|Désolé du retard, je me rattrapes ^^|

Si elle continuait comme sa la gamine finirait incruster dans le matelas de son lit. Plus de deux heures qu’elle restait là à écouter le vent souffler sur ses fenêtres et les murs de l’institut. Les mouches ne venaient même plus l’embêter de peur de finir écraser comme leurs congénères. Des dizaines, voir plus, de clopes s’étalaient dans son cendrier rouge posé sur sa table de nuit. La pièce était embrumée par la fumée. C’était irrespirable, elle prit son courage à quatre mains et se redressa un peu. Elle avait la belle vie dans ce stupide endroit. Elle n’avait encore rien cassé ni brûlé, gentille fille. La gosse avait déjà fait quelques rencontres -plus ou moins intéressantes-, trouvé un petit frère. Elle en avait toujours voulus un mais ses parents estimaient en avoir déjà assez à faire avec elle. Bande d’égoïstes. Ses trois grands frères ne s’occupaient pas du tout d’elle. D’ailleurs elle ne les avait pas vus depuis des années. Ils étaient tous très intelligent, avaient une famille, un emploi bien rémunéré, des relations haut placés, quelques amis par ci par là. Une bonne vie somme toute. Mais Aby préférait largement la sienne. Pleine d’action, de doutes et de coups foireux. Là leur était ennuyante à mourir. Loin d’elle l’idée de faire boulot, métro, dodo. Pouark ._.

La gamine avait une envie subite de visiter les cuisines, elle n’avait pas encore prit le temps d’aller y jeter un coup d’œil. Pourtant cette goinfre née, ne passait pas une minute sans un truc dans la bouche (pas d’idée pervers bien sûr xD).
La jeune fille se dirigea vers une table couverte de produits en tout genre. Elle mit un peu d’ordre dans ses cheveux et les coiffa en une queue haute en laissant quelque s dreads sur le devant. Elle enfila rapidement un haut moulant et un vieux jeans troués. Un petit tour vers le miroir pour voir le résultat et la voilà partit à travers les couloirs de l’institut.

Il n’y avait pas beaucoup de plans de l’établissement dans les couloirs. Elle n’était là que depuis peu de temps et ne connaissait pas encore tout sur le bout des doigts. Une odeur délicieuse et alléchante là mena à son but. Elle avait une faim de loup, pourvus qu’il y est quelques trucs en train de se préparer. Une plaque de chocolat ou une tartine de Nutella ne lui suffirait surement pas. Tout le monde ne le sait peut être pas mais la jeune fille possède le plus gros estomac de toute l’Amérique. Elle peut en contenir des choses, elle ne grossit pas alors pourquoi se priver ?
Elle passa quelques portes bizarres où sortaient des bruits tout aussi étranges. Peut être des élèves en train de se faire maltraiter. Bientôt ce serait son tour. Haha, vivement ce moment là. Encore des escaliers, des portes, des statues, des tapies, un chat qui passe par là, quelques résidents avec les yeux défoncés, une paire de mouche lesbienne, un jeu de fléchettes sur le sol. Rien de bien passionnant en fait. Pourquoi fallait-il qu’elle retienne tous ses stupides détails ? C’était sa avoir l’esprit d’observation. Elle aurait fait une très bonne enquêtrice si elle ne passait pas son temps à taper les flics xD.

La cuisine ne devait plus être bien loin, l’odeur de nourriture sur le feu devenait de plus en plus forte. Un mélange de potiron, une touche de sirop d’érable et un peu de romarin aussi. Qu’est ce qu’elle pouvait aimer manger. Mais pas de la mer** hein ! De la bonne bouffe. Vous ne la verrez que très rarement dans les Fast Food ou autre resto’ du genre.
Elle poussa la lourde porte des cuisines et s’avança à grands pas à travers les fourneaux.
Parfait, il y avait tout ce qu’il fallait. Soit elle se préparait quelque chose de bien copieux, soit elle se le faisait apporter. *réfléchissons*
Le cuisinier avait l’air bien occupé, elle aurait l’occasion de l’embêter plus tard. Elle piocha dans un plat de salade, prit une ou deux feuilles et plongea un doigt dans de la sauce tiède.

