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| | Sujet: Ada Oulianov Sam 23 Oct 2010 - 6:16 | |
| ? État Civil
• Nom & Prénom : Ada Oulianov
• Age : 16 • Date de Naissance : 29 novembre 1994 • Lieu de Naissance : Paris • Nationalité : Française
• Sexe : F • Orientation Sexuelle : Hétérosexuelle
? Casier Judiciaire
• Nombre d'arrestations : 2 • Délits commis : ? Détention d'une arme de sixième catégorie : bombe lacrymogène. / France ? Violences sur un représentant des forces de l'ordre. / Etats-Unis
? L'institut Teenagers
• Présent depuis : Vient d'arriver.
• Chambre ou Dortoir : Dortoir.
• Intégré à cause : De sa tante.
? Physique
Ada Oulianov n'est pas une fille spécialement imposante, néanmoins du haut de son mètre soixante six, elle a échappé de peu au sobriquet ridicule (Atchoum) qu'utilisait son père pour parler à sa grande soeur. Il n'en reste pas moins, qu'il s'agit d'une taille, somme toute, qui a l'avantage d'être passe-partout. Avec ses cinquante et un kilos à son actif, Ada ne peut guère se vanter d'avoir une constitution de golem. Pour sa défense, on dira simplement que l'esthétisme de ses courbes, assez peu généreuses, il faut l'admettre, mais néanmoins gracieuses, auraient sûrement pâtit d'un surplus de ce côté là. Réalité dont la jeune fille a assez conscience pour maintenir son corps à un poids stable par le biais de divers exercices sportifs qui finissent généralement par voir Ada allongée sur le canapé, devant un livre qu'elle ne finirait jamais. Les cheveux de Ada sont roux comme ceux de son père, qui, soit dit en passant, l'avait très mal vécu. De son côté, sans être narcissique pour autant, elle admet avoir une petite pointe de fierté en voyant ses longues boucles rousses border amoureusement son visage. Une petite fierté qui finit d'ailleurs régulièrement par se gonfler moins timidement lorsqu'elle remarque, chaque matin, que certaines de ses mèches font d'elles-mêmes des anglaises ravissantes. Si Ada n'a pas hérité des splendides yeux verts de son père, elle a pioché chez sa mère des pupilles d'un bleu profond. Elle ne prend pas la peine de les mettre en valeur avec un quelconque maquillage : approcher quoi que ce soit de ses yeux lui est insupportable. En conséquence de quoi, des cernes sont souvent visibles sur son visage et sont d'autant plus remarquables que sa peau est relativement pâle à cause d'un manque de sommeil chronique. Ada n'en reste pas moins charmante et quelques taches de rousseur en sous-effectifs colorent légèrement le haut de ses joues. Cependant, une cicatrice de belle taille au dessus de son sourcil droit, résultant d'une altercation avec la police, ternit très sensiblement le charme de son visage et, s'alliant impunément aux cernes, lui donne, pour peu qu'elle soit pensive, un air de chien battu.
? Caractère
En un mot comme en cent, Ada est une personne généreuse. Douée d'un véritable don d'empathie, elle sait aussi se montrer assez intelligente pour distinguer ceux qui profitent d'elle. Son expérience personnelle lui a appris que les gens sont plus souvent méprisables qu'aimables, et sa brave mère lui a enseigné qu'il est toujours préférable d'être agréablement surpris par quelqu'un plutôt que de regretter une confiance trop fraîchement donnée. Dans cette continuité sceptique, Ada a développé un esprit matérialiste et prosaïque ne laissant aucune place à une quelconque transcendance. Et pourtant, nonobstant cet état de fait, la jeune fille, depuis très jeune, se veut d'âme poétique, et force est de reconnaître que si elle dit partager l'amour des belles choses, ses facultés artistiques — qu'enfant elle s'évertuait à synthétiser sous forme de dessins majestueux qu'elle accrochait aux murs de sa chambre, sous les yeux horrifiés de ses parents — en revanche, pousseraient au suicide les esthètes les moins exigeants... Toute son existence est un dilemme : partagée entre ses convictions mettant la pensée et la réflexion humaine au service d'une réalité concrète, et un désir de légèreté qui la pousse malgré elle, à chercher toujours "ailleurs" des vérités plus esthétiques que celles que l'on peut trouver en lisant la Critique de la Raison Pure. Toujours méfiante au premier abord elle a, au grand dam de son père, malheureusement tendance à se laisser très vite prendre au jeu et à oublier toute précaution. Elle le regrette, généralement sans raisons aucunes, en ressassant dans son lit des événements dont elle est responsable et qu'elle préférerait oublier, bien qu'ils soient contre toute attente sans