Aby Dan, L'arc en ciel.

Sujet: Aby Dan, L'arc en ciel. Jeu 24 Juil 2008 - 19:32

État Civil

Aby Dan, L'arc en ciel. 9zeYX

♀ Nom & Prénom :
Je me nomme Aby Dan. (Se lisant Dane)
♀ Surnom :
Je n'ai pas de surnom particulier. Donné m'en un si cela vous chante...
♀ Âge :
J'ai eu 18 ans il y a peu.
♀ Date de naissance :
Je suis née le 29 Juin 1991.
♀ Lieu de Naissance :
Je suis venue au monde dans un minuscule hôpital. Plus précisément à Denver aux États-Unis d'Amérique, dans la banlieue nord de cette ville.
♀ Sexe :
Je suis une femme bien que cette valeur soit souvent controversée par mon entourage.
♀ Orientation sexuelle :
Hétérosexuelle pour le moment. Qui vivra verra.

Casier judiciaire

• Nombre d'arrestations :
Une petite quinzaine, il me semble.
• Délits commis :
J'avoue ne pas être l'ange tant espéré par mes parents, je ne l'ai jamais été et cela ne changera pas de si tôt. Entre vols à main armée, violations de domiciles, dégradations de biens publics et détentions de drogues de toutes sortes, ma vie est bien chargée et j'en suis fière. De nos jours il ne suffit pas de faire les plus grosses bêtises qui soient, encore faut-il les assumer et en comprendre les conséquences.

L'institut Teenagers

• Présent depuis :
Je suis à l'institut depuis une année maintenant. J'ai même fêté mon anniversaire il y a quelques jours entre les quatre murs de ce lieu.
• Chambre ou dortoir :
Je suis en ce moment en colocation avec 7 autres personnes de Teenagers. Ce groupe hétérogène s'entend plus ou moins bien selon les jours. Ce qui est sûr c'est que Nath' est toujours près de moi quoiqu'il arrive.
• Intégré à cause :
C'est évident. Mais puisque cette question est obligatoire... Pour vols à mains armées, violations de domiciles, dégradations de biens publics et détention de drogues.
C'est par pure décision personnelle que j'ai décidé de partir. Par conséquent, c'est avec l'accord de ma grand mère que je suis venue ici.

Physique

♣ Taille :
Lors de ma dernière visite chez le médecin de mon quartier, je mesurai un 1m83. Ce n'est pas une taille commune pour une femme, je l'avoue. Mais cette grandeur me permet surtout de me défendre et d'impressionner mes adversaires lors d'éventuels combats. C'est à la fois pratique pour cette raison et un boulet pour me dissimuler...
J'ai les épaules très carrées pour une femme et le reste du corps très musclé. J'aime prendre soin de moi. Ceci implique cela.
♣ Poids :
C'est d'une impolitesse surhumaine de demander son poids à une femme ! Je n'ai d'ailleurs jamais pensé à acheter une balance, ma grande mère est aussi peu soucieuse de son poids que moi. D'après mon entourage, je suis trop maigre, bien trop maigre. En outre, je suis grande et squelettique. La dernière fois que j'ai mis les pieds chez un médecin, je pesais tout juste 60kg.
♣ Couleur de cheveux :
Je voue à mes cheveux une véritable adoration, ils sont tout pour moi. Tantôt rouges tantôt noirs, le plus souvent multicolores. La diversité des coloris est aussi importante pour ma petite personne que la drogue pour les dealers. J'aime les brosser, les soigner, leur faire des soins plus couteux les uns que les autres, tout pour les rendre encore plus beaux. Parfois je leurs mets des pinces, des fleurs, des élastiques fluos. C'est une de mes grandes passions.
♣ Couleur des yeux :
J'ai les yeux marron. Vous savez, le genre de couleur dont tout le monde fait rimer avec « Cochon ». Je trouve ça débile et profondément grotesque. C'est une teinte comme une autre, pour moi les yeux sont faits pour voir pas pour être vu.
♣ Vêtements les plus souvent portés :
J'ai une garde de robe très complète. Ma grand mère étant une styliste à la retraite, elle m'offre régulièrement de nouvelles créations sur mesure et uniques qui correspondent parfaitement à ma personnalité. Mes tenues sont voyantes, parfois larges, parfois plus serrées. Cela dépend du temps et de mon humeur. Souvent très exubérantes, je ne passe pas inaperçu dans des couloirs comme ceux de Tennagers. J'adore les couleurs de l'arc en ciel et surtout le rose.
Entre tout cela, j'ai une petite préférence pour une robe bustier très courte que ma grand mère m'a fait il y quelques années, pour un bal de fin d'année. De couleur rouge foncée, elle se lasse dans mon dos grâce à des fils d'or fins. Malheureusement, je ne la mets pas souvent. Les grandes occasions se font rares dans cet établissement.
♣ Autres :
Je possède un grand nombre de piercings sur l'ensemble de mon corps. Fait par révolte, par saute d'humeur ou autre raison plus stupide les unes que les autres. Ces barres et boules en fer font partis intégrantes de mon anatomie. Il suffit de glisser sa main sur ma peau pour les sentir frissonner au contact de la paume. Sinon j'ai un énorme tatouage dans le dos, représentant une déesse de je-ne-sais-plus-quelle mythologie.

