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| Lucy Cantarella | Sujet: +Reverse. Dim 20 Jan 2013 - 23:05 | |
| "Putain. De. Bordel. De m*rde."
Vous trouvez que Luca Cantarella a invoqué ces trois expressions trop de fois dans sa courte vie ? Elle aussi.
Récapitulons. Nous sommes en janvier 2013. Depuis presque une dizaine de mois maintenant, le vandale (et d'autres résidents un peu plus discrets) tiennent obstinément tête au corps éducatif qui s'est vu par moitié remplacé par des soldats. À cause de la vingtaine de mort qu'il y a eu pendant le tremblement de terre de 2012. Des horaires en béton pour occuper l'esprit à ne pas broyer du noir, de l'exercice, de la discipline, de la tenue, de la rigueur, de la dignité... Bref, tout ce qui a fait que Lucy Canterella s'était retrouvé à Teenagers. Tout ce qui a fait qu'on avait conclu que c'était un cas désepéré.
Et même si ça lui facilitait le transit intestinal, Luca savait que ce n'était pas un cas unique. Le havre de paix des paumés irrécupérables, le sauveur des familles malheureuses, le Teenagers Institute était devenu en l'espace de quelque semaine... Un Vietnam miniature pour quiconque aimait son confort de vie jusqu'à l'arrivée des treillis kakis. Évidemment, la plupart n'en avait rien à faire. Ils mettaient du temps à se passer définitivement de leur came, il se mordaient et se tailladaient les veines pour qu'on leur file de la morphine, mais avec le temps, on finissait par les voir se lever le matin à huit heures trente devant la porte de leur chambre, bien sagement, entièrement vides. Il y avait ceux qui suivaient sagement les instruction en calculant les bénéfices à venir, c'est à dire la possibilité de sortir hors des murs pour faire leurs affaires à la discothèques. Il y avait ceux qui attendaient dans l'ombre le moment de leur envoyer un coup de pied au derrière pour avoir déranger l'ordre de leur monde.
Et il y avait Lulu, qui n'attendait pas.
Et donc ce matin-là comme pratiquement tous les matins, Lulu courait pour échapper le plus longtemps possible au mauvais quart d'heure qui lui était promis s'il se faisait choper par les deux éducateurs derrière lui.
Parce que d'accord il avait accepté de se faire priver de sortir, de nettoyer la m*rde cataclysmique qu'il laissait derrière lui, et même qu'on coupe ses réserves de bonbons (un défaite symbolique qui mine de rien lui fit comprendre qu'ils avaient encore les pleins pouvoir sur ses faits et gestes) avec pour seul objectif de réclamer inlassablement son canif. Mais quand même. Il s'était pris assez de torgnole dans sa vie pour être certain d'une chose :
La torgnole du Major, elle, elle était assez désagréable pour qu'il ait une sérieuse envie de se taire et dormir à six heures du soir.
Alors on repousse le moment, autant qu'on peut, en courant dans les couloirs, en bousculant du monde. On dévale et ravale les escaliers en sautant cinq marches à chaque pas. Ah, c'est clair que c'était plus facile lorsqu'il avait quatorze ans. Il passait entre les gens avec souplesse, son corps squelettique et asexué aidant à se cacher un peu partout.
Sauf qu'à dix-huit ans, Lulu ne pouvait plus cacher qu'il était une femme qui malgré sa maigreur avait un peu plus de présence que l'allumette qu'elle avait été. Et mine de rien, elle avait peur de se casser quelque chose, maintenant.
Mais il était hors de question de se taire et de se coucher gentiment à six heures et demi. Alors Lulu cours, cours, comme à la bonne époque, après deux ans d’absence.
Vous voulez savoir ce que cet idiot a encore fait ?
Nouvel appel pour l'éducateur-cadet. Cette fois ci, c'est le couloir du dortoir. En montant les marches, une cascade s'écoule lentement après avoir trempé parquets et tapis. Tous les pensionnaires sont priés de descendre, calmement. Certains sont fatigués, d'autres excédés. D'autre prenne ça avec calme, comme une énième alarme d’incendie d'entrainement. C'était un peu comme, à force. Déjà dans les pensées de l'adulte se forme un portrait accompagné d'un surnom de quatre lettre. Il le sait déjà? Vous savez déjà qui est coupable. Vous arrivez en haut des marches, où le sol est couvert une couche d'eau. En bout, une fenêtre est ouverte, et un gamin en jean et en Marcel blanc sales y est assis à califourchon. Il tient entre ses doigts tachés de peinture rouge un tuyau d'arrosage qui vient de l'étage d'en bas.
Sur le mur, encadrant la fenêtre, est écrit un beau "FUCKED". Le gamin avec la mèche rouge posé sur le coin de la gueule regarde droit vers vous et vous adresse son malheur, comme toujours. Puis il passe une jambe de l'autre côté de la rembarde et chute.
Lulu avait gagné du temps en réatterrissant dans la fenêtre du dessous au lieu de s'écraser au sol. Mais le but était de fuir le plus loin possible de ses poursuivant. Ce qui plaçait un dead end sur les toilettes, les douches, le dortoir, bref, toute la partie inondée. Ne restait plus qu'à aller là où personne ne penserait le trouver, et où, en principe, personne ne serait puisque tous les éducateurs allaient être appelé à trouver un moyen d'arrêter l'eau de couler.
Ce qui laissait le couloir du bureau des éducateurs, qui constituait le pont vers la cachette secrète que personne n'avait besoin d'ouvrir pour le moment ; le placard à balais le plus éloigné de l'incident, et donc, où personne ne retournerait juste pour aller chercher des serpillères. Et avec un peu de chance, ils en auront pris avec eux, ce qui lui laissera un peu de place pour respirer.
Et donc Lulu court, bifurquant à chaque fois qu'il croisait quelqu'un pour brouiller les pistes. Il n'avait pas le temps de voir défiler sa vie et ses souvenirs dans les couloirs de l'institut, pourtant gorgé de ces souvenirs centimètres par centimètres.
Elle n'était quand même pas en train de crever.
Mais putain de bordel de m*rde que ça fait chier de savoir qu'à deux tournants de couloir, on a deux anciens soldats qui vous coursent. Alors on évite de glisser sur le tapis, et on fonce droit devant. Et on prie pour que ce soit ouvert.
Luca déboule, essoufflé, dans le couloir d'où sort une jeune femme au teint pâle et eux cheveux roux et bouclés, manquant de lui rentrer dedans. Sans vraiment se soucier de si oui ou non elle était choquée par la tache de peinture qui lui entravait le visage et les vêtements, Lulu se retourna, et entendit du bureau d'où devait sortir l'inconnue :
"Tout va bien Mad..."
Et si vous aviez encore un doute sur l'identité du petit vandale qui se tenait devant vous, le son de sa voix et sa douce poésie vous rafraichiront la mémoire.
"Putain de bordel de m*rde fait chier ..."
Et sans même lui jeter un regard, Luca empoigna sa main et couvrit sa bouche de l'autre pour l'emporter au fond du couloir et s’engouffra avec elle dans le cagibi, et fermait la porte alors que l'éducateur qui venait de la recevoir sortait de son bureau.
Noir. Lulu tient toujours la jeune personne contre elle.
"Vous m'feriez la grâce de rester discrète le temps que ça s'calme dehors ?" |
| Rose Noctalis | o Gardien de Nuit
Surnom : Rosy, l'As de Trèfle Âge du Perso : 21 ans Orientation : Bisexuelle Admission : Avant ou en tant que membre du personnel 8D ? Autorisé à sortir : Accordée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis: | | Sujet: Re: +Reverse. Ven 25 Jan 2013 - 20:35 | |
| Teenagers… Rose avait tant de souvenirs ici. En un sens, elle était heureuse de retrouver cet endroit d’enfermement qu’elle avait fait sien durant de courtes années ; ce qui était paradoxal en un sens, puisqu’il s’agissait d’ailleurs d’une sorte de prison, dans le fond. Fort heureusement, avec ses changements physiques et l’effacement de son casier judiciaire entre autres, personne n’avait pensé à regarder dans les dossiers des anciens résidents et elle avait été prise au sein de l’équipe éducative sans souci. A peine arrivée dans ce qui serait désormais son bureau, elle était déjà appelée à régler un problème, bien qu’il soit en plein jour et qu’elle devrait se reposer pour travailler la nuit même : Un petit rigolo avait inondé l’étage… Elle sourit en se rappelant à quel point madame Manchester tenait à ses précieux tapis. Et elle songea également que c’était bien une bêtise à la hauteur de l’imagination de Luca. Elle sortit donc de son bureau avec un énigmatique sourire perché sur les lèvres… Et se figea. Elle l’aurait reconnu entre mille. Ces baskets et ce jean usés, ce débardeur blanc sale ; éternel… Et ces cheveux châtains, courts, dont seule une large mèche était colorée – à ce moment-là, en rouge –. Ces yeux vairons, l’un jaunâtre et l’autre d’un vert vif et délicieux. Luca… Non, Lucy : Les années ayant passé, ses formes se devinaient davantage sous ses vêtements éternellement usés par le temps, presque anachroniques. Deux petits monticules de chair à peine devinables, voire impossibles à distinguer pour un quidam. Mais pour elle, qui avait connu Luca il y avait si peu d’années, ils ressemblaient à des montgolfières ou presque. La borgne resta là, coite, immobile, incapable de bouger le moindre de ses membres. Tellement surprise qu’elle se laissa totalement faire, prise en « otage » dans un placard à balais. Elle ne répondit rien à son petit ordre, encore trop abasourdie, trop stupéfaite pour pouvoir répondre quoi que c’eut été. Elle déglutit. Ce n’était pas elle qui l’avait retrouvé. Non. C’était lui qui lui avait remis la main dessus. Peut-être sans la chercher, d’ailleurs. Elle fut presque trop timide pour prendre la parole, comme craignant son courroux… Comme de peur qu’il l’ait reconnue et l’ait emmenée ici pour lui faire passer un sale quart d’heure. Mais elle s’y décida finalement. Lentement. Il le fallait bien.
