Depuis l'admission de la jeune femme le temps semblait s'être écoulé à vitesse grand V. Certes, c'était effrayant, et probablement personne ne s’inquiétait pour elle hors de ses murs... Même ses frères et soeurs du gang avaient du passer à autre chose en pensant sûrement qu'elle n'était plus des leurs, qu'elle avait fuit ou qu'elle s'était faite choper. Dans tous les cas, si elle revenait un jour ce ne serait plus du tout pareil.

L'uniforme en vigueur dans l'établissement qu'elle portait, faisait bizarre sur elle... Dans le sens ou elle n'avait pas du tout l'allure rigide et stricte nécessaire pour le porter, et pourtant, elle songeait déjà à se faire une toute autre image, quitte à se couper les cheveux pour qu'ils aient l'air plus naturels même si ce serait en soit un acte horrible à ses yeux. Elle venait de traverser une rude épreuve, celle de l'admission et l'accueil dans ces lieux. Elle avait encore les tympans défoncés après s'être fait crier dessus en début "d'entretien", mais elle avait supporté comme une grande et sourit même parfois, provocatrice par habitude plus que par choix.

A présent elle était complètement paumée...Elle ne savait pas où aller, comment se rendre au dortoir qui lui avait été attribué, ni même comment faire sans ses affaires ou si elle pouvait ne serais-ce que s'en procurer d'autres pour la suite de son "séjour de rêve". La jeune femme avait tout de même remarqué la forte présence de militaires dans l'enceinte, et étrangement, elle en fut sincèrement ravie...Elle leur adressait le salut militaire quand elle en croisait un, et parfois elle recevait un sourire moqueur en échange, comme si ils prenaient ça encore une fois pour de la provoc alors que c'était une tentative de démonstration de respect de la part de la délinquante.

Bien entendu elle savait pertinemment pourquoi les soldats traînaient dans un institut comme celui-ci...Après le séisme, le manque de discipline qui régnait ici bas, allait être visiblement mise à rude épreuve et franchement ce n'était pas si mal, mais encore fallait-il voir comment s'en sortaient les soldats et si les jeunes se pliaient aux règles ou si ça partait en couille de tous les côtés...

La jeune femme resta immobile pendant quelques minutes, sondant les possibilités qui s'offraient à elle et cherchant du regard quelqu'un a aborder...Question de ne pas rester là comme une conne, et surtout de ne pas se traîner une longue et inconfortable solitude...

Déjà, la routine s'installait. Déjà, elle était là, en sentinelle, repliée sur elle-même dans l'ennui le plus total. Parfois elle voyait Karmina, cette jolie jeune espagnole qui lui avait permis de ne pas être réellement toute seule dans cet institut froid et morbide ... Enfin, Teenagers quoi. C'était plus le réveillon: tous les gardes étaient là, les gens circulaient plus ou moins librement dans les couloirs, deux ou trois groupes discutaient ça et là. Et une touffe de cheveux rouges sortaient de la foule, distincts, appuyés contre une rambarde.


Peut-on trouver plus douloureux qu'une solitude éperdue ... C'est peut-être ça qu'on veut nous faire comprendre, qu'on veut nous faire ressentir ici ... Une parole seule, elle aussi, perdue dans le brouhaha des quelques personnes qui erraient et noyaient les prises littéraires de notre chère Anastasia. Le gentil monsieur à côté de lui l'aborda le plus gentiment du monde, plein de saines intentions à l'entente de ces doux mots calibrés pour son petit esprit. C'est à moi qu'tu parles ? Qu'est-ce que tu racontes ma belle, t'es pas toute seule, je suis là, viens donc ... Bon, il était pas repoussant, mais il n'avait rien de son goût. Pas de charisme, pas de personnalité, tentant vainement de copier un style plus ou moins appuyé pour plaire à une princesse de lettres, la pose du dragueur basique ... Il lui fallait un échappatoire. Les militaires étaient juste à côté, donc pas de violence.