Caractère

○ Qualités :
J'ai assurément des qualités, comme tout le monde, mais je ne les offre qu'aux personnes qui le méritent. J'ai le don de remonter le moral des troupes sans le vouloir, un simple sourire et un éclat de rire innocent et les voilà remit d'aplomb. Je suis une femme franche, bien sûr les mensonges font partis de mon quotidien mais je suis particulièrement honnête envers les personnes auxquelles je tiens.
Un jour, un vieil homme m'a dit (lorsque je l’aidais à traverser la rue) que j'étais serviable et agréable. C'est vrai que je peux l'être, quand je le veux. Malgré mes antécédents avec la justice, je sais aider mon prochain. Les méchants ne sont pas toujours tout noir, il peut y avoir un peu de blanc dans le tableau. Je sais attirer l'attention sur moi lorsque je prends la parole. J'aime que l'on m'écoute, souvent je m'en suis sortis grâce à cet art oratoire. Les policiers n'osaient pas me mettre les chaînes de peur de blesser la pauvre petite fille innocente que je semblais être.
J'aime le goût du risque, les explosions, les sirènes, le bruit, le feu... Cela m'attire comme un aimant. Mes amis les plus sincères sont en sécurité avec moi. En effet j'aime rendre service pour leurs sauver la peau. Je me dénonce donc facilement à leurs places, au risque de me retrouver dans cet établissement par exemple.
Sous la carapace méchante que je me suis formée, je suis tendre et fragile. Je sais lorsque je peux enlever ma cape de Super-Dévastatrice-De-La-Justice. Mon mot d'ordre est « rigolade et sourire » lorsque je suis loin de projecteur. Rien ne me fait plus plaisir que de m'amuser, entourer d'une belle bande d'amis.
○ Défauts :
Surement plus présents que mes qualités, mes défauts sont ancrés en moi tel un implant. Je suis colérique, lunatique, violente, jalouse, possessive, insolente et trop vulgaire (dans mes mots). J'ai des sautes d'humeur environ... tous les jours. Je frappe et ensuite je réfléchis à mon geste. Nombreux sont ceux à m'avoir croisé et à avoir changé de trottoir pour ne pas souffrir de mon animosité. J'aime avoir raison même quand je sais pertinemment que j'ai tord. Ce n'est pas de ma faute si ma grand mère m'a toujours appris à gagner quoiqu'il arrive.
Je peux être blessante sans le vouloir, les mots m'échappent parfois bien que j'affirme les tenir en laisse. Je suis très très très très rancunière. Je n'aime pas les coups bas et encore moins ceux qui disent « Je t'aime » quand je suis là et « Quelle pouffiasse » lorsque je dors. Il n'y a rien de pire que l'hypocrisie et je la combattrais où que j'aille. Je déteste plus que tout les mégères, les commères et les pétasses. Vous savez ce genre de filles qui sont, à la fois provocante (souvent moche), les reines des bobards et les plus douées pour cracher sur tout le monde. Bien sûr j'aime critiquer les choses qui m'entourent, j'y prends beaucoup de plaisir à le faire d'ailleurs. Mais il y a critiquer et critiquer...
○ Centres d'intérêts :
J'aime la drogue avant tout. Ça me fait planer et avoir l'esprit embrumé ça soulage de toute cette m*rde qu'est remplie la terre. Bien sûr je ne suis pas accro', je suis surement l'une des rares à savoir en prendre quand il le faut seulement. Je voue une adoration parfaite à mes cheveux, mais cela vous le savez déjà. Et aussi aux animaux, de la plus immonde des bestioles au plus mignon toutou poilus, tout y passe. Je possède d'ailleurs un Boxer, chien particulièrement attachant, très utile lors des attaques.
J'aime l'art dans toute sa splendeur et la lecture.
○ Goûts et loisirs :
J'aime lire. J'ai fait de nombreux sacrifices et caprices pour posséder un maximum de livres. Bien sûr je n'ai pas eu le droit de les apporter tous à Teenagers, peut être craignaient-ils que je mette le feu au bâtiment ? Je ne sais pas...
Je suis musclé et pour cause je fais beaucoup de sport. Je passe le plus clair de mon temps dans la salle de sport ou dans le parc à courir. Certes, pour moi courir ne rime qu'à brasser de l'air mais cela peut être très utile en cas de course poursuite. Je fais de la boxe et du karaté depuis très longtemps. Ma grand mère n'aime pas ce genre de distraction mais c'est grâce à cela que je suis encore en vie aujourd'hui.