réelle gravité, pour la plupart. Au niveau de ses défauts, avouons que si de temps à autres Ada peut trouver une activité pour laquelle elle se passionne quitte à délaisser toute vie sociale, dans l'ensemble, elle n'a qu'une piètre persévérance dans ses entreprises même les plus importantes. De même elle est prête à changer du tout au tout sa façon de penser selon les situations et n'hésite pas à vomir, sur ses idéaux, convictions, ou autres leitmotivs, et à se moquer de leurs incohérences avec un humour pince-sans-rire désagréable sans qu'on lui ait nécessairement prouvé qu'elle eut tort. Un trait de caractère très dérangeant pour ses proches qui se retrouvent bien souvent plongés dans un doute existentiel quant à l'ironie possible de la jeune fille. Ada possède de plus, une faculté très agaçante à mépriser ceux qui pensent réellement différemment qu'elle. Elle se retrouve alors souvent prise dans des situations ou elle exprime avec virulence sa haine envers l'autre et, semble-t-il, envers elle même, avec pareille dérision. Assez peu susceptible, Ada prend même un plaisir masochiste à se rabaisser d'elle même en prenant conscience de ses erreurs. Déroutant et agaçant cela freine évidemment ses liens avec les autres et elle n'a guère tendance à se faire rapidement des amis. S'il est une chose qu'Ada aime par dessus tout, c'est bien dessiner ; seulement, par pudeur et respect envers ses proches, celle-ci ne s'évertue plus à faire profiter toute la maisonnée de ses croquis, qu'elle range désormais bien précieusement dans un tiroir à double fond fermé à clef. Mais plus récemment, la jeune fille s'est découverte une passion pour la littérature. D'une très grande curiosité, elle lit tout ce qui peux lui tomber sous la main, des grands auteurs aux plus petits. En contrepartie il est très rare qu'elle finisse le moindre livre, même parmi ceux qui l'intéressent le plus. Passer à autre chose semble être son mot d'ordre à partir de la moitié du bouquin. Et si les centres d'intérêts d'Ada sont nombreux, ils sont tous corrompus par cette même fainéantise et ce manque de rigueur. Elle s'est malgré tout retrouvée captivée par d'importants ouvrages de philosophie, sans les avoir nécessairement compris, et a pu en terminer quelques uns avant que sa paresse ne reprenne le dessus. Même combat pour la pensée politique, qu'elle a développé assez vite en raison des origines russes de son père, sur lesquelles je m'étendrai plus bas. Ainsi Ada, au premier abord, semble connaître beaucoup de choses pour son âge, mais ceux qui tiennent discussion avec elle assez longtemps se rendent vite compte qu'un bon nombre de ses connaissances sont très lacunaires ou ne font qu'effleurer des problèmes bien plus profonds, et peuvent même se révéler fausses.
Affinités Particulières
• Aime : -les arts en général ; -le printemps ; -sa routine qui lui permet de ne rien faire de ses journées et de rêver à avenir qu'elle souhaiterais glorieux ; -jouer à Tetris ; -l'auto-dérision.
• N'aime pas : -avoir à aller en manifestation ; -la nourriture japonaise ; -les gens qui se prennent au sérieux ; -faire du sport ; -les enfants.
• Goûts Musicaux : Outrageusement pauvres. Son oreille ne s'est jamais développée comme son père, grand mélomane, l'aurait souhaité. Elle ne rechigne pas parfois à écouter quelques musiques dites d'ascenseur, mais ses goûts s'arrêtent ici. Incapable de se souvenir correctement de la moindre mélodie, elle est injustement douée de facultés de chant tout à fait respectables et qui aurait laissé augurer du meilleur pour peu qu'Ada exprime la moindre volonté de s'investir dans ce domaine. Ce qui ne fut jamais le cas, au désespoir de ses parents.
• Goûts Culinaires : Ada montre ici plus d'originalité, et se révèle même être une jeune fille de goût, sinon une gastronome. En revanche à son grand désespoir, depuis son arrivée en Californie elle mange de moins en moins de cuisine française. Non pas qu'elle en eut mangé mangé fréquemment en France, mais lorsque l'on vit à l'étranger et que l'on a le mal du pays, les plus petits détails, même culinaires, font la différence. Sa vie chez sa tante, dont l'imagination débordaient de pâtes à l'eau, lui a tout de même appris à ne pas être trop regardante ni sur la qualité, ni sur la variété de ses assiettes. Il est par contre de notoriété publique que tout ce qui fait trait à la cuisine japonaise devrait être banni du patrimoine de l'humanité et relégué dans un coin sombre de notre Histoire, quelque part entre les goulags et la guerre en Irak.
