Tout avait commencé par cette simple phrase. Phrase qu'Anastasia avait totalement ignorée, lorgnant déjà sur l'architecture de ce bâtiment et notamment cette tour, non-loin de là. Elle savait déjà où elle allait se réfugier pour ...
... Pour s'isoler, tout simplement. Elle n'avait plus rien, les autorités en place -des militaires, à en déduire les expressions et les saluts utilisés- lui ayant absolument tout pris, des bombes de peintures au lecteur .mp3 en passant par tout un tas de trucs qui traînaient dans ses poches. Tout, elle n'avait plus rien. Mais à ce qu'elle avait cru comprendre, c'était un institut pour jeune délinquants, alors il devait y avoir moyen de passer outre l'infinie vigilance des gardiens de cette bâtisse, d'une manière ou d'une autre. Et ils avaient l'air vigilants, tant pendant qu'ils lui faisaient un speech de bienvenue que quand elle se vit accompagnée jusque là où elle allait résider pour un petit moment. C'est ici. Dortoir numéro 5. Sur ce je vous laisse vous accoutumer avec vos nouveaux camarades. Ouais t'as raison casse-toi, j'ai besoin de prendre l'air ... L'air des hauteurs. Ses quelques vêtements sont en boule dans son sac, la chambre sent le renfermé, et déjà des coups d'oeils curieux lui tombaient sur la figure. Quoi, ils voulaient se battre ?!


... Elle soupira. Pas maintenant. Elle vient à peine d'arriver, elle allait pas commencer à tabasser & se faire tabasser tout de suite. Il fallait réfléchir. Pas à un plan d'évasion ou quoi que ce soit, juste penser à ce qui venait de se passer: elle ne retrouverait pas le dehors, la liberté, la décoration urbaine avant un long moment, alors elle devait méditer là-dessus. Et quel meilleur endroit que cette tour qui la nargue depuis son arrivée ?


Elle ne défait même pas ses affaires. Fidèle à elle-même et ses caprices. Elle laisse son sac sur un des lits -vu la poussière, au plus il y a un autre résident- et s'en va directement affronter la dure réalité, cherchant l'accès à cette foutue tour. Des regards, fuyants, discrets, ou au contraire appuyés ou se voulant intimidants. Qu'ils aillent tous se faire foutre, Anastasia ne baissera pas les yeux. Elle voyait bien les gardes postés ça et là, que pouvaient faire les résidents ? La draguer ? Elle aurait qu'à les rembarrer. La violer ? Elle crie, et elle sait se défendre. Elle l'avait vite compris.
Il ne pouvait rien lui arriver.
Pour le moment.


Après avoir croisé des punks, des malfrats, des gentils garçons qui semblaient sur la voie de la guérison sociale et même quelques dames, elle trouva finalement son chemin, arrivant au point le plus haut, non sans quelques interrogations de la part d'un surveillant ou d'éventuels passants s'étant déjà intéressés à son arrivée. L'Observatoire. Elle était arrivée en milieu d'après-midi, alors elle eut droit à l'un des plus beaux spectacles de sa vie. Le coucher de soleil dominant le beau jardin, la lointaine ville, le reste du bâtiment, avec à sa suite les quelques étoiles qui déjà fortes paraissaient de toute leur lumière. Elle ne put s'empêcher de lâcher une exclamation, comme une enfant. Une enfant qui ne serait jamais sortie de chez elle. Pourtant, c'est grand Seattle, mais à cause de la luminosité ambiante, elle n'avait jamais vu ça. Émerveillement profond. Ooooooooh ..., s'exclamait la princesse rebelle tandis que toute idée de s'enfuir ou de retrouver Seattle avait quitté son esprit. Momentanément.



Elle s'assit là, en tailleur dans son pantalon large & son débardeur, avec pour seule couverture sa veste beige. Elle fixait avec une attention proche du surnaturel cette scène qu'elle pourrait peut-être contempler tous les jours, qui sait. Mais ça ne lui passait pas, non plus, par l'esprit. Elle voulait juste savourer ce moment. Celui-là.
Sauf que ... Les âmes sœurs ne meurent jamais.