- L… Lune ?...
Ce surnom qu’elle seule lui avait donné. Elle espérait, au fond d’elle, qu’il la reconnaîtrait rien qu’avec ça. Elle tenta de se retourner malgré l’étroitesse du lieu pour être face à lui. Ce serait plus simple, si elle devait se protéger le visage – et encore, si elle avait la présence d’esprit de le faire… Elle serait capable de le laisser la gifler –. Elle ne put se retenir de le toucher, laissant ses doigts un peu frais et moites se poser sur l’épaule nue, comme pour s’assurer qu’il n’était ni un rêve ni une hallucination, et qu’il était bien là, droit devant elle. Une épaule chaude et réconfortante… Elle avait tant de fois laissé son mal-être et ses larmes couler dessus. A ce bref souvenir, une de ses cicatrices la démangea. Mais elle ne toucha pas à ce vestige du passé. Hé bien non, il n’était pas qu’un songe, il était bel et bien réel. Face à elle. Elle en avait les larmes aux yeux. Elle ne savait pas quoi dire, et après un petit instant de flottement qui lui sembla durer une éternité, se décida à glisser quelques mots balbutiants qu’elle trouva la seconde d’après des plus stupides.
- Je suis rentrée.
Une larme s’échappa de son œil encore valide et roula lentement sur sa joue qui désormais, avait la couleur de l’albâtre.
- C’est Rose. Si tu ne me crois pas… Demande-moi ce que tu veux qui serait apte à te le prouver.
Son tatouage ? D’accord. Ses cicatrices ? D’accord. Son as de trèfle ? D’accord. Son ancien dortoir ; ou plutôt, leur ancien dortoir ? D’accord. Tout ce qu’il voudrait, elle le ferait. Bon, il devait trouver cela abracadabrant, mais tant pis. La croirait-il, au moins ? Après tout, elle n’était plus du tout la même, physiquement parlant. Essuyant la perle salée qui avait tracé un sillon humide sur sa joue du dos de la main, elle se retint d’en verser d’autres. De joie. De culpabilité. Si seulement il savait à quel point elle s’était battue, bec et ongles, pour revenir. Elle avait envie de l’embrasser. Mais ce ne serait pas correct. Après tout, il devait lui en vouloir, sans doute. Si elle prenait l’initiative de l’embrasser, il la mordrait peut-être. L’avait-il oubliée ? Elle ne le pensait pas… Après tout, leurs échanges de lettres avaient été si fréquents… Même si ils s’étaient arrêtés d’un coup sec et tranchant, comme une lame de rasoir en plein cœur. Avait-il su trouver une demoiselle pour combler son absence ? Ou un homme ? Etait-il seulement retombé amoureux ? Tant de questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme. Si cela continuait ainsi, il y avait d’ailleurs fort à parier qu’elle finirait avec une migraine carabinée. Mais pour lui, elle se fichait de souffrir. D’ailleurs, il pouvait bien la rouer de coups, elle le laisserait faire. Elle l’avait mérité. Il l’avait empêchée de mourir, ce jour où elle avait tenté de mettre égoïstement fin à ses jours en essayant de sauter du toit. Et elle était partie. Seule une idiote en puissance aurait réagi comme elle. Alors oui, il pouvait bien la flageller, la mutiler, la priver de son second œil, seul contact qu’il lui restait encore avec le monde visuel… Elle le laisserait faire. Sagement. Sans rien dire. Avec simplement un petit sourire presque heureux scotché au visage. Ses jambes lui semblaient être du coton. Ainsi, elle se laissa glisser le long du mur, lentement, jusqu’à ce que ses fesses touchent le sol. Les jambes repliées contre elle, elle enfouit la tête dans ses genoux, un peu tremblante. Elle n’avait pas imaginé leurs retrouvailles ainsi. Mais cela n’avait plus d’importance : Il était maintenant face à elle. Elle redressa finalement son visage, laissant seulement son menton contre ses jambes simplement couvertes d’un collant beige malgré la saison. C’était comme si elle avait froid de l’intérieur. Elle n’avait jamais autant redouté les mots de quelqu’un qu’en cet instant-là.
Pourvu qu’il la reconnaisse. |
| Lucy Cantarella | Sujet: Re: +Reverse. Ven 25 Jan 2013 - 21:57 | |
| Lune ? Un cœur s'arrête de battre.
C'est le mien. Et il aurait très bien pu se briser. Il se brisera peut-être. Car trop de choses ont changé. Mais ce cœur qui a tant battu pour toi s'est arrêté au moment où j'ai entendu ta voix. Cela faisait une éternité que je n'avais pas entendu ta voix. Il y a des mois que je ne l'ai pas entendue déformée par un téléphone, et trois ans que je ne l'ai pas entendue vive comme je l'entends à présent.
Qui prononce ce nom, ce nom que toi seul à le droit de prononcer. Mon seul et unique nom que j'ai gardé comme un secret rien que pour toi et ton seul oeil valide.
Mon cœur s'est arrêté de battre, car l'impossible est vivant. Tu fus Marie couronnée par le Christ, tu es le Christ ressuscité, et je suis Thomas, ébloui par le son de ta voix, et cet unique nom sur tes lèvres.
Rose.
Tu te retourne, et je vois quelqu'un d'autre. Dans le peu de lumière qui nous parvient, c'est une femme blanche, rousse avec ses deux yeux valides, qui me regarde avec des yeux près à larmoyer, de peur ou de ce regard détruit par le temps à attendre. Ses yeux son bleus, à cette femme. Et sa main sur mon épaule est douce, je jurerai qu'elle tremble. Et après plusieurs secondes d'incrédulité, mes deux yeux grands ouverts sur elle, la forme de son visage se superpose à un souvenir. La forme de ses yeux, de ses lèvres, de son nez à la forme de son oeil.
Le trouble. Et puis ta voix dans la nuit artificielle. Tu pleures. De cet oeil que j'ai vu brun, que j'ai vu seul, et que j'ai vu pleurer tant de fois."Je suis rentrée."Mon cœur s'est arrêté de battre. Un cœur que t'as tenu dans tes mains. Un cœur qui s'est déchiré lorsque j'ai vu la caisse de ton tuteur partir dans l'allée de Teen. Un cœur qui s'est détruit au fur et à mesure de l'oubli. Un cœur qui a tourné au ralenti après que j'ai avalé nos milles aiguilles. j'ai tenu ma promesse. Mais je ne t'ai pas oubliée. Je ne t'ai jamais oubliée. Et c'est pour ça que cette femme, en face de moi, je ne la connais pas.
Je te reconnais. Je te reconnais mon cœur.
Je te connais par cœur. Je t'ai désappris. Tu me déchire de joie et de douleur, car j'ai peur. Ma main ne pense même pas à trembler."C’est Rose. Si tu ne me crois pas… Demande-moi ce que tu veux qui serait apte à te le prouver."Et elle tombe contre le mur. Se recroqueville sur elle-même. Ses mots sont vides et pleins de craintes, et elle lève les yeux vers moi. Elle me craint, mais son visage me crie qu'elle m'aime. Qu'elle m'aimera toujours. Et même sans voir ton dos, je sais, je sais, et je tombe à genoux devant elle.
Devant toi.
Mes mains tremblement enfin. Je les poses sur ton visage. Je reconnais la forme sans reconnaître le grain, je reconnais. Je reconnais tout ce que tu es. Et les gens peuvent bien ouvrir la porte à la volée que je ne dirais rien. Ma main glisserait quand même sur tes yeux, l'un pour y voir le vide, l'autre pour essuyer une larme et se demander mille fois pourquoi sont-ils devenus bleus. Pourquoi est-il redevenu bleu. Pourquoi ce corps est-il si changé. Pourquoi.
Et derrière ma mèche, des larmes coulent aussi. Tu es rentrée.
Ce n'est peut-être qu'une réminiscence, qu'une nostalgie de notre passé. je sais très bien que je ne devrais pas, que je ne peux pas, mais je glisse mes mains sur ton cou et cherche la peau de tes épaules sous tes vêtements. Je prend ta nuque pour coller mon visage contre mon cœur, contre cette putain de poitrine que tu n'as jamais vue. Je jette un oeil dans ton dos et caresse le souvenir, pour y retrouver la réalité, le seul lien avec le passé.
