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Sujet: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Lun 26 Avr 2010 - 22:44
[Une m*rde Totale En 919 Mots n_n ♥ J'ai Hâte que tu me répondes, Darling ♥ ]
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Mar 27 Avr 2010 - 13:55
♪ THE RUBY GLITTERS IN DEEP RED SMELL AS DANGEROUS AS POISON
John avait passé la pire journée de sa vie. Et si ça n'était pas la pire, c'était de loin la plus harassante. S'occuper de ces ados en crise commençait à lui monter sérieusement à la tête. Il allait finir par régresser au stade d'ado en crise et cette idée lui foutait les boules. Il était sorti de cette période avec joie, il ne demandait pas d'y rentrer. En arrivant dans sa chambre, il s'était déshabillé, avait passé un t-shirt hyper large et avait gardé son boxer en tant que pyjama, il avait soigné son oeil, avait mis le bandeau qui lui retenait ses cheveux - car il détestait avoir les cheveux dans la figure quand il dormait, la plupart du temps, ça le réveillait - et allait pour se jeter sur son lit quand il se souvint qu'il fallait qu'il réponde à la dizaine de mails qui l'attendaient, complète quelques dossiers et aide son adorable - peste - petite cousine à faire un devoir de philo "s'il te plait, Tonton Jooohn" avec un énorme cœur à la fin car message envoyé grâce à cette technologie qu'est MSN Messenger. Bref. Ce ne fut qu'à minuit passé qu'il éteignit son ordinateur portable et posa ses lunettes de vue rectangulaires à la monture noire sur la table de chevet. Une fois la pièce plongée dans le noir complet, il se jeta enfin sur son lit avec un long soupir bruyant. Que c'était bon. La douceur des draps, leur fraîcheur et ce bien-être qu'il ressentait à y reposer lui faisaient étrangement penser à ce qu'il éprouvait dans les bras de....
Stop ! Chut ! Ne pas penser à lui. Ça faisait trop mal. Son petit cœur avait déjà été recousu maintes fois, il ne supporterait pas une nouvelle opération. Il ferma les yeux, serrant fort les paupières jusqu'à ce que son front se plisse. Se concentrer sur autre chose. Il se tourne sur le dos. Quelques secondes, passées dans le silence et l'immobilité absolus, plus tard, il se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose. Réalisant ce que c'était, il jura et posa une main sur sa propre poitrine, comme avait pris l'habitude de le faire Kelly et sa propre mère avant lui. Quand il n'était encore qu'un bébé, Katherin l'avait installé à côté de son lit et dormait la main posée sur son ventre. Ainsi, elle pouvait vérifier que John respirait toujours. Bizarrement, John a depuis tout petit le souffle court. Obligé de prendre de grandes bouffées d'air avant de parler, il inspire bruyamment. Grommelant, il se retourna sur le ventre car cette position lui allait mieux pour dormir seul. Il sombra rapidement dans les limbes du sommeil errant, comme d'habitude depuis deux ans, entre rêve et réalité.
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant" écrivait Baudelaire dans ses Fleurs du Mal. Celui de John le traversait jusqu'au plus profond de sa chaire. Il était aux sources chaudes de Nagoya, endroit que Kyllian aurait adoré, et se baignait tranquillement, la serviette soigneusement pliée posée sur sa tête. Quelqu'un apparait sur la pierre brûlante, de dos. Forme blanche et translucide. Elle se tourne lentement, découvrant le superbe profil de Kyllian. Mais quand la silhouette est de face, elle ouvre une gueule béante et pousse un hurlement de mort. Il se réveilla en sursaut, se redressant dans son lit comme un automate. Il tremble et une fine pellicule de sueur couvre sa peau. Il halète, en proie à une soudaine panique. D'une main hasardeuse, il cherche à tâtons les lunettes sur le meuble, une fois qu'il les a trouvées, les pose sur son nez. Redoutant un peu ce qu'il allait découvrir, il alluma la lumière. Rien. Il soupira, tentant de se détendre un peu. Les coups sur la porte le firent sursauter violemment. Qui venait encore le déranger à cette heure ? Si c'était Aby, il la tuait sur place, après l'avoir égorgée et arracher ses yeux. Il se lève, le teint pâle, la respiration courte. Il déverrouille le loquet, baisse la poignée, ouvre la porte...
_ Oh... Kyllian...
Il l'observa un instant, perplexe, avec sa petite bouille endormie malgré ses yeux écarquillés. Etonnant de le voir ici. Surtout que Kelly semblait avoir peur de lui. Son visage se détendit et ses traits s'adoucirent. Kelly pleurait. Comme un bébé. Il était magnifique. Il alluma aussi le plafonnier et ouvrit grand sa porte.
_ Que se passe-t-il ? Entre !
Il s'écarte et pose une main sur son épaule pour l'enjoindre à entrer. Il se retrouvait tout nerveux devant son ex. Son si bel ex. Il s'empêche de sourire comme un gros débile, tellement il est... Content... Content ? Content de le revoir. De voir qu'il était venu. Venu vers lui. John, arrête de réfléchir. Tu ne vois pas qu'il pleure ? Fais-le entrer et console-le, même si tu ne sais pas pourquoi il pleure. Tu l'aimes après tout, non ? Saleté de voix qui ne le laissait jamais en paix. Il secoua brièvement la tête pour qu'elle cesse de disserter et de lui donner mal à la tête, cette idiote.
_ Mmh... Aller, entre avant qu'on ne te voit. Tu te ferais punir.
