« Name : Namidakase (Marievitz) « Surname(s) : Moon Aleksandra (Anoushka Aleksandra) « Nickname(s) : Moony, et d'autres si vous voulez. « From : Varsovie, Pologne « Born : le 20 septembre 1994 « Age : 17 ans, bientôt 18. « Languages : Anglais, Français, Polonais, Russe, Japonais, Allemand. (plethora !) « Sexuality : Hétérosexuelle "à forte tendance" Bisexuelle.
X - C a s i e r _ J u d i c i a i r e
• Arrestations : 2, mais traduite en justice pour tous les délits suivants. • Délits commis : # Anoushka : homicide volontaire, trafic de stupéfiants, toxicomanie, violation de domicile, meutre sans préméditation, coups et blessures avec intentions de donner la mort, espionnage, violation de secret defense, terrorisme, fugues, évasions de centres de détention, coups et blessures et insultes à un agent de force publique, insultes envers le gouvernement, enlèvements, tortures, possession et vente d'armes illégales, dégradation et destruction de bâtiments publiques, etc...
# Moon : Détention et consommation de substances illicites, Fraude douanière, Délit de fuite.
X - I n s t i t u t _ T e e n a g e r s
• Présente depuis : 1er avril 2009, et revenue le 26 juin 2010.
• Chambre ou Dortoir : Pour l'instant Chambre, mais bientôt Dortoir paraît-il.
• Intégrée à cause : essai de mise en « semi-liberté surveillée »
What is my head like, inside ?
Citation :
Il a été prouvé de manière formelle que, suite à une thérapie par électrochocs partiellement réussie, étonnamment, Mlle Marievitz a contracté une forme extrêmement développée de dédoublement de personnalité. En effet, elle-même différencie deux entités distinctes qui prendraient successivement possession de son enveloppe corporelle et qui s’affronteraient même mentalement pour le contrôle du cerveau. Cette maladie pourrait également être doublée de schizophrénie, qui apparaîtrait de manière moins prononcée. Cependant, nous avons bon espoir de voir la nouvelle personnalité prendre le dessus sur l’ancienne, et ainsi hâter un rétablissement complet et quasi-« miraculeux ».
Anoushka Aleksandra Marievitz était la première personnalité de Moon Namidakase. Elle aurait pu devenir une jeune fille adorable si le destin ne s'en était pas mêlé. Abandonnée à la naissance, elle fut élevée dans un orphelinat où elle rencontra Illyott, de quatre ans son aîné, qui devint son meilleur ami. Après qu'Illyott ait été enlevé, elle rencontra Itanik Spoltvak, mafieuse connue et reconnue, et devint sa protégée. Cela la rendit manipulatrice, cruelle, arriviste, pathologiquement immorale, violente physiquement et verbalement, incapable de confiance, cynique, mais cela développa aussi son intelligence d'une manière remarquable : elle apprit un nombre énorme de langues, dans différents alphabets, et acquis certaines techniques dont nous ne parlerons pas ici. Cela lui permit de devenir volontaire, décidée, résistante. En somme redoutable. Mais cela n'a plus tellement d'importance n'est-ce pas ? Elle s'est effacée et se fait plus discrète que jamais dorénavant.
« Know What ? With all your faults, I still luv ya.
Moon Aleksandra Namidakase, qui n'a que le deuxième prénom de semblable, est la nouvelle personnalité, artificielle si je puis dire, créée par les électrochocs -effet qu'on ne leur attribue généralement pas, d'ailleurs, soit dit en passant- qu'Anoushka subit lorsqu'on décida de la soigner. C'est une jeune fille timide, mais néanmoins curieuse, pleurnicharde mais néanmoins généreuse, étourdie et maladroite, secrète et incompréhensible, prude, têtue, insomniaque, puérile, mélancolique, et prompte à bouder ou au moins à faire semblant. Cependant, elle est plus lucide que la précédente conscience : elle promène un regard surpris sur le monde. Elle n'est pas concernée, plutôt du genre consternée. Mais elle n'en est pas désabusée pour autant. Elle passe rapidement d'un extrême à l'autre : du rire aux larmes, de l'extrême colère à l'extrême tendresse, et ce en un rien de temps. Cependant, Elle a aussi des qualité. Elle est imaginative, créative, amicale, attentive, douce, discrète -enfin, parfois-, tendre, imprévisible, câline, optimiste, rêveuse, et elle cuisine comme un chef.
