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| L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} | |
| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
Prince Kelly.ian ~ Like A Bitch.
Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
Teen's : 8953
Age : 30 Messages : 2431 Jeux +16 : Oui Disponibilité : Week-end Principalement.
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Dim 10 Juin 2012 - 17:57 | |
| L’eau ruisselait. Je l’entendais tomber, marteler le sol de sa pluie d’acier cristallin. Chaude et fumante, elle tentait de fuir, et pourtant elle continuait à glisser. Glisser et s’échouer inlassablement à mes pieds. L’air était devenu lourd, presque étouffant. Comme un nœud coulant autour de la gorge, comme un tissu pressé sur nos lèvres. Comme le sang dans ta gorge. Je gardais les yeux clos, sensible à ma réalité. J’étais si loin de l’eau qui dévorait ma peau devenue rouge, si loin de l’odeur de caramel de mon gel douche, loin de tout ça, loin de tout, loin de la douleur qui m’irradiait ma hanche, blessée quelques heures plus tôt. Je contemplais le vide de mon être, la noirceur de celui-ci, les tréfonds de mon passé, et pourtant, j’évitais avec souplesse mes souvenirs…
Mes souvenirs. Mes peurs. Mes regrets. Ces espèces de monstres noirs et gluants qui hurlaient la nuit. Ils grattaient à l’intérieur, et déposait un liquide gluant et acide sur moi. Toujours un peu plus profondément. Toujours un peu plus violemment. C’était une danse macabre, la danse de la folie. A qui sera le plus rapide, le plus faible, à celui qui craquerait le premier. Ou la première. Taisez-vous… Quand mon cœur battait trop vite, que la peur résonnait dans mon crâne, lorsque mes pupilles se dilataient, que tous disparaissait, sous cette folie psychédélique qui nous poussait à agir. La peur… Il suffisait de nourrir ces monstres, de fermer les yeux, et de plonger dans le passé. D’avoir l’impression et la quasi certitude d’être retourné dans notre passé.
Mais ce n’était pas le cas. Personne ne reviendrait me chercher.
Je crois que mes larmes se mêlèrent quelques minutes à l’eau qui martelait ma peau. Peut-être. Je ne sais plus. S’accoutumer à la douleur, à la souffrance, c’est en réclamer toujours plus à chaque fois, pour être certain de vivre. D’être là. Pleurer n’était qu’une douce caresse pour mon cœur. Pleurer, c’était faible, parait-il. Alors je devais l’être. Mais j’étais seul. Et je l’étais hier, et je le serais encore demain. Malheureusement. Heureusement. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je ne veux pas savoir. Mais être seul, être abandonné, n’être rien pour personne, ni soi-même c’est effrayant. Moi, ca me fait peur. Vivre pour soi-même, en tout égoïsme… J’en serais capable un temps. Mais je suis ce genre de personne qui a besoin de faire du bien autour de soi, pour pouvoir vivre. Je n’aime pas être las. Je ne sais pas détester, ni en vouloir très longtemps. Je pardonne avant même d’avoir été en colère. J’oublie avant même d’haïr. C’est trop fatiguant sinon. Et je suis fatigué.
Doucement, lentement, bercé par le chant de l’eau, mes mains se glissaient contre ma peau. Ou dans ma crinière noire et blonde, que je commençais sérieusement à envisager de couper. Changement. C’est bien ça. Ce fut à cause de mes mèches brunes et longues que je sentis une petite douleur me prendre un doigt. Ce fut en grondant et en tirant un peu dessus, pour me libérer, que je grimaçais quelque peu. Et puis il eût ce bruit. Tu sais… De l’acier qui tombe. Une pièce qui roule. Mon anneau d’argent qui glissait dans un autre monde qui ne lui appartenait pas.
J’écarquillais les yeux.
« Non ! Putain ! »
Même pas en rêve.
Je me baissais pour récupérer cet anneau après avoir réussis à soulever la plaque d’évacuation, pour récupérer la bague. Mon cœur battait vite. Trop vite… Parce que ça y est. Les bêtes sont là. Partout. Ne fermes pas les yeux…
Un cadeau. Une bague. Et je glissais l’ongle de mon pouce contre ses inscriptions en grec. Comment ne pas sentir une sensation de vide, de tristesse m’envahir alors que tous ces souvenirs revenaient soudainement ? C’était mon cœur qui se serrait, lui que je croyais mort depuis si longtemps. C’était ma gorge qui se nouait, alors que j’avais appris de faire d’elle un atout pour crier pour fort. C’étaient mes lèvres qui se pinçaient alors qu’elles étaient devenues ni coquines et expertes en la matière. Je remettais ce bijou à sa place, alors que pendant un court instant, c’était tes doigts que je revoyais contre les miens. Tes doigts contre mon bras, et ma joue. Ton regard possessif et sombre. Tes lèvres figées, qui ne souriaient pas. C’était toi que je revoyais, et pourtant j’eus un soupire agacé. Désespéré par ma bêtise, je me relevais et finissais de me nettoyer rapidement.
Je sortais de la douche, non pas sans claquer la porte, et je serrais une serviette blanche autour de ma taille. Ma hanche gauche était blessée, rougie par un frottement important. Un tatouage tribal était logé au creux de mes reins. Un autre sur l’os de ma hanche gauche justement : « One life to live. » Ma lèvre était percée, tout comme mes oreilles. Et j’avais maigris. J’avais grandis encore. Et j’avais pris du muscle, aussi étonnant soit-il.
Pourtant, lorsque je me tournais doucement, pour attraper une autre serviette, pour frotter mes cheveux, je m’arrêtais soudainement. Mon cœur s’arrêta. Toi. Toi. Me voilà qui hallucinait à présent. Je serrais les dents. Mes démons se taisaient, et pouvoir c’était mon Démon qui revenait. Des méandres de mon passé, se détachait dans cette vapeur d’eau, un ange déchu à la crinière d’or pâle… Mes hallucinations finiront par me rendre dingue.
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| Anathema Luinwe | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Lun 11 Juin 2012 - 1:41 | |
| L'Enfer c'est les autres. Un écrivain français avait dit ça un jour sans savoir que sa phrase sonnerait si juste pour Anathema, sans savoir qu'elle résumerait sa vie qui ne valait pas la peine d'être vécue. L'Enfer c'est les autres. Un enfer permanent, un enfer qui vous ronge, vous juge. Un endroit qu'il domine. Dominer les autres par supériorité, par nonchalance, audace, envie et que sais-je encore. Il était le seigneur de cet enfer. Cet enfer de dehors. Le pire étant qu'il ne l'avait pas voulu. Il avait simplement voulu exister, passer au dessus de la malédiction de son nom et être une personne banale. Mais ça, ça c'était avant. Fini le pathétisme, les regrets, les remords. On l'avait changé. On avait manié son corps, son être, sa façon de voir les choses pour en faire quelque chose de désirable. Désirable et détestable à la fois. Le corps est désirable, pas l'esprit. Impossible à aimer à supporter. Manipulé, manié, plus vraiment humain sans doute. Ou alors tout simplement refait pour être ce qu'il devait être vraiment. Un démon, même pas un ange, même la déchéance serait trop douce pour lui. Pas assez forte, pas assez brutale. Il n'y avait rien de violent dans la déchéance d'un ange. C'est à peine si on lui teignait les ailes en noirs. Pour Anathema il aurait fallu les lui arracher, lui lacérer le dos, le laisser exsangue pour qu'il retrouve la douleur de sa vie. Il avait vécu dans la violence, il ne pouvait sans doute plus s'en séparer. Une violence qu'il traduisait par son attitude, son regard vide, et son corps ouvert à tous. Prend-moi mais fais-moi mal, ne me donne pas le sentiment de m'aimer, méprise-moi, déteste-moi. Je suis détestable. Voila ce qui criait son être. Il était détestable. Et pour lui l'enfer c'était les autres.
Les autres qui l'avaient abimé, les autres qui l'avait détruit. Un démon fragile voila ce qu'il était. Répugnant, dégoutant, disgracieux. Son âme n'avait rien de belle. Elle ne l'avait jamais été, on l'avait juste aidé à paraître encore plus laide si possible. Brisée, encore et encore, même pas recollée, usée, fatiguée, violentée. Avec une âme pareille, on ne pouvait être bien. Il ne l'était pas. Il attendait la mort. On lui avait refusé. A la place on l'avait emmené ici. Comme si il pouvait changer. On l'avait déjà fait une fois. On lui avait toujours dit qu'on ne pouvait pas briser ce qui l'avait déjà était. C’était faux. On pouvait le briser encore plus, le réduire en fine poussière, le casser à l'excès. Mais on ne pouvait plus le changer. Changer un être qui n'était pas encore défini pourquoi pas. Changer un être qui incarnait le vice et le trouble. Jamais. Cet endroit n'était qu'une cage. Une simple cage pour l'éloigner de la mort. Une cage alliée à sa lâcheté pour qu'on l'empêche de quitter son royaume infernal. Anathema, seigneur de pacotille et lâche. Charmant. C'était la douleur qui l'avait amené ici, la douleur et la violence. Violence de vengeance, et regrets peut-être. Des regrets, en avoir c'était si tentant, mais si fatiguant à la fois. Alors souvent Anathema se décidait d'oublier. D'oublier ses gestes, son incapacité, sa faiblesse. Mais les souvenirs et les rêves lui rappelaient toujours. Il aurait tant voulu être amnésique, mais même avec ça son corps s'en souviendrait. On lui avait gravé ses souvenirs dans son corps. Que ce soit ses ailes dans son dos, ou ce piercing au niveau de sa clavicule, ça ne s'effacerait pas. On le lui avait gravé autrement aussi, avec de la drogue, en jouant avec son corps, redessinant ses jambes pales, ses membres cassants, les traits de son visage, forçant le tout à se tordre de douleur, de plaisir. Un plaisir douloureux.
Il était enfermé. Enfermé par son corps, par cet endroit. Enfermé à devenir dingue.
Il était sans doute dingue, et les vitres lui renvoyaient son image brisée. Anathema eut d'ailleurs un sourire étrange en se voyant. Il gardait toujours un souvenir de lui dérangeant. Un souvenir où il était encore au lycée, où ses cheveux n'étaient pas si longs, et où il espérait encore. Pas ce visage que lui renvoyait la vitre. Pas ces cheveux longs, pas ce visage aux traits cassants, au regard vide, au sourire absent, si ce n'est un rictus sauvage. Pas ce corps cambré naturellement, ces hanches légèrement saillantes, cette chute de rein trop vertigineuse pour être vraie, cette pâleur ensorcelante, ces lèvres qui n'attendaient qu'à être embrassées violemment ou mordues jusqu'au sang. Un physique pathétique. Une beauté qui ne servait pas à grand chose. Une beauté pour ne servir que des desseins dégradants, si impurs, si ignobles. Une beauté fait pour être maîtrisée, tordue, et jetée après utilisation. Beau simplement dans le carnage, une beauté non pas parfaite, mais imparfaite. Souriant vicieusement à son reflet, Anathema se détourna, regardant l'endroit où il logeait. Même pas une semaine qu'il était là, et déjà bien installé. C'est si simple d'avoir de l'intention de l'extérieur, des clients qui s'inquiètent pour toi, qui t'envoient des cadeaux, pensant que tu reviendras les voir une fois sortis d'ici. Crétins. Comme si Ana allait sortir. Sortir c'est être corrigé, guéri, reprogrammé. C'est avoir honte de ses actes, et ne plus vouloir le faire. Il ne pouvait pas avoir honte. On ne lui avait pas appris. Son corps était son arme, son boulot, sa dernière raison d'être. Il n'avait rien d'autre, alors pas question d'en avoir honte.
On ne lui avait pas appris grand chose. Sauf les regrets.
S'approchant de l'armoire où il avait ses affaires, il attrapa un tee-shirt un peu grand, qu'il passa, celui-ci dévoilant une de ses fines épaules et flottant autour de ses hanches serrées dans un jean. Il avait besoin de changer d'air, mais il avait besoin surtout de désinfecter cette blessure qu'il avait au niveau de l'œil et qui ne guérissait pas. Elle ne guérissait pas, tout comme son cœur. Où alors peut-être qu'il ne voulait pas qu'elle guérisse. Blessure reflet d'une pseudo-délivrance ratée comme le reste de sa pathétique existence. Il désinfectait juste la plaie parce qu'il en avait marre de voir flou, marre de voir en rouge. Marre de voir du sang, et surtout de voir le sien. Non ça c'était impossible, les coupures à ses poignets, au niveau de ses cuisses, du haut de son aine lui montraient bien. Son sang devait couler, mais selon son bon vouloir. Névrosé. Plaçant le pansement sur son œil comme il avait l'habitude de faire, il prit sa serviette au passage avant de se diriger vers la salle de bain. Quitte à désinfecter son œil, autant désinfecter son corps, et son esprit si possible. Tout effacer, tout recréer si seulement s'était possible. Espérer un instant que l'eau glissant sur votre corps emportera tout avec elle, qu'elle vous laissera exsangue et vide de tout. Un lavage de cerveau serait bien aussi.
La salle de bain était vraiment impersonnelle. Cela aurait pu lui arracher un rire. Il avait vraiment cette impression qu'il était ici comme ailleurs. Mais quel était cet ailleurs ? Une série de douches fermées, le bruit de l'eau qui ruisselle. Non vraiment rien qui aurait différencié cet endroit d'un autre. En face des douches, des lavabos, eux aussi impersonnel. C'était rageant. Il n'aimait pas ce côté vide. Ca lui rappelait l'impersonnalité de son corps. Ce tout qui appartient à tout le monde et à personne à la fois. Rageant, écœurant, lassant. Soupirant il posa sa serviette, avant de s'avancer vers le miroir, le cache-œil ne tardant pas à trainer sur le rebord de l'objet en faïence. La plaie était toujours ouverte, une coupure partant en dessous du sourcil et allant se perdre un peu en dessous de son œil. Il n'avait même pas osé dire qu'il voyait flou à présent. Il ne voulait pas avouer cette nouvelle faiblesse. Il ne voulait pas que cet œil doré devienne flou, terne, affable. Quelqu'un les avait aimés dans le temps. Quelqu'un qui ne lui avait pas dis qu'il avait le regard du diable ... Quelqu'un qui devait vivre tranquillement maintenant. Quelqu'un du passé, de tendre, aux grandes ailes déployées. Un véritable ange, quelqu'un qui ne serait jamais dans un lieu pareil comme lui.
Le bonheur, on ne peut que passer à côté, ton amour ne suffisait pas. Et ma débauche ne leurre qu'un instant mon désespoir caché. C'est un de ces maux qu'on ne peut pas guérir... Ce n'est pas ta faute.
