6 pour ébriété sur la voie publique et/ou usage de stupéfiants
1 pour homicide involontaire
Date d'entrée à Teenagers : Août 2008 Motifs: Des charlatans de psychologues ont diagnostiqué chez lui un comportement dément et schizophrène ; ils se sont lamentablement plantés.
Il suffit d'un simple coup d'oeil sur Nathanaël pour à peu près deviner à qui l'on a à faire : un dom juan en liberté. Et tout ceci sera confirmé une fois que vous connaîtrez sa réputation. Mais quoi qu'il en soit, vous n'arrivez pas à éprouver une quelconque once de méfiance envers ce personnage un peu singulier. C'est d'ailleurs ce qui fait tout son charme.
La recette du succès est simple. Il suffit dans un premier temps de paraître inoffensif, autant qu'il est possible. Ça aide beaucoup à nouer contact avec une personne si cette dernière est persuadée ne rien avoir à craindre de vous. En ce qui concerne Nath', ce n'est même pas une feinte. Vous aurez plus à vous inquiéter de l'abeille qui vous tourne autour que de lui. Il n'y a qu'à le regarder...Un mètre soixante quinze de musculature sèche ; de quoi être assez rapide et agile pour fuir n'importe qui et se faufiler partout...Mais pas assez pour rendre des baffes. De toute façon, il n'y a pas plus non violent et masochiste que Nathanaël. Ses mains sont fines, comme celle d'un pianiste. Il ne s'en sert jamais pour frapper. Et avec tout ça, pas une once de graisse dans ses cinquante quatre kilos tout mouillés. Certains le pensent un peu anorexique mais non, c'est juste qu'il 'oublie' fréquemment de se nourrir. Ça arrive quand on fait trop la fête...Cela ne l'empêche en rien d'avoir un corps tout à fait séduisant, au contraire. C'est un petit maigre certes, mais avec un beau fessier bien ferme, et une silhouette droite, gracile comme celle d'un aristocrate. Associée à sa démarche nonchalante, il donne l'image parfaite du type conscient de son charme et qui sait l'utiliser, sans l'otion ego sur-dimensionné. Comment en serait-il autrement, avec un visage pareil ?
Car son visage, c'est son gagne pain. S'il ne devrait se vanter que d'une seule chose physiquement, c'est bien cette partie là. Surtout concernant ses yeux ; car Nathanaël a la particularité de les avoir vairons. Le droit est d'un bleu sombre, et le gauche vert vif. Ce détail physique a l'avantage de hanter les esprits, si bien qu'on oublie rarement qui il est une fois qu'on fait sa connaissance. Ses yeux fascinent, dérangent parfois ; et pour cause, ils n'hésitent pas à vous regarder bien en face, jusqu'à vous faire paraître hideux dans votre hypocrisie.
Le reste de son visage possède quelque chose de doux, de presque féminin. Il n'a rien de carré ou de dur, au contraire. Ses traits sont fins, légèrement pointus, avec un nez droit et une bouche bien dessinée esquissant le plus charmant des sourires ; ce sourire qu'il semble aborder continuellement, et que personne ne peut lui arracher... Montrant une dentition parfaite, malgré la quantité astronomique de nicotine qu'il ingurgite. Le jeune homme est parfois mal rasé, les yeux cernés à cause du manque de sommeil, mais cela ne fait qu'ajouter une touche rebelle à son charme inné. Bref, une vraie tête de prince. Pour finir, ses cheveux épais et touffus sont d’un noir d’encre et lui tombent devant les yeux, même quand il prend la peine de se coiffer. Cela lui donne un air négligé qui va bien avec le reste…Et qui plait aux autres. Sauf à ceux qui sont trop formels pour apprécier ‘l’autre mongol qui s’coiffe comme un voyou’.
Sa peau pâle fait honneur à ses origines caucasiennes, d'ailleurs elle a tendance à ne pas bronzer du tout, si bien qu'il peut difficilement cacher sa mine affreuse après une soirée bien arrosée. Voilà qui fait bien contraste avec l'air naïf et rêveur qui le caractérise si bien.
Côté signes distinctifs, à part ses boucles d’oreilles qui n’ont pas d’ornements spécifiques, il possède pour seul bijou un pendentif de croix celtique en argent, qui ne quitte jamais son cou.
Un petit papillon bleu, blanc et noir est tatoué sur sa nuque. Comme cet insecte, il n’intimide pas, il charme.