Jours, nuits, les journées passaient et repassait et de plus en plus la routine s’installait. C’était exactement cette routine qui la rendait malade. Un genre de malaise constant qui la suivant comme son ombre. C’était intenable et pourtant qu’est-ce qu’elle aurait pu y faire? Évidemment, comme beaucoup d’autre, elle aurait pu foutre la mettre, se battre, casser la baraque, mais non. Soyons quand même honnête, malgré le fait qu’elle se fasse invisible elle n’était tout de même pas un ange. Des manigances et des trucs illégaux, elle en avait aussi, comme tous les autres qui étaient ici. Mais même malgré toutes ces petites magouilles, la routine devenait pesante. C’était vraiment à se demander ce qui l’empêchait de tout casser. Bon, elle le savait, évidement qu’elle le savait. Si cela avait été inconnu, elle ne se serait pas fait chier de la sorte. Il y avait le facteur d’invisibilité, moins on entendait parler d’elle, mieux c’était pour sa futur évasion elle se ferait oublier et on ne la remarquerait même pas quand elle disparaitrait. Ensuite, il y avait « lui ». Oui, lui. Cet élément perturbateur qui la rendait gaga et lui donnait envie de prouver qu’elle n’était pas une moins que rien. Cet élément qui la motivait à faire ses devoirs, aller à ses cours, rester tranquille et ne pas casser des gueules.

C’était d’ailleurs cette même raison qui l’avait motivé à s’habiller de manière plus convenable en cette soirée. En toute honnêteté c’était complètement débile, puisqu’il ne la voyait même pas. Ce n’était pas comme si elle allait passé la soirée avec lui. Même si elle espérait le croiser. Quoi qu’il en soit, elle avait donné un coup de motivation pour terminer la totalité de ses devoirs en cette soirée. C’était chiant honnêtement. Pas parce qu’elle avait de la difficulté, loin de là. La jeune femme à la peau basanée était plutôt du genre très intelligente. Faire les travaux était d’une facilité enfantine, mais les faire en soit était chiant. Après tout c’était du temps qu’elle aurait pu passer en atelier à bricoler. Mais d’un autre point de vu, si elle faisait tout ce soir, elle avait le reste de la semaine pour faire ce qu’elle voulait. C’était un désavantage pour un avantage à long terme. Math, histoire, anglais, science, elle avait pris cours de français en complémentaire. Bref, le tout fut terminé quand le soleil terminait de se coucher. Enfin débarrassée, elle décida d’aller faire un tour, après tout, elle ne comptait pas rester dans ce dortoir encore plus longtemps, hors de question!

En soupirant, elle se leva de son lit et sortie. Vêtue d’un jean aux genoux troués noir délavé et d’une simple camisole grise, elle avait revêtu par-dessus une des vieilles chemises carottées de son frère. Converse noir aux pieds et sa longue tignasse rouant attaché dans un chignon négligé, elle marcha dans le couloir. Le couvre-feu était bientôt, mais elle n’avait nullement le gout d’aller dormir tout de suite. Du coup, elle se retrouva à monter les escaliers pour aller vers la tour de l’observatoire. La journée avait été belle, mais elle l’avait passé pratiquement tout le temps à l’intérieur. Prendre un peu d’air allait lui faire du bien. Et bordel que la brise qui la frappa quand elle ouvrit la porte lui donna le sourire. Une grande inspiration, puis expiration, le pur bonheur! Malgré sa détente, cela ne lui prit pas grand temps pour remarquer la présence d’une autre jeune femme. Mina tourna la tête vers la jeune femme à la chevelure sanguine et rigola, elle était de bonne humeur!

"Aha, je vais finir par croire que c’est tendance les cheveux rouges!"