•Aime : Le Thé, les gâteaux, Vitany Weismann, Meowe, cuisiner, faire des pâtisseries, parler anglais, Urban Outfitters, les imprimés floraux, les motifs liberty, les dentelles, les pâtisseries shorcake, les pièces montées, les fruits, la crème chantilly, la crème pâtissière, dessiner, lire, écrire, rêvasser, chantonner, chanter, se promener, l'odeur du vieux papier, faire des bêtises avec Vitany -entre autres-, manger, être grossière juste pour le plaisir, les légumes, le pain de tournesol, les cornichons polonais, le Zurek, les Ceipelinai, le Pirozkhi, les couleurs pastels, American Vintage, les fraises, la vodka, la pluie, sortir sous les averses, les plantes, le jardin, fumer.
•N'aime pas : Le gras du jambon, le Heavy Metal, le beurre cramé, les moutons de poussière, les maths, vomir, le Coca-Cola, le Pepsi, les abats, la chaleur, le polyester, les limaces et toutes les bêtes qui rampent sauf les serpents, les singes, les guêpes, les mille-pattes, le gin, le schnaps, le martini, les pantalons à pattes d'eph', le polyester, le carrelage d'une couleur trop vive, l'odeur de l'after-shave bon marché, le badminton et tous les sports de raquette, l'odeur du chlore, l'odeur du bois pourri, l'odeur du tabac froid, qu'on abîme les livres, qu'on laisse la cuisine en bordel, le foie de veau, qu'on dénigre la nourriture, le pain blanc, l'odeur de la levure.
What do I look like ?
X - Y e u x -&- C h e v e u x.
Les iris de Moon sont d'un gris très pâle, presque beige parfois, lorsque le temps est ensoleillé. Ils ont une forme plutôt en amande, mais sont souvent écarquillés de surprise : Moon est quelqu'un qu'on déstabilise facilement. Ses yeux se situent de part-et d'autre d'un nez fin et droit, bien qu'un peu pointu au bout, et au dessus de pommettes hautes et plus ou moins saillantes. Ils sont entourés de cils très blonds, soulignés par des cernes peu visibles, et surmontés de sourcils fins et blonds. Si l'on remonte encore un peu, on tombera sur une frange balayée sur le côté gauche. Le reste des cheveux de Moon est plutôt long : il lui descend jusqu'en bas du dos, même sans être totalement lisses : sa chevelure a tendance à onduler, ce qui lui donne un joli volume. Elle garde la plupart du temps ses cheveux détachés, une partie devant, une partie derrière les épaules, même s'il lui arrive de les attacher : demie-queue, queue de cheval, chignon, tresse(s)... Elle aime bien faire des fantaisies et avec ses cheveux, il faut bien l'avouer.
X - T a i l l e -&- P o i d s.
Moon mesure environ un mètre soixante-cinq, taille qui lui convient très bien. Il lui arrive de mettre des talons, mais c'est moins pour se rehausser que parce que les chaussures lui plaisent Ses jambes sont une part non négligable de sa hauteur, puisqu'elles doivent en occuper les deux tiers à peu près. Elle ne saurait pas dire combien elle pèse, vu que son corps a souvent voulu jouer au yoyo, mais moi je vous dirai entre 55 et 60 kilogrammes environ, ce qui lui laisse d'assez belles formes sans toutefois qu'elle ressemble à Pamela Anderson -et de loin !- Elle fait du 38 en pantalon, et quelque chose comme du 85B ou 85C en soutien-gorge. (merci pour l'info totalement inutile et ridicule -- oh, mais de rien.). Elle a les bras, comme les jambes, longs et fins, et ses mains et ses pieds sont de même, peut-être un peu trop longs et un peu trop fins d'ailleurs, ce qui lui donne parfois une drôle d'allure.
X - S t y l e_V e s t i m e n t a i r e -&- S i g n e s_P a r t i c u l i e r s.