Le caractère de Nathanaël répond à de nombreux facteurs. Cela dépend de : S’il est bourré S’il s’est drogué S'il est clean et/ou sobre S’il a mal dormi S’il a faim S’il a pas ses clopes Si le voisin l’a fait chier
Etc, etc…Mais pour simplifier les choses, nous allons nous limiter à sa personnalité quand il est clean, quand il ne l’est pas, et enfin ce qu’il est à n’importe quel moment.
Il faut d’abord savoir que, si Nath' s’envoie en l’air avec toutes sortes de substances illicites, c’est pour une bonne raison. Quand rien n’embrume son cerveau, quand rien ne le rend euphorisant, quand il se retrouve seul avec ses pensées et ses souvenirs douloureux…Il devient alors de très mauvaise compagnie. Crises d’hystéries, d’angoisses, même de larmes parfois s’il est seul (souvent il se blesse tout seul, ce c*n), tremblements dût au manque, agressivité, anorexie et j’en passe. Donc quand il n’a rien à se foutre dans le sang, il s’occupe comme il peut en faisant moult conneries, au risque d’avoir des idées noires qui le rendent fou de douleur. Quand cette douleur devient trop insupportable, il préfère s’isoler, histoire de garder le peu de dignité qu’il lui reste. Puis attendre que ça passe.
Sinon, quand Nathanaël est shooté (en général il se drogue tout juste assez pour ‘oublier’, mais pas assez pour présenter de gros troubles de la personnalité), il est vraiment ‘lui-même’. Un garçon doux et rêveur, qui sait écouter sans juger. Sans pour autant se montrer d’une indiscrétion insolente, Nath' peut soudain, sans raisons précise, s’intéresser pour quelque chose de tout à fait insignifiant. Il peut trouver la beauté là où personne ne pense chercher. Son caractère foufou et audacieux le fait parfois passer pour un demeuré, mais c’est juste que le Papillon aime provoquer, au risque de se prendre une taloche. Cette témérité le rend populaire en général. Abruti fini, pour les uns, sympathique pour les autres, il n’en reste pas moins que, malgré lui, on finit toujours par parler de sa personne.
Certains d'ailleurs préfèrent l'éviter comme la peste ; Nath' a beau avoir les meilleures intentions du monde, il est très maladroit en relations sociales. Il se peut que vous le trouviez attachant parce qu'il est drôle, complètement taré...Mais vous risquez de moins l'apprécier une fois que sa langue aura fourché. Il parle bien avant de réfléchir et, par conséquent, il lui arrive d'avoir des propos vexants, voir insultants. Je ne vous ferez pas croire que c'est toujours involontaire, mais ça l'est dans la plupart des cas. Disons que l'irlandais fait souvent entendre ce qu'il pense, et sa franchise qu'il ne contrôle pas le poussera à vous dire ce que vous ne voulez pas entendre. Comme vous avez dû le deviner, il n'est pas du genre à se prendre la tête et n'ira pas par quatre chemins juste pour vos beaux yeux.
Comme un papillon, il est accro à la lumière qu’est sa drogue, et tant pis s’il se brûle les ailes. Son Ivresse ne connaît aucune limite.
Mais le plus grand défaut de Nathanaël, c’est que même s’il est sympathique (du moins avec ceux qui le sont avec lui), il n’aime que lui-même. Bien que parfois il s’attache à certaines personnes, et que rendre service ne le dérange pas, il abandonnera tout le monde dès que l’envie de se casser le prendra. Il ne s’engage jamais non plus en amour, préférant (pour le moment du moins xD) ses aventures d’un soir, ce qui lui a valut bien des fois le courroux de ses amant(e)s. Sa trop grande franchise met les hypocrites mal à l’aise et il peut donc parfois être blessant sans le vouloir.
Étant catalogué parmi les fous, et vu son comportement un peu dérangé, vous allez sûrement penser qu'il est en effet sérieusement atteint du ciboulot et peut-être alors épargner ces petits écarts. Sinon, frappez-le un bon coup pour vous soulager, mais gardez à l'esprit que c'est toujours la vérité qui blesse o/!
En gros, Nathanaël est un étrange paradoxe. On n'arrive pas à déterminer si c'est un ange ou un vrai salaud. Il est le vice, et la pureté à la fois. Sa vie se résume à la drogue, au sexe, au mensonge et à l'alcool...Et pourtant. Il est d'une gentillesse peu commune et a bon cœur. Il ne comprend pas toujours les gens, sa douce naïveté n'aide pas vraiment, voilà pourquoi il fait souvent naître des tensions sans le vouloir. Les filles le traitent de salaud, les gars d'enfoiré, parfois. Certains, par contre, devineront que dans le cœur de ce libertin à première vue sans éthique se cache en fait une incompréhensible innocence. Une innocence convoitée, mais que personne ne semble pouvoir lui arracher. Comme celle d'un enfant violé continuant malgré tout à jouer à la poupée, comme s'il ne s'était rien passé.