Après tout, il y avait eu Seth, qui était parti et ce militaire, et maintenant cette fille. Karmina s’approcha d’elle avec un sourire et la regarda. Elle était jolie, et cela ne prit pas plus de temps avant que la jeune espagnole reprenne la parole d’un ton jovial.

"Mais de tous ceux que j’ai vu avec une chevelure rouge, tu es celle qui la porte le mieux!"

Elle prêta à peine attention à la voix qui interrompit sa vision paradisiaque, avant de se rendre compte qu'il y avait bel et bien compte qu'il y avait quelqu'un qui lui avait parlé. Vous savez, les enfants subjugués ne réagissent pas toujours tout de suite, surtout quand l'émerveillement les prends. Alors elle tourna le visage rapidement vers elle, le regard presque contrarié de devoir se détourner du spectacle. Et elle se rendit compte que c'était une femme, souriante, mal habillée mais souriante, avec un chignon négligé et quelques piercings aux joues. C'est original.

Ah, et aussi un fort accent hispanique. Et ça lui donne du charme. Un charme plus que certain même.


Parce que malgré le fait qu'elle soit mal habillée, qu'elle ait sa lèvre et ses joues percées ou encore qu'elle l'ait dérangée, elle dégageait quelque chose. Cette femme était venue, le plus naturellement du monde, jusqu'en haut de cet observatoire, signe qu'elle aime aussi, plus ou moins, la solitude et les beaux paysages. Elle avait été gentille, souriait comme un ange et rayonnait la bonne humeur malgré la sale ambiance de cet institut. Fallait dire que les seuls regards qu'elle avait eu ... N'étaient pas folichons, et voir quelqu'un qui se donnait la peine d'être aimable avec ne pouvait que l'enchanter. Cependant, elle ne se leva pas, elle penchait juste la tête pour mieux la percevoir. I got a feeling ... That I already know you perfectly.


Euh, merci ... Je dirais bien "Toi aussi" mais le chignon c'est pas ce qui met le plus en valeur ..., lui rétorqua-t-elle en rigolant, et pleine d'agréable surprise aussi. C'est qu'elle s'attendait pas à ça, alors je elle savait pas vraiment comment réagir sur le coup. Toujours souriante, elle se surprit même à tapoter de la main à côté d'elle, adossée contre le mur.
T'es venue profiter de la vue toi aussi ? Toi aussi on t'a regardée de haut en bas dès que t'es sortie ? Viens donc décompresser, et détache ce chignon que je puisse te retourner un compliment ou deux !


Il fallait avouer que ce n'était pas du tout prévu d'être accompagnée. Mais son envie du moment, c'était de voir comment se comportait cette femme qui avait eu la folle idée, comme elle, de monter là-haut pour profiter du paysage. Il fallait bien commencer quelque part, dans la découverte de cet institut. On commencerait par elle, parce que quand on commence comme ça, on a un peu d'espoir quant à la suite de ce formidable séjour en Enfer.
Montre-moi que même ici, on peut se sentir bien.
Pas d'envie de lui casser la gueule. Pas d'envie de courir et de sortir d'un espace confiné comme celui-ci. Pas d'envie de toucher les étoiles, et de peindre sur leur surface que Cendrillon avait les cheveux rouge.
Juste envie de la connaître.
Curiosité à vif.