• Goûts Vestimentaires : Tout le concept d'angoisse heideggerien, résumé en un seul apophtegme : "Mais il fait froid dehors. Mais j'aime bien mettre des robes. Mais il fait froid deh..." Ainsi, influencée par les peintures impressionniste, Ada adore les robes et tous les vêtements qui dégagent un sentiment de légèreté. Elle n'est pas excessivement difficile mais elle a une forte attirance pour les tons clairs, blancs et bleus notamment. Il faut dire qu'on est quand même mieux en robe qu'en jean ! Principe qui est généralement bouleversé lors des premières retombées neigeuses et qui a conforté Ada dans son idée de partir vivre en Californie plutôt qu'à Vladivostok. Signalons aussi au passage son amour pour les chapeaux de paille agrémentés de quelques fleurs, qu'elle ne porte jamais et qu'elle n'a jamais vu que dans quelques tableaux.
? Histoire
30 Novembre 1994
La malice du hasard fait parfois les choses de façon bien étrange, et les détails qui brodent la nativité de la jeune fille en sont un exemple frappant. Tout débuta dans un petit hôpital de quartier à Paris à minuit. Un cri forcené déchira l'air glacial du mois de novembre. Dans la bâtisse, un médecin est en panique, il respire par à-coups bruyants et essaye tant bien que mal de récupérer un bébé trop sédentaire. Les deux parents d'Ada regardaient cette scène, hypnotisés par une peur lancinante. En réalité de leur côté tout s'était très bien passé, mais par manque de place les responsables avaient demandé à ce qu'on entasse tous les patients sur des lits superposés à l'échelle de trois lits par chambre deux places, et cette dame qui accouchait si bruyamment l'avait fait de façon tout aussi abrupte. Sergei Oulianov, le père d'Ada, avait d'ailleurs été prié de sortir de la pièce pour que le médecin puisse saisir son scalpel, bloqué entre un stagiaire, une infirmière et un rebord de lit. L'ordre l'avait sorti de sa torpeur, et un immense soulagement le gagna, celui de ne plus avoir à supporter ce spectacle éprouvant. En sortant il fit un sourire radieux à sa femme désespérée de devoir rester sur place. En revanche, il avait du attendre toute la nuit dans un couloir sombre, arpenté par des maris angoissés et agressifs, visiblement exaspérés que Sergei ne le soit pas. Finalement, un assistant vint lui remettre un bébé dans une lange bleu en lui sommant de quitter l'hôpital et de ne pas oublier de rendre la serviette à l'accueil. Dans un mouvement d'incompréhension Sergei lui demanda alors : "Mais je ne vais tout de même pas partir alors que ma femme est enfermée dans une chambre où les conditions d'hygiène et de sécurité ne sont pas respectées ! —Elle peut rester, lui lança-t-il d'un air d'automate. Comprenez juste que nous manquons de place et les tests ont confirmé que votre bébé est en parfaite santé, alors vous pouvez partir. Le plus dur pour elle est déjà passé." Sidéré par ces demandes scandaleuses, le Russe se dirigea péniblement vers l'ascenseur. Il se calma alors en regardant passionnément son bébé. Des yeux bleus comme ceux de sa mère mais curieusement pas encore de cheveux. C'était un homme ému : il n'avait pas pu assister à l'accouchement, à cause du même ascenseur qui l'avait bloqué quelque part entre l'étage 6 et 9 pendant deux heures, alors il dévisageait l'enfant pour la première fois. Et tandis qu'il s'attendrissait ainsi sur le nourrisson, il remarqua un curieux bracelet avec une étiquette à son petit poignet. L'écriture était manuscrite mais on y lisait distinctement : "Robert". Abasourdi par sa découverte il rejoignit promptement l'assistant qui lui avait remis l'enfant et balbutia d'un air ahuri : "E-Excusez-moi, je crois que ce bébé n'est pas le mien. —Je vous assure que si, lui répliqua sèchement son interlocuteur. —Comprenez bien que ma femme m'a assuré avoir accouché d'une fille. J'appréhende assez mal l'idée qu'elle l'ait appelé Robert, vous voy... —Dans ce cas, c'est auprès d'elle que vous devez vous plaindre." Désormais proprement consterné, Sergei se débarrassa du bébé en le donnant à un mari fébrile dans le couloir, avant d'aller expliquer son problème au chirurgien en chef. Le véritable bébé des parents Oulianov était en réalité fort prématuré et avait du passer quelques temps en couveuse. Par la suite, l'enfant avait pu vivre une enfance relativement décente et normale, dont je ne m'attarderai que sur les points les plus marquants.