« Huum, super sa dis donc. »

Elle passa devant plusieurs casseroles tout en mangeant quelques cuillères de chaque, rajoutant un brin de poivre ou sel si il en manquait. Aby n’avait pas à faire sa mais c’était plus fort qu’elle. Elle se devait d’aider son prochain xD Ah la bonne blague. Aider son prochain, c’était bien la dernière chose qu’elle ferait à part pour ses amis hein.
Le garde manger ne devait plus être très loin, quelques ingrédients pour sa tambouille lui serait nécessaire. C’est partit.
Elle ouvrit la porte de la petite pièce et alluma la lumière qui se trouvait un peu plus à gauche. C’était comme naturel chez elle, elle avait tellement l’habitude de fouiller dans ce genre d’endroit. La lumière allumée elle atterrit nez à nez avec un garçon. Hou, dans un endroit aussi exigu. Stop aux idées pervers Nanmého.
Aby s’écarta un peu pour pouvoir le voir plus en détails. Il était habillé disons normalement et simplement, avec une tête normale et simple et un corps normal et simple. Mouhaha, il était normal et simple. Pour une fois qu’un résident était un peu près normal c’était du rare. Rien qu’en la regardant on pouvait avoir des doutes sur la question, avec ses cheveux verts et ses tenues de monstres ._.
Elle prit un paquet de spaghettis grand format avec de la sauce précuite et un paquet de petits légumes au beurre. Parfait.
Ce n’est qu’après qu’elle prit le temps de saluer le jeune homme debout dans le garde manger.

« Salut toi. »

La lumière allumée il fut bien plus facile à Kloot de trouver ce qu'il cherchait, au sol, dans un carton, planquée au milieu de cinq autres de ses congénères : une bouteille de lait. A température ambiante cette douce boisson serait idéal pour accompagner son goûter. Un litre du précieux liquide en main il parcourut rapidement les étagères des yeux, il avait tout ce qu'il été venu cherché mais... Une succulente et délicieuse délicatesse imprévue ne le laisserait pas de marbre, loin de là. Hélas, comme il s'y était attendu, rien ne fut suffisamment proche de ses doux rêves sucrés pour qu'il ne se laisse tenter. Ses " emplettes " lui semblant belles et bien finies il entreprit donc de quitter les lieux afin de savourer en tout luxe et confort, en toute quiétude aussi, son mince butin. Or, foudroyante d'immédiateté une pensée zébra d'un éclair de génie son esprit aveugle obscurcit par la faim. En cet institut, s'il existait un endroit confortable et calme, Kloot ignorait tout de son emplacement. Or l'on avait beau posséder tout les ingrédients du parfait goûter, sans siège assez noble et paisible pour en profiter, ce dernier n'était plus rien. Le problème qui s'imposait à lui était à n'en pas douter des plus épineux...



Une voix qui n'était ni celle de sa conscience ni celle de sa bonne fée retentir alors. Le jeune homme leva la tête. L'inconnue qui était venue tout comme lui s'approvisionner en mets divers se tenait là, apparemment sur le départ. Posant véritablement et pour la première fois les yeux sur cette dernière Kloot ne put que s'amuser de son accoutrement. A côté de lui et de nombreux autres adolescents on aurait pu affirmer sans forcer le mensonge qu'elle était déguisée ou du moins qu'elle le paraissait. De telles pensées auraient pu être celles qu'auraient usiné les esprits formatés de la plupart des êtres nommés parents. Or Kloot savait pertinemment que ce " costume " fantaisiste et extravagant n'était qu'un voile posé sur la personnalité réelle de la personne, une carapace légère, une protection ou un message de prévention pour autrui. En l'occurrence ce message devait être proche de " T'as vu comme je suis fine je rentre dans du 12 ans " ou bien encore, si l'on s'attendait sur la coiffure, " Je suis une vraie tête de nœud. " Kloot sourit en son fort intérieur, cette rencontre s'annonçait plutôt passionnante, le personnage intéressant, en apparence pour le moins. De plus la demoiselle avait fait l'effort de la politesse, impressionnant dans un lieu aussi mal famé que l'institut. D'une chose l'autre il apparut que Kloot avait étrangement pris sa décision. Il se laissa glisser le long d'une étagère pour finalement s'asseoir en tailleur.