Pourquoi es-tu revenu ? Pourquoi es-tu là ? Ce fut des questions qui passèrent dans son esprit quand il le vit sortir de la douche. Lui. Encore et toujours Lui. Objet de ses pensées, de ses regrets, de ses remords. Son ange. Se retournant violemment, il eut un vertige. Vertige d'amour, ou de mal être ? Posant sa main sur sa tempe il observa. Il observa cet ange qui avait changé, grandi, qui était sans doute plus beau qu'avant, et sans doute tout aussi loin que possible. C’était pire qu'une illusion, pire qu'un coup de poing dans l'estomac, c'était comme si on lui avait donné une nouvelle raison de souffrir, mais une raison pire que les autres. Ce fut douloureux. Une douleur atroce qui l'irradiait tout entier, de celles qu'aucun mot, qu'aucun geste ne peut consoler et qui fait ruisseler sur ses joues ces larmes amères, ces vraies larmes dont on oublie le sens à force de les verser pour des futilités ou de ne pas les verser dans une idée stupide de paraître fort, ces larmes qui pleurent un nouvel échec, et l'idée qu'en se perdant lui-même il a peut-être entrainé son ange avec. Alors Anathema baissa la tête, l'éclat de son piercing à la clavicule brillant amèrement. Lui aussi il était infecté, il n'aurait pas du l'arracher, alors il l'avait remis. Peut-être pour combler ce vide, ce vide que l'être en face de lui venait de ranimer. S’il était là, tout était foutu, c'était pire que tout. C'était donner un coup dans son égoïsme, c'était lui ramener ses remords, c'était le juger coupable pour n'avoir rien su faire. Alors il sanglota. Il sanglota de manière pitoyable s'appuyant contre le lavabo. Et c'en était ridicule. Parce que finalement l'enfer c'était les autres. L'enfer c'était les autres, sauf lui.
Nous étions l'un à l'autre notre seule planche de salut. Le garde fou préservant de l'abime. En partant je t'ai laissé sombrer. Pardon.
Dernière édition par Anathema Luinwe le Mar 17 Juil 2012 - 15:55, édité 1 fois |
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Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Sam 23 Juin 2012 - 17:45 | |
| Je ne bougeais plus, comme soudainement paralysé. C’était la peur qui dévorait mes membres. C’était la surprise qui figeait mon sang. Et puis voir l’ange se détourner, pour pleurer ce n’était pas… Normal. Non. Jamais de ma vie je n’avais vu ce démon verser des larmes. Jamais je n’irais imaginer cela, même pas inconsciemment. Lorsque je pensais à lui, non ce n’était jamais ainsi… « Mitsukai…. »Tu te souviens de ce surnom ? Tu te souviens combien il t’avait énervé lorsque tu as enfin découvert sa signification ? Je n’avais alors eût de cesse de l’employer, pour te provoquer, et que tu puisses l’accepter au travers de la provocation lisible dans mes prunelles. Je faisais ce que je voulais. Et pas même ton amour m’en aurait empêché. Certainement pas pour cette chose-là. Je t’ai défié, et au final j’avais gagné. Un ange un jour. Un ange, toujours. Je m’approchais doucement, à peine avais-je murmuré ce mot. J’avais peur de te toucher, ne serait-ce que de frôler ta chair recouverte de ce linceul de satin ; simplement pas peur de voir ton être entier se briser, disparaitre. Pour réaliser que tu n’étais qu’une image, qu’une machination de mon esprit. Cela serait tellement douloureux. Je fronçais légèrement les sourcils, toujours sous l’inquiétude, et puis… J’osais. Je relevais un peu ma main, et du bout des doigts je venais frôler tes longues mèches pâles. Tu m’inspirais la mort, et la faiblesse. Ton corps si fin sous ce haut trop large qui dévoilait une épaule, et sa finesse. Sa maigreur peut-être. Pourtant, tu avais été toujours été cette liane sensuelle et provocatrice. Sauf qu’aujourd’hui tu pleurais. Aujourd’hui tu étais bien plus pâle. Aujourd’hui tu étais malade et blessé. Aujourd’hui l’un de tes yeux était blessé. L’un de tes si jolis yeux… Ma gorge se serrait, et ce fut dans un effort monstrueux que je vins poser le bout de mes doigts contre ton dos, et que je soufflais si bas, dans un murmure secret : « Pourquoi pleures-tu ? …. » C’était si bizarre. Avant, c’était toi qui posais cette question… Même ce jour-là. Nos rôles avaient toujours été inversés. Et ce n’était pas à moi de pencher la tête pour t’observer. Cette différence de taille ne faisait que me rappeler maintenant, combien de temps nous nous n’étions guère vu. Trois ans. Cela fait trois ans que tu as totalement disparu de ma vie. Trois ans que je t’ai attendu seul à cette gare, en espérant ta venue. Trois ans, que j’ai jeté dans un coin de mon esprit toutes ces questions que je me suis posé. Trois ans, que j’ai abandonné ma mère. Trois ans, que j’avais quitté les USA pour rejoindre l'Angleterre. Trois ans de galère et de misère. Doucement je glissais mes doigts dans tes cheveux. Comme avant. Pour les glisser derrière ton épaule, derrière ton oreille peut-être. Juste pour dévoiler un côté de ton visage. Juste pour frôler ta joue de mes doigts. « Hey…. » Si tu savais combien je t’ai détesté Ana… Si tu savais combien d’heures je me suis torturé en me demandant pourquoi tu m’avais abandonné. Combien je t’ai détesté parce que cet acte m’avait rendu terriblement égoïste. J’ai fuis. Je suis parti. Sans toi. Tu avais disparus, je t’ai imité. Par égoïsme. Je n’ai pensé qu’à moi et je me détestais pour ça. Si tu savais tout ce que tu n’avais pas terminé de construire en moi… Et tout s’est effondré aux premières galères. Presque tout. Sauf les souvenirs, sauf les traces, sauf cette bague. Tout à disparu, sauf les sensations. Mais je tend toujours la main. J'offre mon aide, même à ces personnes. Même si je ne le devrais pas... Je ne sais pas me venger. Je ne sais pas en vouloir. Je ne sais pas détester, tout simplement. Et je ne sais pas être réellement égoïste. Je vis pour les autres. Et je tendrais toujours la main, même aux personnes qui m'ont faites du mal. Même à toi. *** J’étais assis sur le rebord de la fenêtre grande ouverte. Dehors il faisait nuit, et les étoiles brillaient. Dehors, c’était l’enfer, dehors c’était rejoindre ma mère et ma grand-mère totalement déglinguée. Enfin… Juste trop dure, trop agacée, et totalement déçue par mon comportement. Je me souvenais encore de la tête qu’elles avaient faite lorsqu’elles nous avait surprit à nous embrasser sur mon lit. Mon dieu. Ton fils est gay maman. Ton petit fils est gay grand-mère. Continuez à prier pour mon âme, peut-être bien que Dieu me guidera vers le droit chemin. C’était tellement ironique. Mais en attendant, je laissais ce blond, trop désirable et franchement taré me guider. C’était mieux. Je ne savais pas pourquoi, mais j’étais bien avec lui. Et je n’avais jamais sentis cela jusqu’alors. Avec lui, je me sentais capable de tout. Il me donnait de la force, même lorsqu’il me fixait sans sourire. Même lorsqu’il se moquait un peu de mon innocence. Avec lui, je me sentais libre. Avec lui, j’avais l’impression qu’aucune barrière ne pouvait nous arrêter. Et rien ne nous arrêtait. Pas même nos consciences. Avec un peu d’effort, on aurait pu atteindre la Lune. A deux, on aurait atteints les étoiles ! J’étais assis, et légèrement je bougeais sur le rythme de la musique. Entre mes doigts se trouvaient tantôt un crayon gris, tantôt un pétard. Roulé par mes soins, vu que j’avais fraichement acquis la technique pour. Je dessinais le blond plus loin, pour une énième fois évidemment, et j’avais tout prêt de moi, cette paire de ciseaux plus tôt confisqué à Anathema. Lorsque j’eus terminé le dessin pour ce soir, me gardant tous les détails et ombre à peaufiner pour le lendemain, je me levais lentement, et terriblement nonchalant, je m’approchais du démon. J’avais le ciseau entre les doigts, et doucement je passais à côté de lui, avec un petit rire totalement adorable, et surtout très loin. Je le frôlais à peine et je soufflais d’un ton provocateur : « Mitsukai… Mitsukai… ! » Juste pour t’embêter encore, mon ange. Je sautais derrière toi, et je riais. Puis je glissais mes doigts dans tes longs cheveux. Eux aussi je les aimais. J’adorais passer mes doigts dans tes longs cheveux. Il faut dire, les miens était court. J’adorais le sentir contre ma peau, et je pouvais passer de très longues minutes à caresser cette chevelure, que j’adorais humer aussi. M’y nicher tout simplement pour m’y dissimuler. Pour faire taire mes pensées, et savourer ton odeur, et tous les souvenirs auxquels je l’associais, ta douce senteur. Les toucher ca me calmait. Toi aussi tu me calmais. Doucement je souriais, avec un léger air idiot, et je venais me nicher doucement dans ton dos, et je passais mon bras devant toi pour te confier ce bédot, alors que je me redressais doucement. « C’est moi qui te les coupe, tes cheveux.. Mais juste… Un peu. Sinon… Je vais être triste ! » J’eus un nouveau petit rire, et tout appliqué, je venais à couper tes cheveux. Ce n’était pas la première fois que je le faisais. A toi ou à quelqu’un d’autre d’ailleurs. Je m’amusais un peu aussi pour les effiler légèrement et les rendre encore plus léger. Je jetais la paire de ciseaux sur ton bureau, et je viens brosser ta crinière d’or pâle pour me débarrasser des mèches mortes. Je souriais, presque fier de moi, et vint te coller un baiser sur les lèvres, et souffla : « Terminé ~ … Mais hm… J’ai oublié d’te dire un truc, Ana’…. C’était pas gratuit…. » Je me reculais un peu, et plantais mes yeux verts dans les tiens, avec un petit air mutin. C’était à travers tes yeux que je voulais vivre. Et ensemble. |
| Anathema Luinwe | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Sam 23 Juin 2012 - 23:00 | |
| Tête baissée, visage ravagé par les larmes, il n'avait plus rien de dangereux, plus rien de démoniaque. Il avait perdu sa superbe, renié ses origines, et son âme qu'il pensait si vide, si impure hurlait en lui à le faire gémir. Et son âme avait de quoi gémir, cette âme assassine et renégate qui avait décidé de ne plus vivre de se détruire, de prendre les coups à la place du corps qui avait trop subi. Mais là c'était pire qu'un coup, qu'une simple attaque vicieuse ou qu'un attouchement obscène. C'était une affreuse réalité. Morbide réalité que de savoir que l'humanité en plus d'enfermer les démons dans ce genre d'endroit répugnant y enfermait également les anges. Son ange. Sa porte de salut, son espoir, sa vie, ses souvenirs, son bonheur. Et la liste aurait encore pu être longue, elle aurait pu s'allonger éternellement qu'il n'aurait pu nommer l'ange devant lui, et lui trouvait un rôle qui ne le rabaisserait pas. Mais qu'importe le nom qu'il lui donnait, ça ne l'empêchait pas de se tenir devant lui, plus réel qu'une illusion, plus réel qu'une chimère, ce garçon était vraiment là en train de l'observer aussi paralysé que lui l'était avec sa tête basse et ses remords qu'il affichait à l'aide de ses larmes. C’était d'un pathétisme à toutes épreuves, ça ne lui ressemblait guère, mais il ne pouvait s'empêcher de pleurer, de gémir de dépit de rancœur. Rancœur envers le monde, ce foutu monde et son foutu compère le destin. Il savait que personne n'était maître de son destin, mais de là à le forcer de manière impitoyable, il y avait des limites. C'était si cruel, si injuste qu'il ne pouvait que pleurer de dépit. Parce qu'il savait très bien que ce n'était pas un rêve, ou une allusion dû au manque, c'était trop réel pour être faux, et il en pleurait encore plus. Et il détestait ça. Plus que quiconque il détestait se sentir aussi faible, et il savait très bien que ça ne lui ressemblait pas, plus que jamais il se sentait inconnu. A la limite de l'exil. Exilé de son propre corps, ses propres pensées, sa propre façon d'être. Cette réalité abjecte et absurde c'était bel et bien l'exil. L'exil de son être, l'exil en plein dans sa vie, ou de ce qu'il aurait pu considérer comme telle. C'était comme si il avait été interdit de sa propre vie, de ses propres actions, il était étranger, et avait perdu les clefs. Ca le rendait malade le fait de ne pouvoir se contrôler, de ne pouvoir contrôler ces perles qui coulaient le long de ses joues et qui ne s'arrêtaient pas, alors qu'il espérait tant pouvoir les arrêter, et arrêter de montrer cette faiblesse qui l'horripilait cette faiblesse qu'il pensait avoir abandonné il y a de ça plus de trois ans. Il ne voulait pas montrer ce visage si pathétique, si ridicule à son ange, alors il se retourna. Plutôt lui montrer son dos que ce visage inconnu à la limite de l'hostilité avec ses larmes ravageuses. « Mitsukai…. » Le surnom lui arracha un autre sanglot qu'il camoufla tant bien que mal avec sa main. Il ne voulait pas l'entendre, il ne voulait pas entendre ses lèvres pures prononcer un nom qui ne lui convenait plus. Il était un démon. Il avait tenté le déguisement, la rédemption mais rien à faire, il était un démon et même le côté ange déchu ne lui allait pas. Ce surnom dans cette langue que sa famille appréciait tant, dans la seule chose qu'il avait aimé recevoir de ses parents. Mais tout ça c'était du passé, tout ça, c'était fini. Il n'était pas un ange, il était tombé dans la débauche, il avait plongé à corps perdu dans l'enfer pour oublier. Il ne savait même plus vraiment si on l'avait poussé, où si il y était allé dans un espoir chimérique d'oublier. Alors ce surnom ne lui allait plus, il ne lui avait jamais sied en fait, mais il avait cédé face à Kyllian, parce qu'à l'époque peut-être qu'il avait encore un cœur, parce qu'il l'avait sans doute aimé plus que tout, et c'était son amour qui l'avait forcé à accepter ce surnom qui sonnait si mal à ses oreilles, si mal alors qu'entre les lèvres de Kyllian cela semblait si beau. Encore une douce ironie de la vie. Il sentit plus qu'il ne l'entendit s'approcher. Dos au miroir, il ressemblait à un animal apeuré. Il n'aurait pu nier qu'il tentait de fuir la réalité. Parce qu'elle n'avait pas de sens. Ca n'avait pas de sens !! Il ne pouvait pas être là, il ne devait pas être là. Il s'était senti tellement soulagé, tellement ignoble quant il avait pensé à ce garçon qui l'attendait dehors et qui rentrerait sans doute dépité chez lui, pensant qu'on l'avait abandonné, qu'il avait changé d'avis. Il aurait été sauf, il n'aurait pas plongé dans le carnage et dans le vice comme il l'avait fait. Kyle n'était pas destiné ça, non pas lui. Tout sauf lui. Tu ne dois pas être là, va-t-en, ne t'approche pas, ne te blesse pas plus. Tu ne mérites pas d'être souillé. Tout son corps, légèrement tendu, légèrement craintif semblait crier cela à ce garçon, non à cet homme maintenant qui s'avançait vers lui. Jusqu'au premier toucher. Un toucher léger sur l'une de ses mèches blondes qui rendit Anathema silencieux. Les pleurs ne cessèrent pas, mais les gémissements pathétiques se turent dans un espoir vain qu'il disparaisse et que ce toucher comme l'être en face l'oublie, qu'il se soit trompé, et que ça ne soit