3 Août 2001
C'est la mère d'Ada qui lui communiqua véritablement son goût pour les arts picturaux. Elle s'appelait Natacha Rousseau. Femme brillante, elle avait tenté d'initier, très jeune, Lucile, la première partie de sa progéniture aux arts. Devant son échec cuisant, elle s'était promis de ne pas refaire la même erreur avec la seconde et ultime partie de sa descendance. Cependant ses convictions s'étaient retrouvées ébranlées, lorsqu'elle avait prit conscience que rien ne semblait animer sa petite dernière, d'un quelconque intérêt. En désespoir de cause elle avait fini par se rabattre sur l'option "musée", lors d'une sortie en famille, sous l'oeil suspicieux de son mari. On remarqua alors qu'Ada était curieusement dotée d'une grande sensibilité artistique pour son jeune âge. Ses parents purent admirer, emplis d'une joie ineffable, l'air réjoui de la gamine. On ne l'avait pas vu comme ça depuis son premier verre de vodka. Les effets secondaires désagréables en moins. En rentrant, Sergei embrassa sa femme avec une telle passion qu'on eut dit qu'il la broyait contre son torse. Indiscutable cordon bleu, cette dernière prépara un repas magnifique pour l'occasion ce qui eu pour effet de révéler, par la même occasion, le palais développé de sa jeune fille. Mais le véritable clou de la soirée fut le moment où celle-ci, au milieu du dîner, dévoila à tous son envie de se mettre à dessiner. Ce que ses parents ignoraient encore à ce moment, c'est que les conséquences désagréable que j'évoquais plus haut, prendraient la forme d'un croquis hideux sur une feuille définitivement gâchée.
16 Avril 2004
Pour diverses raisons, Ada et Lucile s'étaient toujours cordialement détestées. De 2 ans son aînée, elle s'estimait en droit de jalouser sa cadette. Déjà, elle n'était plus le centre d'attention des parents, ce qui la blessait passablement, mais surtout elle était plus petite qu'elle, et ce genre de détails sont cruels pour une aînée. Pire, elle était même régulièrement glorifiée par des "Atchoum", surnom intellectuel que lui avait trouvé le paternel. En plus, Ada ne faisait rien pour arranger les choses, et elles se battaient ensemble plus que fréquemment, sans jamais se réconcilier sur quoi que ce soit. Le drame survint durant une après midi, dans un parc pour enfants. Sous la surveillance de leur père, occupé à lire un puissant ouvrage politique, les yeux rivés sur les cuisses dénudées de sa voisine de banc, Ada et sa soeur vaquaient à leurs occupations dans les jeux pour enfants. Lucile prit alors l'initiative de profiter des méditations métaphysiques de son père pour projeter sa soeur de la balançoire et cette dernière tomba la tête la première dans la terre et le sable, sous les rires des autres gamins. Décidée à lui rendre la pareille et, sous la forme d'un jeu pervers, à lui faire goûter la qualité de l'humus du square, Ada se mit donc à poursuivre sa soeur. Mais le destin avait des projets plus funestes que ces simples bêtises. À bout de souffle, la jeune fille du cesser sa course folle et abandonner sa grande soeur qui la narguait copieusement. Mais dans un élan de rage, elle arracha une touffe d'herbe et, grattant furieusement le sol, agglutina la terre sous ses ongles sales en une boule antipathique qu'elle catapulta, non sans l'avoir humectée au préalable de sa salive, avec force conviction dans le faciès rayonnant de son assaillante. Lucile, outrée, se résolue à sortir du parc seule en direction de la maison. Ada tourna les talons, et avec un sourire fétide retourna au niveau des jeux pour prévenir son père, à l'aide d'une fable délétère, que sa soeur était en train de quitter le parc. Et tandis qu'elle songeait à la meilleure façon de présenter la situation en sa faveur à Serguei, une violente éructation suivie d'un crissement de pneus, l'ostracisa de ses propres pensées.
