Dehors, c'est dégueulasse. [INTRIGUE] [libre]

Les nuages se pressaient et s'entassaient au dessus de Teenagers, comme une nuage-pride, ou woodstock, et bientôt le ciel, trop chargé de nuage, nous tomberait sur la tête. Il craquerait. Et puis, dans peu de temps il pleuvra. Il pleuvra beaucoup, tellement, de quoi faire déprimer un escargot. Le vent reliait la tempête du lendemain et la belle journée d'hier, et on sentait l'apocalypse à plein nez. C'était un peu comme une de ces nuits de pleines lunes, où une certaine classe sociale devenait folle. Cette fois-ci, ca sera au tour des décérébrés mentaux de Teenagers de faire les fous. Bref, dehors, c'est pourri, dehors c'est dégueulasse, alors on regarde le vent ameuter les nuages gris, ceux chargés de colère et d'éclairs. Mais en cette fin de soirée, il n'y avait que la pluie qui sortait des nuages. Mais ca, on s'en fiche, il n'est pas nécessaire de s'affoler de l'apocalypse, s'il n'est pas là maintenant. En ce moment, les résidants de Teenagers pouvaient encore se la couler douce, paniquer ou préparer des plans foireux pour l'occasion.

Préparer des plans foireux. Ca, c'est une idée.

Seigi regardait ce triste bazar par la fenêtre, et partit somnoler sur le canapé en cuir noir près d'une cheminée, la seule source d'apaisement dans cette salle. Toute la pièce était animée par cette lueur mouvante, chaleureuse, rougie. Comme un abri. Ce canapé en cuir noir était inoccupé, il n'y avais qu'un autre résidant dans cette salle qui feuilletait un bouquin, tout seul. Seigi pouvait alors considérer qu'il était tout seul. Il s'était adossé sur le coin gauche du canapé, près du feu, tournant le dos à cette fenêtre qui le rendait de mauvais poil. Mais là, regarder sagement les flammes cogiter suffisait à le faire taire, ce brave Seigi. Eh ! A quoi est ce que ce Démon pense, à votre avis, les yeux fixant ce feu ? Si vous croyez qu'il s'est calmé depuis sa condamnation dans cette "cage à tarés" (l'institut Teenagers, d'après Seigi), vous vous mettez le doigt dans l'œil. Profond. Il devait trouver un truc qui le calmerait. Pourquoi ? Parce qu'il n'a rien fait d'amusant pendant un mois, et il avait envie de bruler quelque chose, ou d'emmerder le personnel par n'importe quel moyen. Puis, de fil en aiguille, Seigi se mit à se demander si, pour cette occasion, il n'aurait pas besoin d'un partenaire pour une réelle agitation à Teenagers. Il fallait que Seigi célèbre cette tempête... A sa façon.

Il resta là, affalé, fixant les flammes, ravivant les braises de temps en temps, mais il avait du mal à trouver une idée bien parfaite...

Fabian venait seulement d'arriver à Teenagers, il n'y connaissait pas grand chose. Il était resté ses premiers mois dans sa chambre individuelle, à râler. Il n'avait quasiment plus d'argent, et impossible de vendre sa cam, il avait tout perdu. Ca le faisait râler, pester, ça l'enrageait. Plusieurs fois déjà, on avait entendu des hurlements de rage venant de sa chambre et des responsables devaient y aller pour le calmer, à coups de poing ou de calmants puissants qui rendait Fabian complètement groggy, ou bien les deux.

Epuisé, Fabian finit par sortir de sa tanière puant la sueur et le renfermé. Il hésita sur l'endroit où se rendre puis choisit, pour commencer, à un lieu pareil à une chambre, le salon donc. Il pourrait s'y allonger en s'habituant à un autre atmosphère. Il nourrissait aussi un petit espoir pour trouver le moyen de se procurer de quoi apaiser son manque fortement visible... Tremblant, parcouru de sueurs froides, il entra enfin dans la pièce. Il ne vit pas Seigi, couché dans un fauteuil donc le grand dossier lui faisait face.

Il se dirigea vers une haute fenêtre et regarda le ciel couvert. Il fit la moue.

- Il va pleuvoir...

Puis soupira et resta fixé à la vitre, ses pensées vagabondant, une horrible sensation le tenaillant, la sensation d'être clean.