pas Kyllian. Mais l'espérance et les illusions ne pouvaient plus le tromper depuis longtemps, il savait bien que c'était Kyllian, il s'en doutait, et il ne pouvait rien y faire. De toute façon qui aurait pu l'appeler son ange, si ce n'est lui. Et cette main, cette main emprunt d'une douceur qui lui était étrangère qui venait de se glisser sur son épaule la redessinant prenant conscience de sa finesse, de sa maigreur de sa beauté cruelle. Non ... Ne me touche pas mon ange.Puis la main se posa sur son dos, et le gamin, parce qu'il n'avait plus rien d'un homme, réprima un sursaut. Elle était bizarre cette main sur son dos, comme si elle avait hésité à se poser comme si il y avait de la répugnance dans ce geste. Mais c'était ce qu'il fallait, du dégoût, du mépris. Il ne devait plus y avoir d'amour entre eux. Il ne pouvait pas imposer ça encore une fois à Kyllian, il en était incapable de toute façon. Il avait oublié la douceur, le fait qu'on puisse l'aimer, le fait qu'il sache le faire, il avait oublié tout ça, et il ne voulait pas s'en souvenir. Parce que de toute façon Kyllian ne méritait pas ça, et peut importe combien il avait besoin de cet ange, il se le répéterait à chaque fois, il ne blesserait pas Kyllian avec ce genre d'amour tordu qu'il lui avait déjà donné avant, non plus maintenant. De toute façon, il se doutait bien d'une chose, Kyllian ne lui pardonnerait jamais, il ne lui pardonnerait jamais l'abandon, lui qui comme lui avait fait de la solitude une amie, lui qui comprenait les affres de la vie et la douleur de celle-ci, alors il ne pourrait pas lui pardonner son geste et c'était tant mieux, parce qu'il le méritait. Oui plus que quiconque il le méritait. « Pourquoi pleures-tu ? …. » La phrase lui coupa le souffle. Il ne voulait pas se rappeler, il ne voulait pas se souvenir, alors d'un geste délicat, il retira la main sur son épaule, s'attardant légèrement sur celle-ci avant de la poser contre le torse de Kyllian qui était malheureusement bien là, puis Anathema remonta doucement la tête. Des gestes las et emprunt d'une douleur qui ne faisait que traduire cette douleur qu'il ressentait. C’était une drôle de vengeance, sans doute une punition divine que d'avoir tenté un ange, de l'avoir privé de son paradis pour l'entrainer avec lui en enfer. Il ne connaissait qu'une rédemption pour l'ange, mais elle ne lui accorderait pas le paradis non plus. La haine n'accordait pas l'ouverture des portes des cieux, mais Kyllian devait le haïr, il ne devait pas jouer les pieux anges et lui pardonner son acte. Anathema ne voulait pas de pardon de toute façon, il ne voulait pas de rédemption, ça il préférait l'offrir à Kyllian. Alors tandis qu'il croisait enfin le regard du plus jeune, il eut un sourire tordu en remarquant ses traits rendus flous par les larmes. Son visage était toujours le même, peut-être un peu plus fin, un peu plus beau aussi. Il avait décidé de graver tous les traits de cet homme qu'il aimait dans sa mémoire, avant de ranger ses souvenirs dans un coffre et d'en oublier la clef. Cela valait mieux. Cela valait mieux que de penser à avoir de nouveau de l'espoir. Quant à sa question c'était simple, c'était vraiment la situation inverse de ce passé lumineux, sauf que la réponse serait la même sans l'être. Juste un temps qui changerait, la modulation de la voix, et la scène qui suivrait derrière. Car le présent n'avait rien de lumineux et que ses pleurs prouvaient qu'une poupée pouvait encore vivre, mieux que la scarification finalement. J’ai laissé partir un rêve en me disant que c’était mieux pour lui... Je suis hanté par notre dernière entrevue. L’impression d’avoir commis quelque chose d’irréparable.Même regard, même espoir, même douleur. On change juste d'époque. C'était il y a plus de trois ans, une époque où tout allait à peu près bien, où à l'étage du dessous on pouvait entendre les petits courir et rire sans savoir que tout serait bientôt fini, terminé, et que tout capoterait d'ici peu sans qu'on ne puisse rien n'y faire. une époque où il jetait des regards de biais à sa fausse mère lui défiant de lui dire quelque chose, où son père ne le regardait même plus mais où tout ça lui importait pas plus que ça, parce qu'il avait Kyllian. Une époque bénite où tout allait à peu près bien dans ce monde tordu, où il avait presque réussi à s'en sortir, entrainant Kyle avec lui sur une route hésitante qui les emmenait loin du paradis mais également loin de l'enfer. Une route qui les emmenait dans un monde rien que pour eux, un monde où tout irait bien, où tout ne serait pas contre eux. Un monde utopique et chimérique, mais un monde auquel il croyait et c'était le principal.
***
« C’est vrai. On aurait pu. Tu sais. On aurait pourtant pu s’aimer sans en crever. On aurait pu essayer d’être un couple d’une niaiserie rare, il paraît que l’amour rend c**, on aurait eu une excuse. Se cacher dans des petits endroits secrets pour se bécoter, parce que bien sur, pas de sexe, ou alors ne surtout pas en parler, c’est méga tabou une vraie relation d’amour. On pourrait aussi devenir une bande de vaseux pathétique à se regarder dans le blanc de l’œil pendant une éternité, s’écrire des mots doux et se faire des sourires douteux de mièvrerie. Oh oui, ce que ça serait beau ça aussi... Mais j’avoue que ça n’aurait aucun intérêt. Quand on aime, c’est pour mourir d’amour. C’est pour se brûler les sens jusqu’au petit matin et regretter ensuite. C’est se cracher au visage et croire qu’on ne s’aime plus et se jeter l’un sur l’autre comme si le monde allait s’écrouler et qu’on voudrait pas crever ailleurs que dans nos bras. Dans nos étreintes de satin, à hurler à la pleine lune, nos maux d’amour. C’est se mentir et se dire qu’on arrête de se voir. C’est pleurer. Annoréxier sa vie de nos mensonges. Vomir l’hypocrisie de quand on se croise dans la rue. C’est se croiser et se sourire comme si de rien n’était. Tu vois, comme ça, ça serait le summum de l’hypocrisie, on pourrait presque dire de l’horreur, parce qu’on le ferait, par jeu, de s’arracher le cœur à pleines mains, avec une volonté terrifiante de souffrir plus que l’autre, de se mordre au cœur avec froideur comme si rien n’était vrai, ou plutôt comme si on avait voulu que rien ne soit vrai tout en sachant qu’on ne pourra que crever si c’était un rêve. »Hell - L. Pille.Refermant le livre qu'il lisait et marquant le passage d'un marque-page, il jeta un regard à Kyllian. Il en venait à se demander s'ils étaient comme dans ce livre, fuyant l'amour niais et cherchant autre chose, il ne savait pas trop. Il ne savait pas s'il pouvait définir leur amour. Est-ce qu'il était question d'amour ? Ce genre de question qui remplissait la tête, mais ne l'empêchait pas de vivre. Il n'était pas du genre à déclamer des tirades remplies de mots enflammés et à conter son amour comme l'aurait fait un héro de Shakespeare, mais il essayait quand même de le montrer à Kyllian. Il essayait quand même de lui montrer parce qu'il paraissait si fragile, si hésitant qu'Anathema avait peur de le perdre à chaque instant. C’était risible pour les autres, mais ce n'était pas si déplaisant que ça. Il ne pensait pas que la fidélité pour avoir autant de bon. Après tout n'était-il pas le genre de gars qui avait couché avec la moitié du lycée aussi bien pour jeter l'opprobre à ses parents que pour se changer les idées, et essayer de trouver un sens à sa vie ? Alors forcément cela ne devait pas aider Kyllian, sa réputation ne devait pas l'aider, mais le plus jeune le savait. Oui il le savait que trop bien, il était le seul à le connaître aussi bien, le seul à avoir toute sa confiance, et à pouvoir faire tout ce qu'il veut de lui, à tout lui demander. Pour lui Anathema aurait tout fait, même se repentir, même cessé de sortir, de voir ses pseudo-amis, même de se droguer, il aurait même pu lui demander de remplir ses yeux de sentiments qu'il aurait tout fait pour le faire. « Anathema a les yeux vide mais un sourire séraphique qui dissimulent ses mauvaises intentions. » Ce qu'on disait de lui le faisait rire. Parce qu'il n'aurait jamais de mauvaises intentions pour envers Kyllian. Il était bien trop accro à lui.Anathema avait placé un CD dans la tour, celle-ci diffusant la musique en fond sonore, une musique sans parole, allant de la simple bande originale d'un film, que des morceaux de pianos, en passant par du violon ou que sais-je encore. Il écoutait la musique, lisant son livre qu'il avait reposé à l'instant, ses cheveux le dérangeant plus qu'autre chose. Se levant, il marcha gracieusement, tel un félin vers le psyché qui trônait dans un coin de la pièce, le vent agitant légèrement ses cheveux. Ils étaient beaucoup trop longs, glissant le long de ses hanches dans un battement doux. Trop longs et trop abimés peut-être. Soupirant il passa une main dedans, attrapant de légères mèches rebelles. Oui définitivement trop abîmés pour rester ainsi, mais les ciseaux étaient du côté de Kyllian. Quelle idée de lui avoir confisqué sous prétexte qu'il avait décidé de se couper les cheveux et de les avoir peut-être un peu plus court. Bien sûr il ne pensait pas la moitié de ses mots et il était bien incapable de les avoir courts. Cela aurait dérangeant. « Mitsukai… Mitsukai… ! » Le surnom lui arracha une légère grimace tandis que son attention se focalisait sur son ange. Son ange qui semblait bien en joie ce soir-là. Peut-être la drogue, va savoir. Mais ça le rendait heureux, le voir ainsi libre, plus si innocent que ça, conscient de son état le rendait heureux. Il était heureux de le voir si libre et non pas rongé par l'inquiétude et des qu'en dira-t-on. « C’est moi qui te les coupe, tes cheveux... Mais juste… Un peu. Sinon… Je vais être triste ! » Ah le doux ange se décidait finalement à céder à sa requête. Attrapant un tabouret qui trainait dans le coin du grenier, il enleva les vêtements qui trainaient dessus avant de positionner l'objet devant le miroir et de s'y asseoir. Il avait totalement confiance en Kyllian pour le laisser faire une simple paire de ciseau. Une confiance qui l'amena à fermer les yeux tandis qu'il sentait quelques mèches tomber, certaines lui chatouillant le nez. Sans doute lui avait-il refait la frange. Puis les ciseaux furent remplacés par une brosse après un léger bruit discordant du métal contre le bureau en bois. Lors que tout cela fut fait, Anathema rouvrit les yeux jetant un regard à son portait que reflétait le miroir. Ses cheveux lui arrivaient maintenant dans le milieu du dos, c'était déjà mieux. Au moins il ne pourrait pas se plaindre de les avoir trop courts et de ne pas aimer ça. Le baiser qu'il reçut sur les lèvres le surprit agréablement et fit apparaitre un sourire sur ces lèvres tendrement touché par l'ange. Le sourire n'atteignait pas ses yeux, mais lui donné un air plutôt doux qui n'était pas dérangeant sur son visage. « Terminé ~ … Mais hm… J’ai oublié d’te dire un truc, Ana’…. C’était pas gratuit…. » Sa bonne humeur faisait plaisir à voir, mais c'était son côté joueur qui intéressait le plus Anathema. Attrapant le garçon par les hanches, sans pour autant se lever, il leva les yeux vers lui, avant de se mettre lui aussi à jouer. « Quel est ton prix bel ange ? Que désires-tu là maintenant ? » Sa voix s'était faite un peu plus rauque tandis que son regard vairon s'était assombri. Un véritable appel à la luxure ce garçon. Mais ce n'était pas dérangeant puisqu'en face il y avait Kyle qui était pas mal dans son genre non plus. Qui deux nous deux cédera le premier ? Hein mon amour ?
Je préfère mourir de ta main que vivre sans toi... Sauf que ça je ne te le dirais jamais.
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| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
Prince Kelly.ian ~ Like A Bitch.
Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Lun 16 Juil 2012 - 1:52 | |
| Ce sourire resta ancré sur mes lèvres. Mes yeux restèrent plongés dans les tiens. Et là, en cet instant, comme si souvent, il n’y avait plus que toi. Plus que toi et moi. Plus que toi et ton aura. Toi et ton attitude qui était si différente avec les autres, si savoureuse avec moi. Si déplaisante avec le monde et qui m’énervait tant. Mais je ne disais rien, je me taisais la plupart du temps. Mais il suffisait d’un regard froid, d’un regard énervé pour que tu comprennes. Pour que tu arrêtes, généralement. Pour que tu te fasses pardonner, plus tard. Et je te pardonnais. Toujours. A chaque fois. Jour après jour. Même si parfois je criais, même si parfois je te frappais, même si parfois je me vengeais sur les objets. Mais jamais je ne t’insultais, jamais je ne voulais que tu disparaisses. Je sais qui tu es, je savais que tu n’étais qu’un démon déguisé en ange, et qui vivait pour plaire. Pour séduire. Encore et toujours. Je ne comptais plus le nombre de personnes qui m’avaient mis en garde, ou qui me demandait si tu étais toujours aussi doué. Et j’ignorais. Je lançais un regard presque provocateur, accompagné de ce doucereux sourire narquois et hypocrite. Je savais tout ça. Sauf qu’à présent il était à moi. Tu étais à moi.
Le bel ange, comme tu te plaisais à m’appeler, avait réussis à attraper ce démon des nuits. Cet incube qui vivait dans le miel sucré de la luxure. Un débauché dévergondé qui se complaisait dans les délices de la chair, mais qui avait dû attendre si longtemps pour obtenir mon corps. Parfois, je me disais que si tu t’étais autant intéressé à moi au début, c’était parce que je te résistais. Parce que je ne t’avais pas offert ce que tu voulais dès le début. Parce que je te glissais toujours entre les doigts, même lorsque tu pensais m’avoir piégé. Je disparaissais entre tes phalanges, et de réalité je devenais mirage. Hallucination perverse qui ne cessait d’aller et venir dans ton esprit libertin. Je n’étais plus qu’un désir inassouvi, persistant. Quelque chose à acquérir au plus vite, à s’approprier, à toucher, à goûter, à marquer de ton être. Avant de disparaitre. Parce que oui, ta réputation, je la connaissais par cœur, je l’avais tant léché avec dégoutation, et encore à présent. Tout le monde n’attendait qu’une seule chose : que tu passes à autre chose. Que tu redeviennes ce papillon qui allait de lumière en lumière, qui se brûlait ailes et âme dans ce périple suave. Moi aussi, j’attendais. Je t’observais jouer, je te regardais me plaire, et aussi aux autres. Te plaire à toi. Et je me demandais toujours quand tu allais partir. Quand tu déciderais de clore ce chapitre, qui m’étais si cher. Quand diable tu allais redevenir celui que tu avais toujours été, celui que tout le monde connaissais, et dont on me parlait ! Et plus j’attendais, et plus je t’observais, et je me demandais quel était le vrai Anathema. Celui qui était avec moi, celui qui était avec les autres. Ou bien encore un autre, que tu me dissimulais encore.