[Tu vois, j'ai même réussi à te répondre entre midi et deux ! *a tapé sa réponse au lieu de prendre ses cours* ♥]
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Mar 27 Avr 2010 - 22:25
[ T'es dingue ♥ Mmh ... Please, Dalring ! N'écris pas si petit, tu m'exploses les yeux n_n ! ]
Non, crois-moi. Je ne me ferrais nullement punir si on me voit ici. Au pied de ta porte. Ta main sur mon épaule à m'inviter dans ta chambre... Ou même dans ton lit. On ne me punira pas non plus lorsque les gens nous entendrons gémir ... Ils ne le feront pas. Parce qu'ils y sont habitués. Que si il y a un mois, si ce n'était pas le surveillant, c'était la cuisinière... Ils sont tous corrompus, ici. Absolument tous. Même toi. Tu es sûrement le pire. Je n'arrives toujours pas à comprendre comment tu as fais pour avoir le courage - ou tout simplement la stupidité & la connerie - de venir ici. De décrocher ce diplôme pour devenir éducateur. Est-il seulement vrai ? C'est ce qui me pousse à croire que si viens te venger. Ce qui me pousse à croire que Mélanie a raison. Que je dois faire ça. Et si je ne l'ose pas... Si je n'en ai pas la force, ou le courage... Mélanie le ferra pour moi. Hein, Mélanie ? Bien sûr.
Mes yeux étaient habitués à l'obscurité. A ce manque de lumière. Mais étrangement, lorsque la porte s'ouvrit, j'eus l'impression que j'allais vomir mes tripes. Elles qui s'entortillaient dans mon ventre, sous le stress. La peur. L'appréhension. Je retenais presque ma respiration lorsque je levais les yeux & la tête pour l'apercevoir. Le voir. Là. Si proche. Endormis. L'air un peu effaré. Je frémis doucement au contact de sa main sur mon épaule. C'était une très ... Très mauvaise idée. Contrairement à une ou deux semaines avant, je n'hurlais pas. Je ne criais pas. Je me laissais faire. Et je fis beaucoup mieux. J'eus un petit hoquet triste, et j'allais tout droit me nicher contre lui. Comme je le faisais si bien à l'époque lorsque j'étais triste. Lorsque j'avais peur. Lorsque j'avais besoin de réconfort. De sentir ses bras autour de moi. De sentir son amour, et me sentir protéger. Lorsque j’avais encore confiance en lui, et que je ne frémissais pas lorsque je l’entendais arriver. A cette époque où il était le créateur de mon bonheur et de mes sourires, et non pas de mes regards apeurés et de mes mains moites.
Je n’avais pas prononcé un mot et pourtant ma joue se retrouva collée contre le tissu de son haut trop grand. J’entendais son cœur battre sous sa poitrine. Je fermais les yeux et serrais les dents. Il ne fallait pas que je me mettes à pleurer un peu plus. Je ne voulais pas lui rappeler notre passé. Même si au fond, si il revenait à devenir violent là tout de suite, cela pourrait m’aider pour ce que je venais faire ici. Ou alors simplement à éveiller Mélanie, pour que je puisse perdre le contrôler… Je sais. Je suis fou, je suis faible. Et jamais je n’arriverais à faire du mal à cet homme … Pas plus que j’avais pu lui en faire. J’étais un incapable. J’avais beau m’entourer de glace … J’aurais beau construire la muraille de Chine entre moi & les gens … Mais lorsque c’était lui … C’était comme si plus rien n’existait. J’avais l’impression d’être soudainement catapulté à des années lumières de ce jour là. Je me souvenais de ce jour où je pleurais dans les bras de John … Et qu’il m’avait finalement mis sous mon nez cette bague. Si simple mais si sublime. Une pierre noire, spéciale, et de l’argent. Quelques gravures sur la mienne… Parce que la sienne n’en possédait pas. Des pierres spéciales. J’avais cru sous le moment qu’il allait me demander en fiançailles. Stupide, sûrement, mais j’aurais très certainement dis oui, ce jour-là, si cela avait été le cas. Peut-être que cela aurait changé quelque chose ? Qu’il ne m’aurait plus vu comme cette traînée. Comme cette catin, ce débauché. Mais je ne porte plus cette bague. J’ai faillis la vendre lorsque j’étais à la rue pour pouvoir me procurer de la nourriture ou de la drogue … Sûrement de l’héroïne. Mais je ne l’avais finalement pas fais… Je l’ai toujours. Mais je ne la porte plus. Puisqu’elle fait office de douleur. J’aime lorsque je passe d’un souvenir si mignon et si adorable à des mots horribles qui me résonnait dans la tête. Ces insultes qu’il avait quasiment vociféré à mon égard. A ce moment là, je ne me souviens que de l’humiliation, la honte qui se coulait sur moi. Cette sensation de ne devenir qu’une sous-m*rde. Son regard, son air dégoûté, plus blessant encore qu’avait pu l’être celui de ma mère… C’est le moment. Il inspira doucement et essuya ses larmes doucement. Finalement il lâcha sa taille ou son haut, et se glissa sur la pointe des pieds passant ses bras autour de sa nuque, et il demanda d’une petite voix cassée, le visage rougis : honteux :
« L-Laisse…. M-moi do-dormir avec t-toi …. »
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Mer 28 Avr 2010 - 20:22
C’était dingue. Dingue. Tout simplement. John avait l’impression de devenir totalement barje. Enfin, plus qu’il ne l’était déjà, c’est-à-dire atrocement fou. Il se demandait s’il ne rêvait pas. Il rêvait sûrement que Kelly avait changé. Qu’il n’avait plus peur de lui et que, en cette nuit particulièrement orageuse - il entendait le tonnerre gronder derrière lui -, il était venu chercher du réconfort avec lui. C’était vrai qu’à présent que le silence régnait dans le couloir, il entendait la pluie battre contre sa fenêtre. L’éclair zébra les ténèbres du couloir. Et peu après, le tonnerre retentit. La pluie semblait rythmer les petits évènements importants de sa vie. Pourtant, il détestait la pluie du plus profond de son être. Comme il détestait l’eau et beaucoup de choses encore. Il jeta quand même un coup d’œil dans le couloir. Personne. Mais il avait conscience des caméras. Et tant pis si on imaginait des choses. C’était peut-être sa seule chance de changer le futur. Etrange que Kyllian ne crie pas. Avec lui, il s’attendait à tout. Et n’importe quoi. Il aurait pu hurler, le frapper, partir en courant, appeler à l’aide. Mais il ne dit rien. Et cela l’étonna. Un sourcil se haussa sur son beau visage. Trois options : soit il était totalement défoncé, soit il était somnambule et ne savait pas ce qu’il faisait, soit il avait une idée derrière la tête. La dernière option qu’il voulait mettre de côté pour ne pas céder était qu’il était vraiment sincère. Cependant, il ne pouvait pas y croire. C’était impensable après ce que John lui avait fait.
