Le Grand Méchant Loup et la Brebis

La chaleur californienne allait avoir raison de Kyril. Habitué au froid Russe, la chaleur étouffante Américaine allait le tuer d'ici quelques jours. Du moins, c'est ce qu'il pensait pendant qu'il cuisait lentement étendu en étoile dans son lit.

Chauuuuuuuuuuuuuud.

Il faisait beau, il faisait chaud. Horriblement chaud. Bien trop chaud. Les cicatrices et polaques de sang coagulé de Moon la faisaient souffrir le martyr et la démangeaient atrocement.
Elle était de nouveau dans sa chambre. Vide de Sacha, de Tally, et de Devan. Terrriblement vide.
Moon se sentait seule. Elle avait réfléchi, longuement, et s'était décidée.
Désormais, son passé ne serait plus tabou. Bien qu'elle n'eût pas été elle même à l'époque, elle allait assumer ses actes. Elle allait tenter d'être plus ou moins sociable. Elle allait arrêter de se la jouer fleur bleue timide.
Et elle tenterait de devenir quelqu'un d'à-peu-près normal, avec juste le petit grain de fantaisie nécéssaire pour survivre en ce bas monde.
Et en premier lieu, pour exorciser ces envies de mort qu'elle traînait, elle allait revisiter le lieu de son passage dans l'autre monde.
C'est ainsi affublée, malgré ses bandages et diverses cicatrices superficielle, d'un maillot de bain noir deux pièces, avec, vous savez, un noeud au milieu du haut et de chaque côté du bas, qu'elle se dirigea vers la piscine. Il y avait foule, malgré les tragiques évènements du mois passé. Enfin, il y avait foule jusqu'à ce qu'elle arrive, son air dérangeant, ses cicatrices, ses bandages, ses cheveux blancs, sa peau de porcelaine et son oreille d'elfe.
A l'instant où elle entra dans le champ de vision de l'un des résidents, des chuchotements naquirent, se multiplièrent, s'amplifièrent et devinrent finalement assourdissants. Moon fit la grimaçe au moment où, d'un geste presque synchronisé, tous les nuisibles saisirent leur serviette et quittèrent la place.
Puis elle eut une moue soulagée. Tant mieux.
Elle pourrait remettre sa socialisation à plus tard.
Il faut dire qu'elle avait de quoi faire peur.
Un joli minois sur un corps superbe. Bien.
Le tout dans un maillot deux pièces. Très bien.
Mais le tout parsemé de bandages et pâle à faire peur. Beaucoup moins bien.
Finalement, après un exode de la populasse, il ne resta qu'une seule personne.
Moon s'approcha, se débarassa de sa serviette sur une chaise longue, et s'approcha du résident téméraire, aux épaules larges et aux cheveux blonds coupés bizarrement.
Qui pouvait-ce bien être ?
Elle fit le tour de la piscine, faisant mine de s'intéresser uniquement à l'échelle qui lui prettrait de pénétrer l'eau.
En fait, elle se pencha pour observer ladite eau.
Et puis, à elle même :

"--[Polonais]Ils ont dû changer l'eau. Heureusement"

Et puis son regard remonta, passa du liquide bleuâtre au rebord de la piscine puis à celui qui y était assis. Sur ses genoux, bien visibles, deux étoiles nautiques.
Elle avait auparavant vu, quand elle avait scruté ses épaules et son dos de ses yeux, trois autres tatouages.
Ah, et deux autres étoiles nautiques au niveau des clavicules. Elle plissa les yeux, faisant un énorme effort de mémoire. Si elle ne se trompait pas, ce type faisait partie de la mafya Russe.
Rayon putes, même. Et il était fils de mafieux, et avait grandi en prison. Hm. Bien.
Pour une fois que son ancien savoir lui servait, elle n'allait pas manquer une occasion de l'étaler. En toute modestie, bien sûr.

"--[Russe]Vous êtes de la mafya ? Un proxénète ?"

Pas de réponse. Le type la fixait. Peut-être qu'il n'était pas du tout Russe, peut-être qu'il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle disait. Peut-être que ces tatouages étaient un hasard et qu'il en ignorait la signification. Par exemple, ces flammes, là, sur les avant-bras musclés du gars blond, ça ne voulait rien dire. Enfin elle croyait. Peut-être qu'elle était encore une fois ridicule. Comme d'habitude. Cependant, elle voulait rééssayer.

"--[Russe]Vous me comprenez ? Je m'appelle Moon. Moon Namidakase. Mais si vous êtes de la mafya, vous me connaissez probablement sous le nom d'Anouchka Marievitz. L'héritière d'Itanik Spoltvak. Vous savez... Celle qui disait tout le temps "In soviet Russia..." Enfin, elle n'était pas seule à utiliser ce code, bien sûr. Mais vous... Votre visage m'est familier. Je me trompe peut-être mais... Ne nous sommes nous pas déjà rencontrés ?"