Et la vraie réponse, elle ne me plaisait pas. Tu n’étais ni l’un, ni l’autre. Tu étais les deux à la fois, sans réellement l’être. Tu possédais deux masques avec les autres, et plus qu’un avec moi. Parfois, ce dernier tombait, pendant quelques minutes, quelques heures, mais tu étais toujours seul. Même lorsque j’étais là. Même lorsque j’essayais d’être là pour toi. Tu m’ignorais toujours. La réalité était que je te détestais de ne pas me laisser réellement te voir. Mais tu étais là. Tu étais à moi, sans réellement l’être, tu étais mon pilier. Qui tomberait un jour, ou bien qui disparaitras, parce que tu avais décidé d’être seul. Toujours un peu plus. Et je n’étais rien. Je n’étais pas utile… Ou seulement pour te divertir. N’est-ce pas ?
Et pourtant je continuais à sourire, et bien plus encore lorsque tu passas tes bras autour de ma taille. J’adorais que tu me touches. Que tu m’embrasses. Quand tu me faisais l’amour, parce que oui j’avais la prétention de le croire. De croire que j’étais différent des autres à tes yeux. Un ange. Un bel ange. Tu ne cessais de le répéter. Et moi je souriais comme un idiot. J’avais juste envie d’être avec toi. D’être important pour toi ! Que tu t’occupes de moi… C’était si dur à comprendre ? … Tu pourrais aller voir ailleurs, que je ne dirais rien, si tu étais toujours là. Mais ce n’était pas le cas. Et quand nous nous approchions plus tous les deux, pendant quelques jours, j’avais mal. C’était stupide. Mais j’avais mal. J’étais mal. Je me sentais détruis. J’avais envie de vomir. J’avais envie de te frapper. J’hallucinais toujours à sentir combien une personne pouvait mettre si indispensable… Et moi, te suis-je vital ?
« Quel est ton prix bel ange ? Que désires-tu là maintenant ? »
Je n’étais pas un ange. Un ange ne peut être égoïste. Et je l’étais beaucoup trop. Egoïste et jaloux. Je ne le disais jamais, et je ne te l’avouerais jamais… Mais je pleurais parfois sous la colère, lorsque j’étais seul. Parce que j’étais jaloux de tout et n’importe quoi. Parce que je voulais que tu ne sois qu’à moi. Que ton monde ne se résume qu’en un seul mot. Que les autres soit réellement ton enfer. Et que tu l’oublies ton enfer. Et que tu t’enfermes avec moi. Juste moi. Juste toi. Juste nous. Mon prix. Ce que je désire… Ton attention encore et toujours. Et j’allais la réclamer encore une fois. Et j’avais honte. Je ne faisais que ça, une fois de plus. Je te réclamais même lorsque tu allais mal. Même lorsque tu te disputais avec ta mère. Même lorsque tu voulais être seul. Je te réclamais, parce que je ne pensais qu’à moi. Je te réclamais, pour me rassurer. Pour me dire que tu étais réellement là. Que tu étais vraiment à moi. Et lorsque tu ne venais pas ? Lorsque tu ne décrochais pas ? Lorsque tu ne répondais pas ? Lorsque tu m’ignores ? … Non, je ne pensais pas que tu ne pouvais pas répondre. Je ne pensais pas que tu étais occupé. Ou que tu allais mal. Ou que tu avais besoin de moi. Je pensais juste que tu ne voulais pas de moi. Que tu m’ignorais. Que je te désespérais. Que je t’ennuyais. Toujours. Tout le temps. J’en réclamais toujours plus. Et je te détestais lorsque tu allais jouer avec les autres. Pas assez beau. Pas assez intéressant. Je n’étais pas les autres. Je ne ferrais jamais le poids.
Mais l’amour rend idiot. Alors je souriais comme un idiot. Je m’humectais les lèvres doucement, et je vins frôler sa mâchoire délicieuse de mes lippes. Je suis sûr que tu sais déjà ce que je veux. Mais tu aimes l’entendre. Que je ne pense qu’à toi. Que je ne désire que toi. Au point même de t’étouffer, de te rendre dingue, d’avoir envie de me fuir pour souffler. Pour respirer. Tu le savais, mais tu ne disais rien. Tu voulais m’entendre avouer cette faiblesse encore une fois. Une faiblesse qui me rendait dingue. Une faiblesse qui me faisait du mal. A moi. A toi. A nous.
Je craquerais le premier. Nous le savons tous les deux.
« Hmm… Ce que je veux…. »
Un sourire espiègle dévorait mes lèvres. Je me déhanchais légèrement contre toi, entre ses bras. Sur cette musique qui voletait dans ta chambre. Dans notre antre. Notre bulle. Là où partout il y avait nos odeurs. Et je voulais qu’elle y reste. Qu’elle te hante, quand je n’étais pas là. Que tu m’imagines juste à tes côtés, et que tu te surprennes à ne pas me voir quand tu ouvres les yeux.
« Qu’as-tu à m’offrir ? »
Mon sourire était en coin à présent. Charmeur, sans même m’en rendre compte. Après tout, je n’étais qu’innocence. J’étais ton ange, n’est-ce pas ? Et tu n’avais qu’une chose à m’offrir. Toi. Ton corps. Ta tendresse. Rien d’autre, hein ? Tu n’avais rien d’autre. Et je ne voulais pas le reste. Je ne voulais pas leur ressembler. A ces couples minables qui batifolaient, et s’offraient bijoux et autres babioles. Pour mon anniversaire, je préférais qu’on s’enfuit quelques jours, que tu me fasses l’amour toute la nuit durant. Mais pas de cadeau… Ou juste cette bague. Cette bague était suffisante. Je voulais être riche en émotions, riches en souvenirs. Et cette bague, l’enfer c’est les autres, je la garderais toujours. Parce que c’est toi. Parce que c’est nous.
Petit clin d’œil, et je t’échappais encore… C’est drôle n’est-ce pas ? J’attrapais mon bédot pour le terminer peut-être, alors que je dansais doucement sur le rythme de la musique. Je te faisais dos, parfois. Je te cherchais du regard. Je te cherchais tout court.
Parce que je tu me reviens toujours. Même quand on se fait du mal. Tu aimes ça, hm ?
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| Anathema Luinwe | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Mar 17 Juil 2012 - 18:49 | |
| Kyllian. Un nom. Une personne. Un sourire, une attitude. Sa faiblesse et sa force en même temps. Kyllian capable de dresser le plus dangereux des diables, capable de l'assagir, de le rendre doux, aimable, tendre. Si on lui avait dit qu'un jour il laisserait tomber son masque de froideur et se laisserait tenter par la chaleur de l'amour il aurait ri. Il aurait ri de manière impitoyable avant de toiser celui qui aurait pu lui annoncer que même lui serait capable d'aimer, de tomber dans ses filets et de s'y perdre avec encore plus de délectation que dans la luxure. Pourtant il aimait. Il aimait à sa manière de manière gauche, et parfois froide. Il aimait de manière égoïste et parfois violemment. Il aimait sans laisser un répit, tentant d'enfermer son ange dans une grande et belle cage pour qu'il n'appartienne qu'à lui. Il l'aimait à s'en rendre dingue aussi, tout comme il devait le rendre fou parfois. Anathema était dingue de Kyllian, et peut-être que dans les livres on aurait pu écrire l'inverse aussi. Mais cela aurait été plus doux, plus tendre. Anathema était dingue de Kyllian, et Kyllian aimait Anathema à en mourir. Plus triste aussi. Les deux étant capables des pires folies pour l'autre. Un amour dangereux, bien plus que celui de Romeo et Juliet, bien plus que le sacrifice d'Ophélia pour Hamlet. Un amour dangereux qui les liait, un amour dangereux né sans doute d'un cœur pas si noble que ça. Non Anathema n'était pas si gentil que ça, pas si bien que ça. Il était quelqu'un qui devait plaire, quelqu'un qui devait marquer les esprits. C'était plus fort que lui, il représentait tout ce qui était détestable, il était arrogant, orgueilleux, vil, mais surtout séducteur. Son corps plaisait, son regard vide plaisait, et son esprit retors ... Ca, peut-être que seul Kyllian pouvait l'apprécier. Kyllian qui avait conquis son âme avec douceur, en s'imposant de manière si délicate qu'il n'avait pu refuser. Et les gens auraient pu en rire. Oh oui, mon amour les gens auraient pu rire de nous, de nos maladresses, et de cet amour destructeur qui nous liait. Un ange avec un démon. Un ange qui essayait de sauver le démon. Et ce pauvre démon qui tentait de fuir son enfer pour suivre l'ange, sans savoir qu'il attirait tout autant son amour dans les flammes du purgatoire. Est-ce qu'on pouvait corrompre un ange ? Plus facilement qu'on ne sauvait un démon. Pourtant Kyllian restait plus ou moins pur à ses côtés. Il avait encore cette candeur, et cette vitalité qui faisait que les gens s'approchaient de lui. Il avait encore ce sourire, et sa façon d'être qui avait charmé Anathema de la plus douce manière qui soit. Kyllian était sa bougie, et lui pauvre papillon il finirait bien par se brûler les ailes de tant l'aimer. Mais pas maintenant, non pas maintenant. Il avait trop attendu pour l'avoir, le désirant sans oser y toucher. Kyllian ce garçon si lointain et si proche à la fois, restant avec lui, parlant de tout de rien, mais disparaissant dès que son démon ressortait grognant et rêvant de le posséder. Il ne savait même plus quand il avait commencé à faire plus qu'à le désirer, quand il avait commencé à espérer autre chose, à l'aimer sans doute sans savoir que c'était l'amour qui se cachait sous ce sentiment. Animé par un sentiment étrange, il se laisse porter. Une seule chose est sûre, il ne veut pas le perdre.Il ne savait plus non plus quand Kyllian avait cédé. Il se souvenait juste de ses joues rouges, de son regard pétillant planté dans le sien qui avait une douceur étrange. Toujours un peu vide, mais tellement doux. Il se souvenait juste qu'il avait été doucement. Apprivoisant l'ange, du mieux qu'il pouvait, essayant de ne pas le brusquer, essayant de ne pas détruire ses espoirs de se faire aimer. Cela avait été si dur, il n'était pas quelqu'un de respectable, alors comment le convaincre ? Comment lui prouvait qu'il tenait à lui, qu'il le voulait lui et pas un autre. Comment lui dire qu'il avait besoin de lui dans sa vie, qu'il voulait enfin quelqu'un à ses côtés, et que ce quelqu'un c'était lui. Il ne savait pas exprimer ses sentiments. On ne lui avait pas appris, tout comme on ne lui avait appris à en avoir, alors c'était un peu douloureux comme amour, mais ce n'était pas grave, parce qu'il était habitué à la douleur donc il saurait y faire face. Alors gauche et maladroit, il tenta d'expliquer l'importance de Kyllian à ce dit-garçon, il tenta de lui expliquer, malgré son côté aguicheur, malgré son passé plus que sulfureux, et la démence qu'on lui donnait, qu'on lui prétendait. Kyllian avait été un des rares à comprendre ses appels, et son désespoir, Kyllian, son tendre Kyllian qui lui avait finalement tendu la main, qui avait décidé de se damner à ses côtés pour le sauver. A savoir si cela marcherait sur le long terme. Mais malgré toute l'aide que pouvait lui apporter Kyllian, malgré tout le soutien que son ange lui donnait, il lui fallait parfois être seul. Affronter ses problèmes à sa manière, se lever face à la vie, face au drame qu'elle représentait sans impliquer Kyle. Il n'avait pas besoin de voir ça. Il n'avait pas besoin de voir la vision dégradante qu'il avait du monde, il n'avait pas non plus besoin de le voir se dégrader, de voir son visage tordu par un rictus mauvais, de le voir impitoyable, vexant, blessant. Il n'avait pas besoin de voir ce qu'il devinait déjà. Il n'avait pas besoin de savoir qu'Anathema pouvait détruire les gens, qu'il pouvait les rendre dépendant de lui et les abandonner sans le moindre remords, qu'il pouvait et voulait les détruire d'un simple, d'une simple phrase, son regard si étrange les comprenant en un instant. Kyle ne devait jamais ou peu voir en action le démon qu'il était. Il se savait différent, il savait aussi que ce qu'il faisait n'était pas au gout du monde. On le détestait pour ça, on l'exécrait lui qui détruisait les gens si facilement. Sauf Kyle, il ne le détruirait pas, il y veillerait. Il le disait différent des autres, et il le pensait, c'est juste qu'il ne savait pas comment le garder sans l'enfermer, sans le blesser et même involontairement. C’était un peu comme si le jeu avait été inversé. Ce n'était plus Kyle aussi éphémère que ses rêves qui menait le jeu, maintenant qu'il l'avait attrapé c'était lui qui menait la danse, et celle-ci sous un linceul de joie avec pourtant un côté un peu plus morbide. L’un d'eux y laisserait sa vie. A savoir lequel. Lequel des deux plongerait en premier ? Celui qui aimait l'autre de manière si désespérée, ou celui qui tentait en vain de garder l'autre contre lui quitte à le détruire ?Anathema n'était pas aveugle. L’amour ne l'avait pas privé de sa vision, et dans ce bonheur chimérique qu'il offrait à Kyle, dans cette cage dorée qu'il lui bâtissait, il voyait bien son malheur parfois. Il avait bâti cette cage sur une montagne de cadavres après-tout, dans un royaume si proche de l'enfer, si proche de la mort et du royaume d'Eurydice attendant vainement Orphée, on ne pouvait pas prétendre au véritable bonheur. Il savait qu'il détruisait Kyllian, il savait tout comme il tentait de le sauver. Il était devenu maître des mots, il avait appris. Il tentait par tous les moyens de sauver son ange du désespoir hurlant dans lequel il se plongeait. Haine, rancœur, jalousie, égoïsme, toutes ses chimères qui étaient les siennes devenaient peu à peu les siennes. Et ca le déchirait. Ca le déchirait d'être responsable de la déchéance de son ange, mais pour rien au monde il n'aurait arrêté. Il était égoïste lui aussi. Il était égoïste au point de préférer le perdre dans sa déchéance que de le sauver si ça signifiait l'abandonner et se retrouver seul à son tour. Maintenant qu'il avait Kyllian, il ne voulait plus être seul. Il était aux portes de son enfer, et Kyllian était son repère le long de cet abysse. Il ne voulait pas y retourner. Il ne voulait pas se plonger un peu plus dans son autodestruction si bien commencée. C'était sans espoir mais avec une réelle passion destructrice qu'il s'adonnait à son amour pour Kyllian, et avec dans l'idée qu'un jour tout irait mieux, un jour il ne serait plus que tous les deux et la vie les laisserait enfin tranquille. L'amour rend idiot. L'amour détruit plutôt. Alors Anathema observait son sourire, sa façon de bouger, les étincelles dans ses yeux avec l'idée qu'un jour tout ça disparaitrait, il se gorgeait d'image de Kyllian, de son parfum, de ses baisers, de ses effleurements. Ce garçon était à lui. Il aurait tant voulu que tout le monde le sache, que les gens d'un regard comprenne que Kyllian était à lui, tout comme il lui aurait vendu son âme s'il lui avait demandé. Oui Anathema aurait vraiment tout fait pour lui, même si Kyllian avait arrêté de l'aimer du jour au lendemain, même si il n'avait fait que jouer, il avait gagné l'âme d'Anathema, Anathema qui aurait pu tout faire, se couper un doigt comme les anciennes courtisanes du Japon qui offrait leur petit doigt à leur amant en guise de preuves d'amour. Parce qu'il ne savait pas comment l'exprimer son amour. Alors il l'exprimait avec son corps, avec son léger sourire, la tendresse de ses yeux, et cette main possessive qui venait souvent se perdre sur les hanches de Kyle. des petits riens pour certains, mais des grands pas pour Anathema, Anathema qui avait tant besoin parfois d'être rassuré dans cet inconnu qu'il affrontait, presque autant que Kyllian qui espérait tant ne pas être que de passage, ou un simple jouet. Pourtant ils n'étaient que des pantins. Agissant et batifolant au nom de l'Amour.« Hmm… Ce que je veux…. » Un léger murmure, une réflexion. Et son sourire fait écho à celui de Kyllian. Deux êtres liés par un sentiment incapable d'être bien exprimé. Oui ce qu'il voulait. Demande-moi n'importe quoi, la lune, une bague hors de prix, le trésor de la reine d'Angleterre, un animal porté disparu, qu'importe ce que tu demandes mon amour je trouvais un moyen de te le procurer. A défaut de t'offrir des sentiments, le plus beau discours, la plus belle déclaration, il lui offrirait ce qu'il voulait, ce qu'il désirait. Se plier en quatre pour avoir encore un sourire de cet ange. Et ça ressemblait étrangement à de la dépendance. Mais ce n'était pas grave. Mieux valait être dépendant d'un ange, que seul dans les enfers. Seul dans son enfer qu'il dirigeait ... Seul. « Qu’as-tu à m’offrir ? » Sa voix le sauva encore une fois. Kyllian était son sauveur. Mais qu'avait-il à offrir ? Qu'avait-il à offrir que Kyle ne possédait pas déjà. Il avait main mise sur son cœur, son corps ne lui appartenait alors il n'aurait pu lui offrir, quoi qu'en y repensant cela faisait quelques temps déjà que Kyllian avait récupéré les droits sur son corps, alors ça aussi il l'avait. Il n'avait pas grand chose à lui offrir. Pas grand chose et pourtant un cœur un peu en lambeau que Kyllian devrait s'évertuer à réparer. Puis il y avait cette bague. Cet anneau, comme une promesse sacrée qu'il avait passé au doigt de son amant. Cet anneau en argent, ciselée, où en grec, langue natal de sa famille, s'inscrivait sa devise, sa façon d'être. « L'enfer c'est les autres. » Les autres, le monde en face de lui. Toujours l'affronter, ne jamais se laisser aller, ne jamais les laisser avoir la satisfaction d'avoir gagné quoi que ce soit contre lui. Et il n'y avait pas si longtemps de ça, il avait trouvé une chaine en argent, légère, et y avait passé l'anneau. Ce fut le cadeau de Kyllian pour leur première année passée ensemble. Il lui avait passé autour du cou simplement, avant de l'embrasser au niveau de la tempe, et de s'éloigner. Il avait eu peur de voir son visage, alors il était partis comme si de rien n'était les mains dans les poches. Mais le lendemain son sourire s'était fait doux comme un rayon de soleil quand il l'avait vu encore présent, pendant à son cou. C’était vraiment mieux que n’importe quelle déclaration venant de Kyllian. L'enfer c'était les autres oui, mais Kyle ne faisait pas parti des autres. Kyllian était son ange, et aussi le gardien de son paradis personnel voilà tout. « Tout ce que tu désires. » murmura-t-il avant de se lever à son tour pour le rejoindre dans cette danse chimérique, posant le tabouret un peu plus loin. Oui tout ce que tu veux mon amour. Entre toi et moi, nous nous devions de nous trouver. Nous perdre, nous retrouver, jouer et s'éloigner encore. Notre amour n'en n'était que plus poignant. Tant qu'il n'en devenait pas déchirant, ça irait ... Hein ...