Moon adore son style vestimentaire, qui correspond presque parfaitement à l'image romantique et raffinée qu'elle veut donner. Il est rare qu'elle soit en pantalon, même si le jean-T-shirt est toujours une option envisageable et confortable. Non, elle préfère les jupes taille haute, quelle que soit la coupe, le tissus, ou la couleur. Cela peut aller de la jupe froufroutante à imprimés floraux, à la jupe fuseau moulante. Elle n'a pas peur de ce qui est court, mais est plus timorée quant aux décolletés. Elle adore les chemisiers, qu'elle rentre dans ses jupes, mais met aussi des T-shirts larges plus ou moins transparents, au dos en dentelle etc... Bref, elle aime beaucoup tout ce qui est vintage, style American Apparel. Elle a plusieurs trous à l'oreille droite, qu'elle découvre lorsqu'elle rabat ses cheveux sur le côté : deux en bas, trois en haut. Son oreille gauche ne comporte qu'un trou, en bas. Elle porte généralement des boucles d'oreilles assez discrètes, en nacre, en métal ajouré, ou à motifs floraux, et le plus souvent spériques. Elle possède un tatouage, un camélia stylisé juste à la base du cou, en noir et blanc.
X - C h r o n o l o g i e.
« Because U need time markers, hey.
I_ 20 septembre 1994, Naissance D'Anoushka Aleksandra Marievitz à Varsovie. II_ Rencontre d'Anoushka A. Marievitz et d'Illyott P. Biernaczyk. III_ 1 janvier 1999, fugue d'Anoushka A. Marievitz du foyer święty Piotr de Varsovie. IV_ 7 janvier 2000, viol d'Anoushka A. Marievitz. V_ 8 juillet 2000, rapt d'Illyott P. Biernaczyk par le service de tutelle de l'état. VI_ 20 décembre 2000, Rencontre entre Anoushka A. Marievitz et Aksinya Sapovnikov. VII_ 11 mars 2006, arrestation d'Aksinya Sapovnikov, puis procès et exécution. VIII_ 3 octobre 2006, premier meurtre d'Anoushka A. Marievitz. IX_ 26 septembre 2007, meurtre de Gabriel M. Lecomte. X_ 6 juillet 2008, premiers électrochocs thérapeuthiques sur Anoushka A. Marievitz. XI_ 20 septembre 2008, "naissance" de Moon, 2e personnalité d"Anoushka A. Marievitz. XII_ 26 septembre 2008, évasion de Moon A. Namidakase. XIII_ 31 décembre 2009, arrestation et inculpation de Moon A. Namidakase, puis en janvier 2010, arrivée à Teenagers.
« Si on nous donnait une chance de revenir en arrière, que changerions nous à notre vie ? Si c’était à refaire, quelles douleurs, quels remords, quels regrets choisirions nous d’effacer ? » _____________________________________________________________________
I_ « J’étais triste alors ; de même qu’aujourd’hui. »
La femme hurla de nouveau, couverte de sueur. Ce qu’elle regrettait, maintenant, d’avoir été si docile ! Et pour un homme qu’elle ne reverrait jamais ! Qui était parti en la laissant seule et énorme ! Autour d’elle s’activaient la sage femme et l’infirmière. Une chance qu’elle ait été si près de l’hôpital lorsqu’elle avait eu ses premières contractions, lui disait-on, car l’enfant se présentait mal. Une chance ? Si elle n’avait pas eu si mal, Aleksandra aurait lâché un grand rire jaune. Ca allait durer, elle allait souffrir longtemps, elle le savait. De ses yeux fiévreux, elle chercha la pendule. Il était cinq heures du matin. Curieusement, personne ne lui avait demandé ce qu’elle faisait dehors à cette heure. Elle empoigna de toutes ses forces le tissu sur lequel elle était allongé, et qui, de par sa rugosité, lui écorchait la peau. Personne ne lui avait demandé. Tant mieux.
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Dix heures plus tard, vers trois heures de l’après-midi, la jeune femme mit enfin au monde une petite fille étrangement dépigmentée. Elle prononça un seul mot.
« --Anouchka. »
Elle ne prit pas son enfant dans ses bras. Ca n’était pas son enfant, ça ne l’avait jamais été. Elle était étrangement repoussée par ce petit corps frêle et blanc, qui en même temps l’attirait irrésistiblement. Elle détestait être prise entre deux feux, entre deux sentiments opposés. Elle s’en fut dès qu’elle le put, sans un regard en arrière, laissant le nourrisson aux bons soins de l’Etat. Ainsi se fit la venue à la vie d’Anoushka Aleksandra Marievitz, fille d’Aleksandra Agnieszka Marievitz et de père inconnu, dans un hôpital miteux du quartier pauvre de Varsovie. Anoushka Aleksandra, parce toutes les filles de la famille d'Aleksandra ont toujours porté deux noms commençant par A. Et les prénoms polonais, ou slaves, commençant par A, ça n'est pas cela qui manque.
