? État Civil

• Nom & Prénom : Jeremiah Samuels
• Surnom : Jeremy

• Age : 17 ans
• Date de Naissance : 31 août 1992
• Lieu de Naissance : San Francisco
• Nationalité : Américaine

• Sexe : Masculin
• Orientation Sexuelle : Homosexuel

? Casier Judiciaire

• Nombre d'arrestations : 4
• Délits commis : 2 arrestations pour agression, 1 pour voie de fait aggravé, et 1 pour prostitution

? L'institut Teenagers

• Présent depuis : Nouvel arrivant

• Chambre ou Dortoir : Dortoir

• Intégré à cause : Obligation judiciaire

? Physique

• Taille : Avant d’être personne, il n’est qu’un corps. Un corps qui s’étire, se déplie. Jeremiah n’est pas de ceux qui jaillissent tels un démon hors de sa boite. Les gestes sont lents, gracieux. 1 mètre 80 de charisme à l’état brut. 1 mètre 80 de foutage de gueule.
• Poids : Les muscles appartiennent aux super-héros. A ces fantasmes de comics américains. Ou à "Oncle Richard". Lui, il est mince. A la limite de la maigreur. Il se tient de profil et ce n’est plus qu’une vague silhouette. Le dessin en baguette d’un garçon. 66 kilos qui partent en fumée. Une fumée âcre qu’il expire entre ses lèvres étirées d’un étrange sourire satisfait.
• Ses cheveux : S’il est le portrait de sa mère, il n’en reste pas moins qu’il a chipé un détail à son paternel. Ses cheveux noirs. Ils effleurent son front, raides comme des baguettes. Il l’agace et sa main impatiente ne cesse de les chasser. Mi longs, ils glissent sur sa nuque, la dévoilent à peine. Un petit plus dont Jeremiah ne s’en lasse pas. Même si son père peut bien aller se faire foutre.
• Ses yeux : Amande, courbe délicate, presque ceux d’une jeune fille énamourée. Des cils longs, recourbés. Et deux orbes bleutées qui vous fixent et ne vous lâchent plus. Un regard qui a cessé d’en dire long. Neutre et clair comme des chiottes aseptisés. Tellement beaux qu’ils en deviennent inhumains.
• Autres : Les marques d’une lanière en cuir sur ses fesses, souvenir d’une correction « qu’il n’a pas volé », ‘parait. Un tatouage sur le bras, pauvre en symbolique. Un autre à la hanche. Un percing au nombril, deux autres à l’oreille, un dernier à l’arcade. Il aurait pu pousser le vice jusqu’à s’en faire un sur le sexe. Jeremiah est le vice.

? Caractère

• Qualités :

Citation :

C’est un bon garçon. Quand ça lui chante, il peut même être extra. Quand ça lui chante. Ca devait être le genre de gamin destiné à distribuer les journaux à vélo. Ou à sortir le chien de votre vieille voisine. Peut-être même à descendre les poubelles contre deux ou trois dollars. Le genre de gamin qui sait qu’il faut rendre service. Alors gentil, il peut l’être. Il peut même vous foutre drôlement à l’aise avec son sourire. Un vrai sourire. Pas forcément sincère. Mais un sourire qui vous apporte un plus à votre journée. Sérieux, vous avez jamais craqué devant le sourire d’un beau garçon? Ca peut vous faire oublier vos emmerdes pendant quelques minutes. Moi, le sourire de Jeremiah m’a toujours fait cet effet. Et puis lui, vous savez qu’il restera fidèle. Quoiqu’il arrive. Ou justement, parce qu’il y a des trucs qui arrivent.

• Défauts :

Citation :

Parce qu’il sent la m*rde. Il la devine. Il la cherche. On dirait un gosse en extase devant un cadavre de rat tout juste chaud. Décomposé par les crocs d’un chien. Ou explosé par les roues d’une bagnole. Il s’installe à côté de vous et il renifle. Il attend que vous ouvrez votre gueule pour la sentir. Ce relent de dégueulit et d’essence. Ca stagne dans vos mots. Ca le nourrit. Gentil… oui. Mais ça cache quelque chose. S’il vient à vous, c’est qu’il vous a vu. Plus que vu même. Qu’il a deviné un truc. Une rumeur ou quoique ce soit. Vous avez besoin d’en parler et lui il est là. Presque à vous supplier. C’est pour ça que son sourire plait pas. Parce qu’il y a quelque chose de malsain. Quand on s’arrête à sa belle gueule, ce gars là vous suffit. Pour une nuit. Mais son masochisme latent, sa perversion.. Ça finit vite par vous gonfler. Parce qu’on peut pas l’aider.