Difficile de dire, si c'était parce que Lucile avait les yeux barbouillés de terre, ou bien parce que sa fureur lui brouillait l'esprit, ou bien même encore si la faute revenait entièrement au conducteur du bolide noir qui roulait bien au dessus de la vitesse maximale autorisée, mais les faits étaient là. Complètement paniqué l'homme surgit du véhicule et se précipita devant le corps de la petite fille qui venait de se jeter sous ses roues, sans oser la toucher. Le choc lui avait brisé moins que le nécessaire pour mettre fin à la vie d'un homme adulte, pensait-on en voyant ses vêtements seulement entachés de quelques filets pourpres. Impossible de nourrir les moindres illusions néanmoins, lorsque l'on regardait son visage contusionné. Il renvoyait au chauffard, aussi proprement qu'un miroir, le reflet de la réalité dont il était responsable. La mort de sa soeur n'eut pas sur Ada les effets escomptés. D'abord elle ne comprit pas tout de suite ce qui s'était passé. Lorsqu'elle avait finalement vu la figure tuméfiée de Lucile contre l'asphalte, elle s'était retrouvée choquée par la violence de la scène pourtant inerte. Elle aurait menti en disant que cela l'avait attristée. Ce n'était pas la tristesse qui s'était mise à l'envahir, mais un autre sentiment, qui détruisait sa candeur aussi sûrement qu'un raz-de-marée détruit un château de sable. La peur. La peur que le moindre geste qu'elle eut pu faire la condamne à son tour. On n'a généralement pas une idée très précise de ce qu'est la mort à cet âge, mais cette voiture lui avait fournit toutes les clefs nécessaires pour l'appréhender. Lorsque son esprit finit d'assimiler la situation dans sa globalité, Ada prit conscience que ce qu'elle redoutait par dessus tout était qu'on la regarde et lui demande de raconter ce qui s'était passé. Il est de notoriété publique que chez les enfants, l'irresponsabilité les dispute à l'immunité diplomatique. Mais ici elle pouvait sentir le poids de sa responsabilité sur ses épaules, et c'était lui qui l'empêchait d'esquisser le mouvement le plus anodin. Comment assumer ses actes lorsqu'ils ont des conséquences aussi imprévisibles ? Alors on lui répéta encore et encore que ce n'était pas de sa faute, que la faute revenait à son père qui aurait du être plus attentif, qu'elle revenait au conducteur qui aurait du être plus prudent... Mais jamais au grand jamais, on ne lui dit qu'elle était en partie responsable de tout ça ; et la jeune fille réussit même à s'en convaincre au bout d'un certain temps. Mais le souvenir du sentiment qu'elle eut ce jour là, lui, ne disparut pas et il lui imprima sa marque dans son esprit.
2007
Le père d'Ada gagnait modestement sa vie grâce à un travail, qu'il avait su se trouver durant ses folles années, et dans lequel son ancienneté lui avait permit petit à petit de grimper à l'échelle sociale. Mais, en vérité, s'il était resté si longtemps dans cette boite, ce n'était pas du tout par un choix casanier et sécuritaire, mais par dépit. En effet, écrivain sans grand talent et penseur sans grand intérêt, il avait écrit quelques ouvrages éminents dont il s'était persuadé qu'ils passeraient tôt ou tard à la postérité ; son boulot n'étant qu'un moyen de survivre en attendant ce moment. Finalement, il avait du se rendre à l'évidence : son oeuvre avait vraisemblablement été éclipsée par celle d'un autre auteur russe du même nom que lui. Tout cela, pour expliquer que lorsque l'on annonça aux employés que l'entreprise était en faillite, et qu'en conséquence de quoi elle devait fermer certains de ses secteurs d'activités, Serguei fut pris fort au dépourvu. D'autant plus qu'il faisait parti d'un des secteurs en question. Son renvoi eu deux conséquences notables. Tout d'abord, il souscrit aussitôt au parti communiste en s'évertuant à vanter à sa famille les valeurs de la dictature du prolétariat, valeurs auxquelles il n'avait jamais cessé de croire. Ensuite, il joignit le geste à la parole et s'aventura régulièrement en manifestation tout en forçant sa fille à l'accompagner. C'est au cours d'une de ces manifestations qu'Ada connu sa première altercation avec les forces de l'ordre. Tout commença au petit matin. Le paternel enjoué vociférait gaiement pour motiver sa fille : "Toi aussi, c'est dans tes gènes, Ada ! C'est dans tes origines, ton sang !" Le résultat n'était guère probant mais il suffisait largement à Serguei. Tant que sa fille était debout et prête à aller lutter pour ses droits — entre deux étudiants incapables d'expliquer la raison de leur présence par un autre motif que la musique et la bière, et derrière un quadragénaire anarchiste suintant l'alcool par chacun des pores de sa peau — il se sentait intensément fier d'elle. La mort de Lucile avait placé Natacha Rousseau dans une sorte d'apathie flegmatique dont elle ne sortait pour ainsi dire jamais et certainement pas pour porter attention à Ada. L'effet inverse avait été constaté sur son père, celui-ci incapable de se pardonner, et impuissant devant la léthargie de sa femme, avait décidé de s'occuper de la rouquine plus que de raison. On ignore encore par quel concours de circonstances obscur Serguei en était arrivé à penser que rien n'était plus sain pour sa petite que de l'emmener manifester, mais il était animé d'une telle conviction dans ses récentes opinions que personnes n'aurait osé lui dire le contraire. C'est ainsi qu'Ada se retrouvait une fois encore au milieu une foule grognante, fumante et buvante, à militer pour une cause perdue. Cette fois là, malheureusement, se déroula différemment. Une banale altercation entre un manifestant et un policier dégénéra en une dispute qui prit rapidement l'ampleur de la masse populaire. Serguei chercha alors à s'éclipser jugeant que sa fille risquait de se faire blesser inutilement...