Une jeune femme.
La seule issue qu'elle avait résidait là. Dans cette femme aux cheveux extravagants et qui n'avait pas vraiment l'air dégourdie avec ce costume. Il fallait dire qu'il n'allait à pratiquement personne, et qu'elle avait vite fait de s'en débarrasser pour endosser ses vêtements du quotidien. Bref ! Sa seule issue était de se servir d'elle comme point de liaison. Plusieurs raisons à cela: elle s'ennuyait, voulait rencontrer des gens, échapper à ce type, et correspondre au Deus ex Machina que je mets en place pour qu'elles se rencontrent. Elle se tourna donc vers lui, l'air tout aussi charmeur que lui ne l'est.


En effet, je ne suis pas seule. Ma compagnie est là-bas "mon beau", merci quand même !, lui dit-elle avec toute l'ironie du monde alors qu'elle ne le laissa même pas rétorquer, se rendant à vitesse grand V vers les escaliers, les dévalant pour se rendre dans le hall, se sachant pertinemment observée. Et quelques questions lui vinrent à l'esprit, alors qu'elle vit d'un coup d’œil que le beau prince la suivait. Des yeux.


Je vais lui dire quoi ?
Et si c'est une connasse finie ?
Peut-être qu'elle va me rembarrer ?
Elle attend peut-être quelqu'un d'autre ?
Karmina serait pas dans le coin ?
Je vais être crédible ?
Sans ce connard ça irait vach-

Hey, euh, salut ! D'abord, excuse-moi mais !
Et sans plus tarder, elle la prit dans ses bras. Peut-être qu'au fond, elle le voulait, parce que la solitude la prenait et lui faisait mal au cœur à force de clamer sa présence. Son étreinte se voulait chaleureuse. Peut-être même plus par besoin que par jeu de scène. Et elle dura un peu. Un peu de temps, un peu de chaleur.


Et c'est le moment où elle me trouve totalement étrange et qu'elle m'envoie chier. Pensée négative du jour.

A force de rester plantée là, la jeune femme commençait à avoir l'impression de sérieusement prendre des allures de pot de fleurs décoratif... En plus la couleur kaki mélangée aux tons de camouflage, étaient certainement faits pour qu'on s'adapte dans n'importe quel environnement sauf... Sauf celui-là. En regardant bien partout Maeva remarqua que tout le monde ne portait pas l'uniforme qui était pourtant "imposé" ou tout du moins elle le croyais en arrivant ici et ses tympans se souvenaient encore de la "recommandation formelle" qu'on lui avait fait dés qu'elle avait enfilé la dite tenue militaire. Pour être honnête, même si la tenue ne lui allait pas des masses à cause des piercings et surtout de ses cheveux à la "n'importe quoi cosmico-bleuté", elle se sentait à l'aise dedans et ne pensait pas s'en débarrasser de suite... Surtout qu'elle n'avait pas forcément un sac bourré d'affaires vu les conditions de son arrestation et celles de son existence en général: elle avait une ou deux tenues simples à tout casser, peu de t-shirts, encore moins de pantalons et la plupart du temps les couleurs restaient sombres avec des motifs heavy ou geek drôles.

Maeva soupira en observant le hall désespéramment vide autour d'elle. La personne à l'accueil semblait s'être absentée pour une quelconque raison indiquée nulle part, et honnêtement ça faisait chier la nouvelle qui du coup ne pouvait pas recevoir des indications directions sur l'endroit où elle devait se rendre. Mais comme elle en avait marre de poiroter, elle se pencha pour prendre son sac peu rempli et pour se retourner en direction des escaliers qui menaient sûrement vers les dortoirs... Vers SON dortoir aussi donc!

Sauf que, elle n'eut pas le temps de s'y rendre qu'une jeune femme -magnifique admettons-le- lui sautait littéralement dessus en s'excusant rapidement. A ce moment là, Maeva fit tomber le sac, et après une seconde d'hésitation tout au plus, elle enlaça la jeune inconnue, glissant avec douceur ses mains sur le dos de cette dernière et profitant intensément de cette chaleur réconfortante qui aurait pu lui faire monter les larmes aux yeux si elle n'avait pas été d'une nature si fière.

Elle avait vu le gars en haut des escaliers qui semblait dégoûté et qui tournait les talons pour aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Même en ayant compris la nature de la situation, ou tout du moins vite fait, Maeva n'en dit pas un mot à la jeune femme dont les cheveux lui chatouillaient le visage... Elle eu même l'audace de profiter de leur odeur, enfouissant un instant son visage au creux du cou de l'inconnue, et ayant presque envie de... Et bien, de faire que l'instant dure au maximum. Elle était SI BIEN qu'elle ne put s'empêcher de lâcher un soupir de pur bonheur.