Alors quand Kelly se rua littéralement dans ses bras, il faillit crever sur place. Une crise cardiaque et BAM, plus de John. Fin de l’histoire, envoyez le générique ! Avec les crédits à la fin pour la participation de Johnattan McMillian dans son propre rôle, mort pendant le tournage. Raide au début, il finit par se détendre lentement. Il hésitait toujours à le prendre dans ses bras. Après tout, il pleurait. Et c’était lui qui était venu se réfugier dans ses bras, pas John. Il pourrait plaider sa cause grâce à l’enregistrement des caméras… Pitié, faites que ces foutus caméras n’enregistrent pas ! Il finit par le prendre lentement dans ses bras, caressant doucement son dos pour le calmer, sa bague non gravée frottant le tissu. Il avait du la changer de main après un léger accident de moto où il s’était cassé les doigts de la main droite. Maintenant, il la portait à l’annulaire de la gauche, comme s’il était marié. Il avait été incapable de se résoudre à la vendre, où à la jeter. C’était trop de souvenirs. Bons pour la plupart. Il posa son menton sur le haut de sa tête, le consolant patiemment avec des « chuts » et des murmures. Le mouvement le fit se redresser mais il se raidit de nouveau en voyant son visage si proche… C’était si… Tentant… Il sortit de sa rêverie en l’entendant bégayer. « L-Laisse…. M-moi do-dormir avec t-toi… » Il déglutit. Avait-il mal compris ? Allo, allo ? Ici QG du cerveau de John, on ne reçoit plus de commande. Allo ?! Dormir avec lui ? Avec lui. Mais ça voulait dire dans le même lit puisqu’il n’y avait pas assez de place sinon. Ou alors il prendrait une couverture et irait dormir dans la baignoire. Non. C’était une douche. Bon, il dormirait dans la douche, alors. Il rougit violemment, exactement comme son ex.
_ Tu es sûr que c’est une bonne idée, Kyllian ?demanda-t-il d’une voix douce.
Il ne voulait pas se voir hurler dessus non plus. Il caressa ses cheveux délicatement, retirant une mèche noire de son visage. Magnifique. Comme d’habitude. Mais un peu maigri. S’il dormait ici… Les gens penseraient que… Qu’ils couchaient ensemble. Ou que John le forçait. Mais est-ce que ça ne valait pas le coup de risquer… Quoi ? Un petit avertissement, pour régler les choses ? Peut-être… Certainement… Sans aucun doute. Soupirant pour se détendre, il passa un bras dans son dos, sa main bien à plat.
_ Aller, entre, bougonna-t-il gentiment en souriant.
Le poussant dans le dos, il le fit entrer dans sa chambre plongée dans le noire. Il ferma la porte doucement. Au cas où quelqu'un viendrait... Passerait dans ce couloir et les surprendrait. Avouons que trouver un pensionnaire dans la chambre d'un supposé éducateur, c'est assez louche. Il ne verrouilla pas, cependant, et alluma la lumière. Plissant un instant les yeux à cause de la clarté, il soupira. Bon. Il s'assit sur le lit et fit signe à Kyllian de le rejoindre, tapotant le drap à côté de lui.
Dernière édition par Johnattan McMillian le Sam 1 Mai 2010 - 22:34, édité 2 fois
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Sam 1 Mai 2010 - 18:21
Si je suis sûr que c'est une bonne idée ? Je sais pertinemment qu'elle est très mauvaise. Je ne sais même pas si j'aurais le courage de m'allonger à tes côtés. Ou de ne pas frémir si tu me frôles en bougeant. Et encore moins me coller à toi. Ni me nicher dans tes bras, dans ce lit que je ne connais pas. Mais si il sera empli de ton odeur que j'aimais beaucoup. Que j'avais voulu réconfortante. Et je sais que tu en as conscience que ce n'est pas bien. Sinon tu n'aurais pas poser la question .... Mais pourquoi tu ne refuses pas ? Et pourquoi je ne me rebelles pas moi ? Pourquoi je te demande une chose pareille !? Me retrouver avec toi, dans une chambre, sur un lit ... C'est la dernière chose que je veux. Tu vas tout comprendre. Mélanie, il n'est pas idiot. Il ne faut pas... Il va tout comprendre.