Et contre toute attente, l’Irlandais s’intéresse à autre chose que sa came (sisi). Par exemple, l’harmonica. Il a gagné le sien, plaqué argent, dans un bar miteux d’Irlande durant une partie de poker, et un clodo lui a apprit à en jouer. Depuis, c’est son seul compagnon de fortune, et il n’a pas hésité à s’en servir pour gagner un peu de flouz dans la rue ou tout simplement pour compenser son manque de drogue. Chanter, il aime bien aussi. Il n’est pas particulièrement doué, mais au moins sa voix rauque a les tons justes. Il lui arrive fréquemment de pousser la chansonnette sans raisons particulières. On peut donc en conclure qu’il apprécie grandement la musique, avec une petite préférence pour le rock et ses multiples dérivés. Il se débrouille d'ailleurs assez bien avec une basse, même s'il n'en possède pas une lui-même. Il a souvent emprunté celle de Diego, un de ses potes junkies qui lui a apprit à en jouer. Il aime aussi beaucoup lire, bien qu’il n’ait pas souvent les moyens nécessaires pour acheter des bouquins. Mais il a fait quelques petits sacrifices pour en obtenir quand même.
Fier d'être Irlandais, son pays lui manque beaucoup. Ici, en Amérique, on boit moins, et la bière y est moins bonne. Y'a pas de musique traditionnelle et la cuisine sent mauvais. Pour Nath', l'Amérique c'est la loose. A part ça, il n'aime pas se battre, les souvenirs qui le hante, les courgettes, les gens qui l'emmerdent et les rats qui ne lui ont que trop souvent volé son casse-croûte quand il vivait dans la rue.
Dernière édition par Nathanaël Lewis le Mar 21 Aoû 2012 - 18:40, édité 83 fois
Nathanaël Lewis
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"[...]Et le cruel amour que j'accuse a changé en amertume ma joie de vivre."
Chapitre I - La chenille
Tout commence donc en Irlande, avec sa bière, ses joyeux nationalistes, ou même ses leprechaunes pleins aux as si vous voulez. Sa venue au monde ne fut pas différente de milliers d'autres. Printemps. C'est à la maternité de Dublin que Nathanaël voit le jour, braillant déjà à plein poumons, pour le plus grand bonheur de ses parents. Le petit a les yeux vairons, ce qui fait de lui le sujet de curiosité numéro un de tout le bâtiment pendant son court séjour. Ça ne change pas beaucoup d'aujourd'hui, me direz vous. Ce détail physique ne trouble en rien ses géniteurs, au contraire. Dans l'engouement propre aux jeunes parents, ils sont persuadés d'avoir mit au monde un être spécial. D'une certaine façon, ils ont eut raison.
Le petit grandit bien. Son enfance se passe sans heurts ni parts d'ombres. Il faut dire qu'Edward et Ophélia, ses parents, sont 'des gens bien' comme dit la populace locale. C'est une famille normale, sans soucis, qui travaillent honnêtement et paient leurs impôts. Dans cet environnement tranquille et doux, Nathanaël évolue dans la plus totale insouciance. C'est un petit garçon charmant. Du moins il ne se souvient pas avoir déjà fait quelque chose par pure méchanceté. Certes, il en a fait des bêtises, à cause de la curiosité propre à tout les enfants. L'envie de tester et de découvrir. Mais il est incroyablement gentil, un peu trop d'ailleurs, c'est même plutôt un enfant très naïf. À l'école, certains enfants se moquent de ses yeux qui ne sont pas de la même couleur, le croient bête parce qu'il est tout le temps joyeux et de bonne humeur. Évidemment, il n'en est rien. Nath' a de très bonnes notes, meilleures que celles de ses camarades en tout cas. Très doué avec les chiffres, très créatif en littérature. À cinq ans déjà, il veut devenir astronaute, ou en tout cas faire un métier en rapport avec les étoiles. Ce n'est pas de l'ambition. Mais seulement le rêve d'un enfant.