Sujet: Re: Aby Dan, L'arc en ciel. Mer 12 Aoû 2009 - 1:14

Histoire

Cela faisait plus de quatorze heures que ma mère patientait tant bien que mal sur son lit d'hôpital. Des dizaines de femmes étaient déjà repartis, le bébé dans les bras, tous sourires aux lèvres. « Quelle bande de pétasses » se disait-elle. Elle qui souffrait depuis trop de temps était obligé de regarder ses mégères se pavaner le mari et le gosse aux bras. C'était insultant et pitoyable. Pourquoi n'était-elle pas capable de me pondre? Tout simplement parce que je n'avais aucune envie de sortir. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est confortable un ventre et je savais dors et déjà que, dehors, le monde était pourris jusqu'à la moelle. C'était mon père qui me l'avait dit. Et oui ce grand homme qu'était mon père me soufflait régulièrement les nouvelles du jour au creux de l'oreille. Beaucoup trouvait cela stupide de parler à un ventre trop rond et gonflé, mais pas lui. Cet étrange personnage avait toujours été fasciné par ce que les autres reniaient et qualifiaient « De Bizarre ». Il s'appelait Marcus Dan, homme grand, maigrichon, joyeux, fou, gai... Oui vous avez bien lu, mon père était gai. Homosexuel quoi ! Tout le monde le savait, même ma mère l'avait découvert il y a des années. Mais au bout de 7 ans de fidèle et profond amour, on est prêt à pardonner beaucoup et à accepter encore plus. Cette femme qu'était ma mère était l'une des plus respectées de Denver, elle savait, comprenait, respectait tout. L'homosexualité de son mari ne l'avait jamais dérangé, il continuait à respecter ses engagements d'époux envers elle, cela suffisait amplement. Elle, Madame Lidya Firense Dan avait les pieds sur terre. Elle voyait le malheur des autres et les aidait de son mieux. Faisant des dons où elle le pouvait sans rien demander en retour. On l'aimait bien.

Cette femme donc, si patiente et sereine d'habitude commençait vraiment à avoir la tête en jus de tomate. Sa seule envie était que je sorte de son maudit ventre. Car en plus de ne pas vouloir quitter mon nid douillet, j'offrais toutes les cinq minutes environ, une 'agréable' dose de coups de pieds. Je n'étais cependant pas la seule à la faire souffrir. J'avais découvert, de mes grands yeux marron (comme un cochon HA-HA) que je n'étais pas la seule habitante de ce lieu chaud et confortable. Une autre bestiole me ressemblant skoitait dans mon antre. Ce n'était pas avec mes petits bras musclés que j'allais pouvoir l'en faire sortir mais je me démenais tout de même par tous les moyens pour réussir. D'où un nombre incalculable de coups.