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| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
Prince Kelly.ian ~ Like A Bitch.
Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
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Age : 30 Messages : 2431 Jeux +16 : Oui Disponibilité : Week-end Principalement.
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Mer 15 Aoû 2012 - 5:16 | |
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« Tout ce que tu désires. »
Tout ce que je désire. Tout ce dont je rêve. Mais alors, ai-je le droit de mêler réalité et fantasme ? Ce que nous vivons que mes envies les plus folles ? Ai-je le droit de réclamer quelque chose que seulement moi convoite, ou dois-je inclure tes sentiments aussi ? Est-ce que tu me permets d’être égoïste et de cracher sur ta fierté, ou faut-il que j’en prenne soin aussi ? Tu sais ce que je veux. Tu le sais, mais tu fais comme si tu l’ignorais. Tu laisses ce voile traîner : ce tissu d’incompréhension. Ce qui te détache de ce que j’aimerais t’entendre dire. Ou te voir faire. Tu fais comme si. Et tu es très fort. A chaque fois que je l’ai un peu trop exprimé, j’ai eût droit à de la froideur. A une beauté glacée qui m’évitait. Qui filait par derrière dans une jolie pirouette. Alors je n’osais plus parler de ces sentiments. Je me contentais de ton corps. De ces gestes qui me donnent l’impression que je t’appartiens.
Mais non. Je ne t’appartiens pas.
C’est vrai, je suis mort de trouille. Même après un an. Parce que tu dis rien. Tu dis jamais rien. Et j’ai peur. Tu ne parles jamais. Tu ne murmures même pas. Tu es d’un mutisme royal. Et j’ai peur. Parce que souvent, je ne sais pas ce que tu penses vraiment. Si cela te plaît. Si cela te déplaît. Tu souris toujours un peu tendrement, quoi que je dise. Quoi que je fasse. Comme si tu avais peur de me froisser. Comme si je n’étais qu’un enfant qui t’apportais un peu de compagnie. Je pourrais embrasser quelqu’un sous ton nez, tu sourirais un peu. Tu aurais toujours ce regard trop vide, qui m’effrayait. Et puis tu partirais sans rien dire. Comme si j’étais rien du tout. Peut-être que ton cœur hurlerait. Je n’en sais rien. Je ne l’entends pas. Je ne sais pas vraiment si il y en a un, dans ton corps.
Tu m’énerves tant.
Alors je me tais. Je danse, et je fume. Encore un peu. Je te provoque, je te plais. Je joue à ton jeu de séduction. Il n’y a presque plus que ça entre nous. De la séduction. Et parfois un peu de tendresse, le matin quand je sens tes doigts caresser mes cheveux. Et puis un jour, tu en croiseras un autre, bien plus beau, bien plus intéressant que moi. Et tu me laisserais tomber. Parce qu’il sera plus fort que moi, et qu’il te ferrait craquer d’un sourire. Que je ferrais partis de ton enfer. Celui que tu te construis tous les jours, parce que tu n’aimes pas les gens. Parce que tu veux être différent d’eux. Alors tu veux qu’on te déteste, et qu’on adule en même temps. Tu es le papillon maudit, n’est-ce pas ?
Non, je ne veux pas que tu me touches.
Mon regard était dans le vague, alors que je souriais encore comme un idiot en sentant tes mains passer contre mes hanches. Toi, pas loin de moi, qui dansait. Je ne sais pas lequel était le plus ridicule de nous deux. Tu savais ce que je voulais, mais jamais tu le ferras. Jamais. Et puis t’es sûr comme ça, que j’oserais jamais te le demander. Parce que j’ai bien trop peur de te mettre la réalité en face, de poser des mots sur ce que tu ressens. Et que lorsque tu réaliseras que c’est la vérité… Tu partiras. Parce que tu détestes être comme les autres. Tu ne veux pas être humain, parce que tu es persuadé de ne pas l’être. Ou ne pas le mériter. Que tu te sens maudit, et que tu te maudis toi-même. Qu’à trop y penser, qu’à trop en être persuadé, qu’à trop penser noir, tout viendra. Ta vie deviendras de la même manière que tu te la peins dans ta tête. Encore plus affreuse. Encore plus détestable. Encore plus chiante et débile. Cette putain de vie qui ne mérite pas d’être vécue. Celle où on reste à crever dans son lit, et à qui on claque la porte à la gueule. Parce qu’on sait que tout va mal. Que rien ne s’arrangera. Qu’on est au fond. Que c’est une malédiction. Qu’on ne se bat pas contre ça. On subit. On serre les dents. On ne bronche pas. Et on souffre. Encore. Un peu. Toujours. Un peu plus. Parce que c’est bon. Parce que tu vis. Parce qu’on est c**. Parce qu’on est aveugle. Parce qu’on est des chèvres stupides. Et ca tourne. Tourne. Encore un peu. Toujours plus fort. Et on recommence. Toujours les mêmes erreurs. Toujours les mêmes mots. Et toujours cette douleur.
Parce qu’on adore souffrir. Seuls les idiots sont heureux.
Et toi ? Qu’est-ce que tu veux ?
Toi, tu ne veux pas vivre. Si je te posais la question, je suis presque sûr que tu répondrais « Toi. » Tu es trop… Pathétique. Et moi, encore plus. Tu me laisses entendre un bout de ce que je veux. Juste pour me faire espérer. Juste pour m’enchaîner un peu plus à toi. A notre âge, on ne devrait pas avoir peur de ce dire ces choses là. A notre âge, paraît que cela n’a pas la même valeur. Ces mots doux, ces promesses, la fidélité, c’est juste…. Un décor. Du vent. Ce n’était pas la « vraie vie ». Celle qu’on mènera quand nous serons adultes. Que chaque mot devra être pesé et pensé. Que si on choisit d’aimer quelqu’un, le jour où cela ne sera plus le cas, il faudra assumer. Tromper, mentir, affronter et divorcer. C’est plus candide, et malsain. On est tout permis. On se permet tout, parce qu’on sait qu’on a la vie devant nous. Que cette personne là ne sera pas la dernière. Et je sais pas du tout si c’est censé être rassurant.
Dis-le moi.
Mais je suis trop naïf. J’suis pire que les nanas. Non, je ne sais pas. J’aimerais pouvoir croire que c’est possible. Que deux personnes puissent prendre le temps de comprendre, et de s’écouter. D’être tout l’un pour l’autre, sans se sentir menacé, ou enfermé. Se parler et apprendre à vivre ensemble, à ne pas se détester, et ne pas éviter les problèmes. Ni les masquer, ni leur rompre le cou. Non. Y plonger dedans et les résoudre, comme deux personnes qui s’aiment et qui ont du temps à offrir à leur relation. Une relation en montagne russe qui faut sans cesse raviver, car ouais. Rien n’est acquis. Charmer l’autre. Toujours. Flirter perpétuellement avec, et lui plaire. L’aimer. S’aimer. Vivre ensemble, et sérieusement. Être mature avec les autres et lui, et un peu immature aussi. Comme si on était des ados dans leur premier amour.
Tu es mon premier amour, Anathema. Mon petit grand amour, j’imagine, celui que j’appellerais comme ça, dans quelques années. J’oublierais peut-être ton visage, je ne me souviendrais pas de ta voix. Mais je sublimerais nos souvenirs. Et dans quelques années, tout deviendra parfait si j’en ai envie. Parce que les souvenirs s’effilochent, qu’on n’a pas le temps d’en vouloir éternellement aux gens, de se prendre la tête, de tout se souvenir. Alors on ne garde que le positif. Que le meilleur. Ou du moins on essaie.
Alors quoi ? Tu as donné ta langue au chat ?
D’une grâce trop lente et trop chimérique, j’écrasais ce cadavre, et je me tournais lentement vers toi. J’eus un sourire amusé, et doucement je passais mes bras autour de ta nuque. Je laissais mon corps se rapprocher du tien, naturellement. Sûrement par habitude qui sait. J’approchais mes lèvres des tiennes, mon souffle se mêlant au tiens, alors que je semblais totalement ailleurs. Trop high pour toi. Je frôlais les nuages tout seul, sûrement. Mais je dansais toujours, transporté, transcender par cette sensualité dont je devenais le disciple, juste pour te plaire. Te plaire, t’aguicher, te provoquer et éveiller ton appétit.
Et puis soudainement, je tendais le cou pour happer tes lèvres. Ta langue peut-être. Je grondais dans ce baiser qui n’avait rien d’angélique. Démon, goûte aux baisers de ton enfant. Peut-être que ce seront les derniers pour l’éternité durant. Peut-être que ce ne sont que les premiers. Mais personne ne le sait. Mais il y avait quelque chose de désespéré dans cet échange. Une obsession. Une envie trop violente de le sentir, d’être là, de le ressentir. Un baiser passionné, et violent, voilà tout. Un corps qui en cherchait un autre, parce que c’était ça : aimer. A notre manière.
Parce que c’était ça appartenir l’un à l’autre.
Et entre deux baisers, glissa quelques mots soufflés. Grondés.
« Ramène-moi au ciel. »
Tu sais. Quand on est trop camé pour savoir si on jouis de douleur ou de plaisir. Quand tu es trop fébrile et que tu me touches. Que je t’appartiens à ta manière. Que tu me le fais sentir toujours un peu plus fort, parce que t’adores ça : m’entendre te réclamer encore. Parce que je suis un ange qui jette son innocence, qui ose enfin ordonner, réclamer, ce qu’il veut, ce qu’il désire. Parce que c’est un ange avec moins d’innocence qui vient de recevoir le droit, le pouvoir de réclamer ce qu’il désirait.
Et ce soir, j’avais envie que tu me montres combien tu m’aimes. Que je le sente. Que je le ressentes. Là, tout partout. Sous tes doigts. Sous tes lèvres. Dans tes grondements et tes gémissements. Dans ta manière de me déshabiller, et celle de m’embrasser. Celle de me faire languir, et de m’observer.
Si tu ne peux me donner rien d’autre, tâches au moins de me donner le meilleur de toi. Le meilleur, et le pire. Mais surtout le pire. Comme ça je reviendrais toujours. Parce qu’on aime, on adore, on adule les méchants. Sauf quand il nous brise. Sauf quand il nous manipule. Sauf quand c’est la réalité.
Alors soit mon rêve. Soit mes rêves.
Soyons nos conneries de jeunesses. Soyons cet amour qui nous tuera, tous les deux.
Créons ces cicatrices, ensemble. Celles qu’on portera toutes nos vies.
Créons ces souvenirs qu’on n’oubliera jamais.
Allez viens. Il faut qu’on se brûle les ailes. Il faut qu’on s’enchaîne, et puis qu’on se déchire.
Allez viens, ce n’est qu’un rêve, ce n’est qu’une nuit, qu’une journée, dans cette putain de vie. Allez viens, qui viendra nous juger ? Qui viendront nous punir ? Personne.
Allez, viens. Il faut qu’on créé nos erreurs ensemble. Comme ça elles pourront hurler dans notre futur, et nous faire mal aussi.
Allez viens. Tais-toi si tu veux. Tais-toi toute la vie si cela te chante. Mais viens. Je t’en prie viens.
Parce que j’ai besoin de toi. J’ai besoin de sentir tout ça.
Tais-toi si tu veux, si cela te chante. Tais-toi si c’est plus simple. Fermes les yeux, si tu veux qu’on se mente. Mais putain, viens-là. Juste là. Faut qu’on y aille ensemble, dans ce paradis. Parce que je veux que tu t’en souviennes toute ta vie.