Seigi, lui, attendait que le feu lui parle, qu'il lui dise quoi faire pour cette occasion, qu'il lui donne des idées. Mais malheureusement, le feu ne parle pas. Ce n'était pas une nouvelle, mais il est bon de le rappeler à nos lecteurs, et à Seigi, qui se fatiguait de son manque d'inspiration. Mais il savait que s'enrager pour rien ne l'aiderait pas à trouver d'idée. Il fallait qu'il cherche encore... Puis il se rappela du garçon qui lisait un bouquin plus loin, peut être qu'il pourrait l'aider. Il le regarda. C'était un enfant, environ 14 ans, qui tremblait de tout son être en essayant de lire correctement, il avait peur et murmurait des choses derrière le livre qui le cachait. Hors de question que Seigi aille lui demander quoi que ce soit, ce psychopathe avait l'air d'un caféinomane paranoïaque et hyperactif, mais son apparence laissait deviner qu'il n'était pas de nature très méchante. Pourtant, Seigi, il cherchait du méchant, un brute épaisse ou un cerveau sur pattes pour l'aider.

Et puis un gamin arriva, un gamin comme tant d'autre, avec une coupe de cheveux tout ce qu'il y a de plus normal, des fringues tout ce qu'il y a de plus normal, mais c'était toujours mieux que l'autre angoissé qui arrivait à peine à tenir son livre. "Red" le suivit du regard. Il alla vers la fenêtre où Seigi s'était accoudé deux minutes auparavant. Le paysage de dehors n'avait pas changé. Il semblait ne pas avoir remarqué Seigi -celui ci avait simplement tourné la tête pour le voir, mais il ne s'était pas détourné de la chaleur de la cheminée- Et il devait surement le faire exprès.

"Eh toi."

Pas le temps d'attendre une réaction de la part de l'autre résidant, Seigi enchaina.

"Tu t'y connait en attenta improvisé ?"

Bien sur, Seigi entendait par "attenta improvisé" l'idée de faire un sale coup à Teenagers qui pourrait vraiment rendre le personnel fou de rage. Et par cette expression, il devinait bien que son camarade le comprenait.

- Une pluie lourde...

"Eh toi."

Fabian sursauta et trembla de plus belle. Il contrôla tant bien que mal ses soubresauts et se retourna, les sourcils froncés. Merde, à peine sorti de son trou à rats qu'un crétin le dérangeait. Il avait envie d'avoir la paix, qu'on le laisse avec ses pensées, qu'on...

"Tu t'y connait en attenta improvisé ?"

- ... Hein ?

Le mot "attentat" lui sauta aux yeux. L'allure du mec également.

*c'est quoi ce malade ?*

Légèrement terrorisé d'être en présence d'un gars pareil, il balbutia :

- Nan. J'suis pas là pour un attentat ou quoi, j'ai rien à voir avec ce genre de fous furieux qui savent pas contrôler leur violence.

Malgré sa peur, il avait balancer ça avec une sacrée franchise. Ici, de toute façon, il n'avait plus rien à perdre. Il avait déjà tout perdu : le fric, la drogue. Son ego avec. Ses complices et amis, son monde entier s'était écroulé. Et si ce gars trouvait un attentat à faire contre lui, il en avait fichtrement rien à branler. Ca lui ferait une belle jambe même. Peut-être qu'au paradis, il pleuvait des extasys, les nuages sont faits de methamphétamines et on ne boit pas de l'eau mais de la bière et du LSD pur...

Cependant, après quelques minutes de silence pesant, Fabian s'étira et dit d'une façon faussement négligeante :

- Un attentat, hein ? T'es quoi comme genre de gars pour parler de ces choses avec autant de... avec aussi peu de...

Fabi se remit à trembloter et toussota. Merde. Son corps faible avait chopé un truc ?

La réponse du gars n'était pas très agréable, et sa façon de la dire, encore moins. Il avait peut être l'allure du mauvais type qui faisait 400 coups par soir, mais c'était visiblement qu'une apparence. Le préjugé de Seigi -ne nous emportons pas, nous avons tous des préjugés- le préjugé de Seigi le poussa à croire que ce type devait simplement acheter, vendre et consommer de la drogue, rien de bien dangereux. Dans le cas contraire, il aurait vivement répondu au mot "attenta". Et visiblement, ce mot le choquait. Ah ben voyons, ce gars aussi avait des préjugés. Il croyait qu'un attentat, c'était un arabe en cagoule faisant peter un gratte-ciel dans ces magnifiques pays que sont les etats unis. Un attentat, c'est beaucoup plus simple; Une attaque (par tous les moyens que l'imagination humaine le permet) sur un groupe de personne, si petit-soit il, ou sur un bâtiment, industrie, etc...