Tendance ou pas, la jeune femme n’aurait probablement jamais eu le courage de se teindre en rouge. Du moins un rouge aussi flamboyant. Naturelle, elle était un brun très foncé avec des reflets auburn et légèrement violacés. Dans cette optique, elle éclaircissait sa chevelure pour faire ressortir ces reflets pourpres. Le mauve et le rose était plus dans sa palette comme elle disait si bien! M’enfin, ce n’était pas moche le rouge, dépendant de la personne qui le portait, c’était plutôt très bien. De plus, elle ne pouvait pas contredire le fait que cette vague brulante autour de son visage mettait drôlement bien en valeur ses yeux bleus. Mais il manquait peut-être un peu de lumière pour être vraiment certaine de ça! Aha! Non, mais sérieusement, malgré le look de guenille que cette fille portait elle était vraiment jolie. Bon après le hasard faisait bien les choses puisque Karmina était dans une bonne humeur. Surement le fait d’avoir terminé tous ses devoirs pour le reste de la semaine. C’était tellement insignifiant, mais ça signifiait surtout beaucoup plus de temps libre pour elle. Ça commençait à jouer sur son moral, elle ne voyait plus grand monde, Seth était partie, Angela n’avait nullement le même horaire qu’elle et encore moins les même cours… Du coup la solitude commençait à peser. Même si elle lui avait dit qu’elle serait là tant qu’elle aurait besoin d’elle. Pourtant, elle avait vraiment besoin d’elle en ce moment, mais elle n’était pas là. Néanmoins, elle n’allait pas la chercher. Parce que ça aurait été de montrer qu’elle était dans un moment de faiblesse, qu’elle s’était attaché, qu’elle avait besoin d’elle. C’était surement trop tôt pour toutes ces choses, ce serait inapproprié. Même si l’envie était là, parfois, il fallait savoir mettre son pied à terre devant l’envie et répondre aux attentes extérieures.

Et puis, en attendant, elle n’était pas seule. Même si elle se serait attendue à l’être, ce n’était pas le cas. Elle ne savait pas comment cette fille s’appelait, pour l’instant ni quel âge elle avait. Son nom, elle allait lui demander, entre autre par politesse. Oui, oui, La jeune femme d’origine espagnole était capable de faire preuve de politesse once in a while. Mais également et principalement parce qu’elle était curieuse. Aussi un peu parce que ce n’était pas géniale d’appeler une personne « hey toi ». C’était une des choses qu’elle détestait le plus, se faire parler de cette manière à cet institut de merde! Enfin! Le commentaire de la jeune femme sur son chignon fit rire la jeune femme à la peau basanée. Un beau sourire étirant ses lèvres rosées et dévoilant ses dents blanches apparut sur son visage. Elle resta debout en attendant que la jeune femme à la chevelure de feu accepte sa compagnie ou lui dise qu’elle préférait être seule. Agréablement, cette dernière accepta sa compagnie et fit signe à la jeune femme aux cheveux sombres de s’assoir à côté d’elle. Karmina accepta et une fois qu’elle eut pris place par terre, elle accepta la deuxième requête de la jeune femme aux yeux bleus. D’un mouvement de main, elle retira l’élastique de ses cheveux et libéra sa longue tignasse d’un brun rouant pourpré. Ses cheveux était ondulé d’un naturelle très sain et léger, elle passa sa main dedans, leur redonnant une coiffure approximative, histoire de ne pas garder les mauvais plis de la coiffure qu’elle avait précédemment. Chose faite, elle s’étira un moment, les bras, les envoyant devant elle, ses doigts liés dans un « hmm ». Puis elle s’adossa contre le mur derrière elle et regarda le ciel un moment en répondant à la question qui lui avait été posée.

"Bah tout le monde passe des jugements sur tout le monde constamment, ça fait longtemps que je n’y prête plus grand attention."

Sauf quand c’était des insultes et que ça concernait sa famille. Là elle explosait carrément. Comme si on avait activé une switch dans son cerveau. Malheureusement pour ceux qui avaient le malheur de dire ce genre de chose, ils se rendaient vite compte que la chix aux allures de pute, n’était pas qu’une poseuse. Ses longues années de combat de rue ressortaient comme si c’était hier. Elle frappait fort et savait comment s’y prendre. M’enfin, la jeune femme retourna son regard vers la jeune femme à côté d’elle et un nouveau sourire apparut sur ses lèvres.

"T’en fait pas l’arrivé est pas facile pour personne! D’ailleurs! Tu t’appelles? Je n’ai pas vraiment envie de t’interpeller avec des « heille toi là! » aha!"

L'Enfer se montrait réjouissant.
L'Enfer souriant. Enfin, l'Enfer ... Ce qu'elle en connaissait.