Vous comprenez... Dans la rue... L'affection se faisait rare, et à part le sexe sauvage et sans engagements, la douceur, elle ne connaissait pas... Pourtant elle ne demandait qu'à connaître.

- Je m'appelle Maeva... Et je suis vraiment ravie de faire ta connaissance.

Ses lèvres effleurèrent presque le cou de la demoiselle, elle se dégagea un peu tout doucement, pensant presque qu'elle allait peut être un peu trop loin... Même si...Bordel, elle avait envie d'en profiter là!

L'étreinte.


Tout un tas de sentiments contradictoires envahissaient la jeune Anastasia à cet instant précis. Tant la gêne que de faire ça en tant que premier geste envers quelqu'un, que le bonheur de sentir que cette jeune dame, à priori ne la repoussait pas. Tant la chaleur d'avoir quelqu'un auprès de soi que le froid polaire d'en arriver à cette extrémité pour parvenir à cette fin somme toute basique. La colère d'être enfermé ici, l'espoir de se faire de nouveaux compagnons. La tristesse d'une vie détruite à jamais, l'excitation de voir ce que va devenir cette nouvelle vie-là.


Un soupir se fit entendre. Les gestes de l'inconnue se faisaient doux, presque sensibles. Elle ... Elle compatissait ? Elle se sentait aussi seule et voulait le faire comprendre par cette douce main dans son dos, dans sa tête qui de manière évidente se reposait au creux de son cou ? Elle n'osait pas vraiment y croire, et en même temps en avait envie.
Je m'appelle Maeva... Et je suis vraiment ravie de faire ta connaissance.
Elle sentait ses lèvres effleurer sa peau -ce qui ne manqua pas de la faire frissonner d'un bien étrange bonheur- tandis qu'elle se dégageait tout doucement. Peut-être se sentait-elle malgré tout mal à l'aise et ne voulait pas la frustrer. Ou bien, ne voulait-elle pas que ça s'arrête. Tout un tas de scénarios qui fluctuaient dans sa petite tête impulsive & caractérielle. Ses mains seraient presque restées au niveau de sa taille si elle n'avait pas partagé cette intime conviction qu'il fallait s'arrêter là ... Pour le moment.


Elle ne disait mot, se contentant de regarder cette jeune femme. Avec un, deux, trois, quatre, bref, plein de piercings aux oreilles, qui lui donnaient un air qui n'est pas vraiment le sien. Elle avait un regard, un regard qui parlait. Comme Ana. Son regard lui disait toute sa détresse, et presque toute la joie qu'elle éprouvait à la rencontrer. Sa curiosité emboîta le pas au bonheur enfantin d'avoir une nouvelle copine -elle avait décidé que ce serait sa nouvelle amie, oui !-, et ses cheveux rendaient magnifiquement bien. Les pervers du coin avaient dû fantasmer sur deux magnifiques jeunes femmes partageant une étreinte sensu... Une étreinte. Non, rien à dire, malgré ce petit décalage de genre, elle était belle à croquer. Mais ça, on s'en fout, c'est juste un plus.


Grand sourire. Gêne & joie.
Désolée pour l'accueil un peu soudain & inattendu ... Anastasia, pour ma part, ravie ! T'as l'air perdue, il te faut un guide ma belle ?
Woops. Je crois que sa lange a dérapé, et elle rougira un peu presque aussitôt, mais après tout ... C'est l'âme qui parle. Elle pouvait pas se retenir, on dit ce qu'on pense, ça a l'air d'être un trait de caractère commun ici. Pas chez elle.
Elle, elle dit ce qu'elle ressent.

Maeva était présentément à des milliers de kilomètres de distance de ses premières heures dans l'institut teenagers. Quand elle était arrivée, elle ne s'attendait pas du tout à être d'emblée en si bonne compagnie... elle ne s'était même pas attendu à avoir un câlin, de la douceur et de la chaleur sans avoir en plus demandé quoi que ce soit. En fait, elle avait commencé à se faire une idée erronée des ces lieux, puisque les instructeurs lui avaient fait comprendre à coups de cris dans ses oreilles qu'elle allait devoir subir la froideur et la rigueur de l'armée. Et quelque part, ce détail là l'avait vraiment ravie... Après tout, elle cherchait maintenant à s'engager sérieusement.