Kyllian tourna la tête doucement lorsque le beau blond s'éloigna pour allumer la lumière. Il cligna un peu les yeux, et essuya ses joues, et ses yeux. Avec toute cette lumière son air si fatigué frappait tellement. Comme si il avait trop vécu pour son âge. Cet air légèrement désespéré. Ou plutôt résigné. C’était le mot juste. Les belles marques de fatigue sous ses yeux, et son teint si pâle. Diaphane. Qui avait tendance à trop contraster avec ses longues mèches noires. Un peu maigris ? Nous dirons que c’est un euphémisme. Il était si facile de croire qu’il s’envolait d’une simple rafale de vent, même si c’était bien loin d’être le cas. Les apparences sont trompeuses. Et ce n’était pas faute de le répéter, comme en cet instant précis. Il n’arrivait pas à décrocher son regard de Johnattan. Il n’avait pas beaucoup changer, lui. Si ce n’est la longue mèche de cheveux, qui était à ce moment là retenu par le bandeau. Et c’était bien cela qui l’effrayait. Il n’avait pas changé. Physiquement. Il restait toujours cet homme qui avait réussis à lui faire tourner la tête. A le rendre tout simplement dingue de lui. Combien de fois, ne s’étaient pas surpris à rêver de lui, même suite à toutes les horreurs qu’il lui avait fait subir ? Parce que même malgré tout cela, il n’en oubliait pas les excellents moments qu’il avait passé avec lui. Son regard s’arrêta sur la cicatrice au coin de l’œil de son amant. Un croissant de Lune. Il fut prit d’une soudaine envie de s’approcher de lui et de la frôler du bout des doigts. Elle était joli. Tout comme ses yeux bleus et vert. Ces différences de couleurs magnifiques. Qui l’avait toujours fasciné. Kyllian se rendit compte qu’il le dévisageait à moitié, qu’il le fixait sans ciller : il détourna la tête et le regard, sa gêne reprenant le début. Kyllian était loin de l’adolescent qu’avait connu Johnattan. Celui qui lui aurait adresser un sourire amusé et narquois, ne tentant que le charmer. A jouer de son physique et de ses moues pour obtenir un baiser ou une simple étreinte. C’était comme si toute son assurance s’était envolée. Et c’était bel et bien le cas, depuis le jour où il avait commencé à faire des choses que l’on ne fait pas avec une personne qu’on aime … Ou qu’on déteste. Que l’on ne fait à personne.
Lorsqu’il le vit tapoter le lit, il leva un petit regard vers lui, assez troublé. Oui, c’était une très mauvaise idée. Allez. Sois un peu courageux. Il n’osera rien ! …. Il sait pertinemment que tu te mettrais à hurler. Parce que tu crois qu’il oserait recommencer ? … A cette pensée il eût une envie furieuse de partir en courant. Lui échapper avant de se jeter lui-même entre ses serres de rapace. C’était de la pure folie. Il atteignait le degré second de la connerie, et le grâce du masochiste absolu. Il fallait vraiment être un triple idiot, un simple d’esprit pour faire cela, ne croyez-vous pas ?! Mais finalement il se laissa guider par cette douce voix qui savait si bien l’envoûter. Tel un petit enfant, un pantin désarticulé … Tel un petit agneau apeuré, Kyllian s’approcha de son démon sans oser poser son regard réellement sur lui. Il grimpa sur le lit et s’approcha quatre pattes. Et maintenant on fait quoi ? On relève le regard et on se glisse sur lui pour l’embrasser à pleine bouche comme à l’époque ?
Non.
Mais sans savoir comment il avait su trouver le courage, ou pourquoi il avait fait ça … Puisqu’au fond il avait agi de son plein gré. Il vint se nicher dans ses bras. Posa sa tête contre son torse, la tête tournée vers l’intérieur. Respirant son odeur. Sa main s’accrocha doucement au haut de son ancien amant. Son rythme cardiaque s’accéléra. Et si ses joues se couvraient de rouge à ce moment là, c’était loin d’être provoqué par ce que vous auriez pu penser. Le délinquant ferma les yeux lorsqu’il sentit les larmes revenir. Combien aurait-il donné à l’époque où il était à trembler de froid, dans la rue, pour être ici ? Au chaud, dans les bras de John ? … Les larmes venaient parce qu’il venait de ressentir cette excitation froide et narquoise, lorsqu’il savait qu’il s’autorisait quelque chose qu’il ne devait pas. Une sorte de fierté mal placée, ou d’adrénaline glaciale. Si ce n’était qu’il réalisait beaucoup de chose…
Il n’osait bouger, même il était mal installé. Les minutes filèrent sans que l’un ou l’autre n’ose faire quoi que ce soit. Kyllian se redressa légèrement, pour essuyer les petites larmes qui avaient perlés sur ses joues. Il releva un peu la tête, posant sur lui l’un de ces regards qu’un enfant prit en faute aurait pu donner. La gorgée nouée, il murmura quelques mots :
« Tu … Tu m’as manqué. »
Et même si cela faisait partis des règles imposées par Mélanie, il ne mentait pas. Et c’était ce qui lui faisait mal. De se rendre compte qu’au fond il espérait tellement que cet homme ait véritablement changé. Il espérait pouvoir un jour lui refaire confiance, et ne pas avoir peur d’une ses réactions ou de ses colères. Après avoir prononcé ses paroles, il ferma les yeux, et se mordit la langue. Pourquoi avait-il dit ça ? Parce que c’était la vérité ? Et alors ? La vérité n’est pas toujours bonne à entendre. Et il venait cracher sur sa fierté… Mais quelle fierté ? Avec lui, il n’était plus qu’une poupée de chiffon entre ses doigts. Il n’était plus question de fierté. Puisqu’au fond il ne devait attiré que sa pitié. Sa pitié, et rien d’autre. Comment pouvait-il penser une seule seconde que cet homme avait changé ? Et même si c’était le cas, comment pouvait-il espérer que Johnattan ait une once d’envie de récupérer ce déchet ?
Trop de songes. Trop de sentiment. Trop de peur & trop d’amour. Il avait honte de ressentir encore tout ça pour lui, après tout ce qu’il lui avait fait. Oui, c’était exactement ça. Ilse sentait affreusement honteux, et idiot. Et bien pire qu’un gros bêta. Kyllian posa sa main sur ses lèvres, alors qu’il s’était encore carapaté, pour dissimulé son visage. Les larmes coulaient silencieusement. Comme toujours. Il avait ce visage calme et posé, laissant tout simplement les larmes glisser, sans chercher à les retenir. Si il pouvait, il aurait remonté le temps. Et réparer ses fautes. Parce que oui, dans sa tête de grand taré, c’était de sa faute si Johnattan avait pu avoir un tel comportement à son égard. Si il aurait été mieux, si il aurait compris pourquoi il énervait tellement son amant, il aurait pu se reprendre avant et changer tout ça. Mais cela n’avait pas été le cas.