Allez viens, Anathema. C’est toi que je veux. C’est toi que j’attends. Et j’attendrais toute la vie si tu veux. Toute la vie pour que tu me dises que tu m’aimes.
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| Anathema Luinwe | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Jeu 16 Aoû 2012 - 3:07 | |
| « Tout ce que tu désires. » Il avait prononcé ces mots d'une langueur attendrissante, d'un sourire tendre, mais dans le fond Anathema savait très bien qu'il ne pourrait pas lui offrir ce qu'il voulait. Il ne pourrait pas lui offrir la vie rêvé des anges, son coin de paradis, une vie sans ennui, il ne pourrait pas lui offrir ces mots si purs, si doux, ces mots qu'il n'avait pas appris à dire, qu'il ne voulait pas entendre, qu'il ne voulait pas voir franchir la barrière tentatrice de ses propres lèvres. Il n'y aurait pas ces fameux trois mots destructeurs, parce que le jour où ces mots jailliraient entre leurs deux corps enlacés, ça serait la débandade, la déchirure de son corps, la disparition de son cœur. Il n'en resterait qu'une fine poussière et les yeux de Kyllian pour pleurer. Alors à défaut d'exprimer ces mots qui sonnaient le glas pour Anathema, et qui étaient tout pour son amour, ses gestes se faisaient tendres, aimant, mais ce n'était pas suffisant. Non ce n'était jamais suffisant, et il en fallait toujours plus, alors il crachait lui-même sur sa fierté, et se pliait en quatre pour tenter de satisfaire ce cœur égoïste que Kyllian avait souvent. Il voulait tout du démon, son cœur, son âme, son corps, il voulait tout ne se contentant pas de ce semblant de cœur qu'il lui avait offert. Mais ce semblant de cœur mon amour, c'est tout ce qu'il me reste. Je n'ai pas d'âme à te donner, pas d'âme qui refléterait le vrai sens de ce mot et mon corps ne m'a jamais appartenu. Pourras-tu te contenter de ça, ou viendras-tu réclamer encore un peu plus ?
Kyllian était mort de trouille, et Anathema se réfractait à chaque obstacle. Oui ils étaient risibles, risibles et pathétiques, deux êtres qui n'étaient pas fait pour se côtoyer, s'aimer, et qui tentaient de passer par dessus les règles qu'un Dieu cruel avait imposées. C'était un ballet de clown. Un balai de marionnette, d'enfants qui ne cessaient de jouer, et de s'éloigner avant de se rapprocher curieux. Anathema s'éloignait souvent, les mots de Kyle le touchant et le blessant à la fois. Il ne voulait, plus que tout au monde il le voulait, lui, son corps, son âme, son cœur, il voulait que tout ça lui appartienne, mais il ne savait pas quoi penser des mots de l'ange, de ces mots sauveurs qui tentaient de prouver au démon qu'il n'était pas si maudit, et que cette vie n'était pas si insignifiante, mais ces mots d'amour attendaient des réponses. Inlassablement ils flottaient dans les airs, les entourant et gémissant cette réponse absente. Cette réponse qui aurait pu juste contenir deux mots. "Moi aussi." Mais ça non plus ça n'aurait pas suffit, et eux aussi ils auraient brisé un peu plus Anathema. Et parfois notre démon trouvait l'ange cruel. D'une cruauté enfantine et sans doute malsaine. Tu m'as aimé comme j'étais, pourquoi me demandes-tu de changer alors ? Tu ne peux pas te contenter de ce que je t'offre ? Non bien sûr ça n'aurait pas été suffisant, l'amour cette chose gloutonne voulait plus, toujours plus, car ça ne serait jamais suffisant, et quand il aurait enfin cédé, quand il aurait enfin prononcé ces mots qui détruiraient son cœur pour de bon, il se retrouverait seul.
Deux manières de penser, la même peur. Un jour il m'abandonnera. Mais qui abandonnera l'autre mon amour ?
Cette solitude qui lui bouffait les sens à Anathema, tout comme elle était le cauchemar de Kyllian, ce garçon qui avait tant besoin d'être rassuré. Et Anathema, ce pauvre garçon qui une fois qu'il avait goûté à la compagnie ne voulait pas être seul. Pathétique gamin qui une fois qu'il avait donné son cœur serait incapable de retourner à sa vie d'antan, incapable d'avoir un rire mécanique, de jouer les poupées populaires, et de trainer dans des draps froids avec de parfaits inconnus. Il voulait des draps chauds, ce corps parfois tremblant contre lui, et le regard plein d'étoiles de Kyllian. Tout son être était intoxiqué, et il ne pouvait ni ne voulait s'éloigner de lui, alors il tentait de faire face mais parfois c'était dur, oui c'était dur mais il laissait faire, et en effet si Kyllian partait un jour dans les bras d'un autre, il n'y aurait ni crise de jalousie, ni hurlants déchirants, il n'aurait que son sourire sur ses lèvres, son sourire doux et légèrement triste, tandis que dans sa poitrine après un dernier soubresaut douloureux, son cœur si petit, si faible se briserait pour de bon. Alors il ne voulait pas y penser à ce qu'il se passerait si Kyllian le quittait, il ne voulait pas y penser parce que c'était effrayant un monde sans Kyllian, c'était effrayant et douloureux. Mais ça arriverait. Parce que l'ange ne pourrait pas se damner entièrement pour le démon, tout comme le démon ne pourrait pas être sauvé définitivement par l'ange. C'était cruel, abject et injuste, mais les rôles avaient été définis. La romance ne durerait qu'un temps, et leurs corps finiraient par s'éloigner l'un de l'autre de n'avoir su garder intact ces cœurs qu'ils chérissaient tant.
Alors lui aussi il se tait, il se tait assume, et s'enlise un peu plus encore. Il l'aime, il l'avoue au fond de lui d'une petite voix, il l'aime à se briser les ailes, à se déchirer le cœur, à se rendre fou. Il l'aime et il le regarde s'abaisser à jouer son jeu. Parce qu'il l'aime oui, mais si mal ! Il l'aime de la mauvaise manière au point que Kyllian ne le voit. Tellement risible comme amour, tellement cruel surtout. Il l'enferme, il l'embourbe, et il espère toujours son sourire. Pauvre amour fou qui les tuera tous les deux. Alors danse mon amour, danse tant que tu le peux encore. Un jour tu ne pourras plus danser et tu pleureras. Un jour tu ne pourras plus te taire et tes mots deviendront des nouvelles écorchures sur mon cœur tandis que ta voix s'élèvera contre les murs, avant de cogner de manière affreuse. Et tout sera fini. Tout. Ce n'est pas Anathema qui laisserait tomber Kyllian, mais bien l'inverse il en était persuadé. Et masochiste, il continuait d'aimer tout en sachant qu'il n'y aurait ni fin heureuse, ni main tendue pour le relever quand tout serait fini. Il n'y en aurait pas d'autres après. Pas d'autres comme lui. Parce qu'après ça serait tellement triste, tellement banal. Une routine, un corps qui s'avilirait un peu plus si possible, qui se laisserait aller dans cette routine absurde et abrutissante. Il n'y aurait jamais un autre comme Kyllian, un autre mieux que son ange. Impossible. Tout bonnement impossible, parce qu'il n'avait qu'un ange et qu'il l'avait trouvé, parce qu'on ne donnait pas de deuxième chance aux démons, et tout simplement parce qu'il n'en valait pas la peine oui. Papillon maudit. Papillon foutu, accro, détruit qui se battait encore contre le côté éphémère et ridicule de sa vie.
Regarde l'ombre de nos deux corps Transformés en torches vivantes Enlacés à leurs tristes sorts Et flambant d'une peur sidérante.
Les mains sur ses hanches et le souffle coupé, il compte les secondes enfiévrées de bonheur où ils seraient à deux doigts de s'embrasser comme au début du monde, pendant des jours, des heures, mais où leurs corps ne font que s'effleurer dans ce jeu idiot. Ils s'approchent et doucement le charme se rompt encore et son cœur est trop bête, sa gorge serrée ravale par avance les innombrables mots, les amours les tempêtes dans son âme démoniaque où viennent en silence mourir le cadavre exquis de ce qu'aurait pu être le désir de Kyllian. C'était une danse sordide, sordide et pourtant ils n'auraient pu l'arrêter. Parce que ce genre de moment étrange qui n'appartenait qu'à eux donnait cette impression grotesque à Anathema que Kyllian pourrait comprendre son amour à travers son regard. Mais son amour tordu ne pouvait pas s'exprimer à travers des mots. Il en deviendrait banal, il en deviendrait souillé et tellement différent de ce qui tordait le cœur d'Anathema, et de ce qui blessait celui de Kyllian. Drôle d'amour. Foutu amour oui. Mais l'amour n'était pas le seul fautif de cette douleur silencieuse, il y avait aussi la vie, il y avait surtout Anathema. Responsable de tout, responsable du bonheur d'un ange. C’est fou comme il se sentait petit face à cette responsabilité sans oser bouger ou tenter quoi que ce soit car ses gestes maladroits auraient pu tout détruire.
Anathema gamin perdu. Anathema ne voulait pas vivre. Mais Anathema était bien trop peureux pour demander la mort, bien trop effrayé pour la rechercher, alors d'un sourire hautain il dirait que le suicide était une morte bien trop ridicule, bien trop faible, abjecte et pathétique pour ce qu'il était. Il voulait une mort en fanfare, une mort qui marquerait les esprits. Il voulait qu'on le reconnaisse, qu'on comprenne ce qu'il était, ce qu'il représentait, il voulait qu'on voit à travers son mal être, à travers ses égarements, ses frasques, et parfois de manière égoïste il se demandait si son tendre amour comprenait vraiment. Il se demandait si son ange comprenait vraiment ce qu'il était, ce mal étrange qui le rongeait les sens le fait que ça n'irait jamais mieux, que ça empirerait, qu'il l'entrainerait avec lui, qu'il n'y aurait pas de retour en arrière, que la fin n'était pas le paradis, mais un enfer hurlant. Son enfer oui, sa cage dorée sur la montagne de cadavre, et il savait qu'un jour Kyllian n'en pourrait plus. Il ne pourrait pas lui demander la lune, il ne pourrait lui demander de se briser les ailes, de se jeter dans le vice comme il le faisait, alors parfois il pensait que ça ne serait pas Kyllian qui l'abandonnerait, parfois il se disait que si Kyllian continuait il devrait lui réclamer son cœur, il devrait lui rendre sa liberté et ouvrir la cage. Mais est-ce que Kyllian pourrait-il encore voler ? Est-ce qu'il pourrait vivre sans lui ? Ou est-ce que lui aussi s'était enlisé dans cet amour cruel où il n'y avait qu'une seule fin possible lors de leur séparation ? Est-ce que son ange se laisserait mourir ? N'avait-il déjà pas commencé ? Pauvre ange. Aussi pathétique que le démon finalement.
J'imagine bien la fin, Une histoire sans paroles Dans mon faible intérieur je l'ai déjà rêvé, Tu poserais ta main sur mon cœur qui s'affole, Tu lirais mon bonheur sur mes lèvres enlarmées Et le verbe dans ma tête libéré à tout vent Sifflerait d'amertume aux frontières de ma peau Mes amours muettes me crèveraient les tympans Comme un loup sous la lune hurlant sur mon tombeau.
« Tu es mon premier amour, Anathema. - Tu es mon seul amour, Kyllian. »
Et dans quelques années alors que tu oublierais peut-être son visage, Anathema aurait sombré dans cette douleur languissante. Anathema ne ressemblerait plus à rien. Anathema ne serait plus grand chose, un corps dansant dans les bras des autres, âme absente, cœur foutu, il danserait tel un papillon aux ailes brisées ne pouvant s'envoler. Papillon voué à se brûler le corps jour après jour sans qu'il ne puisse rien y faire, ses souvenirs lui bouffant l'esprit et il regretterait. Oui mon amour il te regretterait. Il regretterait tes hurlements ton départ, ou pire encore il regretterait le fait de t'avoir laissé pour te sauver, il regretterait l'idée qu'il tenait trop à toi pour que tu damne entièrement à ses côtés. Comprends-tu mon amour. Mieux que des amours dits, mieux que des paroles énoncés clairement, il t'aimait d'une manière destructrice certes, mais il t'aimait mon ange. Il t'aimait au point que sacrifier sa vie n'était pas grave tant que tu allais bien. Est-ce que tu vas bien mon amour ? Est-ce que tu es heureux après toutes ces années. Est-ce que je ne t'ai pas assez aimé ? Est-ce que tu me pardonnes ? Est-ce que tu comprendras que tu es responsable de sa déchéance comme il est responsable de ton bonheur. Alors mon ange, ne transforme pas Anathema en un simple souvenir idéalisé. Votre amour vaut bien plus que ça. Votre amour est plus violent que l'enfer, et plus doux que le Paradis, il ne se raconte pas, il se vit.
Mon bonheur contre le tien.
Leurs corps étaient faits pour être ensemble, pour être collés, pour s'épouser harmonieusement. Deux corps qui auraient dû toujours être ensemble afin que leurs âmes s'épousent enfin à leur tour. Et leurs corps dansaient, ils dansaient sur ses sons chimériques, ils dansaient tandis que leurs lèvres se liaient également dans ce pacte égoïste qu'Anathema lui avait imposé. Aime moi, mais alors aime moi de la manière la plus forte, et je t'aimerais mon amour. Je t'aimerais à t'en déchirer les ailes, à te faire pleurer de douleur, à t'attacher le cœur, et à te serrer, t'étouffer contre moi. « Ramène-moi au ciel. » Le Ciel devait pleurer la perte de son plus bel ange, il devait pleurer en vain, parce qu'il ne pourrait pas le rendre au Ciel, non il l'emmènerait dans son ciel à lui, son ciel qui ne serait pas si pur, et sans doute qu'il sentirait un peu le souffre son ciel à lui. Mais c'était là où il l'emmenait sans aucun problème, entre deux instants parfois difficile, pour essayer de lui faire comprendre son amour, pour le rassurer dans ses errances. Il l'emmenait sous son ciel rougeoyant, il l'y emmenait et tendrement ou non il renouvelait le pacte, il renouvelait le parjure. Il salissait son ange, il salissait son cœur, il le forçait peut-être ainsi à rester près de lui, parce qu'un ange sali voyait les portes du paradis se fermer sur lui. Contradiction. Le sauver de la damnation, et le faire plonger un peu plus.
Alors il l'attrape avec plus ou moins de douceur, avant de le caler sur le rebord de la fenêtre, le dos de Kyllian s'appuyant contre la fenêtre tandis qu'il l'embrasse avec ferveur, prenant le contrôle des choses. Il l'embrasse de manière désespéré, il l'embrasse avec vigueur et tellement de tendresse à la fois. Sa bouche est désespérée, si Kyllian ouvrait les yeux, il y verrait peut-être ses larmes, traitresse qui coulent des yeux fermés d'Anathema. Mais Anathema est vil aussi, il fait tout pour Kyllian perde haleine, gémisse, pour que ses membres se tendent, se tordent sous ses doigts, sous ses lèvres. Tout est une question d'impudeur et d'imprudence ici. Il l'embrasse encore tandis que ses mains s'attardent, délicieusement tentatrice. Elles redessinent ce corps qu'elles connaissent par cœur et qu'elles continuent d'aimer. Et les larmes s'envolent, et le désir renait une nouvelle fois entre eux, la promesse de cet amour non-dit se renoue, et tout ne devient que volupté, douceur, alanguissement.
