Calmes-toi, petite. [Lucy]

Sujet: Calmes-toi, petite. [Lucy] Ven 4 Jan 2013 - 23:55

Je fixais le centre.
Ce centre de redressement pour jeunes délinquants. C'était leur prison. Et bientôt la mienne. Cela ne faisait que quelques jours que nous étions arrivés ; les annonces des nouveaux règlements ont été faites. J'avais eût le plaisir avec d'autres cadets, de fouiller les chambres. De chercher dans des endroits de plus en plus incongrus pour dénicher cigarettes. Drogues. Armes blanches. Médicaments. Alcool. Des litres d'alcool. Des kilogrammes de substances illicites. Je n'arrivais tout simplement pas à y croire. Pourquoi ? Comment ? Je me souvenais des rapports d'Andrews et Van Friedrich, avant que nous ne débarquions ici. Ces discours, ces paroles, que je n'avais écouté qu'à moitié. Empli de cette colère. Mais jamais je n'aurais cru que... C'était un véritable microcosme. Une économie réelle. Des accords, des traités, des pacifications, de la concurrence. Des marchés, des territoires. C'était un peu ça. C'était presque ahurissant. C'était juste de la folie à l'état pur. Des gamins drogués qui auraient dû être sevré dès leur arrivée ici. C'était leur monde ici. Ils l'avaient façonné, sans être perturbé par les règles. Ils ont ré-créé les règles. Ils étaient logés. Nourris. Blanchis. Ils étaient en sécurité. Et menaient encore leur petit trafic.

On va en chier.
J'ai toujours voulu d'un enfant. Je me suis toujours imaginé militiaire. Qui un jour prendrait sa retraite, et vivrait au côté de sa magnifique femme. Avec un enfant. Peut-être deux. Ou même trois. Mais des enfants voulus. Désirés. Éduqués. Et même si ils étaient attirés par les bassesses de ce monde, qui dévoraient un peu plus chaque jour, nous aurions été là. Nous aurions été des parents. Même si nous n'aurions pas compris cette envie de faire mal à leur corps, de s'habiller étrangement, de désirer planer avec ces drogues et autres conneries. Nous aurions été là. Parce que cela auraient été nos enfants. Nos responsabilités. On les aurait accompagné. Soutenue pour guérir. Si ils auraient, évidemment, quitté le droit chemin.
Mais ça. C'était avant. Avant tout ça. Avant cette maladie. Avant que je désobéisse, avant que je perde mon grade. Avant que j'arrive ici. Ici. Il n'y avait que des personnes qui se prenaient pour des militaires. Et des gosses plus perdus les uns que les autres. Pourris jusqu'à la moelle. A la cornée brûlée. Ils avaient cessés d'hurler à l'aide. Maintenant c'était la colère. L'envie de vengeance. Ce besoin irrationnel de se dresser face au monde, de tout détruire. Cette idéologie qu'était l'anarchie et de vouloir faire disparaitre les militaires.

Aujourd'hui, il n'y avait plus que ces gosses qui ne nous désirait pas. Il y avait moi, et puis les autres. Il y avait ma soeur - chose que je n'arrivais tout simplement pas à comprendre. Venir ici de son plein gré. C'était une idée des plus saugrenues et inattendue. Mais après tout, cela faisait une éternité qu'elle et moi nous ne nous étions guère vu. Guère parlé. Elle a changée, pour sûr. Elle était sûrement devenue quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne partageait plus mes intérêts. Quelqu'un qui avait peut-être perdu de vu son objectif dans la médecine. Mais pas son deuil.
Il y avait aussi cet infirmier, des plus singuliers. Cet homosexuel, qui n'avait appris aucune manière, fort probablement. Encore moins celles d'apprendre à faire du charme à un militaire, hétérosexuel, et chrétien. Il me m'était mal à l'aise. Il habitait mes rêves. Mais je n'en voulais pas. Et puis c'était tout simplement impensable.
Il y avait les autres. Eux. Ceux-là.

Ceux que l'on attend pour des cours de remises en forme. Des apprentissages des bases militaires. Du respect. De l'esprit d'équipe. J'étais censé éveillé tout cela. Après leur avoir appris la discipline. Si seulement ils venaient à ces putains de cours.