Attente. Demi-sourire. Elle devinait la surprise. Anouchka Marievitz, ça ? Cette créature frêle et pâle aux allures de fantôme et aux yeux délavés ? Sans un seul tatouage, avec une peau plus claire et pure que n'importe quel minéral ? Elle s'assit sur le bord en face de lui. Et continua.

"--[Russe]Oh, vous avez de quoi être surpris. Je ne m'en excuse pas. Les aléas de la vie. Comment se sont passées les affaires, sans moi ? Ca a dû arranger pas aml de monde. Si vous les revoyez, prévenez les que je ne compte pas revenir dans la place."

Elle ferma les yeux à demi. Son ton n'était ni agressif, ni arrogant, ni railleur. Neutre, presque doux. Elle était sûre de connaître ce garçon. Elle fit de nouveau un énorme effort de mémoire, qui se traduisit par une veine qui saillit sur sa tempe. Elle replaça une mèche derrière son oreille droite pointue et aiguisée. Elle se redressa et sourit au moment ou elle se rappela.

"--[Russe]Braginski. C'est ça. Nous nous sommes déjà vus, j'en étais sûre. Bien évidemment. Vous avez changé. Moi aussi, du reste. C'est fou, ces reliques du passé qui ressurgissent... Les affaires sont bonnes ? Enfin, étaient, il me semble, si vous êtes là. Je ne suis pas le monstre que j'étais supposée devenir, et auquel vous vous attendiez. On cache beaucoup de choses dans un manteau en astrakan.
Mais je parle trop, et je ne vous laisse aucun temps. Je vous en prie, répondez."

La tête toujours baisée, Kyril se rendit compte que le bruit autour de lui diminuait. Le silence tomba carrément. Il fut heureux l'espace de quelques instant. Il pourrait se baigner sans la foule. Seulement son 6e sens l'avertit que quelque chose clochait. Une voix dans une langue langue familière lui fit lever la tête. Une superbe fille aux cheveux longs et blond et une peau blanche comme la porcelaine. Comme elle observait l'eau, le Russe retourna dans ses pensées.

Vous êtes de la mafya ? Un proxénète ?

vory

nom

Mais je parle trop, et je ne vous laisse aucun temps. Je vous en prie, répondez.

Kyril fixa la pâle chose, la bouche légèrement entre-ouverte. Qu'allait-il répondre à ça ? Son premier réflex était de lui sauter à la gorge pour l'étrangler pour qu'elle emmène ses secrets dans sa tombe. Et amochée comme elle était, elle ne manquerait à personne. D'un autre côté, sortir d'ici serait un peu plus compliqué. Le Russe se râcla la gorge. Il devait trouver de quoi répondre et vite. Il opta pour l'humour.

[Russe]- Da, le meilleur pimp en ville c'est moi.

vory

vor

- Je m'appelle Kyril Ivanovich Braginsky. Mon père est Ivan Vladovich Braginsky, Brigadier de la Тамбовская банда .

Il sourit, espérant que ça n'avait pas trop l'air faux.

- Ça fait un bon moment que je n'ai pas entendu parler de ce bon vieux Spoltvak. Je fais plus affaire avec les Ukrainiens que les Polonais.

Un frisson lui traversa le dos. Les Polonais. Comme ils les haïssait. Juste à cause d'UN. Qui était son colocataire par-dessus le tas.

- Parlez-moi de vous, j'aime bien vous entendre parler.

"--[Russe] Da, le meilleur pimp en ville c'est moi"

Moon eut un genre de sourire jaune. Okay, celui-là ne se prenait pas pour rien. Et ceci dit, étant donnés tous ses tatouages, il n'avait pas tort. Mieux valait rester prudente. Elle le laissa donc continuer, fermant sur ses dents ses lèvres nacrées.

"--Je m'appelle Kyril Ivanovich Braginsky. Mon père est Ivan Vladovich Braginsky, Brigadier de la Тамбовская банда."

C'était donc ça... Long way home, Kyril. Ca faisait longtemps. Tellement qu'elle avait du mal à se souvenir. Le passé ressurgissait toujours au moment où on s'y attendait le moins. Ivan, Itanik l'avait rencontré à la place d'un de ses chefs. Moon se souvenait qu'elle était entrée ensuite dans une fureur noire. Un sous-chef, pour elle, Itanik Spoltvak ! Moon/Anushka n'avait alors pas compris. Pour elle, Brigadier, c'était déjà très haut. Itanik avait tempêté, hurlé dans l'entrepôt lorsqu'elles étaient rentrées. Anushka n'avait pu que se cacher. Tout ça parce que je suis une femme, criait-elle, ils osent me mépriser ! Il verront... Elle avait fait promettre à Anushka d'affirmer toujours sa supériorité, même en tant que femme. Et Anushka avait promis. Et l'avait toujours fait. Elle avait fait plier les gorilles à la musculature imposante. Une gamine maigrelette. Toujours, ce qui impressionait, c'était sa haine, sa cruauté et son implacabilité. Elle était prête à tout.
Trahir, tuer, torturer. Et à la mort d'Itanik, c'était devenu pire. Elle était devenue plus q'uimplacable. Elle était devenue le prédateur, le tueur froid et sanguinaire.
Toujoursn plus d'efficacité. Tuer était devenu un jeu.
Probablement que dans sa fureur, elle avait éliminé quelques membres du gang Tambov(skaya).
Elle en avait même peut-être torturé quelques uns pour soutirer des informations. Et avait ensuite disparu dans la nuit.