Je te supplie mon ange, de regarder mon âme Et de considérer qu'en dépit de mes larmes Ce soir, je peux mourir en paix.
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| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
Prince Kelly.ian ~ Like A Bitch.
Surnom : Barbie, Kelly, Kyllie. Âge du Perso : 20 ans. Orientation : Bisexuel Admission : 2 ans passés. Autorisé à sortir : Retirée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Ven 19 Oct 2012 - 23:00 | |
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Tu es mon seul amour, Kyllian. Menteur. Tais-toi. Tu dis des bêtises. Tu les penses tellement fort. Tu n’en sais rien. Tu n’es pas Dieu, et tu n’as pas le droit de prendre une telle décision. Non. Tu n’en sais rien. Tu ne peux pas savoir si je serais le seul. Et je ne le serais pas. Non, je le refuse. Si je le suis, c’est que tu es un idiot. C’est que tu n’es pas courageux, c’est que tu auras décidé d’arrêter de vivre. Tu signerais pour la vie, ta faiblesse. Une traîtrise. Tu ne dois pas t’arrêter de te battre, tu dois arrêter de plonger volontairement dans les vices, dans la douleur. Comment veux-tu aller mieux, comment veux-tu ressentir tes propres sourires, si tu parjures toi-même le peu de satisfaction, de bonheur, que tu puisses obtenir ? Tu n’es qu’un idiot têtu qui opte pour la facilité. C’est tellement plus simple de tout lâcher et d’abandonner. C’est tellement plus simple d’être immonde, d’être odieux, de blesser et briser son entourage, et encore plus les inconnus. C’est moins fatiguant de se laisser glisser à tout et n’importe quoi. De donner son corps au premier venu. C’est tellement simple de faire n’importe quoi, d’arrêter de réfléchir, de faire des conneries sans se soucier des conséquences. Conséquences qui ne font que t’abaisser un peu plus. C’est une insulte envers toi-même. Alors non. Non, je refuse d’être ton premier amour. Tu n’as pas le droit d’arrêter de te battre. Tu n’as pas le droit d’être celui que je n’aurais su rendre heureux, celui que j’aurais aimé pour mieux le détruire. Tu n’as pas le droit de choisir, que c’est moi qui t’abandonnerais, tu n’as pas le droit de faire de moi le premier et le dernier. L’unique. Je ne veux pas de ça. Moi, je veux que tu apprennes de tes erreurs, je veux que tu grandisses, je veux que tes actes soient des choix que tu auras pensés et réfléchis. Je veux que tu vives, je veux que tu sois satisfait, si tu ne peux pas être heureux. Je veux que tu continues, et ce, sans baisser les bras. Je veux que tu continues, même si c’est loin de moi, même si je ne t’aurais fais que du mal, même si je n’étais pas le bon. Je veux que tu apprennes à partager, je veux que tu apprennes à parler, je veux que tu cesses de te prendre pour un démon maudit, et que tu réalises que tu es comme les autres. Que tu es un humain, et que tu peux, mais que tu as le droit aussi d’aimer. D’aimer autant que tu pourras ! Mais que l’on peut t’aimer aussi, sans être un idiot, sans que tu ne te dises que c’est une erreur, que tu ne le mérites pas. Tu n’es qu’un papillon. Tu es un idiot papillon, mais tu n’es pas papillon maudit. Tu as des problèmes, et tu les vis mal. Alors tu perds pied, et tu fais n’importe quoi. Mais il faut cesser tout ça. Il faut cesser quand c’est encore temps ! Il faut que tu ouvres les yeux Anathema ! Tu n’es pas un monstre ! Tu aimes plaire, tu aimes avoir l’attention des gens, mais tu n’aimes pas. Tu ne reçois peut-être pas assez d’amour, mais pourtant, tu l’aimes ta famille. Je t’interdis, de t’interdire d’aimer. De ressentir. Je veux que tu arrêtes de faire le chevalier maudit, je veux que tu cesses de penser à moi, et que tu sois égoïste.
C’est toi, qui t’es maudis. A tout jamais, semble-t-il.
Je ne les vois pas tes larmes, mais je les ai sentis. Là, tout contre mes lèvres, j’ai sentis ta douceur, j’ai sentis ton envie, j’ai ressentis ton désespoir, et puis aussi j’ai goûté tes larmes. Alors j’ai serré plus fort mes doigts contre sa nuque, et ils se sont perdus dans tes cheveux d’or blanc. Je sentais mon cœur se serrer, et je ne voulais pas savoir pourquoi tu pleurais. J’en avais marre que tu penses que tu ne me méritais pas. Je savais que tu pensais me souiller à chaque fois que tu m’embrassais, à chaque fois que tu osais me toucher, à chaque fois que tu te liais à moi. J’en avais marre moi aussi de me battre pour te faire comprendre tout ça, de continuer à t’aimer, de continuer à te le dire, à te faire entendre cette tendresse, cet amour. J’en avais marre que tu ne puisses tout recevoir pleinement, tout ca, parce que tu te pensais démon. Tu te pensais Satan, tu te pensais méchant, celui qui détruit tout ce qu’il entreprend. Si tu le fais, c’est par choix, c’est parce que tu vas mal, et que tu ne veux pas être heureux. Tu es mal, et tu détruis tout ce qui pourrait te rendre bien, tu détruis tout ce qui va bien. Pour tomber plus bas encore. Mais moi, j’en ai marre, et je veux te l’interdire. Je ne sais pas comment, mais je ne veux pas abandonner, parce que toi tu l’as décidé. Tu as décidé d’abandonner tout seul ! Mais moi je suis là ! Je suis à tes côtés, et je te tends la main ! Mais tu ne la prends que rarement, lorsque tu sais que je vais m’en vexé, tu le fais que lorsque tu sais qu’il n’y a que cela qui me ferrait rester. Sinon, tu attends ces moments là. Et les autres, tu ne t’appuies pas sur moi. Tu ne te confies pas. Tu ne t’expliques pas. Tu fais semblant d’aller un peu mieux, juste pour me faire plaisir. Mais je sais que tu mens. Et ca me rend malade. J’ai l’impression d’être rien du tout. Juste là pour t’occuper. J’ai l’impression de ne pas être digne de confiance, que tu ne m’aimes pas assez, ou le contraire, pour que tu puisses me laisser t’aider. J’en ai marre que tu ne me parles pas, j’en ai marre, que tu me parles de mon paradis.
Je ne suis pas un ange. Et je déteste par-dessus tout que tu m’appelles ainsi. Parce que cela me rappelle un peu plus, jour après jour, que tu te vois démon. Que tu t’imagines vivre comme tel, alors tu fais devenir tes songes réalité. Je n’en peux plus. Ange, c’est me montrer encore que je suis si loin de toi, que tu ne me laisses pas le choix de comprendre ou pas. Tu ne le veux pas. Parce qu’Ange il n’a pas le droit de savoir, parce que c’est trop affreux pour ses oreilles célestes. Parce que tu vas souiller la pureté d’Ange. Ange, Ange, Ange ! Tu n’étais qu’un idiot ! Parce que je ne suis pas un ange. Je suis quelqu’un. Je suis un adolescent comme les autres. Des personnes ont des enfances bien meilleures que les notre. Ou pire encore. Mais je ne suis qu’un être humain. Qui ressent, et qui fais des erreurs. Comme toi ! Mais toi, tu t’obstines. Tu es un crétin fini. Mais ça, tu ne t’en rends pas compte. Tu es trop borné. Formaté, même je dirais. Et cela m’énerve.
Tellement ! Sombre idiot ! Si tout doit se finir, toi, moi, nous, et puis ta vie, cela sera tout simplement de ta faute. Toi et ta putain de comédie sur ta destinée maléfique. Quelle sombre idée ! Alors je fermais les yeux, et je ne voulais pas voir la vérité. Elle me faisait tellement mal. Si bien que je laissais mon corps se cambrer délicieusement entre ton corps et cette paroi froide. Mais lentement, parce que de tes doigts, de tes lèvres, je sentais mon corps entier s’éveiller, j’ouvrais les yeux pour te regarder faire. Je détournais le regard, sentant la gêne poudrer mes joues lentement. Un minuscule adorable gémissement s’échappa de mes lèvres, alors que je serrais mes doigts à ta nuque. La respiration plus chaude, plus rapide, je tentais d’attraper tes lèvres. Les maudites lèvres de Satan. Tu m’énervais tellement, que j’en sentais mes mains trembler d’excitation malsaine. Ton corps, tes gestes, ton contact, ton souffle contre ma peau, me donnait que trop chaud. Tu me faisais perdre la tête, si bien, si rapidement, que cela en devenait rageant. J’étais ta poupée trop innocente. Trop pur, trop doux, trop candide.
Alors je te repoussais brusquement, après avoir mordu un peu plus fort ta lèvre. Je me débarrassais de ce pantalon que tu avais si bien prit le soin de faire descendre, et je te renversais sur ton propre lit, et je vins m’installer sur ton bassin. Ma soudaine conviction que je devais briser l’image que tu avais de moi, sembla frémir quelques secondes. Comment faire ? Quoi faire pour que tu t’en rendes compte, que tu cesses de me prendre pour cet enfant angélique, et que tu réalises que non… Non. Je ne suis pas le trophée perdu du Paradis ! Je me mordais la langue un instant, et puis après un langoureux baiser, et des caresses lentes entre tes cuisses, je venais m’y nicher doucement. Je sais que je l’osais que si rarement, mais je savais comment tu t’y prenais, et pour toi, juste pour toi, je m’appliquerais à être doué. Alors en fermant les yeux, je venais sentir ta chaleur entre mes lèvres. Mes doigts se serrant sur tes hanches, tes cuisses.
Et surtout, tais-toi.
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| Anathema Luinwe | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Dim 4 Nov 2012 - 19:25 | |
| « Le seul moyen de chasser un démon est parfois de lui céder. »
Démon donc par définition menteur ? C'est un peu triste d'en arriver à ce genre d'extrémité, mais en soit il n'a pas si tort. Il se ment à lui-même. Il se ment en pensant naïvement qu'après il n'y aura que Kyllian, mais c'est un doux mensonge tu ne crois pas mon amour ? Un si doux mensonge que de penser être le seul, que de penser qu'il ne peut y en avoir qu'un. Encore plus fleur bleue qu'une adolescente en mal d'amour, encore plus douloureux qu'un amour fini, encore plus doux que le premier amour. Ah ce premier amour, on voudrait qu'il soit le seul, sans savoir que le cœur égoïste est tout à fait capable d'aimer quelqu'un d'autre. Capable de remplacer. Remplacer l'irremplaçable. Cœur tordu. Mais pour Anathema ce n'est finalement pas un mensonge tu sais mon amour. Ce n'est pas un mensonge car ne sachant pas aimer comment peut-il en aimer un autre ? Comment peut-il oser remplacer celui qui fait battre cet organe trop faible ? Comment oublier celui qui l'a sorti de sa condition de poupée désarticulée ? Tu es son seul amour Kyllian. Kyllian son amour, sa vie, sa faiblesse, sa force, sa candeur, son innocence retrouvée, sa lucidité bafouée. Kyllian tellement de sentiments derrière ce seul nom. Mais c'est vrai qu'Anathema est un idiot. Un idiot grotesque a qui on n’a pas donné le courage. Il n'a jamais rien de courageux. Anathema le peureux, Anathema l'abandonné. Facilité de se laisser aller. N'avoir jamais eu le courage de se donner la mort. N'avoir jamais eu le courage de se battre pour vivre un peu. On lui a coupé l'élan à la naissance, on l'a plongé au sol et il n'a pas résisté. Mieux vaut s'embourber dans une souffrance qu'on peut montrer au monde entier que de se battre pour devenir comme les autres.
Facilité pour mieux être. Facilité pour mieux se détester. Il détestait les autres, se prenait pour un soi-disant dieu, dieu de son royaume, dieu de son monde, diable pour les autres. A défaut de choisir d'abandonner il préfère se laisser faire. Parce qu'au final même si Kyllian clame le contraire il se lassera. Comme tous, il se lassera. On ne peut pas continuer à se battre en vain pour quelqu'un qui se sait perdu et qui ne fait plus d'efforts. Efforts. Grandir. Apprécier. Changer. Il en est incapable. Bloqué dans l'image qu'on a de lui, bloqué dans ce qu'on a fait de lui, il est incapable de comprendre ses erreurs, d'être heureux. Non. Le Bonheur. Un mot terrible à ses oreilles. Comme l'amour. Pourtant il est heureux Kyllian. Il est heureux avec toi, alors c'est sans doute pour ça qu'il n'en veut pas d'autres après. Il n'en veut pas du bonheur des autres, il veut le tien et c'est tout. Il veut ton bonheur, parce que finalement ça le rend heureux ainsi. C'est un peu égoïste de sa part. Egoïste de choisir qu'une seule personne, égoïste de ne pas vouloir autre chose. Mais il n'est pas habitué à autre chose. Il n'est pas habitué au choix, et à la continuité des choses. Tout s'arrête toujours trop tôt pour lui. Tu vois Kyllian, il est un peu égoïste, pas de la bonne façon, mais il l'est. Il l'est dans son idée qu'il est un monstre, il l'est dans son idée de refuser le changement parce qu'il a peur. Il l'est aussi dans son idée de l'amour. Les gens ne l'aiment pas. Arrêtons l'illusion et regardons la vérité en face. On aime un corps, on aime une attitude. On le hait pour son caractère, on le hait pour ce qu'il représente. On aime son corps offert à tous, mais on déteste son regard vide. On ne l'aime pas vraiment pour ce qu'il est en fin de compte.
Il s'était maudit oui. Il avait maudit lui aussi le garçon rejeté. Il ne pouvait pas s'aimer. Ca ne marchait pas comme ça. On ne pouvait que maudire une personne déjà maudite. C'était ça la dure et cruelle réalité de la vie.
Pardon.