II_ « Dans la vie, il y a des moments où tout réussit; il ne faut pas s'inquiéter, ça passe. »
« -- Anushka! Pospiesz się !
-- Tak, mam przyjechać Illyott ...»
Dehors, il neige. C’est encore la nuit. C’est normal, il est trois heures du matin, et à cette époque, en Pologne, le jour ne se lève pas avant neuf heures ou dix heures. Deux enfants, vêtus de fripes en laine trop grandes, un garçon et une fille, se dirigent silencieusement vers la porte de l’orphelinat. Ils partent avec chacun une dizaine de gâteaux dans les poches, et c’est tout. Le garçon, plus grand, attrape la main de la fillette qui l’accompagne, le nez qui coule et un gros bleu sur le front, le nez écorché. Illyott soupire. Il n’a jamais vu personne d’aussi maladroit. Il gratte son front, sous son épaisse mèche blonde, entraîne Anouchka dans le corridor. Elle est fatiguée, sa tête oscille d’avant en arrière, de droite à gauche. Finalement, ils atteignent la porte. Anouchka sort de sa poche la clé qu’elle a attrapée pendant de la poche du gardien de nuit. Illyott la prend, l’enfonce dans la serrure, ouvre la porte, qui résiste un peu, grince, et finit par céder. Les deux enfants, l’estomac serré par l’angoisse, referment la porte sur eux , et se mettent à courir, le plus vite qu’ils peuvent. La fillette tombe, se relève, Le garçon l’attend, les deux gamins repartent, glissant dans la neige à demi-fondue. Ils s’arrêtent à quelques centaines de mètres, essoufflés, exténués, et s’asseyent dans un recoin, appuyés à un mur.
« --[polonais]On y est arrivés ! On en est sortis ! Anouchka, ça y est !
--[polonais]Ouais… Ouais, on en est sortis. Illyott, on est libres… »
Le garçon prend dans ses bras la fille, de quatre ans sa cadette, et l’embrasse sur les deux joues. Leurs larmes, des larmes de joies, se confondent et tombent sur le sol, dans la poudre blanche où ils sont assis. Et maintenant, que vont-ils faire ?
III.07 janvier 2000, Varsovie, Pologne :
Une fois de plus, les deux gamins courent à perdre haleine. Mais cette fois, ils ont une bonne raison de détaler. Lorsqu’on a sans faire exprès heurté l’amour propre d’une bande de mafieux des carpates, armés jusqu’aux dents et avec un air louche, il vaut mieux ne pas avoir les deux pieds dans le même sabot. Mais on a beau avoir passé un an dans les rues à consommer de la colle et à se nourrir des déchets des riches, on n’est pas toujours déjà un dur pour autant. Et puis la neige à demi fondue, ça glisse. Et cette neige-là décide de glisser sous les semelles de la fillette aux cheveux blancs et à la peau du même blanc sale. Illyott, qui a pris de l’avance, n’entend plus les respirations précipitées de son amie, presque sa sœur à son côté, et se retourne soudainement, dérapant, et, apercevant la gamine étalée à plat ventre dans la neige, fait demi-tour et repart en sens inverse, en direction des brutes qui viennent d’atteindre le petit corps frêle qui tente de se relever, à moitié sonné à cause de son menton qui a heurté violemment le sol. L’un des hommes vêtus de fourrure empoigne Illyott, qui tente de se débattre, mais que peut un gosse de 11 ans contre une armoire à glace qui a le triple de son âge ? L’heure qui a suivie a été atroce. Tant pour Anouchka que pour son meilleur ami. Elle a eu l’impression de sortir de son corps. Ce n’est pas elle à qui on arrache les vêtements, on écarte les jambes, ce n’est pas elle qu’on pénètre avec la douceur d’un gardien de prison. Elle observe la scène, horrifiée. Elle voit Illyott hurler et se débattre, tenter de la rejoindre, de l’aider, bourrer de coups de pieds l’homme qui le tient et le serre presqu’à l’en étouffer.