Son caractère naïf et docile vient sûrement du fait qu'il n'a jamais été malheureux. Même ceux qui le veulent ne parviennent pas à le blesser, aucun mauvais sentiment ne semble l'atteindre. Il ignore ceux qui le détestent, et se perd dans les méandres du bonheur. Le jeune irlandais a des amis, sans en voir vraiment l'utilité : il n'a pas de problèmes à partager. Ils passent de bons moments ensemble, mais sans plus. Encore aujourd'hui, Nath' s'attache et se détache des gens très facilement. Même s'il est d'un caractère très sociable, il garde beaucoup trop de choses secrètes, ce qui crée naturellement une certaine distance avec les personnes qui ne sont pas dans son cercle. Et les seuls à y avoir eu accès fut sa famille, aujourd'hui décimée.
Cette dite famille s'agrandit d'ailleurs le jour où Tania vient au monde, sa petite sœur, durant sa neuvième année. Une charmante petite fille qui mènera Nathanaël au comble du bonheur. Le jeune irlandais prend son rôle de grand frère très au sérieux, d'ailleurs c'est à partir de ce moment là qu'il commence à délaisser ses amis au profit de la petite. Ses moments libres, c'est avec elle qu'il les passe. Il ne sait d'où vient cet attachement.
Un bonheur simple, idéal, mais éphémère malheureusement. Les contes ont toujours une fin.
Pour son plus grand malheur, Nathanaël se souvient parfaitement de la journée qui a détruit sa vie. Il avait quinze ans, Tania six ans. Ils avaient passé une journée à la fête foraine avec leur mère et, durant le trajet du retour dans la voiture, l’Irlandais était en train de gonfler le ballon qu’il avait gagné pour sa sœur. Une fois cela fini, il le lui donne. La fillette fait rebondir avec émerveillement le ballon sur ses genoux. Il lui échappe. Nath’ essaye de le rattraper, mais il rebondit de plus belle jusqu’au tableau de bord, ce qui déconcentre sa mère…Qui ne voit pas arriver la voiture d’en face.
Le choc propulsa Nathanaël dans les ténèbres. Il n’en sortit jamais.
Chapitre II - La Chrysalide
* Pourquoi fait-il si noir ? * L’adolescent ne cessait de se poser cette question depuis qu’il était rentré chez lui. La lumière, il ne la voyait pas et ne la sentait pas. Pourtant, il n’était pas aveugle. Mais elle ne l’atteignait plus. Cela faisait trois jours. Trois jours qu’il s’était emmuré dans son esprit, trois jours qu’il était roulé en boule dans son lit. Depuis sa sortie de l'hôpital en fait. Quelques blessures sans gravité, et une légère commotion cérébrale. La vision du corps de Tania empalé par un morceau de pare-brise, et celui de sa mère broyé par la carcasse de la Volkswagen, il la voyait toujours. C’était comme s’il était encore là, avec elles et leur sang, pendant que lui était quasiment indemne. Et tout ça, c’était sa faute. Si seulement il avait attrapé ce maudit ballon, si seulement…Il refuse de réaliser la destruction de tout ce qui faisait son bonheur, tout ça ne rentrait pas dans sa vision de la vie, ça ne pouvait être vrai. Il allait se réveiller, se rendre compte que tout cela n'était qu'un cauchemar, et... ...Non. Son père se retrouvait veuf avec un fils dépressif par SA faute. Les conducteurs de l’autre voiture sont morts par SA faute. Sa famille n’existe plus, par SA faute. Nathanaël hurla une nouvelle fois, étouffé par les sanglots qui lui montaient à la gorge. Son père était partit s’occuper des funérailles. Il ne sait pas que son fils a sa part de responsabilité dans l’histoire. Et l’adolescent ne pouvait se résoudre à lui dire. Il était seul, irrémédiablement seul, avec son fardeau beaucoup trop lourd pour lui.
Tout ce qui lui passait par la main alla se briser contre le mur. Il s’arracha les cheveux par mèches entières. Et quand il voyait le sang de son cuir chevelu couler sur ses doigts, il en éprouvait presque du soulagement. Ce jour là fut le début d’une longue et pénible dépression.
