Il y a peu d'endroits où William pouvait être assuré d'être dans un zone « germ free ». Parmis ces endroits par contre (mis à part sa chambre bien sûr), il y avait les cuisines. En général, ce genre d'endroit a un niveau d'hygiène élevé, puisque de la nourriture y est manipulée et que dans le public, une masse de jeune tombant malade à cause d'insalubrité était généralement mal vue, le British pouvait être quasi assuré de la propreté des lieux. De plus, un p'tit creux comme ça à l'improviste, ça ne s'assouvissait pas avec des cochonneries venant de la machine distributrice. À la quantité de bouffe que Willy ingurgitait, une bonne partie du frigo des cuisines allait se faire vider. Si bien sûr, il ne se faisait pas pincer. Sinon, il n'aurait qu'à se laisser toucher et refaire une de ses crises. Souvent les gens le laissait tranquille après ça. Bon, il se faisait enfermer dans sa chambre et on le bourrait de médoc, mais personne ne le touchait. Idéalement par contre, il pourrait se prendre de quoi se faire un snack et retourner à sa chambre sans anicroches.

L'estomac de William grondait. Depuis qu'il avait vécu dans la rue, avoir faim stressait toujours le sportif. La peur de ne rien trouver à bouffer le narguait toujours dans un coin de sa tête. Même si bien sûr, il n'y avait pas plus faux. Il n'avait jamais manquer de bouffe depuis qu'il était au pensionnat. Les repas était excellents et il y en avait toujours en grande quantités.

En tournant le coin, l'adolescent vit deux mecs s'en venir vers lui. Ils semblait sortir de la cuisine. Jugeant cela comme un bon signe, Willy se plaqua contre le mur et espéra que les deux balourds ne viendrait pas dans sa direction. Lorsqu'ils eurent tourné dans l'autre sens du couloir, l'adolescent se précipita dans la direction d'où ils venaient. Entrant dans la cuisine précipitamment, Willam ne considéra pas l'option que le sol serait couvert d'une couche d'eau rendant le planche aussi glissant qu'une plaque de glace. Il glissa sur le plancher et tomba sur les fesses.

…. La classe....

D'abord surpris, il ne réagit pas. Quand une douleur remonta le long de son dos, il ne put retenir un frisson.

Aille..

Avec misère, Willy se releva. Saleté de soulier de sports qui adhère mal aux plancher de linoleum. Mouillé. Levant la tête, il aperçut celui qui semblait être la cause du plancher semi-lavé. Une vadrouille abandonnée sur le mur, objet du crime. Quelqu'un qui semblait se gaver de crème glacé, le principal suspect.

Sauf que le dit suspect se tenait entre lui et le frigidaire.

Et il était sale.

Et Willy doutait fortement que d'arroser l'autre de Purel pourrait être considéré comme une solution efficace. Ça ne serait sans doute pas apprécié... En plus il n'avait que son petit pot de Purel. Il en avait de besoin parce que ses gants avait touché au sol et il devait absolument les changer. Ils étaient sales.

Le sportif paranoïaque sortit un sac de plastique de ses poches. Dans le sac, une douzaine de gants stérilisés. D'un mouvement habile, il enleva discrètement les gants sales, lava ses mains au Purel et mis une paire propre. Les gants souillés furent jeté à la poubelle, le sac retourna dans les poches de Willy, tout ça en moins de trente secondes. Parce que sinon, les germes auraient eu le temps de s'accrocher à sa peau.

Une fois ce problème réglé, les yeux bruns se posèrent sur l'adolescent aux cheveux rouges. Comment l'ôter de la trajectoire vers le frigo ? Une tentative de début de conversation semblait un bon plan dans la tête de Willy.