Il suffit d'une ultime bagarre entre nous pour que l'infirmière chargée de notre cas décide de déclencher l'accouchement. Mes parents étaient aux anges, jamais de leur vie ont ne leur avaient annoncé une si bonne nouvelle. J'avais clairement entendu ce que cette mégère venait d'annoncer au dehors mais je n'étais pas la seule. Celle ou celui qui partageait mon refuge voulait sortir le premier. Le premier sortis est toujours le plus aimé des deux. Mais je n'avais pas l'âme à me laisser faire. Nageant dans le liquide qui me servait de couverture, j'ai bataillé pendant quarante minutes pour voir le jour en premier et j'ai vaincu.
« Poussé, poussé Madame, encore un effort », cette femme ne connaissait vraiment pas son métier, oh ça non. Elle ne devait surement pas s'imaginer quelle guerre je menais à l'intérieur. Mais les efforts sont toujours payants et j'obtins la victoire. Mes parents me prirent alternativement dans leurs bras, câlins, embrassades et tout le tralala, délaissant l'autre bébé. Ils n'avaient pas assez de bras pour jouer avec tout le monde et ma mère avait pour habitude de faire une seule chose à la fois. L'autre gamine fut donc posé dans le berceau près du lit. Première victoire pour moi.
C'est ainsi que la bataille commença, je me fis nommer Aby Dan et elle Betty Dan. Nous étions jumelles, pour le meilleur et surtout pour le pire.

Le combat que j'avais mené dans le ventre de ma mère n'avait, en fait, pas servis mes intérêts. Cette garce de Betty fut la préférée dés notre plus jeune âge. Elle était plus gentille, parlait mieux, jouait plus calmement, rendait des services plus facilement et avait le cœur sur la main. Ce n'était qu'une peste que je détestais. Nombreux sont les médecins qui n'ont pas compris notre haine mutuelle. Les jumelles étaient censées être liées plus fort que jamais et s'aimer au delà des épreuves... Nous, non.
Nous ne partagions rien du tout, pas même notre chambre. Mes parents nous avaient séparés à l'âge de 13 mois car je me levais pour aller lui mettre des gifles. Toutes deux étaient très à l'avance par rapport aux autres enfants. Surtout Betty qui réussissait tout ce qu'elle touchait.
Ma mère Lidya s'éprit d'elle dés la première semaine quand à mon père je fus sa chouchoute en retour. Marcus était un grand peintre reconnus dans le monde entier, il me peignait régulièrement sur de grandes toiles qu'il exposait dans le salon, au dégoût de ma sœur.
Nos 6 premières années se passèrent sans encombre, entre bagarres, hurlements et objets volants, mes parents pouvaient dormir tranquilles. Malheureusement ce n'était pas le cas de tout le monde. Nous étions inscrites à la même école, dans la même classe avec la même maîtresse. Toutes deux étions des fortes personnalités, nous avions donc chacune notre bande qui s'opposait l'une à l'autre. Betty trouvait toujours les bons mots et les bonnes excuses pour faire accuser les autres à sa place, jamais, oh non jamais elle ne se mouillait lorsque l'un d'entre eux était en danger. Ce qui n'était pas mon cas. Je prenais souvent les punitions pour tout mon groupe, faisant ainsi autour de moi, une bande solide et fidèle à n'importe quel prix.
Ma sœur était plus grande, plus jolie, plus intelligente et plus maligne que moi, ce qui me faisait enrager. Personne ne devait être au dessus de moi. Je ne supportais pas sa supériorité. Cette « pétasse » comme je l'appelais, avait plus de mal que de bien autour d'elle, abandonnant au cours des années suivantes autant d'amis que de fourmis sur terre.
Notre rentrée au collège fut l'ultime étape.