Finalement, les brutes partent, laissant un corps nu, blanc, frêle et souillé de sang entre les cuisses, et un autre corps, enveloppé dans un paquet de tissus noirs, raides et sales, allongés l’un à côté de l’autre. Illyott et Anouchka se regardent à travers leurs yeux trempés de larmes. Malgré tout, ils ont de la chance. Ils sont vivants.
IV.08 juin 2000, Varsovie, Pologne, arrestation d’Illyott, 10 ans, qui est réintégré dans un pensionnat comme pupille de l’Etat. Anouchka ne le reverra jamais.
Les deux enfants marchaient côte à côte sans rien se dire. Les mains dans leurs poches pleines de crasse, le nez enfoncé dans leurs cols raidis par la saleté, ils ressemblaient à deux gros cloportes noirs aux yeux luisants. Même en été, ils préféraient garder leurs loques de laine au cas où on aurait essayé de les leur voler. Ils sortirent de Varsovie. Anouchka tourna la tête un bref instant vers son presque frère. Leurs regards se croisèrent, et ils sourirent un peu, avant de retourner la tête chacun de son côté. La terre battue du chemin qu’ils venaient de rejoindre roulait sous leurs pieds. Ils étaient sans doute les seuls à emprunter ce chemin, il ne semblait pas entretenu. La chaussée était défoncée, et des herbes folles poussaient en touffes un peu partout au milieu de la route. Ils étaient peut-être les seuls à connaître cet étang. Une fois le chemin fini, ou plutôt alors qu’il faisait un virage, les enfants eux continuèrent tout droit et arrivèrent à l’étang. De l’autre côté, il y avait un endroit ou la berge était couverte de mousse. Ils enlevèrent leurs loques et les posèrent sur le sol. Illyott et Anouchka adoraient cet endroit. Ils y venaient même l’hiver, quand ils ne pouvaient pas se baigner. Ici, il n’y avait jamais personne. Pas besoin d’être discret. Ils se jetèrent donc à l’eau en hurlant et en gesticulant, poussèrent de grands cris et les gerbes d’eau giclèrent. Un peu plus tard, ils avaient longtemps joué, Illyott remit la loque qui lui servait de caleçon et qui avait séché au soleil de juin et décida de faire le tour du lac. Anouchka aquiesça, et balança les affaires qu’ils n’avaient pas déjà lavées dans l’eau, après avoir minutieusement sorti des poches tout ce qui pourrait être utile. Elle attrapa le pathétique bout de savon, et, retournant à l’eau, entreprit de laver le tout en tentant de faire mousser le morceau blanc et craquelé. Elle avait fini depuis longtemps et se demandait ce que son ami pouvait bien fabriquer quand elle entendit des cris pas si loin que ça. En culotte, elle sauta par-dessus la grosse racine qui lui barrait le passage, et courut, sans prendre garde aux ronces qui agrippaient ses jambes et aux branches qui la giflaient. Elle arriva en vue d’une troupe d’hommes, et, accroché au bras de l’un d’eux, Illyott se débattait. Il hurlait, donnait des coups dans le vide.[i]
[i]Elle fut interceptée par un bras qui la cueillit à la gorge, lui coupant le souffle. Le cou au creux d’un coude moite, elle fut soulevée du sol, et suffoquait quand le jeune garçon hurla, lui aussi, de la laisser tranquille. Des rires partirent de toutes parts, et elle s’écroula sur le sol, tentant de reprendre son souffle. Les deux miséreux échangèrent un regard d’incompréhension.
« --[polonais]Elle voudrait bien venir, la petite sorcière… Mais c’est réservé aux garçons, ma mignonne. Si un programme pour les filles est mis en place, on n’oubliera pas de te prévenir… Mais ça ne risque pas. Allez, c’est une chance pour ton petit ami, laisse le tranquille… »
Illyott tira une autre fois sur le bras que l’homme tenait d’une poigne de fer. Il resserra sa prise et l’enfant grimaça de douleur. Anouchka, prostrée sur le sol, dit d’une voix à peine audible qu’ils avaient raison. Qu’il devait y aller. Qu’elle n’était qu’un boulet, de toute manière. Il secoua la tête, et cria que c’était faux et qu’il voulait rester avec elle.