Il se sentait tellement misérable. Il avait été incapable d’être une fierté pour sa mère. Non, il n’avait créé que la honte, le dégoût et la colère. Aujourd’hui encore, lorsqu’il arrivait chez son futur client. Ah, il le voulait, qu’il leur fasse du bien, mais il voyait ce dégoût profond.
Et il ne réussissait pas à calmer ses pleurs silencieux. Il passa un bras autour de l’homme et nicha son visage contre lui. Respirant doucement pour se calmer. Pour ne plus pleurer, chose qui arriva bien vite. Mais qui n’anéantissait rien à ses émotions. Et son air calme.
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Sam 1 Mai 2010 - 22:31
A ce stade, John commençait à se sentir légèrement dépassé par la situation. Il voulait espérer que Kyllian était venu le voir parce qu’au fond de lui, il l’aimait toujours un peu. Comme lui, il n’avait pas oublié leurs bons moments. Et il essayait un peu de prendre sur lui pour devenir plus calme, posé… Serein. Mais là, il n’allait pas tarder à péter un câble si quelqu’un ne lui expliquait pas très vite ce qu’il se passait. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait… Non, lui hurlait que quelque chose ne tournait pas rond. John l’avait frappé, violé, insulté… C’était par sa faute si Kyllian se retrouvait ici. Ils ne s’étaient pas vus depuis deux ans, et là, Kyllian déboulait dans sa chambre comme un cheveu sur la soupe. En même temps, on ne pouvait pas dire qu’il mettait du sien pour le raisonner et lui faire comprendre que ce n’était pas sérieux, qu’il devait retourner se coucher et qu’il n’avait qu’à venir le voir dans son bureau demain matin. Et surtout, surtout, qu’il était fatigué et ne savait pas trop ce qu’il faisait ! Mais il ne dit rien. Non. Il n’était pas foutu d’ouvrir la bouche pour l’envoyer bouler.
Se sentant étrangement observé, il leva les yeux vers Kyllian. Et lui sourit d’un air idiot, inclinant la tête. Que regardait-il, celui-là ? Certes, il devait sûrement avoir l’air beau avec son bandeau dans les cheveux, ses yeux gonflés et endormis et sa cicatrice certainement trop pâle. Et là, comme un gros débile, il ne put s’empêcher de le détailler à son tour. Il avait maigris. Mais était toujours aussi beau. Il avait envie de toucher sa peau si pâle qu’elle en était presque transparente. Et ses cheveux qui avaient encore poussés. Il était tout simplement divin. Exactement comme l’homme qu’il avait rencontré, aimé, puis… Qui l’avait poignardé et quitté. Passons ces petits détails. Ils détournèrent le regard en même temps. John était un peu gêné par son regard. Il avait l’impression d’être… Quoi… Une proie ? Peut-être était-ce ce qu’il était en réalité. Peut-être Kyllian était-il venu pour se venger. Et le tuer une bonne fois pour toute ? Alors que la petite voix lui hurlait que c’était un piège, il observait Kyllian s’approcher avec un petit sourire attendri. Il leva la main et la passa sur la tête de Kelly tandis qu’il se nichait dans ses bras. Il le serra doucement contre lui. Inutile de chercher à comprendre ce qu’il se passait dans la tête du garçon. Il se contenta juste de le câliner, caressant ses cheveux et sa peau délicieusement douce. Son cœur se serra quand Kelly prononça ces mots. Qu’il avait tant attendu et tant redouté en même temps. Il rougit un peu et s’éclaircit la gorge.
_ Tu m’as manqué aussi, Kelly… murmura-t-il doucement, ses lèvres au niveau de l’oreille de son interlocuteur.
Un long soupire tremblant s’échappa de ses lèvres. Il avait peur. Peur de céder de nouveau. Il embrassa tout timidement son front. Le voir pleurer, comme ça, c’était vraiment atroce. Il avait l’air tout faible, vulnérable. Une soudaine envie de le protéger le poussa à le prendre dans ses bras, caressant sa tête. Il n’avait jamais aimé le voir pleurer et ce n’était pas demain la veille qu’il allait changer. Doucement, il tendit le bras vers sa table de nuit et prit la boîte de mouchoirs qui y était posée. Il s’écarta doucement et sortit un mouchoir. Il le força à enlever ses mains de son visage. Il était dommage qu’un si beau visage, qu’un chef-d’œuvre pareil, se voie souiller de larmes. Prenant le papier à deux doigts, il le passa délicatement sur les joues et autour des yeux du pensionnaire. Il y allait tout doucement pour ne pas lui faire peur et le faire fuir.
_ Pleure pas, Kyllian… Tu sais bien que je n’aime pas te-mmmph !
Il n’eut même pas le temps de terminer sa phrase que Kyllian fut de nouveau dans ses bras. Un rire nerveux le secoua tandis qu’il le tenait patiemment, attendant qu’il se calme. Il se croirait presque revenu aux temps où Kyllian avait de petits coups de blues et que John devait le consoler. Il se faisait toujours une joie de le prendre dans ses bras, le câliner, lui remonter le moral et le faire rire. Quand il fut enfin calmé, il le fit s’écarter et prit son visage entre ses mains. Il força l’Emotionnel à partir en vacances pendant quelques temps pour faire place au Rationnel.
_ Kyllian, pourquoi es-tu venu ? Je ne suis pas idiot… Je doute que ce soit parce que je te manquais vraiment… Vraiment, vraiment, je veux dire…
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Lun 10 Mai 2010 - 0:05
[ Désolée pour le temps que j'ai mis à recopier >.<" ... En plus la réponse est un peu chaotique °° ... Enfin voilà quoi. 1090 mots ♥ ]
Pensée de Mélanie. Pensée d'Angelique. « Paroles de Kyllian. »
Il releva la tête docilement. Il mit un petit moment avant d’ouvrir les yeux. S’habituer à la noirceur de la chambre. Et voir ce visage familier en face de lui. Le contact de ses mains sur son visage. Il inspira doucement, comme pour se donner le courage de soutenir son regard. Il avait cette peur en lui. Mais étrangement, elle était différente de celle qu’il avait pu ressentir jusqu’alors avec lui. Elle n’était pas alimentée par son appréhension de ses colères. L’horreur d’être à nouveau victime de ses vives émotions … Non. Justement. Il avait peur d’être le prisonnier de ses anciens sentiments. Anciens, anciens… Pas si anciens que ça….