- Oué... Salut toi... Aussi, fit-il d'un ton monocorde. Ses yeux passèrent enfin sur les aliments que l'adolescente était venue chercher. Il ouvrit sa bouteille. Tu vas vraiment manger ça ?

La question faisait bien entendu bien plus cas des légumes que des pâtes et leur assaisonnement. Kloot, en bon bourgeois, n'appréciait que les légumes frais et vouait une aversion sincère à tout ceux qui se terraient en boîte ou, pire encore, sommeillait déshydratés, dénaturés, lésés de toute saveur, en d'autres emballages tout aussi craignos... Mais pour l'heure, dans la bouche du jeune homme, c'était bien d'un morceau de brioche qu'il s'agissait : Au diable les légumes !

Pourquoi fallait-il que même dans un endroit pareil Aby est envie de casser la figure à quelqu’un ? Ce mec là, avait une façon de la regarder qui ne lui plaisait pas du tout. Pour cause il la reluquait comme des ignorants qui ne savaient pas ce que cela coutaient. Sa façon de s’habiller n’était pas bon d’être critiquer, elle était, disons original, point final. Ce gamin pas plus haut que trois pommes et deux kiwis la regardait comme on regarde un ours au cirque à travers les barreaux de sa cage. Elle n’aimait pas sa. Encore quelques secondes et il finirait avec le nez rouge et le lait sur la tête. Oh, du lait. La gamine n’avait pas pensé à en prendre. Aussi pensé aussitôt fait ; elle prit une brique de lait qui traîner sur une étagère. Un repas presque équilibré se trouvait maintenant entre sa paire de seins et ses bras musclés.
Elle remonta par la même occasion son maillot qui s’était abaissé en portant tous ses aliments.

Ce gosse se foutait d’elle ou quoi ? Il comptait vraiment la zieuter comme sa pendant des heures ! Il se mettait le doigt dans l’œil et bien profond. N’importe qu’elle personne normalement constitué aurait fait la même chose mais c’était bien le problème des gens normaux. Pourquoi s’entêtaient-ils toujours à la regarder d’une façon aussi insistante. Dans la rue, à l’école, dans les magasins, chez le coiffeur, chez elle-même, on la regardait comme un chien plein de puces. Un mélange de dégoûts et de rire dans les yeux.
Aby ferma les yeux et se concentra sur le beau maître nageur. Sa beauté avait le don de calmer ses envies de se battre, étrange non ? Son doux minois la fit redescendre à un rythme cardiaque plus ou moins normal. Ses poings se desserrèrent. Tadaaa ! La tension était à zéro à présent. C’est fou ce que respirer pouvait calmer la gamine. Qui l’aurait cru ?
Elle dévisagea son interlocuteur et le toisa d’un œil amusé. Il était juste inconscient et peut être un peu jeune pour comprendre aussi. Ses fringues étaient simples, il devait encore respecter l’autorité parentale, du moins un minimum. Dans ce cas, il ne devrait pas être là ? Qu’est ce qu’il avait bien pu faire celui là ? Dépressif peut être ? Non il n’avait pas la tête d’un déprimé de la vie. Elle avait d’ailleurs l’air de prendre la vie à pleine dent. La drogue ? Peut être bien. Tout le monde en prend de nos jours. Et ceci n’est pas toujours visible sur tout le monde. Il faut paraître bizarre-étrange pour être déterminé de drogué illico. Lui n’était ni l’un ni l’autre.