J'observais les terrains de sport. J'observais un instant le soleil, haut dans le ciel. Et puis je tournais les talons. Aujourd'hui, c'était Luca Cantarella. Il, ou elle, je ne m'en souvenais plus trop. Elle je crois, même si c'était Luca, d'après l'équipe de médecin. Fille ou garçon, je m'en foutais. Il ou elle, n'était pas venue. Et j'attendais. Je détestais attendre. Je détestais l'impolitesse. Et j'adorais la ponctualité. Des cheveux colorés m'avaient-on dit. Et je me rappelais parfaitement de sa description physique dans son dossier. La photo. Son dossier.

Entrevue avec d'autres militaires. Indications.
Bien. Me voilà repartis pour le Parc, dans la joie et la bonne humeur. Mes mèches écarlates étaient retenues par mon beret noir militaire. Silencieux, je fini par arriver sur le lieu du crime. Ce fut d'une voix douce, et pourtant si ferme que je prononçais un seul mot :

« Cantarella. »

Sujet: https://www.youtube.com/watch?v=xHGB-9GAGoU Sam 5 Jan 2013 - 1:02

Un rythme de batterie dans le silence. Dépassant d'une écharpe verte aux mailles malmenées, la tignasse brune mal coupée se redressa à peine en entendant son nom. Le bras nu fini son mouvement et le double, coloriant le mur de brique d'une épaisse ligne jaune. Enfin l'individu in identifiable se retourna vers Khaless Allen, expulsant hors de ses lèvres rougies un souffle visible dans l'air froid.

Il ne neige pas, à cette époque, en Californie. C'est le printemps méditerranéen, le soleil brillerai sans doute trop fort sans ses nuages. Mais il fait frai ce matin, et il n'y avait sans doute qu'eux de ce côté du parc. De l'autre, peut-être, pour se fumer les clopes planquée dans la maison de jardinage en pierre abandonnée, derrière un fourré mal entretenu. Là où il planquait ses bombes à peinture avant que ça devienne la planque à la mode. Les bombes comme celle qu'il avait dans la main, comme celles qui trainaient à ses pieds. Un fil pendouille entre ta tête et la poche de son jean. Ses bras non nus, maigres. La chair de poule contre le vent.

Son oeil vert, arraché à la rêverie auditive procurée par des écouteurs blancs et verts, croisa le regard du soldat dégradé, ignorant son histoire, ignorant pourquoi et comment il se trouvait en face de lui à ce moment précis, pourquoi et comment il en était venu à prononcé doucement son nom pour la sortir de sa rêverie, pourquoi il bousculait son monde.

Et c'est pour ça que cet oeil vert, à la seconde où elle reconnu la coupe de cheveux atypique et le visage de l'homme, se durcit et devint aussi lisse qu'une pierre précieuse. Il se redressa entièrement, le jaugea lentement en secouant sa bombe. Sa mémoire lui montra l'emploi du temps du couloir qu'il avait délibérément ignoré, et la case horaire qu'on aurait voulu qu'il accorde au soldat Allen pour lui montrer le droit chemin. Pendant qu'une main lissait sa mèche rouge pour la ramener bien devant son oeil que tout le monde savait ambre, l'autre secoua la bombe qui couina ses cliquetis dans l'atmosphère vide. Une pression fit sortir un jet dans l'air dont le nuage de couleur disparut dans un vent invisible. Et ignorant pourquoi, comment, au au nom de quoi Khaless Allen se tenait devant lui comme si il lui devait quoi que ce soit, Luca Cantarella se retourna silencieusement et pressa de nouveau la bombe pour qu'elle crache sur le mur.

Shhhh. Shhh. Besoin de rien, que du silence. Chut, chut. Blig. Tac tac tac. Chut. Shhhhhhh... Ce silence là est rouge. Vertical. I will be your deadmen...