"Je suis le genre de gars qui ne rate pas les bonnes occasions et qui a autre chose à faire que s'ennuyer dans cette cage à tarés qu'on appelle Teenagers."

Le gars à la fenêtre était-il nouveau ? Surement, s'il croyait encore que dans cet endroit, il serait encadré pour être remis dans le droit chemin. Il faisait fausse route. Ici, tout ce que le personnel faisait, c'était la ballade générale dans les couloirs. A part ça, les résidants et autres fous pouvaient faire ce qu'ils voulaient. Mais merde quoi, DEUX psys pour toute une école. Faut vraiment être c** pour n'avoir que ça.

*...Il tremble... C'est un drogué.*

Fabian se sentait mal, sérieusement. Ses yeux tournoyaient dans ses orbites, la sueur perlait sur son visage blême, ses genoux jouaient aux godmichets vibreurs (hum)... Il n'avait à peine la force de tenir dessus et s'agrippait à la fenêtre. Ses pensées se bousculaient et les mots partaient de sa bouche comme des lucioles folles, mais faibles.

- T'as déjà fait... attentats... j'suppose... Tuer, tout ça, hein... hein...

Il déglutit, et fixa un des fauteuils. Il était littéralement avachi sur le rebord de la fenêtre... Il essaya de s'en détacher et fit quelques pas vers le fauteuil en vue, puis se laissa tomber contre le dossier et se cogna violemment le coude. Il s'en fichait. Fabi poussa en gros soupir, entre le soulagement et la douleur de son corps entier.

- Z'êtes tous malades ici j'crois... ouais.

Il leva le visage vers le type bizarre.

- Dis, mon vieux...

Il hésita.

- T'as pas un truc à m'filer ? t'sais bien... j'suis sûr que tu sais d'quoi j'parle...

Il fixa les yeux de son interlocuteur de ses prunelles fatiguées.

- J'te payerai... de n'importe quelle façon.

Seigi le fusilla du regard, pour le faire baisser des yeux, ce qui ne serait pas forcément difficile, à supposer que son esprit soit aussi faible que son corps. Bah oui, ce gars était faible, et ca se voyait. Seigi aussi, remarque, mais il le cachait mieux. Il tremblait comme un "godmichet vibreur" (nan, serieux ?), si bien qu'il se trouvait suffisament ridicule pour aller s'assoir. Ce gars était accroc à trop de choses. D'abord, il ignora la remarque qu'il fit sur Seigi, il s'en foutait totalement, et savait dores et déjà qu'il ne l'aiderait pas. Mais quand on lui demande de la drogue, il s'énerve facilement, à cause de ses mauvais souvenirs sur la drogue.

"De une, je fournis pas les mauviettes comme toi, de deux, toi c'est les drogues, moi c'est le reste."

Quoi ? Ah, oui, Seigi a été un peu dur. Bah, c'est la jungle, alors bon, n'esperez pas tomber sur un guichet d'accueil avec une belle blonde pour vous guider. Seigi n'est pas blond, et Seigi déteste la drogue, autant que ce type semble détester les meurtres et tout le reste. Pff, petit joueur...

- Mauviette... moi ? Tu m'fais rire, bastard... tu sais rien... d'ma vie...

Les yeux rivés sur ses mains blanchâtres d'où les veines ressortaient horriblement, bleues, gonflées, frémissantes (...), Fabian se mordit la lèvre, méchamment atteint. Ce gars avait visé, sûrement involontairement, quelque chose qu'il ne fallait pas.

- T'as un problème... avec les gens comme... moi, hein ? Gn... gn... sinan, tu serais pas aussi... sec...

Il serra son poing sur l'accoudoir et retint un petit cri pathétique. Il n'en pouvait plus, entre épuisement et une envie terrible lui tenaillant le ventre. Il était tellement désireux qu'il trouverait quand même l'énergie s'il pouvait savoir où se procurer une petite dose.

- J'vois pas pourquoi... un meurtrier, un fou, j'sais pas c'que t'es... pourrait m'traiter ainsi. Au moins, j'fais d'mal à personne à part moi... tu saisis ? Ravale tes paroles... Aah !

Fabian força sa pression sur le meuble, puis le lâcha et enfonça ses ongles dans sa paume. La douleur physique ferait peut-être passer celle de son cerveau en manque. Il était à deux doigts de sangloter, c'était la première fois qu'il était face à ce genre de problème, un problème qui était lui-même.