Est-ce qu’elle comptait manger tout sa ? Bien sûr pourquoi l’aurait-elle prit dans le cas contraire ! Il avait des questions c***** par contre ._.
Elle allait aller se mijoter un bon petit plat. Avec l’aide du cuistot elle obtiendrait surement quelque chose de mangeable. Néanmoins, Aby s’assit devant l’inconnu. Elle ne connaissait toujours pas son nom. Mais il ne connaissait pas le sien non plus. Ce gosse savait juste que c’était une morfale. Après tout c’était la meilleure chose à savoir sur elle. Elle pouvait tout aussi bien gardée l’anonymat. Si c’était comme ce Creazy qui voulait absolument voir la fille la plus arrêter de l’institut, elle n’était pas sortit de l’auberge. Okey, elle avait sa réputation mais elle n’avait pas envie d’avoir une foule en délire derrière elle, en quête d’un autographe. [J’exagère à peine je trouve xD]
Aby Dan, la grande Aby Dan. La bonne blague.

« Au fait c’est quoi ton nom le mioche ? »

Le surnom le mioche lui allait vachement bien. Avec sa petite tête, son petit corps et peut être autre chose de petit [Bon okey j’arrête les conneries].
Il avait l’air sympa en apparence, si on oubliait l’incident sur le relookage. Aby pourrait faire l’impasse dessus, pour cette fois. Gentille hein ?
Elle n’avait toujours pas pris la peine de lui répondre. Il le verrait bien assez tôt de toute façon. Pas la peine de lui faire peur avec cet estomac sur pattes qu’elle était. Et cinquante kilos toute mouillée. Je vous défis de faire mieux.

Face à l'ogresse anorexique ( Un concept assez paradoxale je l'avoue... Aby semble tenir du paradoxe. ) qui se tenait fière et haute devant lui, Kloot, assis, un carreau de chocolat entre les dents, se figea un instant : De là haut il devait lui paraître ridiculement petit. A vrai dire il s'en foutait, ce pourquoi il se contenta de paisiblement croquer sa gourmandise. Ses yeux écarquillés et narquois de passivité toujours ancré sur la silhouette féminine qui lui faisait face, il cilla. Cette dernière semblait fulminer, ses poings serrés ne trompaient pas, aussi, probablement impulsive et déjà noyée sous un inexplicable flot d'émotion, la demoiselle tardait à répondre. Contre toute attente et à la grande surprise de son vis à vis l'adolescente ferma les yeux et inspira calmement. L'aurait-il énervé ? Un autre bout de la tablette noire-noisette vola en éclat entre son pouce et son index, le tout dans un craquement net. Sa camarade s'assit, sage décision. Pour une raison dont il ignorait la nature le jeune homme sentait qu'ils avaient tout un tas de trucs plus ou moins intéressant à se raconter...



Le mioche. Un sobriquet charmant n'est-il pas ? Peu susceptible, bien plus mature que l'impétueuse Aby ne le jugeait, Kloot s'en contenterait volontiers. Mioche était de plus un mot qui sonnait bien à ses oreilles, presque aussi bien que...

- Kloot, concéda-t-il après un court silence et avant de boire une courte gorgée de lait. Et toi gamine ?

Voilà : Gamine. Ce mot fendait l'air avec une certaine grâce, sa mélodie flottait dans un stimuli agaçant, entre les lèvres de Kloot, une fois prononcé, il était tel une invitation à tout un monde, celui de l'innocence, l'enfance. La voix trainante et peu emballée à l'extrême du jeune homme se régalait de le porter en un souffle : Gamine, gamin. Bien qu'aucun amusement ne filtre à travers son visage aux traits fermés, fatigué même, au fond de lui-même, il était hilare. Imperceptible signe de son amusement, geste coupable mais habilement glissé dans le tiroir du nécessaire, il détourna pour la première fois le regard. Ses yeux s'échouèrent sur la brioche dont il prit immédiatement une nouvelle part. Avec une lenteur excessive, pathologique peut-être, celle qui semblait irrémédiablement guider chacun de ses mouvements, il en porta le coin à ses lèvres. Et à nouveau son regard escalada le corps de l'adolescente. D'un genou ses yeux bondirent au bassin, puis rapidement gravir la taille pour, fatigués, faire une halte sur un main qui trainait là, enfin il finit par redresser la tête et la regarder vraiment. Une terne lueur animait son regard, un peu comme une flamme à l'agonie, que l'on croirait éteinte mais qui brûlait fougueuse pourtant, prête à la révolte.