Ça t'énerve ?
Que vas-tu faire ?
Lui prendre ses bombes ? Il y a toujours moyen d'en avoir d'autre. Il y a toujours de quoi s'occuper. Il y aura toujours de la peinture dans l'atelier, de la peinture pour rénover les bâtiments. Tu vas lui faire la morale ? Luca n'a pas de morale. Tu vas lui hurler dessus ? Luca est sourd. Tu vas lui confisquer son baladeur ? ce n'est même pas le sien, il l'a piqué, pas plus tard qu'hier soir. Tu veux lui mettre une droite, histoire de le faire se réveiller ? Luca est habitué. Luca s'est pris des coups par des gamins lorsque c'était une gamine. Un coup par celui qui comme toi a tenté d'être un bon père mais qui a échoué. Des coups par toute la racaille de Teenagers réunis, parce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de s'attirer des ennuis face aux bandes. Des coups, c'est la seule chose qui fait peur, et quand on a plus peur, on ne respecte plus rien.

Lucy Cantarella. 17 ans. Ancienne gosse de riche. A un petit frère qui doit avoir 15 ans environs. Prédisposée à la violence. Vandale. A tenté de se suicidé six mois auparavant, par absence d'un résident, semblerait-t-il. Objets confisqués : un canif.
Vierge. Saine pour ce qui est de l'alcool et la drogue. Un roc avant de venir. Une épave en réveil depuis que vous avez posé les pieds ici. Une statistique, un papier. Vous la connaissez par cœur, mais vous ne comprendrez jamais rien. Parce que vous ne savez pas ce que c'est de se sentir être pris pour un c**, même en étant riche, même en étant bien, non, vous ne savez pas ce que ça a été de ne pas être heureux lorsqu'on se nomme Lucy Cantarella.

Sur le mur se profile les ombres et les lumières d'un visage de jeune fille soutenu par ses bras croisés. Ses poings sont fermés à l'exception des majeurs qui se dressent bien droit vers la gauche et la droite. Son mouvement de min dessine enfin un oeil. Les ombres d'un oeil.

Khaless Allen ne pouvait rien savoir. Khaless Allen ne connaissait que des mots sur des papiers et des photos sur des dossiers. Et le dossier qui portait la photo qui ressemblait à ce visage était hors de porté de l'individu Khaless Allen.

Et pourtant, ce visage était gravé au plus profond de la mémoire de l'individu Lucy Luca Cantarella.

Le visage du dossier Rose Noctalis.

Et Dieu seul savait combien Luca pouvait se tromper.

Luca Cantarella était l'un des délinquants qui m'avait été attribué. Je m'explique. A notre arrivée, les délinquants ont été répartis par militaire, avec certains critères. J'ignore sûrement les trois quarts de ces critères, mais qu'importe. Le principal était que nous devions, de plus ou moins loin, garder un oeil sur ces résidents en particuliers. Nous étions un peu comme leur nouveau tuteur, et nous devions les suivre pour une durée indéterminée. Normalement, jusqu'à leur sortie, mais quelque chose me disait, qu'ils y auraient des passations, pour les binômes qui n'arriveraient pas à nouer le contact.
Luca Cantarella. J'ai eût son dossier, j'étais son militaire tuteur. Mais il ne le savait pas. J'ai lu son dossier. Et puis... Même si cela paraît fou venant de ma part, j'ai questionné. Andrews en faite. Et puis quelques autres membres du personnels. Du moins, ceux qui étaient coopératif. Grâce à cela j'ai eût accès à quelques dossiers. De beaux dossier. Liam quelque chose, avec un nom dont je n'ai pas retenu. Une certaine Rose... Noctalis, me semble-t-il. Kyllian Andrew, ou Andrews, aussi. Les personnes qui avaient le plus de lien, et sûrement eût de plus d'influence sur le petit Luca.

J'ai compris des choses. J'en ai pas compris d'autres. Mais je ne jugeais pas. Je comprendrai peut-être un jour. Mais sûrement jamais.

Alors je finis par m'accouder contre l'arbre le plus proche, et je l'observais faire, sans rien dire. J'étais incapable d'être violent avec un gosse pareil. Il m'ignorait certes, mais au moins il ne m'incendiait pas d'insultes. C'était déjà une grande preuve de maturité je dirais.

Et puis je reconnu le visage.
J'hésitais un long instant avant de rompre de nouveau le silence, ou bien la bulle sonore et intime de Luca.