Le tatouage. l'encre noire sur ta peau désormais claire. Je n'ai pas besoin de le distinguer complètement à cause de l'ombre. Ce rayon de lumière et ces formes floues me suffisent. Je sais que je ne devrais pas. je sais que je ne le peux plus. je sais qu'il y a quelqu'un qui a besoin de moi plus que toi. Quelqu'un qu'avec le temps et la présence, j'ai fini par aimer plus que toi et ton souvenir. Plus que ton fantôme. Plus que les rêves. Plus que le passé. Plus que ton image. Plus que ton sourire.
Parce qu'il était là.
je sais que je ne devrais pas. Mais j'aurais tout le temps de me réveiller de ce rêve stupide, cette preuve que tu n'es pas tout à fait partie. Ce rêve que tu es, cet autre toi qui ne sera certainement plus jamais toi, je l'attrape avant qu'il ne s’échappe. Je m'agenouille en face de toi, porte ton visage dans mes deux mains en coupe, et pose mes lèvres sur les tiennes en pleurant, en pleurant ton absence. Je t'embrasse, avant que ton image déformée ne s’échappe.
Je t'embrasse, toi que je n'aime plus. Plus comme ça.
Mais je me sens si seule.
Et sur tes lèvres, dans un souffle brûlant de ma peine sans nom, je murmure la seule chose qui puisse me venir à l'esprit en cet instant. Rêve ou non."Qu'est-ce qui s'est passé ?" |
| Rose Noctalis | o Gardien de Nuit
Surnom : Rosy, l'As de Trèfle Âge du Perso : 21 ans Orientation : Bisexuelle Admission : Avant ou en tant que membre du personnel 8D ? Autorisé à sortir : Accordée
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Age : 28 Messages : 266 Jeux +16 : Oui Disponibilité : Variable
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis: | | Sujet: Re: +Reverse. Dim 27 Jan 2013 - 1:13 | |
| Le verdict ne tarda pas à tomber. Les quelques minutes passées ainsi, contre le mur, lui semblèrent une éternité. L’angoisse avait le don de paralyser les gens. Et Rose ne faisait pas exception à cette règle. La peur l’avait faite chanceler, et maintenant, ses fesses clouées au sol lui semblaient être de plomb. Il ne bougeait pas. Elle était terrifiée. Au-dehors, on pouvait entendre quelques personnes qui passaient en courant et des ordres secs et indistincts. Puis plus rien. Un silence de mort. Et il tomba à genoux. Un peu effrayée, elle se colla contre le mur, recroquevillant encore davantage ses jambes contre elle. C’était instinctif. Elle le laissa faire en se serrant les phalanges par crainte, se laissant palper, le laissant la redécouvrir. Elle se sentait comme un nouveau-né. Pour un peu, elle se mettrait nue. Mais ce n’était pas raisonnable. Elle ferma les paupières en le sentant presser son visage contre son torse… Ou plutôt, sa poitrine. Non… Qu’il arrête ça. Elle avait envie de le serrer dans ses bras, fort, si fort, tellement fort, quitte à l’étouffer un peu. Comme pour le sentir faire à nouveau un avec elle. Sentir ses mains sous son ample haut à col évasé lui tira un petit sursaut, mais elle le laissa faire. Soumise. Repentante. En le sentant se reculer, elle rouvrit les yeux. Son visage pris dans les mains de l’adolescent, elle se laissa faire aussi docilement qu’une poupée. Le baiser avait le goût salé des larmes du jeune homme.
Alors, ce fut le déclic. Comme une lame glacée fichée en plein cœur. Elle s’agrippa un morceau de vêtement. Le torrent coula de ses yeux, comme le sang de son cœur, qu’elle sentait saigner dans sa poitrine. Les mots avaient été lapidaires, au téléphone. Elle les avait presque oubliés. Il ne l’aimait plus. Elle le laissa cependant faire, encore une fois. Souffrant en silence. Comme à son habitude. Comme il avait sans doute dû le faire. Seule. Les yeux clos. Laissant le froid glacé de l’amertume s’occuper de figer son corps dans une douloureuse fraîcheur. Puis vint la question. Elle rouvrit lentement ses prunelles factices.
Elle n’aurait jamais dû revenir.
- Tu ne veux pas savoir.
Elle était un peu plus froide. Elle avait été heurtée par le fouet vif et tranchant de la réalité. Dire qu’elle avait enfoui cette révélation au fond d’elle. Elle tourna la tête, fixant le mur qui était à quelques centimètres de son faciès. Comme pour ne plus le voir. Pourtant, les larmes continuaient de couler, fontaine de Jouvence intarissable. Elle ferma à nouveau les yeux. Ne plus voir. Comme si ce n’était qu’un rêve. Elle se pinça, mais rien n’y faisait. Elle était toujours là. Sa main se cramponna au tissu soyeux, le froissant tant elle le serrait.
- Je suis revenue pour toi.
« Parce que je t’aime toujours ». Elle avait tant envie de le lui confesser. Mais elle ne le pouvait plus. Elle avait laissé passer sa chance. Elle avait pris le mauvais chemin. Et elle ne pouvait pas revenir à la case départ, ni faire un simple reset de sa mémoire. Elle aurait mieux fait d’être amnésique, dans le fond. Poupée de chiffon, son bras non utilisé s’affaissa sur le sol, comme vidé de ses forces. Ses jambes restèrent fléchies grâce à ses talons, seul point de poids qu’il lui restait dont elle sentait encore l’existence, ancres qui lui donnaient l’impression d’être collée au sol ; mais ces jambes s’étaient un peu écartées de son buste. Une poupée disloquée. Elle rouvrit les deux volets de peau qui lui servaient de paupières et fixa un point du mur sans vraiment le voir, laissant son regard planer dans le vide.
- Je te demande pardon.
« Pardon d’être partie, pardon de ne pas être revenue avant, pardon de t’aimer encore, pardon d’avoir changé, pardon d’avoir couché avec ce juge, pardon d’être faible, pardon d’exister ». En un sens, elle était un peu comme une marionnette, devant lui. Elle lui devait tout. La vie. Les joies de l’amour. Le désir naturel de soumission aussi, car c’était ce qui décrivait le mieux ce qu’elle avait senti le jour où ils avaient couché ensemble. Elle devait penser à autre chose. Elle avait certes encore la dépression facile, pour ainsi dire, mais elle avait pu se reconstruire un minimum. Grâce à Teenagers. Grâce à Luca. Grâce à… Allez savoir quoi. Ressasser tout cela lui donnait envie de fouiller dans l’un des cartons disposés sur l’étagère à l’autre bout de la pièce, jusqu’à trouver quelque chose de coupant. Elle était vidée. D’une certaine manière, cette retrouvaille était comme un vampire. Une sangsue. Elle l’avait désirée, idolâtrée, cherchée, attendue, dirigé sa vie pour… Puis était désormais dépossédée de son énergie. Il n’était que tôt ce matin-là, mais elle se sentait tellement épuisée qu’elle aurait voulu mourir dans la seconde. Ou vomir. Vomir de joie… Quel beau contresens. Mais elle se sentait tellement mal en cet instant. Sa tête se remit droite, dans un mouvement presque mécanique. Elle le fixait sans le voir. Sans savoir comment, elle parvint à se relever, le dos toujours collé au mur. Elle fouilla dans le short en jean qu’elle portait. En sortit un autre élément de son passé. Puis défit sa pince à cheveux, laissant ainsi quelques boucles rousses venir envahir son visage. Sauvage. Primale. Ou du moins, elle en avait l’air. Elle n’avait plus la force de pleurer. Et pourtant, quelques larmes insidieuses continuaient à se frayer un chemin sur ses pommettes d’ivoire. Elle regarda les deux objets, se demandant quelque chose. Elle voulait percer la carte avec la pince, comme en preuve que c’était bien elle. Mais elle n’y arriverait pas. Elle soupira. Puis rangea la pince dans l’une des étroites poches en jean. Elle prit l’une des mains délicieusement chaudes de son interlocuteur et glissa ce qui fut longtemps son bandeau dedans. Lui refermant les doigts dessus. Le choc fut trop grand. Elle eut beau lutter, les émotions la submergèrent. Elle s’écroula à terre avec l’impression de couler. De sombrer. Elle se fichait bien de se faire mal. De toute manière, ce vertige lui avait ôté momentanément la vue. … Mais elle ne perdit pas connaissance. Oh, elle aurait aimé. Mais il fallait croire que la place de Luca se trouvait au-dessus de la sienne. Simplement une perte d’équilibre. Oui, si on lui demandait, elle prétexterait ça. Mais une petite protestation de son ventre lui rappela son erreur : Elle n’avait pas petit-déjeuné. Or, quand elle manquait de sucre dans le sang… Son corps le lui rappelait. Nouveau soupir. Pas maintenant.
- Bordel, ce que j’ai faim….