Kloot l'ignorait, mais dans une autre vie, celle qu'il menait avant son éveil il y a de ça bientôt deux ans, il détestait le lait. Sa main se posa sur la bouteille, la brioche serait bien meilleure encore trempée dans le liquide...

En voilà un qui n’avait pas sa langue dans la poche. Il avait osé l’appeler « gamine ». Aby appréciait ceux qui osaient lui répondre de la sorte. Elle esquissa un léger sourire. Ce gamin commençait à l’intéresser.
Il s’appelait donc Kloot. Drôle de nom. Mais sa sonnait bien sous la langue. Kloot, Kloot. Aby s’amusa à se le répéter à voix basse. Elle aimait la sonorité de ce prénom. Avec sa petite frimousse et ses yeux curieux, la gamine n’avait plus autant envie de lui en coller une. L’abîmer ne lui aurait pas servit à grand-chose de toute façon.

Bon c’était bien de parler mais en attendant elle mourait de faim. Son ventre émit des bruits étranges, signifiant bien sûr qu’il voulait avoir sa ration. Après plusieurs minutes à se débattre avec sa fainéantise, Aby se leva et alla se préparer ce qu’elle tenait dans les bras. Les pattes n’allaient pas se cuire toute seule.

« Bon je vais me faire sa et je reviens. »

Pourquoi lui avait-elle dit qu’elle reviendrait ? Peut être parce qu’elle voulait encore parler avec lui. Il était intriguant ce gamin, il n’y avait pas à dire. La gamine souhaitait savoir d’où il venait et ce qu’une tête d’ange pareil pouvait faire dans un endroit comme Teenagers. Ce n’était toute de même pas un drogué ou un violeur de jeunes filles. Il n’avait vraiment pas le minois adéquat à l’emploi.
La jeune fille mit les pattes dans de l’eau déjà chauffée qui traînait par là et mis les légumes dans une micro-onde. C’est fou ce qu’on peut faire en 5minutes seulement. Aby prit une assiette blanche et ovale dans un placard ainsi qu’un verre coloré. Elle mit ses légumes dans l’assiette et les pattes à côté. Ajouta une pincée de sel, une pincée de poivre ainsi que quelques épices qui se trouvaient au dessus des plaques de cuissons. Hop là, elle allait pouvoir se faire un vrai petit festin. Génial, son ventre commençait vraiment à faire des siennes. Elle viendrait chercher son dessert plus tard. Surement des boules de glaces ou des gâteaux secs, selon si elle aurait envie de l’un ou de l’autre.

« Je suis de retour ! »

Elle n’était pas forcement obligé de le préciser mais jouer les fofolles l’amusait plus que tout. Elle se rassit à son ancienne place et commença à manger. L’odeur des épices se propageaient petit à petit dans le garde mangé. Bientôt ils seraient complètement shootés aux plantes aromatiques. La belle affaire. Aby prit un peu de lait dans la bouteille de Kloot et en versa dans son verre. Elle se sentait bien avec ce gosse. D’ailleurs elle ne lui avait toujours pas répondus. Devait-elle vraiment lui dire son nom ? Il prendrait peut être peur en sachant qu’il se trouvait en présence d’une des plus grandes « criminelles » de l’établissement. C’est vrai que pour une fille elle avait eu son contant d’arrestations. Mais bon on ne pouvait pas être parfait et c’était justement le fait d’être une fille qui l’a motivait encore plus.

« Moi c’est Aby. Aby Dan. »

Elle reprit encore un peu de son plat sur-épicé et le finit finalement en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ce n’était pas mauvais mais elle avait déjà fait mieux. La prochaine fois elle gouterait les cucurbites du cher cuisinier Gaby. Beaucoup de monde en parlait, elle avait hâte de vérifier par elle-même. Aby alla mettre son assiette dans un des lavabos prévus pour sa et prit un paquet de gâteau. Revient de nouveau dans le garde mangé et entama le dit paquet. Des simples spéculos, pour finir en douceur le repas.