"--Ça fait un bon moment que je n'ai pas entendu parler de ce bon vieux Spoltvak. Je fais plus affaire avec les Ukrainiens que les Polonais."

Il avait fait une gaffe. Pas un, une. Premièrement. Et surtout, Itanik n'était pas Polonaise. Elle n'aimait pas les polonais, qu'elle considérait comme des objets ou des nuisibles. Enfin, avant de rencontrer Anushka, qui lui avait fait changer radicalement d'opinion.
Mis à part la différence de religion, Anushka était ce qu'Itanik aurait voulu que soit sa fille. Sa fille, qui, alors que la gamine aux cheveux blancs avait environ neuf ans, était morte d'une pneumonie foudroyante. Et Itanik avait fait un transfert. Un transfert d'amour.
Après ça, la morveuse était allée partout avec elle.
Encore une fois, pourtant, Moon ne dit rien.

"-- Parlez-moi de vous, j'aime bien vous entendre parler."

La jeune fille fantômatique ébouriffa ses cheveux blancs.
Il aimait l'entendre parler. Pathétique tentative pour lui faire avouer ses sources. Un potentiel traître. Mais non, il n'y avait pas de traître. Avant de lui expliquer ça, elle préférait tout mettre au clair quant à "ce bon vieux spoltvak"...

"--Vous savez... Je veux bien croire qu'elle est morte il y a longtemps, cinq ans de cela, mais ce n'est pas une raison pour oublier qu'Itanik Spoltvak était une femme. Et qu'elle était Russe. De Moscou, plus précisément. Vous me faites rire. Vous semblez avoir oublié. La Vodka vous emrbume l'esprit, Kyril Ivanovich Braginski. Enfin. Si vous cherchez à me faire avouer mes sources, sachez que je n'en ai pas. Enfin, pas qui soient encore en vie, j'en ai bien peur. Mais de toute manière, vous avez dû entendre parler de la mort de la лед женщина. Il s'agissait d'elle. Et moi, je suis -ou plutôt j'étais- son élève. Avant bien sûr qu'on ne m'attrape, me torde et m'électrocute pour changer l'intérieur de ma tête. Ce que vous voyez devant vous ne représente plus aucun danger pour vous.
Mais nous nous sommes déjà vus, Kyril, j'en suis certaine. Il y a de cela au moins sept ans. Nous n'étions que des efnants à l'époque, c'est normal que vous m'ayez oubliée. Mais sachez que... Je suis-j'ai été de la famille."

Non, pas de menaces, pas d'informations lâchées inutilement. Bien sûr, Moon restait sur ses gardes. Aucune envie de finir encore une fois au fond de cette piscine, mais cette fois pour de bon. Elle remua ses jambes dans l'eau. Il n'était pas des plus amicaux, la preuve, il avait dû chercher son arme. Oui, sauf qu'ici il n'en avait pas. Mais elle ne pourrait pas avoir le dessus sur cette montagne de muscles qu'il était, frêle, maigrelette et couturée comme elle l'était actuellement. Il fallait laisser faire les choses.

"--A votre tour. Je vous en prie. Mon accent doit vous écorcher les oreilles. Parlez moi en vrai Russe..."

La polonaise sourit, amusée. L'adrénaline titillait son cerveau, et elle adorait ça.

Ça remonte à plus d'un mois ... Sujet toujours actif ou pas ?

[C'est de ma faute désolé on continue ou pas ?! D:]

Sujet: Re: Le Grand Méchant Loup et la Brebis Mar 26 Oct 2010 - 0:14

OUI OUI OUI ><
Même si je ne suis pas ~~très~~ du tout active ces temps-ci...

Sujet: Re: Le Grand Méchant Loup et la Brebis Mar 26 Oct 2010 - 10:55

Bon je nettoie dès que Kyllian nous pond une suite alors.

Bon jeu ^^-

Sujet: Re: Le Grand Méchant Loup et la Brebis

» Wilfried Jalko| Et oui... Un loup dans la bergerie.[En construction]

Le Grand Méchant Loup et la Brebis

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