Il pleure. Il pleure, immoral en l'embrassant, il pleure légèrement tandis qu'il lui fait perdre pied. Et ses larmes ne tarderont pas à disparaitre. Ce n'est que le désespoir d'un moment, ce n'est que la faiblesse d'un instant. Il redeviendra l'être froid, il redeviendra l'être détestable pour tous sauf pour Kyllian. Kyllian qui souffrait de son hésitation, Kyllian qui souffrais de ses errances, de son silence, de ses regards lointains et de son amour non-dit. Une souffrance qu'il avait acceptée pour sortir Anathema de la sienne, une souffrance qu'il commençait à regretter, il le savait. Il finirait forcément par ne plus supporter Anathema, c'était peut-être juste plus long que ce que le démon avait escompté. C'était peut-être parce que même s'il ouvrait la cage de l'ange, il ne partirait pas. Ou plus tout simplement. Ailes tentés de noir, elles sont incapables de s'ouvrir pour lui permettre de prendre son envol. Peut-être que Kyllian n'avait rien d'un ange finalement, ou alors un ange qui s'était laissée tenté par le démon. Ange, un mot qui n'a pas la même signification pour les deux. Ange un mot qu'il appose avec douceur, un mot que Kyllian rejette avec violence. Kyllian ne voit que l'éloignement entre l'ange et le démon. Anathema voit le lien naturel entre eux, il voit la tentation, il voit l'équilibre, il voit peut-être plus proche que Kyllian. Ange pour ce qu'il est, ange pour les ailes qu'il imagine chez l'autre et que son amour lui impose. Dis mon cœur. Tu n'aimes pas quand je te qualifie d'ange, mais toi au cruel amour, tu ne me l'as pas imposé non plus dis-moi ? Je suis également un ange à tes yeux je me trompe ? Nous sommes deux parfaits idiots finalement. Emplumé ou non, nous sommes idiots et ça n'y change rien. On finira par se perdre. Et si tu pense que la fin sera de ma faute, ce n'est pas plus mal. C'est un peu idiot comme pensée ça aussi. Anathema ne voit pas plus loin que la rédemption de son ange, et il continuera de l'appeler comme ça. Quitte à ce qu'il prenne tous les péchés, il en a l'habitude dans le fond. Je suis le démon. Tu n'y changeras rien. C'est écrit au plus profond de mon être. Gravé dans mon sang, dans mon cœur. Bientôt ça rejaillira sur ma chair. Ecœurant.Et les larmes tarissent, et son corps se cambre sous ses doigts délicats. Il n'y avait plus de détresse, plus de tristesse, juste cette idée d'embrasement, cette idée de luxure interdite. Je te veux criait le corps d'Anathema. Plus que quiconque je te veux. Et ce désir il le retranscrivait avec ses mains, avec ses lèvres, avec son corps. Son bassin contre le sien, ses dents qui grignotaient cette peau sagement offerte, entre de nombreux baisers papillons laissés comme des brûlures sur la peau, ses mains qui redessinaient ce corps connu par cœur, ne cessant de glisser telle la brise faisant apparaitre des frissons dans ce monde de chaleur. Je te veux. Ses lèvres clament ce désir inhumain. Sa bouche s'anime. Elle l'embrasse, lui mord la lèvre inférieure. Il domine. Anathema domine dans ce jeu vicieux où la délicatesse se mêle à la violence. C'est un amour violent après tout. Il ne peut aimer sagement. Jamais. Et si l'ange perd la tête, il sait aussi jouer. Trop bien. C'est tentant. Trop tentant. Une morsure sur sa lèvre, il goute le sang, et lui sourit tandis que l'autre lui apparait dans le plus simple appareil. Beauté démoniaque. La pureté de ta peau ne fait que ressortir le plaisir interdit dans tes yeux. Et un instant plus tard il l'observe cet être tant aimé le chevauchant, légèrement hésitant sans doute. Mais Kyllian ose tout semblerait-il. Il ose ce que le démon lui a appris, et la chaleur entre les cuisses d'Anathema semble grandir encore. Il pourrait s'y perdre dans le plaisir que cette attention inattendue lui procure. Mais il ne cède pas. Attrapant avec délicatesse le visage de Kyllian il le ramena à lui, leurs langues se mêlant à nouveau dans un ballet divin, les plaintes s'il devait en avoir, se firent avaler tandis qu’elles se mêlaient, s’enroulant l’une contre l’autre dans un baiser dévastateur et chaud, insouciant de la fine traînée de salive qui s’écoulait le long de leur menton. C'était fou comment il l'aimait. C’était dangereux de comment il l'aimait. Violemment, sans compromis, entièrement et sans concession, il l'aimait. Que trop il l'aimait, mais sans doute pas assez vu que les mots ne passeraient jamais ses lèvres. Promis il se tairait, promis il le ramènerait au ciel. Il ne pouvait faire que ça de toute façon. Ses mains habiles tordaient son corps de plaisir tandis qu'il le préparait au parjure, tandis qu'il l'habituait à ce serment violent qu'il faisait avec lui. Et bien vite ses mains laissèrent la place à ce qui devait être, entrainant le jeune homme au dessus de lui dans quelque chose de langoureux et de violent à la fois, ou la lenteur se mêlait à l'impatience, où il se jouait de lui, lui faisant si facilement atteindre le septième ciel. Il lui laissait un instant son idée de dominance, et le laissant le chevaucher, en le laissant le regarder de haut, en le laissant voir son visage aux yeux assombris, son souffle rauque se mêlant aux gémissements divins que pouvaient lâcher son ange. Mais ça non plus ça ne durerait pas. Le renversant, il reprit le dessus, l'emmenant de manière un peu plus dur, un peu plus profonde dans son ciel à lui, dans son royaume de luxure et de plaisir interdit. Il le voulait, il le voulait toujours plus et chaque mouvement de ses reins étaient une réclamation. C'était son ange, sa personne à lui, et égoïstement il voulait que ça soit le seul. Que Kyllian soit d'accord ou non. Il l'aurait un peu plus encore si possible. Il l'aurait. Yeux dans les yeux, Anathema lui annonçait tout son amour, tandis qu'il le dominait, il lui annonçait tout son amour violent tandis que le désir les submergeait les laissant dans les draps froissés légèrement hagards. « Pourquoi pleures-tu ? » La question surgit après un instant de silence. Elle surgit, tandis qu'Anathema serrant Kyllian dans ses bras, s'aperçoit des larmes de son ange, et des trainées qu'elles laissent sur son visage. Il lui essuie les yeux doucement tout en lui embrassant le fond. Tant de douceur qui semble si inhabituel chez lui. Pourquoi pleures-tu mon amour ? Pourquoi pleures-tu dans ce moment étrange où je t'ai renouvelé mon amour tordu dans ce pacte de plaisir ? Et il en craint légèrement la réponse à cette question. Oui il la craint cette réponse parce qu'il pleure sans doute pour quelque chose qu'il ne c**çoit pas. Il pleure non pas de douleur, parce que malgré le côté légèrement brusque et parfois violent d'Anathema, il s'assure toujours ne pas lui faire de mal. Alors si ce n'est pas pour la douleur, pourquoi y a-t-il des larmes sur ce si beau visage. Attendant la réponse, il joue avec son anneau pendu au cou de Kyllian, il joue avec l'anneau symbolique de l'amour qu'il lui porte. Il joue pour cacher la frayeur qui n'habite pas ses yeux, mais qu'on aurait pu ressentir dans sa voix.
Pourquoi pleures-tu mon amour ? Pour quoi sont ces larmes ? Pour mon âme bafouée ? Pour ton amour cruel ?
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| Kyllian Andrews | ☼ Administrateen © Snide Bitch ♪
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis: | | Sujet: Re: L'enfer, c'est les autres. {Ana ♥} Mar 8 Jan 2013 - 15:32 | |
| « Un démon ? C'est un ange qui a eu des malheurs ; un ange émigré. »
C’était juste trop violent. Je me demandais comment cela pouvait être possible. Je me demandais sans cesse aussi, si tu le ressentais comme moi je pouvais le ressentir. Le voir. A chaque fois que tes doigts laissaient ces trainées de flammes contre ma peau. A chaque fois que tes lèvres déposaient leurs empreintes indélébiles sur ma chair. A chaque fois que cette espèce de lave en fusion fondait en mon être, à chaque fois que tu pénétrais mon corps : c’était mon âme que tu faisais trembler. Vibrer. Je n’entendais plus que ton souffle, le mien, trop lent, trop silencieux, ou beaucoup trop rapide et bruyant sous tes gestes. Sous ces caresses que je te rendais. Sous ces baisers trop violents, trop intenses. Parce qu’il n’y avait plus que ça. Ton corps contre le mien, mon corps contre le tien. Et puis mon cœur qui battait trop fort. J’avais comme cette sensation de mourir juste avant que la tornade embrase tout. C’était tellement plus ! Une véritable explosion, qui déversait ensuite une pluie torrentielle venue des Enfers dans mon corps entier. Elle s’écoulait. Elle emplissait la moindre de mes veines. Ces ruisseaux devenaient rivières et puis fleuves déchainés. C’était brûlant. Et tellement bon. Les yeux dans les yeux. Les yeux dans les yeux, pour voir ton envie, ton amour peut-être. Les yeux dans les yeux, pour que tu puisses me voir rougir, souffler, jouir. Que tu me voies perdre pied jusqu’au bout. Totalement. Envie une fois.
Parce que tu m’avais tout appris, tout montrer, tout fait ressentir. Parce que tu étais tellement fascinant, tellement inquiétant. Tu étais juste l’étudiant trop parfait, celui dont on rêve être à la place : populaire et beau. Beau était celui qui obtenait tout ce qu’il désirait. Et puis ton regard s’est posé sur moi. Et puis j’ai rougis, en me détournant. Parce que je t’ai envié longtemps, avant de plonger dans ton monde. Avant de voir la vérité. Avant de sentir et ressentir ta tristesse que j’étais incapable d’atteindre. De comprendre. De panser. Parce que je n’étais que là, à tes côtés, à essayer de te faire aller mieux, et que j’avais la sensation de m’heurter de plus en plus violemment contre un mur. De mur était ton cœur, peut-être même de glace. Je le sentais frémir parfois, comme tantôt. Juste tes larmes qui prouvaient que tu n’étais pas démon, juste des larmes qui te rendait plus humain. Atteignable. Et j’espérais que tu sentes tout cet amour dans mes baisers. Et qu’il ébrèche ton cœur, pour le faire battre plus vite, plus fort, pour te coller tout entier, et te rendre bien. Te rendre mieux. Pour essayer d’être là, pour essayer de te rendre bien, même si tout ton monde m’échappait. Même si tout m’était étranger, sauf ces flammes, sauf ta vision incompréhensible.
Je t’aime, tu sais ? Evidemment que tu le sais. Je pourrais te le dire, et tu me répondrais cela. Mais pas ce que j’attends. Pas ce qui pourrait me rassurer. Non. Tu le ferrais d’un long baiser. D’une caresse contre mon ventre, ou bien mon épaule, ou encore ma joue. Je t’aime, tu sais ? Et c’est pour cela que je suis encore à tes côtés. Que je suis là. Incapable de te sortir de ton monde, de tes Enfers. De t’y accroches tellement fort. J’étais naïf, ou juste choix. J’aurais préféré te faire rire avec mes visions enfantines, avec ma candeur, au lieu de te faire du mal. J’aurais même aimé que tu les partages, même si ce n’était que pour quelques minutes. Pour que tu ressentes l’espoir. La vie est espoir. L’un accompagne l’autre. Sinon, tu ne vis pas. Tu ne survis même pas. Tu subis. Je ne veux pas qu’Anathema subisse à mes côtés. Je veux qu’il vive à mes côtés. Qu’il ressente ce besoin inutile que de faire des projets pour le reste de sa vie, qu’il se projette. Qu’il ressente cette joie intense lorsque l’un de ses projets se réalise. Qu’il passe à autre chose, s’ils sont inatteignables. Comme les fantasmes. Et de plus en plus, j’avais l’impression que mon souhait, mon vœu le plus cher, n’était qu’une chimère. Un fantasme, ni plus ni moins. Tu sais, de ceux qui ne se réaliseront jamais : et nous le savons pertinemment.
Alors oui, j’espère que tu ressens tout ça, lorsque je tremble de plaisir contre toi, lorsque mon corps se crispe, se tend, et se relâche quand nous sommes unis. J’espère que tu sens ton cœur battre à tout rompre dans ta poitrine, pour te rappeler combien tu es vivant. J’espère que cela te fais vibrer, que tu les sens ces choses, et puis ces sentiments, comme j’ai l’impression de voir les reflets de ton amour dans tes prunelles, et dans les mouvements trop possessifs de ton bassin. Et que tu sentes combien j’ai besoin de toi. Là, tout de suite, et puis pour demain. Nous savons pertinemment, que nous continuerons l’un sans l’autre, un jour, tôt ou tard. C’est la vie, c’est fatidique. Mais pourquoi, même à sachant que nous finirons par nous lasser, nous énerver, ne plus rien faire, pourquoi nous n’en profiterions pas davantage ? Faire de nos journées des journées qui pourraient être les dernières. Vivre chaque instant. Repousser le malheur, parce que c’est la vie. Que cela arrive. Qu’il faut tourner la page. Qu’il faut courir pour attraper la vie et ses malheurs, et se relever.
Se relever encore, et encore. J’ai tellement envie que tu te relèves avec moi, Anathema. C’est sûrement égoïste. De vouloir ton bien, à travers notre relation. Mais peut-être que c’est juste un fantasme. Ou de l’égoïste. De l’amour par procuration. Mais non. Non. Et je reprenais mon souffle, en serrant doucement mes doigts contre la peau de ton dos. Ton dos… Il avait sûrement les traces de mes griffures. Encore. Cela me gênait tellement. J’étais une fille à tes yeux, non ? Presque aussi fine, presque aussi frêle, et puis je te griffais. Je gémissais sûrement comme elle… C’était honteux.
Et puis je pleurais comme elles, après l’amour. Je pleurais sans même m’en rendre compte. Je pleurais parce que j’avais peur comme elles que leur amant ne les aime pas. Parce qu’elles en demandaient trop. Parce qu’elles sont égoïstes et capricieuses. Parce qu’elles ne sont que des enfants. Alors je fermais doucement les yeux, sous tes caresses. Je fermais les yeux pour que tu effaces le délit de ma tristesse. Pour faire disparaitre les traces de ton échec. De mes caprices. De ce malaise entre nous, de ces non-dits. De ce que me pèses de plus en plus. J’inspirais de nouveau tout bas, sous ton baiser contre mon front. Je passais doucement mes doigts autour de l’un de tes poignets. Je voulais juste me calmer, pour ne pas paraître plus pathétique que je ne l’étais encore. Et puis j’observais cet anneau, là, entre tes doigts, à ma chaine. Cet anneau que je portais souvent, tous les jours, mais que j’accrochais à ma chaine, lorsque je rangeais. Nettoyais. Faisait la vaisselle dans l’un de ces restaurants, pour être indépendant paraît-il. J’avais oublié de la remettre, visiblement. Alors doucement, je vins décrocher cette chaîne, pour libérer ton amour. Ou son symbole. Je posais toute mon attention sur l’inscription. Je souriais faiblement, de nouveau calme, alors que je laissais la chaine à sa liberté contre les draps défaits et que j’enfilais l’anneau. Peut-être que dans mes rêves les plus fous, c’était une alliance. Un anneau a valeur sentiment. Cela l’était, n’est-ce pas ?
Je n’osais pas plonger mon regard dans le tien. J’avais tellement peur de ne rien y voir. Ou juste de la pitié. De ne pas être assez fort, assez bien pour toi. Pas assez fort. J’eus un nouveau hoquet incontrôlable alors que mes larmes glissèrent de nouveau contre mes pommettes, mes tempes, mes cheveux.
« Je t’aime tellement, Ana... »
Et tu n’y changeras rien.
* * *
Il se mordit la langue quelques secondes, et puis remonta sa main dans son dos. Juste délicat. Peut-être bien tendre. Alors que cette bague était encore là autour de son cou. Une légère moue, et puis je soufflais de nouveau :
« Ana ? … »
Je fronçais doucement les sourcils, et t’observais. Juste inquiet.
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