• Centres d'intérêts :

Citation :

A part votre petite vie… je dirais les comédies musicales. Il peut passer des heures à regarder la télé. Il peut même chantonner du Hello Dolly, ou Hair. Y’a toujours un air qui lui traîne en tête. Quand c’est pas les comédies musicales, c’est le sexe. Jeremiah pourrait y passer ses journées. Mais il n’a que les nuits à lui offrir. Et parfois deux ou trois rendez vous dans la journée. Ca lui plait. Je sais pas… de se faire mater? C’est toujours des gros dégueulasses. C’est toujours des gars de l’âge de son père. Je comprends pas… je suis amoureux de lui depuis des années. Mais je suis pas son genre. C’est ça, son centre d’intérêt. Les attirer. Tout ceux avec une vie bien rangée. Pour mieux la faire puer.

Affinités Particulières

• Aime/n'Aime pas :

Les crispy country, ces espèces de barres chocolatées trop grasses qu’on file aux gosses pour leur quatre-heures. Il noie ça dans du lait. Au lycée, on ne le voit pas se balader sans une barre dans la bouche.

Les chats. S’il en croise qu’un seul, il est foutu de le poursuivre pour le caresser. C’est presque une passion amoureuse. Et ces bestioles le lui rendent bien. Elles doivent sentir un truc sur lui. Comme s’il se lavait à la javel tout les matins.

Les foulards à carreaux. Pas le style cowboy. Le genre de tissus que vous mettez en automne. Ca remplace l’écharpe et ça tient chaud. Il en fait une petite collection. Et n’hésite pas à craquer sur des modèles différents.

Les garçons en uniforme. Surtout les uniformes écoliers. Il est fasciné par les costumes anglais. Ou ceux des écoles privées des Etats-Unis. Avec une légère déviance sur ceux des écoliers nippons.

Les comédies musicales. Benjamin ne s’est pas trompé en parlant de Hello Dolly. C’est sans doute la comédie musicale qu’il connaît par cœur. Et son mp3 recèle des petits trésors. Il aurait du être inculpé pour téléchargement illégal.


• Goûts Musicaux :

A part les comédies musicales, Jeremiah aime la pop. Avec une légère déviance sur le pop rock. Mais jamais de la musique trop agressive. Ca a le don de lui coller une migraine de tout les diables. Et certainement pas du rap ou du rnb. Il risquerait de faire exploser le poste de radio.

• Goûts Culinaires :

Ce n’est pas la peine de se casser la tête avec lui. Les plats sophistiqués, il les déteste. Et a la très mauvaise habitude de trier ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. Au mieux, quelque chose de sucré. Au pire, des hamburgers ou de la pizzas. Et oui, il ne prend aucun kilos. La vie est injuste.

• Goûts Vestimentaires :

Les Jeans et les sweat-shirt lui suffisent amplement. Pas de vêtements trop larges ou trop étroits. Il s’habille comme n’importe quel garçon de 17 ans. A ceci près qu’il se coltine un meilleur ami emo homo qui rêverait de lui filer ses leggins ainsi que des fringues en cuir. Rien à faire, il déteste. Il est mal à l’aise dans des vêtements trop serrés au point où tout essayage se résulte par des fringues arrachées à la va-vite et balancées sans une once de pitié. Il est normal, tout du moins en apparence. Jeremiah est un trompe l’œil.


? Joueur/Joueuse

• Mot de Passe pour la Validation :
• Comment avez vous découvert le forum : tour de jeux
• Commentaire : le design est assez lourd. Mais je suis rarement pleinement satisfait d’un forum.

? Histoire

Le mal. C’est quelque chose de toujours possible. De toujours trop facile. Même quand vous n’en avez pas vraiment conscience. Il est là, à vous guetter. Cherchant simplement à vous attirer dans ses filets. Jeremiah n’était qu’un insecte prit dans une toile d’araignée. Il avait longtemps cru pouvoir la déchirer. Maintenant son unique objectif, c’était l’araignée.

