[ C'est Carl d'abord ]

Bien, après avoir rapidement visité sa chambre, dans laquelle il avait remarqué la présence de trois lits, Carl y avait laissé ses deux énormes valises et était redescendu, errant dans l'institut. Bon, ok, c'était une belle journée d'été, le genre de journée où on est plutôt tentés d'aller s'éclater dehors, mais là, y avait urgence ...

FUMER !! Merde, ça faisait trois jours, trois énormes jours, soixante-douze heures, que Carl ne s'en était pas grillé une. Et pourquoi cela ? Car ses parents, aussi débiles soient-ils, avaient eu la bonne idée de l'envoyer à l'institut sans un sous pour s'en acheter, et le surveillait assez depuis sa dernière arrestation pour l'empêcher de rassasier son organisme ayant soif de nicotine.
Où aller dans un pareil moment ? Sachant qu'il ne connaissait personne, Carl ne pouvait pas prétendre avoir un ami comme Tom le fut, prêt à donner de ces cigarettes ...

L'infirmerie.

Bon, certes, y aura surement pas de clopes là-bas, mais dans le dernier internat fréquenté par Carl, on y trouvait des produits efficaces. Et là, il en avait plus que besoin. Trois jours, c'est énorme. Surtout pour un pareil accroc. D'ailleurs, les premiers signes de faiblesse commençaient à apparaitre, les mains de Carl tremblant légèrement, ses nerfs semblant prêts à exploser.

Bien, maintenant, il fallait la trouver, cette infirmerie. Des pas rapides, une allure soutenue, Carl avait eu la mauvaise idée de penser, penser qu'il devait fumer, et cela avait soudain déclenché un état de stress.

Citation :

INFIRMERIE

Ouf. Violemment, Carl ouvrit la porte. Il y avait deux personnes. Une fille, un mec. Ils avaient tous les deux l'air louche, et ressemblaient plus à des cas sociaux qu'à des adolescents difficiles.

" Personne n'a de clopes ? "

Avant même d'avoir une réponse, il se dirigea vers les étagères qui semblaient contenir des médicaments. Il ouvrit un tiroir qu'il fit tomber au sol, et, excité et tremblant, commença à fouiller dedans, à genoux.

Il jetait dans la pièce tout ce qui ne lui convenait pas, cherchant quelque chose qui aurait le mérite de pouvoir faire effet.
Il trouva alors quelque chose qu'on lui donnait fréquemment, avant, et qui l'assomait un peu, mais réussissait à calmer temporairement ses fortes envies de nicotine.
Les doses ? Il les connaissait pas. Rapidement, il prit 5 gélules qu'il avala net, sans se soucier des deux extraterrestres qui étaient là.

Il se releva alors, soulagé.

" Euh, salut quand même. "

Ils allaient surement le prendre pour un dingue, mais là, en son for intérieur, Carl était fier d'avoir réussi à calmer ses ardeurs, bien que les médocs n'aient pas encore fait effet.

Calmé, Carl était calmé. Oh, il avait encore envie de cigarettes, c'était indéniable, mais il se sentait apaisé, soulagé d'avoir pu prendre quelque chose qui, de toute évidence, l'aiderait à tenir le choc. A vrai dire, il n'avait pas fait attention à la boite, ne se doutant pas un instant qu'il avait pris une dose bien trop importante et que cela l'affecterait surement, surtout si ...

En saluant les deux déglingués du visage, Carl n'avait pas pensé un instant qu'il avait du passer pour un dingue, n'imaginant ce scénario que lorsqu'il remarqua la demi-stupeur sur leur visage. Euh oué, quand même, il y avait été fort, pour faire des présentations, c'était pas top. Et v'là que la fille aux cheveux ressemblant plus à un essai raté d'enfants maladroits qu'à une réelle coiffure lui proposait une clope. En tant que gentleman n'étant pas gêné à l'idée de côtoyer des gens bizarres, Carl se jeta sur le précieux petit bâtonnet qu'on lui tendait, bien qu'il sache qu'il ne faisait qu'embrumer un peu plus ses poumons déjà ben affaiblis.