Hors-sujet. Elle avait glissé cela entre ses lèvres, comme pour l’expier. Comme un soupir. Comme pour changer de sujet ou lui prouver qu'elle était humaine. En un sens, elle se sentait vraiment stupide : Elle se levait, tombait, se relevait, retombait... Elle devait passer pour une montagne russe. Ou une imbécile. Elle poussa un énième soupir. Et maintenant ? Qu'allait-il faire d'elle ? Elle entendit de l'agitation à l'extérieur. Par un réflexe protecteur - ou égoïste, selon le point de vue -, elle fouilla le trousseau de clés à sa ceinture, puis se redressa sur les genoux, se tenant à la clenche, fermant le verrou. Puis, elle appuya le front contre la porte en bois dur. Elle n'avait plus la force d'affronter ce regard, ce regard qu'elle avait vu si tendre, qu'elle avait vu brouillé de larmes, qu'elle avait vu rempli d'inquiétude, de soulagement... Ou bien de haine... Elle avait trop peur de ce qu'elle pourrait y lire. Ses yeux factices, comme par automatisme, se posèrent sur ses bras striés. Elle avait tant vu le sang couler sur sa peau jadis café au lait. Maintenant, elle ne s'imaginait pas un filet d'hémoglobine couler le long de cette peau blanche comme un cachet d'aspirine. C'était presque comme si ce n'était plus son corps.
- Tu m'en veux ?
Question idiote, étouffée dans la gorge de celle qui l'émettait. Elle doutait même que c'eut été compréhensible. Ou qu'elle l'ait dite assez fort. Peu importait, en fin de compte. Le résultat serait le même. |
| Lucy Cantarella | Sujet: https://www.youtube.com/watch?v=mWv2hPVaHu8 Ven 1 Fév 2013 - 21:15 | |
| Je défaille à chaque mot qui sort de ta bouche. Pour moi. Tu es revenue pour moi. Je réalise ma part de culpabilité dans ce destin fou voire malheureux. Je m'en veux. Je m'en veux de ne pas vouloir te repousser, de ne pas pouvoir te dire de me lâcher les basques pour vivre ailleurs qu'en mon cœur.
Mais même si je ne veux plus de toi comme l'Unique, je t'aime encore. À la manière de l'amie qui n'a jamais quitté mes pensées. À la manière d'une personne dont j'ai affirmé désirer l'existence, la présence. Je t'aime encore au sens où je ne te rejetterai pas. Je n'en ai pas la force. Je veux que tu me prennes dans tes bras et me dises que tout va bien. Je veux manger du sucre en me réveillant dans la même pièce que toi. Je veux danser maladroitement avec toi comme partenaire, et quand bien même je ne veux plus de ta chair, je sens enfin que tu m'as manquée, trop manquée.
Rose. Ma Rose. Ma fleur de jardin carmin, ma fleur noire qui luit dans la nuit, que je t'aime ou non, tiens-moi fort contre toi : j'ai peur de te perdre, de me perdre. J'ai peur.Rose se lève. Il ou elle, peu importe, voit la raideur de ses mouvement, l’éclairage trop faible l'empêche d'être sûr qu'elle soit au bord des larmes. Jusqu'à ce que les dites pierres de cristal dévalent le pente. Son cœur se serre. La prendre dans ses bras ? La réconforter ? Alors que ses sentiments n'étaient plus les mêmes ? Que cette étreinte pourrait la tuer à l'intérieur ? Lucy hésite. Luca hésite. Et finalement, lorsque ses jambes la trahir, ni l'un ni l'autre n'ont hésité une seule seconde à s'agenouiller et à tendre les bras pour amortir la chute. Tant bien que mal. Ils se relèvent, la gorge sèche et étouffée, rien ne se passe dans ses cordes vocales. Il n'y a simplement rien à dire. À part "Tu n'as pas à t'excuser". Mais comment lui dire autrement qu'avec des mots déjà trop usés pour prendre sens ? Ne reste qu'un silence, et Rose Noctalis reprend son rôle, ses répliques, sa place... Rose redevient Rose en une parole seulement."Bordel, ce que j’ai faim…."Lulu la regarde quelques instant, et ris pitoyablement derrière ses larmes qu'il essuie d'un revers du bras. Elle ferma la porte de l'intérieur, une manœuvre que Lulu ne savait pas possible jusqu'ici. L'idée d'être enfermée lui donna une impression étrange, chassé par la raison. Il ne pouvait rien arriver de mal. C'était pour les protéger. Des témoins comme de ses poursuivants qui de toute façon l’attraperaient prochainement. mais plus tard. Aujourd'hui, ce n'était pas le moment. C’était le moment de mettre les choses au clair."Tu m'en veux ?"Comment t'en vouloir ? D'avoir tenté de refaire ta vie ? Comment t'en vouloir d'avoir changé ? Comment pourrais-je t'en vouloir d'être revenue pour m'aimer ? Je ne t'en voudrai jamais de m'aimer.
Mais bordel ça fait mal de se sentir si impuissant. Bordel je ne sais pas comment me forcer à te rendre tout l'amour que je te dois. Cette affection, cet amour pur et simple que je te dois, ce dévouement que je te dois. Je ne sais pas, je ne peux pas. Je sais juste qu'il me faut ta main dans la mienne pour avancer. Car bientôt je m'effondre si tu ne me regarde pas.
Je grandirai. Pour mériter son estime sans espérer ton amour. Cet amour pour lequel tu as nié le monde qui m'est refusé. Ta liberté. Loin de ces murs."Je..."N'ai pas de mots pour te dire ma reconnaissance, cette naissance, au plus profond de mon cœur, de quelque chose de plus sein à l’intérieur.
Mais de plus difficile à accepter encore qu'une passion adolescente.
J'aimerais voir ton visage. Ton nouveau visage à la pleine lumière. J'aimerai que la lumière du jour sèche mes larmes. J'aimerais que la lumière de ton sourire me touche comme autrefois. Peut-être qu'il y aurait providence dans ton regard. Et peut-être pas. Et au fond je sais que c'est trop tard pour que tout redevienne comme avant."Je n'ai pas de raison de te pardonner."Luca s’avance vers elle, enroule ses bras sur sa taille et pose son front contre l'épaule de la gardienne de ses nuits. Sa mèche rouge glisse. Un soupire pour évacuer l'émotion. Sa voix tremble encore ;"Tu n'as jamais rien fais pour me blesser."*Mais malgré tout je tiens encore à ton amitié, au lien que nous avons créé. Pouvons-nous rester les mêmes sans tomber dans nos romance, cette passion rance d'un passé étouffant ? Un amour qui a guidé ta vie jusqu'ici, que tu me passe sous silence, un amour que j'ai laissé tomber après la dernière danse. Sans cet amour, sommes nous les mêmes ? Pouvons nous être deux encore ?
Sans passion. Sans Haine. Sans larmes, vivons encore.
Je veux voir ton visage, à la pleine lumière du jour.* "Je sais pas comment te dire. Je suis désolé de pas pouvoir. J'ai pas assez de mot." *À jamais les mêmes. Pour toujours différent. Nous revenons en arrière, mais nous réparons les temps. Un deux trois quatre, je vais tenter de ne plus maladroitement te marcher sur les pieds. Je vais tenter d'être adroit pour te trouver le plus eau de cavaliers. je ferrai tout.