Automne 2000

Il est dans son lit. Comme tout les soirs depuis 8 ans. Il contemple la fenêtre. Les étoiles qui transparaissent. Parfois dissimulées par quelques nuages. L’été s’attarde dans l’air. Et son lit n’a pas été doublé d’une couverture supplémentaire. Il fait frais, mais il ne fait pas froid. Et Jeremiah se sent bien, pour une fois. Comme chaque soir, il s’est occupé de sa toilette. Puis de ses dents, pendant trois minutes. Comme chaque soir, il a enfilé son pyjama. Mais a tenu exceptionnellement à se lire une histoire. Il a observé cette manie chez les autres enfants de cette école. Coutume qu’il a très vite observé dans les autres foyers du quartier. La maman lit une histoire avant que les enfants aillent au lit. Faute de maman, il n’a que ses yeux. Heureusement, Jeremiah lit assez bien pour son âge. Maman est partie au travail. Son travail consiste à ramener des hommes dans sa chambre. Des hommes qu’il croise, d’autres qui s’enfuient au milieu de la nuit. Des tas d’hommes. Des tas de visages différents. Parfois des mains énormes qui se posent sur lui. Parfois des hommes qui se perdent entre la chambre de maman et les toilettes. Qui vont le voir quand ils pensent que Jeremiah dort. Parfois ces mains se glissent sous la couette. Et cela le rend curieux. Car ces mains tâtonnent et cherchent. Bien souvent elles trouvent. Jeremiah garde les yeux clos. Fermement clos. Il attend que les mains s’en aillent. Parfois il attend longtemps. Si longtemps que les mains abaissent tout. Couvertures. Pyjama. Tout. Mais cela ne va pas plus loin. Cela n’ira jamais plus loin. Ils retrouvent le chemin jusqu’aux toilettes. Comme surprit par une envie plus pressante. Presque terrorisés. C’Est-ce que leur souffle murmure. Un souffle rapide comme lorsqu’il regarde un film d’horreur. Quand il court trop vite pour revenir à la maison. Jeremiah aime sa maison. Jeremiah aime sa maman. Même si sa maman aimerait qu’il l’aime plus fort encore.

« Tu ne m’abandonneras jamais? »

Il se demande comment il pourrait. Parfois les mains de maman remplacent celles des hommes. Et Jeremiah se demande alors pourquoi. Pourquoi un tel intérêt? Pourquoi un tel contact? Est-ce que maman en a besoin comme les autres hommes en ont besoin? Pourquoi cela leur semble si nécessaire? Il n’en tire rien, Jeremiah. Ni plaisir. Ni souffrance. Il observe simplement, les yeux fermés. Il suit en pensées ces mains qui vont et viennent. Seule sa maman murmure quand elle fait ça. Elle lui murmure qu’elle l’aime. Elle l’appelle mon petit bonhomme. Jeremiah ne trouve aucun plaisir dans ce surnom. Il n’est pas petit. Il n’est plus un bonhomme. Il va sur ses 8 ans. Alors maman dit qu’elle le considère comme un homme. Qu’il est un grand garçon et qu’il veillera sur elle. Lui. Qu’il ne la laissera jamais tomber. Oui. Il se demande comment. Il n’a jamais voulu partir. Juste parfois courir. Courir loin de cette chambre où l’on se perd trop souvent. Courir loin de la cuisine où maman renifle la table. Elle renifle si fort qu’elle tousse. Courir hors du salon où le canapé en cuir lui rappelle la correction « qu’il n’a pas volé ». Courir pour acheter des feutres et encore dessiner. Courir pour acheter des livres qu’il pourrait se lire le soir. Courir pour ensuite tomber. Et faire semblant un instant qu’il va s’envoler.

« Tu ne m’abandonneras jamais? »

Il se demande comment il pourrait. Malgré la colère qu’elle lui porte. Malgré ses manies de l’habiller en fille. Malgré le fait qu’elle le bâillonne parfois. Malgré le fait qu’elle l’offre sans un regard à certains hommes. Des hommes qui le touchent le matin. Des hommes qui parfois restent plus longtemps. Des hommes qui lui font prendre des bains. Des hommes qui lui font prendre des coups. Il se demande comment il pourrait. Jeremiah n’a que 8 ans et aucun autre endroit où aller.

Mais avant l’araignée, il a griffé et mordu. Il a tenté de frapper. Il a tenté de hurler. Pour qu’on l’aide à sortir de cette immense toile. Il a tant hurlé en silence. Pendant presque 10 ans. Et puis un jour à l’école ils lui ont fait baisser le pantalon. Et ils se sont posés des questions. Jeremiah n’a jamais demandé à être un oiseau pour pouvoir s’envoler. Il n’a jamais cherché à l’abandonner. Il criait sans doute si fort pour qu’on croit qu’ils étaient deux.