A 12 ans, j'appris à rester en recul, à apprendre et comprendre tout ce qui m'entourait. En quelques semaines je devins une jeune fille au dessus de tout et surtout au dessus de ma sœur. Cette peste avait réussi à me piquer la plupart de mes membres fidèles de ma bande en leur promettant des choses qu'elle ne ferait jamais. J'étais rentré dans une colère noire jusqu'au jour où mon père, Marcus, m'avait montré un tableau. Nous étions le 30 Avril 2003, je m’en souviendrais toute ma vie. Ce dernier représentait le bien et le mal selon lui. Couleur vive à l'appuie, personnages grotesques, soleil, nuages et arbres verts, tout allait ensemble bien que les deux idées s'opposaient. Je compris. Je compris que ma sœur et moi n'avions pas de raison de nous battre car nous n'étions un. Cette révélation fut faite bien trop tard malheureusement.

Le lendemain matin mes parents et Betty partirent faire des courses au supermarché le plus proche et le mieux réputé de la ville, à environ 45 minutes de route de leur maison. Je m'étais levé peu de temps après, ne participant jamais à ce genre de distraction, je restai seule. J'avais une idée magnifique en tête, celle de la réconciliation. J'avais préparé le repas, mis des bougies comme ma sœur les aimait, mit sa nappe préférée, déposé des pétales de fleurs sur la table.
La sonnette retentit alors dans le salon. Je venais juste de terminer. Excitée au plus haut point et le rouge aux joues, j'ouvris la porte à la volée, pensant évidemment que ma famille venait de rentrer et ayant les mains prises aucun ne pouvait ouvrir. C'était la police. Un policier pour être exacte. Un homme en costume bleu nuit, la tête déconfite et les larmes aux yeux. Ce n'est qu'après une analyse plus poussée que je le reconnus. Il habitait trois rues plus haut, dans un appartement miteux avec sa femme et ses jumeaux, ma mère leur rendait souvent service.

« Aby... Oh ma pauvre Aby. Je suis désolé. Terriblement désolé... Je ne sais pas quoi te dire en fait. Tes parents.... Betty... un accident de voiture. Un gars bourré... Une collision... Ils sont... morts. » Me dit-il entre deux hoquets.
M-O-R-T-S. C'était impossible, je leur avais fait une surprise ! J'avais tout préparé comme il le fallait ! Tout était parfait pour leur venue. J'allais me réconcilier avec ma seule sœur, l'unique Betty.
Nous allions surement devenir les meilleures amies du monde et allions faire les quatre cents coups ensemble. J’avais tellement d’espoir que mes yeux brillaient de milliers de petites étoiles. Sans vraiment le sentir, les larmes se mirent à couler sur mes joues rouges. Je n’avais plus l’énergie de me tenir debout et tomba à genoux aussitôt après cette révélation. Pourquoi cela devait-il me tomber dessus maintenant ? Pourquoi moi et pas la pétasse d’en face ? Je ne savais plus, je n’avais plus envie de comprendre et le policier le savait. Il me laissa là, plantée sur le sol comme une andouille qui ne savait comment réagir. Ce fut le plus terrible jour de ma vie.
Quelques heures seulement après cet incident, une femme maigre, moche, grande et habillé comme un sapin de Noël vint me chercher sur le pas de ma porte où j’étais toujours assise à regarder les nuages.
« Vient ma petite, ta grand-mère est prête à t’accueillir. Va prendre quelques vêtements dans ta chambre, nous viendrons prendre le reste demain et monte dans la voiture rouge. Dépêche toi surtout, le temps presse » me dit-elle de sa voix suave et maligne.
Et oui pour ces gens, le temps c’est de l’argent. Mais ça elle se passe bien de me le dire cette bonne femme méchante. Elle sentait le parfum à plein nez et ses cheveux étaient fixées avec du gel nauséabond. Je n’avais pas l’intention de la suivre, je savais très bien où habitait ma grand-mère chérie et je n’avais pas besoin de son aide pour m’en sortir.
Je montai dans ma chambre lorsque sa voix de crécelle retentit dans le couloir du bas : « Dépêche toi, nous n’avons plus beaucoup de temps », la réponse fut immédiate de ma part : « J’arrive madame, j’arrive, je prends juste mes jouets. ».
Mon petit sac rouge était sous la commode de mes parents, une grande pile de vêtement, des chaussures et ma chienne. La fenêtre de ma chambre menait directement au toit arrière de notre maison. Je pouvais facilement y sauter sans me blesser et les tuiles ne faisaient aucun bruit sous mon poids plume.