"Ca te pose un problème ? Tu te crois en mesure de me critiquer ? Va crever, t'es bon qu'à snifer et perdre ta vie."

Au cas où ca échapperait à l'attention de certains, Seigi détestait alors Fabian, comme il détestait tous les drogués. Le verbe "détestait" est peut être un peu fort. Je dirais plutôt "méprisait", voila, c'est ça le mot juste. Il meprisait suffisamment Fabian pour ne pas prendre la peine de le regarder. Il regardait encore les flammes. Il n'avait jamais compris cette catégorie de gens qui n'avaient rien trouvé de mieux à faire, c'est vrai quoi, il y a d'autres moyens de s'amuser, sans bousiller son corps et être dépendant pour crever 20 ans plus tôt. Enfin, vous savez, l'histoire de ce type, Seigi s'en fichait, qu'elle soit dénuée d'intérêt comme il l'imaginait, ou bien qu'elle soit fantastique et que son air de drogué ne soit qu'une coïncidence.

"J'ai mes raisons de haïr les gens comme toi, et toi, tu as tes raisons de ne pas vouloir t'amuser pour les grandes occasion. Tu es lâche."

Oui, rien qu'en l'entendant parler, ce gars, on sentait qu'il était faible, et Seigi était bien décidé à en profiter, ce serait facile de faire pression sur un drogué tremblant et inoffensif. Ca s'appelle quoi ? Du racket, du bizutage ? Non, mais c'est tout comme, Seigi reprends du poil de la bête !

[Ahlala, le pauvre Fabian >.<]

- A quoi ça sert... de te parler... Un esprit fou est pri-prisonnier de lui... lui-même !

Le sentiment que Seigi exprimait ouvertement envers Fabian devenait rapidement réciproque. Fabian commençait à trouver ce gars particulièrement agaçant, avec ses hauts airs. Ce n'était qu'un malade mental, il est vrai qu'essayer d'expliquer des valeurs plus nobles à ce genre d'individu aux pensées morbides et renversées était vain.

- J'perds... mon temps avec toi...

Fabian sentit ses forces lui revenir légèrement. Il essaya de se lever, lentement, avec une extrême précaution, attentif aux moindres caprices de son corps fortement affaibli.

- Et vice... versa.

Le camé pensa à la dernière fois qu'il avait avalé quelque chose de convenable, de nourrissant. Ca datait d'hier facilement. Il décida donc de se diriger vers la cuisine pour chiper un petit en-cas, le temps d'attendre un repas plus solide. Cette pensée fixée en tête, il se redressa et fit quelques pas en direction de la sortie, accordant un regard tout de même à ce type dont il ne savait même pas le nom...

(je ne suis pas encore vraiment parti *sifflote*)

Le visage crispé par sa mauvaise journée, il marcha, les mains dans les poches, en direction du salon. Il espérait à l'avance qu'il n'y ait personne. A l'instant, il suffirait qu'un abruti lui adresse la parole pour qu'il perde toutes ses ambitions de devenir quelqu'un un jour. Dans le couloir, Liv passa près d'une fenêtre. Il s'arrêta pour observer les environs. Vu le ciel noir et le vent violent, un orage ne tarderait pas à l'emmerder davantage. Putain.

Le russe continua sa marche, essayant d'oublier le paysage qu'il venait de voir. Il sourit en pensant qu'il aurait eu la même réaction si le soleil pointait son cul. Liv se souvint soudain qu'il était au mois de Juillet, mois de son anniversaire. Cela faisait bien longtemps qu'il ne fêtait plus cette date sordide.

Le slave soupira en apercevant enfin l'entrée du salon. La porte était déjà ouverte, il pressa donc le pas... Et se cogna sur une sombre silhouette qui lui démoli le nez.

« Mais putain de bordel de merde !! » jura-t-il en se frottant les narines. « Mais tu sais pas faire attention, espèce de crétin ?! »

Prisonnier de lui même ? Seigi ? Naméoh, ce type ne le connaissait pas du tout... Entre Seigi et ce maccabé, c'était lui qui était le plus enfermé. Ce gars tremblait de partout et n'avait trouvé pour seul loisir que la drogue... Seigi était sur qu'il était incapable de survivre une semaine sans drogue... Pff, tous les mêmes... A cet instant, Seigi se leva, dans le but de le harceler, comme il l'avait fait il y a deux mois de cela, alors qu'il n'était pas encore dans cette cage à tarés. Question harcèlement, en plus, Seigi avait un don, il savait trouver les mots pour être suivit aveuglément. Et puis, il pourrait toujours profiter de la dépendance du gamin qui, d'après Seigi, avait de la poudre plein les poches. Mais il eut à peine le temps de se lever de son canapé pour se tourner vers l'autre qu'un nouvel arrivant fit place. Il était de sale humeur, dans ses yeux on pouvait voir qu'on peut le foutre en rogne avec trois fois rien... Seigi se rappela d'un gars de son gang à Los Angeles, comme lui, facilement irritable, grand et élancé, et verbalement violent.