Printemps 2002

Les pneus de la voiture crissent sur le gravier. Et lui se contente de contempler la haute silhouette qui lui fait face. C’est un homme. Encore un. Un homme qu’il n’a jamais rencontré. Il reste assez défiant. Méfiant. Il le contemple par en dessous. Obligé de lever la tête pour croiser son regard. Bleu. Comme le sien. Un regard qui a l’air doux. Simple. Un regard qui semble lui dire « ne t’inquiète pas ». Mais Jeremiah n’y croit plus. Ils l’ont emmené il y a déjà une semaine. Et il n’a plus eut le droit de voir sa mère. Ils lui ont posé des questions mais Jeremiah a juré. Alors il s’est tut. Alors il a attendu que tout revienne dans l’ordre. L’ordre, c’est lui qui s’en est occupé. L’ordre l’a fait amener dans une drôle de maison. Et l’ordre a prit le visage d’une femme pour lui expliquer que les choses allaient changer. Ca, il s’en doutait déjà. Il s’est laissé conduire sans rechigner. Ils ont du penser qu’il était soulagé. Ou mieux encore, qu’il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Jeremiah n’a pas souhaité les détromper. Il s’est laissé conduire jusqu’à cette maison bien comme il faut. Où on lui a dit qu’un monsieur nommé Richard allait s’occuper de lui. Que c’était un gentil monsieur. Et que ce monsieur voulait qu’on l’appelle Oncle Richard. Soit disant que c’était le frère de sa mère. Vu les yeux, ça ne devait pas être totalement faux. A 10 ans, Jeremiah n’arrivait toujours pas à concevoir le concept de frères et sœurs. Il voyait surtout les deux jumeaux de son ancienne école qui se disputaient. Quant aux autres, leurs aînés étaient soit trop grands, soit trop petits. Et donc par conséquent, inintéressants. Alors que ce gaillard là se fasse appeler « Oncle Richard », ça ne lui faisait ni chaud ni froid.

« Tu dois être Jeremiah »

Il attendait un assentiment peut-être? Mais la main de « Oncle Richard » se posa sur son épaule. Sans l’écraser. Sans le rabaisser. Il s’agenouilla pour se mettre face à lui. Et Jeremiah comprit que cet homme là avait déjà vu des enfants. Peut-être en avait-il? On ne lui avait pas expliqué ça. Il avait seulement une jolie maison. Et Jeremiah ignorait le reste. Ignorait qu’on avait trouvé personne de plus proche pour pouvoir l’accueillir. Que ses grands parents étaient demeurés silencieux. Qu’ils habitaient trop loin pour qu’on puisse décemment les déranger. Et surtout qu’ils étaient trop riches pour s’occuper du mioche d’une dégénérée bordeline. Alors ils avaient trouvé le demi frère de la dégénérée. Ils n’avaient pas vraiment enquêter. C’était un « monsieur très bien » avec une « jolie maison » et un « métier convenable ». Peut-être célibataire, mais les voisins ne s’en étaient jamais plaint. Et il entraînait même les gamins de l’équipe de base ball quand le coach devait prendre des vacances. A priori, il représentait un excellent exemple pour le petit Jeremiah. On ne lui offrait peut-être pas un cadre de vie idyllique. Mais c’était mieux que rien. Car ça, il fallait l’admettre: les gosses dans son genre manquait cruellement de chance. Et cela, le petit garçon du le sentir. Alors un sourire se découpa sur son visage. Comme s’il se le tailladait lui-même. L’homme le lui rendit au centuple.

« Ta maman m’a beaucoup parlé de toi tu sais? »

Sans doute. Même si Jeremiah ignorait comment.

« Je crois que ça va être chouette de vivre ensemble… pas vrai mon petit bonhomme? »

La main le poussa à l’intérieur de la maison. Jeremiah mit 4 ans à en sortir.

C’est un peu comme si on avait flingué la vie. Sa vie. De torturé, il devint tortionnaire. Un peu par la force des choses. Un peu parce qu’il n’avait rien d’autres à faire. A part enfoncer sa main de gosse dans les entrailles de « Oncle Richard ». Parce que ce dernier aimait qu’on lui fasse ça. Il aimait même beaucoup d’autres choses. Il ne s’était pas gêné à tout enlever lui. Il n’avait plus jamais arrêté. Et Jeremiah avait prit son pied à être aimé. Il s’était enfoncé dans la soie si douce de cette toile d’araignée. Il avait songé un instant à y rester. Pour toujours. A se laisser dévorer. Il s’était caché au centre, près de l’araignée. Sous son regard si bleu. Et il avait survécu, un peu malgré lui, en dévorant les autres insectes. Ces cons attrapés par la même toile d‘araignée. Il en avait bouffé plus d‘un. Les pubs disaient « Pour l’aider à reprendre des forces ». Lui, c’était histoire de pouvoir la regarder droit dans les yeux. L’araignée.