Pour te rendre heureuse, et me racheter.* "Je suis trop heureux de te revoir. Parle-moi de toi, s'il te plait..." |
| Rose Noctalis | o Gardien de Nuit
Surnom : Rosy, l'As de Trèfle Âge du Perso : 21 ans Orientation : Bisexuelle Admission : Avant ou en tant que membre du personnel 8D ? Autorisé à sortir : Accordée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis: | | Sujet: Re: +Reverse. Mer 20 Fév 2013 - 14:45 | |
| Rose se sentait gauche et maladroite. Elle avait grandi, c'était un fait, et un fait avéré étant donné les années passées, les petits centimètres qu'elle avait pris et l'âge sur sa fiche de personnel. Mais là, dans cette pièce, enfermée avec Luca, elle se sentait à nouveau faible. Petite. Désespérée. Comme autrefois. Comme elle l'avait toujours été, presque de son plein gré, par nature. Après tout, même si son casier judiciaire avait été effacé, elle traînait derrière elle un lourd passé. Un lourd passé que jamais personne n'avait voulu comprendre. Sauf lui. Elle se laissa rattraper, se sentant plus molle qu'une poupée de chiffon. Elle le laissa faire, se tendant un peu, mais ne tardant pas à l'accueillir dans ses bras, comme autrefois. Enfin, presque. Car seul un bras se posa timidement dans le dos de l'adolescent, tandis que le second restait à terre. Elle détourna la tête, presque comme pour ne plus le voir. Son cœur se serra alors qu'il reprenait la parole, mais bien vite, se "détendit" en entendant la suite. Il avait beau lui assurer qu'elle ne lui avait jamais fait de mal, elle le connaissait trop bien. Elle se doutait qu'il ne lui disait pas tout. Tant pis. Elle l'écouta en silence, n'osant briser ce silence imposé par la voix de Luca. Attendrie, sa main quitta son dos pour remonter dans ses cheveux châtains, les lui caressant doucement. Et elle soupira, doucement. - Je t'aurais prévenu. Ça ne va pas te plaire.Comme par automatisme, elle avait posé ses prunelles sur l'un de ses bras, à un endroit où il y avait sans doute l'une de ses très nombreuses cicatrices. Trop nombreuses. Elle prit une petite inspiration, comme pour se donner du courage, le serrant contre elle. Presque contre sa poitrine, en fait. - J'ai passé deux ans à racoler pour me refaire physiquement. Et j'ai dragué mon juge. J'ai obtenu ses faveurs et fait effacer mon casier pour revenir. C'est tout.Elle avait volontairement dit les très grandes lignes seulement. Elle n'allait pas rentrer dans les détails non plus. Même son faux nom, il n'avait pas forcément besoin de le savoir. Elle retourna timidement la tête vers lui, comme de crainte de se faire gifler. En un sens, c'était tout ce qu'elle méritait. - Visiblement, ma métamorphose a marché : Tu ne m'as pas reconnue, dans le couloir.Elle laissa échapper un petit rire gêné. Mais ce petit rire lui sembla bien vite fade, et elle y coupa donc court. Son visage se referma. - Je suis toute blanche maintenant. Rousse, aussi. Et... J'ai un oeil de verre, désormais. Et des lentilles grises. Je me suis fait poser des crocs de vampire en résine, aussi.Elle lui avait confessé cela en un petit soupir, puis referma les yeux, cognant légèrement sa tête contre le mur, tout à fait volontairement. Elle daigna enfin relever son deuxième bras et le posa sur l'une des épaules de son interlocuteur. - Et toi ? En dehors de ce que tu m'as dit dans tes lettres, tu es devenu quoi ?Mais ce n'était pas vraiment cette question qu'elle voulait poser. Elle se mordilla un instant les lèvres, avant de finalement prendre son courage à deux mains. Après tout, elle avait grandi. Elle était devenue une adulte. Alors, elle n'était plus en âge de faire la fine bouche. Elle se devait - et lui devait - d'assumer. - Est-ce que tu m'aimes encore, Luca ?Cette question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle était revenue à l'Institut. Enfin, elle la lui avait posée. Elle craignait sa réponse. Un simple mot suffirait à la faire renaître, ou bien, au contraire, à la briser. Mais elle avait besoin de savoir. Bien entendu, elle comptait rester surveiller les nuits des résidents. Elle n'allait pas partir de sitôt. Mais elle avait besoin d'être fixée. Avait-elle encore raison d'espérer ? Ou bien devait-elle couper court à tous ses rêves ? Maintes fois, quand elle couchait avec le juge, elle s'était imaginée avec Luca. Elle avait imaginé un avenir à deux. C'était ce qui l'avait tenue à flot. Même quand elle était encore dans la rue, et que certains clients étaient tout bonnement odieux avec elle. Elle s'écarta un peu de Luca, lui écartant sa mèche de devant le visage, comme pour chercher à capter son regard malgré l'obscurité. Elle glissa ensuite ses doigts le long de l'une de ses épaules, doucement. Si elle continuait à le toucher, elle risquait de tomber à nouveau de l'autre côté de la barrière, de se laisser tenter par la pomme du jardin d'Éden. Et ce, sans qu'il n'y ait de serpent tentateur... Hormis son amour pour lui. Elle s'était mise à fixer ses lèvres, sans le vouloir, et soupira un petit peu. A la fois d'impatience, de nervosité et de désespoir. Elle avait tellement hâte d'avoir sa réponse, bien que cela la rende perplexe... Et elle s'en voulait, en un sens, d'être encore amoureuse de lui. Elle n'aurait donc aucune raison de lui en vouloir si, lui, avait décidé de la faire passer à la trappe pour donner son cœur à quelqu'un d'autre. Elle n'en serait certainement que plus heureuse, de toute manière... Après tout, elle n'avait toujours été qu'une source de problèmes pour son entourage. Alors, Luca méritait bien quelqu'un de mieux qu'elle. Tout du moins, c'était ce qu'elle pensait. "Je rêve d'un monde qui s'élève Au milieu des champs où l'on crève."
Grégory Lemarchal |
| Lucy Cantarella | Sujet: https://www.youtube.com/watch?v=6dIsVE1HQqc&list=FLWsztlRaIcnqq9z_T9g1syw Sam 30 Mar 2013 - 15:08 | |
| Je hais le monde entier de t'avoir poussé à ça. Je hais le monde d'avoir permis cela. Je me hais. Je me hais, trois fois. Pour l'avoir permis, Pour t'y avoir poussé par ma simple existence. Pour avoir à te dire que j'aurais préféré que tu ne le fasses pas. Pas pour moi.
C'est un prix tellement dur à payer pour si peu, ma Rose.
Mais ta voix et ta présence m'enchantent. Enfin je t'ai de nouveau dans mes bras. Enfin tu es là. Alors je ne cracherai pas sur ça. À l'infini je te remercie.
Tu as changé. Physiquement. Tu n'est pas la même, pas cette personne que j'ai été heureux d'aimer. Une partie de moi te regrette. Alors même si je veux te dire à quel point tu es belle, je garde le silence. La politesse, ça a jamais été mon truc, tu sais bien... Et moi ? Que suis-je devenu ? Ce n'est pas la bonne question. Ne reste qu'une question. Qui sommes nous ?
Je te serre dans mes bras lorsque tes sourires ressemblent à des soupires de lassitudes, lorsque ton rire semble être un sanglot. Je serre ta main lorsque tu pars en arrière, sans rien d'autre pour m’accrocher."Et toi ? En dehors de ce que tu m'as dit dans tes lettres, tu es devenu quoi ?"Et le temps que je cherche par quel bout commencer, tu me donnes le pan du draps à tirer pour déchirer les rideaux qui obstruent la fenêtre qui doit éclairer la pièce qui éclaire notre vie. Je vais tirer sur ce bout pour que tu en réalise l’horreur innocente. Je n'ai pas fait le tapin, je ne suis pas tombé dans la drogue, je n'ai toujours pas besoin d'alcool pour supporter la vie. Le plus affreux dans tout ça, c'est que j'ai tout fait pour être simplement heureuse.
Sans toi.
On ne lève pas le voile, on déchire les pans de rideaux. Respire pas trop, il y a pas mal de poussière.
La sensation horrible d'être dos au mur. Le prénom d'un garçon raisonne, raisonne, sonne, sonne, comme une douce mélodie mélancolique pour endormir la conscience, comme un hurlement de désespoir, le cri d'une bête plus forte que toi, une force appelée Fidélité, qui a déjà changé de maître. Est-ce qu'on aime par pitié ? Non. On l'aime parce que c'est le seul qui soit possible. On l'aime parce que sa présence est la seule qui peut comprendre.
On peut détruire les gens avec de l'amour.
C'est ce que j'ai fait. Je soutiens à bout de bras le bonheur de deux personnes. Je ne tiendrai pas longtemps. Il faut que j'en lâche une.
Je me hais, car c'est toi.
Silence. Il faut du temps. Du temps pour tenter de trouver les mots. Mais aucun mot ne sort, et devant ton silence, mes sourires sanglotent eux aussi. Dans un monde sans lumière, je fixe ta silhouette et serre tes mains dans les miennes sans pouvoir arrêter de trembler."J'aimerais tellement te mentir."Si j'avais pris le temps d'inventer une langue avec toi, elle passerai à travers ton oeil unique et mes deux yeux qui ont été rieurs à tes côtés. Je n'aurais plus besoin de mes mains pour me raccrocher à toi, et les nuances infinies qui n'ont pas de nom, tu les comprendrais, d'un seul regard, à peine la pensée m'aurait-elle effleuré. Je pourrait te dire ma joie et ma peine toutes emmêlées, je pourrais te dire, tout te dire sans te toucher, je pourrais vivre sans crainte que tu oublies quelque chose en moi qui t'étais destinée, et je ne serait pas ainsi brisé de ne pas avoir ni les mots, ni la force de te dire.
Nous avons été heureux, putains d'heureux ensemble, et je ne sais comment tout te dire, comment te dire infiniment merci de tous ces moments passés sans blesser ce que tu me tends aujourd'hui.
Et moins j'ai les mots, plus je penses, et plus je pense, plus j'étouffe, entre cette foi que je lui dois, cette fois qu'un jour il va revivre, qu'un jour il sera heureux, que nous seront heureux, l'un et l'autre, l'un pour l'autre, il faut croire, croire en quelqu'un, vite, puisque nous ne croyons ni en Dieu, ni en l'Humanité. Et il a besoin de savoir qu'il n'y a de la place pour personne d'autre que lui. Je me meurs, me meurs à l’intérieur, car je t'ai toujours aimé, et je l'aime bien plus encore, par désespoir, par accord, par désaccord, par désir d'encore.
Au bord du vide, nous voulons vivre."Je t'ai aimé et t'aime encore, pour ce que tu es et ce que tu deviendras."La vie est une chienne qui nous a bien baisé."Mais je ne peux pas."Mais au fond, c'est parce qu'on l'a bien voulu, non ?"Je suis désolée Rose, je peux pas, je peux plus."Si seulement les mots... "Tu n'es plus la seule pour moi."Et des larmes, des putain de larmes. Car j'ai parfaitement conscience de te briser. J'aurais moins mal si je pouvais mourir ici et maintenant avec toi. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas. Quelqu'un sur Terre à besoin de moi. Et j'espère de tout mon cœur que ça ne m'empêchera jamais de te prendre dans mes bras pour rire et pleurer.
Pardon. Pardon. Oui je t'aime.