* Faites que la douleur s’arrête, faites qu'elle s’arrête...*
C’était la prière qu’il envoyait constamment à un être invisible. Il priait pour cesser d’avoir ce poids horrible sur le cœur qui l’empêche de respirer, il priait pour tout oublier, que tout s’arrête enfin. Mourir ? Oui, il y a déjà pensé, mais n’a jamais eu le courage de passer à l’acte. Quant à son père, ce pauvre et brave Edward, malgré son deuil il se montrait fort pour son fils et l’aidait comme il pouvait. Il l’envoya voir un psychologue. Il dormait avec lui pour l’apaiser. Il supportait patiemment toutes les crises de son fils. Il faisait en sorte qu’il ne soit jamais seul quand il partait travailler pour ne pas qu’il se mutile. Un père exemplaire. Mais qui était loin de se douter que ce qui faisait si mal à Nathanaël, c’était son horrible secret. Rien n’y fit. Nath’ continuait de se noyer dans sa propre misère et restait cloitré chez lui avec la culpabilité qui était la sienne. Cela dura ainsi quatre moins environ. Nathanaël voulait oublier, et vivre normalement, mais ça lui était impossible.
Que faire alors ? Comment faire pour rallumer la lumière ? C’est alors qu’une possible solution lui vint en tête. Le dernier Espoir, c’est la fuite.
Fuir. Loin de cette maison si familière qui le torturait. Loin de son père qui vivra bien mieux sans lui. Loin de tout ce qu’il connaissait. Fuir. Dans l’espoir d’oublier. Pour tout recommencer.
Il en fut ainsi. Nathanaël emporta quelques affaires, un peu d’argent et partit à l’insu de l’auteur de ses jours. Malgré son piteux état, il réussit à quitter l’Irlande à bord d’un cargo parmi les passagers clandestins, payant chèrement son passage. Il débarqua à Savannah et se rendit à Atlanta en faisant de l’auto-stop. Voilà, c’était fait. Il avait fuit, mais les souvenirs étaient toujours là. Et maintenant, que pouvait-il faire dans cette ville, sans abri et sans le sou ?
Nathanaël fut alors saisit d’une profonde lassitude. Au bout du compte, il allait mourir comme une vieille chaussette. De toute façon, c’était tout ce qu’il méritait. S’aventurant dans une ruelle pour trouver un coin tranquille où dormir et se faire oublier, il tomba nez à nez avec…
…Des jeunes qui semblaient bien s’amuser, cachés derrière une benne à ordures.
Chapitre III - L'Eclosion
"Hey salut, t’es nouveau ?"
Nathanaël ne répond pas et dévisage son interlocuteur d’un œil critique. Le teint émacié, habits sales et sourire béat. Comme ses congénères. Tous étaient à peine plus âgés que lui.
"C’est quoi ton nom ?" demanda t-il, sans doute pour l'amadouer.
L’Irlandais resta enfermé dans son mutisme. Il n’aimait pas ces gens, il n’aimait pas être ici. Tout ce qu’il voulait, c’est être à nouveau seul pour pouvoir faire ses crises tranquille. Il leur tourna le dos pour prendre congé, mais l’inconnu l’attrapa par le poignet.
"Heh mec, tu vas pas chercher les poulets hein ?"
"Pardon ?"
"Ben ouai, pour l’héroïne. On t’en file un peu s’tu veux, si tu la boucles bien sûr. Cadeau de ton pote Karl !"
Puis il lui tendit une seringue. Nathanaël était troublé ; c’était la première fois qu’on lui proposait de la drogue, et aussi ouvertement en plus ! ça expliquait leurs sourires débiles. Tout cela lui plaisait de moins en moins, et il regardait la main tendue comme si c’était celle d’un pédophile proposant des bonbons à un enfant. ‘Karl’ se mit à l’encourager de plus belle :
"Allez, va y quoi, c’est d’la bonne ! Elle te fera oublier tout tes problèmes et tu te sentiras bien !"
Oublier ? Voilà un mot qui l’intéressait, mais…Oui, en y repensant, il avait appris à l’école que l’héroïne provoquait une certaine déconnection avec la réalité. Il hésita. C’était peut-être la solution à son problème. Un autre moyen de fuir. De toute façon, au point où il en est, il n’a plus rien à perdre. Il prit la seringue.
"Yééé, bonne décision mec ! Allez, viens t’asseoir avec nous !"
Nathanaël obéit. Karl lui tendit un garrot qu’il noua à son bras.
"Alors, comment doit-on nommer la nouvelle recrue ?" demanda un blond euphorique.
"…Nath’."
Applaudissements de bienvenue. L’adolescent ne savait pas comment le prendre. La seringue pénétra dans sa chair, suivit de sa veine. L’héroïne circula dans son sang dans son sang et ne mit pas longtemps à atteindre son système nerveux. Et là, ce fut…
L’extase. La plénitude. Le bien être. La relaxation. Des choses qu’il n’avait plus éprouvé depuis tellement longtemps. Une éternité lui semblait-il. Ses pupilles dilatées se levèrent au ciel, et pour la première fois depuis longtemps, il sourit en regardant les étoiles. Libre. Il était enfin libre.
