Déjà une semaine, qui l’aurait cru. Le temps passe si vite. Je ne sais pas vraiment quoi penser de cet endroit et je crois surtout que je ne veux pas y penser. J’ai cherché un endroit où je risquais de ne rencontrer personne. Pour l’instant toutes mes tentatives restaient infructueuses. Je me baladais dans les couloirs sans vraiment savoir où je m’en allais. Je n’avais pas encore tout visité. Ah, tient, un escalier, tant qu’à ne rien faire pourquoi pas. Je le gravis. Au bout d’un certain temps je commençais à être essoufflé, c’est qu’ils n’en finissaient plus ces foutus escaliers! Il ne devait pas y avoir beaucoup de gens qui devait se rendre en haut, qui sait, peut-être avais-je trouvé mon sanctuaire de solitude. Enfin, j’ai fini par finir la lente et pénible ascension, je dois avouer que ce que je vu me coupa le souffle. C’était un observatoire! J’ignorai qu’il y avait un observatoire à Teenagers?! Je me demande bien ce qu’elle va encore me réserver…

On voyait à des lieux à la ronde. Oui, c’était l’endroit parfait pour dessiner. Sans attendre, je sortis ma tablette, mes crayons sans oublier mon efface de mon sac. Je m’installai soigneusement sur le rebord de la fenêtre et j’observai soigneusement ce que la vue me donnait. J’adorais le dessin d’observation, il permettait d’immortaliser une scène grandiose qui se serait sans doute dégradé avec le temps. Il y aussi quelque chose d’autre de plaisant avec le dessin d’observation, oui on pouvait recréer parfaitement ce qu’on voyait, mais aussi la recréer en partie seulement et donc altérer la réalité. Au fond, les maisons que je voyais, pouvais être réduites en flammes et ce, seulement si je le voulais bien.

Ah non, je venais d’entendre des pas. Il n’y a vraiment aucun moyen d’être seul ici!? Je cessais de dessiner et je rangeai ma tablette dans mon sac. Je finis par me trouver ridicule, et pourquoi cela serai à moi de partir? Oui je veux être seul, mais il n’y a aucun endroit où c’est possible alors aussi bien être avec des gens dans un endroit inspirant, non?

Quoi, c’était pas assez évident qu’il dérangeait!? Est-ce qu’il faudrait que je lui fasse un dessin ou quoi? Je ne pus m’empêcher de sourire à cette pensée. Puis je réalisais que ce n’était pas dans mon habitude de me soucier des gens... Je me demande ce qui a changé, peut-être ai-je juste eut trop de contact avec les gens. Ah et puis, il ne mérite même pas mon attention. J’avais cependant remarqué que lui aussi, il semblait dessiner, non pas dessiner, parce que sinon il ne pourrait s’empêcher de regarder au loin. Il devait écrire ou faire des devoirs, un truc poche quoi. Je repris ma tablette et je recommençais là où j’avais arrêté. Mais comment me concentrer? Ce stupide garçon écoute de la musique à tue-tête! Concentration, ignore le.

Quelques minutes plus tard…

Et m*rde, il y a deux possibilités, soit je suis vraiment devenu impatient, soit je suis en manque de bagarre… Une chose est certaine, je ne serais pas capable de le supporter plus longtemps. Essayons tout de même de rester polie…
Je me retournai vers le garçon toujours adossé au mur et je me lançai :

-Dit peux-tu baisser un peu le volume stp?

Voilà, ce n’était pas si mal demandé, non? Pourtant sans même m'en rendre compte, il y avait quelque chose dans ma voix qui disait le contraire. Oui, je ressentais le besoin de me défouller sur quelqu'un.

Oui, j’étais étonné, étonné qu’il baisse le son. Je ne me serais jamais attendu à ça, surtout dans ce genre d’endroit, mais au fond s’était mieux ainsi, j’évitais de faire quelque chose qui ne me ressemblait pas.

Je l’avais peut-être un peu trop dévisagé car quand je me levais pour me dégourdir les jambes, il me dit aussitôt qu’il ne voulait pas se battre, quoi j’avais l’air de vouloir me battre?
Bon ok, peut-être un peu, mais il ne cherchait pas de problème et j’ai un grand respect pour ces gens-là. Et puis oui, je me suis souvent battu, mais je n’ai commencé des batailles que très rarement, seulement pour Elle, pour ceux qui parlait en mal d’Elle.

Je regardais maintenant dehors, perdu dans mes pensées. Penser à Elle me mettait toujours dans cet état. Au bout d’un petit moment, je réalisai que j’étais cramponné à mon crayon. Je desserrai mon emprise immédiatement.

Bon, maintenant, comment lui faire comprendre que je ne voulais pas me battre ou plutôt pas avec lui? Bof, c’était peut-être mieux qu’il pense ça car je serais ainsi sûr qu’il me laisserait tranquille. Lui expliquer que je ne voulais pas me battre ferait de moi une personne plus sympathique et créerait une ouverture pour une discussion, ce que je voulais éviter.

C’est décidé, j’allais faire comme si rien ne s’était passé. Je pris ma tablette et je continuai de dessiner. J’avais terminé de dessiner le village au loin, mais je crois qu’il est important de mettre sa touche personnelle. J’avais beau sembler regarder dehors, ce que je dessinais n’y était pas. Des toits enflammés, des briguants d’une autre époque, il y avait même un dragon dans les cieux. Il volait, détruisant tout sur son passage, mais tout n’était pas perdu à l’entrée de la ville, il y avait les combattants du bien. Pas des anges, des gens bien ordinaires qui luttaient tout simplement pour survivre dans un monde qui ne leur était pas destiné. Je réussissais plutôt bien puisque je ne réalisais même pas ce qui ce passais. J’étais trop concentré.

Je ne l'avais pas entendu s'approcher, alors quand il me parla, je ne pus m'empêcher de sursauter. Je déteste quand ça me fais ça, trop concentré, je ne réalise vraiment pas c qui se passe au allant tour. Sur le coup je me demandai pourquoi il venait me déranger, mais j’ai eu bien vite ma réponse quand les paroles qu’il avait prononcées se rendirent à mon tronc cérébral. Il n’avait plus son crayon? Je regardais attentivement, et je compris qu’il avait cassé sa mine et qu’il n’avait rien pour l’aiguiser. Il avait alors eu la brillante idée de demander au petit rouquin s’il ne pouvait pas lui en prêter un et ce même s’il lui faisait peur car avec le sourire qu’il faisait, ce ne pouvait qu’être cela.

Je sais que quand il m’avait dérangé, je l’avais regardé avec un air froid, mais là je ne puis m’empêcher de lever les yeux au ciel. Non mais, quel imbécile, au lieu de me demander quelque chose pour aiguiser, il me demandait un crayon! Vraiment, il avait une logique imperturbable!

-Tu n’as qu’à en prendre un, j’en ai tellement, ça ne ferait aucune différence, mais ne préférerais-tu pas quelque chose pour aiguiser?

J’espérais vraiment qu’il changerait d’avis et qu’il voudrait un aiguisoir, à le voir, il ne pouvait que vouloir cela, un aiguisoir! Il se ferait avoir car je n’en ai pas, franchement, quelqu’un qui dessine moindrement sait que ça brise les crayons utiliser ce truc là… Si j’étais parvenu à lui faire peur avec ma grandeur tout à fait normal et ma tête de roux parenthèse : car sérieusement, avez-vous déjà vu un roux qui faisait réellement peur, je crois pas, non, fin de la parenthèse, il se poserait alors de vrai questions sur ce que j’avais en tête si je sortais mon ``aiguisoir``.