Elle commençait à comprendre que c'était pas comme expliqué dans le règlement ou quoi que ce soit. Que tout le monde n'était pas un monstre sans scrupules qui venait chercher notoriété ou pardon ici-bas. Non, tout le monde ici avait sa propre personnalité, ses envies, ses objectifs et ses soucis, dont la charmante jeune femme qui se présentait à elle. Le fait qu'elles aient toutes deux eu l'idée de venir ici montrait bien que leurs soucis étaient plus ou moins les mêmes. Solitude. Et son sourire était le bienvenu pour faire disparaître cette maussade humeur qui l'aurait pris si sur la conscience ne lui serait restée que les quelques regards & compliments qui s'étaient offerts à elle. En parlant de ça ...


La jeune femme, désormais assise à ses côtés et étirant ses extrémités d'un suave et féminin "Hmmmm" {Insérez de l'ironie dans cette réplique} lui fit clairement savoir qu'Anastasia n'était pas la seule princesse à être jugée sur l'autel de la nature humaine. Tout le monde ici parlait sur un peu tout le monde, en groupe ou non. Ce qui la rassura et lui arracha un sourire tout naturel, les yeux plongés non plus dans les étoiles mais dans la chevelure détachée de Karmina. Sublimes. Elle n'avait rien à enlever à sa flamboyante crinière, elle qui jouait dans le métallique pourpre et dans une texture qui lui donnait envie de la toucher pour voir si elle était aussi douce qu'il n'y paraît. Oh oui, les traits de caractère de mon personnage, j'oubliai.


Anastasia se tourna vers elle, à moitié sur ses genoux à moitié sur sa main, pour aller prendre une de ses mèches de cheveux et jouer un peu avec, du bout des doigts. Bon, c'était pas aussi doux que dans une publicité mais il fallait se resituer, elle était là depuis un moment et les produits de luxe et/ou de bonne qualité devaient pas courir les rues, euh les dortoirs. Donc, cette douceur l'amusait, et elle ne lâcha sa mèche de cheveux ni des yeux ni des doigts quand vint la seconde question. Magnifique.


T’en fais pas l’arrivée est facile pour personne! D’ailleurs ! Tu t’appelles? Je n’ai pas vraiment envie de t’interpeller avec des « Hey toi là! » Aha !
Elle s'était retournée vers Anastasia. Oh Cendrillo réveille-toi ! Elle secoua légèrement la tête, totalement prise par de moult questions sur cette chevelure empourprée pour se ressaisir et la regarder droit dans les yeux. Un regard mélangeant innocence et appel à l'aide. Merci, tu es là. Tu veux bien rester ? Je suis perdue ici, j'aime pas cet endroit, j'ai peur d'être seule pour fort longtemps ici. Sincèrement, Cendrillon aurait pu simplement la regarder comme ça pendant quelques heures. A se parler l'un l'autre au travers de ces pupilles si expressives. L'océan contre la fournaise. Elle aussi avait des yeux magnifiques. Vraiment magnifique. L'innocence prit sa retraire, l'admiration et la curiosité enfantine prit le relais.


Moi c'est, euh ... Cendrillon, euh non, Anastasia, oui, Anastasia, Cendrillon c'est un surnom ... Et toi, c'est comment ? T'as l'air d'être là depuis vachement longtemps ma pauvre ...
S'était-elle rapprochée un tout petit peu, inconsciemment, de Karmina ? Peut-être. Peut-être, parce qu'elle était absorbée et que rien ne semblait arrêter cette contemplation hors du temps. Ce pourpre n'était rien de ce qu'elle avait déjà vu, et elle savait déjà que cette femme avait du vécu. Un vécu différent du sien, peut-être bien plus dur. Mais un vécu qui était passé par ces yeux ravageurs, un passé qu'elle cherchait à trouver dans chaque détail de sa rétine. Sans sourciller. En respirant doucement. Sans rougir. En examinant bien chaque détail de ce regard expressif.