[Désolé c’pas génial, en manque d’inspi’]

[ Les possibilités de réponse restent infinies, ton post est donc plus que convenable ]



Plongée dans un profond et insondable mutisme, immobile, la jeune femme qui faisait face à Kloot avait selon lui un sérieux problème niveau conversation. Certes, elle parlait, mais possédait le don agaçant, inné ou inconscient, de bien souvent éluder les réponses qu'elles devaient rendre après questions. Que fuyait-elle ? Que craignait-elle ? Lui ? Kloot le rachitique ? Certainement pas. Aucune trace de peur ou de malaise n'était visible sur mon visage souriant. Souriant avez vous dit ? Ah, oui. Souriant. Enfin les prémisses de ce qui aurait pu être un bien beau sourire, les fondations d'un chantier entamé puis immédiatement stoppé, ou volontairement saboté. Quoiqu'il en fut le silence perdurait. Face à face, plus ou moins amorphe, silencieux bien sûr, les deux adolescents se regardaient sans trop se regarder, l'un attendant sa réponse tout en mangeant paisiblement quelques douceurs sucrées et l'autre... L'autre... Et bien je vous avouerez que je n'en sais rien. Cependant et du point de vue de Kloot, la jeune femme réfléchissait. A quoi ? Il l'ignorait, mais le découvrait bien.



Ainsi donc était-elle plongée dans ses pensées, ces dernières étant toutes occupées à composer un repas décent avec des aliments qui l'étaient eux tout moins. Une raison qui était loin de représenter une excuse pour son précédent silence. Kloot craqua un autre carreau de la tablette puis le posa méticuleusement sur une tranche de brioche. Toujours assis en tailleur, les mains jointes sur ses chevilles, il leva la tête. Debout, l'adolescente franchissait déjà le pas de la porte. A vrai dire, comme elle, Kloot resta sans voix et bien seul. Il sourit.

Elle revint, son précieux repas en main. Hors de leurs emballages respectifs et une fois accommodés les pâtes comme les légumes possédaient un autre intérêt, plus appétissant dira-ton d'ailleurs. Mais à en juger l'exquis et très agressif fumet qui se dégageait de l'assiette la dose d'épices nécessaires à rendre le tout potentiellement avalable était non négligeable. Le gamin nourrit d'ailleurs quelques doutes à propos de la recette et de son bien fondée, ainsi assaisonné il était peu probable que le tout soit véritablement comestible. Or la jeune femme coupa court à toutes ses interrogations, à en juger son coup de fourchette et la vitesse à laquelle disparaissait progressivement les divers occupants de l'assiette, les lèvres comme la langue pouvaient supporter le mélange extra-hot. Rassasiée ou presque elle confessa même son nom, Aby, donc probablement Abygaelle. Enfin s'enfuit-elle à nouveau. Où ? Kloot n'en savait à nouveau rien. Tout aussi inexplicablement elle revint, des gâteaux en main. Une ogresse anorexique, son diagnostic préliminaire avait été le bon. Il cilla.
Retour au point de départ. Lui assis, en train de goûter. Elle, ayant fini son repas, prenant son dessert. Discret mais bel et bien présent le silence tenait la chandelle. Le carreau de chocolat que Kloot avait préalablement couché sur un lit brioché craqua enfin entre ses dents. La tablette était à peine entamée aux deux-tiers, la brioche elle demeurait presque intacte, peut-être était-ce sa troisième part. Il posa une nouvelle fois le reste du carreau à sa place.

- Je dois te garder un peu de brioche ou tu te réserves pour le diner ? L'ironie perlait sur le point qui mit fin à la phrase formulée lentement par le jeune homme. L'institut ferait un service en début de soirée, comme tout les jours et avec ce qu'elle avait déjà avalé, quand bien même son estomac ne serait pas humain, ni digestion ni fringale ne saurait se faire sentir au dit moment. Quoi que, quoi que... La transformation en glouton n'était-elle pas, après tout, l'une des étapes clés du passage de l'enfance à l'âge adulte ?