N'importe quel idiot vous le dira : Le mélange tabac/médoc n'était pas forcément homogène, et ce couple n'avait jamais fait bon ménage. Mais bon, l'envie de fumer était encore là, le médoc n'avait pas eu le temps d'agir, bien que la dose impressionnante absorbée par le brun permettait de ressentir une étrange sensation.

" Tu m'sauves sur c'coup là, Aby. Moi, c'est Carl ... Enchanté ? "

Tandis que Carl se souciait plus de cette méritée clope que des sourires enjôleurs que la donzelle lui avait fait, un oreiller vola suite à la demande de la p'tite, ce qui permit à Carl de regarder rapidement le profil du troisième individu, tandis qu'il allumait sa clope avec un des trois briquets qu'il avait sur lui.

L'air intello/taré collait à sa peau d'asiat. D'où il venait ? Ca, Carl était bien incapable de le dire, ne s'étant jamais vraiment soucié des ethnies asiatiques.
Entre deux taffs qui apaisaient l'esprit et le corps de l'ado, il écouta à moitié ce que disait l'autre gars.

" Oué, mais j'connais s'médoc, on m'en donnait souvent où j'étais avant. "

Bon, là, les gens allaient penser qu'avant déjà il avait des problèmes, et c'était faux, car même maintenant il n'en avait pas. Carl était sain d'esprit, mais personne ne s'accordait à le reconnaitre. Ralala ...

" Bon, et vous, c'est vos c*nnards de parents, un juge à la c*n ou votre p*tain de conscience qui vous a envoyés ici ? "

Autant faire connaissance, non ? Et même s'ils ressemblaient à deux psychopathes privés de sortie, ils n'en restaient pas moins des adolescents, comme vous et moi. Faire connaissance reste dans toutes les situations un bon moyen de se sentir moins seul, surtout dans un endroit comme Teenagers ...

Alors qu'il profitait pleinement de la clope qu'on venait de lui céder, Carl commença à s'apercevoir d'un truc.
Aby, l'extraterrestre allongée dans un lit, qui devait s'être suffisamment blessée pour ne pas arriver à tenir debout, regardait étrangement le brun. Un peu comme un enfant devant une glace, ou une femme devant une carte de crédit. Aie.

Bien, le meilleur moyen de ne pas avoir à deviner le pourquoi du comment, c'est de ne pas y prêter attention, non ? Non ? NON ?
Allez, hop, on creuse un peu, et on fait diversion.
Pourquoi vous êtes là, une question un peu fatale. Dans le fond, chacun des jeunes de l'Institut avait des tâches d'ombre dans son dossier, et c'est ce qui expliquait sa présence ici. Quoi que, de la bouche de Carl, ça sonnait plutôt comme : Qui vous a envoyé là, car le passé importe peu, mais si un matin, on se levait en se disant : " Tiens, et si pour être moins méchant, j'allais dans un internat pour enfants difficiles ?", on pouvait dire adieu à une vie normale.

Aby fut la plus rapide. Un condensé des trois, original. Les juges n'étaient jamais intervenus suite aux délits de Carl, tant ceux-ci paraissaient dérisoires, et c'était des flics qui avaient donné l'idée aux Hoffer d'envoyer leur fils à Teenagers. Youpi.
L'autre étrange type fut lui beaucoup moins enthousiaste. Pas drôle, quel rabat-joie ! C'était typiquement le genre de réponses du pseudo-rebelle essayant de se faire passer pour un dur, alors qu'en vérité, ceux de l'Institut n'étaient pas si différents des jeunes normaux. Quelques erreurs n'en faisaient pas d'horribles monstres.