*Mike...*

Ouais, il s'appelait Mike, le gars auquel Liv faisait penser. C'était presque flagrant, mais rien que pour ça, Seigi éviterait de l'emmerder. Au moins, ce type aurait plus de chances de s'entendre avec Seigi que l'autre crétin qui regardait pas où il marchait. Il resta là, la main posé sur le bord du dossier du canapé, regardant les deux autres bizarres, entre la porte et la fenêtre où l'on ne voyait plus que de la buée.

(Liv est arrivé sous ma demande :] merci chéri)

Fabian voulait qu'une chose, retourner à la paix de sa chambre, sa solitude, son calme. Ici, il n'avait réussi qu'à s'énerver avec un débile profond, un élément perturbateur de plus et de trop surtout. Sur les nerfs, même si sa fatigue et son manque l'empêchait d'éclater (ce qui aurait été le cas en de meilleurs jours), il chercha à s'en aller le plus vite possible, loin de ce fou fini. A peine eut-il put franchir la porte qu'un autre venu déboula et le bouscula de plein fouet, sans avoir laisser le temps à Fabian de réagir et de s'écarter.

Une vive douleur à l'épaule l'attaqua et il se mangea le sol, tombant en arrière.

- Aoutch !

« Mais putain de bordel de merde !! » jura-t-il en se frottant les narines. « Mais tu sais pas faire attention, espèce de crétin ?! »

- D-Désolé...

Il leva le visage et les yeux vers ce grand gars et, en deux secondes, ses yeux las s'ouvrirent tout ronds. Un petit sourire ravi illumina son visage pâlot et il ajouta :

- Tiens... Liv... content de te re-revoir.

Fabian se releva et fit face au russe, l'air soulagé de croiser une bonne connaissance.

Le petit bonhomme tomba à terre. Pendant quelques minutes, il voulut tuer le connard qui lui avait baiser l'os du nez. Déjà qu'il en était pas fier, c'était pas la peine d'en rajouter davantage. Il allait se remettre à lui balancer toutes les insultes du monde, quand il reconnut la petite voix.

- D-Désolé...

Petite voix fébrile, dû à un manque, peut-être ? Déjà, un sourire se dessina en coin de ses lèvres. Son esprit devint soudainement nostalgique, et il se souvint alors les journées entière qu'il avait passé avec... Lui. Leur regard se croisèrent, et il n'y avait plus aucun doute. C'était bien lui, en chair et en os, mais dans un de ces sales états ! Fabian Peater et Liv Juliet qui se retrouvaient, après un long moment de complicité. Hé bah, c'était pas banal.

- Tiens... Liv... content de te re-revoir.

Le russe aurait bien répondu un « idem », mais comme il l'avait toujours été en cette seule personne réellement appréciable, il s'inquiéta de l'air piteux de son ami.

« Ca va pas, Fabian ? » Demanda-t-il comme si jamais ils n'avaient été éloignés aussi longtemps. De toute manière, Liv n'attendait aucune réponse précise. Il connaissait la raison de son mal-être. Ce fut à l'instant-même qu'il remarqua seulement maintenant un troisième personnage, qu'il ne connaissait que de vue.

(Bon ben Seigi passe son tour ~~)

« Ca va pas, Fabian ? »

L'interpelé savait très bien que répondre ne servait pas à grand chose. Liv le connaissait assez pour savoir cela de lui, et puis, il fallait être un peu ignorant de ce genre de choses pour ne pas le deviner au premier coup d'oeil. Et à Teenagers, beaucoup devait l'avoir compris rien qu'à le voir marcher dans les couloirs avec son air profondément las et attristé, avec ses membres qui ont la gigote...

- Ne t'inquiètes pas... ça commence à être... su-supportable.