''Kyllian, pourquoi es-tu venu ? Je ne suis pas idiot… Je doute que ce soit parce que je te manquais vraiment… Vraiment, vraiment, je veux dire…''
Les yeux plongés dans les siens. Ses mots résonnèrent dans sa tête. Ils virevoltèrent longtemps, avant qu’il ne baisse les yeux, presque honteux. Ses joues s’étaient doucement teintées de rouge. Ne pleures pas. Il avait tout compris, non ? Bien sûr ! Il ne venait pas parce qu’il li avait manqué. Mais c’était cet espoir innocent qui l’avait fait venir. Tenter le diable et narguer les démons. Provoquer son malheur et sa malchance. Ainsi, il pourrait se donner raison, et ce, surtout à sa chère Mélanie. Il voulait que Johnattan mérite une telle trahison …. Tu sais mentir, mon beau. Alors mens. Ne te laisses pas démonter. Ne te laisse pas avoir une nouvelle fois ses beaux yeux, Kyllian … Il ferma les yeux doucement. Peut-être fallait-il qu’il se sente un peu vexé par ses paroles ? faire comme si. Ne mentir qu’à demi-mesure : juste à moitié. Juste cacher les réelles intentions, ainsi ne pas mentir réellement. C’était cela la clef. Il n’était guère en état pour inventer, là, maintenant, tout de suite, des montagnes de mensonges qui tiendraient la route.
« Je … J’ai … »
Tu avais envie de te venger. De finir le travail que je n’ai apparement bien accomplis. Il faut crever ce chien … Tu m’entends ? Peut-être pas ce soir … Mais ce monstre ne mérite pas la vie. Tu en as conscience, Kyllian ?
« J’avais envie d’être avec toi. »
De me glisser dans tes bras. Pouvoir ferme les yeux, lentement … En tout confiance. Pouvoir apprécier ton étreinte devenue tant illusion. Me sentir en sécurité quelques secondes. Et surtout … Oublier. Oublier ce monde noir et horrible. Ce monde dans lequel je vis constamment, continuellement. Je pensais pouvoir m’échapper quelques minutes. Faire comme si jamais rien ne s’était produit. Que nous étions encore ce couple presque normal. Des envies absurdes, je l’avoue …. Mais… Je voulais sentir ta tendresse. Je voulais ressentir ton amour. J’avais envie que tu me dises que tu m’aimes encore. Que tu implores le ciel, et surtout mon pardon. Que tu t’excuses pour m’avoir faire du mal. Que tu me prouves que tu avais changé. Je ne sais pas…. J’aimerais tellement de chose …. Je ne sais pas ce que je désire le plus …. Cela ? Ou n’avoir jamais croisé ton regard dans cette boîte de nuit ? …
Je voulais pouvoir encore rêver, juste une fois. Juste quelques courtes minutes. Avec toi. Dans tes bras. Juste une dernière fois… Tu ne pourrais pas faire semblant ? Jouer ton propre rôle, d’autrefois ? …
Kyllian ! John est un MONSTRE ! UN MONSTRE ! Souviens-toi de ses paroles ! Ces insultes qu’il te lançait ! Qu’il pensait ! Réveilles-toi non de Dieu ! Il te frappait ! Il te violait ! Il te crachait à la gueule comme une vulgaire m*rde ! Tu n’étais plus qu’un objet à ses yeux ! Un vulgaire objet que l‘on dispose à sa guise ! Tu n’étais à ses yeux qu’une vulgaire catin ! Alors m*rde, Kyllian ! Ouvres les yeux, bordel de m*rde !! Ne te laisses pas avoir encore une fois !
Kyllian se redressa doucement. Il sentait soudainement le doute et la peur l’envahir. Il ne devait pas lui dire la vérité…. Il avait tellement peur de sa réaction ! Il nous faisait mal …. J’avais beau … Implorer son pardon … Le supplier d’arrêter… Rien n’y faisait…. Je n’aimais pas…. Je détestais sa manière de me prendre… J’avais cette horrible sensation d’être souillée…. Je voulais m’enfuir … Me cacher. J’avais tellement honte.
« Je … Pardon ! Excuse-moi …. Je sais …. Il est tard… J-je. … J’aurais pas dû. »
Les mains légèrement tremblantes, il se leva. Cet air paniqué qui illuminaient ses yeux. Il était perdu.
Ecouter son cœur ou sa raison ?
Il se dirigea vers la porte, alors que du revers de sa main il essuyait ses larmes. Il avait marre de se battre. Il était dingue : OUI. Il était fragile : OUI. Mais pas un menteur ! On lui avait appris de toujours dire la vérité ! Même lrosqu’elle était laide !
« Je voulais juste… Rêver. … Et avoir l’impression de…. De ne plus être seul. Doux murmure qui avait pourtant été très bien entendu. Il serra doucement la poignée entre ses doigts. Il était crispé. Et ajouta : Comme avant. ».
Il ouvrit la porte. Il fallait s’enfuir. S’enfuir pour toujours. Assez de cet institut ! Des Hommes ! De ces voix dans sa tête ! Assez d’avoir mal ! Assez de se sentir inutile ! De se sentir seul ! D’être perdu ! Il fallait fuir ! Pour toujours. Maintenant. Il n’y aurait plus de problème. Être libre. Voler comme les oiseaux, qu’il enviait un peu plus chaque jour. Il se sentirait bien. Il ne ressentirait plus rien. Kyllian ! Je te l’interdis ! Réveilles-toi !