Automne 2009

Ils avaient mit du temps à s’en rendre compte. Du temps à comprendre les tenants de ces petits rendez vous, dans le parc. A la vue des gamins, vous vous rendez compte? Ils avaient du temps avant de remarquer son manège. La manière dont il regarder les pères à la sortie du collège. La manière dont il traitait leurs fils, souvent plus vieux, puis plus jeune. Du temps avant de comprendre qu’il en ramenait à la « maison » et pas seulement pour les devoirs. Mais même s’ils mirent du temps à comprendre, ils ne surent jamais les nuances. Jeremiah fit les gros titres. On prit pitié de cette victime. Manipulé par un pédophile, vous vous rendez compte? Rabatteur malgré lui. Traumatisé. Des tas et des tas de qualificatifs pour ce pauvre môme de 14 ans. Les autres gosses fermèrent leur gueule. Surtout ceux qui l’avaient suivit lui, et uniquement lui. Qui en étaient ressortit avec une chaleur au creux du ventre. Et un malaise persistant. Ils fermèrent leur gueule et Jeremiah leur en voulu. Juste un peu. Avant d’attendre. Encore une fois. Le même manège. Le même ordre qui s’éveille. La même fourmilière bousculée qui essaye de réparer le nid. De le recréer. Cette fois-ci ils allèrent plus loin. Ils traversèrent les Etats-Unis jusqu’à la côte Est pour secouer les grands parents. Et ces derniers à regret finirent par céder. Ils accueillirent en leur sein ce mioche aux cheveux noirs, trop longs. Un gosse qui portait dans ses yeux la même tare que leurs enfants. Ils se contentèrent de le regarder, sans un bonjour. Il se contenta de les observer, sans un merci. Il y eut un accord tacite, et Jeremiah se tint tranquille. Il ignorait si eux avaient deviné de quelle souche il était. S’il était irrécupérable. C’était vraisemblable, mais pas certain. Il les mit mal à l’aise, et la distance imposée leur convinrent à tout les trois. Et le temps accéléra. Les années passèrent dans un silence religieux, une éducation fondamentaliste. Jeremiah ferma sa gueule, mais d’années en années sa patience s’effilochait. Il sortit le soir, trouva d’autres parcs, d’autres rendez vous. Et de rencontres en clients, il se fit une idée précise de comment mener sa vie. Même si cette dernière était mauvaise. Il laissa des mains venir le chercher, le toucher et faire bien d’autres choses. Mais ces choses là, il les connaissait si bien qu’il ne ressentit rien. Il se contenta de fixer le plafond, cet éternel sourire aux lèvres, les mains parfois croisés derrière sa nuque. Et toutes ces mains murmuraient:

« Tu es beau… »

Beau comme un art. Comme quelque chose de nécessaire. Toutes ces mains lui étaient redevables pendant une heure. Parfois plusieurs heures. Toutes ces mains, avec des grosses montres. Toutes ces mains, avec la marque de l’alliance rapidement enlevée. Toutes ces mains qui conduisaient des voitures avec au rétroviseur une peluche « Daddy » qui se balançait. Des pauvres pendus. Jeremiah en fit des conneries, sortit du lit. Et il se fit prendre, pas de la manière la plus réglementaire. Par ces cons de flics qui pensaient tout savoir. Au début, il les émut. Ce pauvre gosse. Puis il fallu redresser la barre. On l’arrêta plusieurs fois, pour des choses et d’autres. Des choses dont Jeremiah se foutait. Il attendait qu’ils découvrent le plus important. Mais les flics semblaient fermer les yeux. Il n’en croisa aucun à ses rendez vous. Ni même des copains de flics. De ceux de la brigade qui portent encore leurs armes de service pour venir le chercher. Non, jamais. Juste des hommes en costard cravate. Des hommes bedonnant. Des hommes laids. Des hommes aux sourires intimidés. Des hommes qui glissèrent des tas et des tas de billets dans la poche arrière de son jean. Avant de lui claquer gentiment le cul. Car il avait parfois un peu mal. Avec ces billets il s’achetait des clopes. Et sa grand-mère pestait de l’odeur de nicotine imprégnée dans les rideaux. Il avait 16 ans, presque 17, quand ils finirent par ouvrir les yeux.