Ada ne fut pas blessée ce jour là mais son père faisait peine à voir. Au poste de police, il avait le visage rouge et boursouflé par le gaz lacrymogène que sa fille, dans la panique, avait vaporisé équitablement entre lui et les agents qui le malmenaient. La bombe lui avait été offerte par son père, soucieux de la voir rentrer des cours en un seul morceau. La plainte déposée par l'agent et le procès qui en découla finit d'achever le maigre capital économique de Serguei, qui évita de peu la visite d'assistantes sociales mal lunées.
2009
Les finances de la famille Oulianov étaient au plus bas et Serguei se montrait désespérément soucieux de promettre un avenir radieux à Ada. Elle même sentait le mal être de son père et en était particulièrement atteinte, elle avait trouvé en lui un refuge aimant et chaleureux au glacier maternel. Après de nombreux mois d'égarements, l'aporie insurmontable trouva finalement une réponse inattendue en la famille Rousseau. Cette réponse se révéla être un appel direct des États-Unis. La soeur de Natacha, Nicole Rousseau, femme peu encline à entretenir ses relations familiales, par manque de temps plutôt que d'affection, s'était décidée à donner de ses nouvelles. Elle avait toujours apprécié le mari de sa soeur, et savait qu'il faisait son possible pour éduquer Ada malgré son manque de talent évident. C'est donc dans sa grande philanthropie qu'elle lui proposa le plus naturellement du monde de s'en occuper elle même ; ses modestes affaires à New York s'étant avérées finalement d'une modestie toute relative. Une occasion inespérée d'offrir à sa fille un futur indubitablement plus arcadien que ce qu'elle pourrait espérer trouver en France. Devoir la laisser partir si jeune, l'attristait au plus haut point mais la solution était la meilleure sans aucun doute. Il avait dû employer les grands moyens pour la convaincre, lui expliquer la situation sous tous ses angles. La tâche avait été d'autant plus compliquée que lui même n'avait aucune envie de la voir s'envoler pour un autre pays, mais Ada avait finit par céder, à contrecoeur.
2010
Ce n'est qu'en quittant son pays qu'Ada prit conscience de tout l'amour qu'elle portait à son père, et tout le dédain qu'elle éprouvait pour sa mère. Une prise de conscience de ses sentiments qui l'effrayait et la gênait notamment dans l'ambiguïté inquiétante de ce qu'elle ressentait pour lui. Le problème serait néanmoins réglé pensait elle, puisqu'elle ne le reverrait pas avant quelques temps. Sa tante par ailleurs s'était révélée être une femme forte, intelligente et même généreuse, mais particulièrement peu avenante. Son mari, un certain Denis Tayler, en revanche, se comportait de façon stupide et semblait fade sur la plupart des points. Un contraste saisissant dont Ada s'étonnait en silence. Sa tante, seulement, travaillait d'arrache-pied et passait le plus clair de son temps en avion entre New York et Los Angeles, laissant sa nièce seule avec la loque bornée qui lui servait de mari. C'est dans ce cadre que ce déroula l'incident qui lui valu d'être envoyée au Teenager Institute. Dans son ennui le plus serein, et en quelque sorte, à la mémoire de son père, Ada avait façonné un plan machiavélique au possible, pour passer le temps. Coller des affiches de propagande soviétique sur les murs des villas alentours. Une bonne idée pour se mettre à dos tout le voisinage et qui ne pouvait émaner que de l'influence du Diable, comme le fit remarquer par la suite Denis aux forces de l'ordre. Le plan en question était simple et parfait : travail de nuit donc pas de preuves et donc pas d'accusations. Un plan simple que le moindre imprévu pourrait détruire paisiblement. Et rien ne se déroula comme prévu. À peine eut elle terminé de coller sa première affiche, qu'une patrouille de police lui sauta littéralement dessus. Alors qu'angoissée, elle se débattait face aux agents, elle manqua de peu d'en éborgner un avec son pinceau à colle. Ce dernier sans doute fatigué, par les gesticulations de la jeune fille, abattit avec nonchalance un objet noir sur son visage et elle perdit aussitôt connaissance.