Je ressens trop de choses avec mon cœur. Parce qu’on m’a appris à être bon, généreux. Donner sans compter… Je rêve. Et je désire trop de choses. J’aimerais vivre ma vie doucement. Une vie presque banale. Habiter à Montreal. Devenir styliste. Avoir une belle maison, chaleureuse, pleine de vie, et colorée. Je voudrais avoir à mes côtés de spersonnes qui seront chères à mon cœur. Dont je ne pourrais me passer. Que j’aimerais à en crever. Et réciproquement. Me foutres des autres personnes. Je voudrais aussi être un aigle. Libre et indépendant. Je voudrais être de glace pour être moins sensible.
Je voudrais changer le monde. Je veux écouter mon cœur.
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Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Lun 10 Mai 2010 - 21:52
Malgré tout, malgré sa méfiance, ses doutes et ses hésitations, John ne pouvait pas s’empêcher de le trouver beau. Et son cœur de battre tellement vite dans sa poitrine, qu’il ne serait pas étonné de le voir s’échapper, entrainant veines, artères et sentiments avec lui. Et pourquoi pas d’ailleurs ? Comme ça, il n’aurait pas à se contenir pour ne pas se jeter à genoux et lui avouer qu’il l’aimait toujours à la folie, qu’il était désolé et qu’il lui manquait atrocement. Très peu Johnesque, je vous l’accorde. Et il n’était pas sûr que Kyllian réagisse convenablement - ou plutôt de la même manière - à ce genre de déclaration… Pourtant, ce regard un peu gêné… C’était à tomber. D’ailleurs, le Rationnel fut viré par l’Emotionnel. Excusez-le, il a raté l’avion et a annulé ses vacances. Alors le voilà de retour, pour leur jouer un mauvais tour. Ahah. Blague à part. C’était quoi ce regard foutrement… Foutrement quoi d’abord ? Implorant, peut-être. Les doigts de l’éducateur caressaient doucement le visage de son petit patient… Son petit amour. Grand amour, plutôt. Impossible de savoir ce qui se passait dans la tête de Kyllian. Et son hésitation, ce « J’ai… » qui lui faisait tant espérer. Il dût se mordre la langue pour ne pas le presser de parler. Ce silence, ce foutu silence allait finir par le tuer. L’espoir fait vivre, comme on dit. Mais l’amour ne fait-il pas mourir ? Oui. Il se sentit littéralement mourir, fondre, en entendant ce « J’avais envie d’être avec toi » murmuré d’une petite voix absolument irrésistible.
Evidemment que John aussi avait envie d’être avec Kyllian. Son envie de vengeance ? Evaporée depuis une longue conversation avec son meilleur ami. John, ce n’est pas sa faute, tu le sais très bien. Ça peut paraître cruel, dit comme ça, mais tu es le seul responsable. A te monter la tête avec tous ses clients, tu- Mais c’était vrai ! J’avais vraiment peur ! Non, tu n’avais pas peur, tu étais juste jaloux… Ou alors… Tu avais peur qu’il ne s’en aille avec un autre. Mais idiot, que voulais-tu qu’il s’en aille avec un autre avec qui il n’aurait couché qu’une fois ? Il t’aimait ! Et peut-être qu’il t’aime toujours, qui sait. Je ne l’ai jamais vu, donc bon… Mais vu que ce que tu m’en as raconté, il a un grand cœur. Il a du te pardonner… Merci, Brian… Tu es vraiment un ami… Dit sans conviction. Et si, tout simplement, il le faisait ? Qu’il se foutait à genoux pour lui implorer son pardon, comme dans ces films pseudo-romantiques mais dramatiquement véridiques. Ses mains retombèrent mollement sur ses genoux. Incapable de réagir. Un peu secoué par la réplique de Kyllian. Non, il ne s’y attendait pas. Alors, ouste, au placard, le John suffisant et arrogant ! Fiche le camp, je veux plus te voir. Je veux le John tendre et amoureux qui doit être plein de poussière quelque part à la cave. Mais tout plongé dans ses pensées qu’il était, Johnny, il ne réagit pas en voyant Kyllian se lever. Il le suivait quand même des yeux, hagard, un peu perdu.
Partir… Il partait ? Non, il n’était pas tard. C’était lui l’attardé, pour avoir essayé de lui faire entendre raison alors qu’il n’avait envie que d’une chose : la kicker cette satanée raison. Il le regarda faire, sans pouvoir intimer à ses muscles de se bouger. Aller, avant qu’il ne parte… Ce fut ce « comme avant » qui le fit réagir. Il se leva d’un bond, grand garçon dégingandé qu’il était. Il l’enlaça par derrière. Une main s’aplatit sur la porte et la referma, un peu plus violemment qu’il ne l’aurait voulu. Mais tant pis. Il ne voulait pas le laisser partir. Nichant son visage dans le cou de Kyllian, il frémit un peu en sentant ses larmes sur ses joues. Il pleurait encore à cause de lui. Il le serra doucement contre lui, tremblant légèrement.
_ Reste… Il est trop tard… Et puis… Tu m’as manqué… dit-il en rougissant. Il enfouit son visage brûlant dans la nuque de Kyllian, soufflant doucement sur sa peau. Il était tout bonnement hors de question que le garçon sorte de sa chambre en pleurs, dans cet état. Il ne voulait pas le voir sortir d’ici sans qu’il ne se soit rien passer. Sa gorge se serra. Il aurait voulu lui dire tout ce qu’il pensait, ce qu’il avait sur le cœur, là, tout de suite. Mais rien ne franchissait ses lèvres. Alors, il recula de quelques pas avec lui et s’assit sur le lit. Au bout de longues minutes qu’il passa à calmer son cœur qui menaçait vraiment, mais vraiment, de sortir de sa cage thoracique, il releva un peu la tête, pour avoir la vue dégagée. Kyllian était toujours aussi beau. Et il ne se laisserait pas de le répéter. Timidement, il embrassa sa joue tout doucement. Cela ne l’aidait pas vraiment pour prendre son courage à deux mains. Son visage s’embrassa et il détourna la tête, avec une petite moue gênée.