« --[polonais]Je t’aime, Illyott. Je te souhaite tout le bonheur que je peux imaginer. Au revoir, Illyott, j’ai confiance en l’avenir, je sais qu’on se reverra un jour…
--Anouchka, non, non, je veux pas, je veux rester avec toi, je veux pas qu’on soit séparés ! Non ! Viens avec moi, Ils vont t’emmener, on va trouver un moyen… Je veux pas qu’on ne soit plus ensemble… »
L’homme qui le tenait, pour couper court à ses protestations, lui asséna un coup sur le crâne, et il tomba, inerte, seulement retenu par le bras qu’on tenait. Celui qui avait attrapé Anouchka lui ébouriffa les cheveux en lui certifiant qu’elle avait fait le bon choix. Et ils la laissèrent là prostrée sur le sol. Elle n’avait jamais compris pourquoi lui, comment ils étaient arrivés là. Comment ils avaient trouvé leur étang. Et surtout, pourquoi.
V.20 décembre 2000, Varsovie, Pologne.
Anouchka mourait de faim. Elle aurait volontiers vendu son bras gauche pour un pain de tournesol. Et elle y aurait ajouté sa jambe droite pour un morceau de viande. Seulement elle ne connaissait personne qui aurait donné du pain et de la viande pour si peu. Il faut dire qu’elle n’était pas un modèle de bonne santé. Depuis qu’Illyott lui avait été enlevé, et qu’elle était restée seule sans savoir pourquoi, elle s’était pas mal négligée. Elle aurait préféré partir avec lui. C’aurait été l’enfer, mais au moins, avec lui, ç’aurait pu être cool. Elle s’arrêta devant la vitrine d’une pâtisserie. Les gâteaux, meringues, chocolats et autres guimauves se reflétaient dans ses yeux tant sa faim lui remplissait le ventre. Et de la pâtisserie, justement, sortit une femme aux cheveux noirs coupés au carré sous une toque en astrakan, avec un manteau dans la même matière, tenant dans ses bras une boite sans doute remplie de douceurs. Anouchka fit un quart de tour sur elle-même, et, au milieu de son visage couvert de crasse, ses yeux étincelaient d’envie et de sauvagerie. Quand la femme passa, la fillette lui sauta dessus, tentant de lui arracher la boite que la femme en manteau de fourrure, surprise, lâcha. C'est-à-dire qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’une gamine couverte de crasse, aux vêtements raidis par la saleté et aux pieds chaussés de godillots dix fois trop grands pour elle. Anouchka se relevait, se préparait à repartir, quand elle sentit une poigne de fer s’abattre sur ses cheveux. Elle fut soulevée en l’air alors qu’elle se débattait, et elle vit le visage de la femme, dur comme l’acier, juste en face d’elle. Elle lâcha la boite, pleura, se débattit pour qu’on la lâche. Elle ne savait pas qu’elle avait affaire à Itanik Spoltvak, reine de la pègre. Curieusement, son audace plût à la femme aux cheveux noirs, et elle la prit d’affection. Il fut décidé que Anouchka rentrerait en Russie avec elle.
VI.11 octobre 2005 : Arrestation d’Itanik sur dénonciation.
VII.3 février 2006 : Premier meurtre d’Anouchka. Motif, vengeance.