En fait, ce qui posa problème, ce fut la déclaration que la police fit à Nicole Rousseau. "La jeune fille démente, s'est jetée sur un agent avant de le blesser grièvement au visage et après avoir dégradé une propriété privée." On ne lui signala que plus tard, que la jeune fille en question avait été admise en urgence dans une clinique pour quelques malheureux points de sutures. Quand on n'aime pas les gens, c'est pour une bonne raison et Nicole allait donner à Ada, de bonnes raisons de se faire haïr. D'une part elle était plus préoccupée par la gravité du crime que cette dernière avait commis que par son état de santé. D'autre part Ada avait pu prendre conscience que les idées récentes de son père cristallisaient l'antithèse de celles de sa tante. Cette dernière était passée par tous les stades possibles de la fureur : de la colère à l'hystérie puis finalement le dédain. À partir de ce moment, on ne put plus jamais savoir ce que cette dernière avait vraiment en tête, car elle refusait de s'étaler sur le sujet, faisant mine d'ignorer les interrogations de sa nièce. Tout ce qu'elle lui avait dit, c'est que dès la fin du mois, celle-ci serait envoyée dans une sorte de centre de redressement car sa conduite avait été inadmissible. Le dernier mois qu'elle passa dans sa famille d'accueil sembla intolérable pour tout le monde. L'oncle se muait en un concentré d'imbécillité vociférante et fulminait rageusement face à sa femme qui le remettait à sa place de plus en plus souvent. Cette dernière se montrait particulièrement bornée et aussi chaleureuse qu'une porte de prison. Quant à Ada, elle choisit de se rétracter dans un mépris salutaire, et pestait en silence en rêvant d'oser leur cracher son venin au visage. Si elle ne pouvait se risquer à le faire, c'était parce qu'elle prendrait le risque d'être renvoyée en France et avec du recul elle n'était plus si sûre que son père eut apprécié l'activité nocturne à laquelle elle s'était adonnée, bien que l'idée soit tentante. Toute la famille fut donc forcée de prendre son mal en patience. Lorsqu'arriva le jour fatidique du départ, tout le monde admit spontanément que c'était un soulagement, Ada y comprit. Après tout, quoi qu'il puisse lui arriver là bas, ça ne pourrait pas être pire, non ?
? Joueur/Joueuse
• Mot de Passe pour la Validation : • Comment avez vous découvert le forum : Par un autre membre • Commentaire : Toutes mes excuses pour l'avatar qui n'est pas encore là, je vais en trouver un assez vite. C'est juste qu'au moment de faire ma fiche, j'avais oublié que dans les mangas, les filles à cheveux roux sont plus rares que celles à cheveux bleus et roses !
Dernière édition par Ada Oulianov le Mer 27 Oct 2010 - 1:15, édité 2 fois |
| Vitany Weismann | Résidente ♥ Modérateen
Surnom : Rouge Âge du Perso : 18ans Orientation : Non Défini Admission : 20/12/09 Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 7164
Age : 32 Messages : 935 Jeux +16 : Oui Disponibilité : TOUS LES JOURS ~
MEDAILLES :
SECTES :
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Une Délits Commis: | | Sujet: Re: Ada Oulianov Sam 23 Oct 2010 - 14:49 | |
| Bienvenue ! Si je peux te donner un conseil, va sur un site qui s'appelle Avatar en folie, y a une banque d'avatar importante. Sinon, je n'ai rien trouvé à redire. |
| | Sujet: Re: Ada Oulianov Sam 23 Oct 2010 - 19:42 | |
| Hello et Bienvenue ! (C'est génial de dire ça quand on est là depuis 5 jours =3 ) J'ai lu toute ta fiche et j'l'aime bien, même si y a un truc que j'ai pas compris dans l'histoire, mais ça s'est mon côté bécasse, faut pas faire attention ^_^ Sinon, je sais pas comment ça se passe si le bébé est né en France, s'ils gardent les mêmes règles quand ils sont dans un autre pays, mais en général, un nom de famille russe 'varie' en fonction du genre de la personne qui le porte.. Oulianov => garçon Oulianova => fille Voila, juste pour te dire ça, good luck pour ta répartition :3 EDIT: Validation, je veux dire validation ! Faut vraiment que j'arrête les forums Harry Potter, ça me monte au cerveau tout ça..) |
| | Sujet: Re: Ada Oulianov Dim 24 Oct 2010 - 0:49 | |
| Vitany Weismann => Merci beaucoup, pour ce site, je vais aller jeter un coup d'oeil dès demain !