_ Je… Je suis na… Navré… Non. Dé-désolé pour tout… chuchota-t-il, juste assez fort pour que Kyllian l’entende. Avec les bégayements et les rougeurs en moins, ça aurait état cool, John. Mais apparemment, il ne faut pas trop t’en demander.
Casier Judiciaire Avertissement: Aucun Nombre d'Arrestations: Quatre. Délits Commis:
Sujet: Re: Toc Toc. Loup, Es Tu Là ? Ven 28 Mai 2010 - 23:00
Lorsque la porte se ferma brusquement, créant ce claquement sec, Kyllian sursauta violemment. Il prit peur en voyant la main de son amant sur le bois. Se sentant soudainement trop proche. Proche d’un danger imminent. Il allait s’énerver ? Lui dire d’arrêter de prononcer de telles conneries ? Que si c’était réellement le cas, jamais, jamais il n’aurait osé frapper à sa porte. Pas si quelque chose ne l’y poussait pas. Comme cette envie de vengeance, de tuer enfin ce nuage sombre. Cette masse noire de plus en plus floue qui l’enserrait dans ses bras. Il sentit un frisson lui dévaler l’échine alors qu’il retint un petit gémissement de peur. Avant, il adorait que Johnattan l’enlace par derrière. Mais après ses maints viols, étant donné que la plupart du temps, c’était dans son dos qu’il se trouvait, il ne le supportait plus. Il avait déjà envoyé boulé Liam à cause de ça.
Il ne savait pas si il tremblait plus parce qu’il avait peur de lui céder, encore une fois. Encore et toujours, comme à chaque fois. Ou bien parce que sa présence l’avait drôlement manqué : comme le drogué qu’il était. Retrouver sa poudre, et voilà que le manque revenait à grand pas. Ou tout simplement parce qu’il avait peur.
Et si, Ô Diable, c’était ces trois choses-là, en même temps ? Ne serait-ce pas une position que trop compliqué pour notre cher délinquant ? Lui, déjà si paumé en temps normal, si faible, si fragile …. Pour que ses émotions, sa raison et ses sentiments s’emmêlent et s’entremêlent ? Encore, et encore pour créer ce chaos à l’intérieur de lui ? Plus il y pensait, plus il avait envie de prendre la voix la plus courte, la plus simple. Il en avait marre de ressentir des choses si paradoxales : il voulait le tuer, il voulait l’aimer, il voulait lui faire payer, lui faire mal, il voulait être dans ses bras, l’embrasser, et ressentir son amour. Si amour était toujours présent dans ce monstre qui était face à lui.
Mais il ferma les yeux. Et se mordit la langue lorsqu’il entendit les premières paroles de son ex-amant. Il lui avait manqué ? Ahaha, la bonne blague. L’atroce blague. Il frémit doucereusement lorsqu’il le sentit se blottir dans son dos, contre sa nuque. Son souffle chaud contre sa peau le paralysait. Il le suppliait à tue-tête dans sa misérable tête. Non, non non. Je t’en prie !
Il avait fermé les yux. Ses larmes n’étaient plus. Il se préparait psychologiquement. C’est alors qu’il se sentit tirer doucement en arrière. Il était à présent assis sur ses genoux. Il se sentait minuscule enfant, que l’on prend sur ses genoux. Lorsqu’on s’apprête à lui compter une merveilleuse histoire. Ou juste pour le bercer et le consoler. Ici. Il lui raconterait sa vie. A lui, à eux.
Et puis il eût les paroles tant entendus. Cela le surprenait tellement qu’il ne réagit pas du tout aux premiers abords. Navré ? Désolé ? Mais c’est qu’il se paye notre tête en plus ce c** !! Il choisit très mal ses mots. Il s’était excusé combien de fois après ses viols ? Il a tenu combien de fois parole ? HEIN ? Si nous, nous sommes un déchut, alors lui, c’est une m*rde infâme. Un menteur. Un manipulateur. Un horrible et vile personnage. Le Démon. Le Monstre du Noir, qu’il faut a-ma-dou-et. … Et tu-er. Okay ?
Kyllian releva un peu la tête. L’esprit explosé en mille états d’âmes, et ses neurones étalés et écrabouillés sous le poids de sa sensation d’être perdu. Il posa son regard timide et troublé sur lui. Ce genre de regard qui renvoit comme une petite question craintive « Quoi ? ». Ce genre d’expression qui le rend … Presque fragile. Il avait peur d’avoir mal entendu, d’aovir mal compris.
D’halluciner encore. De plonger plus profond en voulant lui faire confiance. Mais il avait changé. Il avait changé. Il prenait des médicaments, il était éducateur. Il avait cette longue mèhce sur son visage…. Il s’excusait et semblait ….
Sincère.
Comme tant d’autres fois.
Lalala. Promenons-nous dans les bois. Tant que le loup n’y est pas…. Parce que si il y était, Kyllian se changerait. Et Mélanie verrait, l’affreux méchant loup. Loup, loup, loup, où es-tu, sale enfoiré ? Juste en face de Kelly, je parie ! Oh le pourri ! Et Abracadaboum. Kelly n’est plus. Mélanie est. Et pour un temps qui paraîtra éternité. Sortez les baïonnettes. La garce est là.
Un léger sourire se glissa sur les lèvres de Kyllian …. Kyllian, Mélanie. Elle baissa les yeux quelques instants alors qu’elle se rapprocha un peu plus de John. Pour relever la tête et finalement poser ses lèvres contre les siennes. Passant ses bras autour de sa nuque lentement <3