Is that awkward ?
I don't care. I want it.
Your eyes are magnificent.
And your eyes talk to me so much.

Certes, la jeune femme à la peau basanée était plus à l’aise avec la gente masculine en général. Du moins, c’était une manière de parler. Jamais elle ne jugeait quelqu’un sur un extérieur vraiment. Avant d’avoir parlé à la personne ce que l’on entendait d’elle était simplement des appellations. Néanmoins, elle se fiait beaucoup à ses premières impressions. Si une personne lui adressait la parole en lui parlant de manière agressive ou arrogante, c’était toujours moins bien partie. Du coup, la jeune femme qui se trouvait à l’observatoire avec elle en cette nuit commencée, était sur une bonne voie. La seule différence avec les gars et les filles; les gars sont pas mal moins hypocrites que les nanas. C’était surtout pour cela qu’elle les préférait. Pouvoir se taper sur la gueule, se traiter de noms et le lendemain tout est réglé et oublier. Les filles c’étaient des coups dans les dos de bavasser contre l’une et l’autre, très peu pour elle. Néanmoins, il y avait quand même des exceptions. Par exemple, cette fille aux cheveux rouge, qui semblait particulièrement aimable. Et puis bon, la bonne humeur de la jeune femme aidait à savoir si elle allait bien réagir aux interactions humaines. Ce soir, elle était plutôt sereine et calme, pour une Karmina du moins. Dans son petit rôle de résidente modèle qu’elle trainait depuis quelques semaines. Après tout, sans Seth, sans Angie, elle n’avait vraiment rien à faire. Le temps était long et la motivation lui manquait quelque peu.

Du coup, une fois assise, elle ne passa pas de commentaire sur le fait que la jeune femme aux yeux bleus à son côté s’attaque à ses cheveux. Karmina la laissa faire, esquissant même un sourire amusé. Après tout, elle aimait beaucoup que l’on joue dans ses cheveux. Même si là, ils n’étaient ni brossés ou démêlé ou fraichement lavé. La veille en sortant de la douche ça aurait été mieux. Mais qu’importe, elle en profita un peu, trouvant ce comportement plutôt amusant et risible, mais de manière mignonne. De plus, la jeune femme ne passa pas de commentaire sur le temps de réponse que prit la jeune femme à la peau crème pour répondre à sa question. Cette dernière avait l’air bien fasciné par ses cheveux. Néanmoins, quand cette dernière se réveilla de son rêve éveiller pour lui répondre, la jeune espagnole tourna légèrement la tête vers elle pour l’observé. Cendrillon? C’était plutôt spécial comme surnom. Surtout que de ce qu’elle rappelait du compte illustré qu’elle avait vu dans les mains de son amie, Cendrillon était plutôt blonde. Mais en même temps, il n’y avait aucun moyen pour que cette fille ait des cheveux rouge naturelle. Hmm c’était digne d’intérêt! Sinon c’était Anastasia. Vraiment pas son style de prénom, mais Ana, ça sonnait plutôt bien, et c’était au combien moins long et moins compliqué. Qu’importe! Et puis le là depuis vachement longtemps, c’était plutôt discutable, ça ne faisait pas si longtemps l’air de rien. C’était seulement qu’elle avait fini par apprendre à se faire oublier.

Karmina continua par la suite à la regarder, alors que la princesse de Disney redessinée s’était rapprocher d’elle, ses yeux dans les siens. Elle ne rajouta rien sur le coup, même en réponse à sa question. Se contentant de soutenir son regard de ses yeux d’un rouant rosé brillant vu sa bonne humeur et son amusement. Un sourire à ses lèvres rosés et closes. Néanmoins, après un moment en silence, elle rajouta, d’humeur taquine.

"Moi c’est Karmina. Mais tu peux m’appeler mina."

Rigola-t-elle doucement avant de lever l’une de ses mains pour aller replacer une mèche de cheveux rouge rebelle qui s’était laisser déplacer par la brise. Ses lèvres souriantes dévoilèrent ses dents blanches alors qu’un légers rire doux et amuser se faisait entendre.