Paisible mais bel et bien éveillé Kloot espérait provoquer quelques réactions chez Aby.

Elle avait déjà bien entamé le paquet de spéculos. C’était son dessert préféré avec les Dames blanches, les tartes au cassis et à la menthe, les beignets aux pommes, les crumbles à la cerise, les macarons façon grand-mère, les poires Belle-Hélène, les salades de fruits, la compote de pommes-poires, les muffins, les cookies, le triffle à l’orange, le banana split et les cakes. Aby ne faisait pas les choses à moitié comme vous l’aurez surement remarqué.
Et encore je ne vous ai pas citez ses entrées, plats principaux et apéro favoris. Sinon demain on était encore là.

Le pauvre garçon devait vraiment la prendre pour une belle goinfre, mais d’un côté c’était exactement le cas. Elle était maigre voir trop et elle bouffait comme quatre ogres affamés. Ses parents n’avaient jamais comprit comment elle fonctionnait, les médecins non plus. Elle, elle n’avait pas cherché à comprendre. Trop de filles se plaignaient de grossir à la moindre cuillère de Nutella, Aby pouvait se venter de manger trop gras, trop sucré, trop salé. Sa lui plaisait d’être comme sa. Son corps était parfait, pas un poil de graisse, des muscles seyants, une chevelure de rêve –pas pour tous- et des poings assez rapide pour enfoncer le nez d’un malotru. Que demandez de plus à la vie si ce n’est un mec capable de la supporter ? Dans cet institut il devait bien en avoir plus fou qu’elle. Des mecs assez tarés pour avoir été interné dans ce stupide truc de machin de Teenagers. D’ailleurs il n’y avait pas encore eu beaucoup d’action, si seulement elle avait pu prendre sa bande avec elle.

- Je dois te garder un peu de brioche ou tu te réserves pour le diner ?

Oh, qu’il était gentil ce p’tit gars là. Il pensait même à son estomac. Mais un bout de brioche ne suffirait pas pour lui remplir le bidon. Je vous rappelle qu’elle n’est pas normal, je pense même qu’elle possède même quelques estomacs en trop. Tout s’expliquerait. Elle pouvait digérer plus, donc manger plus, en mangeant plus ses estomacs digèrent deux fois plus vite et hop elle garde la ligne tout en mangeant beaucoup. Et les médecins n’avaient pas devinés ! Quels tanches ses gens là. Même elle, avait compris comment marchait son corps. Ce n’était pourtant pas très compliqué.

« Oh ouais balance un bout. T’en fait pas pour moi, j’aurais encore faim dans une heure. »

Ce n’était pas pour se venter ni rien, c’était la pure vérité. Je ne vous avais pas dit qu’elle digérait à la vitesse de l’éclair ?
Dans à peine une petite heure son ventre se mettrait à gargouiller comme un chien qui grogne. Tiens un parlant de chien, Aramiss devait vraiment s’ennuyer toute seule dans sa chambre. Enfin bon, il y avait surement deux trois chats à manger dans les environs. Elle prendrait le temps de la sortir dans la soirée après le repas.
Qu’est ce qu’elle allait bien pourvoir faire maintenant ? Engager la conversation, oui mais sur quel sujet ? Après tout elle ne savait que le nom du gamin. Et puis lui demander pourquoi il était là ne l’intéressait pas du tout, chacun sa merde après tout. Il fallait qu’elle trouve quoi dire ou alors elle n’avait cas entamé un autre paquet de gâteau. La bouche pleine elle ne pourrait pas parler et Kloot serait obligé de prendre le relais.
Et puis crotte de bique en poudre. C’était une conversation comme une autre, sauf si le gosse se jetait sur elle pour l’embrasser. Tiens sa pourrait être drôle sa ._.

« Ta foutus quoi pour être enfermer ici ? »