Il me fallut une petite heure pour me rendre à pied chez la mère de ma maman décédée. Elle ne m’attendait pas, ce dont je me doutais assez. Les gens de l’espèce de cette femme vous embarquent dans leur cabinet pour vous poser une multitude de questions les plus indiscrètes les unes que les autres sur votre famille et vous font signer des paperasses avant de vous lâcher. Ma grand-mère était tout de même au courant, la nouvelle de la mort de Lidya Dan avait fait le tour de la ville en un rien de temps. Les journaux en faisaient déjà leur Une. Je me posais toujours la même question : Pourquoi moi ? Pourquoi eux, ma petite famille ? Je n’eus jamais la réponse bien sûr.
Ma chère petite grand-mère me prit gentiment dans ses bras et me fit des câlins, au point de m’étouffer. Je l’avais toujours aimé et elle aussi, j’étais sa préférée mais cela ne m’intéressait plus maintenant. Elle venait de finir une robe rouge magnifique. C’est de ce jour que cette tenue me plait particulièrement.
Pendant près de six mois, je ne dis pas un mot à mon entourage sauf à la mère de ma petite maman. Je passais le plus clair de mon temps entre les animaux du jardin et les milliers de livres sur les étagères du salon. Je ne savais pas quoi faire d’autre… Je n’avais pas le droit de vivre alors que ceux que j’aimais étaient morts.
Mon cerveau fabriquait sans cesse de nouvelles suppositions sur cet accident. Je savais grâce aux journaux que l’ivrogne n’était pas mort LUI. Je n’avais plus qu’une idée en tête, me venger.
Mon esprit de tête de meute prenait de plus en plus le dessus sur le reste de mon caractère et ce pour le plus grand malheur de mes voisins. Je sortais depuis des semaines déjà, espionnant, interrogeant tout ce qui me passait sous la main quand je découvris enfin où créchais le meurtrier. J’avais alors à peine 14 ans. Ce fumier ne me reconnu pas, jusqu’à ce que je lui rappelle soudain le visage de ma jumelle. Il avait vu ma sœur hurler de peur à travers la vitre, il avait pu regarder les yeux de Betty sortir de leurs orbites lorsque sa voiture avait percuté la leur. Cette pensée ne mit pas longtemps à me faire bouillonner de rage, cette colère que je gardais au fond de moi depuis deux ans éclata au visage de cet homme. Il ne comprit pas. Moi non plus. Mes gestes se firent plus rapides que mes pensées. Des coups de pieds, de poings et de tête et il tomba par terre. Je n’étais alors pas bien grosse mais ma force était suffisante pour faire tomber un homme ivre mort. Même après cet acte de vengeance, ma rage ne se fit que plus grande. Je ne comprenais plus ce qui m’entourait, la révélation que j’avais eu lorsque j’avais regardé le tableau de mon père n’avait plus aucun sens maintenant. La rébellion pouvait commencer.

Par mes sorties nocturnes, mes bêtises répétées au collège, mes insultes aux passants, plusieurs personnes étranges vinrent à moi. Ils me recrutèrent et firent de moi leur chef. Je pouvais les faire bouger tel des pantins, ils m’obéissaient aux doigts et à l’œil. Je me sentais forte parmi eux. Un peu de la domination qu’avait ma sœur sur moi ressortait lors de mes prises de pouvoirs et cela me permettait de ne pas l’oublier. S’en suivit poursuites avec la police, défit envers toutes sortes d’autorités, drogues, dégradations de biens publics et autres. Tout ce qui pouvait être contre la société m’aidait à extérioriser ma douleur. Seule ma grand-mère pouvait encore me sortir de tout cela. Après maintes discutions autour d’une tasse de chocolat chaud, nous prîmes la décision de me mettre dans un centre pour jeunes en difficultés. Elle me fit la promesse de ne pas m’y laisser trop longtemps et me faire poster des tonnes de sucreries –choses dont je raffolais.

Cela fait un an que je suis ici, et pas une semaine ne se passe sans que j’aie de ses nouvelles. Je l’aime tellement que mes efforts pour me remettre sur le droit chemin ne sont rien que pour elle.