Maeva posa son regard sur la demoiselle, l'observant en silence pendant quelques secondes avant de dessiner presque le contour de ses lèvres avec son regard profond. Puis, elle sourit, d'un de ces sourires béats qui signifient en gros qu'on a effleuré la perfection d'un instant du bout des doigts ou que l'on a atteint cette même perfection, carrément. Elle tenta bien entendu de se ressaisir, mais elle ne put s'empêcher de venir prendre la main de la prénommée Anastasia dans sa propre main légèrement tremblante.

- En fait je...Oui! Je suis un peu paumée, je viens tout juste d'arriver là et je sais pas quelle direction prendre pour aller à mon dortoir. -Elle sorti à ce moment précis, le papier où elle avait noté le numéro du dortoir pour le montrer à sa future guide-.

Maeva semblait plus à l'aise à l'instant même que tout à l'heure. Ses joues avaient pris une légère teinte rosée et elle semblait plus à l'aise, plus sûre d'elle également.

-ça fait longtemps que tu es ici toi?

Elle n'allait pas de suite lui demander les raisons qui avaient fait qu'elle s'était retrouvée dans ce trou de discipline entourée de délinquants juvéniles...Elle attendrait le moment opportun. De nouvelles têtes défilaient tout autour d'elle depuis le début de la rencontre. C'était marrant d'ailleurs, puisque avant cet instant de douceur, personne ne semblait vouloir se montrer dans le hall... C'était comme une sorte de conspiration d'un côté...Genre "on va attendre jusqu'à la dernière minute pour sortir de ma chambre! haha".

Dans tous les cas ce n'était pas important, puisque la petite nouvelle faisait abstraction de ces personnes qui ne lui adressaient même pas un signe de tête. Sans l'intervention d'Anastia, c'était sûr qu'elle se serait sentie comme un objet de déco moderne.

- Dis moi... cet endroit est bien?

En fait je... Oui ! Je suis un peu paumée, je viens tout juste d'arriver là et je sais pas quelle direction prendre pour aller à mon dortoir.


Une nouvelle arrivante, c'était évident. Ce qui l'était tout autant, c'était ce sentiment qu'elle aussi cherchait de l'attention, un peu de douceur, quelqu'un, quoi. Et ce sentiment qu'au fond elle l'avait trouvé, cette personne qui lui en donnerait ne serait-ce qu'un peu. Pourquoi, comment ? Parce qu'au lieu de la trouver étrange elle lui souriait comme un ange ayant trouvé refuge aux cieux, parce qu'elle luit tenait la main comme une enfant qui venait de retrouver sa mère après un long moment d'absence. Tant de candeur et de sentiments, on pourrait presque participer au Guimauv' Awardz. Mais c'est pas le but, le but c'est de l'accompagner jusqu'à son dortoir. En lui souriant du plus doux sourire qu'il t'es possible de donner à une jeune inconnue qui t'a embaumée le cœur au lieu de te le refroidir.


Ça fait longtemps que tu es ici toi?
Elle sort de sa rêverie. Car au lieu de contempler ses pointes bleues ou ses yeux de biche, tu pourrais au moins remarquer qu'elle te tend un bout de papier avec écrit dessus un petit mot bien gentil. Dortoir n°5. Ce n'est qu'après une seconde de réflexion que son sourire se fait plus grand encore, non plus doux mais enfantin. Car elle était contente, elle allait avoir sa camarade avec elle, dans son dortoir. Elle avait pioché la bonne carte merci Deus Ex Machina et était plutôt redevable au destin sur ce coup De rien mon enfant ... Oh wait, je m'auto-parle là ?. Alors elle la tire vers elle, se mettant en route vers les escaliers en ne lui jetant que ce regard de rêve derrière son épaule.