« On a dû te dire que tu finirais par l'oublier. Et passer à autre chose...

Tu passeras à autre chose. Mais tu ne l'oublieras certainement pas. »

Je me redressai pour m'approcher des autres bombes plus loin, sur le sol. Je m'accroupissais pour attraper les bombes et regarder la composition, ou ne serait-ce la couleur. Je finis même par me redresser et te tendre l'une d'elle, qui manquait à ta composition.

Je me souviendrai toujours des heures, et des heures que j'ai pu passer dans ces musées. Je n'ai jamais réellement aimé ca. Cela passionnait ma mère, ma sœur. Moi, j'observais, j'écoutais. Ce n'était pas tellement les œuvres qui m'intéressaient, mais davantage les histoires qu'il y avait derrière. Surtout celles de guerres, quand j'étais gosse. Je crois que ma mère aurait eût une crise cardiaque en voyant l'oeuvre de Monsieur ou Mademoiselle Cantarella. Et cette idée là, m'arracha un léger sourire.

Ton Luca se figea en entendant tes paroles. Il a regardé ce visage peint sur la pierre. Il a laissé son cœur se tordre et bondir, pleurer et se réjouir. Il l'a laissé sans laisser apparaître rien toutes ces émotions balayer son être et ses souvenir. Tu es témoins opaque de Luca revivant chaque seconde de ses souvenirs.

Puis tu l'as vu relever le bras pour continuer à peindre, le temps que tu lui tendes la couleur qui était censé équilibrer l’œuvre.

Il a fixé la bombe, t'as regardé dans les yeux et tu lui as souris, ce qu'il n'a pas manqué de marquer par un haussement de sourcil. Pourquoi es-tu si agréable ? Pourquoi tu te moques ? De qui ? de moi ? De quelqu'un d'autre, dans tes souvenirs ?

Lulu prend la bombe et la retourne pour voir le nom de la couleur. Il jongle avec en fixant le visage de Rose. De l'ancienne Rose.

Sans savoir que ce visage, il le reverrai bientôt. En pensant que ce visage peint était sa consolation éternelle pour avoir perdu une amie si cher, un amour. Rose en ce jour était devenue une muse.

Rose n'était plus Rose. Rose était autre, ailleurs, autrement, Rose était un amalgame de souvenirs et d'idées, d'idéaux et de rires, de ce qu'il aimait en elle et de ce qu'il préférait en lui. Cette Rose sur le mur était la Rose écarlate de Teenagers. Un simple symbole.

Le symbole si simple de l'échec de cet institut.

"Ça donne vraiment l'impression que je suis pas passé à autre chose, hein..."

Encore un coup de rouge. La bombe crachouille un dernier jet ridicule avant de rendre tout à fait l'âme, et il balance le cylindre d'aluminium pardessus son épaule immédiatement. Le cylindre roule sur l'herbe mal repoussée.

"Je suis passée à autre chose."

Il s'est penché pour ramasser une autre bombe, la secoue, la test. Pas plus de résulta que la bombe rouge. Il la jette en l'air puis shoot dedans pour qu'elle rebondisse dans le coin du mur, loin. Il jongle encore avec celle que tu lui as donnée. Il regarde le visage, sans doute pour éviter ton regard. Sans doute en train de se demander ce qui manquait vraiment.

"Comment vous savez pour elle ? Quand bien même vous auriez sorti son dossiers classé, vous ne pouvez pas y lire nos relations. Je vous avoue que j'aime pas trop ça."

Il ramasse une bombe, libère des particule dans ta direction sans faire vraiment attention et ajoute une ombre blanche au portrait bustier, ombre portée moins la silhouette du cache oeil. Puis il s'éloigne, et pointe le doigt vers la jeune fille en te la désignant du menton.

"Vous voyez ce geste ?"

Il se rapprocha encore du dessin pour remplir de blanc l'ombre. Il parlait des doigts d'honneur à l'horizontale. Un visage borgne, souriant, les deux majeurs levés pour dire "passez votre chemin", direction fauche, le mur, direction droite, le vide.

"Elle n'aurais jamais pu le faire."