« La prison? »
« Il est trop jeune, et au vu de ses… antécédents… »
« Mais que risque-t-il? »

Des voix. Juste des voix perdues dans la toile d’araignée. Et lui, immobilisé dans sa chambre. A écraser clope sur clope sur le parquet pourtant bien ciré. Il écoute. Il essaye de comprendre ce que la suite lui réserve. Il n'a pas tout fait, mais son casier judiciaire est loin d'être vierge. Il a agressé un prof, une fois. Pour une mauvaise note de trop. Un pétage de plombe et oui, oui il s'était excusé. Une autre agression sur un connard qui n'avait pas voulu le payer. Il avait porté plainte, juste avant de comprendre que Jeremiah pouvait tout révéler. Tout, et à n'importe qui. Et puis autre chose. Ce baiser échangé avec Benjamin devant un flic. Les invitations salaces à les rejoindre. Des conneries de gosse, piercings et tatouages. Alors que peuvent-ils bien lui faire cette fois? A part les traditionnels travaux d'intérêts généraux. Il veille déjà sur la libido de "nos chers concitoyens", ça ne compte pas? Non. Cela risque d’aller plus loin cette fois-ci. Jeremiah est perdu dans l’ombre. Dans l’ombre bleuté d’une chambre de petit bonhomme. Aucune main n’est venue se perdre sous les couvertures. Et aucun de ses grands parents ne possèdent ces magnifiques yeux bleus.

Il y a dans cette chambre comme un parfum de normalité. Le genre à lui filer des crises d’angoisse. Cela ressemblerait presque au bonheur. Mais Jeremiah sait bien que tout ceci n’est qu’une immense toile d’araignée. Ils choisiront quelque chose d’autre. Quelque chose d’innovant. Et ses grands parents ont seront définitivement débarrassé. Ils referont de cette chambre une simple pièce pour les invités. Ou un bureau pour monsieur avec écran télé géant. Jeremiah n’est qu’une pièce constamment déplacée sur un échiquier. Il est désormais tant de l’évincer. Pour le bonheur d’une partie parfaite. Une nouvelle clope écrasée et il déplie son long corps. Il y a dans ses yeux comme une tragédie muette. Il s’y attendait.

Parce que dans le reflet, il la contemple. Attentive, gracile. Équilibriste sur cette toile qu’elle a créé au fil des années. La façonnant tandis que le temps la malmenait. Elle a changé de route, a du se fier à son instinct. Aux possibilités qu’on lui offrait. Pas grand-chose. Mais la toile est solide, et les insectes nombreux. Ce temps là est révolu. Il n’y a pas que ses yeux. Énormes. Il y a tout ce qui fait lui, dans sa monstruosité. Exploser le miroir ne servirait à rien. Car désormais il sait. C’est lui, l’araignée.

Bienvenu parmi nous : )

Bienvenue !
J'aime ton personnage, et cette histoire !

merci à vous deux.

(doublement à eliah pour la simple et bonne raison que son avatar me rappelle un personnage auquel je tiens particulièrement. tu m'as fourni la galerie de l'auteur sans t'en rendre compte. je ne l'avais jamais trouvé auparavant *sourit*)

Bonsoir et bienvenue,

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ta fiche, il y règne une atmosphère que j'apprécie particulièrement, un contraste entre un univers plutôt sombre et l'innocence de l'enfance de ton histoire... Dans tous les cas, je te valide !

La seule chose que j'ai notifié est dans cette phrase :
Un regard qui semble lui « ne t’inquiète pas ».
où il manque apparemment un mot.

Voilà, encore une fois Bienvenue!

*hausse un sourcil* je vois qui est lelouch. quant au yaoi, je promets de ne pas sombrer dans la caricature pathétique du ténébreux seme avec le sanglotant uke (surtout que dans le cas de jeremy, le uke est aussi dérangé et ténébreux que peut l'être ledit seme). quant à l'avatar... ben comme je l'ai dis, c'est surtout pas dépit. mais ravi qu'il plaise.

kathleen: merci beaucoup. *sourit* je vais juste éditer le mot manquant. la relecture n'a apparemment pas totalement suffit.

Bienvenue parmi les tarés...

merci à vous deux. *sourit*