Tu vas être ravie, je sais où c'est, suis-moi ! Et non, ça doit faire une semaine, deux au plus ! Mais t'en fais pas, suis le guide !
Il y avait bien une ou deux semaines qu'Anastasia n'avait pas ressenti l'envie d'emmener quelqu'un avec elle, où qu'elle aille. Elle se sentait enjouée, ravie, tous les adjectifs du champ lexical de la candeur ne pourrait remplacer cette fougue qui l'animait. L'excitation d'un nouveau partenaire, moins cruel, moins froid, moins ... Adulte. Une camarade de rêverie. Elles étaient déjà aux pieds de l'escalier quand la question tomba. Dis-moi ... Cet endroit est bien ?. Elle se retourna, entre deux marches, pour créer ce genre d'instants dont on se souvient toute une vie. Ces répliques dont on est fière, ces scènes qu'on aurait adoré capturer sur n'importe quel support. Maintenant, oui. Pour le reste, je suis comme toi, j'attends de voir !, lui rétorqua-t-elle dans un gracieux mouvement de rotation avant de reprendre son ascension, Maëva à la main. Sauf qu'au bout de cet escalier, il n'y avait ni le paradis, ni les dortoirs ...


... Non, il y avait le monsieur.
Mais si ! Celui qui s'est fait rembarrer.
Le lourd ! Du début de la scène ! Oui, lui voilà !
Alors, on remonte voir son beau prince accompagnée de sa protégée ?
Sans les règles en vigueur c'est toi qui aurait besoin de protection crétin ...
Et c'était la pensée néfaste du jour. Si ça continue, Anastasia finira homosexuelle. Sexe à la clef ou pas.

Profiter d'un instant de calme était sans doute ce dont avait envie de petite nouvelle... Elle ne savait pas pourquoi mais, elle sentait qu'ici tout changerait, qu'elle aurait une nouvelle vie plus radieuse que ce qu'elle avait connu jusqu'ici. Bien entendu elle ne s'attendait pas à croiser dans les couloirs une unicorne rose qui chie des arc-en-ciels sur son passage et qui bouffe des paillettes... Elle savait pertinemment que quelque part il y aurait une difficulté, et que non seulement elle devrait la surmonter (ou LES surmonter) mais qu'elle devrait aussi essayer de voir l'opportunité dans la difficulté. Un peu d'optimisme que diables!

Elle ne rechigna pas à suivre sa nouvelle "alliée", au contraire même, Anastasia n'eut même pas besoin d'insister, que la jeune femme la suivait à la trace comme une ombre rapide et fidèle à son poste. Elle avait l'air d'une enfant suivant sa tutrice légale, le sourire aux lèvres, comme si elles allaient prendre le train en destination de Disneyland Paris. Il ne manquait plus que quelques bonbons, et elles auraient pu rejouer la scène devant une caméra. En tout cas, Maëva souriait, d'un sourire enfantin et dénué de toute trace d'impureté... Elle était guillerette, contente, et se traînait sa valise comme si elle était vide... Marcher sur un petit nuage, vous comprenez? Et bien c'était sa sensation.

Elle s'arrêta en même temps qu'Anastasia, observant son visage et l'écoutant sagement. Elle laissa échapper un léger rire doux et la suivit de nouveau...Jusqu'à ce que...(et oui, il y a toujours un "jusqu'à ce que" dans ce genre de phrases!) le bonhomme gonflé apparaisse dans leurs champs de vision un peu au dessus d'elles, se montrant presque supérieur et hautain. Maëva lui lança un tel regard qu'il du sans doute sentir un truc lui bouffer la cervelle.. Il posa son regard sur la demoiselle, se sentant sûrement incommodé.

-Tu permets? Outre ta façon ringarde de draguer une femme, je te signalerais juste que tu déranges un couple qui en a rien à foutre de toi. Tu es invisible, alors ravale tes mots, ta fierté mal placée et va voir ailleurs si quelqu'un te prend en pitié et t'adopte pour l'hiver. -elle marqua une pause avant d'ajouter en faisant un geste de sa main- Aller, OUSTE!

Tout d'un coup elle sembla ne plus voir l'étrange spécimen qui semblé non seulement vexé, mais manquait en plus de mots pour se défendre... Tout du moins pour l'instant. Ces bêtes là reviennent vite à l'assaut comme on dit.