Tout en continuant de remplir la zone d'une ombre blanche, Luca continua de s'adresser à toi, comme s'il essayait de te dire quelque chose sans trouver les mots, mais sans vouloir te montrer qu'il n'avait pas ces mots. Il voulait que tu comprenne avant qu'il réussisse à le prononcer. Il voulait que tu comprenne cette fille qui avait quitté cet endroit depuis des mois et ne reviendrais jamais. Il voudrait qu'à travers elle, tu le comprenne lui. Et qu'à travers lui, tu comprenne tous les résidents qui avaient vécu ici avant que tu arrives.

Il voulait que tu comprenne à quel point tu n'étais pas à ta place.

"Elle était trop détruite pour ça. Et au final il ont tous un peu essayé au hasard, mais personne ne s'est occupée d'elle suffisamment longtemps pour qu'elle s'en sorte. Failli se tuer deux trois fois. Mais c'était normal. Triste, mais normal."

Il secoue sa bombe en se relevant, la regardant de haut en bas, de bas en haut, cherchant les défauts, cherchant ce qui était floue, cherchant ce qui avait besoin d'être recouvert. Cherchant quelque chose à faire, même 'il n'y avait au fond rien à faire.

Il n'y avait jamais rien à faire.

"C'était dans son profil."

C'est pourquoi il cherchait, le garçon devant toi, à prouver qu'il était possible de dessiner, encore et encore, encore et encore, sur de la peinture fraiche. Mais que ça dégoulinait si on attendait pas que ça sèche. Il voulait qu'il voit à travers sa vaine tentative de dessiner Rose en cachant ses veines ouvertes avec des bandages de peintures blanches alors que la peinture coulait encore leur action dans cet institut.

Puis il tendit le bras, pour avoir la bombe que tu venais de lui filer dans le même axe que le visage rouge et jaune aux ombres blanches de Rose Noctalis la muse. Sans un sourire et sans un regard pour toi, il jaugeait, pesais le pour et le contre.

"Votre but, c'est que je mette cette couleur ? Que je fasse un truc qui me ressemble un peu moins et qui ressemble un peu plus à tout le monde, un truc plus harmonieux selon vous ?"

Enfin il se retourna vers toi en tirant sur son écharpe. Faire des métaphore et attraper la mort. Le début d'un mauvais poème. Mais le poète en question est en train de te fixer droit dans les yeux avec un seul oeil vert. L’œil de chat se cache encore, par méfiance envers l'adulte. Une méfiance gratuite. Une méfiance explicable. Une méfiance qui n'a pas lieu d'être. Une méfiance et une haine irrationnelle.

L’œil vert émeraude te regarde parce qu'il veut sincèrement te comprendre. Mais qu'il veut aussi que tu comprenne. Et que tu t'en ailles. Que la partie de toi qui est là pour le remettre à la place que tu crois être la meilleure pour lui disparaître. Il veut te fuir. Pas te nuire.

Il croit que tu vas lui nuire.

"Je suis pas contre. Mais je l'aime bien aussi comme ça. Alors, si vous voulez polir ça pour le rendre plus commun et plus lisse, va falloir mettre la main à la patte."

Il retourne la bombe et te la tend.

"Et ça a pas l'air comme ça, mais je vous assure que c'est épuisant."

Métaphore de ce que nous sommes par une froide matinée de printemps à Los Angeles. Lulu avait dix-sept ans. Un an après, Lulu se dit qu'elle avait eu de la chance. Parce qu'elle était tombée sur quelqu'un de bien un jour où elle était bien. Un jour où elle ne faisait pas sauter l'institut à la dynamite.

Un jour où elle aimait un souvenir et ne rêvait pas d'avenir. Un jour où le présent était à sa place. Un jour où elle a pu parler avec un adulte sans haine dévoilée. Sans irrationalisme. Sans montré son entêtement pour l’orgueil. Entêtée elle l'avait été. Mais sans violence pour une fois.

Ce jour là, un an auparavant, elle avait eu de la chance, parce qu'elle s'était montrée telle qu'elle était vraiment. Et ça avait été le point de départ.

Khaless Allen. Un an après, qui étions-nous, l'un pour l'autre ?

"Je l'oublierai jamais. Mais "vous", si."

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