VIII. 28 octobre 2007 :
« --J’en ai marre de rester ici à attendre !!!! hurla Gabriel, à bout de nerfs, On a plus rien à faire, plus rien à manger, et il faut qu’on reste ici encore trois jours !!! --On ne doit pas sortir avant d’avoir fait le casse, sinon, tout le monde saura que c’est nous ! Je te rappelle qu’on est censés être partis en Inde pour échapper à nos créanciers… » Répliqua Anouchka, recroquevillée dans un coin, en regardant les corps desdits créanciers, qui gisaient immobiles sur le sol de l’entrée, chacun enfermé dans un sac de jute. Si ces sacs avaient été transparents, on aurait pu distinguer, sur chacun des cadavres, les traces de balles et de profondes griffures. Les visages étaient défigurés, comme lacérés de coups de griffes. La jeune fille regarda le sang qui formait une croûte sombre sous ses ongles, provoquant une sensation désagréable… « --De toute façon, je ne veux pas que tu sortes, c’est trop dangereux, gémit-elle -Ecoute, tu es encore plus belle que la nuit et je t’aime, mais parfois tu m’ennuie, t’as trop peur du jour, je vais faire un tour ! » Avant de sortir, il dit: « -- Je vais chez moi, récupérer des trucs, ne t’inquiète pas personne ne me verra. --Je n’ai pas peur que quelqu’un te voies, mais que quelqu’un te tue !! --Je te rapporte quelque chose ? --Oui, rapportes moi… Tu sais, de quoi me faire un fix, pour éviter de faire des conneries… --Bon, à tout à l’heure, je t’aime ! --moi aussi. » Il sortit. Anouchka compta 120 secondes avant d’aller regarder à la fenêtre, et, lorsqu’elle le vit dans la rue, encore 120 secondes avant de sortir et de se mettre à le suivre après avoir refermé la porte. Elle suivit Gabriel jusque chez lui –question de principe, on est parano ou on ne l’est pas-, le surprit au téléphone avec les autorités, et l’abattit à bout portant, réalisant ensuite la gravité de son geste et la mort de celui qu’elle aimait . « Je pensais que nous deux, c’était possible… » dit-elle au mourant, le visage ruisselant de larmes. Les agents qui l’avaient suivie jusque là la trouvèrent serrant contre elle le cadavre encore tiède de celui qu’elle avait aimé. Elle fut amenée au tribunal, couverte de chaînes, elle n’avait à ce moment là pas toute sa tête, et on la déclara comme « non responsable de ses actes », car, qui plus est, elle n’était toujours pas majeure. Il fut décidé qu’elle servirait de cobaye pour une nouvelle cure psychologique, les électrochocs thérapeutiques. Ils fonctionnèrent, du moins en apparence.
IX.6 juillet 2008 : premiers électrochocs, et apparition d’une deuxième personnalité, la futur Moon. X.26 septembre 2008 : évasion de Moon/Anouchka du centre, quelques méfaits en l’espace de trois mois. XI.31 décembre 2008 : arrestation, condamnation et thérapie renouvelée d’Anouchka qui a entre temps entrepris une démarche pour changer de nom. XII.1er avril 2009 : Incarcération de Moon Namidakase à Teenagers. XIII.Disparition d’Aleksandr Amavitz.
XIV. 16 juin 2010, institut Teenagers, Californie, Etats-Unis.
« Moon, Je veux que tu saches que je suis désolé. Comme tu sais, Nikolaï est parti, et… Finalement… Moi aussi. Ne cherche pas à nous rejoindre. De toutes façons je ne te dirais pas où nous sommes. On est partis très loin de toi, Nikolaï et moi. On ne se reverra jamais, Moon. Nikolaï m’a tout expliqué, enfin, raconté, pour… Avant. Ce que j’avais oublié. Ca a dû te faire mal de voir que je t’avais oublié, mais je souffrais trop. Enfin, je sais bien que ça n’était pas toi. Je t’avais aimé, cet hiver-là, et je t’ai aimé aussi l’hiver dernier. Vous n’étiez pas la même personne, mais je vous ai aimé toutes les deux. Oui, il faut que je te dise, Moon, que je t’aime. De tout mon cœur. Mais, tant que j’aurais été là, à proximité, de toi, tu aurais pensé à moi, tu aurais été incapable de te faire une nouvelle vie. Tu aurais dû traîner le fardeau de ton passé, de notre passé. Moon,oublie-moi un peu. Et de mon côté, je tâcherai de t’oublier un peu aussi, de refaire ma vie. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment. Je ne sais pas si j’arriverai à retomber amoureux un jour, après toi. Mais toi, de ton côté, Vis ! Ris, souris, parle, chante, danse, marche, sois heureuse, pleure aussi quelquefois, pense, souviens-toi un peu des moments que nous avons passé ensemble, respire, mais je t’en prie, Vis ! Un jour, quand tu te seras sortie de tes problèmes, et que peut-être j’entendrais ton nom, ou que quelqu’un me parlera de toi, je pourrais me dire que c’est un peu grâce à moi que tu as grandi. En attendant, je ne te demande qu’une chose, Moon. Vis !