Maëva vint alors se coller contre le dos d'Anastasia en douceur, l'enlaçant au niveau de la taille, pour bien dégouter le type... Elle lui murmura juste un petit "On y va?" au creux de l'oreille, en attendant qu'elles puissent reprendre leur chemin vers les dortoirs...

;_;:

Que faire, que faire, que faire ... Il était encore là, lui, et il leur bouchait le chemin. Elle lui aurait bien fait comprendre à sa manière qu'il n'était pas le convié dans cette nouvelle séance découverte, mais sa jeune partenaire s'en chargea à sa place. Et quelle charge qu'elle lui envoyait. Elle affichait un sourire en coin en le regardant se décomposer littéralement tandis que la petite nouvelle était en train de démonter point par point tout ce qui lu irestait de fierté. Pauvre enfant. Mais tout ça s'arrêta à un instant. Un instant précis. Celui où elle arrêta de parler, pour se coller contre elle tendrement et lui sussurer à l'oreille sa demande.


On y va ... ?
C'est qu'elle en aurait presque eu des frissons. Les mains de Maëva s'étaient posées délicatement sur sa taille, elle sentait sa poitrine contre son dos à moitié nu -merci Mr. débardeur- et son souffle contre son oreille. Elle aurait presque eu envie de l'embrasser. Ô pêché mignon, fruit interdit. Elle se fit qu'en rougir en baissant son regard, souriante telle le démon malin lui-même. Cette jeune dame, en plus d'avoir du répondant, avait des arguments de poids: elle savait y faire avec les femmes. On trouve plus de plaisir à faire l'amour à quelqu'un qui s'y connaît, alors pourquoi pas ? Pour le moment, restons-en aux grandes amitiés. Nous verrons plus tard ce qu'il en coûte de s'attaquer au côté obscur de la force.

Mais avec grand plaisir ma douce ... Avec grand plaisir ... répondit la sulfureuse rousse en passant sa main dans ses cheveux -pas les siens, ceux de Maëva- et repoussant doucement l'homme de sa main libre en avançant lentement, emportant l'autre femme au passage. C'est moi la protégée dans l'histoire !, qu'elle songeait alors que déjà s'éloignait l'épave du séducteur, tandis que son coeur battait toujours suite à ce que lui avait fait sa camarade. Il fallait lui rendre la pareille je présume. Un couloir, l'endroit parfait.
Elle fit volte-face, à environ deux sorties de leur dortoir, pour prendre Mademoiselle Kriss par la taille d'une sauvage douceur avant de la plaquer au mur. Les yeux d'Anastasia pétillaient d'un jeu qui ne se voulait pas enfantin, loin de là. On plongeait dans des choses ... Qui appartenaient plus au monde des post-adolescents.


Un doigt accusateur vint s'apposer sur les lèvres de la prétendante tandis que son visage s'approchait, toujours un peu plus près. Plus de curiosité, plus d'émerveillement, plus d'enfantillages. Juste de l'excitation. Ne pas l'embrasser. Règle une. Garde ces maigres distances tant qu'elles tiennent encore, et ne la laisse pas te filer entre les doigts. Ce n'est peut-être pas l'amour que tu cherches ici. Peut-être.

La prochaine fois que tu me fais quelque chose comme ça, je ne te garantis pas ta protection sexuelle, d'accord ma belle ? Prenons le temps de nous connaître avant de brûler le maigre écart qui sépare nos lèvres, tu ne penses pas ?


Anastasia se veut raisonnable, ce qui est rare malgré tout. Elle était si près, si près ... Mais elle ne le ferait pas. Non, elle ne le ferait pas. S'envoyer en l'air avec la première inconnue venue Mais elle est très, très mignonne, elle m'a fait de l'effet, j'ai envie de l'embrasser n'était pas la meilleure des idées. Alors elle recula doucement, sans pour autant la lâcher notons, et tourna la tête vers la droite, ses cheveux volumineux suivant le mouvement dans une ondulation suave. Et elle pointa du menton la direction précedemment indiquée.

Et si l'envie t'en prend soudainement, autant parcourir quelques mètres de plus, non ? Le dortoir est là.
Évidemment.
Bien sûr, que tu ne dirais pas non.
Raisonnable mon cul, tu faisais juste de la figuration.
Cendrillon, va.