Fabian lui décocha un petit sourire forcé qui se voulait rassurant. Puis il fixa Liv. Ca ne faisait pas si longtemps qu'ils avaient été séparés mais, ces mois avaient été quand même longs. Sans être un ami si proche que cela, quoique pour Fabian l'amitié se résumait à de bonnes connaissances, Liv l'avait pas mal aidé dans ses... affaires, discrètement, dans l'ombre. Une aide qui avait été quelque fois assez précieuse, principalement quand les autres étaient absents ou l'avaient lâché. C'était ça, le monde de la drogue. Celui qui gérait les affaires en général devait pouvoir se fier à des gens mais ça arrivait parfois trop souvent que ces gens-là n'étaient pas de confiance. On avait failli le lâcher à la police, ainsi. Mais Liv, lui, était resté assez présent et serviable, sans pour autant accepter n'importe quel ordre. Ils s'étaient quelques fois disputer à ce sujet. Liv ne voulait pas être diriger et Fabian avait un côté trop autoritaire. Ca faisait des étincelles. Mais jamais, jamais le garçon aux longs cheveux ne s'en est allé. Oh, ou pas longtemps alors.

- Que d-deviens-tu toi ? A part que t'es... ici aussi.

Et encore ce petit sourire à moitié naturel.

Le russe n'attendait pas spécialement de réponse, ce qui le surprit quand Fabian prit la peine de répondre. Il sourit intérieurement, heureux de ne pas être tombé là-dedans. Les drogues ne l'avaient jamais intéressées. Mais maintenant, c'était Peater qui devait faire le nécessaire pour se tirer de là. Et le connaissant, ce n'était pas la première chose qu'il avait en tête.

« Je vois. Si t'as besoin d'un défouloir, suis là pour toi » Ricana-t-il tout en se prenant au sérieux. De toute manière, il souhaitait sincèrement que le californien s'en sorte, séquelles ou pas. Et à voir son état actuel, putain ce que ça devait être dur.

Liv remarquait le regard assez pesant de Fabian sur lui. Il avait un air nostalgique. Et, après ce qu'ils avaient vécus, qui ne l'auraient pas ? Emmerdes sur emmerdes, ça s'accumulait, mais ça se réglait toujours. Ouais, au fond, ils étaient assez proches. Différents en tout point, mais c'était ça, le lien.

- Que d-deviens-tu toi ? A part que t'es... ici aussi, Questionna le dealer d'un sourire forcé.

« Tu n'as pas besoin de faire le mec bien dans sa peau devant moi », avait voulu dire Liv qui l'avait déjà vu dans tous ses états. Mais avec le mec bizarre derrière eux, il préféra se taire, c'était assez privé comme sujet.

« J'suis ici pour les conneries que j'ai faites avec toi ! » Dit-il finalement sur un ton enjoué. « Puis l'air de rien, c'pas si mal. Les gens font souvent chier mais c'est la classe, j'ai l'impression que le personnel nous respecte tellement y ont pitié d'nous. » Il se gratta un instant la nuque, intrigué, et murmura en se rapprochant de l'oreille de son ami :

« Euh.. C'est qui le gars derrière ? »

« J'suis ici pour les conneries que j'ai faites avec toi ! » Répondit son ami et complice.

Il avait l'air plutôt content, et Fabian se demandait bien ce qu'il y avait d'amusant dans cette histoire. Ils s'étaient retrouvés dans une sorte de prisons pour sales gosses de merde...

« Puis l'air de rien, c'pas si mal. Les gens font souvent chier mais c'est la classe, j'ai l'impression que le personnel nous respecte tellement y ont pitié d'nous. »

Ha, ok. C'était donc ça. Pas si étonnant de la part de Liv en personne que sa réaction reste positive. En y réfléchissant, cet ami n'était pas du genre à voir tout en noir, il arrivait toujours à trouver le bon côté des choses. Encore une fois, il faisait preuve d'optimisme et Fabian apprécia beaucoup cette pensée en ce moment, puisque lui était au bord du gouffre. Liv eut son air sexy de pur négligé de la vie, puis il se rapprocha du dealer et lui murmura :

« Euh.. C'est qui le gars derrière ? »

- Un anti-drogué... Notre p-premier entretien, c'était... pas trop ça, d-disons.

Pour ajouter à sa phrase méprisante, il lança un regard noir vers le gars en question. Puis il dit, encore plus bas :

- J'pense qu'il prépare... une espèce d'a-d'attentat.

"Anti-drogué...? Crétin, tu te surestime."