Je pense à toi, Moon, mais pas trop. Adieu. Aleksandr. »
[i]Moon froissa une fois de plus la feuille contre son cœur. Elle ne cessait de pleurer, ces temps-ci. Elle avait l’impression qu’on lui avait arraché le cœur pour le piétiner. Et cette lettre de Sacha l’avait achevée. Ecrite en Russe, sur un papier plié soigneusement. Qu’est-ce qu’elle allait faire maintenant que même lui était parti ? A part pleurer, hurler, et passer ses journées dans le noir ? Elle ne voulait plus voir personne. Elle ressassait dans sa tête les visages et les paroles de ceux qu’elle avait aimés, et qui avaient disparu. Illyott, d’abord, Itanik, Sacha, William, Fade, Klaus, Nikolaï, Lies et à nouveau Sacha. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Elle était toute seule dans le néant. Tous ses amis l’abandonnaient. Etait-elle une si petite poussière qu’on préférait la quitter ? Personne ne tenait donc à elle autant qu’elle tenait à tous ? Il ne restait presque plus personne. Elle aurait voulu mourir. Et pourquoi pas ? Sa main, sortant du drap, effleura le cutter sur le sol, et s’en empara. Quelques minutes après, Elle se rendait à la piscine. Dans son éternelle robe noire. Et, silencieusement, ses larmes coulant sur ses joues, elle s’ouvrit les poignets. Pas le cou, ça lui aurait fait trop mal. Son sang coulant à flots, elle s’immergea dans la piscine. Le chlore la brûla jusque dans ses veines. Et elle perdit connaissance.
XV.25 juin 2010, hôpital de la ville proche de Teenagers, Californie, Etats Unis.
Bip…..Bip…..Bip….Bip…. Moon plissa ses yeux déjà fermés. Ce bruit lui vrillait les tympans. Elle avait fait des rêves étranges. Toute sa vie, et celle d’Anouchka, elle les avait vues se dérouler sous ses yeux. Sans ressentir la moindre chose. Elle entr’ouvrit les paupières, et ne vit que du blanc, du blanc partout. Et ce bruit qui continuait de lui faire mal à la tête… Est-ce qu’avoir mal à la tête, c’était normal pour un mort ? Son nez la grattait, aussi. Ca aussi, c’était normal ? Elle leva le bras, et quelque chose lui fit atrocement mal. Elle ouvrit grand les yeux, et, malgré la luminosité bien trop forte pour ses yeux, elle distingua quelque chose. Une perfusion ? Mais où était-elle ? Elle se redressa, avec difficulté et sentit des sangles qui l’enserraient. Elle retomba sur le matelas. Elle était dans un hôpital. Et des gens commençèrent à arriver. Elle prononça un seul mot.
« --Sacha… » Et des larmes commençèrent à perler entre ses paupières. Un homme brun aux cheveux mi-longs se pencha sur elle, et elle vit William à sa place. Des grosses perles d’eau roulèrent sur ses joues.
« --Je vais bien. » Elle fit un demi sourire, et promit intérieurement à Sacha. *Je te promets. Je vais faire ce que tu m’as demandé. Je vais vivre. Je vais essayer d’être heureuse. Mais par contre, je ne t’oublierai pas. Je penserai à toi. Même quand j’aurais refait ma vie, tu resteras dans mon cœur. Ca ressemble un peu à un adieu. Ca va être dur, pour moi, de trouver de nouveau le bonheur. Pour l’instant, je vais mal. Mais je sais qu’un jour, j’arriverai à faire ce que tu m’as demandé.*
Ainsi Moon décida de rentrer à Teenagers, écopant de plusieurs rendez-vous avec différents psy, de visites régulières à l’infirmerie, et d’une interdiction de se servir de quelque objet coupant que ce soit avant cicatrisation complète de ses poignets. La voilà revenue d’entre les morts. Un vrai fantôme, mais avec un avenir heureux ?
« Au début, on croit mourir à chaque blessure. Alors on met un point d’honneur à souffrir le plus possible. A souffrir tout son soûl. Et puis on apprend à résister à tout, et à survivre à tout prix.
Dernière édition par Moon A. Namidakase le Jeu 23 Fév 2012 - 3:39, édité 78 fois
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Sujet: Re: Moon Namidakase - I'm not a ghost. Lun 5 Juil 2010 - 16:19
Encore une fois, je te fais confiance, j'ai pas le courage de lire les atrocités que Moon a faites à son personnage xD *vient de lire l'histoire de Lorelei, donc* Alors : , pour la seconde fois .
Moon A. Namidakase
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Sujet: Moon Namidakase - I'm not a ghost. 
, pour la seconde fois 
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