Non. Plus comme ça."On a parcouru le chemin..." |
| Rose Noctalis | o Gardien de Nuit
Surnom : Rosy, l'As de Trèfle Âge du Perso : 21 ans Orientation : Bisexuelle Admission : Avant ou en tant que membre du personnel 8D ? Autorisé à sortir : Accordée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis: | | Sujet: Re: +Reverse. Ven 23 Aoû 2013 - 18:31 | |
| Rose restait prostrée dans ce cagibi sombre, ses mains toujours dans celles de l’adolescent. Elle attendait. Quoi ? Elle ne le savait pas. Elle savait en revanche qu’elle avait peut-être fait une erreur. Peut-être. Comment en être sûre ? Elle nourrissait encore l’espoir d’entendre ces doux mots sortir de la bouche si convoitée. Avec qui elle avait ri. Avec qui elle avait pleuré, à qui elle avait tout dit. Cette bouche qu’elle avait tant aimée. Elle le sentait trembler. Elle aurait aimé prendre ces mains et les serrer, comme pour les réchauffer, mais elle sentait que ce n’était pas le moment. Qu’elle n’en aurait peut-être pas la force. Alors, elle le regardait. De son unique œil, désormais bleu. La Rose que Luca avait connue avait tout l’air d’avoir disparu, même si, au fond d’elle, elle restait persuadée qu’elle était la même. Elle avait conscience qu’elle risquait de tomber de haut. Mais elle avait pris le risque. Elle avait couché avec un vieux rabougri pour revenir. Pour obtenir un nouveau ticket d’entrée dans cet enfer qui lui avait pourtant offert de si beaux souvenirs. Elle restait là, sagement, attentive à la moindre parole du jeune homme. Et les premiers mots tombèrent. Elle sentit son cœur faire un bond, comme si sa poitrine venait de l'éjecter… Ou de le vomir. Elle se sentait pareil. Elle restait pendue à sa bouche, se mordant un peu la lèvre inférieure. Certes, ses canines en résine lui faisaient un peu mal. Mais elle s’en fichait comme de l’an quarante. Qu’importaient les blessures, qu’importait son job, qu’importait tout le reste. Elle avait l’impression que sa vie se jouait, pendant ces quelques minutes. Elle eut un sourire presque heureux quand il lui affirma qu’il l’aimait encore. Mais ce sourire fana quand elle entendit la suite de sa déclaration. Elle avait l’impression de recevoir mille poignards en plein cœur. Surtout en entendant la fin des révélations du jeune homme. En plus des poignards, elle ressentait comme un coup de poing dans le ventre. Elle fit un peu le dos rond. Elle aurait voulu pleurer, mais ses yeux lui semblaient plus secs que jamais. Sa gorge était nouée. Un léger soupir filtra entre ses lèvres. Elle tira le jeune homme vers elle, en utilisant ces mains qui enserraient les siennes. Elle voulait le sentir contre elle, une dernière fois. Quitte à se relever. Elle le prit dans ses bras, presque comme une mère prendrait son enfant contre elle.
- Je m’y attendais.
Après tout, elle sortait de nulle part et revenait des années plus tard, en espérant… En espérant quoi ? Un recommencement ? Une nouvelle chance ? Ces deux espoirs étaient faux et surfaits. En un sens, elle savait qu’elle avait laissé passer sa chance.
- Je peux continuer à veiller sur toi, au moins ?
Question stupide. Mais voilà. Elle voulait pouvoir encore l’observer, veiller sur lui. Jusqu’à ce son cœur arrête de saigner. Ou au moins, qu’elle se soit résignée. Même si en un sens, elle l’était déjà. Ah. Voilà. Sa vision s’embuait enfin. Elle avala sa salive, essayant de faire en sorte que sa voix ne soit pas trop étranglée par ses émotions.
- Qui c’est ? Qui… A la chance d’avoir récupéré ton amour ?
Oh, bien sûr, elle n’était pas assez bête pour tenter de le récupérer. C’était la moindre des choses, le moindre des respects qu’elle lui devait. Comme un dernier honneur. L’honneur de le laisser vivre sa vie, comme si elle n’avait jamais été là. Elle allait se cantonner à son rôle de gardienne, et passer sans aucun doute des marchés avec des résidents encore enfermés et qu’elle avait côtoyés. Des gens de son ancien dortoir, peut-être ? Oui… Sûrement. Et dire qu’elle ne se doutait même pas que c’était justement l’un d’eux qui avait réussi à obtenir les faveurs de celui pour qui elle avait tout sacrifié. Un léger sourire mélancolique naquit sur ses lèvres. Elle n’aurait jamais dû partir. Même si être résidente ici avait été contraignant, en un sens, elle regrettait son passé entre ces murs. Alors, elle allait essayer de se reconstruire une vie. Revenir chez ceux qu’elle avait connus afin de voir ce qu’ils devenaient. Veiller sur ceux qu’elle aimait, pour calmer la douleur. De toute façon, elle ne pouvait faire que ça. Elle continua de câliner le délinquant, profitant de cette douceur qu’elle ne connaîtrait peut-être jamais plus.
- Et sinon, Lune… Comment tu t’es retrouvé ici, avec moi ?
Oui, elle changeait de sujet. Pour oublier. Pour éviter que la suite des évènements soit encore plus douloureuse. Elle savait ce qu’elle voulait, maintenant. Alors, il fallait qu’elle s’y résigne. Parce qu’elle voulait encore rire et sourire avec ce jeune homme. Changer de sujet, c’était aussi un bon moyen d’éloigner les vieux démons. D’accord, elle savait qu’elle risquait de replonger. Parce que malgré la fougue dont elle avait fait preuve pour revenir, ces petites entailles, c’étaient sa drogue à elle, son exutoire. Elle savait que de retour dans son bureau, elle prendrait n’importe quoi de coupant, ou ferait un marché avec un résident pour avoir un canif ou un couteau. Elle le savait. Elle avait beau s’être juré qu’elle ne recommencerait pas, elle savait qu’elle le ferait. Le coup était trop dur à encaisser. Alors, elle voulait se changer les idées, en un sens. Parler d’autre chose. Se perdre en banalités. Tout ça pour éviter de penser. Se rappelant de leur passé, elle fouilla dans sa poche et eut un sourire amer. Son as de trèfle… C’était devenu en quelque sorte son grigri. Elle le regardait sans vraiment le voir, cet as, d’autant que l’obscurité ambiante n’aidait pas trop.
- Est-ce que… Tu veux le garder ?
Elle ne voulait pas lui faire de mal. Mais elle ne voulait pas non plus oublier. Ni, égoïstement, qu’il l’oublie. Lui donner son as, si il l’acceptait, c’était presque comme se donner une chance de vivre auprès de lui, par un petit bibelot, un souvenir, sans être pour autant proche de lui. Mais elle prenait peu à peu conscience de la signification du douloureux proverbe « loin des yeux, loin du cœur ». Il avait changé. Elle aussi. Sauf qu’elle, elle était restée là-dessus, tandis que lui, il avait continué à vivre. A avancer. Non. Elle ne pouvait vraiment pas lui en vouloir.
- Je sais que je pose beaucoup de questions, mais… Les aiguilles ?... Tu n’as pas eu trop de complications ?
Parler, pour briser le silence. Pour peupler la monotonie et oublier la douleur. Leur promesse, elle ne l’avait pas oubliée. Sauf qu’elle n’avait jamais eu le courage d’avaler ces aiguilles. Or, Luca l’avait fait, lui. Elle avait lu ça quelque part. Il avait avalé ces mille foutues aiguilles, sans se soucier du mal qu’il aurait pu se faire. Il était infiniment plus courageux qu’elle. Elle se sentait faible. Elle se sentait bête. Heureusement qu’elle s’était écroulée il y avait peu, car sinon, elle l’aurait fait maintenant. C’était comme si on venait de lui couper les jambes. Elle ne se sentait même plus la force de se relever. Oublier… Pour mieux recommencer. C’était tout ce qu’il leur restait à faire. Ou plutôt, tout ce qu’il restait à faire à la fausse rousse. Car l’adolescent, lui, son Luca, il l’avait déjà fait.
(HRP : Pardon pour le gros, gros retard !) |
| Lucy Cantarella | Sujet: https://www.youtube.com/watch?v=2qZY3Tv3Z9c Sam 24 Aoû 2013 - 22:25 | |
| Je te sens m'attirer contre toi alors que mes première larmes ne sont pas encore tombées de mon visage. Ta chaleur l’envahie, et j'entends les battements disloqués de ton cœur que je viens de briser.
Tu as brisé ton corps pour moi et je t'ai brisé le cœur.
Ta voix me brise, par sa douceur, par sa résignation. Tout mais pas ça, Rose, je hais quand tu fais ça, quand tu fais comme si tu pouvais tout endurer alors que seule tu t'ouvres les veines. Putain de Dieu, j'espère tellement que tu ne te coupe plus les veines ! Putain de Dieu j'ai peur, j'ai peur de t'avoir tué, tué par infidélité, tué parce que j'ai nié ton existence en temps que présence. J'ai peur soudain et la peur mêlée à une douleur sans nom, une certitude douloureuse, une certitude qui me déchire le corps comme ton corps a été déchiré par ma faute, me fait fondre en larme.
Je te prends ton corps dans mes bras, réponds à l'étreinte, quitte à te briser. Dans l'espoir de tuer la douleur avec toi peut-être.
Je pleure, pleure, pleure sans pouvoir retenir mon cri de douleur.
J'aimerais mourir. Je n'ai jamais eu autant aussi envie de mourir.