Visiblement, ce type s'appelait Liv, et l'autre Fabian... Et ils avaient l'air de se connaitre. Oh, eh ben, qu'il en soit ainsi, tant pis pour ce Liv, qui se la jouait Robin des Bois à protéger les faibles... Ce Fabian, venait de dire qu'il était "drogué" en quelques sortes... C'est pas un drogué ce type, c'est un vrai maccabé qui tiens pas sur place et qu'il faudrait enfermer. Pour Seigi, l'euthanasie serait la meilleure solution, pour des gens comme lui, ils sont totalement perdus, quand on est accroc, on le reste... Mais enfin vous l'avez vu ? 10 balles qu'il tient pas deux jours avec de la simple nourriture bio et de l'eau fraiche. Il bégayait, tremblait, arrivait à peine à tenir debout... Vous voulez vraiment faire croire qu'on peut en faire quelque chose ? Ce Liv devrait avoir pitié. Seigi "Le démon" regarda ce dernier dans les yeux.

"Tu crois vraiment que ce toxico ait sa place ici ? Regarde le, quoi, il est irrécupérable. Tout juste bon à exploser pour un feu d'artifice."

Oh oui, le démon se réveillait, il lui venait beaucoup d'idées malsaines, tout à coup. Mais la colère ne se fit pas encore paraitre sur son visage, on lisait encore un mépris profond à travers ses yeux, comme s'il parlait à des soufifres. Enfin, bien sur, comme à chaque fois que le démon se réveillait, Seigi réfléchissait de moins en moins aux conséquences, il avait d'abord envie de s'amuser avec ce duo de Roméo et Juliette... Alors, pourquoi pas pousser le harcèlement un peu plus loin ? Il savait bien que "Liv" pourrait s'énerver et le frapper, c'était d'ailleurs ce qu'il attendait.

"J'en ai connu, des gars comme lui... Vingt thérapies, ca suffit pas, et comment ca finit ? Overdose, suicide, ou bien commerce. Y'a pas de quoi être fier, gamin. T'as pourri ta vie et voila où t'en es, c'est idiot hein ? T''es devenu un moins-que-rien et ca changera surement pas. *soupir* Tu peux crever, le monde s'en fout."

On commencait alors à voir un interêt particulier dans le regard de Seigi, et une toute autre expression sur le visage de ces deux types... Un bref silence continu... Puis, soudainement, la tempête arriva, comme surgissant de nulle part. On entendait la rafale siffler à travers les recoins des vitres, et comme des voix qui s'échappaient de la cheminée. Le lustre electrique accroché au plafond clignota quelques instant, mais survécu, la lumière restait. Seigi prennait ça comme une entracte, et n'attendant pas de réponse de la part de ses deux amis, il regarda par la fenêtre, les arbres courbés, les feuilles en rafales... Pendant un court instant, Seigi laissa un frisson parcourir son dos... Comme c'était exitant !

'Anti-drogué... ? Crétin, tu te surestimes.' Le russe écoutait cet individu parler ainsi de son ami. Pour l'énerver, il fallait beaucoup. Mais il n'appréciait certes pas le ton qu'employait l'anti-drogué. Contrairement à Fabian, il n'était ni susceptible, ni pessimiste. Liv apercevait, dans le regard de l'adolescent, de la haine et autres sentiments qu'il ne chercherait certainement pas à connaître. Ce type-là devrait plutôt se mater lui-même. Chacun avait ses points faibles, il devrait se rentrer ça dans l'crâne.

''Tu crois vraiment que ce toxico ait sa place ici ? Regarde le, quoi, il est irrécupérable. Tout juste bon à exploser pour un feu d'artifice."

Le slave eut un rire ironique. 'Ça place ici' ? Bien sûr que oui ! A quoi servait cet institut, à son avis ? Si lui-même était là, il n'avait qu'à mettre à table ses propres problèmes au lieu de déballer ceux des autres. Mais, de toute manière, Liv resta silencieux, toujours en l'observant de ses yeux perçants. Cela n'amenait à rien de raviver les défauts d'autrui. Le russe émit un soupir discret, avant de lancer un sourire à Fabian, debout à ses côtés.

Le gars recommença soudainement à parler, à encore dire des conneries auxquels il devrait penser plus sérieusement. ''Tu peux crever, le monde s'en fout." Liv jeta un regard à Peater, semblant vouloir regarder sa réaction. Il ne voudrait pas que celui-ci s'emporte pour cette méchanceté gratuite. Cela dit, à lui aussi, ça commençait à lui gonfler les couilles.