"Je suis ici depuis un certain temps, mais pas depuis trop longtemps. Tu verras néanmoins, ce sont les premières semaines les pires, après, on s’y fait rapidement."

Un petit clin d’œil, elle récupérait sa main et arrachait à un moment son regard du sien pour le tourner de nouveau un moment vers le ciel et la ville illuminée au loin. Puis un grand respire alors qu’elle fermait les yeux un moment. Les rouvrant, elle sourit de nouveau et se tourna de nouveau vers la jeune femme à son côté alla déposer l’espace d’une seconde son index sur le bout de son nez, amicale et taquine; « Tu es un drôle d’oiseau toi~! Je t’aime bien! »

Moi c’est Karmina. Mais tu peux m’appeler Mina.


Mina, c'est original ... Euh pardon.
Karmina, c'est original. Et ça sonne oriental, ce qui a toujours été du goût d'Anastasia. Quelle femme n'a jamais rêvé de ces torrides nuits à danser la salsa, à séduire de son corps le plus bel homme qui soit avant de goûter au pêché absolu ? Les pays du Sud, les pays où se mêlent les désirs et les plaisirs les plus fous sans que personne ne nous arrêtent ... Il n'empêche, qu'elle était ici, avec elle. Alors oriental, oui, torride, non. Plutôt froid même, bien qu'elle ait trouvé une compagne de choix pour passer la nuit arrivante.


Sa main vient redresser une de ses mèches qui tombait. Ouais, bon, on peut pas tout le temps être parfaitement coiffée non plus ! Et puis elle n'avait pas le temps pour ça, elle devait observer son sourire qui fleurissait, découvrant une dentition proche de la perfection, elle aussi. Comme Anastasia. Je suis ici depuis un certain temps, mais pas depuis trop longtemps. Tu verras néanmoins, ce sont les premières semaines les pires, après, on s’y fait rapidement. Apparemment, c'était du vécu tout ça. Après tout, c'était logique: au bout d'un moment, les gens en ont marre de parler sur votre dos, ils doivent bien passer à autre chose. Même si elle entend ne pas rester sage. Les princesses font ce qu'elles veulent, quand elles le veulent. Bitch I'm fabulous, c'est un peu ce qu'elle aimerait dire à l'armée qui est ici. Mais bon, elle ne peut décemment pas, alors, dans son for intérieur, elle soupire un grand coup et ne laisse rien transparaître.


Alors que je me perds dans les pensées de ma protégée, un petit doigt joueur vient se poser sur le bout de son nez, après avoir essayé d'atteindre les étoiles du regard. Karmina avait l'air de l'apprécier, même si J'suis pas un oiseau ! furent les premiers mots qui lui vinrent à l'esprit, enfantine. Il n'empêche que ça la mettait de bonne humeur, et que son sourire n'en finissait pas de rester sur son visage quelques temps encore. Elle secoua la tête doucement pour enlever ce petit avertissement de tendresse, puis se leva pour s'approcher un peu plus de l'absolu ciel. Ce ciel si grand qu'elle aurait aimé le voyager, en entier, dans les moinds recoins. Un ciel qui l'a toujours émerveillée par son caractère divin, inatteignable.


Elle écarta les bras, comme pour l'accueillir au creux de ses bras. Décidément, c'était son endroit favori, même si elle ne connaissait rien de cet endroit. Elle reviendra souvent, ça c'est sûr. Pour le moment, elle ne peut pas l'étreindre, alors Cendrillon se contente de se retourner pour s'appuyer à la surface la plus proche, face à Karmina. Puis de lui poser une question, un léger sourire aux lèvres. Pourquoi t'as été enfermée ici, toi ? C'est vrai, autant savoir quel type de psychopathe cette jeune femme au teint basané était. Après tout, l'art de rue n'était pas vraiment dangereux, sauf quand on l'empêchait d'en faire.