"Je peux continuer à veiller sur toi, au moins ?" Je veux mourir.
"Qui c’est ? Qui… A la chance d’avoir récupéré ton amour ?" Je veux mourir dans tes bras. J'ai honte, tellement honte... Ne me pardonne pas. Pardonne-moi. Je veux mourir ici et maintenant, dans tes bras.
Quand je suis arrivée ici pour la première fois, j'ai pleuré de rage. Mais jamais je n'ai pleuré aussi fort. Jamais je n'ai eu le cœur aussi tordu et jamais je n'ai ressenti autant la douleur pure d'une peine que j'ai imposée. Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête et aussi mal au ventre. Je n'ai jamais été aussi déchirée. Je n'ai jamais été aussi désolée de vivre, aussi désolée de vouloir vivre.
"Lune… Comment tu t’es retrouvé ici, avec moi ?" Non, non, ne t'effondre pas ! Ne t'effondre pas ! J'ai tellement besoin de payer, de payer encore ce que je te fais subir, j'ai tellement besoin de m'endormir dans un rêve ou nous pourrions dormir tous les trois, enfin. Vous auriez du vous trouver, vous auriez du vous donner l'envie de vivre l'un à l'autre ! m*rde, pourquoi est-ce moi, pourquoi suis-je là, pourquoi, pourquoi il a fallu que je fasse tant pour te paraître idéal, idéal au point de te changer ?
Ne t’effondre pas, ne fuis pas, et moi je pleure, je pleure comme jamais je n'ai pleuré malgré ta tentative de laisser les cendres partir. Non, non, pourquoi ai-je laissé ça mourir tout à fait ? Pourquoi ai-je choisi dans ma vie un autre que toi ? Pourquoi j'ai abandonné mes rêves de vivre sur un toit d'immeuble avec toi, de vivre les levé et les couchers de soleils à tes côtés au dessus e tous ? Pourquoi j'ai tout laissé tomber, pourquoi ai-je oublié ?
m*rde, retombe amoureuse, retombe amoureuse de cette jeune femme, retombe amoureuse de celle qui a tout sacrifié pour toi et tes putains de yeux vairons, malgré ta violence, ta démesure, ton orgueil plus détraqué que celui d'un gamin de trois ans, malgré ta condition de femme ! Putain reprends toi, regarde la dans ls yeux, retombe, retombe pour elle ! Elle le mérite, elle le mérite, elle le mérite vraiment, elle le mérite tellement !
Mais non, tu as oublié. Tu as chéri votre amitié, mais tu as fini par oublier. Tu as fini par te faire à son absence. Tu as fini par ne plus comparer personne à elle. Tu as fini d'aimer les femmes. Tu as fini par ne plus aimer comme on aime pour toujours. Tu as fini ton histoire d'amour.
Tu as fini à l’hôpital en pensant que tu avais déjà assez payé.
Rose sors quelque chose de sa poche et le glisse dans ta main, tes pleure diminues en intensités, tes sanglots se taisent presque, ta respiration folle le reste. Dans l'obscurité, elle te murmure alors que tu reconnais au toucher l’objet que tant de fois tu as dénoué pour regarder son visage nu. Entre tes mains la preuve que ce n'est pas une inconnue. Que c'est bien Rose. C'est bien ta Rose. C'est ta Rose, tu est sa Lune, et la nuit se termine. Pourtant la fleur fleurit encore. Encore elle est ouverte vers son cœur rouge, et le soleil va finir par la brûler de l'intérieur pour la faire faner. Ma Rose, ma Rose, ta Lune s'est couchée.
"Est-ce que… Tu veux le garder ?" Je le serre dans ma main et ferme les yeux en posant mon front sur ton épaule. Je murmure."Bien sûr. Bien sûr."Je le serre contre mon cœur. Je n'ai pas assez payé, pas assez payé pour tout ce que je t'ai fait.
"Je sais que je pose beaucoup de questions, mais… Les aiguilles ?... Tu n’as pas eu trop de complications ?" Je n'ai pas assez payé.
En serrant contre moi le cache-oeil, je retiens de nouvelles larmes pour me remettre à parler. Il me faut plusieurs fois avant de pouvoir articuler des mots, et je n'y parvient qu'en serrant ta main dans la mienne.
Le temps que je reprenne mon souffle, les images et les mots me reviennent. Mais pas ceux que je cherchent, pas ceux que je cherchent pour te dire "Je t'aime" sans que tu te méprenne, ni les gestes qui te feront comprendre ma confiance entière en toi."J'ai... Encore mal parfois quand j'avale."Je passe mon bras sur mes yeux pour chasser la marée de notre histoire qui se brise, réduite en grain de sables au bord de mes yeux."Ils ont vraiment cru que je voulais me tuer... Je... j'ai cru que je voulais me tuer. Mais je voulais pas. Je voulais pas. Je voulais juste... Payer. Mais je l'ai fait pour notre promesse... Juste la promesse et..."Je serre ta main dans la mienne. Je suis horrifié. Horrifiée."Je pourrai jamais faire assez... Tu as tant fais... Et moi comme un c**... m*rde."Je pose ton bandeau contre mes lèvres, comme un baiser indirect, ne sachant comment faire pour retenir mes larmes, mon dégoût de moi-même."Comme une c****."Moi qui avais toujours revendiqué ma fidélité envers mes principes, envers les valeurs qu'on s'impose à soi-même... Tu étais ma valeur, et je t'ai lâché."Non, je peux pas. Je peux pas te dire, c'est dégueulasse que ça se passe comme ça, putain de bordel de m*rde..."Le nom, le nom de celui qui en ce moment même t'apparaît à chaque fois que tu tente d'aimer à nouveau l'ombre devant toi, le visage d'un autre ange détruit de corps et d'âme, le visage...
Je l'ai au bord des lèvres. Vous vous appréciez tant... Non, je ne veux pas, ce n'est pas vrai. Je n'ai pas fait ça, je ne vous ai pas égoïstement volé vos cœurs et je ne vous ai pas obligé à voir l'un en l'autre une menace pour votre équilibre, pour votre existence. Non, je ne veux pas de cette réalité. Je veux un rêve, je veux dormir, me réveiller, je veux la mort, la vie s'il le faut, j'ai fais cents pas de trop.
Cent pas de trop vers le malheur."Rose je... J'ai juste... Je faisais la c**** comme toujours, ils... Ils m'ont piqué mon canif, ils ont fais le ménage en arrivant, ils tiennent tout le monde en laisse et... Et je fais toujours autant de connerie c'est tout, j'étais encore en train de fuir..."Moi aussi je fuis tu vois. Moi aussi j'essaye de fuir par la porte de sortie que tu m'as ouverte. Mes larmes s'écoulent. Moi aussi je fuis, je fuis les treillis, je fuis ma Rosie, je te fuis. Mais le mur et là, tu m'as posé une question, tu vas finir par savoir, et je ne veux pas que tu l'apprenne autrement. Je ne veux pas que tu ait mal encore. Je ne veux pas, je ne veux plus rien, je ne veux plus rien au monde, plus rien.
Kyllian, aide-moi. Kyllian, vis-moi.
Mes larmes redoublent, et ma voix se brise, je les sens, les morceaux de verres,de la bouteille brisée qu'on a envoyée à la mer, je la sens, je la sens... Je sens mes aiguilles qui me transpercent la gorge, je sens le fer qui me griffe et me brûle.
Je sens notre promesse. Je la sens. Je ne supporte plus tes yeux, et bien que j'ai peur qu'elle se prise, je serre ta main encore plus fort. D'une petite voix, toutes étranglée. Par les aiguilles."C'est Kyllian"Je meure tout à fait en ces mots.