« T'es un bel abruti, mec. T'es ici aussi. Alors revois tes délits à toi avant de te la péter avec des mots tout fait. »

Sujet: Re: Dehors, c'est dégueulasse. [INTRIGUE] [libre] Sam 6 Sep 2008 - 2:44

Fabian aurait bien aimé dire ses quatres vérités à ce type, stupide et arrogant. Mais il était décidément trop faible et la force lui manquait. Il préféra éviter de bafouiller une réplique faible et se faire ridiculiser et se contenta de lancer son regard le plus sombre...

Il se tourna vers Liv, et sans ajouter un seul mot, lui jeta un regard soutenu, signe qu'il était pressé d'aller ailleurs. De plus, ses vertiges qui s'étaient dissipés revenaient de plus belle, encore plus pesants, et il sentait qu'il devrait vite rejoindre un lit avant de s'évanouir sur place. Et pas question de s'allonger dans le salon puisque ce Seigi squattait les lieux, et Fabian savait déjà qu'il passerait le reste de son temps à éviter ce gars insupportable. On ne pouvait pas s'entendre avec tout le monde, mais celui-là, c'était un cas à ne pas croiser trop souvent. Surtout que, si Fabian arrive à se retrouver de la mat, il risquerait fort de s'emporter une fois bien loin... et là, ça risque d'être moins agréable et calme. Les pulsions du dealer dues à ses colères noires et monstrueuses, ça ne terminait jamais bien...

Et puis, un peu à l'écart, il adressa un sourire désolé à Liv et d'un pas traînant, quoique pressé, il refit demi-tour pour rejoindre l'étage supérieur où se situait sa chambre. Il avait hâte de se rendormir pour oublier ses douleurs et son mal-être.

Sujet: Re: Dehors, c'est dégueulasse. [INTRIGUE] [libre] Sam 6 Sep 2008 - 12:10

« T'es un bel abruti, mec. T'es ici aussi. Alors revois tes délits à toi avant de te la péter avec des mots tout fait. »

"Fais gaffe à ce que tu dis. Contrairement à ton copain, j'ai aucune dépendance vis à vis de mes conneries. *soupir* Aaah, et puis tu me fais ch***, robin-des-bois, visiblement t'es aussi c** que l'autre."

Bah oui, quoi, zut ! Seigi n'allait quand même pas s'épuiser à essayer d'expliquer la vie (qu'il croyait mieux connaitre qu'eux) pendant des heures ! De plus, la tempête était à son paroxysme et il n'était pas question de rater cette occasion à cause de deux dégénérés. D'ailleurs, il venait d'avoir une petite idée, quant à ce qu'il pourrait faire de bien amusant. Allez savoir comment ca germe aussi rapidement, mais l'idée de Seigi était déjà là; planifier une fête clandestine dans les sous-sols. Alors qu'il s'approchait dangereusement de Robin-des-bois et du maccabé, qu'il regardait méchamment (car ca l'amusait, de voir Fabian tout faible), il se dit qu'il aurait besoin d'alcool, de drogues, et de musique. Pour ces trois sujets, il n'est pas du genre de Seigi d'aller gentillement demander à un camarade résidant. La première personne qui lui vint à l'esprit fut Aby. Elle était du genre à se faire facilement des amis et donc à se procurer tout ce qu'elle voulait. Ce misérable Fabian pourrait être plus utile qu'on ne le pense, peut être pourrait-il leur trouver quelques beaux sachets. Pour la musique, Aby trouverait quelqu'un, et quand à l'alcool, il suffirait à Seigi de pointilleusement harceler un surveillant jusqu'à en avoir...

Il arrivait près des deux copains. S'arrêta devant Liv, qui décidément avait autant de caractère que Seigi. Ce dernier le fixa avec le même mépris que d'habitude. A cet instant précis, sa colère était à son comble, mais il se retenait de frapper Liv. De toute façon, il était trop faible pour ça, et si il devait vraiment se venger, ce serait d'une manière autrement plus amusante, et puiis, il avait du boulot.

"Tant pis pour toi... *regard vers Fab'* Et pour lui aussi."

Seigi se retint de lui cracher au pieds et sorti par la porte derrière les deux autres, lancant un dernier regard à Fabian...

[Vous pouvez continuer à votre guise, ce n'était qu'un post d'introduction entre la première intrigue et la seconde]

Sujet: Re: Dehors, c'est dégueulasse. [INTRIGUE] [libre]

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Dehors, c'est dégueulasse. [INTRIGUE] [libre]

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