre entre ses mains, le porta à ses lèvres et y trempa ses lèvres. Le muscadet était un vin qu'il avait toujours apprécié. Même s'il préférait le whisky. Mais c'était une autre époque, celle où calmement, l'adolescent assis au bord de sa fenêtre sirotait un verre d'alcool. Celle où il était libre. Il reposa le verre sur la table.
L'autre avait commencé à manger le pâte de thon et mâchait silencieusement. Au moins, il mangeait poliment et en silence. C'était appréciable. Destiny le fixait comme il aurait fixé un tableau. Il le fixait comme s'il était un objet immobile qui ne pouvait le voir. Hum.
« Vous n'auriez pas du whisky, plutôt ? », il dit d'un ton plat. Sûrement en avait-il un délicieux et de plusieurs années caché quelque part dans cette salle. Autant essayer de trouver un avantage à cette soirée qui s'annonçait longue et fastidieuse. L'homme semblait commencer à se lasser. Destiny le sentait. Il n'allait pas tarder à abandonner, sûrement. Ca n'était pas surprenant. Tout le monde abandonnait. Lui le premier.
D'un geste las et lent, le jeune homme à la chevelure ciel prit sa fourchette d'argent et avec, découpa un bout plutôt minuscule du pâté odorant. Il le porta à sa bouche lentement et avala, puis il croisa les couverts sur l'assiette à peine entamée, la regardant d'un air songeur, ignorant totalement son hôte, perdu dans sa mélancolie.
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| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
Prince Kelly.ian ~ Like A Bitch.
Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Sam 3 Juil 2010 - 22:01 | |
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| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] Sam 3 Juil 2010 - 22:58 | |
| Non, sujet mis en pause à cause du bac. Je réponds bientôt <3 |
| | Sujet: Re: Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] | |
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| | Au fond du gouffre, il y a Allister - [Destiny] | |
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