Kyllian, sauve-moi. |
| Rose Noctalis | o Gardien de Nuit
Surnom : Rosy, l'As de Trèfle Âge du Perso : 21 ans Orientation : Bisexuelle Admission : Avant ou en tant que membre du personnel 8D ? Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 4660
Age : 28 Messages : 266 Jeux +16 : Oui Disponibilité : Variable
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: 13 Délits Commis: | | Sujet: Re: +Reverse. Sam 21 Sep 2013 - 1:16 | |
| Rose ne savait pas quoi faire. Ou plutôt, la seule chose qu'elle savait faire, c'était meubler le silence. Meubler, simplement, pour réapprendre à se connaître... Pour éviter l'étreinte pesante de la solitude. Mais pour l'heure, la fausse rousse se taisait. Elle se taisait et elle écoutait. Luca ne répondait rien, puis il finit par briser le silence à son tour. Elle se tut toujours, le laissant aller à son rythme, ne forçant rien. Au fond, elle n'avait pas envie de savoir. C'était juste une forme de curiosité malsaine. Elle se contenta donc d'être une sorte d'ours en peluche pour celui qu'elle n'avait jamais vu craquer devant elle. Elle lui offrit son épaule tout naturellement, tout comme lui, il lui avait si souvent offert la sienne. Ils avaient grandi, c'était un fait. L'âme d'enfant qui était dans le cœur de la borgne s'était altérée avec le temps, avec la vie, avec ce qu'elle avait vécu. Elle resta en place sans bouger, sorte de simple spectatrice de cet affligeant spectacle, ces retrouvailles qui étaient en quelque sorte des adieux. Elle était revenue pour lui, il n'avait plus besoin d'elle. C'était comme ça. Elle devait l'accepter, aussi dur que cela soit. Elle devait résister à la tentation à laquelle elle avait trop souvent succombé, même si elle n'avait plus maintenant ni but ni objectif. Au fond, c'était tant mieux. Leur relation aurait pu trop différer si, quand elle était revenue, ils avaient tout repris comme par le passé. Non. C'était mieux ainsi. Son unique œil se concentra sur le cache-œil orné de l'as à l'origine de son surnom. Un petit sourire attendri naquit sur ses lèvres en le voyant "embrasser" la carte, bien que ce sourire s'échappa rapidement quand elle l'entendit reprendre difficilement son souffle. Qu'avait-elle fait ? Revenir avait peut-être été sa plus grande erreur, au final. Et même plus qu'une erreur : Sa faute. Sa plus grande faute. Même si elle n'avait pas respecté leur promesse, si elle n'avait pas avalé ces aiguilles, la douleur qu'il évoqua fut comme une pique qu'elle reçut en plein cœur. Elle tiqua un peu, et se sentit encore plus idiote. Et du coup, elle le serra un peu plus contre elle. Sans se soucier de la force avec laquelle il lui serrait la main, comme si elle ne sentait rien. Au fond, c'était un peu ça. Elle n'était qu'une coquille vide. Alors, comment pourrait-elle ressentir encore la douleur, elle qui ne se sentait même plus en vie ? C'était comme si on lui avait arraché le cœur. Car son cœur, c'était lui. Mais c'était mieux ainsi. Ou tout du moins, elle essayait de s'en persuader tandis qu'il continuait à lui répondre. Elle attendit qu'il finisse. Le prénom était presque trop redouté, parce qu'elle s'y attendait. Elle resta stoïque et le laissa se calmer, lui caressant doucement le dos pour l'apaiser. Comme avant.
- Kyllian...
Elle n'y croyait pas. Le répéter était un peu une façon de le rendre plus réel, comme si elle l'officialisait. Elle eut un petit sourire. Quelle ironie : A l'époque, elle était presque jalouse de leur relation. Donc, c'était prévisible.
- C'est bien. Il prendra soin de toi.
"Enfin, je crois", se retint-elle d'ajouter. Elle n'avait de Kyllian qu'un souvenir un peu flou, elle n'avait jamais fait trop attention à lui. Mais au fond, elle ne savait pas du tout comment il avait évolué... Si il avait évolué. Peut-être avait-il changé, en fait. Comment savoir ? Elle n'avait jamais été très proche de lui, au final. Elle ferma un instant les yeux et soupira tout doucement, le plus discrètement possible. Changer de sujet... Oui, il fallait parler d'autre chose. Noyer le poisson, pour avaler ce poisson ensuite.
- Qui c'est, "ils" ? De qui tu parles ? Qui tient tout le monde en laisse, comme tu dis ?
Elle ne s'était pas vraiment renseignée quant à ce qu'il se passait à Teenagers en même temps que son retour. Mais de toute évidence, il y avait quelque chose. Et quelque chose qui n'avait pas l'air des plus gentils. Elle fronça les sourcils. A y réfléchir, elle avait en effet vu quelque chose de bizarre : Quelqu'un était passé dans un couloir habillé comme un militaire. Elle avait cru que c'était un résident avec un style plutôt particulier. Mais... Et si ce n'était pas le cas ? Que se passait-il ? Les résidents avaient l'air étrangement plus calmes. Mais pourquoi ? Après tout, en tendant l'oreille, on entendait quelque chose de bizarre : Le silence. On n'entendait rien. Ce manoir foisonnait, avant, de rires et de cris, d'altercations parfois. De leurs rires... Alors pourquoi tout était devenu si silencieux ? Les paroles de Luca la mettaient un peu sur la voie. Mais si peu... Rah ! Pourquoi n'avait-elle pas fait un peu plus attention ? Les sourcils légèrement froncés d'incompréhension, elle était désormais presque pendue aux lèvres du jeune homme. Quelque chose se tramait, quelque chose n'était pas clair. Mais quoi ? Chassant un instant ces questionnements de sa tête, elle se concentra à nouveau sur son ami - l'était-il encore seulement ? Elle se refusait à faire une croix sur lui - afin de tirer toute cette histoire au clair.
(HRP : Un peu court, désolée ^^".) |
| Lucy Cantarella | Sujet: Re: +Reverse. Dim 6 Oct 2013 - 2:37 | |
| m*rde, bordel de m*rde.
Est-ce que je suis le seul à avoir mal ? Est-ce que je me fais des idées en m'imaginant que ça doit te déchirer ? Prendre soin de moi ? Oui, il prend soin de moi. Et moi, est-ce que je prendrai soin de lui ? Est-ce que je le soutiendrai comme j'ai voulu et parfois pu te soutenir toi ? Est-ce que je l'abandonnerai pour un autre, comme toi ?
Rose, Rose, ma Belle, si tu savais, si tu savais ce que j'ai mal... Si tu savais comme je me hais.
Lulu inspire. Difficilement. Douloureusement. Lulu inspire, lentement. Son corps entier est plonger dans une mélasse épaisse, et chacun de ses mouvements, chacune de ses respirations est une lutte. À chaque bouffée, elle étouffe un peu plus. Plus. Garde ton calme. Dis-lui tout.
"Tu te souviens du tremblement de terre ?"
Elle range dans sa poche le précieux souvenir. Elle en ramène d'autre. D'un peu moins loin. De moins douloureux. Mais plus révoltant aussi.
"Il y a eu 50 morts. Pas tous liés à l'effondrement du bâtiment. On dit que certain ont eu la tête écrasé à coup de batte."
Avale la substance aqueuse et gluante qui te sert d’oxygène, fais-le. Elle a le droit de savoir. De tout savoir. De savoir dans quel bordel elle traine et ce qui se trame sous ses pieds, ce qui se trame dans son chez elle, dans la vie qu'elle a choisi. Serre le poing, et libérè sa main, un peu. D'une caresse, tu la garde dans la tienne. Elle va avoir besoin de ses deux mains.
"Manchester a décrété que le manque de discipline avait alourdit les conséquences de la catastrophe, et elle a envoyé des militaires pour changer le régime des pensionnaires."
Une nouvelle bouffée d'air.
"L'infirmier et Kaladrielle... Une éduc, en faisaient partie. Ils l'ont juste jamais dit. Et depuis, bah ils ont mis tout le monde au pas. Sauf ceux qui suivent celui dont on dit qu'il a fracasser du crâne dans les ruines."
Vite, respire.
"Et moi..."
Il te lances un regard, brouillés de larmes à peines essuyées et d'un sourire forcé. Il essaye, elle essaye, aussi troublé qu'elle soit, de t'apprendre la vérité sur ces lieux.
"Pour l'instant ils se tiennent tranquille. Il rétablissent juste les anciens trafics, comme avant. Mais il y a un jour où ça va devenir dangereux Rose."
Elle avale sa salive en fermant les yeux, ne tenant plus ton regard, peu importe ses efforts, sa hargne pour y parvenir. Elle tente d'atteindre ton coeur et tes pensées comme avant, mais vois un visage différent de celui de ses souvenirs, ne reconnais ni-même tes yeux, ni même ta peau dont le grain a changé. Si il n'y avait pas eu ce dessin d'encre sur ton dos, si il n'y avait pas eu ta voix...
Mais tu dois savoir. Tu dois savoir.
"C'est pour ça qu'il n'y a plus rien. c'est devenu mort. À la surface. Mais c'est en train de devenir violent, j'en suis sûre. Fait attention à pas te retrouver entre les deux. En ce moment je déc*****, je les fait chier, et ça sert personne, mais ça les distrait. Ça va péter un jour où l'autre, et il faudra pas avoir un pied dedans."
Les épaules de la travestie s'affaissent, son bras essuie le reste des larmes et celles à venir. Car c'est dur de te dire, de te dire que plus rien n'est comme avant.... Et qu'elle ne pourra presque rien pour t'aider. À peine t'aimer. Comme une amie. Mais plus comme avant, Rose. plus comme avant.
Un rire s’échappe de ses lèvres.
"Ils ont fouillé les chambres."
S'adossant contre le mur, la silhouette plongée dans le noir semble accablée par un genre de désespoir, provoqué par l'ironie.
"Ils auraient pu tout me faire, mais pas ça Rose. Pas ça."
Le souvenir du Major, méprisant au possible. C'était cette image là qui restait à chaque fois qu'il l'avait giflé après une connerie. Jusqu'à ce qu'il se rendent compte que ça ne servait à rien de vernir personnellement à chaque fois que la vandale dégradait les lieux. Il avait fini par disparaître, mais c'était pas les gifles qui faisaient le plus mal.
C'était ça. Le Major qui la regardait comme un insecte et se riait d'elle, sans doute, son canif dans la main, la robe blanche dans l'autre.
"Je continue de cacher mon chat. Et je continue de les emmerder. "Jusqu'à ce qu'ils me rendent mon canif". Tu parles. Je veux les mettre sur les genoux."
Un éclair de haine traverse ses yeux. Un éclair de colère, comme de la lave en fusion.
"Rose, je préfère que tu sois plus de ce côté là de la barre."
(Aucun problème ^^) |
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