Mais l'albinos voulait cultiver un certain mystère, génial non ? Surement pensait-il que c'est seul qu'il apprendrait à évoluer, s'il le voulait toutefois. Et bah mon coco, tu t'fous l'doigt dans l'œil, être incapable de comprendre que c'est en retrouvant une vie sociale normale, et des activités normales, que l'on reprend le "droit chemin" espéré par nos proches, et bah c'est grave.
Sans pour autant le dévisager, Carl essaya donc de tirer un rapide bilan physique de ce dégénéré. Roh, en plus, il était susceptible.

" Oh, man, no stress ! Si tu crois que j'te prends pour un monstre ... Euh, bah t'as pas totalement tort, mais bon, on est tous dans le même panier ici ! "

Non mais franchement, Carl n'était pas un abruti de première, au contraire, c'était un chouette type.
Puis soudain, tirlipimpon, le cerveau du brun sembla prêt à exploser. Merde, il avait p't'être abusé sur les médocs, après réflexion. Ouh pinaise, il ne tiendrait pas longtemps debout.

Tentant de feindre que tout allait bien, il s'installa sur le lit à coté de celui d'Aby, l'air naturel, et fit mine d'agir normalement.

" Bon, on va pas attendre debout qu't'ailles mieux, hein ? "

S'il s'écoutait, Carl serait surement déjà en train de hurler sa douleur, n'ayant pas pensé qu'en plus d'en avoir pris trop, Carl avait fumé juste après avoir consommé ses médicaments, ce qui amplifiait surement les effets secondaires.

« Hey Seigi, tu me rendrais service si tu m’envoyais des médocs ! »

[/b]Quoi ? Encore une droguée ? Eh m*rde... En même temps, il y a relativement de gens avec le cerveau et les poumons en bon état qui passant dans cette infirmerie. Enfin, c'est ce que laissait penser la pièce, où les étagères couvraient presque tous les murs. Les médicaments que Carl avait jeté par terre n'étaient rien, à côté de tout le reste, surement. Et puis bon, un infirimier dans cette "cage à tarés" est censé savoir ranger son materiel. Alors, si on y reflechissait, Carl devait avoir ouvert l'étagère des médicaments stupéfiants, ou quelque chose du genre, et l'étagère d'à côté servirait à autre chose, ainsi de suite. Et puis, cette odeur... Enfin, revenons à nos moutons (Aby). Aby demandait donc une merde pour se sentir mieux... Enfin, Seigi imaginait plutôt qu'elle faisait ça pour se la peter face à Carl, qui visiblement plaisait à Aby. Seigi contempla la pomme qu'il avait gardé dans la main, et lui lanca, avec un peu de rage dans le fond de la voix ;

"Fais le toi même, moi je touche pas à ces merdes."

Y'a un problème ? Depuis tout petit, Seigi déteste les hopitaux et tout ce qui y ressemble. C'est assez fréquent chez les jeunes, même chez les psychopathes, rassurez vous. La plupart du temps, c'est à cause d'un ancien traumatisme. Mais nan, pour Seigi, c'était simplement de la haine sans fond. Il n'aimait pas les salles blanches, les longs couloirs d'où sortent des hurlements de douleur, l'odeur de désinfectant dans l'air, et encore moins ces centaines de médocs alignés qui prétendent nous soigner. La seule pourriture dans cette infirmerie que Seigi a l'habitude de prendre, c'est l'alcool. Fort, léger, ou en cocktail, il s'en fiche. Mais on s'éloigne du sujet. [...] Seigi regarda alors la réaction d'Aby. Il s'en foutait, Carl allait surement lui servir un truc. En parlant de Carl, ce dernier semblait déjà un peu assomé. C'était qu'une question de temps avant qu'il boite ou qu'il tombe dans les pommes. Et Seigi croqua la pomme, attendant la suite du spectacle.

Bon vu que Carlouchounet à disparus de la circulation je met ce sujet en attente.
Dans une semaine ou deux on pourra même le mettre dans les archives, pas la peine d'encombrer le forum avec des sujets inactifs.

Voilà ;D