Euh sinon concernant le nom de famille, là je dois dire que tu me poses une colle... À mon sens, si on est né en Russie alors la règle doit s'appliquer même si on a migré en France par la suite. Par contre si on est né en France alors j'imagine que le nom se plie aux réglementations françaises non ? (Mon Dieu, si ça se trouve tu as détruit tout le semblant de cohérence de ma fiche) |
| | Sujet: Re: Ada Oulianov Dim 24 Oct 2010 - 1:23 | |
| Désolée, désolée, désolée >.< J'me suis un peu plus renseignée, c'est compliqué mais si le bébé nait en France d'une mère française et d'un père russe, il peut prendre le nom du père sans déclinaison ! Vraiment vraiment désolée pour cette frayeur ;P
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| Aby Dan | Résidente ♦ Administrateen
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En rang et qu'ça saute ! *.*
Surnom : Aby'chou Orientation : Hétérosexuelle Admission : 22 Septembre 2008 Autorisé à sortir : Accordée
Teen's : 6768
Age : 32 Messages : 797 Jeux +16 : Oui Disponibilité : Sur rendez vous !
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Une quinzaine Délits Commis: | | Sujet: Re: Ada Oulianov Dim 24 Oct 2010 - 12:44 | |
| Bienvenue à Teenagers ! Ta fiche est très bien écrite et est très agréable à lire, félicitations ! Néanmoins, tu n'as pas encore signé le règlement il me semble et ton avatar ne respecte pas les tailles conventionnelles. Il faudrait corriger ça au plus vite, afin que je puisse te valider dans les plus brefs délais. Si tu as des problèmes avec ton avatar, je peux peut être t'aider à en trouver un qui corresponde au portrait d'Ada ?
Je pense que c'est tout, donc dés que ce sera fait, tu seras validée. Bon jeu et encore bienvenue parmi nous ! |
| Vitany Weismann | Résidente ♥ Modérateen
Surnom : Rouge Âge du Perso : 18ans Orientation : Non Défini Admission : 20/12/09 Autorisé à sortir : Accordée
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Une Délits Commis: | | Sujet: Re: Ada Oulianov Dim 24 Oct 2010 - 12:53 | |
| Il te manque également le mot de passe pour la validation qui se cache dans le réglement =) |
| | Sujet: Re: Ada Oulianov Lun 25 Oct 2010 - 10:25 | |
| Joshua M. Williams => Ouf ! Un grand merci de t'être renseignée, ça aurait été bien ennuyeux si le pseudo lui même ne tenait pas debout ! Merci de votre accueil, j'ai enfin découvert le petit passage bien caché concernant le mot de passe (au bout de la cinquième lecture, pas très en forme ce matin) et je viens de signer le règlement ! Sinon, au niveau des avatars, pour une raison que j'ignore, l'actuel était beaucoup plus grand sur mon bureau que sur le forum... Aby Dan => Merci beaucoup, c'est très sympa, j'accepte bien volontiers ton aide pour cette quête ardue qu'est la recherche d'avatars Excusez-moi, je réponds un petit peu tard, j'ai des horaires assez "originales" cette année... |
| Aby Dan | Résidente ♦ Administrateen
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Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Une quinzaine Délits Commis: | | Sujet: Re: Ada Oulianov Mar 26 Oct 2010 - 11:19 | |
| Pour moi tout est en ordre. Je te valide, bon jeu parmi nous et amuse toi bien ! |
| Kathleen Manchester | █ Fondateen ■ Black Cat █ I'm the Ice Girl
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Casier Judiciaire Avertissement: Nombre d'Arrestations: 0 Délits Commis: | | Sujet: Re: Ada Oulianov Mar 26 Oct 2010 - 12:20 | |
| Bienvenue sur Teenagers, en souhaitant que tu t'y plaise rapidement. Si tu as une question ou un problème, n'hésites pas à faire appel aux membres du staff via la section d'aide ou par mp (mais là, choisi bien ton correspondant x3). |
| | Sujet: Re: Ada Oulianov | |
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