Chapitre IV - L'Ivresse de l'Envol
Dès lors qu’il découvrit le pouvoir de la drogue, une nouvelle vie commença pour lui à Atlanta. On pourrait penser qu’il avait touché le fond, mais ce n’était pas le cas. Nathanaël avait enfin déployé ses ailes et prit son envol. Il s’était enfin partiellement libéré de ce fardeau. Quand il se droguait, il ne pensait plus à elles, il se sentait merveilleusement bien et faisait d’étranges rêves sans queue ni tête à la place des terribles cauchemars qui peuplaient habituellement son monde onirique. Tout allait bien dans le meilleur des mondes quand il avait sa came à laquelle il était devenu très vite dépendant.
Par contre, quand il n’y en avait plus, les choses allaient évidemment moins bien. Mais l’Irlandais faisait tout son possible pour ne jamais en manquer. Cela ne l'empêcha pas de se retrouver très vite à sec, et c'est durant ce temps là à peu près qu'il expérimenta pour la première fois les relations sexuelles. Il s'en souvient bien, c'était à Atlanta. À court de tunes, sur le trottoir. Un homme lui avait proposé du fric en échange de ses faveurs - explicitement bien sûr. Au bout du rouleau, il avait accepté, alors qu'il n'avait aucune expérience en la matière. À cette époque, il n'était pas encore attiré par les hommes, et il se souvient avoir trouvé répugnantes les mains et la bouche de son client, pourtant pas si moche. Ce qu'il lui avait demandé de faire était tout aussi dégueulasse, et malgré le fait qu'il savait que Nathanaël était puceau, il y était allé sans douceur, et rapidement. Nath' s'était contenté d'obéir d'un air absent, son esprit s'en était allé ailleurs pour rendre tout ça supportable. Puis le type l'avait foutu dehors, après lui avoir lancé une liasse de billets dans la figure. Et le jeune junkie, en larmes, n'avait pas pu s'assoir ni marcher pendant des semaines. Mais au moins il avait eu son fric. Par la suite, il avait continué à se prostituer, mais malheureusement les femmes ne faisaient pas le gros de la clientèle. Du coup, à force de satisfaire la demande masculine, il s'est habitué à sa bisexualité, et avait même apprit à les aimer.
Par la suite donc, son travail s'alternait entre gigolo ou cambrioleur pour gagner du flouz, allant même jusqu’à prendre pour amant un dealer plein aux as. Cet homme exigeait beaucoup de lui, mais le fournissait régulièrement en héroïne et en cigarettes. Il se faisait appeler ‘le papillon’ par les Dealeurs, à cause de son tatouage sur la nuque qui représente bien l’histoire de sa vie, et ce qu’il est maintenant : un insecte fragile en proie à une ivresse incontrôlée et trop peu satisfaite qui lui brûle les ailes, et toujours à la recherche de Lumière.
A ses heures perdues, il appréciait jouer de l’harmonica sur les toits la nuit, bercé par la brise du soir, ou lire un bouquin emprunté dans une maison préalablement cambriolée, le tout avec quelques bouteilles d’alcool et cigarettes. Les toits, c’était son coin à lui, et personne n’avait pensé à y monter pour l’emmerder. Il se faisait parfois casser la gueule pour un oui ou pour un non, il vivait dans la misère et selon le bon vouloir des dealeurs, ou de Karl quand il acceptait de l’héberger, mais tout ça ne l’a pas tué.
Mais à cause de ses multiples arrestations, il fut finalement envoyé dans cet institut par une Juge dont il n’était pas vraiment rentré dans les bonnes grâces,en particulier celle de son homicide involontaire où, pendant qu'ils se shootaient entre potes, un des leurs fit une overdose. Comme c'était Nath' qui avait fournit la came, ce fut considéré comme un meurtre mais avec des circonstances particulière, et c'est cela qui l'empêcha d'aller en prison. C’est donc à grands coups de pied au derrière qu’il finit par se retrouver ici, ‘pour son bien’ qu’on lui disait. Nathanaël n’avait plus la force de répéter que seule la drogue pouvait le sauver.
- THE END -
Dernière édition par Nathanaël Lewis le Mar 16 Aoû 2011 - 14:54, édité 25 fois
Kathleen Manchester
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